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Opérations au Mali


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il y a 3 minutes, Arland a dit :

aaah l'Afrique et ses traditions ... 

Oui mais toi vile occidental, tu es dans le jugement. Les démocraties ont échoué, ils essaient autre chose. Enfin il parait...

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Il y a 3 heures, Polybe a dit :

Après...pas sur. Parce que je vois mal les djihadistes maliens reprendre la capitale face à un ennemi mécanisé russe. On est pas du tout dans les mêmes ordres de grandeur en quantité de troupes ni en qualités.

C'est pas le même argument que les spécialistes sur les chaînes d'information sortaient doctement 2 jours avant que ce bon Bachar ne prenne VTC pour Moscou ?:rolleyes:

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il y a 12 minutes, castle68 a dit :

C'est pas le même argument que les spécialistes sur les chaînes d'information sortaient doctement 2 jours avant que ce bon Bachar ne prenne VTC pour Moscou ?:rolleyes:

Non.

Déjà moi j'ai rien dit sur la Syrie, et je ne suis pas un specialiste de chaine d'information.


Le fait est que les coups de mains sont réussis et vont loin dans le dispo'. Pas l'impression que c'était le cas en Syrie. Là-bas on parlait d'un gros front, avec une armée, une base populaire etc. Et un tout autre niveau tactique, des moyens complètements différents.

Là on parle de groupes terros qui se font nitrater dès qu'ils sont surpris sur une position, sans moyens lourds.

 

Qu'ils puissent sanctuariser l'Azawad et attritionner la 3D de la junte, ok.

Par contre que les russes ne puissent pas tenir la capitale, ça me surprendrait plus. Un signe serait d'ailleurs que les russes lâchent le régime.

 

Je ne dis pas que c'est impossible.

Je dis que c'est un peu tôt.

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15 minutes ago, castle68 said:

C'est pas le même argument que les spécialistes sur les chaînes d'information sortaient doctement 2 jours avant que ce bon Bachar ne prenne VTC pour Moscou ?:rolleyes:

La différence avec la Syrie, c'est que le JNIM n'a peut-être pas réussi à suffisamment coaliser pour agir radicalement.
Sinon, tout-à-fait d'accord, on surestime l'acceptation par les militaires réguliers d'aller se faire trouer le cuir pour le bien être du tyran local.

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il y a 3 minutes, Myrtil a dit :

La différence avec la Syrie, c'est que le JNIM n'a peut-être pas réussi à suffisamment coaliser pour agir radicalement.
Sinon, tout-à-fait d'accord, on surestime l'acceptation par les militaires réguliers d'aller se faire trouer le cuir pour le bien être du tyran local.

Oh non. Oh que non, personne ici à mon avis n'est assez naïf pour ne pas imaginer l'armée malienne déserter massivement. ^^ On se souvient...

Non c'est pour ça que j'insiste sur la variable russe + capitale. Que les russes lâchent, et là oui tout tombe à mon avis.

 

Ah non pardon, les copains de l'AES arriveront au secours... :rolleyes:

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En Syrie les intérêts de Moscou étaient sans commune mesure (stratégique avec la base naval et aérienne) avec ceux à Bamako où il s'agissait juste de virer les français depuis leur présence de Serval.

Les richesses du sous sol étant juste une rétribution voire un bonus.

Or rien n'a été fait pour maintenir "l'ami fraternel " Bachar alors des pantins en uniforme bariolé qui se prennent pour des chefs de guerre...

Sauf permettre a Bachar de rejoindre un appartement à Moscou, contre rétribution quand même (faut pas déconner non plus).

Mais l'Histoire avance si rapidement de nos jours, nous verrons bien.

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il y a une heure, castle68 a dit :

En Syrie les intérêts de Moscou étaient sans commune mesure (stratégique avec la base naval et aérienne) avec ceux à Bamako où il s'agissait juste de virer les français depuis leur présence de Serval.

Les richesses du sous sol étant juste une rétribution voire un bonus.

Or rien n'a été fait pour maintenir "l'ami fraternel " Bachar alors des pantins en uniforme bariolé qui se prennent pour des chefs de guerre...

Sauf permettre a Bachar de rejoindre un appartement à Moscou, contre rétribution quand même (faut pas déconner non plus).

Mais l'Histoire avance si rapidement de nos jours, nous verrons bien.

Les russes n'ont pas viré les français. Ils ont juste soufflé dans le sens du vent. In fine ce sont bien les maliens qui nous ont viré.

Les mines c'est bien plus qu'un retour. C'est tout simplement les richesses qui financent la guerre, l'apport en devises étrangères etc.

 

Je pense que les russes sont surtout pas très bon en expéditionnaire, faute de moyen ad-hoc. Cela plus une culture "choc & terreur" qui ne marche pas du tout : les djihadistes feront toujours plus sur ce plan là (je veux dire concurrencer BH sur ça, bonne chance...). Ils sont opportunistes. En Syrie ils ont réussi aussi grâce à des proxies comme le Hezb'... Là y aura pas d'équivalent !

 

Maintenant, encore une fois, tant qu'ils ne seront pas dégouté/éreinté.

En RCA leur momentum marque le pas, ça ne les empêche pas de tenir ferme ce qui compte : les mines.

Idem, tant qu'ils tiendront la capitale...

J'ajoute que la perte de la Syrie et une Libye où ils sont pas si solides donne une place à part au Mali.

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  • 2 weeks later...
Il y a 13 heures, christophe 38 a dit :

C'est tellement tragique immonde et insensé que ça tourne à la comédie-horrifique...

C'est pour nous remplacer par ÇA que les cliques locales se sont permises de nous mettre dehors avant de nous accuser de "soutenir le terrorisme"?

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il y a une heure, Patrick a dit :

C'est tellement tragique immonde et insensé que ça tourne à la comédie-horrifique...

C'est pour nous remplacer par ÇA que les cliques locales se sont permises de nous mettre dehors avant de nous accuser de "soutenir le terrorisme"?

"Elles se sont permises"? C'est vrai ça comment ils osent décider qui à le droit d'être chez eux!  Laisse les régler leur problème avec les russes ils se passent très bien de ton avis.

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Il y a 4 heures, christophe 38 a dit :

quant à se passer de notre avis, je suis d'accord avec toi. J'irai meme plus loin que cela : des visas au compte gouttes pour les gens de ces pays là... Ils ne nous aiment pas, nous virent... donc, pas besoin de venir chez le colon... qu'ils se débrouillent : assumer leurs choix

Je suppose que tu parles de la clique, pas de la population qui elle subit le junte et qui serait doublement puni de ne pas pouvoir venir si il y avait opportunité ?

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Il y a 5 heures, christophe 38 a dit :

oui, les autorités du pays ont menti, ont accusé la France d'avoir fait des massacres.... alors que c'etait les corps des gens tués par Wagner...

mentis pour appuyer leur transition vers un allié pourri..

 

quant à se passer de notre avis, je suis d'accord avec toi. J'irai meme plus loin que cela : des visas au compte gouttes pour les gens de ces pays là... Ils ne nous aiment pas, nous virent... donc, pas besoin de venir chez le colon... qu'ils se débrouillent : assumer leurs choix

Je ne suis pas entrain de proposer une politique vis à vis du Mali. Je fais remarquer une forme de penser/façon de parler disons très particulière.

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il y a une heure, nemo a dit :

Je ne suis pas entrain de proposer une politique vis à vis du Mali. Je fais remarquer une forme de penser/façon de parler disons très particulière.

moi non plus, je ne propose pas une forme de politique... je ne suis rien qu'un citoyen....

 

néanmoins, autant je pense que je pourrai aider les (peuples) amis, autant, ceux qui ont choisi de se séparer, en mentant, en plus, je ne serai pas faché de m'en détourner...

lequel des deux a plus besoin de l'autre ??? et, si ce détournement touche la sphere politique d'en face et leurs familles, j'en serai tres, tres content

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il y a une heure, christophe 38 a dit :

moi non plus, je ne propose pas une forme de politique... je ne suis rien qu'un citoyen....

 

néanmoins, autant je pense que je pourrai aider les (peuples) amis, autant, ceux qui ont choisi de se séparer, en mentant, en plus, je ne serai pas faché de m'en détourner...

lequel des deux a plus besoin de l'autre ??? et, si ce détournement touche la sphere politique d'en face et leurs familles, j'en serai tres, tres content

Mentir en politique est une chose de chaque instant. Il y a de toutes façon une redéfinition complète de notre politique vis à vis de l'Afrique qui devrait avoir lieu ne serait-ce que parce que les deux dernières décennies ont été catastrophique. Que nos ennemis y ont eu une part importante est une évidence, c'est leur rôle. La question est plutôt qu'est ce qui a déconné dans notre bord et là je vois personne pour dire "on devrait peut être changer ci ou ça". On est toujours en mode "on a tout fait bien, c'est les autres qui sont méchants, ingrat et qui osent"  :bloblaugh: . 

Une fois qu'on aura un partenariat intéressant à proposer on trouvera des partenaires, dans les faits on a beaucoup à offrir. Si on trouve pas de partenaires c'est que nos propositions fonctionnent pas. Vu qu'on peut plus s'imposer par la force il faut pas s'étonner qu'on se fasse vider.

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Il y a 6 heures, nemo a dit :

Une fois qu'on aura un partenariat intéressant à proposer on trouvera des partenaires, dans les faits on a beaucoup à offrir. Si on trouve pas de partenaires c'est que nos propositions fonctionnent pas. Vu qu'on peut plus s'imposer par la force il faut pas s'étonner qu'on se fasse vider.

Nous proposons des partenariats intéressants dans certains domaines, notamment sécuritaire pour ce que j'en connais, ce sont les Africains eux-mêmes qui le disent en privé, mais la vague anti française est telle qu'il n'est pas supportable de le dire publiquement. Cela reviendra peut-être...

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Le 26/06/2025 à 00:08, Patrick a dit :

C'est tellement tragique immonde et insensé que ça tourne à la comédie-horrifique...

C'est pour nous remplacer par ÇA que les cliques locales se sont permises de nous mettre dehors avant de nous accuser de "soutenir le terrorisme"?

Ben "ça", ça les favorise...eux, une élite limitée qui veut solutionner tout avec ses hochets militaires.

Le 26/06/2025 à 01:15, nemo a dit :

"Elles se sont permises"? C'est vrai ça comment ils osent décider qui à le droit d'être chez eux!  Laisse les régler leur problème avec les russes ils se passent très bien de ton avis.

Tu veux dire comment une minorité sans mandat a imposé quelque chose à tout un peuple ? Oui effectivement, si on est pour les fascismes, c'est entendable...

Le 26/06/2025 à 13:50, christophe 38 a dit :

moi non plus, je ne propose pas une forme de politique... je ne suis rien qu'un citoyen....

 

néanmoins, autant je pense que je pourrai aider les (peuples) amis, autant, ceux qui ont choisi de se séparer, en mentant, en plus, je ne serai pas faché de m'en détourner...

lequel des deux a plus besoin de l'autre ??? et, si ce détournement touche la sphere politique d'en face et leurs familles, j'en serai tres, tres content

Ils ont développé un narratif où, sans leurs matières premières, notre économie s'écroule. Donc ils prétendent que c'est nous qui avons besoin d'eux.

Comme on peut le voir, depuis la fin de notre présence, tout va vraiment plus mal... :rolleyes:

Le 26/06/2025 à 15:20, nemo a dit :

Mentir en politique est une chose de chaque instant. Il y a de toutes façon une redéfinition complète de notre politique vis à vis de l'Afrique qui devrait avoir lieu ne serait-ce que parce que les deux dernières décennies ont été catastrophique. Que nos ennemis y ont eu une part importante est une évidence, c'est leur rôle. La question est plutôt qu'est ce qui a déconné dans notre bord et là je vois personne pour dire "on devrait peut être changer ci ou ça". On est toujours en mode "on a tout fait bien, c'est les autres qui sont méchants, ingrat et qui osent"  :bloblaugh: . 

Une fois qu'on aura un partenariat intéressant à proposer on trouvera des partenaires, dans les faits on a beaucoup à offrir. Si on trouve pas de partenaires c'est que nos propositions fonctionnent pas. Vu qu'on peut plus s'imposer par la force il faut pas s'étonner qu'on se fasse vider.

Le truc, c'est que la solution, soit celle consistant à soit la méthode forte, soit à passer par les communautés bah...c'est ce qu'on a fait pendant la colonisation ! Donc effectivement, on a un léger blocage mental.

Le 26/06/2025 à 21:54, gustave a dit :

Nous proposons des partenariats intéressants dans certains domaines, notamment sécuritaire pour ce que j'en connais, ce sont les Africains eux-mêmes qui le disent en privé, mais la vague anti française est telle qu'il n'est pas supportable de le dire publiquement. Cela reviendra peut-être...

Clairement on prend le retour de manivelle de la colonisation + la néocolonisation (qui elle se poursuit avec d'autres acteurs).

Mais on reste loué, en off, sur pas mal de segment. 

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Le 29/06/2025 à 08:57, Polybe a dit :

Ils ont développé un narratif où, sans leurs matières premières, notre économie s'écroule. Donc ils prétendent que c'est nous qui avons besoin d'eux.

Comme on peut le voir, depuis la fin de notre présence, tout va vraiment plus mal... :rolleyes:

Parce que plus personne n'ose leur tenir le discours de De Gaulle du 10 novembre 1959 :

Le 21/08/2023 à 11:44, Wallaby a dit :

https://fresques.ina.fr/de-gaulle/fiche-media/Gaulle00044/conference-de-presse-du-10-novembre-1959.html

Charles de Gaulle, Conférence de presse du 10 novembre 1959

A l'opposé, il y a d'autres gens qui pensent : "Non seulement nous ne devons pas empêcher la séparation quand elle se présente mais au contraire, nous devons nous en féliciter. Ces territoires nous coûtent beaucoup plus cher qu'ils ne nous rapportent. S'ils veulent nous quitter, qu'ils le fassent. Nos ressources, nos capacités trouveront à s'employer chez nous d'une manière beaucoup plus utile que chez eux". Ceux-là, je ne crois pas qu'ils soient d'accord avec l'idée que la France se fait d'elle-même ni avec l'idée que le monde se fait de la France. Nous avons toujours eu - ça nous est organique - une mission humaine. Et nous l'avons encore. Et il faut que notre politique soit conforme à notre génie. Il est très vrai que dans le cas où certains ne voudraient pas de notre aide, nous n'aurions aucune espèce d'avantage à vouloir la leur imposer. Dans ce cas-là, c'est nous qui profiterions surtout de la sécession. Mais vis-à-vis des peuples qui souhaitent son concours, auxquels elle est attachée, et qui, peut-être, un jour, lui rendront ce qu'elle leur aura prêté, vis-à-vis de ceux-là, la France est résolue à leur fournir l'aide qu'ils souhaiteront, dans la mesure où elle le pourra.

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https://responsiblestatecraft.org/the-sahel/ (1er juillet 2025)

Au Mali, le général Assimi Goïta, qui a pris le pouvoir lors d'un coup d'État en 2020, prévoit maintenant de rester au pouvoir au moins jusqu'à la fin de cette décennie, tout comme ses homologues du Burkina Faso et du Niger voisins. Alors que les juntes au pouvoir depuis longtemps consolident le pouvoir dans les capitales nationales, une grande partie du territoire sahélien échappe au contrôle des gouvernements.

Les récentes attaques contre les forces de sécurité gouvernementales à Djibo (Burkina Faso), Tombouctou (Mali) et Eknewane (Niger) ont toutes souligné l'ampleur de l'insécurité. Les gouvernements sahéliens sont confrontés à la menace puissante des forces djihadistes de deux organisations, le Jama'at Nusrat al-Islam wa-l-Muslimin (le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, JNIM, qui fait partie d'Al-Qaïda) et la province sahélienne de l'État islamique (ISSP). Les gouvernements sahéliens sont également confrontés à des rebelles conventionnels et interagissent, parfois en coopération et parfois en tension, avec divers groupes d'autodéfense et groupes armés communautaires.

La France, l'Union européenne et les États-Unis ont poursuivi une matrice politique étroitement axée sur la sécurité qui n'a pas réussi à inverser l'escalade de la violence dans les années 2010 et qui s'est effondrée au contact des coups d'État du début des années 2020. La Russie, nouveau partenaire de choix des régimes centraux du Sahel, a fourni une dose de violence encore plus brutale, mais qui n'a produit aucun gain concret pour les gouvernements nationaux, si ce n'est la victoire triomphale mais finalement isolée des autorités maliennes à Kidal, un bastion rebelle du nord du pays. Les djihadistes, qui se réjouissent d'avoir un adversaire étranger, ont remplacé les Français par les Russes dans une grande partie de leur propagande et de leur ciblage.

[Et cela vaut l'aide de l'Ukraine aux rebelles Touareg : https://www.rfi.fr/fr/afrique/20240807-mali-quelle-est-l-implication-de-l-ukraine-au-sahel-après-la-bataille-de-tinzaouatène Le journal Le Monde affirme que les rebelles maliens ont été formés au maniement de petits drones artisanaux en Ukraine et sur le sol malien à Tombouctou. À RFI, le CSP ne confirme pas, mais ne dément pas non plus.]

Tout en luttant sur le champ de bataille, les juntes ont vidé la politique de leur pays de sa substance, bouleversant des décennies d'expériences démocratiques fragiles mais significatives. Les partis politiques ont été interdits, les journalistes arrêtés, les critiques conscrits et les associations dissoutes. Quelques niches de résistance subsistent, en particulier les syndicats, mais ceux-ci ont largement contesté les juntes secteur par secteur sur des questions liées aux salaires et aux conditions de travail ; contrairement à ce qui s'est passé en 1991 au Mali ou en 2014 au Burkina Faso, des révolutions plus larges impliquant des coalitions multisectorielles n'ont pas été coalisées. En fait, bien qu'il soit difficile de le mesurer en raison de l'absence de sondages réguliers et fiables et de la quasi-absence de journalisme d'investigation, les juntes semblent jouir d'une grande popularité. Les militaires ont fait des promesses stimulantes concernant le rétablissement de la sécurité, la défense de la souveraineté nationale, la revitalisation des économies et l'apport de dignité à la population. Même si ces promesses ne sont pas tenues, le message est clairement enthousiasmant pour un large public national.

Les gouvernements occidentaux sont toujours à la dérive en ce qui concerne la politique du Sahel. En Europe, les attentes concernant l'influence que les gouvernements peuvent exercer sur le Sahel, bilatéralement et collectivement, ont été tempérées par les reproches que les juntes sahéliennes ont formulés au cours des cinq dernières années. Les ambitions de reconstruire une influence persistent, et les suggestions les plus réfléchies impliquent de poursuivre « une voie pragmatique qui réconcilie les intérêts et les priorités diplomatiques [de l'Europe] avec les réalités politiques sur le terrain ». Pourtant, il y a peu d'idées véritablement nouvelles dans le mélange en Europe, car les préoccupations concernant le contrôle de l'immigration et l'insécurité ramènent les décideurs politiques et les analystes à un menu familier d'assistance à la sécurité et de partenariats pour le développement.

Aux États-Unis, les préoccupations intermittentes concernant le Sahel sous l'administration Biden ont cédé la place à une relative indifférence sous l'administration Trump. Entre-temps, tant sous Biden que sous Trump, le potentiel de débordement (et, dans une certaine mesure, la réalité) du Sahel vers l'Afrique de l'Ouest côtière a suscité davantage d'inquiétudes que le Sahel lui-même. Fait révélateur, le Commandement américain pour l'Afrique a organisé l'édition d'avril/mai 2025 de son exercice d'entraînement annuel Flintlock en Côte d'Ivoire, et des rapports périodiques suggèrent que l'AFRICOM étudie la possibilité d'y baser des drones (après que le gouvernement du Niger a expulsé le personnel américain en 2024). L'AFRICOM pourrait toutefois être supprimée dans le cadre des restructurations en cours de l'administration Trump.

Dans une certaine mesure, la politique occidentale à l'égard du Sahel reproduit par inadvertance certaines idées de la politique somalienne qui ont été abandonnées depuis longtemps. Dans une série d'analyses rafraîchissantes datant de 2009-2010, Bronwyn Bruton préconisait ce qu'elle appelait un « désengagement constructif » de la Somalie, c'est-à-dire une pause dans les efforts permanents déployés par les États-Unis et l'Occident pour façonner le paysage politique et sécuritaire de ce pays en proie à des difficultés depuis longtemps. La plupart des suggestions de Mme Bruton étaient spécifiques à la Somalie et à l'insurrection islamiste des Shabaab à ce moment-là, mais certaines d'entre elles donnent un aperçu intéressant de ce que pourrait être une autre approche du Sahel.

Dans un rapport, Bruton écrit : « Les États-Unis et leurs partenaires peuvent encourager les éléments pragmatiques, nationalistes et opportunistes du Shabaab à rompre avec leurs partenaires radicaux en adoptant une position de neutralité à l'égard de tous les groupes politiques locaux et en signalant leur volonté de coexister avec toute autorité islamiste qui émergerait, tant qu'elle s'abstiendrait de commettre des actes d'agression régionale, rejetterait les ambitions djihadistes mondiales et tolérerait les activités des organisations humanitaires occidentales en Somalie ».

Cette approche semble encore radicale aujourd'hui, mais c'est effectivement ce qui s'est passé en Syrie depuis la fin de l'année 2024. Les États-Unis ne doivent en aucun cas se réjouir d'une victoire du JNIM, mais ils doivent envisager une série d'options au cas où un tel scénario se produirait.

Bruton a également recommandé, entre-temps, que « les nouvelles initiatives de développement [...] soient menées de manière décentralisée, en collaboration avec les autorités informelles et traditionnelles déjà en place sur le terrain, sans chercher à les formaliser ou à leur donner plus de pouvoir ».

Elle faisait ici largement référence aux gouvernements régionaux et aux gouvernements potentiels qui existaient (et existent toujours) dans une Somalie fracturée, un paysage très différent de la carte politique actuelle du Sahel. Mais le principe sous-jacent peut s'appliquer au Sahel : les États-Unis et l'Europe feraient mieux de poursuivre le développement pour le seul intérêt du développement dans le Sahel, plutôt que d'essayer de lier le développement à des projets chimériques visant à remodeler la société ou à diriger les gouvernements nationaux. L'ensemble des recommandations de Bruton pour la Somalie (qui n'ont pas été prises en compte) n'est pas un modèle pour le Sahel une quinzaine d'années plus tard, mais ses idées indiquent comment le menu des options pourrait être élargi au-delà de ce qui semble parfois être la recherche par les gouvernements occidentaux d'un retour à un statu quo ante modifié.

Le Sahel semble prêt à rester politiquement figé et profondément instable jusqu'en 2030, et si des perturbations surviennent dans cette trajectoire, les plus faciles à imaginer sont les pires, y compris de nouveaux coups d'État, la chute de grandes villes aux mains des djihadistes, et/ou des famines massives. Dans la mesure où les gouvernements occidentaux cherchent à se réengager, ils doivent prendre conscience que les années 2010 ne reviendront pas, que les juntes ont la mentalité du « faire ou mourir » et qu'une nouvelle réflexion s'impose.

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On 7/1/2025 at 6:24 PM, Wallaby said:

les juntes semblent jouir d'une grande popularité. Les militaires ont fait des promesses stimulantes concernant le rétablissement de la sécurité, la défense de la souveraineté nationale, la revitalisation des économies et l'apport de dignité à la population. Même si ces promesses ne sont pas tenues, le message est clairement enthousiasmant pour un large public national.

si c'etait vrai, pourquoi ne pas avoir d'elections comme promis?

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https://www.rfi.fr/fr/afrique/20250702-mali-précisions-et-interrogations-sur-les-sept-attaques-menées-par-le-jnim-de-kayes-à-niono

On en sait davantage sur les sept attaques menées mardi 1er juillet par le Jnim, groupe lié à al-Qaïda, dans les régions de Kayes et de Ségou. Sept localités ont été ciblées de manière simultanée le long des frontières du Sénégal et de la Mauritanie, dont la grande ville de Kayes, ou celles de Nioro du Sahel et de Niono. Une attaque coordonnée inédite sur laquelle les jihadistes ont diffusé de nouvelles revendications. De nouvelles précisions ont également été communiquées par l'armée malienne, dont la riposte a été plus vigoureuse qu'à l'habitude. De nombreuses questions restent toutefois en suspens.

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