olivier lsb Posté(e) le 24 avril Share Posté(e) le 24 avril (modifié) Le 24/04/2025 à 07:30, Patrick a dit : On est d'accord que ça va être impossible? Et que le soutien nécessaire va devoir être immense? Et que donc ce que vous semblez proposer, c'est qu'on accorde des passe-droits si "toutes les conditions ne sont pas remplies" (traduction: un petit massacre de temps en temps? pas de problèmes!) parce que l'alternative serait forcément plus terrible ou que sais-je? Ce qui permet in fine, de justifier tout et n'importe quoi? Et qu'on va se retrouver, si Al-Charaa dévie de sa trajectoire, avec un assad-bis? Ce qui explique peut-être soit-dit en passant que la russie ait misé là-dessus vu qu'elle s'est engagée à fournir du "soutien" dont elle fait sa propagande? Pour qu'il y ait des passe-droits, encore faut-il qu'il y ait un droit. Lequel ? Ecrit et appliqué par qui ? Et comment l'analyser dans le contexte des relations bilatérales FR-Syrie / EU-Syrie ? C'est toute la limite de ton raisonnement, qui n'est pas propre au cas Syrien d'ailleurs: on n'a pas juridiction localement, sinon on serait colon ou protecteur du vassal. Dans la situation actuelle, Al-Charaa doit survivre politiquement. Lui donner sa chance, c'est tenter de confirmer une méthode qui, excusez du peu, a permis de chasser Assad à un coût humain infinitésimal, et avec des exactions post des plus limitées, sans que la responsabilité directe de son gouvernement soit réellement mise en cause. Et dans un contexte pourtant pas facile, avec plus de dix ans de rancœur accumulée et des groupes armés par encore totalement contrôlés. Sincèrement, qui pourrait faire mieux ? Même le Général et les troupes alliées à l'époque n'avaient pas su ou voulu ou pu contenir les vengeances et exécutions sommaires en 44: fallait-il d'emblée condamner son pouvoir et son avenir politique ? Citation Mon analyse est que les "radicaux" (djihadistes internationaux sunnites daesh-compatibles pour ne pas les nommer) prendront le pouvoir de toutes façons si les conditions sont soit trop défavorables, soit trop favorables. Et qu'Al-Charaa deviendra une sorte de Mahmoud Abbas avant d'être renversé par ses anciens amis. Il ne vous aura d'ailleurs pas échappé que les "radicaux" en question n'apprécient ni l'occident, ni la russie... Donc qu'Al-Charaa s'associe aux uns ou aux autres n'est pas bon pour son avenir. Les radicaux ont prospéré sur la faiblesse des états et sur la corruption des politiciens, de l'Irak à la Syrie. Donc on connait la recette du désastre. Postuler qu'il en ira immanquablement ainsi pour la Syrie, c'est faire fi du cas de beaucoup d'autres pays de la région, qui se tiennent bon an mal an. Il n'y a pas de malédiction jihadiste, uniquement des pouvoirs localement faibles et illégitimes. Faire effondrer Assad en quelques jours avec un énorme soutien populaire, c'est pas exactement la définition de la faiblesse et de l'illégitimité. Pas une garantie non plus, je te l'accorde. Citation Et quand a-t-on signé pour préserver l'intégrité territoriale de la Syrie déjà? Ah oui c'est vrai: jamais. Pour le conflit Israélo-Palestinien de nombreux pays d'Europe souhaitent depuis longtemps une solution à deux états. La France pourrait bientôt reconnaître "un état Palestinien". Donc en quoi l'idée d'un éclatement de la Syrie en plusieurs entités géographiques reconnues a posteriori serait contraire aux intérêts ou aux idéaux Européens??? Est-ce aujourd'hui une demande des Syriens, même localement ? J'en doute, y compris chez les Kurdes, qui comprennent très bien que leurs meilleures chances de survie pourrait être de s'adosser à un état Syrien pour peser face à la Turquie. Jouer avec l'éclatement de la Syrie, c'est jouer avec le feu d'un territoire qui a déjà connu une terrible guerre civile à 500 000 morts pour une vingtaine de millions d'habitants. Ce serait irresponsable, sans compter que ça pourrait très bien aboutir à faire l'indépendance du Kurdistan Syrien le lundi, pour se retrouver avec une annexion Turque le dimanche. Qui ira se mobiliser face aux Turcs ? C'est franchement plus simple d'aider Al Charaa à consolider son pouvoir, dans la continuité politique et diplomatique de nos actions anti-Assad depuis le début de la guerre civile. Citation Mais ça doit rester un objectif, sans quoi toute forme de soutien à une Syrie "unie" n'a aucun intérêt, et on aura au contraire meilleur compte à acter une partition du territoire de fait avant de soutenir les parties avec lesquelles nous avons le plus d'atomes crochus. Sauf que je doute que dans un tel développement Al-Charaa fasse toujours partie de l'équation gagnante... Et qu'on a donc pas forcément envie de le soutenir aujourd'hui pour qu'il nous déçoive demain. Au passage les russes doivent penser pareil vu que comme dit ils se gardent Bashar al assad sous le coude dans une cage dorée au cas où... Je ne pense pas que Barrot et le quai d'Orsay soient désinformés au point de ne pas savoir quoi faire dans la situation présente. La France a été l'une des premières nations à aller frayer à nouveau là-bas après la prise de pouvoir-éclair et à remettre en place son ambassade précédemment fermée il y a bien des années. Vous pensez réellement que notre attitude de soutien très modéré (hors arrivée de CMA-CGM ce qui en soit vaut soutien à l'activité économique et aux échanges) vient de nulle part? Vous voudriez qu'on se lance à corps perdu dans un soutien que nous ne sommes quasiment pas capables d'offrir et qui pourrait revenir en boomerang en pleine face de l'exécutif si les choses évoluaient vers une direction peu souhaitable? Notre tiédeur ne vient pas de nulle part. Vous avez le droit de trouver ça idiot, j'ai le droit de trouver ça prudent. À moins de démontrer qu'Al-Charaa est le meilleur interlocuteur que nous n'aurons jamais, ce dont je doute TRÈS fortement. Je rappelle ainsi à toutes fins utiles que les seuls que nous avons accepté de soutenir pleinement après nous être perdus auprès de l'Armée Syrienne Libre qui s'est révélée être un repaire de djihadistes mal camouflés, c'était les Forces Démocratiques Syriennes (FDS). Al Charaa fait de son mieux en Syrie? Fantastique! Vous savez qui d'autre faisait de son mieux? Mohammed Bazoum au Niger. On a donné presque 10 ans au Mali, qui a voulu dès le début faire sa politique d'épuration ethnique dans l'Azawad. On y aura cru jusqu'au bout. Alors qu'il n'est absolument pas question d'une quelconque vengeance ethnique ou confessionnel à Damas, j'ai du mal à comprendre qu'on juge la barre déjà hors d'atteinte sur nos attentes en matière de droits de l'hommes et de la femme. Les dirigeants finiront par tourner, c'est certain, c'est vrai partout, ce n'est pas une découverte. Mais si les règles du jeu sont posées d'emblée car établies dans un cadre ou une certaine stabilité de départ a pu être fournie, notamment par les partenaires étrangers, alors c'est notre meilleure garantie d'écarter le retour des salafous. Il n'est pas question d'un soutien à corps perdu: lever les sanctions, c'est un acte passif qui coûte dans les pas-grand-chose euros. Et c'est réversible, si jamais un jour, on se prend des pudeurs de gazelle. L'enjeu, c'est la nourriture, l'écoulement du pétrole et des devises pour le pays, un début d'indépendance face aux vautours de la région. Modifié le 25 avril par olivier lsb Précision 1 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
olivier lsb Posté(e) le 24 avril Share Posté(e) le 24 avril Illustration d'une action concrète 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gustave Posté(e) le 24 avril Share Posté(e) le 24 avril il y a 22 minutes, olivier lsb a dit : Illustration d'une action concrète On pourrait ajouter que l'agence qui conseille notamment en communication Al Sharaa est... britannique. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ciders Posté(e) le 24 avril Share Posté(e) le 24 avril Il y a 2 heures, gustave a dit : On pourrait ajouter que l'agence qui conseille notamment en communication Al Sharaa est... britannique. Ceci dit, nous serions taquins de rappeler que madame Assad était issue d'une éminente famille syrienne vivant à Londres. Et que Bachar y exerçait son art d'ophtalmologue, avec que son frère n'aille pulvériser sa Porsche sur l'autoroute de Damas. Mais oui, du concret. Du foutu concret, là où à Paris on se pince le nez. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Boule75 Posté(e) le 25 avril Share Posté(e) le 25 avril Votre débat m'étonne. L'UE n'a-t-elle pas suspendu une grosse partie de ses sanctions depuis fin janvier ? https://www.rfi.fr/fr/europe/20250127-l-union-européenne-assouplit-ses-sanctions-contre-la-syrie 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Banzinou Posté(e) le 27 avril C’est un message populaire. Share Posté(e) le 27 avril 1 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Paschi Posté(e) le 27 avril Share Posté(e) le 27 avril 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) le 1 mai Share Posté(e) le 1 mai Après les démonstrations que des milices proches du pouvoir on bien participé dès le débuts au massacre des alaouites ... C'est au tour des Druzes de s'inquiéter. Heureusement pour eux Israël a décidé d'interdire ce génocide. https://www.lemonde.fr/international/article/2025/05/01/en-syrie-un-influent-chef-druze-s-en-prend-au-pouvoir-et-denonce-une-campagne-genocidaire-contre-sa-communaute_6602093_3210.html En Syrie, un influent chef druze s’en prend au pouvoir et dénonce une « campagne génocidaire » contre sa communauté Cheikh Hikmat Al-Hijri a réclamé une « intervention internationale » après les heurts qui ont éclaté ces derniers jours entre combattants druzes et islamistes liés au pouvoir dans des localités proches de Damas. Ces affrontements ont fait 102 morts, selon un dernier bilan de l’Observatoire syrien des droits de l’homme. La plus haute autorité spirituelle des Druzes de Syrie a dénoncé, jeudi 1er mai, une « campagne génocidaire » contre sa communauté et s’en est pris au pouvoir d’Ahmed Al-Charaa, au lendemain de combats confessionnels près de Damas ayant fait plus de 100 morts en deux jours, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Ces heurts entre combattants druzes et groupes armés liés au pouvoir sunnite illustrent l’instabilité persistante en Syrie, près de cinq mois après le renversement du président Bachar Al-Assad, issu de la minorité alaouite. Dans un communiqué, cheikh Hikmat Al-Hijri a dénoncé une « campagne génocidaire injustifiée » visant des « civils à leur domicile » et réclamé « une intervention immédiate de forces internationales ». Il a affirmé : « Nous ne faisons plus confiance à une entité qui prétend être un gouvernement. (…) Un gouvernement ne tue pas son peuple en recourant à ses propres milices extrémistes, puis, après les massacres, prétend que ce sont des éléments incontrôlés. (…) Un gouvernement protège son peuple. » Réagissant sur X, le chef de la diplomatie syrienne Assaad Al-Chaibani a jugé que « tout appel à une intervention étrangère, sous quelque prétexte ou slogan que ce soit, mènera à une détérioration de la situation et à davantage de divisions ». Jeudi, l’Organisation des Nations unies (ONU) a exhorté « toutes les parties à faire preuve d’un maximum de retenue ». Les combats à Jaramana, une banlieue de Damas, et à Sahnaya, où vivent des chrétiens et des Druzes, ont réveillé le spectre des massacres qui ont fait début mars plus de 1 700 morts, en grande majorité des membres de la minorité alaouite. Les violences avaient été déclenchées par des attaques des pro-Assad contre les forces de sécurité. Les Druzes sont une minorité ésotérique issue de l’islam chiite, et ses membres sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël. Les alaouites sont une autre branche minoritaire de l’islam, tandis que le sunnisme et le chiisme en sont les deux principaux courants. L’OSDH fait état de 102 morts Les combats près de Damas ont été déclenchés, lundi 28 avril au soir, par une attaque de groupes armés affiliés au pouvoir contre Jaramana, après la diffusion sur les réseaux sociaux d’un message audio attribué à un Druze et jugé blasphématoire à l’égard du prophète Mahomet. L’authenticité du message n’a pas pu être vérifiée. Les heurts entre groupes armés liés au pouvoir islamiste sunnite et combattants druzes se sont étendus mercredi à Sahnaya. Selon un dernier bilan de l’OSDH, ces affrontements ont fait 102 morts, dont 30 membres des forces de sécurité et combattants affiliés, 21 combattants druzes et 11 civils à Jaramana et Sahnaya. Dans la province de Souweïda (sud), 40 combattants druzes ont péri, dont 35 dans une embuscade, d’après l’ONG. Des accords entre représentants des Druzes et du pouvoir ont permis de rétablir le calme mardi soir à Jaramana, et mercredi soir à Sahnaya, à 15 kilomètres au sud-ouest de Damas, où des forces de sécurité ont été déployées. Les autorités syriennes avaient averti qu’elles « frapperaient d’une main de fer tous ceux qui cherchent à saper la stabilité de la Syrie », accusant des « groupes hors la loi » d’avoir provoqué les violences. Le pouvoir syrien a, dans ce contexte, réaffirmé son « engagement ferme à protéger toutes les composantes du peuple syrien, y compris la communauté druze ». Il a aussi exprimé « son rejet catégorique de toute ingérence étrangère » après l’intervention militaire israélienne. Frappes israéliennes Affirmant vouloir défendre les Druzes, Israël, pays voisin de la Syrie avec laquelle il est techniquement en guerre, a mené des frappes mercredi sur la région de Sahnaya. Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et son ministre de la défense, Israel Katz, ont affirmé que l’armée avait mené « une action d’avertissement » contre un « groupe extrémiste qui se préparait à attaquer la population druze de Sahnaya ». « Si les attaques contre les Druzes reprennent et que le régime syrien ne parvient pas à les empêcher, Israël répondra avec une force significative », a par ailleurs déclaré M. Katz dans un communiqué de son ministère. L’armée israélienne a annoncé que ses forces étaient prêtes à frapper des cibles du pouvoir syrien si « la violence contre la communauté druze persistait ». Elle a, en outre, affirmé avoir évacué trois Druzes syriens blessés dans les heurts vers Israël. Les Druzes d’Israël forment une minorité arabophone d’environ 150 000 personnes réputée pour son patriotisme, et sont surreprésentés dans l’armée et la police par rapport à leur nombre. Dès la chute de Bachar Al-Assad, le 8 décembre 2024, Israël a multiplié les gestes d’ouverture envers les Druzes. Au début de mars, après des escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d’une intervention militaire si les autorités syriennes s’en prenaient à cette minorité. Mais les dignitaires druzes ont réaffirmé leur attachement à l’unité de la Syrie et rejeté les menaces israéliennes contre le pouvoir syrien. Au Liban voisin, le chef druze libanais, Walid Joumblatt, a accusé, mercredi, Israël d’instrumentaliser les Druzes de Syrie. « Israël continue de vouloir appliquer son plan de toujours (…), consistant à morceler la région en entités confessionnelles et à étendre le chaos », avait-il déclaré à la fin de mars. L’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Geir Otto Pedersen, s’est dit « alarmé » par le « potentiel d’escalade » après ces violences et a exigé que cessent les attaques israéliennes. De son côté, la France a condamné « les violences confessionnelles meurtrières à l’encontre des Druzes en Syrie » et appelé « Israël à ne pas conduire d’actions unilatérales susceptibles d’aggraver les tensions communautaires ». Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ciders Posté(e) le 2 mai Share Posté(e) le 2 mai Il y a 5 heures, g4lly a dit : Après les démonstrations que des milices proches du pouvoir on bien participé dès le débuts au massacre des alaouites ... C'est au tour des Druzes de s'inquiéter. Heureusement pour eux Israël a décidé d'interdire ce génocide. C'est une lecture intéressante et surtout très orientée de ce qu'il se passe en Syrie. Génocide, rien que ça ? A noter que dans cette affaire, Al-Hirji a agi relativement seul... et qu'il n'est pas vraiment exclu d'envisager la main d'Israël dans le dossier. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
loki Posté(e) le 2 mai Share Posté(e) le 2 mai De nouveaux bombardements israéliens ce matin : https://www.liberation.fr/international/moyen-orient/syrie-israel-bombarde-pres-du-palais-du-president-charaa-accuse-de-mener-une-campagne-genocidaire-contre-les-druzes-20250502_TYCARKMRX5HJNNWK5LIKYLQAWQ/ Il faut rappeler (outre le Golan) qu'Israël occupe l'ancienne zone "neutre" en territoire syrien et a construit des positions du dur ce qui revient à une occupation sur le long terme Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gustave Posté(e) lundi à 18:27 Share Posté(e) lundi à 18:27 (modifié) Le 02/05/2025 à 01:15, g4lly a dit : Après les démonstrations que des milices proches du pouvoir on bien participé dès le débuts au massacre des alaouites ... C'est au tour des Druzes de s'inquiéter. Heureusement pour eux Israël a décidé d'interdire ce génocide. https://www.lemonde.fr/international/article/2025/05/01/en-syrie-un-influent-chef-druze-s-en-prend-au-pouvoir-et-denonce-une-campagne-genocidaire-contre-sa-communaute_6602093_3210.html En Syrie, un influent chef druze s’en prend au pouvoir et dénonce une « campagne génocidaire » contre sa communauté Cheikh Hikmat Al-Hijri a réclamé une « intervention internationale » après les heurts qui ont éclaté ces derniers jours entre combattants druzes et islamistes liés au pouvoir dans des localités proches de Damas. Ces affrontements ont fait 102 morts, selon un dernier bilan de l’Observatoire syrien des droits de l’homme. La plus haute autorité spirituelle des Druzes de Syrie a dénoncé, jeudi 1er mai, une « campagne génocidaire » contre sa communauté et s’en est pris au pouvoir d’Ahmed Al-Charaa, au lendemain de combats confessionnels près de Damas ayant fait plus de 100 morts en deux jours, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Ces heurts entre combattants druzes et groupes armés liés au pouvoir sunnite illustrent l’instabilité persistante en Syrie, près de cinq mois après le renversement du président Bachar Al-Assad, issu de la minorité alaouite. Dans un communiqué, cheikh Hikmat Al-Hijri a dénoncé une « campagne génocidaire injustifiée » visant des « civils à leur domicile » et réclamé « une intervention immédiate de forces internationales ». Il a affirmé : « Nous ne faisons plus confiance à une entité qui prétend être un gouvernement. (…) Un gouvernement ne tue pas son peuple en recourant à ses propres milices extrémistes, puis, après les massacres, prétend que ce sont des éléments incontrôlés. (…) Un gouvernement protège son peuple. » Réagissant sur X, le chef de la diplomatie syrienne Assaad Al-Chaibani a jugé que « tout appel à une intervention étrangère, sous quelque prétexte ou slogan que ce soit, mènera à une détérioration de la situation et à davantage de divisions ». Jeudi, l’Organisation des Nations unies (ONU) a exhorté « toutes les parties à faire preuve d’un maximum de retenue ». Les combats à Jaramana, une banlieue de Damas, et à Sahnaya, où vivent des chrétiens et des Druzes, ont réveillé le spectre des massacres qui ont fait début mars plus de 1 700 morts, en grande majorité des membres de la minorité alaouite. Les violences avaient été déclenchées par des attaques des pro-Assad contre les forces de sécurité. Les Druzes sont une minorité ésotérique issue de l’islam chiite, et ses membres sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël. Les alaouites sont une autre branche minoritaire de l’islam, tandis que le sunnisme et le chiisme en sont les deux principaux courants. L’OSDH fait état de 102 morts Les combats près de Damas ont été déclenchés, lundi 28 avril au soir, par une attaque de groupes armés affiliés au pouvoir contre Jaramana, après la diffusion sur les réseaux sociaux d’un message audio attribué à un Druze et jugé blasphématoire à l’égard du prophète Mahomet. L’authenticité du message n’a pas pu être vérifiée. Les heurts entre groupes armés liés au pouvoir islamiste sunnite et combattants druzes se sont étendus mercredi à Sahnaya. Selon un dernier bilan de l’OSDH, ces affrontements ont fait 102 morts, dont 30 membres des forces de sécurité et combattants affiliés, 21 combattants druzes et 11 civils à Jaramana et Sahnaya. Dans la province de Souweïda (sud), 40 combattants druzes ont péri, dont 35 dans une embuscade, d’après l’ONG. Des accords entre représentants des Druzes et du pouvoir ont permis de rétablir le calme mardi soir à Jaramana, et mercredi soir à Sahnaya, à 15 kilomètres au sud-ouest de Damas, où des forces de sécurité ont été déployées. Les autorités syriennes avaient averti qu’elles « frapperaient d’une main de fer tous ceux qui cherchent à saper la stabilité de la Syrie », accusant des « groupes hors la loi » d’avoir provoqué les violences. Le pouvoir syrien a, dans ce contexte, réaffirmé son « engagement ferme à protéger toutes les composantes du peuple syrien, y compris la communauté druze ». Il a aussi exprimé « son rejet catégorique de toute ingérence étrangère » après l’intervention militaire israélienne. Frappes israéliennes Affirmant vouloir défendre les Druzes, Israël, pays voisin de la Syrie avec laquelle il est techniquement en guerre, a mené des frappes mercredi sur la région de Sahnaya. Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et son ministre de la défense, Israel Katz, ont affirmé que l’armée avait mené « une action d’avertissement » contre un « groupe extrémiste qui se préparait à attaquer la population druze de Sahnaya ». « Si les attaques contre les Druzes reprennent et que le régime syrien ne parvient pas à les empêcher, Israël répondra avec une force significative », a par ailleurs déclaré M. Katz dans un communiqué de son ministère. L’armée israélienne a annoncé que ses forces étaient prêtes à frapper des cibles du pouvoir syrien si « la violence contre la communauté druze persistait ». Elle a, en outre, affirmé avoir évacué trois Druzes syriens blessés dans les heurts vers Israël. Les Druzes d’Israël forment une minorité arabophone d’environ 150 000 personnes réputée pour son patriotisme, et sont surreprésentés dans l’armée et la police par rapport à leur nombre. Dès la chute de Bachar Al-Assad, le 8 décembre 2024, Israël a multiplié les gestes d’ouverture envers les Druzes. Au début de mars, après des escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d’une intervention militaire si les autorités syriennes s’en prenaient à cette minorité. Mais les dignitaires druzes ont réaffirmé leur attachement à l’unité de la Syrie et rejeté les menaces israéliennes contre le pouvoir syrien. Au Liban voisin, le chef druze libanais, Walid Joumblatt, a accusé, mercredi, Israël d’instrumentaliser les Druzes de Syrie. « Israël continue de vouloir appliquer son plan de toujours (…), consistant à morceler la région en entités confessionnelles et à étendre le chaos », avait-il déclaré à la fin de mars. L’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Geir Otto Pedersen, s’est dit « alarmé » par le « potentiel d’escalade » après ces violences et a exigé que cessent les attaques israéliennes. De son côté, la France a condamné « les violences confessionnelles meurtrières à l’encontre des Druzes en Syrie » et appelé « Israël à ne pas conduire d’actions unilatérales susceptibles d’aggraver les tensions communautaires ». C'est une vision très orientée des choses qui omet: - que tous les Druzes ne sont pas en lutte contre le régime de Damas (un seul des trois principaux leaders syriens), - qu'Israël cherche à utiliser les Druzes pour empêcher toute possibilité de reconstruction syrienne, a minima disposer d'un proxy permettant de neutraliser la Syrie, - qu'une partie des combattants affrontant les Druzes (et en particulier à l'origine des combats) ne relève pas du HTS (bédouins sunnites locaux), - que les affrontements résultent notamment du refus de certains acteurs druzes (autrefois ralliés aux Russes) de rallier le régime et de cesser les trafics d'arme et de drogue. Modifié mardi à 18:18 par gustave 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) mercredi à 12:03 Share Posté(e) mercredi à 12:03 https://www.foreignaffairs.com/syria/david-makovsky-simone-saidmehr (6 mai 2025) La Turquie émerge comme la puissance militaire dominante en Syrie. Les dirigeants israéliens ont considéré l'éviction d'Assad comme une aubaine stratégique et se sont empressés d'en tirer parti en établissant des zones tampons et des sphères d'influence informelles dans le sud de la Syrie. Israël est particulièrement préoccupé par la présence de la Turquie dans le pays, car il craint qu'Ankara n'encourage la Syrie à abriter des militants anti-israéliens. La Turquie a tenté de répandre l'islam politique et a un passé d'antagonisme à l'égard d'Israël. Le 30 mars dernier, lors de la fête de l'Aïd, le président turc Recep Tayyip Erdogan a par exemple déclaré : « Qu'Allah détruise l'Israël sioniste ». Le 2 avril, Israël a bombardé plusieurs sites militaires syriens, dont la base aérienne de Tiyas, connue sous le nom de T4, afin d'empêcher Ankara d'y installer des défenses aériennes. Israël se préoccupe beaucoup du ciel de ses voisins. En octobre dernier, il a lancé une frappe aérienne contre l'Iran qui a traversé l'espace aérien syrien. En mai dernier, pour protester contre les opérations israéliennes dans la bande de Gaza, Erdogan a annoncé l'interdiction de tout commerce avec le pays. Les Israéliens, quant à eux, accusent Ankara de laisser les dirigeants de l'organisation palestinienne militante Hamas, tels que Saleh Arouri, ancien chef adjoint du bureau politique du groupe, planifier des attaques contre Israël depuis le sol turc. Malgré toutes leurs divergences, ni la Turquie ni Israël ne souhaitent le retour de l'influence iranienne en Syrie. Après la fuite d'Assad en décembre, Israël s'est emparé d'une zone tampon dans le sud-ouest de la Syrie, adjacente au plateau du Golan contrôlé par Israël. Depuis décembre, Israël a bombardé des centaines de sites militaires syriens dont il craint qu'ils ne soient utilisés par le nouveau gouvernement syrien. Le 11 mars, le ministre israélien de la défense, Israël Katz, a déclaré que les forces israéliennes resteraient en Syrie pour une « période indéterminée » afin de protéger les communautés du nord d'Israël. Le 18 avril, le gouvernement américain a annoncé qu'il réduirait le nombre de ses troupes stationnées dans l'est de la Syrie d'environ 2 000 à moins de 1 000. Israël craint que le désengagement américain ne permette à la Turquie de devenir plus dominante dans le nord de la Syrie et peut-être au-delà. Le bombardement israélien de T4 a rappelé de manière flagrante la rapidité avec laquelle les choses peuvent s'envenimer. Les deux pays [Israel et Turquie] devraient envisager d'établir des lignes rouges. Au minimum, ils devraient se mettre d'accord pour opérer dans différentes zones d'influence en Syrie afin d'éviter les hostilités. Jusqu'à présent, il y a eu au moins une réunion publiquement confirmée entre des responsables israéliens et turcs, qui a eu lieu en avril en Azerbaïdjan. La Turquie et Israël devraient s'appuyer sur ce dialogue, d'autant plus que les deux pays affirment ne pas vouloir de confrontation militaire entre eux. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Rivelo Posté(e) mercredi à 19:15 Share Posté(e) mercredi à 19:15 Le président syrien par intérim Ahmad al-Charaa à Paris, reçu à l'Elysée : https://www.lefigaro.fr/international/le-president-syrien-accueilli-par-emmanuel-macron-a-l-elysee-lors-de-sa-premiere-visite-polemique-en-occident-20250507 Quote Le président syrien par intérim Ahmed al-Charaa est arrivé en fin d’après-midi, mercredi 7 mai, à l’Élysée lors de sa première visite controversée en Occident. Le dirigeant de transition de Syrie est arrivé à l’Élysée où Emmanuel Macron l’a salué d’une poignée de mains dans la cour d’honneur, avant une conférence de presse conjointe. Le président de la République doit lui demander de châtier les responsables d’«exactions» qui ternissent l’image de la coalition islamiste au pouvoir depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre. 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Joab Posté(e) jeudi à 12:37 Share Posté(e) jeudi à 12:37 (modifié) On 5/5/2025 at 8:27 PM, gustave said: que tous les Druzes ne sont pas en lutte contre le régime de Damas (un seul des trois principaux leaders syriens), Il y a un consensus druze sur la nécessité d'avoir des forces de sécurité druzes à Suwayda. Les affrontements ont eu lieu dans toutes les localités druzes. Aucune faction druze n'a porté les armes contre une autre pour défendre le gouvernement. Les troupes de Hijri sont insuffisantes pour tenir seules Suwayda. Donc non, ce n'est pas parce qu'un leader druze est plus virulent que les autres contre le gouvernement que les autres font confiance à ce gouvernement. Je pense qu'après les massacres des régions alawites, il faudrait être fou pour compter uniquement sur Damas pour assurer la sécurité des druzes, quelle que soit la bonne volonté d'Al Sharaa. On 5/5/2025 at 8:27 PM, gustave said: qu'Israël cherche à utiliser les Druzes pour empêcher toute possibilité de reconstruction syrienne, a minima disposer d'un proxy permettant de neutraliser la Syrie, Israël discute aujourd'hui même avec le gouvernement syrien. C'est juste qu'il n'y a aucune visibilité sur les intentions du nouveau pouvoir qui de toute façon a très peu de moyens d'imposer sa volonté aux différentes factions. Et en attendant que les choses soient plus clairs, il faut prendre des précautions. Aussi, il y a un point dont personne ne parle. Il y a un lobby druze dans l'armée israélienne. Lors de la guerre du Liban des années 80, il y avait déjà eu des tensions dans l'armée israélienne et des druzes avaient déserté pour rejoindre des milices druzes libanaises, surtout au moment des massacres entre druzes et chrétiens au Mont Liban. Les druzes israéliens n'avaient pas apprécié l'alliance entre Israël et des milices chrétiennes libanaises. Aujourd'hui, les druzes sont encore plus nombreux dans l'armée et surtout, beaucoup plus influents parce qu'à la différence des années 80, ils sont aujourd'hui parmi les hauts gradés. Quoiqu'il arrive, Israël ne peut pas se permettre de les perdre. On 5/5/2025 at 8:27 PM, gustave said: - que les affrontements résultent notamment du refus de certains acteurs druzes (autrefois ralliés aux Russes) de rallier le régime et de cesser les trafics d'arme et de drogue. Si c'est vraiment ce que reproche Damas aux druzes, c'est un prétexte. Je n'ai aucune information sur la drogue mais qui connaît un peu la région sait que Suwayda est un hub regional du trafic d'armes depuis des décennies, avant même que les Assad ne soient au pouvoir. C'est en bonne partie de là que proviennent les armes des groupes palestiniens de Cisjordanie et du crime organisé israélien. Des clans entiers vivent de ça. On parle d'un des coins les plus pauvres du pays et le gouvernement est ruine par la guerre et les sanctions, il n'a aucune activité économique alternative à leur offrir. Al Sharaa qui vient de Deraa connait sûrement la situation de la région. Donc non, le gouvernement sait qu'il n'a aucun moyen d'éradiquer le trafic d'armes à Suwayda, pas plus que l'état policier de Hafez Al Assad n'en avait. Ce genre de reproches est un prétexte mobiliser ses partisans afin de régler des comptes. Tout comme l'accusation de blasphème à l'origine de la vague de violences. Modifié jeudi à 12:41 par Joab 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ciders Posté(e) jeudi à 12:43 Share Posté(e) jeudi à 12:43 "Prendre des précautions" = tout bombarder, tout détruire et s'installer illégalement. Heureusement que les gens normaux n'agissent pas ainsi. Sinon, quel merdier ce serait. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Arland Posté(e) jeudi à 14:19 Share Posté(e) jeudi à 14:19 Il y a 1 heure, Ciders a dit : Heureusement que les gens normaux n'agissent pas ainsi. Sinon, quel merdier ce serait. Il faut bien des gens à envahir. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gustave Posté(e) jeudi à 16:38 Share Posté(e) jeudi à 16:38 Il y a 3 heures, Joab a dit : Il y a un consensus druze sur la nécessité d'avoir des forces de sécurité druzes à Suwayda. Les affrontements ont eu lieu dans toutes les localités druzes. Aucune faction druze n'a porté les armes contre une autre pour défendre le gouvernement. Les troupes de Hijri sont insuffisantes pour tenir seules Suwayda. Donc non, ce n'est pas parce qu'un leader druze est plus virulent que les autres contre le gouvernement que les autres font confiance à ce gouvernement. Je pense qu'après les massacres des régions alawites, il faudrait être fou pour compter uniquement sur Damas pour assurer la sécurité des druzes, quelle que soit la bonne volonté d'Al Sharaa. Il y a évidemment un consensus druze pour que dans l'absolu ce soient les Druzes qui dirigent la région. Tout comme il y a un consensus chez les bédouins de la même zone pour que ce ne soient pas que des Druzes. Et les combats initiaux opposaient les Druzes auxdits Bédouins, pas aux forces de Damas. On est très loin de ce qui s'est passé sur la côte alaouite. Et tout comme certains Druzes souhaitent placer ces forces locales sous l'autorité de Damas, et d'autres (celles impliquées dans les combats) non. Quoi que tu en penses tous les Druzes n'ont pas affronté les forces de Damas, très loin de là, et c'est bien pour cela que l'arrivée de ces dernières a mis fin aux affrontements entre Bédouins et Druzes. Et une large part des Druzes, en dépit de tes propos encore une fois, semble avoir accepté un compromis avec Damas. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gustave Posté(e) jeudi à 16:41 Share Posté(e) jeudi à 16:41 Il y a 4 heures, Joab a dit : Israël discute aujourd'hui même avec le gouvernement syrien. C'est juste qu'il n'y a aucune visibilité sur les intentions du nouveau pouvoir qui de toute façon a très peu de moyens d'imposer sa volonté aux différentes factions. Et en attendant que les choses soient plus clairs, il faut prendre des précautions. Aussi, il y a un point dont personne ne parle. Il y a un lobby druze dans l'armée israélienne. Lors de la guerre du Liban des années 80, il y avait déjà eu des tensions dans l'armée israélienne et des druzes avaient déserté pour rejoindre des milices druzes libanaises, surtout au moment des massacres entre druzes et chrétiens au Mont Liban. Les druzes israéliens n'avaient pas apprécié l'alliance entre Israël et des milices chrétiennes libanaises. Aujourd'hui, les druzes sont encore plus nombreux dans l'armée et surtout, beaucoup plus influents parce qu'à la différence des années 80, ils sont aujourd'hui parmi les hauts gradés. Quoiqu'il arrive, Israël ne peut pas se permettre de les perdre. Israël ne cherche pas à protéger les Druzes syriens, pas plus aujourd'hui que depuis trente ans, c'est surtout son prétexte pour s'assurer de pouvoir empêcher toute unité syrienne, a minima être un acteur incontournable de ce qui s'y passera. Comment Israël pourrait-il perdre les Druzes israéliens aujourd'hui? Ils vont rejoindre l'ex 8ème brigade? Le Liban? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gustave Posté(e) jeudi à 16:45 Share Posté(e) jeudi à 16:45 Il y a 4 heures, Joab a dit : Si c'est vraiment ce que reproche Damas aux druzes, c'est un prétexte. Je n'ai aucune information sur la drogue mais qui connaît un peu la région sait que Suwayda est un hub regional du trafic d'armes depuis des décennies, avant même que les Assad ne soient au pouvoir. C'est en bonne partie de là que proviennent les armes des groupes palestiniens de Cisjordanie et du crime organisé israélien. Des clans entiers vivent de ça. On parle d'un des coins les plus pauvres du pays et le gouvernement est ruine par la guerre et les sanctions, il n'a aucune activité économique alternative à leur offrir. Al Sharaa qui vient de Deraa connait sûrement la situation de la région. Donc non, le gouvernement sait qu'il n'a aucun moyen d'éradiquer le trafic d'armes à Suwayda, pas plus que l'état policier de Hafez Al Assad n'en avait. Ce genre de reproches est un prétexte mobiliser ses partisans afin de régler des comptes. Tout comme l'accusation de blasphème à l'origine de la vague de violences. Le problème n'est pas tant le trafic d'arme (même si c'est évidemment un sujet) que celui de la drogue. Pas tant pour son incompatibilité avec l'islamisme sunnite que parce que c'est une exigence de la Jordanie et surtout des Saoudiens, qui sont un des nouveaux piliers incontournables de Damas pour éviter une totale dépendance à la Turquie. Et il y a un monde entre un trafic limité d'ALI et des flux incontrôlés d'armements et de drogues fragilisant les équilibres régionaux. Enfin je ne crois pas que ce soit cela qui permette à Sharaa de mobiliser les forces de HTS... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Joab Posté(e) hier à 09:41 Share Posté(e) hier à 09:41 16 hours ago, gustave said: Israël ne cherche pas à protéger les Druzes syriens, pas plus aujourd'hui que depuis trente ans, c'est surtout son prétexte pour s'assurer de pouvoir empêcher toute unité syrienne, a minima être un acteur incontournable de ce qui s'y passera. Comment Israël pourrait-il perdre les Druzes israéliens aujourd'hui? Ils vont rejoindre l'ex 8ème brigade? Le Liban? Les druzes israéliens pourraient faire comme les musulmans et les chrétiens: refuser de servir dans l'armée et ceux qui y sont pourraient déserter pour défendre leurs cousins en Syrie si ceux-ci se faisaient massacrer comme les alaouites en mars dernier. Si c'était une communauté juive qui était menacée en Syrie à la place des druze, la question ne se serait pas posée une seconde en Israël sur la nécessité d'une intervention et les soldats druzes y auraient participé. Il faut se mettre à leur place, ils se battent et risquent leurs vies pour défendre des juifs parce que leur religion leur commande d'être patriote et loyaux à l'état dans lequel ils vivent du moment qu'il ne les persécute pas, il est normal que des juifs se battent pour eux et pour les leurs. 16 hours ago, gustave said: Il y a évidemment un consensus druze pour que dans l'absolu ce soient les Druzes qui dirigent la région. Tout comme il y a un consensus chez les bédouins de la même zone pour que ce ne soient pas que des Druzes. Et les combats initiaux opposaient les Druzes auxdits Bédouins, pas aux forces de Damas. Tu parles de la situation de Suwayda. Or les combats ont commencé dans les localités druzes de la banlieue de Damas suite à une accusation de blasphème. Là, ce n'est absolument pas un conflit local, il s'agit d'une expédition jihadiste sous prétexte de défendre Mahomet et les combats sont menés par des factions pro gouvernement côté sunnite. Al Sharaa a beau avoir évolué semble-t-il, mais il est issu du salafisme djihadiste. Dans le salafisme djihadiste, les druze sont des hérétiques à convertir par la prédication et si celle-ci est empêchée et s'ils s'obstinent, leurs hommes doivent être exterminés et leurs femmes devenir captives. C'est pour ça qu'il y a des compagne de prédication agressives dans les quartiers druzes et chrétiens de Damas avec des hauts parleurs. 17 hours ago, gustave said: Et une large part des Druzes, en dépit de tes propos encore une fois, semble avoir accepté un compromis avec Damas. Les druzes ne sont pas séparatistes, je n'ai jamais prétendu le contraire. Et tant qu'ils ne sont pas désarmés et que Damas ne contrôle pas militairement la province majoritairement druze de Suwayda, ils peuvent trouver des compromis. Or, Al Sharaa ambitionne à terme de prendre le contrôle militaire de la totalité du territoire syrien et c'est pour ça que tout compromis n'est que temporaire. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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