Akilius G. Posté(e) le 20 juillet Share Posté(e) le 20 juillet Il y a 7 heures, gustave a dit : Le problème s'agissant des tribus arabes, semi autonomes depuis toujours sur les marges syriennes (dans le sud, l'est et le nord-est), c'est que c'est l'environnement rêvé pour Daesh ou tout autre groupe du même genre, avec une mosaïque incontrôlable de clans et tribus versatiles, rétifs à toute autorité... Il faut espérer que le retour au calme du pays permette le développement économique. La région est ingrate sur le plan climatique et agricole et elle très pauvre. Sans les liens d entraide ancestraux, c est sans doute intenable. C est peut-être un peu lointain comme objectif. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ciders Posté(e) le 20 juillet Share Posté(e) le 20 juillet Il y a 3 heures, Akilius G. a dit : Il faut espérer que le retour au calme du pays permette le développement économique. La région est ingrate sur le plan climatique et agricole et elle très pauvre. Sans les liens d entraide ancestraux, c est sans doute intenable. C est peut-être un peu lointain comme objectif. Tant que les Israéliens continueront de bombarder et de soutenir des mouvements séparatistes, plus les menus désagréments qu'ils soutiennent au Liban voisin, aucune chance. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Paschi Posté(e) le 27 juillet Share Posté(e) le 27 juillet 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
loki Posté(e) le 27 juillet Share Posté(e) le 27 juillet (modifié) L'OSDH indique 1311 morts comme bilan des affrontements entre druzes, bédouins et forces de sécurité à Soueidia il y a quelques jours. Les druzes auraient eu 833 morts dont 533 combattants et 300 civils (dont 196 exécutés sommairement par les forces de sécurité) Modifié le 27 juillet par loki Complément 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ciders Posté(e) le 27 août Share Posté(e) le 27 août Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Akilius G. Posté(e) le 28 août Share Posté(e) le 28 août Et on parle de proposition de paix israélienne.... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
loki Posté(e) le 17 septembre Share Posté(e) le 17 septembre https://www.timesofisrael.com/israel-presented-syria-with-detailed-proposal-for-new-security-agreement-report/ Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ciders Posté(e) le 17 septembre Share Posté(e) le 17 septembre On annexe, on affaiblit la souveraineté nationale du pays voisin, on se retire centimètre par centimètre de la frontière tout en se donnant la possibilité d'y revenir dès que possible. Quid du financement de la milice du leader druze dans le sud syrien, toujours assuré par Israël ? Quid du Golan ? Quid de la valeur de la parole israélienne ? Bref, rien de bien neuf. Ils ne valideraient même pas officiellement le nouveau régime. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
loki Posté(e) le 17 septembre Share Posté(e) le 17 septembre Ajoute à ça un couloir aérien à disposition pour attaquer d'autres pays. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
olivier lsb Posté(e) le 21 septembre Share Posté(e) le 21 septembre Historique, je crois que le mot est faible. Al-Sharaa et Petraeus dans la même pièce, à l'occasion de son déplacement à New-York. Compte tenu des difficultés qu'on lui créé, surtout vers Tel Aviv, le bonhomme mène remarquablement bien sa barque. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gustave Posté(e) le 21 septembre Share Posté(e) le 21 septembre Il y a 2 heures, olivier lsb a dit : Compte tenu des difficultés qu'on lui créé, surtout vers Tel Aviv, le bonhomme mène remarquablement bien sa barque. Il ne faut pas exagérer, il est soutenu par les UK (qui fournissent son agence de conseil et communication), l'envoyé spécial US, les Turcs, l'UE, bref à peu près tout le monde. Et même Israël a conclu récemment un accord avec lui sur Souweida. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ciders Posté(e) le 21 septembre Share Posté(e) le 21 septembre il y a 6 minutes, gustave a dit : Il ne faut pas exagérer, il est soutenu par les UK (qui fournissent son agence de conseil et communication), l'envoyé spécial US, les Turcs, l'UE, bref à peu près tout le monde. Et même Israël a conclu récemment un accord avec lui sur Souweida. Un accord ? Tu veux parler de ce "cassez vous de la frontière, évacuez vos armes lourdes jusqu'à la banlieue de Damas et pendant ce temps, on finance 3000 combattants druzes avec un type qu'on aime bien aux commandes, sachant qu'on continuera de vous bombarder de temps en temps et de passer sur votre territoire pour aller bombarder l'Iran... quoi en échange ? Rien !" ? Le seul vrai atout qu'ils ont, c'est la bienveillance (pas totalement désintéressée) des Saoudiens et du Golfe, et l'appui (et encore) turc. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gustave Posté(e) le 21 septembre Share Posté(e) le 21 septembre il y a 54 minutes, Ciders a dit : Un accord ? Tu veux parler de ce "cassez vous de la frontière, évacuez vos armes lourdes jusqu'à la banlieue de Damas et pendant ce temps, on finance 3000 combattants druzes avec un type qu'on aime bien aux commandes, sachant qu'on continuera de vous bombarder de temps en temps et de passer sur votre territoire pour aller bombarder l'Iran... quoi en échange ? Rien !" ? Le seul vrai atout qu'ils ont, c'est la bienveillance (pas totalement désintéressée) des Saoudiens et du Golfe, et l'appui (et encore) turc. Cet accord, pour imparfait qu'il paraisse, reconnaît l'intégrité du pays et un processus d’intégration de la province. Pour le reste toute la communauté internationale soutient Sharaa, des US aux Golfiques en passant par les Européens... 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ciders Posté(e) le 27 septembre Share Posté(e) le 27 septembre (modifié) https://www.liberation.fr/societe/police-justice/soupcons-de-complicite-de-crimes-de-lhumanite-en-syrie-sos-chretiens-dorient-perquisitionnee-20250927_DJ7DUDW2CZCIPONZ4H5NKMPWU4/? Citation L’ONG française proche de l’extrême droite est soupçonnée par le Parquet national antiterroriste d’avoir reversé des fonds à l’ancien régime de Damas. Selon Mediapart et France Info, l’enquête viserait à déterminer si l’ONG a versé une partie des fonds qu’elle récolte aux Forces de défense nationale (NDF), des milices pro-Bachar al-Assad accusées par des ONG syriennes d’avoir pillé des villages, bombardé des civils et entraîné des enfants au combat en Syrie. Modifié le 28 septembre par collectionneur Précisions 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
olivier lsb Posté(e) le 15 octobre Share Posté(e) le 15 octobre La Syrie est en voie de stabilisation, et si beaucoup reste à faire, beaucoup de fantasmes lus ici, semblent avoir fait long feu. Minorité (!!) des religieux salafistes dans les mosquées et les instituts religieux, contrôle des jihadistes étrangers en voie d'assimilation, protection des quartiers chrétiens, retour encouragé au courant traditionaliste modéré plutôt que salafiste, https://www.lemonde.fr/international/article/2025/10/12/syrie-la-paix-a-l-epreuve-d-un-sunnisme-triomphant-et-vengeur_6645871_3210.html Extraits A l’époque, il se démarquait déjà d’Al-Qaida, du wahhabisme et du confessionnalisme. Jamais, il n’a menacé l’Occident ou l’Amérique. Et il a éliminé l’EI de la province d’Idlib sans recourir au soutien des Occidentaux. » Alors qu’il dirigeait le Front Al-Nosra, un groupe djihadiste rattaché à Al-Qaida et considéré à l’époque comme l’une des principales forces rebelles en Syrie, Abou Mohammed Al-Joulani avait confié à Ahmad Zeidan qu’il ne se dévoilait pas complètement auprès de ses hommes, afin de les guider progressivement vers la modération. Il réussit à les convaincre de rompre avec Al-Qaida et le djihad international, en 2016, pour se consacrer, au sein de HTC, à la gestion de l’enclave rebelle d’Idlib, envisagée comme une étape vers la construction d’un projet national visant à remplacer le régime d’Al-Assad. Pour cela, HTC imposa son hégémonie aux autres factions rebelles, en 2019, et, l’année suivante, engagea une confrontation directe avec Al-Qaida, l’EI et leurs affiliés. Pour Ahmad Zeidan, il est certain qu’aujourd’hui encore ses hommes – y compris les chefs de brigade influents et les anciens du Front Al-Nosra – le suivent dans ce projet pour l’Etat syrien. « Sa vraie force est qu’il leur a apporté la victoire en renversant le régime : une fois cet objectif atteint, ils ont oublié les autres considérations, observe le conseiller. C’est une question de pouvoir : que veulent-ils d’autre ? » Citation Syrie : la ligne modérée du président Al-Charaa à l’épreuve du revanchisme sunnite Par Hélène Sallon (Damas, Hama, Alep, Khattab, Salqin, envoyée spéciale ) Publié le 12 octobre 2025 à 05h15, modifié le 12 octobre 2025 à 16h29 EnquêteDans un climat d’impunité persistante depuis la chute de Bachar Al-Assad en décembre 2024, la fragile paix promise par le président de transition, Ahmed Al-Charaa, peine à contenir un désir de revanche tenace, que des groupes djihadistes exploitent pour renforcer leur influence. Entre la bourgade sunnite de Khattab et le village alaouite d’Arzé, que sépare une étendue de pêchers dans la campagne de Hama, plane le spectre de massacres confessionnels perpétrés en représailles aux crimes commis par le régime Al-Assad durant la guerre civile en Syrie. A Khattab, l’omerta règne sur l’identité du commando responsable de la mort de huit hommes d’Arzé, le 31 janvier. Le 7 mars, alors que la minorité alaouite, dont le clan Al-Assad était issu, était la cible de massacres sur la côte, une autre offensive sanglante dans le village a fait 24 morts, dont deux femmes. Personne, à Khattab, ne s’en émeut. « Nous ne savons pas qui a massacré les habitants d’Arzé, mais eux ont fait du tort à tout le monde », lâche Abdelbassat Tami, 60 ans, l’un des deux mokhtars (« édiles ») de la ville. Ici, les habitants ont payé très cher leur soutien à la révolution lancée contre Bachar Al-Assad, en mars 2011 : 415 morts, 200 disparus et des milliers de déplacés, victimes des milices prorégime. Aujourd’hui, l’espoir de justice s’est évanoui : les chefs de milice ont fui, en Irak ou au Liban ; des dizaines d’anciens chabihas – les nervis du clan Al-Assad – errent dans la région ; parmi une cinquantaine de suspects arrêtés, seuls cinq sont en prison. Le désir de vengeance est palpable, mais peu l’expriment ouvertement, alors que le président de transition, Ahmed Al-Charaa, a promis de poursuivre les responsables des tueries à Arzé, qualifiées d’actes « criminels » et « illégaux ». « La vengeance est naturelle pour ceux qui ont été opprimés, estime Mohamed Mohand, dit “Abou Jaber”. En l’absence de mécanisme de justice, nous faisons justice nous-mêmes : ce n’est pas de la barbarie. » Assis à même le sol dans sa modeste maison, retapée depuis son retour d’Idlib avec ses deux épouses et ses cinq enfants, ce cheikh salafiste de 45 ans parle sans vindicte. L’amnistie générale, décrétée à la libération par les nouvelles autorités, l’avait rendu furieux : « Mais, selon le droit religieux, ne pas la respecter serait de la traîtrise. Et nous soutenons le gouvernement », assure-t-il. Accusé par des survivants d’Arzé d’avoir participé aux massacres, Abou Jaber nie toute responsabilité dans la tuerie du 31 janvier – revendiquée par un groupe mystérieux, Ansar Al-Sounna (« les partisans de la Sounna ») –, mais il admet avoir pris part à l’assaut du 7 mars. « Ce sont les alaouites qui ont commencé : ils ont trahi le serment d’amnistie en tuant des hommes de la sûreté générale sur la côte, justifie le cheikh, doctorant en religion à l’université d’Idlib et vétéran au sein du groupe radical sunnite Hayat Tahrir Al-Cham (HTC, “Organisation de libération du Levant”, aujourd’hui au pouvoir). Nous sommes donc allés à Arzé et dans d’autres villages avec la sûreté générale. Notre but n’était pas de nous venger, mais d’éliminer les fouloul [partisans de l’ancienne dictature]. » A ses yeux, tout adulte de plus de 15 ans ayant soutenu le régime déchu était une cible légitime. « Faire justice soi-même était une erreur, juge Mondher Zhouri, responsable à Hama de la société agricole Iktifah, liée aux autorités. Nous avons supporté le régime Al-Assad durant cinquante ans. Il faut donner le temps aux nouvelles autorités de traduire les criminels en justice. » Cet ingénieur de 42 ans, qui a combattu au sein de HTC, a perdu 30 de ses proches pendant la guerre. « Depuis la libération, de nombreuses factions revenues sous la houlette des nouvelles autorités ont commis des exactions, mais il ne s’agit pas d’une stratégie d’Etat : ce sont des actes individuels, et nous en poursuivrons les responsables », précise le vice-gouverneur de Hama, Hassan Hassan, ancien professeur d’histoire de 37 ans, originaire de Khattab. Violence diffuse Si Damas a appelé à la retenue, les massacres de mars, qui ont fait au moins 1 400 morts au sein de la communauté alaouite, ont entaché l’image de modération que voulait donner le président Al-Charaa. Washington et les capitales occidentales lui ont accordé le bénéfice du doute en attendant l’enquête indépendante qu’il a promise, et dont les conclusions ont été rendues le 22 juillet. Dans cette Syrie d’après-guerre, le revanchisme sunnite et la haine confessionnelle alimentent une violence diffuse. « Le radicalisme n’est plus l’apanage des marges radicales militantes, jadis incarnées par des organisations comme Al-Qaida, l’organisation Etat islamique [EI] ou leurs affiliés : il migre vers le centre, en proie à une fièvre populiste, analyse Patrick Haenni, auteur, avec Jérôme Drevon, de Transformed by the People. Hayat Tahrir Al-Sham’s Road to Power in Syria (“transformé par le peuple, la route vers le pouvoir de HTC en Syrie”, Hurst, 2025, non traduit). La nouvelle radicalité est profondément liée à la question de l’Etat, perçu implicitement par beaucoup comme sunnite – d’où une nouvelle glorification du passé omeyyade. Et cette surchauffe identitaire affecte également les éléments du système sécuritaire, que le leadership ne contrôle pas toujours totalement. » La même dynamique est à l’œuvre dans les massacres commis à l’encontre de la communauté druze, notamment dans la province de Souweïda, en juillet, qui ont fait près de 2 000 morts, toutes parties confondues, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Des membres de factions armées intégrées aux forces de sécurité, mus par des logiques sectaires, y ont participé, ainsi que des tribus bédouines nourrissant d’anciens griefs contre les druzes. « C’est un radicalisme diffus, sans limite idéologique et organisationnelle claire, qui mobilise autour d’un sens radical de la fierté sunnite », écrivent Patrick Haenni et Jérôme Drevon. Pour la majorité sunnite – fortement éprouvée par la dictature imposée par le clan alaouite des Al-Assad durant plus d’un demi-siècle, et qui a payé le plus lourd tribut durant la guerre –, l’arrivée d’Ahmed Al-Charaa à la tête de l’Etat est perçue comme une revanche de l’histoire. La reconquête du pouvoir s’est accompagnée de l’exaltation du passé glorieux du califat omeyyade de Damas (661-750) et de son fondateur, le calife Mouawiya Ibn Abou Soufiane, présenté comme un modèle. Au sein de HTC, cet héritage historique et ses symboles – notamment le drapeau blanc orné de la chahada, la profession de foi musulmane, inscrite en noir – ont été mobilisés pour louer l’essor d’un nouveau leadership sunnite face à l’axe pro-iranien. Abou Mohammed Al-Joulani a repris le nom d’Ahmed Al-Charaa au moment de troquer son identité de chef djihadiste pour celle d’homme d’Etat. Son entourage proche, qui a mené la rupture décisive avec Al-Qaida en 2016, puis la lutte contre l’EI, a rompu avec l’idéal salafiste d’une société strictement encadrée par la charia. Cette mue idéologique s’est traduite par un discours prônant la modération religieuse et politique, valorisant l’appartenance à une nation syrienne inclusive. Cette approche s’accompagne d’une stratégie conciliatrice avec les membres de l’ancien régime et d’une politique de non-conflit avec les pays voisins – y compris avec Israël, malgré des violations répétées dans le Sud syrien. « Ici, c’est la Syrie, pas l’Afghanistan – avec tout le respect que j’ai pour l’Afghanistan. Ahmed Al-Charaa cherche à rallier l’intelligentsia, les élites et les modérés », explique Ahmad Zeidan, conseiller média du nouveau président. Selon lui, ce pari a porté ses fruits : « Les gens lui font confiance, il jouit d’une popularité élevée, avec de récents sondages le plaçant autour de 80 %. » « Depuis notre première rencontre en 2015, Ahmed Al-Charaa n’a pas changé, souligne cet ancien journaliste d’Al-Jazira, qui fut proche d’Oussama Ben Laden, chef d’Al-Qaida jusqu’en 2011. A l’époque, il se démarquait déjà d’Al-Qaida, du wahhabisme et du confessionnalisme. Jamais, il n’a menacé l’Occident ou l’Amérique. Et il a éliminé l’EI de la province d’Idlib sans recourir au soutien des Occidentaux. » « Contrôle total sur les djihadistes étrangers » Alors qu’il dirigeait le Front Al-Nosra, un groupe djihadiste rattaché à Al-Qaida et considéré à l’époque comme l’une des principales forces rebelles en Syrie, Abou Mohammed Al-Joulani avait confié à Ahmad Zeidan qu’il ne se dévoilait pas complètement auprès de ses hommes, afin de les guider progressivement vers la modération. Il réussit à les convaincre de rompre avec Al-Qaida et le djihad international, en 2016, pour se consacrer, au sein de HTC, à la gestion de l’enclave rebelle d’Idlib, envisagée comme une étape vers la construction d’un projet national visant à remplacer le régime d’Al-Assad. Pour cela, HTC imposa son hégémonie aux autres factions rebelles, en 2019, et, l’année suivante, engagea une confrontation directe avec Al-Qaida, l’EI et leurs affiliés. Pour Ahmad Zeidan, il est certain qu’aujourd’hui encore ses hommes – y compris les chefs de brigade influents et les anciens du Front Al-Nosra – le suivent dans ce projet pour l’Etat syrien. « Sa vraie force est qu’il leur a apporté la victoire en renversant le régime : une fois cet objectif atteint, ils ont oublié les autres considérations, observe le conseiller. C’est une question de pouvoir : que veulent-ils d’autre ? » Des compagnons de longue date se sont transformés en fervents ambassadeurs de la ligne modérée d’Ahmed Al-Charaa. Parmi les djihadistes étrangers, le plus visible est le cheikh saoudien Mohamed Al-Muhaysini, qui fait l’étalage de ses largesses en soutien à la reconstruction de la Syrie et commente régulièrement la vie politique sur les réseaux sociaux. Cette loyauté est partagée par une majorité des 5 000 combattants étrangers présents sur le sol syrien. « Le vieux radicalisme des combattants étrangers issus des organisations djihadistes originelles s’étiole », observe Patrick Haenni. Les 3 000 combattants du Parti islamique du Turkestan, ainsi que la plupart des autres vétérans étrangers, ont coupé les ponts avec le djihad global. Installés en Syrie, souvent mariés avec des Syriennes, ils se sont reconvertis dans les institutions militaires ou le commerce. Leur fidélité a été récompensée par une promesse de naturalisation, qui tarde à se concrétiser en raison des réticences de Washington. « Ahmed Al-Charaa exerce un contrôle total sur les djihadistes étrangers. Leur maintien en Syrie est la meilleure solution, car les pays d’origine peuvent s’appuyer sur lui pour les contrôler plutôt que de risquer leur dispersion », plaide Ahmad Zeidan. Seule une minorité résiduelle de radicaux persiste. Ceux qui sont allés porter le glaive contre les alaouites et les druzes risquent des poursuites. « Même parmi les opposants à la ligne modérée d’Al-Charaa, beaucoup se désintéressent de la question de l’Etat, précise Patrick Haenni. Ils se concentrent sur les modes de vie, savent que Damas restera cosmopolite et diverse, ils valorisent Idlib, vue comme leur “Halalistan”, où ils vivent en repli communautaire. » Le cheikh salafiste Abou Malek Al-Talli n’a aucune difficulté à incarner la ligne de modération d’Ahmed Al-Charaa, tant qu’il peut pratiquer la prédication (daawa) sur sa terre natale. Après quatorze ans d’exil, il a retrouvé Al-Tall, sa ville sunnite conservatrice, située au nord de Damas, derrière le mont Qassioun, avec ses deux épouses et ses dix enfants. Il avait fait allégeance à Abou Mohammed Al-Joulani quelques mois après avoir été libéré de la prison de Saydnaya, avec d’autres islamistes, par Bachar Al-Assad. Il a combattu dans la Ghouta orientale et sur les hauteurs du Qalamoun avant de prendre des responsabilités plus politiques. Il fut médiateur dans la libération des nonnes de Maaloula, au nord de Damas, en mars 2014, puis actif au sein du gouvernement de salut d’Idlib, mis en place par HTC. Partisan, à l’époque, de la rupture avec Al-Qaida, il défend aujourd’hui la politique d’Al-Charaa de non-conflit avec les pays voisins et étrangers, « tout en suivant les principes d’Ahl As-Sounna [fondés sur les pratiques et enseignements du prophète Mahomet] ». L’homme, qui dit prodiguer ses conseils au président, se permet une critique sur la façon qu’a celui-ci de gérer le pouvoir : « Il nomme des gens pas qualifiés : le travers des djihadistes est de centraliser le contrôle entre les mains d’une seule personne, ce qui ne fonctionne pas pour la gestion d’un Etat. » En revanche, il soutient sans réserve sa ligne religieuse : « Nous ne devons pas combattre les autres sectes, c’est un ordre de Dieu. Notre lutte ne doit viser que ceux qui menacent notre honneur et notre religion. » Les cheikhs « au double visage » Ces cheikhs « au double visage » exaspèrent le cheikh salafiste Abdelrazaq Al-Mahdi. « Ils perçoivent de nombreux avantages parce qu’ils parlent bien du gouvernement », critique le théologien de 64 ans, qui se présente comme « une voix qui dérange ». Il a pris ses distances avec HTC, en 2019, lorsque celui-ci a imposé son contrôle à Idlib au détriment des autres factions révolutionnaires : « J’ai dénoncé des cas de torture dans les prisons de HTC. Certaines personnes y sont encore détenues pour leurs opinions. En revanche, Ahmed Al-Charaa se montre très conciliant envers les chabihas et les criminels, auxquels il accorde des amnisties. » Il accuse l’Etat de négliger les combattants qui ont sacrifié leur vie pour la loi islamique et subi de lourdes pertes. Des djihadistes déçus le contactent encore : « Certains, peu nombreux mais influents, n’acceptent pas la ligne de modération des autorités et prônent une voie radicale. D’autres dénoncent la corruption et la reproduction des anciennes méthodes de HTC, telles que les mauvais traitements dans les prisons. » Révulsé par la consommation d’alcool en public et par le fait que des hommes et des femmes se fréquentent hors mariage, le cheikh Al-Mahdi réclame l’application stricte de la charia. Originaire de Zamalka, au nord-est de Damas, il a déposé une demande pour y ouvrir un institut d’enseignement, bien que le champ religieux, dans la capitale syrienne, ait été laissé par les autorités aux traditionalistes modérés. Sur les 500 mosquées de Damas, environ 30 sont dirigées par un imam salafiste. Le nouveau pouvoir veille à ce que les groupes de prédication ne viennent plus faire de grabuge dans les quartiers, notamment chrétiens. Le courant traditionaliste a aussi été maintenu à la tête des grandes institutions religieuses de Syrie. La direction de Dar Al-Ifta, le conseil de la fatwa, a été confiée au cheikh Oussama Al-Rifai, également nommé grand mufti de Syrie. Ce théologien de 81 ans, rattaché à l’école traditionnelle acharite, est connu pour son engagement révolutionnaire. Il a aussi été une voix critique de HTC. Le conseil qu’il préside comprend, à parts égales, des traditionalistes et des salafistes. A ses côtés officie le cheikh Abd Al-Rahim Atoun, référence religieuse au sein de HTC et aujourd’hui conseiller religieux du président. « Lui et Mazhar Al-Wais, le ministre de la justice, sont les artisans de la ligne modérée depuis la création du Front Al-Nosra. Ils bénéficient de la confiance des combattants », loue Ahmad Zeidan. Le cheikh Atoun est perçu comme un homme de synthèse, conciliant les différents courants de pensée. Un effort facilité par les frontières de plus en plus poreuses entre partisans du traditionalisme et d’un salafisme plus modéré en Syrie que dans d’autres pays. La première fatwa de Dar Al-Ifta a condamné les actes de vengeance perpétrés contre les minorités. « Je ne vois pas de grandes dissensions au sein de Dar Al-Ifta : les débats existent, mais la prise de décision, en général, est fluide », note Abdelfattah Al-Bezem, le mufti de Damas. Ce théologien âgé de 80 ans a été reconduit à ce poste qu’il occupait depuis trente-trois ans, ainsi qu’à la direction de Fatah Al-Islam, institution phare de l’islam damascène. « Certains ont quitté l’institution, car ils soutenaient l’ancien régime, et le conseil d’administration a accueilli de nouvelles personnalités, mais il n’y a pas eu de changement notable », assure son directeur. Ce constat n’est pas partagé par tous. « La stratégie consiste à ne pas changer la direction, mais tous ceux qui sont derrière, en imposant des salafistes durs qui viennent d’Idlib », estime Feda Al-Madhjoub, un cheikh sunnite de Lattaquié. Ancien doyen de la faculté de charia d’Alep durant la révolution, qu’il a soutenue, cet homme de 57 ans décèle « un conflit entre ce qui est décrété au sommet de l’Etat et les pratiques sur le terrain. La question est de savoir qui l’emportera ». Il a été témoin de tentatives, par des cheikhs salafistes, syriens mais aussi égyptiens et saoudiens, de prendre le contrôle, par la force, de mosquées à Lattaquié après la libération : « L’administration religieuse les a stoppés, car la communauté reste attachée à l’islam traditionnel. Ils se sont alors repliés sur la prédication, et l’Etat laisse faire. » Ahmad Zeidan défend cette stratégie : « La Syrie n’est pas une terre de salafisme, mais il y existe des poches qui tentent de se développer. Les réprimer provoquerait une explosion de violence ; si vous les laissez tranquilles et que la société les rejette, ils changeront. » Le cheikh sunnite Feda Al-Madhjoub, 57 ans, ancien doyen de la faculté de charia d’Alep durant la révolution, qu’il a soutenue. A Lattaquié, le 2 septembre 2025. ABDULMONAM EASSA POUR « LE MONDE » A Alep, où la présence salafiste est plus marquée, la communauté soufie est dans l’expectative. Les habituelles processions célébrant la naissance du prophète, prévues le 4 septembre, ont été annulées « non par ordre officiel, mais du fait des inquiétudes sur les changements en cours », confie un membre d’une institution locale. Les salafistes considèrent, en effet, cette commémoration comme une hérésie. Une jeunesse sunnite assoiffée de vengeance Les mosquées, qui connaissent une forte affluence depuis la fin de la répression du régime Al-Assad, se transforment parfois en lieu de confrontation. En août, dans la ville conservatrice de Hama, un incident a éclaté dans la grande mosquée Mohamed Al-Hamed. « Mon frère a prononcé un sermon mal interprété par l’assistance : il avait expliqué que la charia interdit la vengeance, mais certains ont cru qu’il rejetait le principe de justice et se sont énervés », relativise le cheikh Abd Al-Moez Al-Hamed, revenu à Hama à 74 ans, après quarante-quatre années d’un exil précipité par la répression sanglante menée par le président Hafez Al-Assad (1971-2000), qui fit au moins 40 000 morts dans la ville, au début des années 1980. Un témoin offre une lecture différente : « Certains habitants ont une mentalité proche de l’EI, qui résulte des crimes de l’ancien régime. Heureusement, ils ne sont pas nombreux. » Les discours radicaux gagnent néanmoins du terrain auprès d’une jeunesse sunnite assoiffée de vengeance et qui s’approprie les symboles de la culture djihadiste, comme les bandeaux religieux. De nouveaux groupes émergent, capitalisant sur le suprémacisme sunnite, la haine des minorités et l’imposition de la charia, en menant des attaques à caractère confessionnel dans le but de recruter. C’est le cas d’Ansar Al-Sounna, qui a revendiqué l’attentat du 22 juin contre l’église grecque orthodoxe Mar Elias, en banlieue de Damas, causant 25 morts. Ce groupe, dont l’emblème est un drapeau blanc frappé du verset « Combattez les idolâtres », s’était déjà attribué plusieurs attaques visant la minorité alaouite. Une source interne a affirmé au chercheur Aymenn Al-Tamimi, dans un entretien daté du 24 juin, que sa création, par d’anciens membres de HTC et par le groupe qaidiste Hourras Al-Din après la chute du régime Al-Assad, répondait à « la haine [des nouvelles autorités] envers la loi islamique ». « Ansar Al-Sounna est plus visible sur les réseaux sociaux que sur le terrain. Son idéologie et son mode opératoire suggèrent une proximité avec l’EI », explique le colonel Mohamed Abdelghani, chargé de la sécurité de la province d’Alep. Désorganisé face aux assauts menés par les nouvelles autorités syriennes, par les forces kurdes dans le Nord-Est syrien et par la coalition internationale, l’EI joue sa survie. Après la chute de Bachar Al-Assad, le 8 décembre 2024, une partie de ses quelque 1 000 combattants ont profité du vide sécuritaire pour se disperser à Damas et dans d’autres grandes villes. Leurs attaques se concentrent dans les zones sous administration kurde, mais plusieurs tentatives d’attentat ont été déjouées à Damas, à Alep et dans le nord de la Syrie, notamment grâce à une meilleure coordination avec Washington. Selon les experts, le commandement syrien de l’EI est largement infiltré par le MIT (les renseignements turcs) et par HTC. « L’EI reste une menace, mais la seule force qui peut les gérer, c’est notre gouvernement. Nous connaissons tous les détails les concernant et comment les convaincre », affirme Ahmad Zeidan, conseiller d’Ahmed Al-Charaa, alors que Damas souhaite reprendre la gestion de ce dossier aux Kurdes. Les djihadistes de l’EI auraient fait de l’élimination du nouveau président syrien une priorité. Pour le ministère de l’intérieur, l’EI est sans aucun doute derrière l’attentat contre l’église Mar Elias, compte tenu de sa complexité et des réseaux logistiques découverts. « Ansar Al-Sounna ne dispose pas de réseau logistique propre, et tout mène à des éléments de l’EI dans le désert de la Badiya, abonde un expert, qui a requis l’anonymat. C’est une façade qui permet à l’EI de reprendre des forces sous une autre bannière, afin d’attirer les déçus de ses propres rangs et de HTC. » « Ces individus sont dispersés dans la société, sans lien entre eux, agissant plus par quête du pouvoir que par idéologie, estime le cheikh Feda Al-Madhjoub, de Lattaquié, qui pense que ce phénomène va se développer. On les reconnaît aux propos radicaux qu’ils tiennent dans leurs zones de confort : les mosquées, les rassemblements de jeunes, les réseaux sociaux. » 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
olivier lsb Posté(e) le 15 octobre Share Posté(e) le 15 octobre (modifié) D'ailleurs illustration de la grande souplesse pragmatique d'Al Charaa: une visite à Poutine, dans la plus pure realpolitik, avec surement une proposition de normalisation en échange d'Assad. De l'importance de ne pas trop en faire sur la longueur des barbes à domicile, à peine de laisser une occasion historique de récupérer notre mise diplomatique avec notre opposition historique à Assad. Modifié le 16 octobre par olivier lsb 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gustave Posté(e) le 15 octobre Share Posté(e) le 15 octobre il y a 59 minutes, olivier lsb a dit : La Syrie est en voie de stabilisation, et si beaucoup reste à faire, beaucoup de fantasmes lus ici, semblent avoir fait long feu. Minorité (!!) des religieux salafistes dans les mosquées et les instituts religieux, contrôle des jihadistes étrangers en voie d'assimilation, protection des quartiers chrétiens, retour encouragé au courant traditionaliste modéré plutôt que salafiste, https://www.lemonde.fr/international/article/2025/10/12/syrie-la-paix-a-l-epreuve-d-un-sunnisme-triomphant-et-vengeur_6645871_3210.html Extraits A l’époque, il se démarquait déjà d’Al-Qaida, du wahhabisme et du confessionnalisme. Jamais, il n’a menacé l’Occident ou l’Amérique. Et il a éliminé l’EI de la province d’Idlib sans recourir au soutien des Occidentaux. » Alors qu’il dirigeait le Front Al-Nosra, un groupe djihadiste rattaché à Al-Qaida et considéré à l’époque comme l’une des principales forces rebelles en Syrie, Abou Mohammed Al-Joulani avait confié à Ahmad Zeidan qu’il ne se dévoilait pas complètement auprès de ses hommes, afin de les guider progressivement vers la modération. Il réussit à les convaincre de rompre avec Al-Qaida et le djihad international, en 2016, pour se consacrer, au sein de HTC, à la gestion de l’enclave rebelle d’Idlib, envisagée comme une étape vers la construction d’un projet national visant à remplacer le régime d’Al-Assad. Pour cela, HTC imposa son hégémonie aux autres factions rebelles, en 2019, et, l’année suivante, engagea une confrontation directe avec Al-Qaida, l’EI et leurs affiliés. Pour Ahmad Zeidan, il est certain qu’aujourd’hui encore ses hommes – y compris les chefs de brigade influents et les anciens du Front Al-Nosra – le suivent dans ce projet pour l’Etat syrien. « Sa vraie force est qu’il leur a apporté la victoire en renversant le régime : une fois cet objectif atteint, ils ont oublié les autres considérations, observe le conseiller. C’est une question de pouvoir : que veulent-ils d’autre ? » Excellent article qui résume bien la situation, même si un peu optimiste à mon sens en sous-estimant les groupes armés qui vont être difficiles à intégrer, en particulier les proxys turcs. Mais il montre bien qu'il y a peu (pas) d'alternative à Charaa, qui bénéficie de son aura de chef de guerre vainqueur pour tenir les combattants du HTC. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
fraisedesbois Posté(e) mercredi à 15:01 Share Posté(e) mercredi à 15:01 (modifié) #Omar Omsen Les forces de sécurité syriennes mènent une opération contre le camp de Fırqatu'l Ghuraba, composé de combattants français, à Idlib. Le groupe, dirigé par Omar Omsen, dispose d'un camp totalement indépendant, doté de son propre tribunal et de sa propre prison. Certains réseaux sociaux affirment que cette opération est menée suite à des plaintes selon lesquelles Omar Omsen aurait commis des actes de torture, incarcéré, subi des baisses de salaire [<- ça c'est affreux; dsl pour la trad auto] et subi des châtiments injustes. En réponse, on prétend que la Syrie cherche à dissoudre les groupes étrangers (muhajirs) qui ne coopèrent pas avec l’État. Modifié mercredi à 15:03 par fraisedesbois 1 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Polybe Posté(e) mercredi à 18:40 Share Posté(e) mercredi à 18:40 Il y a 3 heures, fraisedesbois a dit : #Omar Omsen Les forces de sécurité syriennes mènent une opération contre le camp de Fırqatu'l Ghuraba, composé de combattants français, à Idlib. Le groupe, dirigé par Omar Omsen, dispose d'un camp totalement indépendant, doté de son propre tribunal et de sa propre prison. Certains réseaux sociaux affirment que cette opération est menée suite à des plaintes selon lesquelles Omar Omsen aurait commis des actes de torture, incarcéré, subi des baisses de salaire [<- ça c'est affreux; dsl pour la trad auto] et subi des châtiments injustes. En réponse, on prétend que la Syrie cherche à dissoudre les groupes étrangers (muhajirs) qui ne coopèrent pas avec l’État. Pour compléter : https://fr.wikipedia.org/wiki/Omar_Omsen "Omar Diaby, né à Dakar (Sénégal) vers 1976, dit également Omar Omsen (contraction d'Omar et Sénégal[1]), est un jihadiste français d'origine sénégalaise proche d'Al-Qaïda. Il est d'abord actif à Nice où il recrute de nombreux candidats au djihad, avant de se rendre en Syrie où il fonde une communauté de combattants français." C'est un des "grands" recruteurs français, un de ceux qui posaient vraiment souci sans équivoque. "Il rejoint la Syrie en 2013 pour prendre la tête d'un groupe constitué principalement de jeunes Niçois affilié au Front al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda. Son groupe comptera jusqu'à 150 combattants[3], dont son frère Moussa[9]. À partir de fin 2013[10], son groupe souffre de tensions quand il rejette l’État islamique pour rester fidèle au groupe de djihadistes du Front al-Nosra par révérence pour Al-Qaïda[1]." 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gustave Posté(e) mercredi à 20:46 Share Posté(e) mercredi à 20:46 Affaire qui est assez significative: d'une part parce qu'elle pourrait bien s'inscrire dans une volonté du nouveau pouvoir de neutraliser les combattants étrangers, possiblement à la demande de leurs pays d'origine, d'autre part parce que ces combattants étrangers semblent se mobiliser contre le pouvoir. A suivre de près donc... Par ailleurs une opération de contre terrorisme US visant un responsable de Daesh la semaine dernière aurait conduit à blesser mortellement sa cible, qui se serait avéré être un agent du pouvoir syrien infliltré dans l'organisation. Cela révèle les limites pratiques de la coopération CT entre Damas et les occidentaux. 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Polybe Posté(e) jeudi à 18:40 Share Posté(e) jeudi à 18:40 Il y a 21 heures, gustave a dit : Affaire qui est assez significative: d'une part parce qu'elle pourrait bien s'inscrire dans une volonté du nouveau pouvoir de neutraliser les combattants étrangers, possiblement à la demande de leurs pays d'origine, d'autre part parce que ces combattants étrangers semblent se mobiliser contre le pouvoir. A suivre de près donc... Par ailleurs une opération de contre terrorisme US visant un responsable de Daesh la semaine dernière aurait conduit à blesser mortellement sa cible, qui se serait avéré être un agent du pouvoir syrien infliltré dans l'organisation. Cela révèle les limites pratiques de la coopération CT entre Damas et les occidentaux. Pour ta première phrase, c'est exactement ce que j'avais en tête, et c'est pour ça que je me suis permis de souligner la particularité du profil. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
olivier lsb Posté(e) il y a 8 heures Share Posté(e) il y a 8 heures Le 22/10/2025 à 22:46, gustave a dit : Affaire qui est assez significative: d'une part parce qu'elle pourrait bien s'inscrire dans une volonté du nouveau pouvoir de neutraliser les combattants étrangers, possiblement à la demande de leurs pays d'origine, d'autre part parce que ces combattants étrangers semblent se mobiliser contre le pouvoir. A suivre de près donc... Oui, et l'affaire se termine en demi teinte: armes lourdes rendues et camp ouvert aux nouvelles autorités, mais le bonhomme n'a pas été appréhendé et demeure libre. N'empêche, qui aurait parié sur une telle issue, il y a encore 10 mois à peine ? Beaucoup refusaient de voir autre chose en Al Charaa qu'un jihadiste faisant sa taqiya. Aujourd'hui, son pouvoir tente de mettre au pas les derniers vrais salafous-furieux, qui se trouvent être.... des français. Certaines vérités peuvent être blessantes. https://www.lemonde.fr/international/article/2025/10/25/en-syrie-le-pouvoir-aux-prises-avec-les-djihadistes-etrangers_6649608_3210.html Citation En Syrie, le pouvoir aux prises avec les djihadistes étrangers Les affrontements entre les autorités syriennes et les djihadistes français retranchés dans le camp de Harem témoignent des difficultés du nouveau régime à intégrer ces groupes étrangers dans les nouvelles institutions sécuritaires du pays et au sein de la société. Par Madjid Zerrouky (Damas, (Syrie), envoyé spécial) Desforces de sécurité syriennes à Idlib, en Syrie, le 16 juillet 2025. OMAR ALBAW / MIDDLE EAST IMAGES VIA AFP Des Français assiégés par les nouvelles forces de sécurité syriennes, retranchés avec femmes et enfants dans un camp adossé à la frontière turque ; des échanges de tirs ; des heures de négociations et un cessez-le-feu en trompe-l’œil. Un bain de sang aura été évité de peu quand, au terme de trente-six heures de crise, les autorités de Damas et des djihadistes français dirigés par Omar Omsen (Diaby de son vrai nom), un prédicateur niçois de 50 ans, sont parvenus à un accord, jeudi 23 octobre, pour mettre fin à leurs combats près de la localité de Harem, où il avait établi sa base, selon les chefs de la sécurité de la province d’Idlib, dans le nord-ouest du pays. La police paramilitaire avait encerclé le camp des djihadistes français dans la nuit du 21 au 22 octobre avec l’intention d’arrêter Omar Omsen, officiellement accusé d’avoir enlevé et de détenir une fillette, elle-même de nationalité française, à la suite d’une plainte déposée par sa mère auprès d’une cour islamique de la région. C’est la première fois, depuis leur arrivée au pouvoir en décembre 2024, que les nouveaux maîtres du pays, menés par l’ancien djihadiste Ahmed Al-Charaa, assumaient publiquement une confrontation armée avec des combattants étrangers et, au passage, d’anciens compagnons d’armes. Dans un communiqué, le commandant des forces de la sécurité intérieure de la province d’Idlib, le général Ghassan Bakir, a précisé que les autorités avaient demandé à Omar Omsen de se livrer, mais que ce dernier avait refusé et s’était « retranché ». Puis il l’a accusé de tirer sur les forces gouvernementales et d’« utiliser les civils comme boucliers humains ». Un des principaux recruteurs d’étrangers en Syrie Invoquant une « trahison », le groupe dirigé par Omar Omsen assure que les services de sécurité syriens ont coordonné leur raid avec les renseignements français afin de livrer, à terme, son chef à Paris. Les autorités françaises, qui se sont abstenues de commenter ces incidents, n’en ont pas moins toujours gardé un regard attentif sur les activités du djihadiste et des quelque 70 combattants français qui continuent à graviter autour de lui. Lesquels comptent parmi les derniers survivants des plus de 1 500 volontaires venus depuis l’Hexagone guerroyer, puis mourir sur les champs de bataille de la guerre civile syrienne, à partir de 2012, enrôlés en majorité dans les rangs de l’organisation Etat islamique (EI). Les « Français d’Idlib » et leur chef avaient, eux, fait le choix de prêter allégeance aux frères ennemis de l’EI : le Front Al-Nosra, branche syrienne d’Al-Qaida, qui deviendra Hayat Tahrir Al-Cham (HTC), le groupe d’Al-Charaa, aujourd’hui au pouvoir à Damas. Originaire de la région de Nice, dans laquelle il était arrivé à l’âge de 5 ans, le Franco-Sénégalais a longtemps été considéré comme un des principaux recruteurs d’étrangers en Syrie, pays vers lequel il a organisé plusieurs dizaines de départs de Français grâce à des campagnes de recrutement très actives sur les réseaux sociaux. Il avait lui-même quitté la France pour rejoindre les lignes de front et les combattants djihadistes qui ont afflué pour combattre l’ancien régime de Bachar Al-Assad, à l’été 2013, et avait fondé dans le nord-ouest du pays la « brigade des étrangers » (« Firqat al-Ghouraba »). Brouillé depuis avec HTC, dont il refusait la tutelle, puis tombé en disgrâce, il ne sortait plus depuis trois ans du petit camp de Harem de crainte d’être arrêté. « Depuis le premier jour de l’après-Bachar Al-Assad, la place des “Muhajiroun” [“émigrants”, les djihadistes étrangers dans la terminologie islamiste] dans la nouvelle Syrie est une question sensible mais transparente », explique une source sécuritaire, qui assure que le nouveau pouvoir a, dès le départ, fixé des règles en affirmant qu’il ne permettrait pas que le territoire syrien serve de sanctuaire à des combattants tentés de mener des attaques contre des pays tiers, voisins ou lointains, et qu’il entendait s’assurer un monopole du port et de la possession des armes dans le pays. « Cela passe par l’intégration des combattants qui le souhaitent dans les nouvelles institutions sécuritaires et armées de l’Etat et à leur réinsertion dans la société en règle générale », ajoute la source. Processus d’intégration Sous la pression américaine dès les lendemains de la chute du régime d’Al-Assad, en décembre 2024, la nouvelle administration a engagé un processus d’intégration de ces étrangers dans des brigades nouvellement créées au sein de l’armée. Washington estimait qu’il était préférable de garder ces combattants au sein d’un projet étatique plutôt que de les en exclure, au risque de les voir se disperser dans la nature. Les Américains posaient néanmoins comme condition que ces djihadistes ne soient pas installés à des postes de haut niveau dans la structure gouvernementale. Pragmatique et désireux de changer radicalement son image auprès de l’Occident, le président par intérim et ancien djihadiste Ahmed Al-Charaa avait lui-même rompu avec la nébuleuse Al-Qaida, dès 2016, et renoncé au djihad global. Signe, pourtant, d’un certain embarras au sein du pouvoir face aux tentatives de contrôle des groupes djihadistes toujours constitués, les autorités syriennes s’en tiennent officiellement à la thèse d’un fait divers qui a mal tourné dans l’affaire d’Omar Omsen et du camp de Harem. Le conseiller médias du président par intérim syrien a ainsi affirmé, sur le réseau social X, que les affrontements étaient survenus « parce que ces individus ont refusé de se soumettre à la loi ». « La question n’a rien à voir avec leur statut de combattants étrangers ». « Un Syrien qui agirait de la même manière serait traité de la même façon », a-t-il insisté : « La Syrie d’aujourd’hui est un Etat de droit, et chacun doit respecter les lois et règlements en vigueur. » Refus de se soumettre totalement « Omar Omsen et ses troupes s’obstinaient à refuser tout dialogue avec l’Etat », explique un éditorialiste proche du pouvoir à Damas, où l’on accuse les djihadistes français d’avoir créé un petit réduit qui obéissait à ses propres règles, allant jusqu’à dénier aux autorités un droit de regard sur les armes qu’ils détiennent. « Ils viennent quand même d’ouvrir le feu sur nos forces… », ajoute la source sécuritaire, qui rappelle le passif du Français avec HTC, dont il défiait l’autorité dans la région d’Idlib avant même que le groupe islamiste syrien prenne le pouvoir. Le Niçois a ainsi passé plus d’un an et demi en détention, entre août 2020 et février 2022, avant d’être libéré contre la promesse de s’abstenir de toute activité publique en dehors du cadre imposé par HTC, qui ne contrôlait alors que l’enclave de la région d’Idlib, l’une des dernières à échapper à cette époque à l’ancien régime. Trois ans plus tard, ses récentes déclarations auprès de médias occidentaux, dont le journal Libération en septembre, semblent avoir eu raison de la patience du nouveau pouvoir, qui, désireux d’entretenir les bonnes grâces des puissances occidentales, s’évertue à imposer silence et discrétion aux étrangers qui ont combattu à ses côtés. Soucieux cependant de les ménager publiquement, Ahmed Al-Charaa a pris le soin, à plusieurs reprises, d’exprimer sa reconnaissance à l’égard de ces étrangers « qui ont combattu au côté du peuple syrien », en affirmant que ces derniers méritaient « le respect ». A condition de rentrer dans le rang. HTC n’a pas hésité, ces dernières années, à disperser violemment des groupuscules djihadistes, souvent originaires du Caucase, qui avaient refusé de passer sous sa coupe. La présence, jeudi 23 octobre, de quelques combattants ouzbeks venus prêter main-forte aux Français à Harem montre que certains refusent de se soumettre totalement. S’il a échappé pour l’instant à une nouvelle arrestation, Omar Omsen se voit tout de même contraint de remettre les dernières armes lourdes qu’il détenait, d’accepter une enquête judiciaire et d’ouvrir son camp aux forces de sécurité, offrant aux autorités une victoire en demi-teinte. Le « réduit français » de Harem, lui, a vécu. 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Akhilleus Posté(e) il y a 6 heures Share Posté(e) il y a 6 heures Il y a 2 heures, olivier lsb a dit : Oui, et l'affaire se termine en demi teinte: armes lourdes rendues et camp ouvert aux nouvelles autorités, mais le bonhomme n'a pas été appréhendé et demeure libre. N'empêche, qui aurait parié sur une telle issue, il y a encore 10 mois à peine ? Beaucoup refusaient de voir autre chose en Al Charaa qu'un jihadiste faisant sa taqiya. Aujourd'hui, son pouvoir tente de mettre au pas les derniers vrais salafous-furieux, qui se trouvent être.... des français. Certaines vérités peuvent être blessantes. https://www.lemonde.fr/international/article/2025/10/25/en-syrie-le-pouvoir-aux-prises-avec-les-djihadistes-etrangers_6649608_3210.html C'est beau de chercher à toujours avoir raison même quand on a tort Al Charaa fait exactement ce que les bosniaques ont fait en leur temps avec les volontaires étrangers : remerciement et "intégration" Sauf que ca va finir comme en Bosnie : des camps d'entrainement terroristes, des fondamentalistes qui s'exportent et des "intégrés" qui radicalisent la société (en fait ca a déjà commencé pour qui creuse un peu le sujet c'est à dire pas toi) Et sinon Al Charaa est toujours un jihadiste ne t'en déplaise même si il se pare d'une nouvelle approche https://jcpa.org/syrias-al-sharaa-and-the-most-dangerous-mutation-of-political-islamism/ Enfin, écrire ce que tu écris alors que sur la même page du forum tu as la démonstration de ce que font des éléments de l'appareil d'état (sous la direction donc de ton chouchou) aux Druzes et Alaouites (et à bas bruit aux chrétiens et aux kurdes) est comment dire ...... abject https://www.dw.com/en/syrian-groups-again-threatened-by-sectarian-violence/a-72414618 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gustave Posté(e) il y a 6 heures Share Posté(e) il y a 6 heures Il y a 2 heures, olivier lsb a dit : Oui, et l'affaire se termine en demi teinte: armes lourdes rendues et camp ouvert aux nouvelles autorités, mais le bonhomme n'a pas été appréhendé et demeure libre. N'empêche, qui aurait parié sur une telle issue, il y a encore 10 mois à peine ? Beaucoup refusaient de voir autre chose en Al Charaa qu'un jihadiste faisant sa taqiya. Aujourd'hui, son pouvoir tente de mettre au pas les derniers vrais salafous-furieux, qui se trouvent être.... des français. Certaines vérités peuvent être blessantes. https://www.lemonde.fr/international/article/2025/10/25/en-syrie-le-pouvoir-aux-prises-avec-les-djihadistes-etrangers_6649608_3210.html Les Français (et francophones) d'Omar sont loin d'être les derniers vrais radicaux, ni les plus dangereux, au contraire. Je pense que c'est même ce critère, en plus du contentieux juridique existant, qui a incité Damas à s'attaquer à ce groupe. D'ailleurs la situation est devenue sérieuse pour Damas quand d'autres groupes autrement plus dangereux se sont manifestés en faveur d'Omar Omsen. Bref le sujet des combattants étrangers demeure entier, et une véritable épée de Damocles pour Charaa, entre pression des gouvernements étrangers, dissensions internes et rapports de force militaire. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ciders Posté(e) il y a 5 heures Share Posté(e) il y a 5 heures il y a une heure, Akhilleus a dit : C'est beau de chercher à toujours avoir raison même quand on a tort Al Charaa fait exactement ce que les bosniaques ont fait en leur temps avec les volontaires étrangers : remerciement et "intégration" Sauf que ca va finir comme en Bosnie : des camps d'entrainement terroristes, des fondamentalistes qui s'exportent et des "intégrés" qui radicalisent la société (en fait ca a déjà commencé pour qui creuse un peu le sujet c'est à dire pas toi) Et sinon Al Charaa est toujours un jihadiste ne t'en déplaise même si il se pare d'une nouvelle approche https://jcpa.org/syrias-al-sharaa-and-the-most-dangerous-mutation-of-political-islamism/ Enfin, écrire ce que tu écris alors que sur la même page du forum tu as la démonstration de ce que font des éléments de l'appareil d'état (sous la direction donc de ton chouchou) aux Druzes et Alaouites (et à bas bruit aux chrétiens et aux kurdes) est comment dire ...... abject https://www.dw.com/en/syrian-groups-again-threatened-by-sectarian-violence/a-72414618 Chouchou, rien que ça. Tu n'as qu'à l'accuser d'être un soutien du terrorisme international. Sinon, beaucoup de "je sais tout" mais aucune source. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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