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Il y a 3 heures, TarpTent a dit :

« Toutefois, je dois aussi reconnaître qu’afin de construire un avenir meilleur, nous ne pouvons pas nous tourner exclusivement vers le passé – [la Russie et les Etats-Unis] étant les deux plus grandes puissances nucléaires mondiales, nous devons nous entendre ! » »

La dernière fois qu'un président a choqué l'establishment américain en se montrant conciliant avec les Russes, c'était avec Reagan :

https://foreignpolicy.com/2010/06/07/think-again-ronald-reagan/ (7 juin 2010)

Reagan a commencé à abandonner sa position anti-soviétique dure à la fin de 1983, 18 mois avant que Gorbatchev ne prenne le pouvoir. L'une des raisons en était la politique intérieure. (...). Le soutien public aux dépenses de défense a chuté, et la Chambre des représentants des États-Unis a approuvé un gel de la production d'armes nucléaires.

Craignant que ces tendances pacifiques puissent menacer la réélection de Reagan, le chef d'état-major de la Maison-Blanche James Baker a poussé Reagan à faire une ouverture aux Soviétiques, une suggestion soutenue par Shultz, qui était impatient de reprendre les pourparlers sur les armes.

Leur effort a coïncidé avec un changement chez Reagan, qui a longtemps été marqué par une véritable terreur de la guerre nucléaire, reflétée dans sa croyance vieille de plusieurs décennies - souvent ignorée par ses partisans de droite - que les armes nucléaires devraient finalement être abolies. La terreur avait ses racines, comme beaucoup d'inclinations de Reagan, dans le cinéma. Selon Colin Powell, conseiller à la sécurité nationale de 1987 à 1989, Reagan avait été profondément affecté par le film The Day the Earth Stood Still de 1951.

En janvier 1984, il a dit au pays que "mon rêve est de voir le jour où les armes nucléaires seront bannies de la surface de la Terre". En été, il avait en grande partie supprimé les conditions préalables à la rencontre avec les dirigeants soviétiques, et en septembre, le magazine Time a rapporté qu'il avait dit au ministre soviétique des Affaires étrangères Andrei Gromyko que les États-Unis "respectent le statut de superpuissance de l'Union soviétique et ne souhaitent pas changer son système social".

En mars 1985, quelques heures après la sélection de Gorbatchev, Reagan l'invita à un sommet sans conditions préalables. La même année, il a renversé la ligne dure de l'administration et a discrètement mis au rebut certains sous-marins plus anciens afin que les États-Unis ne violent pas le traité SALT II jamais ratifié et ne mettent pas ainsi le Kremlin en colère.

Lorsqu'ils se sont rencontrés à Genève, en novembre, Reagan a chuchoté à Gorbatchev : "Je parie que les extrémistes de nos deux pays saignent quand nous nous serrons la main". Une première réunion prévue pour durer 15 minutes a duré cinq heures.

En 1988, bien que l'Union soviétique n'ait pas encore libéré l'Europe de l'Est de son emprise, Reagan niait explicitement que l'Union soviétique constituait toujours un "empire du mal" et avait commencé à appeler Gorbatchev "mon ami".

Dès 1982, après que Reagan s'est opposé à Israël, a refusé d'envoyer des troupes américaines en Amérique centrale et a refusé de couper les prêts occidentaux à la Pologne communiste, Norman Podhoretz a déclaré dans Commentary que les néoconservateurs "s'enfonçaient dans un état de quasi-désespoir politique".

En 1986, alors que Reagan n'annule pas son deuxième sommet avec Gorbatchev malgré l'emprisonnement d'un journaliste américain à Moscou, Podhoretz l'accuse d'avoir " fait honte à lui-même et au pays " dans son "  lâche empressement " à céder l'arsenal nucléaire. Le chroniqueur du Washington Post, George Will, a déclaré que l'administration s'était dégonflée "comme un ballon perforé". Lorsque Reagan a signé le Traité INF, la plupart des républicains qui rivalisaient pour lui succéder se sont manifestés dans l'opposition. Les dirigeants conservateurs de la base ont créé l'Alliance contre l'apaisement pour s'opposer à la ratification et ont publié des annonces dans les journaux comparant Gorbatchev à Hitler et Reagan à Neville Chamberlain.

 

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Il y a 5 heures, jojo (lo savoyârd) a dit :

:laugh:

"La « faiblesse » de Trump face à Poutine scandalise jusque dans les rangs républicains"

On a pu dire que la russophobie était à peu près le seul sujet qui unisse les Congressmen démocrates et républicains.

C'est une exagération certes, mais :happy: ...

Cela dit, sur le fond Trump a entièrement raison. Il n'est pas dans les intérêts des Etats-Unis de continuer à pousser la Russie dans les bras de la Chine, comme Obama l'a imprudemment fait par emportement idéologique. La Chine étant la puissance montante, la seule qui menace le statut de première puissance des Etats-Unis, c'est leur intérêt de trouver des accommodements avec toutes les autres puissances afin de les éloigner de celle-là.

Je recommande cet article où l'on peut sans doute chipoter quelques détails mais qui est tout à fait juste sur le fond

Once Again, President Trump Is Magnificently Right—This Time About Russia

Citation

President Trump offended the entire political spectrum with a tweet this morning blaming the U.S. for poor relations with Russia. “Our relationship with Russia has NEVER been worse thanks to many years of U.S. foolishness and stupidity,” the president said, and he is entirely correct. By this I do not mean to say that Russia is a beneficent actor in world affairs or that President Putin is an admirable world leader. Nonetheless, the president displayed both perspicacity and political courage when he pointed the finger at the United States for mismanaging the relationship with Russia.

(...) The United States supported the 2014 Maidan uprising in Ukraine and the overthrow of the Yanukovych government in the hope of repeating the exercise in Moscow sometime later. Then-Assistant Secretary of State Victoria Nuland pulled whatever strings America had to replace the feckless and corrupt Victor Yanukovych with a government hostile to the Kremlin. She didn’t say it in so many words, but she hoped the Ukraine coup would lead to the overthrow of Vladimir Putin. Evidently Nuland and her boss, Hillary Clinton, thought that the Ukraine coup would deprive Russia of its Black Sea naval base in Crimea, and did not anticipate that Russia simply would annex an old Russian province that belonged to Ukraine by historical accident. At the time, liberal opinion evanesced with the notion that Moscow would follow Maidan.

(...) As I wrote in Asia Times a decade ago, “On the night of November 22, 2004, then-Russian president - now premier - Vladimir Putin watched the television news in his dacha near Moscow. People who were with Putin that night report his anger and disbelief at the unfolding 'Orange' revolution in Ukraine. ‘They lied to me,’ Putin said bitterly of the United States. ‘I'll never trust them again.’ The Russians still can't fathom why the West threw over a potential strategic alliance for Ukraine. They underestimate the stupidity of the West."

(...) Russia is a brutal country that always has been governed by brutal men. No-one talks about Ivan the Reasonable. Compared to Peter the Great or Alexander II, let alone Stalin or Ivan the Terrible, Putin is one of Russia’s gentler heads of state.

(...) The Chinese and Russians (and most of the rest of the world) simply cannot process the notion that the United States is run by clueless amateurs who stumble from one half-baked initiative to another, with no overall plan

(...) If they want a different sort of government, let them establish one; what sort of government they prefer is not the business of the United States. America’s attempt to shape Russia’s destiny, starting with the Clinton administration’s sponsorship of the feckless, drunk and corrupt Boris Yeltsin, had baleful results. So did the State Department’s attempt to manipulate events in Ukraine in 2004 and 2014.

 

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Sauf que Trump vomit sur tous les partenaires potentiels SAUF la Russie. Même en étant sain d'esprit, ce que je ne suis pas, il y a quand même quelque chose qui ne va pas. D'autant plus que Poutine n'a absolument AUCUNE envie de se mettre à dos la Chine.

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Messieurs, messieurs, déplaçons ceci dans le topic des crialleries s'il vous plaît: à moins que quelque chose ne soit réellement décidé et ne rentre dans le marbre, changeant la politique, l'économie, la société ou la posture internationale US, je ne pense pas que cela aie sa place ici, surtout dans le cas de Trump, qui dit tout et son contraire dans la même seconde, va dans une direction puis dans l'opposé dans la même phrase, forçant la scène politique et médiatique US à aller dans tous les sens et à hurler au scandale à chaque minute. 

Sur ce topic, cela ne fait que du remplissage sans grand objet. 

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12 minutes ago, kalligator said:

Tancrède : si on met toutes les c...ries de DT dans le fil pinailleries que va-t-il rester dans le fil sérieux ?

C'est précisément ce pourquoi le fil criailleries a été créé: éviter de parler de Trump autant que possible, parce que c'est un trou sans fond :rolleyes:

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il y a 32 minutes, Gibbs le Cajun a dit :

Compliqué comme situation :

 

Deux aspects qui questionnent dans ce post. Il y a d'une part la problématique du financement du système de soins. Il y a ensuite le système d'attribution de droits qui repose sur le ménage et non pas sur l'individu. Personnellement, je n'ai jamais compris pourquoi on serait censés payer moins d'impôts lorsque mariés ou pacsés et inversement pourquoi l'on devrait se voir réduit l'accès à certaines protections sociales lorsque réunis en mariage ou concubinage. Surtout que cela légitime ensuite les autorités étatiques dans leur entreprise de vérifications d'aspects étant tout à fait du registre de la vie privée : quel boulot de c** que d'aller vérifier s'il y a bien une relation particulière entre un homme et une femme, ou même entre un homme et un homme ou une femme et une femme, plutôt qu'une simple cohabitation... pour pouvoir attribuer/refuser une aide particulière.

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Il y a 2 heures, Tancrède a dit :

Messieurs, messieurs, déplaçons ceci dans le topic des crialleries s'il vous plaît: à moins que quelque chose ne soit réellement décidé et ne rentre dans le marbre, changeant la politique, l'économie, la société ou la posture internationale US

Je suis en partie d'accord avec monsieur (qui a dit pour une fois ?:tongue:).

Au vu des réactions du GOP cette nuit, on en revient au script : il ne devrait rien se passer pour recadrer Trump, à 4 mois des midterms.

Donc pour la suite, RDV dans les fils criailleries, et politique étrangère US (car malgré ses girouettes, il n'a jamais dévié de ses croyances/lubies profondes, et commence à les imposer : faire sauter l'OTAN, faire raquer ses "alliés", etc).

En partie, parce que c'était quand même un jalon important.

  • Après Charlottesville, ce n'était plus possible de nier (même pour ses soutiens) que Trump est proche des suprémacistes blancs.
  • Après Helsinki, ce n'est plus possible de nier (même pour Fox) qu'il est de facto "Putin's bitch"...
    C'est rare de voir les gens se demander ouvertement pour quel pays il travaille vraiment ...:dry:
    Et renommer le sommet en "Treason Summit"

Une dernière pour finir :

Apparemment, après le sommet, POTUS était tout content, et n'a pas compris l'avalanche de critiques avant plusieurs heures...
https://edition.cnn.com/2018/07/17/politics/white-house-mood-donald-trump-vladimir-putin-news-conference/index.html
EDIT2: selon la Maison Blanche (mode damage control), la conférence de presse n'était pas du tout censée se passer comme ça...
Qui aurait préparé 100 pages de briefing pour négocier avec fermeté avec les russes, totalement oubliées: https://t.co/gaIzqGwKuZ

La suite sur les fils criailleries et politique étrangère...

Modifié par rogue0
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il y a une heure, Skw a dit :

Deux aspects qui questionnent dans ce post. Il y a d'une part la problématique du financement du système de soins. Il y a ensuite le système d'attribution de droits qui repose sur le ménage et non pas sur l'individu. Personnellement, je n'ai jamais compris pourquoi on serait censés payer moins d'impôts lorsque mariés ou pacsés et inversement pourquoi l'on devrait se voir réduit l'accès à certaines protections sociales lorsque réunis en mariage ou concubinage. Surtout que cela légitime ensuite les autorités étatiques dans leur entreprise de vérifications d'aspects étant tout à fait du registre de la vie privée : quel boulot de c** que d'aller vérifier s'il y a bien une relation particulière entre un homme et une femme, ou même entre un homme et un homme ou une femme et une femme, plutôt qu'une simple cohabitation... pour pouvoir attribuer/refuser une aide particulière.

Oui c'est très perturbant. 

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pour changer un peu,

Un Américain marche plus de 30 km pour aller travailler, son patron lui offre sa voiture

http://www.lefigaro.fr/decideurs/management/2018/07/19/33007-20180719ARTFIG00173-un-americain-marche-plus-de-30-km-pour-aller-travailler-son-patron-lui-offre-sa-voiture.php

Modifié par zx
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1 hour ago, kalligator said:

Espèces menacées : des politiciens compétants et pas corrompus ?

Ca, c'est une espèce fictive. Mythologique, même. De temps en temps, tu crois voir un exemplaire, mais s'il s'avère à la hauteur de ce qu'il projette, c'est qu'il n'est pas réellement un politicien, juste un citoyen qui fait un passage en politique (même long) par civisme, ou un homme d'Etat qui attendait une situation unique (généralement une crise d'une sorte ou d'une autre) pour avoir l'occasion d'agir. En dehors de ça.... 

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Reporté dans RT vendredi, confirmé par Glenn Greenwald dans The Intercept: il semblerait que le gouvernement équatorien en place, contrairement au précédent, soit plus obéissant envers l'Oncle Sam. Il s'apprêterait à lever l'asile offert à Julian Assange dans son ambassade à Londres. Depuis l'élection de 2016, Assange n'a plus de soutien dans le parti démocrate (en tout cas chez "ceux du haut"), et encore moins avec le battage constant autour du rôle réel ou supposé de la Russie dans l'élection de Trump, tous les élus de gauche un tant soit peu éminents restant sur la ligne de la polémique qu'ils voient comme la plus importante. A droite, Assange n'a pas de soutien notable depuis longtemps, à part les libertariens et peut-être Donald Trump (qui ne bougera pas un doigt, on s'en doute). 

Est-ce la fin de Wikileaks? On peut fortement douter que le RU refuse l'extradition d'Assange une fois qu'il sera sorti de son refuge, et l'ancien président équatorien décrit son successeur comme à plat-ventriste devant Washington, donc aucune demande ne viendra de ce côté. Techniquement, il n'y a pas grand-chose contre Assange sur le plan légal: il n'y a en cours qu'un mandat d'arrêt de 2012 pour refus de se présenter à une audience sur son histoire de refus d'être extradité en Suède, chose qu'il avait évitée en obtenant l'asile de l'Equateur. Au jour d'aujourd'hui, c'est tout ce qui lui pend officiellement au nez, et le risque n'est "que" de 3 mois de prison (pas forcément ferme) et une amende, et il pourrait même faire valoir son temps déjà servi en prison au RU pour éviter l'essentiel. Mais le risque est que l'engrenage ne l'attende à la sortie: pourquoi, sinon, cette levée de l'asile par l'Equateur? Le Département d'Etat fonctionne mal, mais pas à ce point, et le Département de la Justice, tout comme les commissions d'enquête du Sénat (et Mueller) fonctionnent à plein régime. Assange n'a jamais été accusé d'aucun crime, juste assigné à comparaître pour être interrogé, mais une fois à l'air libre, quelles sont les chances qu'il se retrouve pris par le système judiciare américain, soit un trou sans fond? 

Je suis tout sauf impartial dans cette histoire: Wikileaks est un étrange objet, très ambigu et difficile à réellement cerner, mais il n'en demeure pas moins qu'il s'est agi, dans la période récente, d'une source d'information essentielle pour le débat public, et le degré extrême d'agitation de divers gouvernements autour de la question, à lui seul, justifie qu'on s'excite un peu. Assange a des angles morts, et son organisation a montré certains biais et attitudes pour le moins questionnables à certains moments, mais le bilan global, surtout à notre époque, avec tous les problèmes autour des sujets de l'information, du débat et de la liberté d'expression, est plus que positif à mon sens. 

Ceux qui le voient se demander si Wikileaks n'a pas été pro-Trump en 2016 doivent aussi se demander ceci: ils avaient l'info sur Clinton. S'ils ne l'avaient pas diffusée, ça aurait été favoriser Clinton. Y'avait pas de position neutre dans ce cas. Et ils ont surtout publié des trucs montrant que le camp Clinton avait enfilé Sanders. Il y a quelques échanges douteux avec Don Trump Jr, mais au final, ils n'ont pas été très actifs dans la phase finale de la campagne, et ils restent avant tout un média (pas une plate-forme): ils ont une info, ils la publient. Ils ont moins de moyens d'enquête que de sources bénévoles, donc ils dépendent plus des infos qu'ils reçoivent qu'ils ne peuvent orienter leurs recherches. Mais surtout, si c'était même le cas qu'ils étaient activement partisans (de Trump en l'occurrence), en quoi cela les différencierait du reste des médias? L'essentiel des journaux et chaînes américains était outrageusement pro-Hillary, et ils ne se sont pas privés de déformer la vérité, de la présenter sous des jours très partiels et partiaux, voire de mentir purement et simplement.... A quel moment Wikileaks a publié des fausses infos? Je cherche encore. Quand à leur parti pris pour Trump, je le vois que très partiellement, et très momentanément, au plus (et je vois plus d'anti-Hillarisme, anti-establishment de droite et de gauche). Pour le reste, j'ai pas vu beaucoup de médias se priver de sortir des documents acquis illégalement (type: les dossiers de Snowden) ou de façon équivoque. Donc qu'est-ce qui est exactement reproché à Wikileaks que d'autres n'ont pas fait 100 fois? Ils n'ont pas de ligne narrative, ils ne sont pas alignés sur un parti ou une faction, c'est tout ce que je vois. 

Et c'est bien là le problème: Greenwald pose la question à ses confrères de savoir s'ils peuvent voir au-delà de leur esprit ultra-partisan, de la ligne narrative qui est aussi bien la leur que celle des entités corporate qui contrôlent leurs médias. Parce que voir un Assange enterré sous des années de procédure pour diffusion de documents classifiés (en aucun cas une nouveauté), voire emprisonné, leur nuira tout autant, pour peu qu'ils s'intéressent aux libertés de la presse. Et, que ce soit justifié ou non, l'accuser d'être partisan (de Trump, cad la réincarnation D'Hitler dans l'esprtit actuel des baveux américains) relève d'un haut degré d'hypocrisie. Le précédent en cas d'extradition aux USA serait terrible pour ce qu'il nous reste de presse. 

 

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J'ai du mal à être aussi positif sur Wikileaks... Les fuites utiles restant dans l'ombre de celles qui ont du mal à se justifier de lancer des alertes (cf. les câbles du Département d'Etat et les War Logs). Ca me laisse l'impression d'un média qui ne se préoccupe en fait pas vraiment de bonne foi d'éviter un danger mais veut obstinément rendre public tout ce qu'il peut.

La presse était-elle outrageusement pro-Hillary, ou opposée à ce qu'un type inapte occupe la fonction de président ? J'ai surtout eu l'impression qu'il faisait l'unanimité contre lui.

Le 22/07/2018 à 23:35, Tancrède a dit :

Donc qu'est-ce qui est exactement reproché à Wikileaks que d'autres n'ont pas fait 100 fois?

La différence avec les autres médias, pour moi, c'est que WikiLeaks n'a pas hésité à servir de façade pour une opération étatique de déstabilisation. En outre, Assange a prétendu qu'ils connaissaient la source des mail et que ce n'était pas la Russie (outre la diversion sur Seth Rich), alors que la dernière inculpation de Mueller montre que WL a été en contact direct avec "Guccifer 2.0".

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4 hours ago, Rob1 said:

J'ai du mal à être aussi positif sur Wikileaks... Les fuites utiles restant dans l'ombre de celles qui ont du mal à se justifier de lancer des alertes (cf. les câbles du Département d'Etat et les War Logs). Ca me laisse l'impression d'un média qui ne se préoccupe en fait pas vraiment de bonne foi d'éviter un danger mais veut obstinément rendre public tout ce qu'il peut.

La presse était-elle outrageusement pro-Hillary, ou opposée à ce qu'un type inapte occupe la fonction de président ? J'ai surtout eu l'impression qu'il faisait l'unanimité contre lui.

La différence avec les autres médias, pour moi, c'est que WikiLeaks n'a pas hésité à servir de façade pour une opération étatique de déstabilisation. En outre, Assange a prétendu qu'ils connaissaient la source des mail et que ce n'était pas la Russie (outre la diversion sur Seth Rich), alors que la dernière inculpation de Mueller montre que WL a été en contact direct avec "Guccifer 2.0".

Cette vision fait certainement partie de l'équation globale, raison pour laquelle le sujet me dérange et je ne peux que signaler que je PENCHE du côté de Wikileaks sans être un fan absolu, sur ce sujet. Je penche en fait plus sur la nécessité d'organisme tels que Wikileaks, et ce encore plus quand je vois ce qu'est devenue la presse pendant la décennie écoulée, sachant que le point de départ n'était déjà pas folichon pendant les années 2000: quand je lance des comparaisons avec d'autres médias, je suis sérieux, et je prends comme exemple le comportement des médias US avant, pendant et après (pendant quelques temps) le déclenchement de la guerre en Irak. La somme de mensonges, d'à plat-ventrisme devant le pouvoir, de nationalisme aveugle et complaisant, de mises à l'index de toute parole divergente (et de couvrage de cul collectif des années plus tard), d'obéissance pure et dure aux affirmations et communiqués venant de l'exécutif.... Fait frémir. Et dans ce registre, FoxNews n'était qu'une voix de plus qui hurlait avec les loups; c'était pas mieux en face. Et tout cela était bien avant que l'impact d'internet ne se fasse réellement sentir sur le secteur. 

Par ailleurs, la grande facilité avec laquelle le secret-défense est invoqué (aux USA encore plus que chez nous) fait que la démocratie, comme sur tant d'autres sujets, se trouve sans position intermédiaire réellement satisfaisante: ou on a des gens qui cassent les règles comme wikileaks (avec toutes les critiques légitimes que cela implique), soit on a le silence, voire l'à plat-ventrisme. La législation et le comportement adopté envers les "whistleblowers" ("sonneurs d'alarme" en français?) et leur évolution sont à cet égard tout aussi dérangeants. Il ne me semble pas si aisé de choisir l'une ou l'autre position à 100%, et par défaut, je penche plus vers ce qui laisse au moins une chance d'avoir l'info et de la tirer au grand jour, même si cela induit l'existence d'acteurs qui, comme wikileaks, tireront sur la corde, se planteront, voire seront les idiots utiles de quelqu'un à l'occasion (si ce n'est même des complices). Et j'avoue que dans le cas de wikileaks, j'en reste sur le point qu'ils n'ont pas publié de fausse info. Après, il appartient à nos sociétés et à nos arènes publiques de n'être pas aussi vulnérables et susceptibles à des opérations d'intox et de manipulation au départ. Si le débat était un peu plus sain, il serait infiniment moins vulnérable à de telles piqûres de moustiques. Mais dans le cas de l'élection de 2016, j'attends toujours qu'on me montre que les Russes ont réellement pesé dans la balance, avec leur micro-investissement pour l'essentiel foireux en terme d'influence significative sur l'opinion américaine. C'est très affirmé, et aucunement prouvé. Et je doute très fortement que les électeurs indécis et/ou frustrés du Wisconsin, de l'Ohio, du Michigan et de Floride aient été très susceptibles aux histoire d'emails de HRC: ils ont d'autres priorités, le plus souvent bien plus terre à terre. Sans compter ce que je continue à signaler: comment un candidat comme HRC a pu se retrouver à portée de tir électoral de quelqu'un comme Trump? 

L'influence et le danger attribués à Wikileaks et des organismes comparables sont des paravents, des déflections par des groupes, agences et individus incapables de faire face à leurs merdes, et qui n'ont que trop peu de comptes à rendre en général, ce en quoi les médias les aident beaucoup plus qu'ils ne les dérangent. Alors si ça prend un truc comme wikileaks pour gratter un peu de temps en temps, je dis amen, à défaut d'autre chose. 

Quote

La presse était-elle outrageusement pro-Hillary, ou opposée à ce qu'un type inapte occupe la fonction de président ?

Beaucoup plus nettement pro-Hillary qu'anti-Trump: j'ai assez baigné dedans depuis 10 ans pour voir la différence, et assez lu d'analyses pour voir les virages pris. Ca, et la composition des rédactions, les affiliations sociales, les réseaux dominants.... Ca parle. Après, on peut sans doute dresser des nuances entre qui était "purement" pro-Hillary, et qui était pro-establishment/"business as usual", entre qui était démocrate/progressiste/liberal pur et dur, et qui était hillariste/"I'm with her". Mais en ce qui concerne l'anti-Trumpisme qui fait voter des non votants, qui fait passer des républicains dans le vote démocrate.... Y'a pas eu beaucoup de trace de ça, même dans les rédactions: les conservateurs/républicains/néocons qui ont essayé de faire vivre l'anti-trumpisme de droite (notamment autour de gens comme Bill Kristol -très à droite- ou David Frum -très au centre) n'ont pas rassemblé de quoi remplir un minivan. 

Modifié par Tancrède
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Le 22/07/2018 à 23:35, Tancrède a dit :

Je suis tout sauf impartial dans cette histoire: Wikileaks est un étrange objet, très ambigu et difficile à réellement cerner, mais il n'en demeure pas moins qu'il s'est agi, dans la période récente, d'une source d'information essentielle pour le débat public, et le degré extrême d'agitation de divers gouvernements autour de la question, à lui seul, justifie qu'on s'excite un peu.

Je partage pour partie ton avis. En revanche, je crains que le Wikileaks des temps à venir ne soit plus le même que le Wikileaks des débuts. Pourquoi ? Parce que les différents acteurs ont désormais connaissance de son existence et de son fonctionnement. J'imagine donc que de nombreuses instances vont savoir tirer profit de Wikileaks en faisant par exemple volontairement fuir des documents destinés à être fuités. Il est d'ailleurs très probable que cela ait déjà eu lieu. Autrement dit, pas impossible que Wikileaks en vienne à un moment à servir tout autant la désinformation que l'information.

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https://edition.cnn.com/2018/07/24/politics/foreign-leaders-call-white-house/index.html (24 juillet 2018)

La Maison Blanche cesse de communiquer à la presse les communiqués qui signalent et résument les entretiens téléphoniques entre le président et les chefs d'Etats d'autres pays. Ainsi on n'aurait rien su du dernier coup de téléphone avec Erdogan s'il n'avait été mentionné par la presse turque.

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Guerre commerciale : Trump annonce une aide de 12G$ pour les secteurs agricoles touchés par les représailles (soja, riz, etc).
http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2018/07/24/97002-20180724FILWWW00301-usa-aide-de-12-milliards-de-dollars-aux-agriculteurs.php

Je ne dis pas agriculteur, vu que les méga-corporations dominent largement ces secteurs :
donc il n'y aura pas beaucoup de petit fermier indépendants bénéficiaires.

Par contre, les midterms approchent, et l'agriculture US était un bastion massif de soutien à Trump, qui commençait à grogner sévèrement sous les sanctions.

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Un aperçu utile des soucis prioritaires actuels des Américains entre décembre et juin derniers.... Qui semblent loin des priorités stratégiques de campagne des partis:

https://news.gallup.com/poll/1675/most-important-problem.aspx

J'aime surtout les sujets non économiques, parce que la liste de ce qui semble le plus urgent à scander pour les démocrates (ce sont eux qui sont en position d'avoir à conquérir des positions) ne recoupe pas vraiment celle de la population.

Intéressant aussi, le degré d'importance des sujets économiques comme souci premier, depuis 2000:

wmkmotuoykmicmb90pmvrw.png

Malgré tous les problèmes d'inégalités, de revenus insuffisants, de jobs créés trop souvent merdiques, d'endettement lourd (domicile, médical, études, automobile, crédits conso), de certains coûts.... Il semble quand même que les ricains soient assez optimistes sur ce sujet. Dans quelle mesure est-ce une illusion? Dans quelle mesure est-ce Trump qui est arrivé à l'entretenir, au point de s'associer directement à l'idée que l'économie est au beau fixe (risquant donc une claque massive au premier changement de conjoncture)? Dur à dire évidemment, mais la courbe m'a semblé intéressante néanmoins. 

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Trump est au pouvoir. Donc :

  • Les gens "de gauche" s'inquiètent surtout de la régression sociale et environnementale.
  • Les gens "de droite" se disent qu'avec le GOP aux commandes, tout ira forcément bien pour l'économie, les dérégulations et les baisses d'impôt ne pouvant jamais faire de mal.
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