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Arménie : bagarre entre députés du pouvoir et de l'opposition au Parlement

La session du parlement arménien a dû être interrompue mercredi 25 août en raison d'une bagarre ayant éclaté entre les députés, sur fond d'amertume quant à la défaite de ce pays du Caucase dans une guerre contre l'Azerbaïdjan en 2020.

A lire ici.

 

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Il y a 3 heures, Rochambeau a dit :

Le problème est que lorsque le sujet n'est quasiment pas traité par les autres, difficile de faire un travail de vérification des sources. Heureusement que la réalisatrice Anne Laure-Bonnel n'est pas une inconnue dans le milieu, et qu'elle semble pas avoir une mauvaise réputation. 

Il est tout de même rare qu'un sujet soit pas du tout traiter par l'autre bord. Beaucoup moins oui, mais pas du tout je sais même pas si ça existe. 

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https://www.lenouvelespritpublic.fr/podcasts/278 (29 août 2021)

Gérard Malkassian : En Arménie, il y a quelque chose de l’ordre du non-dit à propos de ces arrivées de personnes venues de Grèce, du Liban, de Turquie, de France, d’Iran, de Syrie … Ainsi, le premier président d’Arménie est né à Alep. Cette présence a incontestablement fait avancer les mœurs arméniennes, notamment dans les grandes villes, mais il y eut chez une grande majorité de ces gens venus en Arménie une réelle déception.

Il y a une forme de silence un peu honteux, à la fois de la part des « accueillants », qui ne se sont pas toujours montrés très fraternels vis-à-vis de ces populations qui n’avaient pas la même culture. Car le terme de « rapatriés » est impropre : il s’agissait de gens qui n’étaient pas originaires de cette région, dont la culture n’était pas la même.

[Haut-Karabakh]

Moscou a réussi à imposer un cessez-le-feu qui laisse de côté les deux autres co-présidents du groupe de Minsk, les USA et la France, et c’est la Russie qui a dicté le rythme et la nature des négociations aux deux adversaires, en dialogue tendu avec la Turquie. On comprend la position de Poutine : mieux vaut discuter avec une Turquie qu’on éloigne de l’OTAN plutôt qu’avec les Etats-Unis ou la France.

C’est donc une grande peur des Arméniens que de subir les conséquences d’un accord entre la Russie et la Turquie, à l’image de ce qui s’est passé en 1920-21. A l’époque les bolcheviks, soucieux de faire la paix avec le nouveau vainqueur turc, ont conclu des accords qui ont sacrifié une grande partie des aspirations arméniennes, en donnant le Nakhitchevan à l’Azerbaïdjan, avec un droit de regard de la Turquie. C’est Ankara qui garantit que le Nakhitchevan restera azerbaïdjanais pour toujours. Dans la foulée, le Haut-Karabakh est donné par Staline à l’Azerbaïdjan, alors que les organisations bolchéviques locales (arméniennes et azerbaïdjanaises) s’étaient mises d’accord pour attribuer le Haut-Karabakh à l’Arménie. Ce « cadeau » de Staline visait clairement à s’assurer la faveur de la Turquie, et la grande peur qui règne encore aujourd’hui est une solution de ce genre.

Il y a cependant une autre façon d’envisager les choses, et vous avez raison d’insister sur le changement surprenant de la Russie, soudain devenue championne de la pacification et même du développement économique. Effectivement, le discours des dirigeants russes semble être le suivant : « maintenant ça suffit, on prendra le temps qu’il faudra, mais on fera la paix entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie. Nous ne discuterons pas tout de suite des questions qui fâchent, comme le statut de la région, l’important est de rétablir la confiance entre les deux pays et rouvrir les voies de communication ».

Béatrice Giblin : N’oublions pas qu’au moment de la conquête de ces territoires, c’étaient des Azéris qui ont tout perdu et été forcés de se réfugier à Bakou. C’est une situation qui n’avait jamais été réglée, et la tension a toujours existé. Compte tenu de la situation géographique du Haut-Karabakh, on pouvait s’attendre à ce que l’Azerbaïdjan veuille récupérer ces territoires. On a très logiquement exposé le point de vue arménien, mais n’oublions pas de prendre également en compte le point de vue azerbaïdjanais, pour comprendre comment on en est arrivés là.

Gérard Malkassian : D’abord, c’est une question qui hante l’Arménie depuis son indépendance. Le premier président Lion Ter-Petrossian, plaidait dès 1997 pour un compromis avec l’Azerbaïdjan, convaincu que le temps jouerait contre l’Arménie, et qu’on s’orienterait quoi qu’il arrive vers une solution imposée. Par conséquent plus le temps passerait, plus l’Azerbaïdjan se renforcerait, plus les intérêts russes se complexifieraient, et moins l’issue serait favorable aux Arméniens.

Aucun dirigeant important en Arménie ne songe à renverser les alliances, et le brusque retournement du géorgien Mikhaïl Saakachvili en faveur des Etats-Unis fait même office de contre-exemple absolu. Les Arméniens sont bien placés pour savoir qu’une telle solution serait vaine (car les tats-Unis ne lèveront pas le petit doigt pour sauver un Arménien) et contre-productive. Il y a un consensus sur le fait que la Russie est l’allié incontournable, et en quelque sorte obligatoire. On peut cependant desserrer la pression jusqu’à un certain point (celui où l’on va à l’encontre des intérêts russes).

L’Union Européenne est un partenaire délicat, là encore à cause de la Russie. Car les relations entre Moscou et l’UE ne sont pas toujours au beau fixe. En 2013, Serge Sarkissian, le président arménien de l’époque, qui était sur une position nuancée au plan international, était sur le point de signer, comme l’ont fait la Géorgie et l’Ukraine, l’accord de libre-échange avec l’UE, dans le cadre du partenariat oriental.

La réaction russe ne s’est pas faite attendre, et il s’est agi d’un diktat pur et simple. Le président a été convoqué, et on lui a ordonné de ne pas signer. A la place, on a négocié peu à peu un accord d’association, évidemment moins ouvert que ce qui était prévu. L’Arménie a été obligée en 2013 d’entrer dans l’union douanière de l’Union eurasiatique, avec quelques autres pays de la CEI. J’étais en Arménie cet été là, et la population était très abattue de cette nouvelle. Peut-être qu’à l’époque, les dirigeants arméniens étaient allés trop loin et trop vite par rapport à l’UE.

Aujourd’hui, il y a peut-être une marge de manœuvre plus acceptable. Non seulement par rapport à l’UE, mais aussi à l’Iran. Car Téhéran l’a fait savoir clairement : l’UE à la rigueur, mais les Etats-Unis dans la région, pas question.

[Le génocide]

Ce grand trou noir qu’est le génocide entretient certes la flamme, mais il peut aussi être à l’origine d’un rapport assez pathologique à la mémoire, et assez réducteur quant à l’identité arménienne. Il faut cependant replacer tout cela dans la longue histoire, car il existe une série de références antérieures au génocide, mais c’est un problème essentiel. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles il est important que la Turquie et les Turcs avancent dans le chemin de la reconnaissance ; cela permettrait à beaucoup d’Arméniens de commencer à envisager leur identité arménienne de façon plus ouverte et moins morbide qu’ils ne sont condamnés à le faire actuellement.

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L’Arménie refuse les pré-conditions d’Ankara

L’Arménie souhaite normaliser ses relations avec la Turquie mais n’acceptera aucune condition préalable posée par Ankara, a déclaré mardi 31 août un haut fonctionnaire arménien.

A lire ici.

 

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  • 2 months later...
  • 2 weeks later...

L’Azerbaïdjan et l’Arménie s’accordent sur la délimitation de leurs frontières, sous l’égide de la Russie

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliev se sont accordés vendredi, lors d’une rare rencontre en Russie, pour apaiser leurs tensions et résoudre leurs différends après la guerre qui les a opposés en 2020.

A lire ici.

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  • 2 weeks later...

Un article qui revient sur l'acquisition de WM-80 par l'Arménie et leur sort lors de la dernière guerre de l'Artsakh, où ils se sont montrés totalement inefficaces.

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Dragons In The Caucasus : Chinese WM-80 MRLs Of Armenia

The casual reader may be forgiven for thinking that Armenia's armed forces operate solely Soviet-legacy weaponry inherited from the USSR, or armament received from Russia in recent years. In reality, operating alongside familiar types such as the T-72 MBT, BM-21 MRL and 9K33 Osa SAM are several types of equipment acquired from more surprising sources. This includes Sako TRG-42 sniper rifles bought from Finland, Swathi artillery-locating radars acquired from India and also 273mm WM-80 multiple rocket launchers (MRLs) sourced from China.

A lire ici.

 

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@g4lly

Ils ont tiré une salve sur une position azerbaïdjanaise, mais les sous-munitions n'ont pas explosé. L'armée arménienne n'avait jamais renouvellé les stocks de munitions depuis l'achat des véhicules en 1999, si bien que celles employées étaient "périmées" depuis.

Après ce n'est pas la faute du système en lui-même, en effet. 

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Déjà en 1999, l'Arménie avait voulu acheter des WM-80 supplémentaires, mais les finances n'avaient pas suivi. Il semblerait aussi que l'Arménie ne disposait pas des systèmes de guidage/ciblage adaptés pour les utiliser pleinement, et utilisait des systèmes russes à la place.

L'acquisition de ces armements avait été gardé secrète jusqu'en 2006. 

Une brève vidéo où deux WM-80 arméniens apparaissent, probablement au début des années 2010. Si j'ai bien compris, huit systèmes avaient été achetés : quatre pour l'armée arménienne et quatre pour l'armée du Haut-Karabagh. Mais j'ai aussi lu qu'il n'y en a jamais eu que quatre, les systèmes vus au Haut-Karabagh étant prêtés par l'Arménie.

 

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RFI: Accord entre Erevan et Bakou sur une liaison entre l’Azerbaïdjan et l’enclave du Nakhitchevan en Arménie.

https://www.rfi.fr/fr/europe/20211216-accord-entre-erevan-et-bakou-sur-une-liaison-entre-l-azerbaïdjan-et-l-enclave-du-nakhitchevan-en-arménie

l'Azerbaïdjan a enfin obtenu l'un des ses buts de guerre les plus durs, une continuité territoriale avec sa province enclavée et ceci au grand dam de l'Iran voisin

 

 

 

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  • 3 months later...

Pendant que les russes sont (très) occupés par leur "opération spéciale" en Ukraine, les azéris en profitent pour avancer quelques pions... en attendant plus ?

https://www.lemonde.fr/international/article/2022/03/27/la-russie-accuse-l-azerbaidjan-de-violer-l-accord-de-cessez-le-feu-avec-l-armenie-dans-le-haut-karabakh_6119306_3210.html

La Russie accuse l’Azerbaïdjan de violer l’accord de cessez-le-feu avec l’Arménie dans le Haut-Karabakh

Le ministère russe de la défense a rapporté, samedi, que des forces armées azerbaïdjanaises étaient entrées dans une zone placée sous la responsabilité de Moscou, et y avaient installé un poste de surveillance. La Russie appelle Bakou à retirer ses troupes.

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  • 4 months later...

A priori les Iraniens sont pas ravis ravis de voir le conflit se réactiver.

J'ai un peu l'impression que l'affaiblissement de la Russie pourrait dégeler pas mal de conflit dans sa périphérie et sa sphère d'influence. Et paradoxalement pousser d'autres puissances régionales à y intervenir.

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il y a 26 minutes, Berezech a dit :

A priori les Iraniens sont pas ravis ravis de voir le conflit se réactiver.

J'ai un peu l'impression que l'affaiblissement de la Russie pourrait dégeler pas mal de conflit dans sa périphérie et sa sphère d'influence. Et paradoxalement pousser d'autres puissances régionales à y intervenir.

C'est un risque déjà évoqué ici ou là. Un risque bien réel aux marges de la Russie mais aussi en Russie elle-même.

Le truc, c'est de se demander pourquoi maintenant et... pourquoi tout court. A la rigueur, Bakou pouvait tenter un coup mais elle soutient en plus en armes Kiev. L'autre possibilité était de ne pas bouger du tout pour pouvoir dire après le conflit aux Russes "vous avez vu, on a été sages... vous nous devez un service". Mais ils ont choisi de tenter quelque chose de plus direct.

Quid des Turcs ? Ils sont forcément au courant de ce qui se trame mais qu'ont-ils dit ? Simple "débrouillez vous !" ou blanc-seing ? Que peuvent faire les Russes ? Et les Iraniens ? Est-ce que les Iraniens peuvent intervenir si ça doit devenir trop méchant, à supposer que Bakou ne veut pas simplement gratter quelques positions intéressantes ? Est-ce que cela pourrait altérer leurs liens avec Moscou ?

Et enfin... quid des Occidentaux ?

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il y a 5 minutes, Ciders a dit :

C'est un risque déjà évoqué ici ou là. Un risque bien réel aux marges de la Russie mais aussi en Russie elle-même.

Le truc, c'est de se demander pourquoi maintenant et... pourquoi tout court. A la rigueur, Bakou pouvait tenter un coup mais elle soutient en plus en armes Kiev. L'autre possibilité était de ne pas bouger du tout pour pouvoir dire après le conflit aux Russes "vous avez vu, on a été sages... vous nous devez un service". Mais ils ont choisi de tenter quelque chose de plus direct.

Quid des Turcs ? Ils sont forcément au courant de ce qui se trame mais qu'ont-ils dit ? Simple "débrouillez vous !" ou blanc-seing ? Que peuvent faire les Russes ? Et les Iraniens ? Est-ce que les Iraniens peuvent intervenir si ça doit devenir trop méchant, à supposer que Bakou ne veut pas simplement gratter quelques positions intéressantes ? Est-ce que cela pourrait altérer leurs liens avec Moscou ?

Et enfin... quid des Occidentaux ?

L'armée de l'air et la force de défense aérienne de la République islamique d'Iran peuvent fournir une couverture aérienne à l'Arménie, qui possède en tout et pour tout 4 Su-30 (c'est pas Bézef) ou des drones, ce qui manque sans doute le plus à l'armée arménienne. Ou influer (?) sur les turcs, avec qui les relations ne sont pas mauvaises.

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il y a 26 minutes, Ciders a dit :

Quid des Turcs ? Ils sont forcément au courant de ce qui se trame mais qu'ont-ils dit ? Simple "débrouillez vous !" ou blanc-seing ? Que peuvent faire les Russes ? Et les Iraniens ? Est-ce que les Iraniens peuvent intervenir si ça doit devenir trop méchant, à supposer que Bakou ne veut pas simplement gratter quelques positions intéressantes ? Est-ce que cela pourrait altérer leurs liens avec Moscou ?

Et enfin... quid des Occidentaux ?

Les turcs? ils n'attendent que ça de finir définitivement les arméniens.

Les occidentaux? il n'y a rien à gratter en Arménie donc ils en ont rien à foutre comme la dernière fois.

Sans compter que l'armée azérie est l'enfant terrible de l'armée turc, elle lui doit tout et sert le nouveau sultan dans sont rêve humide de panturquisme où l’Arménie n'est qu'un obstacle qu'il faudrait effacer.

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il y a 10 minutes, Arland a dit :

Les turcs? ils n'attendent que ça de finir définitivement les arméniens.

Les occidentaux? il n'y a rien à gratter en Arménie donc ils en ont rien à foutre comme la dernière fois.

Le jeu de billard est sans doute plus complexe :

  • si les Turcs y vont franchement, ils prennent le risque d'une réaction russe
  • si les Iraniens y vont, ça pourrait attirer les Israéliens et éventuellement les Turcs
  • si les Russes ne font rien, ce sera un signal pour les autorités de Erevan pour peut-être aller négocier à Ankara... et pour d'autres d'aller mordiller les mollets russes
  • il y a aussi les Géorgiens qui vont regarder ça avec intérêt
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il y a 5 minutes, Ciders a dit :
  • si les Turcs y vont franchement, ils prennent le risque d'une réaction russe

Pour ça qu'ils balancent les azéries, le durable affaiblissement de la Russie ne va que lui faciliter la tâche.

il y a 7 minutes, Ciders a dit :

si les Iraniens y vont, ça pourrait attirer les Israéliens et éventuellement les Turcs

Mouais j'ai de gros doutes sur la participation iranienne, ils doivent gérer la Syrie, le Yémen, et tous leurs alliés autour d’Israël (soutenir la Russie peut être aussi) en plus d'une situation intérieure qui n'est pas fameuse et peu compatible avec tant d'aventures.

il y a 10 minutes, Ciders a dit :

si les Russes ne font rien, ce sera un signal pour les autorités de Erevan pour peut-être aller négocier à Ankara

Négocier le dépeçage de leur pays en faveur de l'Azerbaïdjan? Car c'est quand même le minimum syndical qui leur a été déjà présenté lors des derniers accrochages sur les provinces sud.

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