Tancrède Posté(e) le 18 avril 2020 Share Posté(e) le 18 avril 2020 (modifié) 12 minutes ago, Chronos said: La mécanique des amendements permet d'atténuer cela. Mais concrètement, si le blocage politique existant se maintient, cela risque d'être le cas. Ca l'est même déjà s'agissant de la question des armes... Ce pays a moins de 300 ans après tout. Et tu connais beaucoup de pays dont l'histoire est un long fleuve tranquille? Notre constitution date de quand, déjà (et notre république, tant qu'on y est)? Et depuis combien de temps on parle de la changer parce qu'elle ne satisfait pas certaines forces politiques? Ne change pas une constitution qui veut. Rappelons-nous qui a pu faire passer l'actuelle, lui donner une certaine force/durabilité, et dans quelles circonstances cela a été fait. C'est pas le tas de gagnes-petits égocentriques qui nous sert de classe politique qui pondra quelque chose de fonctionnel. Faut pas trop se leurrer sur les documents fondateurs/directeurs: ils ne peuvent pas changer la façon dont la société évolue et se comporte, quel que soit leur degré "d'actualité". En l'état actuel des choses, l'Amérique se déchirerait autant si elle se pondait une constitution jugée "moderne" (par qui d'ailleurs? J'adore les politiciens qui revendiquent des mots comme "modernité" ou "progrès", comme s'ils savaient ce qu'était LE progrès, et s'en estimaient les détenteurs): c'est dans l'air du temps et l'évolution interne d'une société et des groupes qui la composent. Et dans l'état actuel des choses, si une proportion suffisante de politiciens imposaient un changement constitutionnel, il y aurait plus de chances de voir le pays éclater ou composer un document écrasant des pans entiers du pays au profit d'autres, que de voir un truc même vaguement consensuel émerger. Modifié le 18 avril 2020 par Tancrède 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Chronos Posté(e) le 18 avril 2020 Share Posté(e) le 18 avril 2020 (modifié) il y a une heure, Tancrède a dit : Et tu connais beaucoup de pays dont l'histoire est un long fleuve tranquille? Notre constitution date de quand, déjà (et notre république, tant qu'on y est)? Et depuis combien de temps on parle de la changer parce qu'elle ne satisfait pas certaines forces politiques? Ne change pas une constitution qui veut. Rappelons-nous qui a pu faire passer l'actuelle, lui donner une certaine force/durabilité, et dans quelles circonstances cela a été fait. C'est pas le tas de gagnes-petits égocentriques qui nous sert de classe politique qui pondra quelque chose de fonctionnel. Faut pas trop se leurrer sur les documents fondateurs/directeurs: ils ne peuvent pas changer la façon dont la société évolue et se comporte, quel que soit leur degré "d'actualité". En l'état actuel des choses, l'Amérique se déchirerait autant si elle se pondait une constitution jugée "moderne" (par qui d'ailleurs? J'adore les politiciens qui revendiquent des mots comme "modernité" ou "progrès", comme s'ils savaient ce qu'était LE progrès, et s'en estimaient les détenteurs): c'est dans l'air du temps et l'évolution interne d'une société et des groupes qui la composent. Et dans l'état actuel des choses, si une proportion suffisante de politiciens imposaient un changement constitutionnel, il y aurait plus de chances de voir le pays éclater ou composer un document écrasant des pans entiers du pays au profit d'autres, que de voir un truc même vaguement consensuel émerger. Quand ais-je prétendu le contraire ? Jamais, donc je ne comprends guère la véhémence. Le fait est que le texte de la Constit américaine est profondément daté et, s'agissant de l'objet principal d'une constitution fédérale, l'est d'autant plus cruellement. Ce texte a été conçu pour organiser une Union d’États selon régime globalement plus proche de la Confédération qu'autre chose et se retrouve confronté aujourd'hui aux réalités technologiques, sociales, environnementales, énergétiques, militaires, économiques et géopolitiques du XXIième siècle qui n'ont rien à voir avec les considérations de l'époque, la capacité de captation et de traitement de données dans tous les domaines du temps de sa rédaction. Les libertés publiques qu'elles consacrent sont aujourd'hui confrontées à de vieilles menaces, mais se matérialisant sous des formes que le texte n'est qu'imparfaitement apte à contrer*. Je n'ai à cet égard jamais prétendu qu'un texte constitutionnel avait vocation à changer la façon dont la société évolue et se comporte. L'enjeu est plutôt le contraire et voir dans quelle mesure il est raisonnable de voir une Constitution paralyser la façon dont la société évolue et/ou se comporte**. Il n'en demeure pas moins, toutefois, que le blocage institutionnel des USA n'est pas source de résolution des défis auxquels le pays devra vraisemblablement faire face et que l'ossification d'un texte juridique fondamental de plus en plus perçu comme un corpus de règles théologiques n'est pas de nature à faciliter les choses, pas plus que ne le serait sa révision permanente. *On songera notamment, en droit public occidental général, à la notion du secret des lettres, qui a fort opportunément été interprété comme étant la lettre physique, de sorte qu'une immense partie de la correspondance moderne n'est plus que légalement protégée et non plus constitutionnellement. **Aux USA, on songera notamment à la question de l'avortement. Modifié le 18 avril 2020 par Chronos 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gustave Posté(e) le 19 avril 2020 Share Posté(e) le 19 avril 2020 Il y a 8 heures, Chronos a dit : Ce texte [...] se retrouve confronté aujourd'hui aux réalités technologiques, sociales, environnementales, énergétiques, militaires, économiques et géopolitiques du XXIième siècle qui n'ont rien à voir avec les considérations de l'époque, la capacité de captation et de traitement de données dans tous les domaines du temps de sa rédaction. Les libertés publiques qu'elles consacrent sont aujourd'hui confrontées à de vieilles menaces, mais se matérialisant sous des formes que le texte n'est qu'imparfaitement apte à contrer*. C'est un peu valable pour la quasi totalité des constitutions non? Je ne crois pas que l'âge des textes constitutionnels soit forcément un handicap, comme l'exemple UK semble le montrer. Mais je ne suis pas un expert. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Chronos Posté(e) le 19 avril 2020 Share Posté(e) le 19 avril 2020 il y a 29 minutes, gustave a dit : C'est un peu valable pour la quasi totalité des constitutions non? Je ne crois pas que l'âge des textes constitutionnels soit forcément un handicap, comme l'exemple UK semble le montrer. Mais je ne suis pas un expert. C'est évidemment valable pour la quasi totalité des constitutions. Cependant, plus le texte est âgé, moins il parvient à suivre et il en vient un moment où la jurisprudence ne fait pas tout. C'est précisément le problème avec les USA qui ont vu leur Cour suprême prendre un pouvoir de plus en plus démesuré au point de la transformer en second législateur ainsi qu'à en faire l'objet d'une instrumentalisation permanente par les deux bords politiques et où on ira parfois viser l'arrêt de principe plutôt que de faire valoir ses opinions par les urnes. À cet égard, il nous faudra être également vigilants sous nos latitudes. Le système britannique est, quant à lui, de son genre propre et peut difficilement être dupliqué ailleurs. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. nemo Posté(e) le 19 avril 2020 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 19 avril 2020 Il y a 1 heure, Chronos a dit : C'est évidemment valable pour la quasi totalité des constitutions. Cependant, plus le texte est âgé, moins il parvient à suivre et il en vient un moment où la jurisprudence ne fait pas tout. C'est précisément le problème avec les USA qui ont vu leur Cour suprême prendre un pouvoir de plus en plus démesuré au point de la transformer en second législateur ainsi qu'à en faire l'objet d'une instrumentalisation permanente par les deux bords politiques et où on ira parfois viser l'arrêt de principe plutôt que de faire valoir ses opinions par les urnes. À cet égard, il nous faudra être également vigilants sous nos latitudes. Le système britannique est, quant à lui, de son genre propre et peut difficilement être dupliqué ailleurs. LEs brittaniques ont un pragmatisme particulier qui leur donne une autre relation à la "coutume" et effectivement non réplicable ailleurs. La "sacralisation" du texte constitutionnel chez les tazus est directement liés à la polarisation de la vie publique et l'incapacité désormais chronique au compromis. Plus les compromis deviennent impossible plus la constitution est utilisé comme "argument ultime" pour justifier tout et n'importe quoi et plus il devient impossible de la remettre en question. Et bien sur cela va de paire avec le déni de démocratie qui va croissant avec les obstacles mis aux votes de certaines tranches de la population là encore le "statu quo" et la constitution comme garant de celui-ci est utilisé comme excuse pour justifier un tel déni. Faudra attendre que ça explose pour que cela soit remis en cause. 5 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 19 avril 2020 Share Posté(e) le 19 avril 2020 Il y a 2 heures, Chronos a dit : C'est évidemment valable pour la quasi totalité des constitutions. Cependant, plus le texte est âgé, moins il parvient à suivre et il en vient un moment où la jurisprudence ne fait pas tout. C'est précisément le problème avec les USA qui ont vu leur Cour suprême prendre un pouvoir de plus en plus démesuré au point de la transformer en second législateur ainsi qu'à en faire l'objet d'une instrumentalisation permanente par les deux bords politiques et où on ira parfois viser l'arrêt de principe plutôt que de faire valoir ses opinions par les urnes. À cet égard, il nous faudra être également vigilants sous nos latitudes. Ce qu'à l'évidence nous ne sommes pas, vu le rôle accru donné au Conseil Constitutionnel en France, et à la CEDH en général. C'est pour ça que Theresa May voulait sortir le Royaume-Uni de la CEDH. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
cracou Posté(e) le 19 avril 2020 Share Posté(e) le 19 avril 2020 Comme les américains font n'importe quoi avec des avocats on peut s'attendre à des procés grotesques dans tous les sens sur le sujet. Sinon je crois bien résumer l'opinion mondiale sur les américains: "ils veulent sortir, ben qu'ils crèvent". C'est tellement grotesque qu'un film avec le même scénar ne serait jamais passé. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 19 avril 2020 Share Posté(e) le 19 avril 2020 https://www.ajc.com/news/state--regional/for-coronavirus-hit-atlanta-echoes-1918-spanish-flu-pandemic/QIC48abnRUJQvapSKAUIUJ/ (16 avril 2020) La grippe espagnole à Atlanta en 1918 : "Lieux de rassemblement publics fermés par le conseil municipal pendant deux mois", annonçait la une de l'édition du 8 octobre 1918 [du journal The Atlanta Constitution]. "Sauf changement, des instructions fermeront les portes des cinémas, des théâtres, des écoles, des églises, des salles de billard et de billard américain." Il y a, bien sûr, de nombreuses différences entre aujourd'hui et alors. Une guerre mondiale était encore en cours lorsque la grippe espagnole a été enregistrée sur les côtes américaines au printemps 1918, ce qui a eu pour effet de détourner les ressources des efforts de santé publique. La compréhension médicale des maladies infectieuses n'en était qu'à ses débuts. Les scientifiques n'ont pas prouvé que la grippe était causée par un virus avant les années 1930, et les premiers vaccins antigrippaux et respirateurs mécaniques n'ont été mis au point qu'une décennie plus tard. De nombreux Géorgiens souffrants ont alors dû recourir à des alternatives aux bienfaits douteux, comme les laxatifs, les saignées et même le whiskey. Arrivée en Géorgie MAINTENANT : Les premiers cas de coronavirus en Géorgie ont été annoncés par le ministère de la santé publique le 2 mars. Ils ont été attribués à un père du comté de Fulton qui revenait d'un voyage à Milan, en Italie, et à son fils de 15 ans. ALORS : On pense que les soldats revenant des tranchées de la Première Guerre mondiale ont d'abord attrapé la grippe espagnole. Les camps militaires se sont révélés être un terrain particulièrement fertile pour ce virus très contagieux. La grippe a été signalée pour la première fois en Géorgie, près du camp Hancock d'Augusta. Dans la métropole d'Atlanta, des cas sont rapidement apparus au Camp Gordon, sur le site de l'actuel aéroport DeKalb-Peachtree. L'édition du 18 septembre 1918 du Atlanta Constitution rapporte que l'ensemble du deuxième régiment de remplacement de l'infanterie a été mis en quarantaine quelques jours après son retour à Gordon du champ de tir de Norcross. "Aucune cause n'a été annoncée quant à l'origine possible de la maladie, et aucun des cas n'a pris un caractère dangereux, il est entendu", indique l'article. La maladie, cependant, s'est rapidement propagée. Début octobre, plus de 1 900 cas ont été signalés dans le camp, selon le Centre d'histoire de la médecine de l'Université du Michigan, et des officiers médicaux débordés ont lancé un appel à 75 infirmières formées d'Atlanta pour se porter volontaires. La direction du camp a finalement renforcé les mesures sanitaires dans les casernes. Les soldats et les officiers ont reçu l'ordre de porter des masques et de dormir à l'extérieur, car on pensait que l'air frais permettait d'éviter la transmission. Parmi les près de 2 000 hommes admis à l'infirmerie de Gordon pour une grippe ou une pneumonie pendant la pandémie, 94 sont morts, selon l'université du Michigan. Les élus répondent MAINTENANT : Les chefs d'État ont d'abord hésité à imposer des restrictions à grande échelle sur les déplacements et les opérations commerciales pour lutter contre le coronavirus en février et début mars, alors que la Maison Blanche envoyait des messages contradictoires. Le 23 mars, la maire d'Atlanta Keisha Lance Bottoms a ordonné aux habitants de la ville de rester chez eux. Le gouverneur Kemp a lutté encore plus longtemps pour savoir s'il fallait imposer un confinement à l'échelle de l'État, mais il l'a fait le 1er avril. ALORS : La grippe faisait déjà des ravages dans les métropoles du nord-est comme Boston et Philadelphie lorsque les autorités géorgiennes sont entrées en action en octobre 1918. En l'absence d'organismes de santé publique comme l'Organisation mondiale de la santé ou les Centres de contrôle et de prévention des maladies, créés au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, pour aider à établir des directives, les gouvernements des États et les collectivités locales n'avaient guère de directives nationales ou internationales sur la manière d'agir. Le 7 octobre, le chirurgien général américain a exhorté les responsables de la santé publique des États à prendre en compte la distance sociale. Le principal responsable de la santé en Géorgie à l'époque, T.F. Abercrombie, a déclaré que les localités devaient prendre leurs propres décisions. J.P. Kennedy, l'officier de santé d'Atlanta, a agi rapidement. Le même jour, lui et le Conseil de la santé d'Atlanta ont émis un ordre de fermeture des cinémas, des écoles, des églises, des salles de danse et des salles de billard et de billard américain pendant deux mois, qui a été rapidement reproduit par le conseil municipal. Tous les véhicules de passagers, y compris les omnibus, ont reçu l'ordre de garder leurs fenêtres ouvertes à tout moment, sauf en cas de pluie battante, a rapporté l'Atlanta Constitution le lendemain matin. Soins médicaux MAINTENANT : Les scientifiques ont exhorté les gens à éviter les rassemblements, à rester à au moins deux mètres de distance et, plus récemment, à porter des masques en public. Les hôpitaux de tout le pays, y compris le Grady Memorial d'Atlanta, ont averti qu'ils fonctionnaient à pleine capacité ou presque, et les gouverneurs ont lancé des appels en faveur de respirateurs et d'équipements de protection tels que des masques et des blouses. Kemp a annoncé le 12 avril que l'État allait convertir une partie de l'immense Georgia World Congress Center en un hôpital improvisé de 200 lits et certains hôpitaux ont créé plus d'espace pour les lits dans leurs parkings. ALORS : Les médecins avaient une connaissance de base des germes et des avantages d'une bonne hygiène. Les Géorgiens ont été invités à se laver les mains, à s'abstenir de se toucher le visage, à respecter l'étiquette de la toux et à rester chez eux s'ils se sentaient malades. Ils ont également eu recours aux quarantaines et à la distanciation sociale, bien que cette dernière ait été appelée "briser les canaux de communication", selon Louise Shaw, conservatrice du David J. Sencer Museum du CDC, et dont l'équipe a passé les dernières années à compiler une exposition sur la grippe qui débutera bientôt. L'infrastructure médicale de l'État a été mise à rude épreuve par la guerre et la grippe. Les autorités ont mis en place des hôpitaux de campagne improvisés pour aider à soigner l'afflux de patients. "Ils n'avaient pas de respirateurs mécaniques ni de soins intensifs. Tout ce qu'ils pouvaient faire, c'était traiter les symptômes et essayer de réconforter les gens", a déclaré Deaton à la société historique de l'État. Les équipements de protection individuelle étaient rares. L'édition du 4 octobre 1918 de la Constitution a lancé un appel aux lectrices pour qu'elles fabriquent 100 000 masques anti-grippe pour le camp Gordon à partir de coton à fromage ou de matériaux similaires. La Croix-Rouge locale a ouvert des ateliers pour que les femmes puissent se rassembler et coudre les masques. À l'époque, l'organisation a empêché de nombreuses Afro-Américaines de faire du bénévolat, ce qui a incité certaines d'entre elles à organiser leurs propres efforts. En l'absence de vaccin contre la grippe ou d'antibiotiques pour traiter les infections bactériennes secondaires, certains Géorgiens s'en remettaient aux superstitions et aux remèdes traditionnels pour soulager la douleur. L'ail et les oignons étaient des traitements courants dans la campagne, et un médecin d'Atlanta a vu des patients saupoudrer du soufre dans leurs chaussures, selon Shaw. Ce moment a permis de faire connaître un produit régional à l'échelle nationale : Le Vick's VapoRub. Mis au point à l'origine par un pharmacien de Caroline du Nord, il s'agissait d'un traitement courant dans le sud-est, mais ses ventes ont plus que triplé entre 1918 et 1919. La vie en Géorgie MAINTENANT : À l'exception de l'achat de produits alimentaires et de médicaments, de l'exercice physique et du travail dans une entreprise "essentielle", les Géorgiens ont reçu l'ordre de ne pas quitter leur domicile. L'apprentissage, le travail, les activités sociales et même le culte ont été déplacés en ligne, et les concerts, les événements sportifs et les fêtes de rues ont été annulés. ALORS : La vie a également été bouleversée. Les transports en commun se poursuivaient toujours par les tramways, mais de nombreux chauffeurs d'omnibus refusaient de laisser monter à bord les passagers qui ne portaient pas de masque. Comme on croyait que l'air frais aidait à combattre la grippe, certaines activités sociales ont pu se poursuivre à l'extérieur, notamment les services religieux. "Le présentateur météo promet d'être gentil et de maintenir le soleil actuel, doux et printanier, et il est souligné que non seulement les gens ne seront pas incommodés, mais que leur santé sera en fait améliorée en se rassemblant sous les cieux", rapporte l'Altanta Constitution le 12 octobre 1918. Les responsables d'Atlanta ont autorisé la poursuite d'au moins un grand rassemblement : la Southeastern Lakewood Fair. Mais les visiteurs devaient porter des masques, ce qui a incité l'Atlanta Constitution à déclarer que l'événement ressemblerait à un "grand harem". "Pensez à la femme dont les dents ne vont pas - elle est peut-être belle avec un masque ; pensez à l'homme dont la femme lui a fait sauter quelques dents de devant - il est peut-être beau à nouveau, avec un masque", écrivait le 15 octobre 1918 en première page d'un article sur la foire. Selon l'université du Michigan, plus de 20 000 personnes ont été attirées par l'événement, qui comprenait des groupes musicaux, des numéros de cirque, des courses de chevaux, des feux d'artifice et des stars du cinéma comme Charlie Chaplin et Mary Pickford. Lever des restrictions MAINTENANT : Kemp n'a pas dit quand il lèvera son ordre de confinement, qu'il a récemment prolongé jusqu'à la fin avril. Le président Donald Trump et certains membres du cabinet ont demandé la fin de certaines restrictions d'ici mai afin de réduire les préjudices économiques, mais de nombreux responsables de la santé publique affirment qu'il faudra probablement prolonger les mesures de confinement pour arrêter la propagation du virus. ALORS : A la mi-octobre 1918, les propriétaires de théâtres d'Atlanta commençaient à s'irriter contre les restrictions, surtout après que les autorités eurent autorisé la foire Southeastern Lakewood Fair à aller de l'avant. "Il y avait un tiraillement entre le milieu médical, la ville et les entreprises", a déclaré Shaw. Certains officiels d'Atlanta, dont le maire Asa Candler, ont commencé à suggérer que le pire était derrière eux. Le 25 octobre, moins de trois semaines après que les deux mois de fermeture aient été imposés, Candler a annoncé une session spéciale du conseil municipal, qui a choisi de passer outre le Conseil de la santé d'Atlanta et de permettre la reprise des rassemblements publics. Les nouveaux cas de grippe ont diminué pendant un certain temps avant d'atteindre un pic à l'approche de Thanksgiving et pendant l'hiver, mais les responsables de la santé ont décidé de ne pas approuver une nouvelle série de restrictions radicales. La grippe espagnole a tué environ 50 millions de personnes dans le monde, dont 675 000 aux États-Unis, selon le CDC. Atlanta semble s'en être sortie en meilleure forme que beaucoup d'autres villes américaines. Citant les chiffres du Bureau du recensement, l'Université du Michigan a déclaré que 829 Atlantins étaient morts de la grippe jusqu'en février 1919. De nombreux experts pensent qu'Atlanta a sous-estimé son taux de mortalité. Les rapports étaient incomplets et il n'y avait pas de test pour la grippe. Timothy Crimmins, professeur d'histoire à l'Université d'État de Géorgie, a déclaré qu'il y a une autre raison pour laquelle la ville a probablement sous-estimé ses taux de grippe : elle essayait d'attirer des entreprises dans la région. "Atlanta s'est présentée comme une ville saine qui n'était pas sensible à la fièvre jaune qui a dévasté les villes côtières du Sud", a-t-il déclaré. M. Crimmins estime que deux facteurs ont contribué à réduire les taux d'infection dans la région : les faibles précipitations et la demande des militaires en énergie hydroélectrique générée par un barrage sur la rivière Tallulah. Cela a entraîné des pannes de courant à Atlanta et a forcé les cinémas, le réseau de tramways et d'autres à réduire leurs activités même après leur réouverture. 1 2 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Wallaby Posté(e) le 19 avril 2020 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 19 avril 2020 Images d'archives. Source : https://www.ajc.com/news/state--regional/for-coronavirus-hit-atlanta-echoes-1918-spanish-flu-pandemic/QIC48abnRUJQvapSKAUIUJ/ Les précautions prises à Seattle, dans l'État de Washington, pendant l'épidémie de grippe espagnole ne permettraient à personne de monter dans les tramways sans porter de masque. En trois jours, la section de Seattle de la Croix-Rouge, composée de 120 travailleurs, en a fabriqué 260 000. CREDIT: Library of Congress Prints and Photographs Division / American National Red Cross photograph collection New York, 16 octobre 1918-- Cette dactylographe porte un masque lorsqu'elle travaille. La grippe empêche le bon déroulement des opérations quotidiennes. Les fonctionnaires conseillent à toutes les personnes de porter un masque, même à l'intérieur. Beaucoup croyaient qu'une personne pouvait contracter la maladie en manipulant des documents et du matériel. CREDIT: U.S. National Archives at College Park, Md. Un agent de la circulation à New York portant l'un des masques de gaze courants pendant la pandémie de grippe de 1918. CREDIT : Archives nationales des États-Unis Le 39e régiment en route pour la France a défilé dans les rues de Seattle, Washington. Chacun a reçu un masque fabriqué par la section de Seattle de la Croix-Rouge. CREDIT : Archives nationales des États-Unis Un char de la Naval Aircraft Factory avec la coque d'un hydravion de patrouille lors du défilé du Fourth Liberty Loan de Philadelphie le 28 septembre 1918. Aujourd'hui, les historiens attribuent à cet événement très bondé la propagation de l'épidémie de grippe dévastatrice dans la ville. MUST CREDIT : U.S. Naval History and Heritage Command 2 4 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Rufus Shinra Posté(e) le 19 avril 2020 Share Posté(e) le 19 avril 2020 Il y a 7 heures, Wallaby a dit : Ce qu'à l'évidence nous ne sommes pas, vu le rôle accru donné au Conseil Constitutionnel en France, et à la CEDH en général. C'est pour ça que Theresa May voulait sortir le Royaume-Uni de la CEDH. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Picdelamirand-oil Posté(e) le 20 avril 2020 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 20 avril 2020 We Are Living in a Failed State Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite) Nous vivons dans un État en faillite Le coronavirus n'a pas brisé l'Amérique. Il a révélé ce qui était déjà brisé. Quand le virus est arrivé ici, il a trouvé un pays avec des conditions sous-jacentes graves, et il les a exploitées sans pitié. Les maux chroniques - une classe politique corrompue, une bureaucratie sclérosée, une économie sans cœur, un public divisé et distrait - n'ont pas été traités pendant des années. Nous avions appris à vivre, mal à l'aise, avec les symptômes. Il a fallu l'ampleur et l'intimité d'une pandémie pour en exposer la gravité - pour choquer les Américains en reconnaissant que nous sommes dans la catégorie à haut risque. La crise exigeait une réponse rapide, rationnelle et collective. Les États-Unis ont plutôt réagi comme le Pakistan ou la Biélorussie - comme un pays aux infrastructures de mauvaise qualité et au gouvernement dysfonctionnel dont les dirigeants étaient trop corrompus ou stupides pour éviter des souffrances massives. L'administration a gaspillé deux mois irrémédiables pour se préparer. Le président a fait preuve d'un aveuglement volontaire, a fait office de bouc émissaire, s'est vanté et a menti. De ses porte-parole, des théories de conspiration et des remèdes miracles. Quelques sénateurs et dirigeants d'entreprise ont agi rapidement, non pas pour empêcher la catastrophe à venir, mais pour en tirer profit. Lorsqu'un médecin du gouvernement a essayé d'avertir le public du danger, la Maison Blanche a pris le micro et a politisé le message. Chaque matin de l'interminable mois de mars, les Américains se réveillaient pour se retrouver citoyens d'un État en faillite. Sans plan national - sans instructions cohérentes dans toutes les familles, les écoles et les bureaux étaient laissés à eux-mêmes pour décider s'il fallait fermer et se mettre à l'abri. Lorsque les kits de test, les masques, les blouses et les ventilateurs se sont avérés être en quantité désespérément insuffisante, les gouverneurs ont plaidé leur cause auprès de la Maison Blanche, qui a bloqué, puis a fait appel à l'entreprise privée, qui n'a pas pu livrer la marchandise. Les États et les villes ont été contraints de se lancer dans des guerres d'enchères qui les ont laissés en proie à l'escroquerie sur les prix et aux profits des entreprises. Les civils ont sorti leurs machines à coudre pour essayer de maintenir en bonne santé les employés des hôpitaux mal équipés et de garder leurs patients en vie. La Russie, Taiwan et les Nations unies ont envoyé de l'aide humanitaire à la puissance la plus riche du monde, une nation de mendiants dans le chaos le plus total. Donald Trump a vu la crise presque entièrement en termes personnels et politiques. Craignant pour sa réélection, il a déclaré que la pandémie de coronavirus était une guerre, et qu'il était lui-même un président en temps de guerre. Mais le leader qu'il évoque est le maréchal Philippe Pétain, le général français qui, en 1940, a signé un armistice avec l'Allemagne après la déroute des défenses françaises, puis a formé le régime pro-nazi de Vichy. Comme Pétain, Trump a collaboré avec l'envahisseur et a abandonné son pays à un désastre prolongé. Et, comme la France en 1940, l'Amérique en 2020 s'est frappée d'un effondrement qui est plus grand et plus profond qu'un misérable dirigeant. Une future autopsie de la pandémie pourrait être appelée "étrange défaite", d'après l'étude contemporaine de l'historien et résistant Marc Bloch sur la chute de la France. Malgré les innombrables exemples de courage et de sacrifice individuels aux États-Unis, l'échec est national. Et il devrait forcer une question que la plupart des Américains n'ont jamais eu à se poser : Avons-nous suffisamment confiance en nos dirigeants et les uns dans les autres pour apporter une réponse collective à une menace mortelle ? Sommes-nous encore capables de nous autogouverner ? C'est la troisième crise majeure du court 21e siècle. La première, le 11 septembre 2001, est survenue alors que les Américains vivaient encore mentalement au siècle précédent et que le souvenir de la dépression, de la guerre mondiale et de la guerre froide restait fort. Ce jour-là, les habitants des zones rurales ne voyaient pas New York comme un ragoût d'immigrants et de libéraux qui méritait son sort, mais comme une grande ville américaine qui avait pris un coup pour tout le pays. Les pompiers de l'Indiana ont parcouru 800 miles en voiture pour aider à l'effort de sauvetage à Ground Zero. Notre réflexe civique a été de faire notre deuil et de nous mobiliser ensemble. La politique partisane et les terribles politiques, en particulier la guerre d'Irak, ont effacé le sentiment d'unité nationale et nourri une amertume envers la classe politique qui ne s'est jamais vraiment estompée. La deuxième crise, en 2008, l'a intensifiée. Au sommet, le krach financier pourrait presque être considéré comme un succès. Le Congrès a adopté une loi de sauvetage bipartite qui a sauvé le système financier. Les responsables de l'administration Bush sortante ont coopéré avec les responsables de l'administration Obama entrante. Les experts de la Réserve fédérale et du Département du Trésor ont utilisé la politique monétaire et fiscale pour éviter une seconde Grande Dépression. Les principaux banquiers ont eu honte mais n'ont pas été poursuivis ; la plupart d'entre eux ont conservé leur fortune et certains leur emploi. Ils ne tardèrent pas à reprendre leurs activités. Un trader de Wall Street m'a dit que la crise financière avait été un "dos d'âne". Toute la douleur durable a été ressentie au milieu et au fond, par les Américains qui s'étaient endettés et avaient perdu leur emploi, leur maison et leurs économies de retraite. Nombre d'entre eux ne s'en sont jamais remis, et les jeunes qui ont atteint leur majorité pendant la Grande Récession sont condamnés à être plus pauvres que leurs parents. L'inégalité, force fondamentale et implacable de la vie américaine depuis la fin des années 1970, s'est aggravée. Cette deuxième crise a creusé un profond fossé entre les Américains : entre les classes supérieures et inférieures, les républicains et les démocrates, les métropolitains et les ruraux, les natifs et les immigrés, les Américains ordinaires et leurs dirigeants. Les liens sociaux étaient de plus en plus tendus depuis plusieurs décennies, et maintenant ils commencent à se déchirer. Les réformes des années Obama, aussi importantes soient-elles - dans le domaine des soins de santé, de la réglementation financière, de l'énergie verte - n'ont eu que des effets palliatifs. La longue reprise de ces dix dernières années a enrichi les entreprises et les investisseurs, a bercé les professionnels et a laissé la classe ouvrière encore plus loin derrière. L'effet durable de l'effondrement a été d'accroître la polarisation et de discréditer l'autorité, en particulier celle des gouvernements. Les deux parties ont été lentes à saisir le degré de crédibilité qu'elles avaient perdu. La politique à venir était populiste. Son signe avant-coureur n'était pas Barack Obama mais Sarah Palin, la candidate à la vice-présidence absurdement peu préparée, qui méprisait l'expertise et se délectait de la célébrité. Elle était le Jean-Baptiste de Donald Trump. Trump est arrivé au pouvoir en tant que répudiateur de l'establishment républicain. Mais la classe politique conservatrice et le nouveau leader se sont rapidement entendus. Quelles que soient leurs divergences sur des questions comme le commerce et l'immigration, ils partageaient un objectif fondamental : dépouiller les biens publics au profit d'intérêts privés. Les politiciens républicains et les donateurs qui voulaient que le gouvernement fasse le moins possible pour le bien commun pouvaient vivre heureux avec un régime qui savait à peine comment gouverner, et ils se sont faits les valets de pied de Trump. Comme un garçon sans défense qui lance des allumettes dans un champ desséché, Trump a commencé à immoler ce qui restait de la vie civique nationale. Il n'a même jamais prétendu être le président de tout le pays, mais il nous a opposés selon des critères de race, de sexe, de religion, de citoyenneté, d'éducation, de région et, chaque jour de sa présidence, de parti politique. Son principal outil de gouvernance était le mensonge. Un tiers du pays s'est enfermé dans une salle des miroirs qu'il croyait être la réalité ; un tiers s'est rendu fou en s'efforçant de s'accrocher à l'idée d'une vérité connaissable ; et un tiers a même renoncé à essayer. Trump a acquis un gouvernement fédéral paralysé par des années d'assaut idéologique de droite, de politisation par les deux parties et de défraiement constant. Il a entrepris de terminer le travail et de détruire la fonction publique professionnelle. Il a chassé certains des fonctionnaires de carrière les plus talentueux et les plus expérimentés, a laissé des postes essentiels vacants et a installé des loyalistes comme commissaires sur les survivants intimidés, avec un seul but : servir ses propres intérêts. Sa principale réalisation législative, l'une des plus importantes réductions d'impôts de l'histoire, a permis d'envoyer des centaines de milliards de dollars aux entreprises et aux riches. Les bénéficiaires ont afflué pour fréquenter ses stations balnéaires et remplir les poches de sa réélection. Si le mensonge était son moyen d'utiliser le pouvoir, la corruption était sa fin. C'est le paysage américain qui s'est ouvert au virus : dans les villes prospères, une classe de travailleurs de bureau connectés au monde entier et dépendant d'une classe de travailleurs des services précaires et invisibles ; dans les campagnes, des communautés en décomposition en révolte contre le monde moderne ; sur les médias sociaux, la haine mutuelle et la vitupération sans fin entre les différents camps ; dans l'économie, même avec le plein emploi, un fossé grandissant entre le capital triomphant et le travail assiégé ; à Washington, un gouvernement vide dirigé par un escroc et son parti en faillite intellectuelle ; dans tout le pays, un état d'épuisement cynique, sans vision d'une identité ou d'un avenir commun. Si la pandémie est vraiment une sorte de guerre, c'est la première à être combattue sur ce sol depuis un siècle et demi. L'invasion et l'occupation exposent les lignes de faille d'une société, exagérant ce qui passe inaperçu ou est accepté en temps de paix, clarifiant des vérités essentielles, faisant monter l'odeur de la pourriture enfouie. Le virus aurait dû unir les Américains contre une menace commune. Avec une direction différente, il aurait pu le faire. Au lieu de cela, alors même qu'il se propageait des zones bleues aux zones rouges, les attitudes se sont effondrées selon des lignes partisanes familières. Le virus aurait également dû être un grand niveleur. Il n'est pas nécessaire d'être dans l'armée ou d'avoir des dettes pour être une cible, il suffit d'être humain. Mais dès le départ, ses effets ont été faussés par les inégalités que nous avons tolérées pendant si longtemps. Lorsque les tests de dépistage du virus étaient presque impossibles à trouver, les riches et les branchés - l'animatrice de télévision modèle et réelle Heidi Klum, toute la liste des Brooklyn Nets, les alliés conservateurs du président - ont pu d'une manière ou d'une autre se faire tester, même si beaucoup d'entre eux ne présentaient aucun symptôme. L'éparpillement des résultats individuels n'a rien fait pour protéger la santé publique. Pendant ce temps, les gens ordinaires qui avaient des fièvres et des frissons devaient attendre dans de longues files d'attente, peut-être infectieuses, pour être refoulés parce qu'ils n'étouffaient pas vraiment. Une plaisanterie sur Internet proposait que la seule façon de savoir si l'on était porteur du virus était d'éternuer au visage d'une personne riche. Interrogé sur cette injustice flagrante, M. Trump a exprimé sa désapprobation, mais a ajouté : "Peut-être que c'est l'histoire de la vie". En temps normal, la plupart des Américains n'enregistrent guère ce genre de privilège spécial. Mais dans les premières semaines de la pandémie, cela a suscité l'indignation, comme si, lors d'une mobilisation générale, les riches avaient été autorisés à acheter leur sortie du service militaire et à accumuler des masques à gaz. La contagion s'étant étendue, ses victimes ont probablement été des pauvres, des noirs et des bruns. L'inégalité flagrante de notre système de santé est évidente à la vue des camions frigorifiques alignés devant les hôpitaux publics. Nous avons maintenant deux catégories de travail : essentiel et non essentiel. Qui sont les travailleurs essentiels ? Principalement des personnes occupant des emplois peu rémunérés qui nécessitent leur présence physique et mettent directement leur santé en danger : travailleurs d'entrepôt, stockistes, acheteurs d'Instacart, chauffeurs de livraison, employés municipaux, personnel hospitalier, aides-soignants à domicile, camionneurs long-courrier. Les médecins et les infirmières sont les héros du combat contre la pandémie, mais la caissière du supermarché avec son flacon de désinfectant et le chauffeur d'UPS avec ses gants en latex sont les troupes d'approvisionnement et de logistique qui maintiennent intactes les forces de première ligne. Dans une économie de smartphones qui cache des classes entières d'êtres humains, nous apprenons d'où viennent nos aliments et nos marchandises, qui nous maintient en vie. Une commande de bébés roquettes biologiques sur AmazonFresh est bon marché et arrive du jour au lendemain, en partie parce que les personnes qui les cultivent, les trient, les emballent et les livrent doivent continuer à travailler pendant leur maladie. Pour la plupart des travailleurs du secteur des services, les congés maladie s'avèrent être un luxe impossible. Il vaut la peine de se demander si nous accepterions un prix plus élevé et une livraison plus lente pour qu'ils puissent rester chez eux. La pandémie a également clarifié le sens de l'expression "travailleurs non essentiels". Un exemple est celui de Kelly Loeffler, la jeune sénatrice républicaine de Géorgie, dont la seule qualification pour le siège vide qui lui a été attribué en janvier est son immense richesse. Moins de trois semaines après son entrée en fonction, après un terrible briefing privé sur le virus, elle s'est encore plus enrichie grâce à la vente d'actions, puis elle a accusé les démocrates d'exagérer le danger et a donné à ses électeurs de fausses assurances qui pourraient bien les avoir fait tuer. Les impulsions de Loeffler dans le service public sont celles d'un dangereux parasite. Un corps politique qui placerait une telle personne à un poste élevé est bien avancé dans sa décadence. L'incarnation la plus pure du nihilisme politique n'est pas Trump lui-même mais son gendre et conseiller principal, Jared Kushner. Au cours de sa courte vie, Kushner a été frauduleusement promu à la fois comme méritocrate et populiste. Il est né dans une famille d'agents immobiliers fortunés le mois où Ronald Reagan est entré dans le Bureau ovale, en 1981 - un princeling du deuxième âge d'or. Malgré son médiocre dossier académique, Jared a été admis à Harvard après que son père, Charles, ait promis un don de 2,5 millions de dollars à l'université. Le père a aidé son fils avec 10 millions de dollars de prêts pour le démarrage de l'entreprise familiale, puis Jared a poursuivi sa formation d'élite dans les écoles de droit et de commerce de NYU, où son père avait contribué à hauteur de 3 millions de dollars. Jared a remboursé le soutien de son père avec une loyauté farouche lorsque Charles a été condamné à deux ans de prison fédérale en 2005 pour avoir tenté de résoudre une querelle juridique familiale en piégant le mari de sa sœur avec une prostituée et en enregistrant la rencontre sur vidéo. Jared Kushner a échoué en tant que propriétaire de gratte-ciel et éditeur de journaux, mais il a toujours trouvé quelqu'un pour le sauver, et sa confiance en lui n'a fait que croître. Dans American Oligarchs, Andrea Bernstein décrit comment il a adopté le point de vue d'un entrepreneur qui prend des risques, un "perturbateur" de la nouvelle économie. Sous l'influence de son mentor Rupert Murdoch, il a trouvé des moyens de fusionner ses activités financières, politiques et journalistiques. Il a fait des conflits d'intérêts son modèle d'entreprise. Ainsi, lorsque son beau-père est devenu président, Kushner a rapidement pris le pouvoir dans une administration qui a élevé l'amateurisme, le népotisme et la corruption au rang de principes directeurs. Tant qu'il s'occupait de la paix au Moyen-Orient, son ingérence inconsidérée n'avait pas d'importance pour la plupart des Américains. Mais depuis qu'il est devenu un conseiller influent de Trump sur la pandémie de coronavirus, le résultat a été la mort en masse. Au cours de sa première semaine de travail, à la mi-mars, Kushner a co-rédigé le pire discours du Bureau ovale de mémoire, interrompu le travail vital d'autres fonctionnaires, peut-être compromis les protocoles de sécurité, flirté avec les conflits d'intérêts et les violations de la loi fédérale, et fait des promesses futiles qui se sont vite transformées en poussière. "Le gouvernement fédéral n'est pas conçu pour résoudre tous nos problèmes", a-t-il déclaré, expliquant comment il allait exploiter ses relations avec les entreprises pour créer des sites de tests en plein air. Ces promesses ne se sont jamais concrétisées. Il a été convaincu par les dirigeants des entreprises que Trump ne devrait pas utiliser l'autorité présidentielle pour obliger les industries à fabriquer des ventilateurs - puis la propre tentative de Kushner de négocier un accord avec General Motors est tombée à l'eau. Sans perdre confiance en lui, il a rejeté la responsabilité du manque d'équipement et de matériel sur les gouverneurs incompétents de l'État. Regarder cette pâle brise de dilettante en costume slim au milieu d'une crise mortelle, dispensant le jargon des écoles de commerce pour masquer l'échec massif de l'administration de son beau-père, c'est voir l'effondrement de toute une approche du gouvernement. Il s'avère que les experts scientifiques et autres fonctionnaires ne sont pas des membres traîtres d'un "État profond" - ce sont des travailleurs essentiels, et les marginaliser au profit d'idéologues et de flagorneurs est une menace pour la santé de la nation. Il s'avère que les entreprises "agiles" ne peuvent pas se préparer à une catastrophe ou distribuer des biens vitaux - seul un gouvernement fédéral compétent peut le faire. Il s'avère que tout a un coût, et des années d'attaques contre le gouvernement, l'asséchant et lui vidant son moral, infligent un lourd tribut que le public doit payer en vies humaines. Tous les programmes déficitaires, les stocks épuisés et les plans mis au rebut ont fait de nous une nation de second ordre. Puis vint le virus et cette étrange défaite. Le combat pour vaincre la pandémie doit aussi être un combat pour recouvrer la santé de notre pays et le reconstruire, sinon les difficultés et le chagrin que nous endurons aujourd'hui ne seront jamais rachetés. Sous notre direction actuelle, rien ne changera. Si le 11 septembre et 2008 ont ébranlé la confiance dans l'ancien establishment politique, 2020 devrait tuer l'idée que l'anti-politique est notre salut. Mais mettre fin à ce régime, si nécessaire et mérité, n'est que le début. Nous sommes confrontés à un choix que la crise rend inévitablement clair. Nous pouvons nous isoler, nous craindre et nous éviter les uns les autres, en laissant notre lien commun s'effriter. Ou bien nous pouvons profiter de cette pause dans notre vie normale pour prêter attention aux employés de l'hôpital qui brandissent des téléphones portables pour que leurs patients puissent dire au revoir à leurs proches ; aux avions des travailleurs médicaux qui viennent d'Atlanta pour aider à New York ; aux travailleurs de l'aérospatiale du Massachusetts qui exigent que leur usine soit convertie à la production de ventilateurs ; les Floridiens qui font la queue parce qu'ils n'ont pas pu joindre par téléphone le bureau de chômage squelettique ; les habitants de Milwaukee qui bravent les attentes interminables, la grêle et la contagion pour voter lors d'une élection qui leur est imposée par des juges partisans. Nous pouvons apprendre de ces jours terribles que la stupidité et l'injustice sont mortelles ; que, dans une démocratie, être citoyen est un travail essentiel ; que l'alternative à la solidarité est la mort. Après être sortis de la clandestinité et avoir retiré nos masques, nous ne devons pas oublier ce que c'était que d'être seul. 1 11 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Patrick Posté(e) le 21 avril 2020 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 21 avril 2020 Il y a 10 heures, Picdelamirand-oil a dit : Donald Trump a vu la crise presque entièrement en termes personnels et politiques. Craignant pour sa réélection, il a déclaré que la pandémie de coronavirus était une guerre, et qu'il était lui-même un président en temps de guerre. Mais le leader qu'il évoque est le maréchal Philippe Pétain, le général français qui, en 1940, a signé un armistice avec l'Allemagne après la déroute des défenses françaises, puis a formé le régime pro-nazi de Vichy. Comme Pétain, Trump a collaboré avec l'envahisseur et a abandonné son pays à un désastre prolongé. Et, comme la France en 1940, l'Amérique en 2020 s'est frappée d'un effondrement qui est plus grand et plus profond qu'un misérable dirigeant. Une future autopsie de la pandémie pourrait être appelée "étrange défaite", d'après l'étude contemporaine de l'historien et résistant Marc Bloch sur la chute de la France. Malgré les innombrables exemples de courage et de sacrifice individuels aux États-Unis, l'échec est national. Et il devrait forcer une question que la plupart des Américains n'ont jamais eu à se poser : Avons-nous suffisamment confiance en nos dirigeants et les uns dans les autres pour apporter une réponse collective à une menace mortelle ? Sommes-nous encore capables de nous autogouverner ? ... I'm sorry what? Le Coronavirus est un pays maintenant? Il reconnaît les uniformes aussi? Ils parlent de la Chine? De la Russie? Je ne comprends absolument pas ce que la défaite de juin 40 et Pétain viennent foutre au milieu de cet article. Il y a 11 heures, Picdelamirand-oil a dit : Comme un garçon sans défense qui lance des allumettes dans un champ desséché, Trump a commencé à immoler ce qui restait de la vie civique nationale. Il n'a même jamais prétendu être le président de tout le pays, mais il nous a opposés selon des critères de race, de sexe, de religion, de citoyenneté, d'éducation, de région et, chaque jour de sa présidence, de parti politique. Son principal outil de gouvernance était le mensonge. Un tiers du pays s'est enfermé dans une salle des miroirs qu'il croyait être la réalité ; un tiers s'est rendu fou en s'efforçant de s'accrocher à l'idée d'une vérité connaissable ; et un tiers a même renoncé à essayer. Ah bon? C'est pas ses adversaires idéologiques ça plutôt? Qui ont parlé de "deplorables", fait de l'homme blanc le nouveau juif responsable de tous les maux de la terre, et j'en passe? Il y a 11 heures, Picdelamirand-oil a dit : Lorsque les tests de dépistage du virus étaient presque impossibles à trouver, les riches et les branchés - l'animatrice de télévision modèle et réelle Heidi Klum, toute la liste des Brooklyn Nets, les alliés conservateurs du président - ont pu d'une manière ou d'une autre se faire tester, même si beaucoup d'entre eux ne présentaient aucun symptôme. ...Et pas le tout hollywood libéral démocrate à 99%? Allons donc. Il y a 11 heures, Picdelamirand-oil a dit : La contagion s'étant étendue, ses victimes ont probablement été des pauvres, des noirs et des bruns. ...Voir second bloc de citation. "Probablement". Alias: "j'en suis sûr même si je ne l'ai pas vérifié, donc c'est vrai." Ah ils ont oublié les homos les trans les musulmans et les personnes à cheveux peinturlurés parmi les gens qui souffrent le plus du virus. Because reasons. Bref, une bonne partie de ce discours est vraie, mais mon dieu le dédouanement forcé, mon dieu le niveau d'hypocrisie, et puis surtout, mais QUE VIENT FOUTRE LA FRANCE ET MAI-JUIN 1940 LÀ-DEDANS? ILS PEUVENT PAS NOUS OUBLIER DEUX SECONDES? tl;dr: trump est un symptôme de l'état de la société US, pas une cause. Et essayer de faire croire le contraire est la plus sûr manière de le voir réélu. 2 2 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Rochambeau Posté(e) le 21 avril 2020 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 21 avril 2020 Effectivement, l'allusion à Pétain et du régime de Vichy est totalement absurde ... on a un bel exemple de l'utilisation du point godwin. (Qu'il nous lâchent la grappe les amerloques sur ce coup là ! ) A mes yeux si il fallait absolument comparer Trump à un personnage historique pas besoin de franchir l'atlantique, mais de regarder leur propre histoire ! Et je pense tout particulièrement à Jefferson Davis, président des Etats confédérés d'Amérique, un incapable qui a lancé une guerre absurde pour préserver ses privilèges et celles de ses petits copains aristocrates/oligarques de la société sudiste. 1 5 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. pascal Posté(e) le 21 avril 2020 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 21 avril 2020 Il y a 2 heures, Patrick a dit : Et pas le tout hollywood libéral démocrate à 99%? L'influence d'Hollywood n'est plus ce qu'elle était du temps de "Duke" Wayne et de Ronnie Reagan ... (des Mac Carthystes). Donnie est effectivement selon moi un bon marqueur de l'état de déliquescence d'une certaine société US ... La comparaison avec la France de 1940 n'a que pour but de souligner l'effondrement politique d'un pays phénomène qui aujourd'hui frappe les Etats-Unis; ce n'est pas tant une critique de la situation française qu'une mise en perspective de la situation américaine; faite par des auteurs qui ont je pense lu l'ouvrage incontournable d'un universitaire américain qui fut le seul durant 40 ans voir encore aujourd'hui à avoir décrypté sans fard le fonctionnement du régime Pétain: Robert O. Paxton "la France de Vichy" écrit en 1973. Bref c'est un article au vitriol. 42 000 morts aux USA dont 14 000 à New York ce qui ramené à la population de la ville la place loin devant l'Italie en terme de ratio 5 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
kotai Posté(e) le 21 avril 2020 Share Posté(e) le 21 avril 2020 il y a 20 minutes, Rochambeau a dit : Effectivement, l'allusion à Pétain et du régime de Vichy est totalement absurde ... on a un bel exemple de l'utilisation du point godwin. (Qu'il nous lâchent la grappe les amerloques sur ce coup là ! ) A mes yeux si il fallait absolument comparer Trump à un personnage historique pas besoin de franchir l'atlantique, mais de regarder leur propre histoire ! Et je pense tout particulièrement à Jefferson Davis, président des Etats confédérés d'Amérique, un incapable qui a lancé une guerre absurde pour préserver ses privilèges et celles de ses petits copains aristocrates/oligarques de la société sudiste. Bah, chez nous, c'est de Gaulle qui revient tout le temps! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Rufus Shinra Posté(e) le 21 avril 2020 Share Posté(e) le 21 avril 2020 il y a 12 minutes, kotai a dit : Bah, chez nous, c'est de Gaulle qui revient tout le temps! Ouais, mais lui, il a su faire un boulot correct la majorité du temps et faire la nique aux US. Ah, c'est peut-être pour ça que tu le hais, en fait. :-P Là, tu vas être frustré et commencer à chercher certaines des conneries du Général pour justifier ta haine du gars qui a évité une vassalisation face à tes US préférés. 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
13RDP Posté(e) le 21 avril 2020 Share Posté(e) le 21 avril 2020 (modifié) A voir combien de temps le "temporairement" va durer mais ca devait le démanger le Donald, lui qui a tellement à coeur la santé de ses fellow americans, comme ses actes l'ont d'ailleurs toujours très bien prouvé. https://www.lalibre.be/international/amerique/donald-trump-suspend-l-immigration-aux-etats-unis-pour-faire-face-aux-attaques-du-coronavirus-et-pour-proteger-les-emplois-des-citoyens-americains-5e9e78809978e218339fd03a Modifié le 21 avril 2020 par 13RDP Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
TarpTent Posté(e) le 21 avril 2020 Share Posté(e) le 21 avril 2020 (modifié) Il y a 3 heures, Patrick a dit : trump est un symptôme de l'état de la société US, pas une cause. Et essayer de faire croire le contraire est la plus sûr manière de le voir réélu. Il est un symptôme et une cause. Il a effectivement été élu sur des bases largement connues puisqu’il y a un moment qu’il débitait ses âner... qu’il avait rodé son discours, donc de ce fait, il est particulièrement représentatif d’une certaine dériv... évolution d’une frange de la population américaine. Ensuite, ses discours, ses prises de position, ses actes ont accentué et renforcé certaines fractures, et en ont créé d’autres. Le monsieur est inventif et fait montre d’un culot monstre en plus d’avoir un égo démesuré, et sa remise en question de certaines obligations légales en tant que Président en fait tout autant un créateur de génie de nouvelles dissensions. Bref, c’est notre « discours clivant » à nous, qui est « né » avec un Président qui en a fait sa marque de fabrique, et a été relégué aux oubliettes aussi sec quand un autre a été élu. Le terme lui-même a disparu aussi vite qu’il était apparu dans tous les journaux, et si le bonhomme a été élu en connaissance de cause, ses actes ont eu des conséquences propres dont il était directement la source. Il y a juste que l’échelle et la caisse de résonance qu’est Trump ne sont pas du tout les mêmes. Modifié le 21 avril 2020 par TarpTent 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Rochambeau Posté(e) le 21 avril 2020 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 21 avril 2020 Il y a 2 heures, pascal a dit : faite par des auteurs qui ont je pense lu l'ouvrage incontournable d'un universitaire américain qui fut le seul durant 40 ans voir encore aujourd'hui à avoir décrypté sans fard le fonctionnement du régime Pétain: Robert O. Paxton "la France de Vichy" écrit en 1973. Justement pour Robert Paxton, sa "France de Vichy" n'est pas fameux car plus représentatif de l'image que les anglo-saxon ont des français plus autre chose, et puis franchement lire encore en XXIème siècle que les français étaient des antisémites en 40 et que cela explique leur adhésion au régime de Vichy m'hérissent les poils. A le lire faut croire que le maréchal Leclerc s'est trompé voie ou est un hypocrite, car l'homme est aujourd'hui connu pour avoir été un antisémite et raciste des plus virulent (sans parler du fait qu'il avait des tendances royaliste) et, qui pourtant fut choqué par les découverte des camps. Aujourd'hui la recherche historiographique sur cette période marque bien plus le caractère ambivalent du régime de Vichy par rapport à la question juive et aussi le rapport de la population avec le régime et la résistance. Son livre est très contesté aussi par bien des historiens comme Marc Ferro, Alain Michel, Léon Poliakov, Simon Epstein, Jacques Semmelin etc ... Il y a 2 heures, kotai a dit : Bah, chez nous, c'est de Gaulle qui revient tout le temps! Normal, lui au moins il fait partie de ces héros qui a sauvé la France en 45 et aussi permis à la France de sauvegarder sa position en tant que puissance mondiale, et on sait aujourd'hui que le sort que réservaient les alliés aux français, n'était pas franchement flatteur pour notre orgueil ... aussi cruel et sans scrupule que fut De Gaulle, on ne peut nier à l'homme d'avoir eu une volonté et le charisme nécessaire pour redresser le pays. 2 2 5 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
pascal Posté(e) le 21 avril 2020 Share Posté(e) le 21 avril 2020 il y a 12 minutes, Rochambeau a dit : les français étaient des antisémites en 40 et que cela explique leur adhésion au régime de Vichy m'hérissent les poils. A le lire faut croire que le maréchal Leclerc s'est trompé voie ou est un hypocrite, car l'homme est aujourd'hui connu pour avoir été un antisémite et raciste des plus virulent (sans parler du fait qu'il avait des tendances royaliste) et, qui pourtant fut choqué par les découverte des camps. C'était pourtant le cas et ils n'étaient pas les seuls d'ailleurs - je ne sais pas si tu as lu Paxton mais franchement c'est vision d'historien extrêmement documentée et peu susceptible de parti pris pour Leclerc tu peux être anti sémite mais être choqué par la réalité des camps c'est comme on dit "quand la réalité dépasse la fiction" Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Boule75 Posté(e) le 21 avril 2020 Share Posté(e) le 21 avril 2020 Il y a 5 heures, Patrick a dit : ... I'm sorry what? Le Coronavirus est un pays maintenant? Il reconnaît les uniformes aussi? Ils parlent de la Chine? De la Russie? Je ne comprends absolument pas ce que la défaite de juin 40 et Pétain viennent foutre au milieu de cet article. En 40, Pétain comme le Parlement font le jeu de l'ennemi, le régime politique fait taire et persécute les opposants à cette politique, et livre le pays. Je ne pense pas qu'il faille voir dans la référence à cet épisode une attaque anti-française : c'est pour illustrer le niveau de déliquescence, qui conduit à une défaite. Il y a 5 heures, Patrick a dit : Ah ils ont oublié les homos les trans les musulmans et les personnes à cheveux peinturlurés parmi les gens qui souffrent le plus du virus. Because reasons. Pourquoi ramènes-tu dans la discussion ces affaires d'hyper-minorités alors qu'on avait enfin un texte US qui n'en parlait pas ? Parce que si la droite US ne peut pas accuser la gauche de remettre ça en permanence sur le tapis, elle perd une grosse partie de ses arguments clivants ?... 1 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Rochambeau Posté(e) le 21 avril 2020 Share Posté(e) le 21 avril 2020 Il y a 2 heures, pascal a dit : C'était pourtant le cas et ils n'étaient pas les seuls d'ailleurs - je ne sais pas si tu as lu Paxton mais franchement c'est vision d'historien extrêmement documentée et peu susceptible de parti pris Paxton affirme que l’antisémitisme explique l'adhésion des français pour le régime de Vichy et la persécutions des juifs, l'exemple de Leclerc était là de souligner la bêtise de la chose. Je suis bien conscient que cela est un élément mineur de ses thèse mais au combien agaçant car justement on me la ressort souvent dans les discussions, états-uniens/polognais/algériens et autres aiment à ressortir cette affirmation pour bien troller sur la France. Mais ce n'est pas parce que l'antisémitisme était courant en 40 que cela en fait l'élément qui explique la collaboration avec les nazis, d'autant que Vichy se montre incapable d'appliquer la chose tant l'opinion est elle choqué justement par les rafles. Le peuple bien plus hostile que veut bien admettre fait que le régime de vichy est ambivalent avec la question juive, alors que pourtant le but du régime est de créer un état antisémite là ou Marrus/Paxton le démontrent, par exemple rien que le port de l'étoile jaune cela va poser un problème pour le régime de Vichy. On peut même dire que le durcissement du régime par rapport à la question juive va contribuer à l'impopularité du régime par la population ... 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
rendbo Posté(e) le 21 avril 2020 Share Posté(e) le 21 avril 2020 Il y a 2 heures, pascal a dit : 42 000 morts aux USA dont 14 000 à New York ce qui ramené à la population de la ville la place loin devant l'Italie en terme de ratio Les comptes vont empirer quand ils vont commencer à compter les morts dans les maisons de retraites si l'on en croit cet article : Citation https://www.liberation.fr/planete/2020/04/19/aux-etats-unis-des-chiffres-sous-estimes_1785744 L’administration Trump ne fournit aucune donnée sur la mortalité dans les quelque 15 000 établissements du pays. Publié il y a quelques jours par le New York Times, le récit du drame survenu dans la plus grande maison de retraite du New Jersey a rapidement fait le tour du monde. Dans cet établissement de la localité d’Andover, la police a retrouvé lundi dernier 17 corps, empilés dans une morgue prévue pour en accueillir 4. Selon les autorités, au moins 66 résidants y sont morts ces dernières semaines, dont la moitié testés positifs au Covid-19. Quoique particulièrement sordide, le cas de cette maison de retraite du New Jersey, second Etat le plus touché du pays après New York, ne constitue pas une exception. Le tout premier foyer de l’épidémie aux Etats-Unis a été recensé en février dans un établissement pour personnes âgées près de Seattle, où au moins 37 résidants sont décédés. Depuis, les cas s’enchaînent : 29 morts selon la direction d’une maison de retraite du Queens - une soixantaine d’après des employés ; plus de 45 morts à Richmond, en Virginie ; plus d’une cinquantaine dans un établissement pour vétérans du Massachusetts… La liste est longue, et surtout incomplète, faute de statistiques fédérales. Car depuis le début de l’épidémie qui a fait près de 40 000 morts aux Etats-Unis, sur environ 735 000 cas recensés, l’administration Trump ne fournit aucun chiffre sur la mortalité dans les 15 600 maisons de retraite du pays. Elles accueillent environ 1,3 million de personnes, auxquelles s’ajoutent 700 000 pensionnaires de résidences médicalisées. Face à l’émotion suscitée par les récits de drames à huis clos, certains Etats tentent de faire preuve de plus de transparence. Pour la première fois, celui de New York a publié mercredi une liste des maisons de retraite ayant enregistré au moins cinq décès liés au coronavirus. Le document semble toutefois incomplet, et n’avait pas été actualisé dimanche. L’un des établissements, Parker Jewish, déplorait 38 morts. Un bilan passé à 47 jeudi, puis 57 samedi, a révélé une journaliste du site The Daily Beast. Dans l’Etat de New York, les autorités indiquent que 2 690 résidents de maisons de retraite ont succombé au coronavirus, un cinquième du bilan total. Au niveau national, à défaut de bilan officiel, plusieurs médias tiennent leur propre décompte. Samedi, le New York Times estimait à 6 900 et la chaîne ABC News à 7 300 le nombre de décès en maisons de retraite, soit environ, là aussi, 20 % du total. Un pourcentage très inférieur à celui observé dans plusieurs pays européens, dont la France, où près de 40 % des morts sont recensés dans les Ehpad. «Je ne crois pas que le public saisisse pleinement l’ampleur du défi», déplore Greg Kelley, président de la branche santé du puissant syndicat SEIU dans le Midwest. Dans la région de Chicago, plusieurs employés de maisons de retraite affirment avoir été licenciés ou suspendus pour avoir dénoncé le manque d’équipement de protection et de personnel face à l’épidémie. «Ces employeurs se soucient davantage de leurs profits que de la sécurité de ceux qui vivent et travaillent dans leurs établissements», dénonce le syndicaliste. Aux Etats-Unis, près de 70 % des maisons de retraite appartiennent à des opérateurs privés, connus pour leurs tarifs élevés, leurs salaires dérisoires et un certain laxisme sanitaire. Selon le Washington Post, sur les quelque 650 maisons de retraite ayant des cas publiquement identifiés de coronavirus, 40 % ont fait l’objet, ces dernières années, d’au moins deux infractions aux normes fédérales de lutte contre la propagation des infections. Faut-il y voir un aveu de culpabilité ? En Floride, le principal lobby du secteur, la Florida Health Care Association, qui représente 700 propriétaires de maisons de retraite, a demandé au gouverneur de leur accorder une «immunité contre toute poursuite, civile ou criminelle» liée à l’épidémie. Suscitant l’indignation de nombreuses familles ayant perdu un proche. Dimanche, le gouverneur républicain, Ron DeSantis, lui-même très critiqué pour sa gestion erratique de la pandémie n’avait pas encore donné sa réponse. Frédéric Autran (Libération, 19 avril) 1 2 5 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 21 avril 2020 Share Posté(e) le 21 avril 2020 (modifié) Il y a 17 heures, Picdelamirand-oil a dit : We Are Living in a Failed State Nous vivons dans un État en faillite Le coronavirus n'a pas brisé l'Amérique. Il a révélé ce qui était déjà brisé. Je ne comprends pas l'enthousiasme de nombreux lecteurs de ce texte. Pour moi c'est un texte facile. Rien n'est aussi facile que de démontrer les défaillances de Trump et son administration. Que Jared Kushner soit un fils à papa, ce n'est pas un scoop : on en a déjà parlé plusieurs fois sur ce forum. Le problème difficile, qui est de savoir comment on en est arrivé là, qu'est-ce qui était déjà brisé avant l'arrivée de Trump, je ne l'ai pas vu abordé. Bref cet article me laisse sur ma faim, et me fait soupçonner que l'auteur de l'article n'a pas du tout l'intention de rien changer au système. Par rapport à ça je reviens par exemple à l'article de Francis Fukuyama que j'ai recité l'autre jour : là Francis Fukuyama propose de vraies questions de fond sur ce qui peut-être ne marche pas, ne marche plus dans la démocratie américaine. Il a peut-être tort, mais au moins il a essayé de chercher : Edit : dans une précédente version j'ai commenté le passage suivant qui me paraissait obscur : Il y a 17 heures, Picdelamirand-oil a dit : Citant George Packer : Un exemple est celui de Kelly Loeffler, la jeune sénatrice républicaine de Géorgie, dont la seule qualification pour le siège vide qui lui a été attribué en janvier est son immense richesse. Effectivement elle a été nommée et non élue à un poste de sénateur. C'est la procédure constitutionnelle lorsqu'un sénateur démissionne durant son mandat : le successeur est nommé par le gouverneur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Kelly_Loeffler Après la démission du sénateur Johnny Isakson pour des raisons de santé, son nom est évoqué pour entrer au Sénat des États-Unis. Sa possible nomination est critiquée par le président Donald Trump et ses proches, qui lui préfèrent le représentant Doug Collins, fidèle défenseur du président durant la procédure de destitution à la Chambre des représentants. Le 4 décembre 2019, le gouverneur Brian Kemp la nomme officiellement pour succéder à Isakson4. Il espère notamment que ce choix permettra d'apporter les voix des femmes de banlieues, souvent critiques vis-à-vis du président et de plus en plus favorables aux démocrates. Sa fortune, estimée à plusieurs centaines de millions de dollars, est également un argument évoqué en faveur de sa nomination : elle s'engage à dépenser plus de 20 millions de dollars de sa fortune personnelle pour les élections de novembre 2020 où le siège sera remis en jeu. Loeffler prête serment le 6 janvier 20206. Elle devient alors la première sénatrice de Géorgie depuis les années 1920. Elle a aussi obtenu un poste à la Maison Blanche : https://www.thedailybeast.com/kelly-loeffler-tries-to-turn-coronavirus-into-a-political-asset (20 avril 2020) La républicaine géorgienne profite de toutes les occasions pour faire part de sa nomination présidentielle à un groupe de travail de la Maison Blanche sur la "réouverture de l'Amérique". Elle profite de cette nomination pour tenter d'attirer l'attention des militants de la campagne, en publiant des annonces payantes qui en font la promotion, et elle a même créé un site web de campagne autonome qui offre des informations sur les coronavirus aux électeurs - un site qui l'aide également à établir la liste de contacts des électeurs pour sa campagne. Modifié le 21 avril 2020 par Wallaby 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Rufus Shinra Posté(e) le 21 avril 2020 Share Posté(e) le 21 avril 2020 il y a une heure, rendbo a dit : Les comptes vont empirer quand ils vont commencer à compter les morts dans les maisons de retraites si l'on en croit cet article : Je serais intéressé par des articles en anglais traitant de cette absence d'information. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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