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Avenir du nucléaire civil en France et dans le monde ?


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C’est sur que tant qu’on explique au peuple qu’il peut continuer à consommer comme avant (juste penser à changer sa bagnole pour une électrique) parce qu’on va faire plein d’EPR2, le dit peuple va juger inacceptable toute proposition alternative impliquant quelques efforts et restrictions. 
On est mal barrés…

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exact, surtout qu'a priori pour le réchauffement climatique, c'est mort , puisque le CO2 augmente toujours(malgré toutes les belles et jolies COP..) et que même si on faisait zero CO2 en 2022 la température montera encore.(et le co2 mettra 100.000 ans à revenir à son taux de 1850.

Peut être penser à l'adaptation et aux conséquences maintenant urgemment ?

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il y a une heure, g4lly a dit :

mon sens la focalisation réchauffement climatique est une erreur ... dans le sens ou elle sert de cache la foret à tout un tas d'autre probleme à mon sens plus *** et sur lesquels au moins on pourrait avoir un peu prise.

Par exemple saloper l’environnement sous couvert de production ENR par que le réchauffement primerait sur l’environnement c'est comme essayer de guérir un patient mort ...

L’urgence absolu c’est l’appauvrissement de la biodiversite. Ca represente une extinction de masse d’apres certains. Le rechauffement climatique est une cause assez secondaire. Le manque d’habitat naturel et pesticides sont les premiers responsables. Ensuite on a la « mondialisation » des especes ou on expose des proies a des predateurs jamais vu (abeille europeenne vs frelon asiatique) et enfin en 4 eme le changement climatique. 
 

personne, n’en parle ! Pour une fois l’ue fait un boulot plutot positif. 

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2 hours ago, tipi said:

C’est sur que tant qu’on explique au peuple qu’il peut continuer à consommer comme avant (juste penser à changer sa bagnole pour une électrique) parce qu’on va faire plein d’EPR2, le dit peuple va juger inacceptable toute proposition alternative impliquant quelques efforts et restrictions. 
On est mal barrés…

Tu proposes quoi pour économiser la moitié de la consommation locale actuelle?

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Il y a 9 heures, Picdelamirand-oil a dit :

Lettre de Bernard Accoyer à RTE

Il dit quoi de si intéressant cet intéressant - et pas n'importe qui  ! -  Monsieur ... Pas le courage de lire, cela a l'air plat de chez plat, cet suite de caractères sans intonation aucune  

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Il y a 10 heures, g4lly a dit :

 

  • Les rénos sont mal ciblées, elles ne traitent pas les problèmes principaux. Exemple mettre du double vitrage sur une maison qui n'est pas étanche à l'air c'est jeter l'argent par les fenêtres.

C'est cas de le dire :-)

Clairon

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Il y a 11 heures, g4lly a dit :

ça fait 20 ans qu'on sait que les rénovations énergétique du bâtiment n'ont pas permis d'économiser grand chose, et que ce n'est pas près de changer.

---

Pourquoi ça ne marche pas. Parce que personne ne contrôle l'efficacité énergétique des rénovations ... Pour faire simple on finance des rénovations qui ne font pas baisser les dépenses en énergie en général parce que :

  • Les rénos sont mal ciblées, elles ne traitent pas les problèmes principaux. Exemple mettre du double vitrage sur une maison qui n'est pas étanche à l'air c'est jeter l'argent par les fenêtres.
  • Les rénos sont mal réalisées. Exemple du double vitrage mal fini avec des pont thermique ou une étanchéité à l'air défaillante sur l'encadrement de fenêtre.
  • Les rénos ne sont pas cohérentes. Exemple mettre un PAC air-eau dans une région ou il fait régulièrement en dessous de zéro, juste parce que c'est sponsorisé.

En gros on est plus sur des effets d'aubaine ... ou des obligations normative ... que sur un projet d'économie d'énergie - comme les certifications BBC -.

SUPER et MERCI g4lly ...

Cela rejoint ma propre impression, même si je suis un pro-nucléaire  + un pro-isolations-renforcées du bâtiment.

J'estime que les embrouilles - et le manque d'organisation - autour de la rénovation sont contre-productives, rien qu'à l'exemple des centres d'appel qui proposent X, Y ou Z et emmerdent tout le monde au téléphone .. RAZ LE BOL  sur les moyens mis en œuvre alors que l'objectif global  est clair  ( gains en énergies du bâtiment )

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une chose que je ne comprend en france, elle a ete a la pointe des technologies et de la costruction de reacteur electro-nucleaire, en plus la france a une maitrise totale du cycle du combustible nucleaire (meme les usa sont dépassés), et maintenant alors qu'elle a conçu pour la premiere fois un reacteur electro nucleaire le EPR a 100%, j'ai trouver que l'un de ces composants principaux a savoir la cuve du reacteur n'est plus produite en france mais sous traité au japon chez japan steel works, on voit une perte de compétence dans ce domaine.

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Il y a 1 heure, g4lly a dit :

Ça fait très longtemps que la France n'est plus capable de produire BDE très grosse pièce en acier forgé.

On produisait des pièces soudées il me semble. C'est la même chose pour les autres concurrents il me semble.

les chinois les russes les coreens, les japonais et les indiens produisent aujourd'hui pratiquement tout les composants stratégiques des centrales nucléaires, (cuve, generateur de vapeur, préssuriseur, et turbine a vapeur nucleaire), meme les américains ont perdu beaucoup de savoir faire dans le domaine, la france excelle encore dans les turbines a vapeur nucleaire a savoir la famille ARABELLE, toutefois ces dernière annéees les coreens de doosan ont fait de gros investissement dans le domaine en rachetant le tcheque SKODA, specialiste des turbines a vapeur, notament nucleaire, et veulent depasser les francais dans ce domaine

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  • 2 weeks later...
  • 3 weeks later...
  • collectionneur changed the title to Avenir du nucléaire civil en France et dans le monde ?

Pendant ce temps là, à la frontière belgo-allemande :

Citation

L'Allemagne déplore le maintien de Tihange 3 et Doel 4: "Cela peut nous rendre encore plus vulnérables"

La ministre allemande de l'Environnement, Steffi Lemke (Die Grünen), a déploré samedi la décision du gouvernement belge de prolonger pour dix ans le recours aux réacteurs nucléaires de Doel 4 et Tihange 3.

Mme Lemke a ajouté s'attendre à ce que la Belgique entame à présent rapidement l'étude d'impacts transfrontaliers de cette décision. L'inquiétude de population autour d'Aix-la-Chapelle -ville allemande située à quelque 80 km de Tihange- doit être pris en compte, a-t-elle insisté.

La ministre allemande a également rejeté samedi les motivations de la décision belge.

"Encore plus en ces temps de crise, je trouve que toute prolongation de vie de centrales nucléiaires au motif de la sécurité d'approvisionnement n'est pas défendable", a commenté Mme Lemke. "Cela peut nous rendre encore plus vulnérables".

Pour elle, l'inquiétude internationale actuelle autour des centrales nucléaires ukrainiennes démontre le risque que cette énergie fait courir.

"Nous sommes dans une situation où nous devons rendre notre approvisionnement énergétique très rapidement résistant aux crises. Et c'est en recourant plus aux énergies renouvelables que nous y arriverons".

https://www.lalibre.be/economie/conjoncture/2022/03/19/lallemagne-deplore-le-maintien-de-tihange-3-et-doel-4-cela-peut-nous-rendre-encore-plus-vulnerables-NDQHFVG4H5C5HKCWRGVCWZQ2CM/

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C'est amusant, ce sont les mêmes qui nous disent qu'ils vont réfléchir à ne pas fermer manu militari leurs dernières centrales suite aux problèmes d'approvisionnement en gaz. Cela montre que c'est juste une affirmation polie pour leurs partenaires européens. Dans les faits, ils ont déjà fait leur choix ...

Sans vouloir faire mon prophète, encore un exemple que la France n'a aucune chance de réussir actuellement ses futurs projets de construction d'EPR vu l'environnement de certification hyper-strict qui a été mis en place ...

https://www.lemonde.fr/sciences/article/2022/03/22/les-revers-du-projet-international-de-reacteur-iter_6118615_1650684.html

Notez bien au passage la fuite immédiate des documents internes vers des journalistes peu amène avec ITER.

Alors que l'on, voit toutes les semaines de nouveaux record sur des réacteurs à fusion partout dans le monde, en France, on voit que le projet est retardé par les inquiétudes du certificateur qui interdit le début des soudages.

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il y a 27 minutes, Deres a dit :

C'est amusant, ce sont les mêmes qui nous disent qu'ils vont réfléchir à ne pas fermer manu militari leurs dernières centrales suite aux problèmes d'approvisionnement en gaz. Cela montre que c'est juste une affirmation polie pour leurs partenaires européens. Dans les faits, ils ont déjà fait leur choix ...

Sans vouloir faire mon prophète, encore un exemple que la France n'a aucune chance de réussir actuellement ses futurs projets de construction d'EPR vu l'environnement de certification hyper-strict qui a été mis en place ...

https://www.lemonde.fr/sciences/article/2022/03/22/les-revers-du-projet-international-de-reacteur-iter_6118615_1650684.html

Notez bien au passage la fuite immédiate des documents internes vers des journalistes peu amène avec ITER.

Alors que l'on, voit toutes les semaines de nouveaux record sur des réacteurs à fusion partout dans le monde, en France, on voit que le projet est retardé par les inquiétudes du certificateur qui interdit le début des soudages.

Je serais moins catégorique que toi.
Il y a deux modèles qui s'affrontent, celui anti nucléaire nait de la catastrophe de Fukushima et celui pro nucléaire qui est en passe de survivre voir de devenir dominant. 
Evidemment les anti font feux de tout bois pour enterrer la bête mais la question c'est de savoir si le prix du gaz va continuer de monter ou pas (je rappels que les importations de gaz russe en europe ont augmenté de 30% de l'invasion de l'Ukraine, ce qui montre que c'est pas forcement lié). 
Les anti prétendent que tout rentrera dans l'ordre, les autres attendent tranquillement.

une fois le PR élu (et espérant avec un vrai mandat), il pourra dire aux allemands stop. Le model actuel ne fonctionne pas, fin de l'indexions des prix de l'énergie sur le gaz, developpement du nucléaire comme énergie renouvelable ainsi que du gaz bas carbone. 
A partir de ce moment là, les allemands pourront accepté ou refusé, dès lors soit la situation démontre clairement que la Fr a raison, soit il faudra aider en réduisant nos exportations d'électricités ou encore la situation se stabilise les allemands auront gains de cause. 

Ca devrait se décider l'hiver prochain, en espérant que l'intégralité des réacteurs FR seront repartis...

A partir de là, on relancera notre industrie nucléaire, c'est un chantier énorme qui prendra du temps, les EPR2 sont donnés à 8 milliards l'unité, il faudra apres le 3eme, les sortir à 5 milliards max (sinon ca sera pas pertinent sur le long terme). 
D'ou le Nuward plus petit qui constitue un plan de secours mais aussi une opportunité. 

Pour ITER plus personne n'y croit vraiment, trop complexe, trop politique, trop lointain, les retours attendus sont prévus pour 2050 au minimum.
C'est une techno qui arrivera trop tard pour les échéances géoécopolitiques à venir.

Le lancement d'Astrid va redevenir une urgence.
EPR2, jusqu'à 2040. 
Nuward commencera en 2035, fin 2050. 
Astrid, c'est 10 ans, puis encore 10 ans de production pour les version commerciales, avec 5 ans de retour d'expérience d'astrid amenant la construction du 1er de série, soit 25 ans. 
Il doit donc etre lancé en 2025, le tout pour commencer les constructions juste avant que l'autorisation auprès de Bruxelles deviennent obligatoire... autant dire qu'on va commencé la construction de 100 centrales (doit certaines resteront des champs vides...).

Il faut aussi voir ce que va donner le plan de réindustrialisation du pays qui va forcement faire augmenter la consommation d'énergie, l'agriculture qui va falloir sécuriser et enfin l'électrification du pays (je crois de moins en moins au tout voiture électrique, l'hydrogéné issu du nucléaire aura aussi sa place question d'infrastructure). 
Le nucléaire va devenir de plus en plus évident et les contradictions politiques vont peu à peu s'estomper (les écolo qui gaspillent de la nourriture, ca passe pas déjà plus trop), ca va beaucoup aider. 

 

Dans le meme temps 
https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/nucleaire-les-petits-reacteurs-modulaires-proposeront-une-alternative-competitive-au-charbon-pour-accelerer-la-decarbonation-renaud-crassous-edf-906609.html
 

Révélation

Nucléaire : les petits réacteurs modulaires, proposeront "une alternative compétitive au charbon pour accélérer la décarbonation" (Renaud Crassous, EDF)

Marie Lyan

22 Mars 2022, 8:34

(Crédits : DR/EDF)

Ils peuvent produire entre dix mégawatts (MW) et 300 MW alors qu'actuellement, les centrales françaises produisent chacune entre 900 et 1.450 MW. Soit 10 fois moins qu'un grand EPR. Et ils ne devraient pas voir le jour avant 2035 (au mieux), mais EDF et le gouvernement français y croient. Car depuis 2017, l'Etat français a donné le feu vert à l'énergéticien pour le lancement d'un projet collaboratif Nuward, qui vise à développer un SMR de 170 MW à eau pressurisée, aux côtés du Commissariat à l'énergie atomique, mais aussi des groupes TechnicAtome et Naval Group. Objectif : assurer le remplacement des centrales thermiques fossiles et notamment des chaudières à charbon, en offrant ainsi une alternative aux plus grands projets d'EPR, plus puissants, plus coûteux et aussi plus longs à produire.

LA TRIBUNE - Renaud Crassous, vous êtes l'ancien directeur du Centre national d'équipement et de production d'électricité (CNEPE), et vous avez été nommé depuis fin 2020 directeur de projet SMR par EDF. C'est vous qui pilotez donc le projet Nuward, dont le cœur est basé à Lyon, en région Auvergne Rhône-Alpes. Peut-on rappeler la genèse de ce projet, qui a pris une toute autre envergure depuis la présentation du plan France Relance d'Emmanuel Macron à l'automne dernier?

RENAUD CRASSOUS - Il existait déjà en effet un concept de SMR dans les cartons des équipes de R&D de TechnicAtome et Naval Group, ainsi que des réflexions menées par le CEA dans les années 2000, mais le projet Nuward a commencé à se concrétiser à compter de 2012, avec des travaux de R&D engagés par chacun des partenaires. Une nouvelle phase a ensuite démarré à compter de 2017-2019, plus coordonnée, avec la réunion de ces quatre acteurs sous la forme d'un projet sous l'égide de l'ANR (Agence Nationale de la Recherche), qui a financé à 50% les premières études de faisabilité. Cela a permis de débroussailler suffisamment le sujet pour que les industriels choisissent ensuite de le lancer en 2019.

Lire aussi 6 mnEn misant sur les petits réacteurs, Macron espère relancer le nucléaire français...à l'étranger

Jusqu'ici la filière de l'atome français avait beaucoup cru à l'EPR : qu'est-ce qui a fait pencher la balance vers le SMR ?

Il s'agit en réalité d'une extension de la gamme des produits dédiés au nucléaire civil que nous souhaitions proposer, et qui ne s'adresse pas aux mêmes clients. Car l'objectif n'est pas de cibler un industriel qui souhaite produire à grande puissance, mais plutôt des acteurs possédant un réseau de puissance de taille moyenne. Dès le départ, nous nous sommes orientés vers un design destiné aux marchés internationaux, car le modèle économique du SMR est plutôt tourné vers l'économie de la grande série, plutôt que de la taille du réacteur. Nous visons donc en priorité le marché européen, car c'est là où la demande de SMR s'est exprimée le plus fortement, mais nous avons aussi des opportunités à plus large échelle, d'autant plus que nous sommes aujourd'hui le seul projet SMR de l'Union Européenne. Tout reste donc à écrire.

Le SMR est désormais rattaché à la direction technique d'EDF à Lyon et réunit des ressources de TechnicAtome, de Naval Group et du CEA. Pourquoi la scène lyonnaise est-elle devenue la tête de pont d'une entité réservée au SMR ?

Depuis près d'un an et demi, une direction dédiée aux projets SMR a été créée. Il s'agit de l'équivalent d'une direction de projets, comme on en voit à Flamanville 3 par exemple, qui s'inscrit dans le prolongement des grands projets gérés par EDF. Une dizaine de chargés de projets, basés à Paris, ont eux aussi été rattachés à cette division, ainsi que quelques fonctions tournées vers la direction des partenariats industriels. Aujourd'hui, ce sont donc près de 20 à 30 personnes qui sont déjà regroupées à Lyon au sein de cette direction technique, et cette équipe est encore appelée à grossir, car c'est ici que l'on assemble l'ensemble des compétences de ce partenariat.

L'équipe lyonnaise d'EDF était déjà spécialisée dans les phases de design conceptuel, où l'on explore différentes options architecturales avant d'en choisir une. Et nous sommes désormais en train de construire petit à petit le dossier de sûreté, qui permettra de garantir le fait que le réacteur soit exploité dans des conditions sûres. A ce titre, être à Lyon nous permet de réunir à la fois des compétences de TechnicAtome situées à Aix-en-Provence, du CEA de Cadarache, de Navel Group à Nantes et d'EDF. La région lyonnaise joue donc le rôle de plaque tournante pour le groupe.

Le SMR repose en premier lieu sur un savoir-faire de TechnicAtome, qui a développé la chaudière nucléaire utilisée par Nuward et qui se place lui-même comme le champion européen des réacteurs nucléaires compacts (en fabricant depuis 1972 les chaufferies des sous-marins nucléaires français et du porte-avions Charles de Gaulle, ndlr). Quel rôle EDF joue-t-il dans le consortium ?

Le SMR repose sur une nouvelle manière de construire et concevoir, qui nécessite d'aller chercher beaucoup de compétences à l'externe et de jouer collectif. Nous partons en effet des compétences de TechnicAtome mais avec le projet d'en faire un objet neutre, et de recommencer le développement « from scratch », à destination des usages civils.

Lire aussi 11 mnNucléaire : dix questions pour comprendre la révolution promise par les petits réacteurs

Nous avons donc travaillé ensemble pour voir comment bâtir petit à petit une centrale, avec l'idée de mettre deux réacteurs ensemble afin de voir comment cela pouvait fonctionner. EDF joue plusieurs rôles : il est d'abord le leader du projet, en assumant différentes fonctions qui vont de la maîtrise d'ouvrage à la commercialisation du réacteur à l'avenir, en passant par la coordination d'un design spécifique. Grâce à nos ingénieurs, nous pouvons également contribuer à bâtir des parties de cette nouvelle centrale.

Aujourd'hui, l'horizon visé pour ce projet demeure toutefois encore lointain : 2030 au mieux ? Le marché reste également à créer ?

Les clients commencent en effet à se manifester et nous discutons déjà avec des industriels de l'électricité qui veulent en savoir plus. Mais comme nous nous situons dans le monde nucléaire, les autorisations de sûreté, le choix du site, ainsi que la partie du design, la phase de construction et de commercialisation se pensent plutôt à l'échelle de la décennie. C'est la même chose pour nos concurrents en Chine ou aux Etats-Unis, où certains acteurs ont déjà commencé à travailler sur le sujet.

Quels seront justement vos éléments de différenciation, face à l'avance de la Chine et des Etats-Unis, qui ont déjà lancé leurs propres projets de SMR ?

L'une de nos grandes forces est que nous sommes adossés à l'ensemble du tissu industriel, aujourd'hui français et demain européen. C'est un avantage énorme par rapport à des projets que l'on retrouve à l'étranger, et qui ont plutôt été bâtis à partir de startups issues de la recherche publique et qui doivent aujourd'hui trouver des partenaires industriels. Dès le début, notre projet a bénéficié de soutiens solides comme EDF ou Framatome, qui comptent dans le secteur.

Nous avons également choisi de nous diriger vers une technologie de 3e génération car c'est elle qui sera la plus rapidement disponible sur le marché : les enjeux climatiques ne peuvent pas attendre 25 ans de plus.

A LIRE AUSSI | Petit réacteur modulaire nucléaire (SMR) : Rolls-Royce et le Royaume-Uni accélèrent la compétition mondiale

Concrètement, quelles vont être les prochaines étapes de calendrier pour Nuward ?

Nous avons plusieurs échéances, à commencer par 2026, qui sera celle de la décision d'investissement pour la centrale de référence. Il nous faudra avoir avancé d'ici-là, sur l'ensemble des phases du design pour être en mesure de prendre cette décision. En 2030, le premier béton pourra commencer à être coulé sur le futur chantier de l'îlot nucléaire. Et avant 2035, il nous faudra encore préciser la durée exacte de ce chantier, qui devrait être inférieure à cinq ans, afin de mettre en service la première centrale de référence.

Nous devrions ensuite être capables d'en pré-commercialiser d'autres pour lancer des pré-séries. Le choix du site d'implantation de la première centrale n'est lui-même pas encore acté et fait l'objet de discussion avec l'Etat, auquel cette décision appartient en premier lieu, et devra passer par une phase de concertation publique. De notre côté, nous allons commencer à passer en revue les sites possibles, en vue d'adresser des propositions à ce sujet.

Quels seront les principaux critères pour le choix de ce premier site, appelé à jouer le rôle de tête de pont ?

Nous étudions toutes les possibilités en fonction de la crédibilité commerciale du projet. Car notre stratégie numéro un reste de faire de ce site une tête de série en France, et de le licencier auprès de l'ASN. Ensuite, est-ce que cette énergie servira à produire de l'hydrogène, ou à apporter une électricité sans CO2, ou encore à apporter un mélange d'électricité et de chaleur à un industriel ? Tout cela reste à définir.

Mais il est certain que le SMR demeure intéressant dans le cadre du remplacement des milliers de centrales à charbon qui demeurent en service aujourd'hui dans le monde, et qui sont souvent établies sur des tranches de 200 à 500 MW. Notre objectif reste de proposer une alternative compétitive au charbon pour accélérer la décarbonation et répondre à la fois à la demande d'électricité, mais aussi au transfert des énergies fossiles vers l'électrique.

Comment cette phase de montée en puissance va-t-elle se traduire sur votre site de référence lyonnais ?

D'abord, dans l'étape de conception et notamment de design qui va s'ouvrir, nous allons avoir besoin de faire grossir notre équipe lyonnaise de 20 à 100 personnes dans les années à venir. Cela va aboutir à la création d'un ensemble de projets nucléaires dans la région lyonnaise, avec la constitution d'une forme de Nuclear Valley autour de Lyon incluant EDF, Framatome, etc. A compter de 2026, la décision d'investissement nécessitera ensuite de déterminer également chez quels industriels nous allons précisément faire fabriquer les différents modules, et il serait assez naturel qu'une partie de la supply chain (chaîne de fournisseurs, NDLR) se retrouve en France, et notamment en Auvergne Rhône-Alpes. Mais il y aura aussi nécessairement une partie en dehors de nos frontières, car l'ambition est de faire de Nuward un projet européen.

L'un de vos principaux défis sera néanmoins de parvenir à prouver que cette nouvelle voie du SMR est rentable, car ce n'est pas encore aujourd'hui le cas. Quelle est la cible à atteindre aujourd'hui et la marge de progression encore nécessaire ?

C'est l'une de nos principales préoccupations car nous ne développons pas un SMR pour qu'il fournisse une énergie 2 à 3 fois plus chère : mais pour autant, on sait déjà que la rentabilité de ce concept ne se basera pas sur les même "drivers" que la haute puissance. Sur ces derniers, c'était jusqu'ici essentiellement l'effet d'échelle et de série qui permettait une baisse des coûts significative, y compris en installant sur un même site deux tranches l'une à côté de l'autre. Or, dans le cas du SMR, on mise plus sur le design et sur une construction modulaire en usine afin de réaliser des gains à deux chiffres avec, en bout de ligne, un effet de série. Concernant la cible elle-même, nous sommes encore dans la phase de conceptual design, et notre cible de coûts sera confirmée d'ici quelques années, mais il est certain que notre objectif sera d'être dans le même intervalle de coût que celui du charbon, afin d'avoir une énergie compétitive. Et nous savons que pour cela, nous devrons produire une électricité comprise entre 50 et 80 euros du mégawattheure à partir de 2030.

Côté financement, le gouvernement français avait déjà confirmé en décembre 2020 l'octroi de 50 millions d'euros pour financer la phase d'avant-projet sommaire et désormais, on sait également que la relance de l'atome annoncée par Emmanuel Macron aura des impacts sur le projet Nuward : cela traduit désormais une garantie de financement jusqu'au bout ?

Au départ, ce sont en premier lieu des industriels qui se sont rapprochés de par leur volonté d'innover. Et comme ces acteurs étaient majoritairement reliés au public, mais aussi que le projet de SMR comprend une partie d'innovation de rupture assez risquée, nous sommes allés chercher le soutien public de l'Etat. Nous avions déjà reçu des financements européens, pour le volet des travaux de R&D ou de sécurité notamment, car il s'agit des seuls financements que l'Europe acceptait jusqu'ici de verser pour cette énergie, qui suscite encore des divergences de vues à Bruxelles. Le reste du projet ayant été financé à moitié par EDF et à moitié par l'Etat. Les annonces du président Emmanuel Macron sont un élément positif car elles devraient désormais nous permettre de poursuivre le développement jusqu'au bout, et de jouer enfin à armes égales avec la Chine, les Etats-Unis ou même la Russie. Car sur ce marché, l'ordre de grandeur en matière d'investissements se chiffre au milliard d'euros.

La "filialisation" de l'entité SMR est-elle une option envisagée, à terme, pour le développement de cette énergie ?

Il s'agit d'un élément que nous serons amenés à étudier, il sera notamment important de trouver le moyen de combiner le bénéfice de pouvoir s'appuyer sur un acteur de référence comme EDF dans la filière, ainsi que sur les compétences disponibles au sein de la filière, à un mode plus startup, qui peut s'avérer très agile. Cela passe, en premier lieu, par une organisation horizontale comme nous l'avons mise en place, et à la priorité donnée à la vitesse d'exécution. Car nous avons désormais un rendez-vous avec le marché et l'histoire, à la lumière du défi du changement climatique.

 

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Pour la construction des nouveaux EPR, ce sera la même débandade que pour le premier. On ne peut pas travailler sereinement avec un certificateur qui est contre toi et qui ne fait aucun effort pour que cela se passe bien. Par construction, l'ASN n'a aucun intérêt pour que cela se passe bien. Un de ses objectifs prioritaires depuis sa réforme en 2006 où elle est devenu indépendante est la communication ouverte autrement dit transmettre le maximum d'informations vers les associations anti-nucléaires. Et ce au même niveau que le contrôle et l'écriture de la règlementation. On peut donc lui reprocher tout incident nucléaire mais l'ASN ne subit aucune conséquence des retards et arrêts, au contraire, cela la raffermit dans son pouvoir. On a construit volontairement par orientation des écologistes sous couverts de toujours plus de sécurité une situation gagnant-perdant entre l'ASN et EDF ...

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il y a 59 minutes, WizardOfLinn a dit :

On ne devient pas un peu paranoïaque, là ?
Si les nouveaux réacteurs sont inconstructibles et qu'on finit par sortir du nucléaire lorsque les anciens auront fermé, il n'y a plus beaucoup de travail pour l'ASN.

 

Il me semble qu’il y a un conflit d’interet entre des membres de l’asn et l’industrie eolienne. Apres on peut toujours reformer l’asn en fonction de ce qu’on veut faire…. Et mettre les bonnes personnes aussi. 
 

les energeticiens se sont toujours tirés dans les pattes a travers les financements de telles ou telles associations pretenduement ecolo. Total, edf 

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