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Guerre civile en Syrie


Messages recommandés

  Le 24/04/2025 à 05:30, Patrick a dit :

On est d'accord que ça va être impossible?

Et que le soutien nécessaire va devoir être immense?

Et que donc ce que vous semblez proposer, c'est qu'on accorde des passe-droits si "toutes les conditions ne sont pas remplies" (traduction: un petit massacre de temps en temps? pas de problèmes!) parce que l'alternative serait forcément plus terrible ou que sais-je? Ce qui permet in fine, de justifier tout et n'importe quoi?

Et qu'on va se retrouver, si Al-Charaa dévie de sa trajectoire, avec un assad-bis? Ce qui explique peut-être soit-dit en passant que la russie ait misé là-dessus vu qu'elle s'est engagée à fournir du "soutien" dont elle fait sa propagande?

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Pour qu'il y ait des passe-droits, encore faut-il qu'il y ait un droit. Lequel ? Ecrit et appliqué par qui ? Et comment l'analyser dans le contexte des relations bilatérales FR-Syrie / EU-Syrie ? 

C'est toute la limite de ton raisonnement, qui n'est pas propre au cas Syrien d'ailleurs: on n'a pas juridiction localement, sinon on serait colon ou protecteur du vassal. Dans la situation actuelle, Al-Charaa doit survivre politiquement. Lui donner sa chance, c'est tenter de confirmer une méthode qui, excusez du peu, a permis de chasser Assad à un coût humain infinitésimal, et avec des exactions post des plus limitées, sans que la responsabilité directe de son gouvernement soit réellement mise en cause. Et dans un contexte pourtant pas facile, avec plus de dix ans de rancœur accumulée et des groupes armés par encore totalement contrôlés. 

Sincèrement, qui pourrait faire mieux ? Même le Général et les troupes alliées à l'époque n'avaient pas su ou voulu ou pu contenir les vengeances et exécutions sommaires en 44: fallait-il d'emblée condamner son pouvoir et son avenir politique ? 

  Citation

Mon analyse est que les "radicaux" (djihadistes internationaux sunnites daesh-compatibles pour ne pas les nommer) prendront le pouvoir de toutes façons si les conditions sont soit trop défavorables, soit trop favorables. Et qu'Al-Charaa deviendra une sorte de Mahmoud Abbas avant d'être renversé par ses anciens amis.

Il ne vous aura d'ailleurs pas échappé que les "radicaux" en question n'apprécient ni l'occident, ni la russie... Donc qu'Al-Charaa s'associe aux uns ou aux autres n'est pas bon pour son avenir.

Expand  

Les radicaux ont prospéré sur la faiblesse des états et sur la corruption des politiciens, de l'Irak à la Syrie. Donc on connait la recette du désastre. Postuler qu'il en ira immanquablement ainsi pour la Syrie, c'est faire fi du cas de beaucoup d'autres pays de la région, qui se tiennent bon an mal an.

Il n'y a pas de malédiction jihadiste, uniquement des pouvoirs localement faibles et illégitimes. Faire effondrer Assad en quelques jours avec un énorme soutien populaire, c'est pas exactement la définition de la faiblesse et de l'illégitimité. 

Pas une garantie non plus, je te l'accorde. 

  Citation

Et quand a-t-on signé pour préserver l'intégrité territoriale de la Syrie déjà? Ah oui c'est vrai: jamais.

Pour le conflit Israélo-Palestinien de nombreux pays d'Europe souhaitent depuis longtemps une solution à deux états. La France pourrait bientôt reconnaître "un état Palestinien".

Donc en quoi l'idée d'un éclatement de la Syrie en plusieurs entités géographiques reconnues a posteriori serait contraire aux intérêts ou aux idéaux Européens???

Expand  

Est-ce aujourd'hui une demande des Syriens, même localement ? J'en doute, y compris chez les Kurdes, qui comprennent très bien que leurs meilleures chances de survie pourrait être de s'adosser à un état Syrien pour peser face à la Turquie. Jouer avec l'éclatement de la Syrie, c'est jouer avec le feu d'un territoire qui a déjà connu une terrible guerre civile à 500 000 morts pour une vingtaine de millions d'habitants. Ce serait irresponsable, sans compter que ça pourrait très bien aboutir à faire l'indépendance du Kurdistan Syrien le lundi, pour se retrouver avec une annexion Turque le dimanche. 

Qui ira se mobiliser face aux Turcs ? C'est franchement plus simple d'aider Al Charaa à consolider son pouvoir, dans la continuité politique et diplomatique de nos actions anti-Assad depuis le début de la guerre civile. 

  Citation

Mais ça doit rester un objectif, sans quoi toute forme de soutien à une Syrie "unie" n'a aucun intérêt, et on aura au contraire meilleur compte à acter une partition du territoire de fait avant de soutenir les parties avec lesquelles nous avons le plus d'atomes crochus. Sauf que je doute que dans un tel développement Al-Charaa fasse toujours partie de l'équation gagnante... Et qu'on a donc pas forcément envie de le soutenir aujourd'hui pour qu'il nous déçoive demain. Au passage les russes doivent penser pareil vu que comme dit ils se gardent Bashar al assad sous le coude dans une cage dorée au cas où...

Je ne pense pas que Barrot et le quai d'Orsay soient désinformés au point de ne pas savoir quoi faire dans la situation présente. La France a été l'une des premières nations à aller frayer à nouveau là-bas après la prise de pouvoir-éclair et à remettre en place son ambassade précédemment fermée il y a bien des années. Vous pensez réellement que notre attitude de soutien très modéré (hors arrivée de CMA-CGM ce qui en soit vaut soutien à l'activité économique et aux échanges) vient de nulle part? Vous voudriez qu'on se lance à corps perdu dans un soutien que nous ne sommes quasiment pas capables d'offrir et qui pourrait revenir en boomerang en pleine face de l'exécutif si les choses évoluaient vers une direction peu souhaitable?

Notre tiédeur ne vient pas de nulle part. Vous avez le droit de trouver ça idiot, j'ai le droit de trouver ça prudent.

À moins de démontrer qu'Al-Charaa est le meilleur interlocuteur que nous n'aurons jamais, ce dont je doute TRÈS fortement. Je rappelle ainsi à toutes fins utiles que les seuls que nous avons accepté de soutenir pleinement après nous être perdus auprès de l'Armée Syrienne Libre qui s'est révélée être un repaire de djihadistes mal camouflés, c'était les Forces Démocratiques Syriennes (FDS).

Al Charaa fait de son mieux en Syrie? Fantastique!

Vous savez qui d'autre faisait de son mieux?

Mohammed Bazoum au Niger.

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On a donné presque 10 ans au Mali, qui a voulu dès le début faire sa politique d'épuration ethnique dans l'Azawad. On y aura cru jusqu'au bout. Alors qu'il n'est absolument pas question d'une quelconque vengeance ethnique ou confessionnel à Damas, j'ai du mal à comprendre qu'on juge la barre déjà hors d'atteinte sur nos attentes en matière de droits de l'hommes et de la femme. 

Les dirigeants finiront par tourner, c'est certain, c'est vrai partout, ce n'est pas une découverte. Mais si les règles du jeu sont posées d'emblée car établies dans un cadre ou une certaine stabilité de départ a pu être fournie, notamment par les partenaires étrangers, alors c'est notre meilleure garantie d'écarter le retour des salafous. 

Il n'est pas question d'un soutien à corps perdu: lever les sanctions, c'est un acte passif qui coûte dans les pas-grand-chose euros. Et c'est réversible, si jamais un jour, on se prend des pudeurs de gazelle. L'enjeu, c'est la nourriture, l'écoulement du pétrole et des devises pour le pays, un début d'indépendance face aux vautours de la région. 

Modifié par olivier lsb
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  Le 24/04/2025 à 20:42, gustave a dit :

On pourrait ajouter que l'agence qui conseille notamment en communication Al Sharaa est... britannique.

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Ceci dit, nous serions taquins de rappeler que madame Assad était issue d'une éminente famille syrienne vivant à Londres. Et que Bachar y exerçait son art d'ophtalmologue, avec que son frère n'aille pulvériser sa Porsche sur l'autoroute de Damas.

Mais oui, du concret. Du foutu concret, là où à Paris on se pince le nez. 

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Après les démonstrations que des milices proches du pouvoir on bien participé dès le débuts au massacre des alaouites ... C'est au tour des Druzes de s'inquiéter.

Heureusement pour eux Israël a décidé d'interdire ce génocide.

https://www.lemonde.fr/international/article/2025/05/01/en-syrie-un-influent-chef-druze-s-en-prend-au-pouvoir-et-denonce-une-campagne-genocidaire-contre-sa-communaute_6602093_3210.html

En Syrie, un influent chef druze s’en prend au pouvoir et dénonce une « campagne génocidaire » contre sa communauté

Cheikh Hikmat Al-Hijri a réclamé une « intervention internationale » après les heurts qui ont éclaté ces derniers jours entre combattants druzes et islamistes liés au pouvoir dans des localités proches de Damas. Ces affrontements ont fait 102 morts, selon un dernier bilan de l’Observatoire syrien des droits de l’homme.

La plus haute autorité spirituelle des Druzes de Syrie a dénoncé, jeudi 1er mai, une « campagne génocidaire » contre sa communauté et s’en est pris au pouvoir d’Ahmed Al-Charaa, au lendemain de combats confessionnels près de Damas ayant fait plus de 100 morts en deux jours, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Ces heurts entre combattants druzes et groupes armés liés au pouvoir sunnite illustrent l’instabilité persistante en Syrie, près de cinq mois après le renversement du président Bachar Al-Assad, issu de la minorité alaouite.

Dans un communiqué, cheikh Hikmat Al-Hijri a dénoncé une « campagne génocidaire injustifiée » visant des « civils à leur domicile » et réclamé « une intervention immédiate de forces internationales ». Il a affirmé : « Nous ne faisons plus confiance à une entité qui prétend être un gouvernement. (…) Un gouvernement ne tue pas son peuple en recourant à ses propres milices extrémistes, puis, après les massacres, prétend que ce sont des éléments incontrôlés. (…) Un gouvernement protège son peuple. »

Réagissant sur X, le chef de la diplomatie syrienne Assaad Al-Chaibani a jugé que « tout appel à une intervention étrangère, sous quelque prétexte ou slogan que ce soit, mènera à une détérioration de la situation et à davantage de divisions ».

Jeudi, l’Organisation des Nations unies (ONU) a exhorté « toutes les parties à faire preuve d’un maximum de retenue ».

Les combats à Jaramana, une banlieue de Damas, et à Sahnaya, où vivent des chrétiens et des Druzes, ont réveillé le spectre des massacres qui ont fait début mars plus de 1 700 morts, en grande majorité des membres de la minorité alaouite. Les violences avaient été déclenchées par des attaques des pro-Assad contre les forces de sécurité.

Les Druzes sont une minorité ésotérique issue de l’islam chiite, et ses membres sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël. Les alaouites sont une autre branche minoritaire de l’islam, tandis que le sunnisme et le chiisme en sont les deux principaux courants.

L’OSDH fait état de 102 morts

Les combats près de Damas ont été déclenchés, lundi 28 avril au soir, par une attaque de groupes armés affiliés au pouvoir contre Jaramana, après la diffusion sur les réseaux sociaux d’un message audio attribué à un Druze et jugé blasphématoire à l’égard du prophète Mahomet. L’authenticité du message n’a pas pu être vérifiée.

Les heurts entre groupes armés liés au pouvoir islamiste sunnite et combattants druzes se sont étendus mercredi à Sahnaya.

Selon un dernier bilan de l’OSDH, ces affrontements ont fait 102 morts, dont 30 membres des forces de sécurité et combattants affiliés, 21 combattants druzes et 11 civils à Jaramana et Sahnaya. Dans la province de Souweïda (sud), 40 combattants druzes ont péri, dont 35 dans une embuscade, d’après l’ONG.

Des accords entre représentants des Druzes et du pouvoir ont permis de rétablir le calme mardi soir à Jaramana, et mercredi soir à Sahnaya, à 15 kilomètres au sud-ouest de Damas, où des forces de sécurité ont été déployées. Les autorités syriennes avaient averti qu’elles « frapperaient d’une main de fer tous ceux qui cherchent à saper la stabilité de la Syrie », accusant des « groupes hors la loi » d’avoir provoqué les violences.

Le pouvoir syrien a, dans ce contexte, réaffirmé son « engagement ferme à protéger toutes les composantes du peuple syrien, y compris la communauté druze ». Il a aussi exprimé « son rejet catégorique de toute ingérence étrangère » après l’intervention militaire israélienne.

Frappes israéliennes

Affirmant vouloir défendre les Druzes, Israël, pays voisin de la Syrie avec laquelle il est techniquement en guerre, a mené des frappes mercredi sur la région de Sahnaya. Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et son ministre de la défense, Israel Katz, ont affirmé que l’armée avait mené « une action d’avertissement » contre un « groupe extrémiste qui se préparait à attaquer la population druze de Sahnaya ».

« Si les attaques contre les Druzes reprennent et que le régime syrien ne parvient pas à les empêcher, Israël répondra avec une force significative », a par ailleurs déclaré M. Katz dans un communiqué de son ministère.

L’armée israélienne a annoncé que ses forces étaient prêtes à frapper des cibles du pouvoir syrien si « la violence contre la communauté druze persistait ». Elle a, en outre, affirmé avoir évacué trois Druzes syriens blessés dans les heurts vers Israël.

Les Druzes d’Israël forment une minorité arabophone d’environ 150 000 personnes réputée pour son patriotisme, et sont surreprésentés dans l’armée et la police par rapport à leur nombre. Dès la chute de Bachar Al-Assad, le 8 décembre 2024, Israël a multiplié les gestes d’ouverture envers les Druzes. Au début de mars, après des escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d’une intervention militaire si les autorités syriennes s’en prenaient à cette minorité.

Mais les dignitaires druzes ont réaffirmé leur attachement à l’unité de la Syrie et rejeté les menaces israéliennes contre le pouvoir syrien. Au Liban voisin, le chef druze libanais, Walid Joumblatt, a accusé, mercredi, Israël d’instrumentaliser les Druzes de Syrie. « Israël continue de vouloir appliquer son plan de toujours (…), consistant à morceler la région en entités confessionnelles et à étendre le chaos », avait-il déclaré à la fin de mars.

L’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Geir Otto Pedersen, s’est dit « alarmé » par le « potentiel d’escalade » après ces violences et a exigé que cessent les attaques israéliennes. De son côté, la France a condamné « les violences confessionnelles meurtrières à l’encontre des Druzes en Syrie » et appelé « Israël à ne pas conduire d’actions unilatérales susceptibles d’aggraver les tensions communautaires ».

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  Le 01/05/2025 à 23:15, g4lly a dit :

Après les démonstrations que des milices proches du pouvoir on bien participé dès le débuts au massacre des alaouites ... C'est au tour des Druzes de s'inquiéter.

Heureusement pour eux Israël a décidé d'interdire ce génocide.

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C'est une lecture intéressante et surtout très orientée de ce qu'il se passe en Syrie. Génocide, rien que ça ?

A noter que dans cette affaire, Al-Hirji a agi relativement seul... et qu'il n'est pas vraiment exclu d'envisager la main d'Israël dans le dossier.

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De nouveaux bombardements israéliens ce matin :

https://www.liberation.fr/international/moyen-orient/syrie-israel-bombarde-pres-du-palais-du-president-charaa-accuse-de-mener-une-campagne-genocidaire-contre-les-druzes-20250502_TYCARKMRX5HJNNWK5LIKYLQAWQ/

Il faut rappeler (outre le Golan) qu'Israël occupe l'ancienne zone "neutre" en territoire syrien et a construit des positions du dur ce qui revient à une occupation sur le long terme 

 

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  Le 01/05/2025 à 23:15, g4lly a dit :

Après les démonstrations que des milices proches du pouvoir on bien participé dès le débuts au massacre des alaouites ... C'est au tour des Druzes de s'inquiéter.

Heureusement pour eux Israël a décidé d'interdire ce génocide.

https://www.lemonde.fr/international/article/2025/05/01/en-syrie-un-influent-chef-druze-s-en-prend-au-pouvoir-et-denonce-une-campagne-genocidaire-contre-sa-communaute_6602093_3210.html

En Syrie, un influent chef druze s’en prend au pouvoir et dénonce une « campagne génocidaire » contre sa communauté

Cheikh Hikmat Al-Hijri a réclamé une « intervention internationale » après les heurts qui ont éclaté ces derniers jours entre combattants druzes et islamistes liés au pouvoir dans des localités proches de Damas. Ces affrontements ont fait 102 morts, selon un dernier bilan de l’Observatoire syrien des droits de l’homme.

La plus haute autorité spirituelle des Druzes de Syrie a dénoncé, jeudi 1er mai, une « campagne génocidaire » contre sa communauté et s’en est pris au pouvoir d’Ahmed Al-Charaa, au lendemain de combats confessionnels près de Damas ayant fait plus de 100 morts en deux jours, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Ces heurts entre combattants druzes et groupes armés liés au pouvoir sunnite illustrent l’instabilité persistante en Syrie, près de cinq mois après le renversement du président Bachar Al-Assad, issu de la minorité alaouite.

Dans un communiqué, cheikh Hikmat Al-Hijri a dénoncé une « campagne génocidaire injustifiée » visant des « civils à leur domicile » et réclamé « une intervention immédiate de forces internationales ». Il a affirmé : « Nous ne faisons plus confiance à une entité qui prétend être un gouvernement. (…) Un gouvernement ne tue pas son peuple en recourant à ses propres milices extrémistes, puis, après les massacres, prétend que ce sont des éléments incontrôlés. (…) Un gouvernement protège son peuple. »

Réagissant sur X, le chef de la diplomatie syrienne Assaad Al-Chaibani a jugé que « tout appel à une intervention étrangère, sous quelque prétexte ou slogan que ce soit, mènera à une détérioration de la situation et à davantage de divisions ».

Jeudi, l’Organisation des Nations unies (ONU) a exhorté « toutes les parties à faire preuve d’un maximum de retenue ».

Les combats à Jaramana, une banlieue de Damas, et à Sahnaya, où vivent des chrétiens et des Druzes, ont réveillé le spectre des massacres qui ont fait début mars plus de 1 700 morts, en grande majorité des membres de la minorité alaouite. Les violences avaient été déclenchées par des attaques des pro-Assad contre les forces de sécurité.

Les Druzes sont une minorité ésotérique issue de l’islam chiite, et ses membres sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël. Les alaouites sont une autre branche minoritaire de l’islam, tandis que le sunnisme et le chiisme en sont les deux principaux courants.

L’OSDH fait état de 102 morts

Les combats près de Damas ont été déclenchés, lundi 28 avril au soir, par une attaque de groupes armés affiliés au pouvoir contre Jaramana, après la diffusion sur les réseaux sociaux d’un message audio attribué à un Druze et jugé blasphématoire à l’égard du prophète Mahomet. L’authenticité du message n’a pas pu être vérifiée.

Les heurts entre groupes armés liés au pouvoir islamiste sunnite et combattants druzes se sont étendus mercredi à Sahnaya.

Selon un dernier bilan de l’OSDH, ces affrontements ont fait 102 morts, dont 30 membres des forces de sécurité et combattants affiliés, 21 combattants druzes et 11 civils à Jaramana et Sahnaya. Dans la province de Souweïda (sud), 40 combattants druzes ont péri, dont 35 dans une embuscade, d’après l’ONG.

Des accords entre représentants des Druzes et du pouvoir ont permis de rétablir le calme mardi soir à Jaramana, et mercredi soir à Sahnaya, à 15 kilomètres au sud-ouest de Damas, où des forces de sécurité ont été déployées. Les autorités syriennes avaient averti qu’elles « frapperaient d’une main de fer tous ceux qui cherchent à saper la stabilité de la Syrie », accusant des « groupes hors la loi » d’avoir provoqué les violences.

Le pouvoir syrien a, dans ce contexte, réaffirmé son « engagement ferme à protéger toutes les composantes du peuple syrien, y compris la communauté druze ». Il a aussi exprimé « son rejet catégorique de toute ingérence étrangère » après l’intervention militaire israélienne.

Frappes israéliennes

Affirmant vouloir défendre les Druzes, Israël, pays voisin de la Syrie avec laquelle il est techniquement en guerre, a mené des frappes mercredi sur la région de Sahnaya. Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et son ministre de la défense, Israel Katz, ont affirmé que l’armée avait mené « une action d’avertissement » contre un « groupe extrémiste qui se préparait à attaquer la population druze de Sahnaya ».

« Si les attaques contre les Druzes reprennent et que le régime syrien ne parvient pas à les empêcher, Israël répondra avec une force significative », a par ailleurs déclaré M. Katz dans un communiqué de son ministère.

L’armée israélienne a annoncé que ses forces étaient prêtes à frapper des cibles du pouvoir syrien si « la violence contre la communauté druze persistait ». Elle a, en outre, affirmé avoir évacué trois Druzes syriens blessés dans les heurts vers Israël.

Les Druzes d’Israël forment une minorité arabophone d’environ 150 000 personnes réputée pour son patriotisme, et sont surreprésentés dans l’armée et la police par rapport à leur nombre. Dès la chute de Bachar Al-Assad, le 8 décembre 2024, Israël a multiplié les gestes d’ouverture envers les Druzes. Au début de mars, après des escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d’une intervention militaire si les autorités syriennes s’en prenaient à cette minorité.

Mais les dignitaires druzes ont réaffirmé leur attachement à l’unité de la Syrie et rejeté les menaces israéliennes contre le pouvoir syrien. Au Liban voisin, le chef druze libanais, Walid Joumblatt, a accusé, mercredi, Israël d’instrumentaliser les Druzes de Syrie. « Israël continue de vouloir appliquer son plan de toujours (…), consistant à morceler la région en entités confessionnelles et à étendre le chaos », avait-il déclaré à la fin de mars.

L’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Geir Otto Pedersen, s’est dit « alarmé » par le « potentiel d’escalade » après ces violences et a exigé que cessent les attaques israéliennes. De son côté, la France a condamné « les violences confessionnelles meurtrières à l’encontre des Druzes en Syrie » et appelé « Israël à ne pas conduire d’actions unilatérales susceptibles d’aggraver les tensions communautaires ».

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C'est une vision très orientée des choses qui omet:

- que tous les Druzes ne sont pas en lutte contre le régime de Damas (un seul des trois principaux leaders syriens),

- qu'Israël cherche à utiliser les Druzes pour empêcher toute possibilité de reconstruction syrienne, a minima disposer d'un proxy permettant de neutraliser la Syrie,

- qu'une partie des combattants affrontant les Druzes (et en particulier à l'origine des combats) ne relève pas du HTS (bédouins sunnites locaux),

- que les affrontements résultent notamment du refus de certains acteurs druzes (autrefois ralliés aux Russes) de rallier le régime et de cesser les trafics d'arme et de drogue.

Modifié par gustave
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https://www.foreignaffairs.com/syria/david-makovsky-simone-saidmehr (6 mai 2025)

La Turquie émerge comme la puissance militaire dominante en Syrie.

Les dirigeants israéliens ont considéré l'éviction d'Assad comme une aubaine stratégique et se sont empressés d'en tirer parti en établissant des zones tampons et des sphères d'influence informelles dans le sud de la Syrie.

Israël est particulièrement préoccupé par la présence de la Turquie dans le pays, car il craint qu'Ankara n'encourage la Syrie à abriter des militants anti-israéliens. La Turquie a tenté de répandre l'islam politique et a un passé d'antagonisme à l'égard d'Israël. Le 30 mars dernier, lors de la fête de l'Aïd, le président turc Recep Tayyip Erdogan a par exemple déclaré : « Qu'Allah détruise l'Israël sioniste ».

Le 2 avril, Israël a bombardé plusieurs sites militaires syriens, dont la base aérienne de Tiyas, connue sous le nom de T4, afin d'empêcher Ankara d'y installer des défenses aériennes. Israël se préoccupe beaucoup du ciel de ses voisins. En octobre dernier, il a lancé une frappe aérienne contre l'Iran qui a traversé l'espace aérien syrien.

En mai dernier, pour protester contre les opérations israéliennes dans la bande de Gaza, Erdogan a annoncé l'interdiction de tout commerce avec le pays. Les Israéliens, quant à eux, accusent Ankara de laisser les dirigeants de l'organisation palestinienne militante Hamas, tels que Saleh Arouri, ancien chef adjoint du bureau politique du groupe, planifier des attaques contre Israël depuis le sol turc. Malgré toutes leurs divergences, ni la Turquie ni Israël ne souhaitent le retour de l'influence iranienne en Syrie.

Après la fuite d'Assad en décembre, Israël s'est emparé d'une zone tampon dans le sud-ouest de la Syrie, adjacente au plateau du Golan contrôlé par Israël. Depuis décembre, Israël a bombardé des centaines de sites militaires syriens dont il craint qu'ils ne soient utilisés par le nouveau gouvernement syrien. Le 11 mars, le ministre israélien de la défense, Israël Katz, a déclaré que les forces israéliennes resteraient en Syrie pour une « période indéterminée » afin de protéger les communautés du nord d'Israël.

Le 18 avril, le gouvernement américain a annoncé qu'il réduirait le nombre de ses troupes stationnées dans l'est de la Syrie d'environ 2 000 à moins de 1 000. Israël craint que le désengagement américain ne permette à la Turquie de devenir plus dominante dans le nord de la Syrie et peut-être au-delà.

Le bombardement israélien de T4 a rappelé de manière flagrante la rapidité avec laquelle les choses peuvent s'envenimer. Les deux pays [Israel et Turquie] devraient envisager d'établir des lignes rouges. Au minimum, ils devraient se mettre d'accord pour opérer dans différentes zones d'influence en Syrie afin d'éviter les hostilités.

Jusqu'à présent, il y a eu au moins une réunion publiquement confirmée entre des responsables israéliens et turcs, qui a eu lieu en avril en Azerbaïdjan. La Turquie et Israël devraient s'appuyer sur ce dialogue, d'autant plus que les deux pays affirment ne pas vouloir de confrontation militaire entre eux.

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Le président syrien par intérim Ahmad al-Charaa à Paris, reçu à l'Elysée :

https://www.lefigaro.fr/international/le-president-syrien-accueilli-par-emmanuel-macron-a-l-elysee-lors-de-sa-premiere-visite-polemique-en-occident-20250507

  Quote

Le président syrien par intérim Ahmed al-Charaa est arrivé en fin d’après-midi, mercredi 7 mai, à l’Élysée lors de sa première visite controversée en Occident. Le dirigeant de transition de Syrie est arrivé à l’Élysée où Emmanuel Macron l’a salué d’une poignée de mains dans la cour d’honneur, avant une conférence de presse conjointe. Le président de la République doit lui demander de châtier les responsables d’«exactions» qui ternissent l’image de la coalition islamiste au pouvoir depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

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  Le 05/05/2025 à 18:27, gustave a dit :

que tous les Druzes ne sont pas en lutte contre le régime de Damas (un seul des trois principaux leaders syriens),

Expand  

Il y a un consensus druze sur la nécessité d'avoir des forces de sécurité druzes à Suwayda. Les affrontements ont eu lieu dans toutes les localités druzes. Aucune faction druze n'a porté les armes contre une autre pour défendre le gouvernement. Les troupes de Hijri sont insuffisantes pour tenir seules Suwayda. Donc non, ce n'est pas parce qu'un leader druze est plus virulent que les autres contre le gouvernement que les autres font confiance à ce gouvernement. Je pense qu'après les massacres des régions alawites, il faudrait être fou pour compter uniquement sur Damas pour assurer la sécurité des druzes, quelle que soit la bonne volonté d'Al Sharaa.

  Le 05/05/2025 à 18:27, gustave a dit :

qu'Israël cherche à utiliser les Druzes pour empêcher toute possibilité de reconstruction syrienne, a minima disposer d'un proxy permettant de neutraliser la Syrie,

Expand  

Israël discute aujourd'hui même avec le gouvernement syrien. C'est juste qu'il n'y a aucune visibilité sur les intentions du nouveau pouvoir qui de toute façon a très peu de moyens d'imposer sa volonté aux différentes factions. Et en attendant que les choses soient plus clairs, il faut prendre des précautions.

Aussi, il y a un point dont personne ne parle. Il y a un lobby druze dans l'armée israélienne.

Lors de la guerre du Liban des années 80, il y avait déjà eu des tensions dans l'armée israélienne et des druzes avaient déserté pour rejoindre des milices druzes libanaises, surtout au moment des massacres entre druzes et chrétiens au Mont Liban. Les druzes israéliens n'avaient pas apprécié l'alliance entre Israël et des milices chrétiennes libanaises.

Aujourd'hui, les druzes sont encore plus nombreux dans l'armée et surtout, beaucoup plus influents parce qu'à la différence des années 80, ils sont aujourd'hui parmi les hauts gradés.

Quoiqu'il arrive, Israël ne peut pas se permettre de les perdre.

  Le 05/05/2025 à 18:27, gustave a dit :

- que les affrontements résultent notamment du refus de certains acteurs druzes (autrefois ralliés aux Russes) de rallier le régime et de cesser les trafics d'arme et de drogue.

Expand  

Si c'est vraiment ce que reproche Damas aux druzes, c'est un prétexte. Je n'ai aucune information sur la drogue mais qui connaît un peu la région sait que Suwayda est un hub regional du trafic d'armes depuis des décennies, avant même que les Assad ne soient au pouvoir. C'est en bonne partie de là que proviennent les armes des groupes palestiniens de Cisjordanie et du crime organisé israélien. Des clans entiers vivent de ça. On parle d'un des coins les plus pauvres du pays et le gouvernement est ruine par la guerre et les sanctions, il n'a aucune activité économique alternative à leur offrir. Al Sharaa qui vient de Deraa connait sûrement la situation de la région.

Donc non, le gouvernement sait qu'il n'a aucun moyen d'éradiquer le trafic d'armes à Suwayda, pas plus que l'état policier de Hafez Al Assad n'en avait. Ce genre de reproches est un prétexte mobiliser ses partisans afin de régler des comptes. Tout comme l'accusation de blasphème à l'origine de la vague de violences.

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"Prendre des précautions" = tout bombarder, tout détruire et s'installer illégalement.

Heureusement que les gens normaux n'agissent pas ainsi. Sinon, quel merdier ce serait.

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  Le 08/05/2025 à 12:37, Joab a dit :

Il y a un consensus druze sur la nécessité d'avoir des forces de sécurité druzes à Suwayda. Les affrontements ont eu lieu dans toutes les localités druzes. Aucune faction druze n'a porté les armes contre une autre pour défendre le gouvernement. Les troupes de Hijri sont insuffisantes pour tenir seules Suwayda. Donc non, ce n'est pas parce qu'un leader druze est plus virulent que les autres contre le gouvernement que les autres font confiance à ce gouvernement. Je pense qu'après les massacres des régions alawites, il faudrait être fou pour compter uniquement sur Damas pour assurer la sécurité des druzes, quelle que soit la bonne volonté d'Al Sharaa.

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Il y a évidemment un consensus druze pour que dans l'absolu ce soient les Druzes qui dirigent la région. Tout comme il y a un consensus chez les bédouins de la même zone pour que ce ne soient pas que des Druzes. Et les combats initiaux opposaient les Druzes auxdits Bédouins, pas aux forces de Damas. On est très loin de ce qui s'est passé sur la côte alaouite. Et tout comme certains Druzes souhaitent placer ces forces locales sous l'autorité de Damas, et d'autres (celles impliquées dans les combats) non.  Quoi que tu en penses tous les Druzes n'ont pas affronté les forces de Damas, très loin de là, et c'est bien pour cela que l'arrivée de ces dernières a mis fin aux affrontements entre Bédouins et Druzes. Et une large part des Druzes, en dépit de tes propos encore une fois, semble avoir accepté un compromis avec Damas.

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  Le 08/05/2025 à 12:37, Joab a dit :

Israël discute aujourd'hui même avec le gouvernement syrien. C'est juste qu'il n'y a aucune visibilité sur les intentions du nouveau pouvoir qui de toute façon a très peu de moyens d'imposer sa volonté aux différentes factions. Et en attendant que les choses soient plus clairs, il faut prendre des précautions.

Aussi, il y a un point dont personne ne parle. Il y a un lobby druze dans l'armée israélienne.

Lors de la guerre du Liban des années 80, il y avait déjà eu des tensions dans l'armée israélienne et des druzes avaient déserté pour rejoindre des milices druzes libanaises, surtout au moment des massacres entre druzes et chrétiens au Mont Liban. Les druzes israéliens n'avaient pas apprécié l'alliance entre Israël et des milices chrétiennes libanaises.

Aujourd'hui, les druzes sont encore plus nombreux dans l'armée et surtout, beaucoup plus influents parce qu'à la différence des années 80, ils sont aujourd'hui parmi les hauts gradés.

Quoiqu'il arrive, Israël ne peut pas se permettre de les perdre.

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Israël ne cherche pas à protéger les Druzes syriens, pas plus aujourd'hui que depuis trente ans, c'est surtout son prétexte pour s'assurer de pouvoir empêcher toute unité syrienne, a minima être un acteur incontournable de ce qui s'y passera. Comment Israël pourrait-il perdre les Druzes israéliens aujourd'hui? Ils vont rejoindre l'ex 8ème brigade? Le Liban?

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  Le 08/05/2025 à 12:37, Joab a dit :

Si c'est vraiment ce que reproche Damas aux druzes, c'est un prétexte. Je n'ai aucune information sur la drogue mais qui connaît un peu la région sait que Suwayda est un hub regional du trafic d'armes depuis des décennies, avant même que les Assad ne soient au pouvoir. C'est en bonne partie de là que proviennent les armes des groupes palestiniens de Cisjordanie et du crime organisé israélien. Des clans entiers vivent de ça. On parle d'un des coins les plus pauvres du pays et le gouvernement est ruine par la guerre et les sanctions, il n'a aucune activité économique alternative à leur offrir. Al Sharaa qui vient de Deraa connait sûrement la situation de la région.

Donc non, le gouvernement sait qu'il n'a aucun moyen d'éradiquer le trafic d'armes à Suwayda, pas plus que l'état policier de Hafez Al Assad n'en avait. Ce genre de reproches est un prétexte mobiliser ses partisans afin de régler des comptes. Tout comme l'accusation de blasphème à l'origine de la vague de violences.

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Le problème n'est pas tant le trafic d'arme (même si c'est évidemment un sujet) que celui de la drogue. Pas tant pour son incompatibilité avec l'islamisme sunnite que parce que c'est une exigence de la Jordanie et surtout des Saoudiens, qui sont un des nouveaux piliers incontournables de Damas pour éviter une totale dépendance à la Turquie. Et il y a un monde entre un trafic limité d'ALI et des flux incontrôlés d'armements et de drogues fragilisant les équilibres régionaux. Enfin je ne crois pas que ce soit cela qui permette à Sharaa de mobiliser les forces de HTS...

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  Le 08/05/2025 à 16:41, gustave a dit :

Israël ne cherche pas à protéger les Druzes syriens, pas plus aujourd'hui que depuis trente ans, c'est surtout son prétexte pour s'assurer de pouvoir empêcher toute unité syrienne, a minima être un acteur incontournable de ce qui s'y passera. Comment Israël pourrait-il perdre les Druzes israéliens aujourd'hui? Ils vont rejoindre l'ex 8ème brigade? Le Liban?

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Les druzes israéliens pourraient faire comme les musulmans et les chrétiens: refuser de servir dans l'armée et ceux qui y sont pourraient déserter pour défendre leurs cousins en Syrie si ceux-ci se faisaient massacrer comme les alaouites en mars dernier. Si c'était une communauté juive qui était menacée en Syrie à la place des druze, la question ne se serait pas posée une seconde en Israël sur la nécessité d'une intervention et les soldats druzes y auraient participé. Il faut se mettre à leur place, ils se battent et risquent leurs vies pour défendre des juifs parce que leur religion leur commande d'être patriote et loyaux à l'état dans lequel ils vivent du moment qu'il ne les persécute pas, il est normal que des juifs se battent pour eux et pour les leurs.

 

  Le 08/05/2025 à 16:38, gustave a dit :

Il y a évidemment un consensus druze pour que dans l'absolu ce soient les Druzes qui dirigent la région. Tout comme il y a un consensus chez les bédouins de la même zone pour que ce ne soient pas que des Druzes. Et les combats initiaux opposaient les Druzes auxdits Bédouins, pas aux forces de Damas.

Expand  

Tu parles de la situation de Suwayda. Or les combats ont commencé dans les localités druzes de la banlieue de Damas suite à une accusation de blasphème. Là, ce n'est absolument pas un conflit local, il s'agit d'une expédition jihadiste sous prétexte de défendre Mahomet et les combats sont menés par des factions pro gouvernement côté sunnite. Al Sharaa a beau avoir évolué semble-t-il, mais il est issu du salafisme djihadiste. Dans le salafisme djihadiste, les druze sont des hérétiques à convertir par la prédication et si celle-ci est empêchée et s'ils s'obstinent, leurs hommes doivent être exterminés et leurs femmes devenir captives. C'est pour ça qu'il y a des compagne de prédication agressives dans les quartiers druzes et chrétiens de Damas avec des hauts parleurs.

 

  Le 08/05/2025 à 16:38, gustave a dit :

Et une large part des Druzes, en dépit de tes propos encore une fois, semble avoir accepté un compromis avec Damas.

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Les druzes ne sont pas séparatistes, je n'ai jamais prétendu le contraire. Et tant qu'ils ne sont pas désarmés et que Damas ne contrôle pas militairement la province majoritairement druze de Suwayda, ils peuvent trouver des compromis. Or, Al Sharaa ambitionne à terme de prendre le contrôle militaire de la totalité du territoire syrien et c'est pour ça que tout compromis n'est que temporaire.

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Si 102 morts en dehors d'Israël et non israéliens, justifie leur intervention sur un des pouvoirs les plus faibles de la région, pour éviter un "génocide", alors je n'ose imaginer combien de louanges il faudra lancer à Tsahal et au cabinet pour la réponse qui sera apportée, le jour où, imaginons, ils prendront plus de 1 000 morts civils sur leur sol, des otages par centaine et des exactions innommables. 

Argument hors sol: comment veux-tu rester raisonnablement crédible et critique de la guerre menée à Gaza et en Cisjordanie, avec des arguments pareils pour les Druzes ? 

  Le 13/05/2025 à 17:25, Ciders a dit :
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Peut être une de ses décisions de politique étrangères les plus intelligentes, jusque là. 

Modifié par olivier lsb
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  Le 08/05/2025 à 12:37, Joab a dit :

Donc non, le gouvernement sait qu'il n'a aucun moyen d'éradiquer le trafic d'armes à Suwayda, pas plus que l'état policier de Hafez Al Assad n'en avait. Ce genre de reproches est un prétexte mobiliser ses partisans afin de régler des comptes. Tout comme l'accusation de blasphème à l'origine de la vague de violences.

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Assad avait il réellement été tenu en échec, ou était-ce une carte en main bien utile pour continuer à déstabiliser la région et exercer son influence ? Difficile à dire. En tout cas, si la région a une réelle expérience en matière de trafic en tout genre, la guerre civile a été un catalyseur et a considérablement aggravé le phénomène. Aujourd'hui, dans une logique de retour à la vie normale, il n'est pas illégitime que Damas souhaite voir, à terme, une diminution de ces pots de pus. La tâche est loin d'être impensable: la région a régulièrement manifesté ces dernières années contre le régime d'Assad. 

Reportage, quelques semaines avant l'effondrement du régime d'Assad.

https://www.lemonde.fr/international/article/2024/09/17/a-souweida-fief-des-druzes-de-syrie-le-regne-de-l-anarchie_6321862_3210.html

 

  Citation

A Souweïda, fief des druzes de Syrie, le règne de l’anarchie

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Le MondePublié le 17 septembre 2024 à 19h00, modifié le 18 septembre 2024 à 17h48

Temps de Lecture 6 min. Read in English

Reportage« Carnets de Syrie » (4/7). La ville proche de la frontière jordanienne, abandonnée par le pouvoir central, est gangrenée par le racket, les trafics en tout genre et les enlèvements.

Des stands de bidons d’essence de contrebande sont alignés le long des rues du centre de Souweïda. Jaune pour le carburant syrien, bleu pour le libanais. L’étalage, à la vue de tous, de ce marché noir est devenu une particularité de la ville druze du Sud syrien, comme les manifestations qui y sont organisées, chaque semaine, contre le pouvoir central. Ils sont les symptômes de la crise économique et de l’abandon dont souffre cette région frontalière de la Jordanie, devenue une terre de trafics en tout genre, et le royaume de gangs mafieux et criminels.

« La Syrie va mal, mais, nous, loin de tout, on va encore plus mal », résume un habitant. Ici, à plus d’une centaine de kilomètres au sud de Damas, au milieu des collines de roche volcanique noire et des vignes qui produisent un arak servi sur toutes les tables de la capitale, « c’est le Far West. Tu peux tout dire, tout faire, c’est le bazar. Il n’y a pas de pouvoir à Souweïda », abonde Walid (comme les autres témoins cités, il n’a pas souhaité donner son nom, et son prénom a été modifié). Ce druze de 33 ans s’est lancé, il y a deux ans, dans la vente d’essence de contrebande.

Comme beaucoup de jeunes diplômés, après avoir terminé ses études d’électricien et donné six ans de sa vie à l’armée, lancée dans la reconquête des territoires tombés aux mains de l’opposition syrienne, Walid n’a pas trouvé de travail dans son domaine de qualification. Après treize ans de guerre civile (depuis 2011), en butte au boycott et aux sanctions des grandes puissances, la Syrie s’enfonce dans la crise économique. La province de Souweïda, 770 000 habitants, n’a pas échappé au chômage, qui touche 75 % des jeunes.

Le business de l’essence est un palliatif simple. Walid achète à des particuliers les quotas d’essence subventionnés qu’ils reçoivent de l’Etat, au taux de 23 000 livres syriennes (1,60 euro) le litre, et les revend à 25 000 livres syriennes le litre à ceux pour qui les 50 litres d’essence alloués chaque mois ne suffisent pas. Il empoche ainsi entre 1 million et 1,5 million de livres syriennes par mois, de quoi payer son loyer, ses factures, sa nourriture et ses cigarettes. « Je ne mets rien de côté. Tout est devenu très cher depuis quatre ans », dit Walid.

Affrontements et vendettas

Le business n’est pas sans risque. Il est tenu par les mafias qui ont fleuri dans la ville, livrée à l’anarchie, au crime organisé et à la violence. « Il n’y a plus vraiment de forces de sécurité à Souweïda. Chacun fait sa loi. Tout le monde a une arme. Dès qu’une dispute éclate, il ne faut pas attendre longtemps avant que les pistolets sortent. On a peur de se prendre une balle perdue. On se sent en insécurité permanente. Ce sont 10 % des habitants qui génèrent toute cette criminalité, les autres ont peur et réclament le retour de l’ordre », dit un habitant.

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Un vendeur d’essence de contrebande, blessé lors de son service militaire, à Souweïda (Syrie), à l’été 2024. « LE MONDE »

Le régime de Damas s’est désinvesti de cette province pour concentrer ses forces sur la reprise des territoires contrôlées par les rebelles. Lors du soulèvement de 2011, les druzes de Souweïda avaient fait le choix de la neutralité. Ils ont organisé leurs propres groupes armés pour défendre leur territoire des assauts de l’organisation Etat islamique. Une fois la menace repoussée, des groupes de combattants désœuvrés, entraînés au maniement des armes, se sont alliés avec des milices liées aux forces de sécurité et avec des groupes criminels pour mettre la main sur les routes de contrebande.

Armes, essence, drogue… La province de Souweïda est au carrefour de tous les trafics. En l’espace de dix ans, ces gangs se sont structurés en réseaux criminels sophistiqués. L’enlèvement contre rançon est devenu l’une de leurs principales activités. Les riches déplacés syriens, qui ont trouvé refuge à Souweïda pendant la guerre, ont été, au début, des cibles faciles, n’ayant aucun appui au sein des tribus druzes de la région.

Ce juteux business, qui peut rapporter entre quelques centaines d’euros et plusieurs dizaines de milliers d’euros selon le statut de la victime, s’est étendu à la population locale. Des notables et des hommes d’affaires de Souweïda, mais aussi de simples habitants, ont été la cible de menaces. Plusieurs centaines de personnes ont été enlevées ces dernières années et torturées. La direction druze, fragmentée, n’a pas réussi à endiguer le phénomène, qui donne lieu aussi à des affrontements et des vendettas. En 2019, après avoir repris la main sur les deux tiers de la Syrie, le régime de Damas a tenté de rétablir son contrôle sur ces groupes locaux, par le biais d’accords de réconciliation, mais avec un succès très relatif.

« Il n’y a plus de production locale »

La pauvreté pousse de plus en plus d’adolescents désœuvrés et de jeunes hommes dans la drogue et la criminalité. L’animation dans le souk du centre-ville de Souweïda, en cette journée d’été, est trompeuse. « Ce sont des gens de l’extérieur, ceux qui sont partis travailler à l’étranger et peuvent se payer des choses. Le reste du temps, il n’y a pas de clients », explique Nora, la gérante d’une boutique de tissu. Une bouche pulpeuse redessinée au rouge à lèvres, cette druze de 58 ans n’a nullement renoncé à la coquetterie malgré la crise.

Ses quarante ans d’ancienneté et ses responsabilités lui garantissent un salaire de 700 000 livres syriennes par mois. Des rentrées qui ne la mettent pourtant pas à l’abri du besoin. « La situation était bien meilleure pendant la guerre. On pouvait tout s’acheter. Plus maintenant, tout est devenu trop cher », poursuit-elle. Elle est ravie de sa nouvelle machine à compter les billets. Avec l’effondrement de la livre syrienne – de 47 livres syriennes le dollar avant la guerre à près de 15 000 aujourd’hui sur le marché noir –, il faut des liasses de billets pour faire ses emplettes et un sac pour les transporter.

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Une commerçante à Souweïda (Syrie), à l’été 2024. « LE MONDE »

« Avant la guerre, il y avait du travail, et, surtout, il n’y avait pas l’inflation qu’on a aujourd’hui. La raison en est que tout vient de l’extérieur, comme nos tissus, car il n’y a plus de production locale », dit Soumeya, une vendeuse de 45 ans, tout aussi coquette que sa patronne. Cette femme célibataire, qui vit avec sa sœur et ses quatre nièces, ne fait plus le marché qu’au moment où les étals s’apprêtent à fermer, pour acheter à prix cassés les fruits et les légumes abîmés.

Une fois les factures payées, il ne reste plus grand-chose. Il n’y a que quatre heures d’électricité publique par jour et de l’eau tous les vingt jours. Il faut acheter des mètres cubes d’eau et du mazout pour actionner le générateur. Ceux qui en ont les moyens installent des batteries au lithium ou des panneaux solaires. « Ça devient aussi difficile de payer les loyers. Ils ont augmenté avec l’arrivée des déplacés. Certains sont repartis, mais d’autres sont restés, car ils n’ont nulle part où retourner. Et il n’y a pas eu de nouvelles constructions à cause de la guerre et de la crise », dit Soumeya.

Manifestations hebdomadaires

Chaque famille de Souweïda a, au moins, un membre à l’étranger qui lui envoie de l’argent pour survivre. Parfois, des familles entières s’exilent parce qu’elles n’arrivent plus à joindre les deux bouts. Les deux frères de Bachir, le seul homme de la boutique, sont partis il y a un an dans le Chouf, la montagne druze libanaise, pour faire des petits boulots. Agés de 21 et 27 ans, ils ont aussi voulu échapper au service militaire. Le gouvernement essaie de l’imposer de nouveau aux jeunes hommes de Souweïda après des années de laisser-faire.

Mais l’installation au Liban n’est pas une panacée. « C’est difficile d’y aller. Il faut passer la frontière illégalement avec des passeurs. Vous pouvez être tué en chemin. Sur place, les salaires sont très bas, et les Syriens rencontrent de plus en plus de problèmes, comme l’imposition d’un couvre-feu dans certaines localités et des violences », poursuit le vendeur de 24 ans. Chaymaa, une autre de ses collègues, a, elle, deux filles qui sont parties. L’une est coiffeuse en Irak, l’autre serveuse à Dubaï. « J’ai même une cousine en Malaisie, ajoute-t-elle. Avant, les familles n’acceptaient pas que les filles partent, car la société est conservatrice. Mais il n’y a plus le choix. »

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Une femme druze en tenue traditionnelle, à Souweïda (Syrie), à l'été 2024. « LE MONDE »

Désormais seul soutien de sa famille, Bachir n’aura pas à faire l’armée. Sa vie à Souweïda le déprime. Comme beaucoup de jeunes hommes, il a dû arrêter l’école à 14 ans, à la fin du collège, pour prendre un emploi alimentaire. Tout son salaire part dans ses cigarettes. Il ne lui reste rien, pas même de quoi sortir avec ses amis. « Mon rêve est de reprendre mes études pour devenir avocat et analyste politique », dit-il. Cet intérêt pour la chose politique est rare en Syrie, où la liberté d’expression est quasi inexistante. Il a été ranimé à Souweïda depuis plus d’un an, avec les manifestations hebdomadaires qui se tiennent autour de la place Al-Karama (« dignité » en arabe).

Ces protestations, sous les slogans « Contre la pauvreté et l’humiliation », ont pris, depuis août 2023, une tonalité plus politique. Le gouvernement venait de lever partiellement les subventions sur les carburants, après avoir revalorisé les salaires et les retraites de la fonction publique. Des mouvements de femmes, des personnalités religieuses, des employés, des résidents urbains et ruraux, des intellectuels et des politiciens de l’opposition participent aux rassemblements.

Des slogans réclamant la chute du régime et du chef de l’Etat syrien, Bachar Al-Assad, sont apparus, rappelant le soulèvement de 2011. Les manifestations sont restées pacifiques, à l’exception de quelques incidents meurtriers au cours de l’été. Le gouvernement, soucieux de ne pas braquer les druzes dans leur ensemble, tolère ces accès de colère, tant qu’ils ne font pas tache d’huile dans le reste du pays.

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Pendant que nos amis israéliens bombardent et que Trump paraît les lâcher (personne n'a relevé la rencontre et les paroles qu'il a eu avec le nouveau dirigeant syrien, c'était sûrement plus facile de taper sur la France j'imagine...), les Émirats arrivent.

https://bsky.app/profile/jmlafon.bsky.social/post/3lpe35cohus25

Le plus gros opérateur portuaire mondial va investir 800 millions à Tartous... qui est toujours officiellement occupé par les Russes, et dont la concession du port civil a été retiré à une boîte russe, justement.

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