C’est un message populaire. Wallaby Posté(e) le 11 décembre 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 11 décembre 2022 Le 10/12/2022 à 01:59, Wallaby a dit : http://videos.assemblee-nationale.fr/video.12555849_638655cbdebe4.souverainete-et-independance-energetique-de-la-france--m-yves-brechet-ancien-haut-commissaire-a-l-29-novembre-2022 Audition d'Yves Bréchet, ancien haut commissaire à l'énergie atomique, par la Commission d'enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté et d'indépendance énergétique de la France : la transcription sera disponible je ne sais pas quand ici : https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/organes/autres-commissions/commissions-enquete/ce-independance-energetique/documents?typeDocument=cr Cette audition est intéressante du début jusqu'à la fin, notamment lorsqu'il explique l'importance de "fermer le cycle" pour réutiliser le plutonium et diminuer les déchets, et la catastrophe qu'a été la fermeture d'Astrid, qui est une manière de fermer les options des décideurs politiques du futur, donc de supprimer la souveraineté du pays. 1 4 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
SinopeMT Posté(e) le 11 décembre 2022 Share Posté(e) le 11 décembre 2022 Merci pour le partage @Wallaby Il semble en avoir gros sur la patate tout de même, il ressort de cette audition qu'il semble y avoir une logique bien subvertie au sein de l'appareil d'Etat et de nombreuses élites. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
hadriel Posté(e) le 11 décembre 2022 Share Posté(e) le 11 décembre 2022 (modifié) Il y a 3 heures, Wallaby a dit : notamment lorsqu'il explique l'importance de "fermer le cycle" pour réutiliser le plutonium et diminuer les déchets, et la catastrophe qu'a été la fermeture d'Astrid, qui est une manière de fermer les options des décideurs politiques du futur, donc de supprimer la souveraineté du pays. J'ai trouvé au contraire qu'il assénait le besoin de fermer le cycle sans étayer ça aucunement. Il dit qu'il y a 200 réacteurs en projet, mais dans le tas combien vont vraisemblablement être construits? Et dans ce scénario combien de temps tiennent les gisements d'uranium? Idem il dit que le stockage géologique ne va pas suffire et c'est la première fois que j'entend que CIGEO est sous-dimensionné, je voudrais bien l'avis de l'ANDRA là dessus. Bref il tend la perche pour se faire battre en étant dépeint comme défendant une lubie de surgénération. Modifié le 11 décembre 2022 par hadriel Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 11 décembre 2022 Share Posté(e) le 11 décembre 2022 il y a 14 minutes, hadriel a dit : J'ai trouvé au contraire qu'il assénait le besoin de fermer le cycle sans étayer ça aucunement. Une partie de ses arguments sont disponibles ici - je ne recopie que quelques paragraphes, mais c'est plus long : https://revue-progressistes.org/2019/09/22/larret-du-programme-astrid-une-etude-de-cas-de-disparition-de-letat-stratege/ La présence d’une composante importante d’électricité nucléaire impose de regarder en face deux problèmes : la gestion des déchets (l’aval du cycle) et la gestion des ressources. La politique de « fermeture du cycle des matières nucléaires », clé de voûte de la politique électronucléaire responsable depuis presque cinquante ans, vise à éviter l’accumulation des déchets nucléaires, dont le déchet majeur est le plutonium alors que c’est un excellent combustible fissile, et à tirer le maximum d’énergie des matières premières issues du minerai d’uranium. Cette clé de voûte a été pensée par un État stratège soucieux d’assurer au pays, dans le sillage de la crise pétrolière des années 1970, une indépendance énergétique. C’est aussi une condition pour un nucléaire durable et responsable, et c’est bien là le problème… D’aucuns aimeraient bien que le nucléaire ne soit pas durable, ce qui serait une excellente raison pour en sortir, et ils ont parfaitement compris le point dur que les gouvernants actuels semblent avoir quelques difficultés à comprendre. Il se trouve que les réacteurs à neutrons rapides (RNR) sont capables de brûler tous les isotopes du plutonium, et donc de transformer ce déchet en ressource. Ils peuvent également brûler l’uranium naturel et l’uranium appauvri. Les RNR peuvent donc transformer les déchets, en particulier le plutonium, en ressource, et consommer toutes les matières fissiles issues de la mine. Ce faisant, de facto, les RNR permettent une gestion rationnelle de la ressource « site de stockage profond ». Parmi les différentes possibilités techniques pour réaliser la fermeture du cycle, le RNR à caloporteur sodium est l’option technologique la plus mature. Arrêter le programme des RNR en arguant de solutions de remplacement est au mieux aventureux, au pis malhonnête. Ne pas fermer le cycle condamnerait, à terme, le nucléaire dans notre pays. Renoncer à cette option sans le dire forcerait la décision politique de façon malhonnête en donnant de facto au nucléaire un statut d’énergie de transition. Garder l’option de fermeture du cycle laisse au contraire possible l’usage du nucléaire dans la proportion qui sera nécessaire car à tout moment le flux de matières entrant et sortant sera équilibré, sans accumulation, comme c’est le cas actuellement de déchets non ultimes. Ne pas fermer le cycle, c’est rendre le nucléaire non durable ni responsable : en faisant ce choix aujourd’hui, on prive demain le politique d’une marge de manœuvre et, de facto, on « décide » à sa place. Le premier béton du réacteur RNR-Na chinois CDFR-600 (China Demonstration Fast Reactor de 600 MWe) a été coulé le 29 décembre 2017 à Xiapu, dans la province de Fuijan. Ce réacteur est conçu et construit par CNNC (China National Nuclear Corporation). Le planning actuel prévoit sa mise en service en 2023. Si nous devons aller vers des horizons culturellement plus proches de ceux des princes qui nous gouvernent, prenons l’exemple de la société TerraPower appartenant à Bill Gates. Aux États-Unis TerraPower promeut un concept de RNR-Na appelé Traveling Wave Reactor, dont les dernières évolutions de design sont finalement très proches d’un RNR-Na classique. TerraPower et CNNC ont créé un joint-venture en octobre 2017 pour le codéveloppement du TWR. 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
hadriel Posté(e) le 11 décembre 2022 Share Posté(e) le 11 décembre 2022 (modifié) il y a 14 minutes, Wallaby a dit : Une partie de ses arguments sont disponibles ici - je ne recopie que quelques paragraphes, mais c'est plus long : C'est quasi verbatim ce qu'il a dit à l'assemblée et c'est pas plus quantifié sur la date d'épuisement de l'uranium et le volume des déchets à stocker. La question est est-ce qu'on a besoin de lancer un programme de surgénérateurs maintenant, dans 30 ans ou dans 60 ans? Modifié le 11 décembre 2022 par hadriel Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 11 décembre 2022 Share Posté(e) le 11 décembre 2022 il y a 24 minutes, hadriel a dit : c'est pas plus quantifié sur la date d'épuisement de l'uranium https://www.academie-sciences.fr/pdf/rapport/210614_rapport_nucleaire.pdf (14 juin 2021) p.37 : En cas de demande électrique mondiale en forte croissance, l’horizon des ressources exploitables en uranium pourrait être réduit du siècle à quelques décennies, du moins en termes de ressources conventionnelles, celles dont la teneur n’augmenterait pas trop les coûts actuels d’extraction. p.40 : Par exemple la France possède aujourd’hui un stock d’uranium appauvri d’environ 350 000 tonnes, et le stock de plutonium civil français est de l’ordre de 140 tonnes en 2020 (contenues dans 14 000 tonnes de combustible usé), susceptibles de garantir des centaines d’années de production d’énergie électrique et donc son indépendance énergétique, même en cas d’arrêt de l’extraction d’uranium. p.44 : Un parc de RNR apparait ainsi comme seul capable de fournir de l’énergie sur des milliers d’années. p. 51 : À terme, un parc suffisant de RNR-sodium et de RNR-sels fondus permettrait d’assurer l’indépendance énergétique dans un contexte d’augmentation de la consommation d’électricité et de réduction d’utilisation de l’électricité carbonée. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 12 décembre 2022 Share Posté(e) le 12 décembre 2022 https://cpdp.debatpublic.fr/cpdp-ppe/lenergie-nucleaire-serait-elle-renouvelable.html (19 mars 2018 au 30 juin 2018) Point de vue n°31 Hervé ANONYMISé (Vizille) L’énergie nucléaire serait-elle renouvelable ? https://cpdp.debatpublic.fr/cpdp-ppe/file/1562/reserves_uranium.pdf Au rythme actuel de la consommation, on voit que les réserves s'épuiseraient en 72 ans. Ceci est manifestement trop court, d'autant qu'on envisage une développement important du nucléaire. En réalité, la NEA (Nuclear Energy Agency ou Agence de l'Energie Nucléaire) estime que les ressources ultimes « classiques » pourraient atteindre 16 millions de tonnes, soit 250 ans de consommation au taux actuel. Les ressources supplémentaires non conventionnelles sont constituées, entre autres, par l'uranium des phosphates et par l'uranium dissout dans les océans. Il apparaît qu'une pénurie d'uranium ne menace pas si on admet un maintien de la production d'électricité nucléaire peu ou prou au niveau actuel. Mais là est précisément la question. Rappelons que la production d'électricité nucléaire mondiale atteint environ 2600 TWh par an, soit environ 15% de la production totale de 19000 TWh (en 2006). Il est généralement admis que la production d'électricité mondiale devrait plus que doubler d'ici 2050. Par ailleurs si l'électricité nucléaire doit être une arme efficace contre les réchauffement climatique, il faudrait que sa part dans la production d'électricité atteigne au moins 30%. Ce qui correspond à une multiplication par 4 ou 5 au moins de la production nucléaire. Avec la technologie actuelle des réacteurs la consommation annuelle atteindrait 300000 tonnes d'uranium. Même en retenant une valeur des réserves de 16 millions de tonnes, la durée de fonctionnement du parc ne serait pas assuré au delà de 50 ans. L'utilisation de l'uranium des phosphates ne modifierait pas significativement cette perspective. La possibilité d'extraire l'uranium de l'eau de mer, si les résultats annoncés par les chercheurs japonais sont confirmés, l'améliorerait considérablement, à condition qu'un nombre suffisant de sites soit disponible. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 12 décembre 2022 Share Posté(e) le 12 décembre 2022 (modifié) En comparant les photos sur les deux sites, tout semble indiquer qu' "Hervé Anonymisé" n'est autre que : https://www.encyclopedie-energie.org/auteur/nifenecker-herve/ Hervé Nifenecker, physicien nucléaire Parallèlement à l’exercice de ses responsabilités scientifiques, Hervé Nifenecker a participé en 1995 à la rédaction du livre Les Déchets nucléaires sous la direction de R. Turlay, EDP Sciences 1997, avant de prendre la responsabilité du groupe Énergie de la Société française de Physique de 1997 à 2005 puis de créer en mai 2004 le collectif Sauvons le Climat dont il est le Président fondateur, ainsi que de l’Association des cafés des Sciences du Pays Vizillois depuis 2002. Il est, en outre, professeur à université Inter-âges du Dauphiné depuis 2007. Ajoutons qu’en 1999, il a reçu le Prix Leconte de l’Académie des Sciences. https://journals.openedition.org/hrc/103?lang=en Hervé Nifenecker, Le nucléaire : Un choix raisonnable ? EDP Sciences, 2011 Après une analyse complète des ressources en uranium de la Terre, y compris celles des océans, et un plaidoyer pour la relance des surgénérateurs (tels Superphénix), qui constituent la clé pour une exploitation complète de l’énergie renfermée dans ce « combustible » (non seulement dans l’isotope 235, mais aussi dans l’isotope 238), cette partie compare les coûts des différentes formes d’énergie. Le nucléaire s’avère très compétitif, même si l’on tient compte du prix de la sécurité (filière EPR) et de celui du démantèlement des centrales après leur arrêt. Modifié le 12 décembre 2022 par Wallaby 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) le 12 décembre 2022 Share Posté(e) le 12 décembre 2022 6 hours ago, Wallaby said: Cette audition est intéressante du début jusqu'à la fin, notamment lorsqu'il explique l'importance de "fermer le cycle" pour réutiliser le plutonium et diminuer les déchets, et la catastrophe qu'a été la fermeture d'Astrid, qui est une manière de fermer les options des décideurs politiques du futur, donc de supprimer la souveraineté du pays. Il faut quand même noter qu'on utilise déjà du plutonium dans nos REP, via le combustible issu du recyclage MOX ... le plutonium représente alors autour de 10% en masse du combustible MOX, qui lui peut représenter jusqu'à 50% de la charge d'un cœur. Dans l'EPR on devrait pouvoir tourner en 100% MOX. C'est pas aussi intéressant qu'un surgénérateur ... mais c'est déjà ça. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Patrick Posté(e) le 12 décembre 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 12 décembre 2022 (modifié) Il y a 8 heures, Wallaby a dit : Audition d'Yves Bréchet, ancien haut commissaire à l'énergie atomique, par la Commission d'enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté et d'indépendance énergétique de la France : la transcription sera disponible je ne sais pas quand ici : https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/organes/autres-commissions/commissions-enquete/ce-independance-energetique/documents?typeDocument=cr Cette audition est intéressante du début jusqu'à la fin, notamment lorsqu'il explique l'importance de "fermer le cycle" pour réutiliser le plutonium et diminuer les déchets, et la catastrophe qu'a été la fermeture d'Astrid, qui est une manière de fermer les options des décideurs politiques du futur, donc de supprimer la souveraineté du pays. CE MONSIEUR EST ABSOLUMENT GÉNIAL. Il y a 2 heures, g4lly a dit : Il faut quand même noter qu'on utilise déjà du plutonium dans nos REP, via le combustible issu du recyclage MOX ... le plutonium représente alors autour de 10% en masse du combustible MOX, qui lui peut représenter jusqu'à 50% de la charge d'un cœur. Dans l'EPR on devrait pouvoir tourner en 100% MOX. C'est pas aussi intéressant qu'un surgénérateur ... mais c'est déjà ça. Oui mais c'est qu'une seule fois pour le moment. Le recyclage du MoX est possible mais chiant. Trop d'actinides. D'ailleurs monsieur Yves Bréchet, interrogé à ce sujet, en parle à 1h21m40s dans la vidéo. edit: bon j'ai tout fini d'écouter, C'ÉTAIT ÉNORME! Bréchet est ultra-compétent, ultra-vénère, et ultra-badass. Et il a ultra-raison sur à peu près tout (même si ses conclusions un peu lapidaires sur la filière thorium ne plairont probablement pas à Delbareth). Modifié le 12 décembre 2022 par Patrick 1 1 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
bubzy Posté(e) le 12 décembre 2022 Share Posté(e) le 12 décembre 2022 Tu me vends du rêve, je me lance. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
13RDP Posté(e) le 12 décembre 2022 Share Posté(e) le 12 décembre 2022 (modifié) Un homme qui secoue le cocotier, un homme qui maîtrise son sujet, un homme qui dénonce à juste titre l'incurie d'une classe politique, osons le mot, dévoyée. Les termes "phénomène de cour", courtisans -j'ai même cru entendre "laquais du prince" ROFL- revient à de nombreuses reprises et EST le fond du problème, de manière générale dans ce pays, pas seulement sur cette question de la gestion du nucléaire. Des décideurs mais aussi et plus particulièrement leurs conseillers qui n'ont plus l'intérêt général à l'esprit mais leur carrière. Des personnes qui se désintéressent donc des sujets dont ils ont pourtant la charge, voire pire et c'est à peine suggéré qui privilégient des intérêts qui ne sont pas ceux du pays. Je suis désolé mais quand je vois Raphael Schellenberger, sympathique au demeurant et sans doute volontaire dans l'esprit de bien faire, député (alsacien!!) spécialiste de l'administration des collectivités territoriales ne pas capter l'allusion a Fessenheim, les bras m'en tombent... Il en faudrait 1000 des comme ce monsieur, aux manettes ou au moins entendus, et surtout un grand ménage dans le corps de l'Etat. Arrêter la dilution des responsabilités, la multiplication de commissions s'ajoutant à des entités déjà existantes soit pour des effets d'annonce populistes soit pour faire croquer le copain. Rendre responsables ET comptables les personnes en charge des missions confiées et pour lesquelles elles sont payées. Oeuvre de salubrité publique cette intervention. Mais qui intéressera combien de personnes dans le pays? Modifié le 12 décembre 2022 par 13RDP 3 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
SinopeMT Posté(e) le 12 décembre 2022 Share Posté(e) le 12 décembre 2022 il y a 32 minutes, 13RDP a dit : Un homme qui secoue le cocotier, un homme qui maîtrise son sujet, un homme qui dénonce à juste titre l'incurie d'une classe politique, osons le mot, dévoyée. Les termes "phénomène de cour", courtisans -j'ai même cru entendre "laquais du prince" ROFL- revient à de nombreuses reprises et EST le fond du problème, de manière générale dans ce pays, pas seulement sur cette question de la gestion du nucléaire. Pour apporter une petite nuance, j'ai trouvé que M. Bréchet avait l'air d'avoir très mal vécu son expérience de haut-commissaire, et il m'a l'air - dans sa communication en tout cas - un radical qui ne s'embarrasse pas de filtre (comme moi en fait ), ça m'a l'air d'être un geek, passionné et investi à 300% pour la technique et capable d'aller très loin pour faire les choses "bien", à la hauteur de sa représentation de sa "mission". Peut-être a-t-il une vision un peu trop parcellaire de la politique. C'est clair que la déception est amère quand on se retrouve confronté à un mur d'indifférence et que l'on se rend compte qu'on ne baigne pas le même aquarium, quand bien même on parle la même langue. Et là, il semble y avoir un hiatus considérable entre les cabinets et les administrations, et comme trop souvent dans les organisations humaines, c'est souvent la tête qui pourrit en premier. En l'occurrence, on pourrait dire "Nani ?" (référence au trope des dessins animés japonais où le méchant n'a pas encore réalisé que c'était fini), et que les élites sont déjà décapitées. Par exemple, M.Bréchet (désolé je n'ai pas noté précisément le moment) témoigne qu'une rare fois qu'il a abordé le sujet de la souveraineté industrielle en matière d'énergie avec un membre de cabinet, il s'est fait entendre dire "Ben voyons monsieur, quand on aura besoin de cette technologie, on l'achètera aux Chinois". Son amertume vient du fait également, que l'aspect scientifique est totalement dénié et occulté par les cabinets : au mépris de la loi, les comités ne sont jamais réunis et les décideurs politiques ne consultent même pas cet éclairage ! Effectivement, l'allusion à Fessenheim est à ce titre cinglante. Par des sources privées, j'ai eu un témoignage d'Olivier Lluansi (conseiller industrie & énergie à l'Elysée hollandien) sur la décision politique à l'Elysée qui confirmait que le fonctionnement était profondément ubuesque, même si lui-même n'était pas étranger à cet esprit de mare à canard en voie d'assèchements qu'est la haute fonction publique française. Le rythme était intenable et travailler en cabinet est une véritable oblation de l'intégralité de sa personne (vie de famille inexistante, il s'est fait convoquer en pleine vacances pour des peccadilles risibles). Mais sinon, effectivement les décideurs politiques étaient des enfants capricieux qui exigeaient que ce qu'ils pensaient et voulaient devait se réaliser par le seul caprice de leur désir, et sans rapport avec les ressources, possibilités ou congruence avec les réalités du monde. 3 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Patrick Posté(e) le 12 décembre 2022 Share Posté(e) le 12 décembre 2022 il y a une heure, bubzy a dit : Tu me vends du rêve, je me lance. Attention je te préviens c'est grinçant, rugueux, un peu violent, et immensément pro-nucléaire et pro-surgénération. Moi ça ne me dérange pas, mais ça peut choquer. D'ailleurs il y en a une qui a dû avoir les oreilles qui saignent et qui a passé son temps à pester hors-micro par la suite. 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
13RDP Posté(e) le 12 décembre 2022 Share Posté(e) le 12 décembre 2022 "BOSSEZ!" 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. bubzy Posté(e) le 12 décembre 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 12 décembre 2022 il y a 9 minutes, Patrick a dit : Attention je te préviens c'est grinçant, rugueux, un peu violent, et immensément pro-nucléaire et pro-surgénération. Moi ça ne me dérange pas, mais ça peut choquer. D'ailleurs il y en a une qui a dû avoir les oreilles qui saignent et qui a passé son temps à pester hors-micro par la suite. Arrête je t'ai dit ! J'ai une demi molle... 1 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
SinopeMT Posté(e) le 12 décembre 2022 Share Posté(e) le 12 décembre 2022 Autour des 2h, la description du raisonnement autour de la sortie du nucléaire est un petit bijoux ! Comment peut-on être intelligent et surtout con ? C'est intéressant de constater à quel point le langage n'est que du vent pour ces gens-là, qu'il n'y a plus de signification ni pesanteur, c'est klemperien ! 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
herciv Posté(e) le 12 décembre 2022 Share Posté(e) le 12 décembre 2022 (modifié) D'un autre côté quand on répond à une commission d'enquète sur la fin de la perte de la souveraineté et de l'indépandance énergétique française forcément çà risque d'être un peu à charge. Bon l'interview de Escata revient sur le problème de la perte de compétence parce qu'on a pas sorti un seul réacteur en 10 ans. Bon globalement ce sont des constats qui sont posé mais et maintenant on fait quoi ? Un simple calcul montre que pour mettre en place une filière de transport par véhicules électriques il va falloir entre 20 à 50 réacteurs en Rab. Les filières éoliennes et solaires sont beaucoup trop consommatrices de foncier pour être viable dans les proportions dont on a besoin. Modifié le 12 décembre 2022 par herciv 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 12 décembre 2022 Share Posté(e) le 12 décembre 2022 Cela n'apporte rien au débat technique, mais je ne résiste pas, tellement l'image est truculente : https://www.lefigaro.fr/conjoncture/nucleaire-l-ancien-haut-commissaire-a-l-energie-atomique-critique-l-inculture-scientifique-des-decideurs-20221204 « Je ne sais pas si c'était pour des raisons budgétaires [...] ou idéologiques [...]. Dans le premier cas, c'est un raisonnement de chef comptable, pas à la hauteur de politiques devant avoir une vision à long terme. Dans le second cas, c'est l'inconscience de sauter d'un avion en pariant qu'on aura tricoté en cours de chute le parachute qui évitera de s'écraser au sol », s'est exaspéré Yves Bréchet. 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Coriace Posté(e) le 12 décembre 2022 Share Posté(e) le 12 décembre 2022 C'est très bien qu'ils se fassent secouer. Même si les Sénateurs a mon sens ont peu d'influence face au fait du prince,.monsieur "je ferme une centrale, je tue ASTRID puis j'annonce six EPR et des SMR". Ce n'est pas tant Macron le problème que des gens qui se pensent légitime a prendre des décisions qui impliquent le pays pour un siècle, laors qu'ils n'ont aucune base. Je le répète mais même Attali avait été choqué par le même Macron (pas président) qui voulait supprimer la composante Nucléaire. Vous êtes présidents, pas Monarque de droit divin. Et encore Louis XIV était entouré de Louvois, Colbert, Vauban pour les plus connus. On a sacrement baisse en standing. Je sais que c'est politique mais n'est ce pas le problème de la cinquième de forcer le président, forcément moins légitime que De Gaulle a tuer ses conseillers compétents de peur qu'ils lui fassent de l'ombre ? (A raison, Macron pour shollande, Philippe pour Macron) 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
SinopeMT Posté(e) le 12 décembre 2022 Share Posté(e) le 12 décembre 2022 (modifié) il y a 42 minutes, Coriace a dit : C'est très bien qu'ils se fassent secouer. Même si les Sénateurs a mon sens ont peu d'influence face au fait du prince,.monsieur "je ferme une centrale, je tue ASTRID puis j'annonce six EPR et des SMR". Ce n'est pas tant Macron le problème que des gens qui se pensent légitime a prendre des décisions qui impliquent le pays pour un siècle, laors qu'ils n'ont aucune base. Je le répète mais même Attali avait été choqué par le même Macron (pas président) qui voulait supprimer la composante Nucléaire. Vous êtes présidents, pas Monarque de droit divin. Et encore Louis XIV était entouré de Louvois, Colbert, Vauban pour les plus connus. On a sacrement baisse en standing. Je sais que c'est politique mais n'est ce pas le problème de la cinquième de forcer le président, forcément moins légitime que De Gaulle a tuer ses conseillers compétents de peur qu'ils lui fassent de l'ombre ? (A raison, Macron pour shollande, Philippe pour Macron) Je suis bien d'accord avec toi mais j'ai plusieurs bémol tout de même : je ne pense pas qu'Attali soit plus compétent que Macron et encore moins légitime. Attali, comme Alain Bauer, ou Alain Minc fait parti de ces lapins de corridors qui ont la noblesse républicaine et le génie du réseautage, mais dont l'oeuvre pratique aux responsabilité a été tellement catastrophique qu'ils n'ont même pas réussi à rester dans le jeu. Ce qui les sauve, c'est l'esprit de corps et de rang et probablement un sens de la flagornerie dont le renard de la fable pourrait être jaloux afin de continuer à gagner du fric en "conseils" (écoutés d'une oreille distraite par le CAC 40) et leur beau langage qui impressionne le milieu journaliste dont le niveau de la profession a passablement chuté (il suffit de lire toutes les hagiographies des raclures qui sont tombées dernièrement pour des affaires de moeurs pour le constater). Et là j'assume pleinement mon biais mais pour avoir interagi quelque fois avec Juppé, c'est un distillat d'une concentration hors-norme des travers de notre nomenklatura. Pour tout dire, je suis devenu un homme le jour où j'ai réussi à ne pas lui mettre de torgnoles après une discussion où j'ai eu droit à la cascade de mépris, de dégoût, de condescendance et de dédain donné du haut de son mètre 68 à talonnettes. C'est malheureux à dire mais si les grèves de 1995 furent si fortes, c'était aussi parce que c'était une question de personne, et la personne de Juppé est particulière... Par ailleurs, lors des primaires de 2017, ce fut un festival et comme mon père connaissait son directeur de campagne j'avais quelques anecdotes sur les coulisses. Qu'est-ce que j'ai rigolé ! Philippe, c'est exactement le même moule sauf qu'il a plus de prestance, il est très bien au Havre au même titre que Juppé n'a pas fait du mauvais travail à Bordeaux. Modifié le 12 décembre 2022 par SinopeMT 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
bubzy Posté(e) le 12 décembre 2022 Share Posté(e) le 12 décembre 2022 Il y a 4 heures, Wallaby a dit : Cela n'apporte rien au débat technique, mais je ne résiste pas, tellement l'image est truculente : https://www.lefigaro.fr/conjoncture/nucleaire-l-ancien-haut-commissaire-a-l-energie-atomique-critique-l-inculture-scientifique-des-decideurs-20221204 « Je ne sais pas si c'était pour des raisons budgétaires [...] ou idéologiques [...]. Dans le premier cas, c'est un raisonnement de chef comptable, pas à la hauteur de politiques devant avoir une vision à long terme. Dans le second cas, c'est l'inconscience de sauter d'un avion en pariant qu'on aura tricoté en cours de chute le parachute qui évitera de s'écraser au sol », s'est exaspéré Yves Bréchet. C'est une image piquée de jancovici ça pour le coup. 2 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
herciv Posté(e) le 12 décembre 2022 Share Posté(e) le 12 décembre 2022 80 GW appelé de 8h00 à 12h00. Des centrales au fioul on apporter jusqu'à 1,5 GW, le nuke produit 41 GW. et Surtout des lâchés d'eau ont permis de tenir sans faire appel plus que d'habitude aux imports. Le gaz est appelé de plus en plus intensément jusqu'à 10 GW aujourd'hui. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 12 décembre 2022 Share Posté(e) le 12 décembre 2022 (modifié) Il y a 3 heures, Coriace a dit : même Attali avait été choqué par le même Macron (pas président) qui voulait supprimer la composante Nucléaire. Cela ne me choque pas que quelqu'un, a fortiori le plus jeune propose lors d'une table ronde une idée farfelue qui est à 180° du consensus mou. L'important c'est que l'idée soit mise en débat et confrontée à différents avis, d'expériences et de compétences variées. Je renvoie à la biographie de Steve Jobs par Walter Isaacson : Jobs a passé sa vie à croire à des choses auxquelles personne d'autre ne croyait et qui n'auraient jamais vu le jour s'il n'avait pas été là (ainsi qu'à s'approprier les idées des autres mais qui n'en voyaient pas les applications grand public : des gens mille fois meilleurs que lui d'un point de vue technique, mais qui ne voyaient pas le potentiel de leurs propres inventions. Modifié le 12 décembre 2022 par Wallaby Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Shorr kan Posté(e) le 12 décembre 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 12 décembre 2022 (modifié) Il y a 3 heures, Wallaby a dit : Cela ne me choque pas que quelqu'un, a fortiori le plus jeune propose lors d'une table ronde une idée farfelue qui est à 180° du consensus mou. L'important c'est que l'idée soit mise en débat et confrontée à différents avis, d'expériences et de compétences variées. Je renvoie à la biographie de Steve Jobs par Walter Isaacson : Jobs a passé sa vie à croire à des choses auxquelles personne d'autre ne croyait et qui n'auraient jamais vu le jour s'il n'avait pas été là (ainsi qu'à s'approprier les idées des autres mais qui n'en voyaient pas les applications grand public : des gens mille fois meilleurs que lui d'un point de vue technique, mais qui ne voyaient pas le potentiel de leurs propres inventions. Je pense que c'est autre chose. Un autre mécanisme qui est entré en jeu dans cette histoire de vouloir réduire le nucléaire à 50% de la production électrique. C'est ce que j'appel un "biais de modération": si une chose à l'air raisonnable, c'est qu'elle doit forcément être raisonnable ! C'est en tout cas comme ça que c'est vendu pour emporter l'adhésion d'une opinion sceptique face à l'énergie nucléaire. Mais bien entendu cela est un "paralogisme", car ce n'est pas parce qu'une chose à l'air raisonnable qu'elle l'est véritablement ! Mais il y a plus que ça quand on creuse : c'est une tentative subtile d'assassiner le nucléaire... En effet, le nucléaire, domaine très capitalistique où les intrants sont minimes, et où les salaires aussi y occupe une part congrue ; l'essentiel sont des couts fixes. Il est donc de l'intérêt de ce secteur de fonctionner au maximum de ses capacités (un facteur de charge de 80% - un peu plus, un peu moins - étant la norme). En corolaire, il est sous optimal économiquement de faire fonctionner moins que ça un réacteur nucléaire : il faut diviser ces même couts fixes par beaucoup moins d'heures de fonctionnement, ce qui renchérie d'autant le cout de Kilowattheure. Vous commencez à percevoir l'arnaque ? Entre alors en scène les énergies renouvelables : celles-ci, massivement intermittentes et aléatoires exigent la duplication d'une capacité de production d'énergie non intermittente de même puissance, en "back-up" comme on dit. Et qui c'est qui s'y colle ? Et bien c'est bibi ! En France, ce serait essentiellement le parc nucléaire qui serait mis à contribution et fonctionnerait à charge partielle, induisant une explosion du cout de l'unité de l'énergie produite par ledit parc... Et là viens le coup de massue ! " vous voyez ma p'tite dame, en plus des casseroles habituelles que traine le nucléaire, c'est hors de prix". armé de cet argument inattaquable parce que "impartial" et "rationnel" qu'est la "vérité des couts", les antinucléaires s'en iront fermer les réacteurs un à un. Effet Kiss cool: c'est toute la filière qui est en danger vu que descendu sous un seuil d'activité, il n'y a plus d'autre choix que de tout fermer... en réponse à cette éviction d'un nucléaire toujours plus cher, la compétitivité économique du nucléaire ne peut être rétablie que par la réduction du parc. Mais c'est une course perdue d'avance face à un renouvelable prenant toujours plus de place dans le mix énergétique. Rincer et répéter cette stratégie du coucou jusqu'à l'extinction complète du nucléaire civile en France. Le crime était presque parfait...........mais voilà, un grain de sable, et même plusieurs, se sont introduits dans le mécanisme : la visibilité des approvisionnement en énergies fossiles est devenue bien incertaine avec les sous investissements dans le secteur, la guerre et peut être le pic pétrolier et gazier.............parce que oui, il faut du gaz en quantité pour faire vivre le renouvelable qui n'a toujours pas réglé son problème d'intermittence et ne fait donc pas le poids face au nucléaire, même malmené. ou comme dirais Nelson dans les Simpson... Révélation Bienentendu, cette guerre contre le nucléaire ne permet en rien de réduire les émissions de CO2... Modifié le 12 décembre 2022 par Shorr kan 3 2 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Messages recommandés
Créer un compte ou se connecter pour commenter
Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire
Créer un compte
Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !
Créer un nouveau compteSe connecter
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.
Connectez-vous maintenant