Alexis Posté(e) le 5 octobre 2020 Share Posté(e) le 5 octobre 2020 il y a 3 minutes, Nemo123 a dit : Putin est très heureux de créer un conflit larvé en Azerbaïdjan pour bloquer le pays Juste sur ce point : - Poutine n'a pas créé un conflit en Azerbaïdjan. C'est Aliyev, et derrière lui Erdogan le pousse-au-crime, qui sont à la manœuvre et ont l'initiative - Ce conflit ne restera larvé que si l'Arménie et l'Artsakh parviennent à résister à l'assaut turco-azéri. Sinon ce sera un conflit résolu au contraire. Résolu par le nettoyage ethnique il y a 3 minutes, Nemo123 a dit : Honnêtement, je ne comprends pas ce qui vous fait croire que 140.000 arméniens vont se faire génocider tranquillement si l’Azerbaïdjan met la main sur le HK. Un génocide type Arméniens 1915 ou Juifs 1941-45 non. Un nettoyage ethnique c'est très probable. il y a 3 minutes, Nemo123 a dit : Il y aura fatalement de exactions et les azerbaïdjanais vont tout faire pour les dégager, mais je suis assez confiant sur le fait que les opérateurs de ce nettoyage auront de fortes consignes pour être les plus softs possibles. Pourquoi ? Parce que ce nettoyage sera proprement monitoré par des tas de caméras (hé ouais les mecs, c'est beau de comparer aux conflits d'il y a 100 ou même 20 ans, mais n'oubliez pas qu'à l'image des très récents conflits, désormais il y a un smartphone avec internet à tous les coins de rue). - Nettoyages ethniques en tous sens en Bosnie - Nettoyage ethnique des Serbes de Croatie et du Kosovo - Génocide des Tutsis du Rwanda en 1994 - Nettoyages ethniques et génocides dans l'est du Congo - plusieurs millions de morts - au tournant des années 2000 - Nettoyage ethnique des Kurdes de la zone de Syrie proche de Turquie etc. etc. …Combien ont été empêchés par les caméras ??? il y a 3 minutes, Nemo123 a dit : Et multiplier les exactions, c'est légitimer une entrée active dans le conflit de tous les pays qui y auront un intérêt politique - dont la France et possiblement les américains (déjà, soutien politique officiel, et de là, toute une série de soutiens +/- militaire). Soit pour faire chier les russes, soit pour la défense de la sainte Démocratie, soit pour le storytelling de politique intérieur, soit pour prendre un petit marché d'armes auprès de l'Arménie, soit tout ça en même temps. Et que passera-t-il alors ? La 82ème division aéroportée sautera sur l'Artsakh ? Vingt Rafale neutraliseront les bases aériennes d'Anatolie orientale ? Londres tirera un Trident II sur Bakou ? La Russie enverra les VDV en Azerbaïdjan ? Non. Si Bakou conquiert l'Artsakh : - Sa population arménienne sera chassée suivant la méthode immémoriale "Commencez à en massacrer, et ils fuiront pour sauver leur peau" - Erdogan exultera et commencera à préparer sa prochaine aventure 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Nemo123 Posté(e) le 5 octobre 2020 Share Posté(e) le 5 octobre 2020 il y a 4 minutes, loki a dit : A confirmer mais il me semble que diplomatiquement la France est membre du groupe de minsk qui cherche à trouver une solution diplomatique depuis le milieu des années 90 ? Tout à fait, mais ça n'empêche qu'elle doit actuellement limiter sa position à militer pour l'arrêt des combats (et idéalement, trouver une solution politique avec l'accord des parties, à terme), alors que politiquement, le gouvernement actuel se verrait bien pencher en faveur de l'Arménie. Pourquoi ? Politique intérieure (encore et toujours) : il faut empêcher l'extrême droite française de gagner des voix en se positionnant comme seul défenseur des chrétiens à travers le monde au détriment du droit international. Si Macron peut se donner cette image, il ne s'en privera pas. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alexis Posté(e) le 5 octobre 2020 Share Posté(e) le 5 octobre 2020 il y a 2 minutes, Nemo123 a dit : défenseur des chrétiens à travers le monde au détriment du droit international Quelques questions : - Si la Géorgie avait la possibilité physique de conquérir les Etats d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud - non reconnus sauf par la Russie qui les "protège" - en nettoyant ethniquement leurs populations, devrait-elle le faire ? Si quelqu'un cherchait à l'en empêcher et à interdire de résoudre le conflit autrement que par la négociation, serait-ce "au détriment du droit international" ? - Si la Serbie avait la possibilité physique de conquérir l'Etat du Kosovo - non reconnu sauf par les Etats de l'OTAN qui le "protège" - en nettoyant ethniquement sa population, devrait-elle le faire ? Si quelqu'un cherchait à l'en empêcher et à interdire de résoudre le conflit autrement que par la négociation, serait-ce "au détriment du droit international" ? - Si la Jordanie avait la possibilité physique de conquérir la Cisjordanie - soumise à occupation illégitime sauf du point de vue d'Israël - en nettoyant ethniquement la population des colonies juives qui y sont établies, devrait-elle le faire ? Si quelqu'un cherchait à l'en empêcher et à interdire de résoudre le conflit autrement que par la négociation, serait-ce "au détriment du droit international" ? Si tu réponds oui à toutes ces questions, alors ta position du moins est cohérente. Mais je ne l'approuve pas. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Nemo123 Posté(e) le 5 octobre 2020 Share Posté(e) le 5 octobre 2020 il y a 2 minutes, Alexis a dit : Juste sur ce point : - Poutine n'a pas créé un conflit en Azerbaïdjan. C'est Aliyev, et derrière lui Erdogan le pousse-au-crime, qui sont à la manœuvre et ont l'initiative - Ce conflit ne restera larvé que si l'Arménie et l'Artsakh parviennent à résister à l'assaut turco-azéri. Sinon ce sera un conflit résolu au contraire. Résolu par le nettoyage ethnique +1 pour toi, mais aux dernières nouvelle, l'Arménie n'est pas la cible immédiate (même s'il fait peu de doute qu'elle le sera par la suite - et ce sera alors une autre paire de manche avec un paquet de soutiens). il y a 2 minutes, Alexis a dit : Un génocide type Arméniens 1915 ou Juifs 1941-45 non. Un nettoyage ethnique c'est très probable. - Nettoyages ethniques en tous sens en Bosnie - Nettoyage ethnique des Serbes de Croatie et du Kosovo - Génocide des Tutsis du Rwanda en 1994 - Nettoyages ethniques et génocides dans l'est du Congo - plusieurs millions de morts - au tournant des années 2000 - Nettoyage ethnique des Kurdes de la zone de Syrie proche de Turquie etc. etc. …Combien ont été empêchés par les caméras ??? Aucun, pour la simple et bonne raison qu'aucun n'a bénéficié du combo smartphone + internet que j'ai décrit T'avais un smartphone avec une connexion internet te permettant d'uploader des vidéos sur YouTube à l'époque des horreures que tu as cité ? Je n'ai pas mentionné "très récents conflits" pour rien ! > En Syrie et en Libye, c'était une toute autre affaire. Chaque missile qui tombe sur une maison fait le tour du monde sur YouTube, alimente la propagande, et finit sur les fils Facebook des français chrétiens islamophobes scandalisés qui appelleront leur gouvernement à protéger leur patrimoine (je ne dis pas que c'est légitime, hein, je lis juste dans une boule de cristal ce qui se fera). il y a 2 minutes, Alexis a dit : Et que passera-t-il alors ? La 82ème division aéroportée sautera sur l'Artsakh ? Vingt Rafale neutraliseront les bases aériennes d'Anatolie orientale ? Londres tirera un Trident II sur Bakou ? La Russie enverra les VDV en Azerbaïdjan ? Non. Si Bakou conquiert l'Artsakh : - Sa population arménienne sera chassée suivant la méthode immémoriale "Commencez à en massacrer, et ils fuiront pour sauver leur peau" - Erdogan exultera et commencera à préparer sa prochaine aventure Là dessus, je ne peux pas te donner tord : le mode d'action français sera limité. Mais on peut compter sur les bonnes vieilles recettes : fourniture de matériel militaire (au début, des trans et du médical, puis potentiellement létal), des sanctions économiques contre les dirigeants. Ainsi, je veux croire (peut-être à tord) que les nettoyeurs azerbaïdjanais auront pour consigne de soigner leurs sorties. Après, qu'Erdogan prépare sa prochaine aventure, tu as raison, mais dans tous les cas, que celle-ci soit un échec ou un succès, il en sera de même. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Banzinou Posté(e) le 5 octobre 2020 Share Posté(e) le 5 octobre 2020 il y a une heure, Fusilier a dit : Au même temps l'Arménie fait partie de l'alliance défensive et pas l'Azerbaijan (il me semble) Il y a la crédibilité de cette alliance qui peut être en jeu. Certes, mais seulement si l'intégrité territoriale de l'Arménie est en jeu, hors la Russie ne reconnaît pas le HK comme appartenant à l'Arménie, c'est donc une position assez bancale à défendre Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Nemo123 Posté(e) le 5 octobre 2020 Share Posté(e) le 5 octobre 2020 il y a 5 minutes, Alexis a dit : Quelques questions : - Si la Géorgie avait la possibilité physique de conquérir les Etats d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud - non reconnus sauf par la Russie qui les "protège" - en nettoyant ethniquement leurs populations, devrait-elle le faire ? Si quelqu'un cherchait à l'en empêcher et à interdire de résoudre le conflit autrement que par la négociation, serait-ce "au détriment du droit international" ? - Si la Serbie avait la possibilité physique de conquérir l'Etat du Kosovo - non reconnu sauf par les Etats de l'OTAN qui le "protège" - en nettoyant ethniquement sa population, devrait-elle le faire ? Si quelqu'un cherchait à l'en empêcher et à interdire de résoudre le conflit autrement que par la négociation, serait-ce "au détriment du droit international" ? - Si la Jordanie avait la possibilité physique de conquérir la Cisjordanie - soumise à occupation illégitime sauf du point de vue d'Israël - en nettoyant ethniquement la population des colonies juives qui y sont établies, devrait-elle le faire ? Si quelqu'un cherchait à l'en empêcher et à interdire de résoudre le conflit autrement que par la négociation, serait-ce "au détriment du droit international" ? Si tu réponds oui à toutes ces questions, alors ta position du moins est cohérente. Mais je ne l'approuve pas. Ne soyons pas de mauvaise foi : ma réponse est nuancée : J'ai envie de dire "oui" ET "non" pour chaque question : Concernant le nettoyage ethnique : un gouvernement fait la loi sur son territoire, donc si tu veux réorganiser ta population en l'obligeant à faire mouvement, c'est moralement dégueu, néanmoins ça se fait beaucoup à travers le monde et la jurisprudence va en ce sens. Attention, réorganisation de sa population ça ne signifie pas un bon pour un massacre ou viol des Droits de l'Homme. Il y a un juste milieu à trouver, et qu'on sait très bien qu'il est très difficile à trouver (et qu'il n'est généralement jamais trouvé). Donc sur le droit, c'est oui, mais dans les faits, c'est non. Concernant le "Si quelqu'un cherchait à l'en empêcher et à interdire de résoudre le conflit autrement que par la négociation, serait-ce "au détriment du droit international" ?" Là, j'ai envie de répondre fermement "oui" : Évidemment que ça serait au détriment du droit international (comme les US et UK en Irak), à moins que tu aies un mandat de l'ONU (comme la France en Libye). Mais ce droit international est mal foutu sur ce point, et je pense que personne ne se plaindra qu'un état viole le droit international pour aller sauver un peuple qui subit un nettoyage ethnique (mais généralement, on obtient assez vite un bon de sortie de l'ONU pour ce genre de cas). D'ailleurs, tu seras d'accord que c'est généralement ainsi que sont justifiées la majorité des guerres à travers le monde quand un plus fort attaque un plus faible : "on a des gens à nous chez vous qui se font importuner, et on vient les défendre en venant sécuriser la zone à coups de tanks". Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
loki Posté(e) le 5 octobre 2020 Share Posté(e) le 5 octobre 2020 il y a 29 minutes, Alexis a dit : Juste sur ce point : - Poutine n'a pas créé un conflit en Azerbaïdjan. C'est Aliyev, et derrière lui Erdogan le pousse-au-crime, qui sont à la manœuvre et ont ... Pour être très précis, aucun des trois n'a créé le conflit, celui-ci preexistait à leur prise du pouvoir et s'est révélé hélas insoluble diplomatiquement. On voit ici les limites de la diplomatie internationale qui réussit régulièrement à transformer des conflits chauds en conflits gelés mais hélas sans pouvoir résoudre définitivement la situation par la suite. Rien que dans l'ancienne urss, il commence à y avoir beaucoup de ces zones de conflit ( HK, Géorgie, Crimée et donbass , j'en oublie ? ) et ça n'annonce rien de bon 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) le 5 octobre 2020 Share Posté(e) le 5 octobre 2020 Ce matin l'Arménie continue a bombarder les ville d'Azerbaijan. Ganja, Barda, Goranboy, Goygol, Baylagan, Tartar ... Quote Head of Nagorny Karabakh appeals to Azerbaijani people urging them to move away from military installations as them will be attacked deep inside Azerbaijan A priori l'Arménie a pris le parti du bombardement "stratégique". --- A priori de violent combat se déroule autour de Fuzuli ... le second axe de progression azerbaïdjanais au sud du front. --- Les combat on repris sur le front de Jabrayil ... à priori l’Azerbaïdjan a réussi a consolider leur gain territoriaux dans la "plaine" frontalière. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
loki Posté(e) le 5 octobre 2020 Share Posté(e) le 5 octobre 2020 Selon un article de libération les tirs seraient partis du HK et sont revendiqués par les forces arméniennes locales ( je n'ai pas identifié le système d'arme employé ). L'azerbaïdjan menace de répliquer sur le territoire arménien. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ciders Posté(e) le 5 octobre 2020 Share Posté(e) le 5 octobre 2020 il y a 48 minutes, Nemo123 a dit : +1 pour toi, mais aux dernières nouvelle, l'Arménie n'est pas la cible immédiate (même s'il fait peu de doute qu'elle le sera par la suite - et ce sera alors une autre paire de manche avec un paquet de soutiens). Aucun, pour la simple et bonne raison qu'aucun n'a bénéficié du combo smartphone + internet que j'ai décrit T'avais un smartphone avec une connexion internet te permettant d'uploader des vidéos sur YouTube à l'époque des horreures que tu as cité ? Je n'ai pas mentionné "très récents conflits" pour rien ! > En Syrie et en Libye, c'était une toute autre affaire. Chaque missile qui tombe sur une maison fait le tour du monde sur YouTube, alimente la propagande, et finit sur les fils Facebook des français chrétiens islamophobes scandalisés qui appelleront leur gouvernement à protéger leur patrimoine (je ne dis pas que c'est légitime, hein, je lis juste dans une boule de cristal ce qui se fera). "Pas la cible immédiate". Mouais. Sinon, y'avait des smartphones en Syrie quand on a commencé à larguer des bidons. Je crois même qu'il y avait une ligne rouge. Donc le côté "mais ils n'oseront pas !", j'y crois autant que Staline a cru en le pacte germano-soviétique. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alexis Posté(e) le 5 octobre 2020 Share Posté(e) le 5 octobre 2020 il y a 13 minutes, g4lly a dit : Ce matin l'Arménie continue a bombarder les ville d'Azerbaijan. Ganja, Barda, Goranboy, Goygol, Baylagan, Tartar ... A priori l'Arménie a pris le parti du bombardement "stratégique". D'après l'information que je peux trouver, l'Arménie disposerait de "au moins" 40 missiles Tochka de portée 70 à 185 km suivant la version, ainsi que de 25 Iskander-E de portée 285 km. Ce qui n'est pas si lourd. Si l'Arménie bombarde "généreusement" et activement, c'est qu'à Erevan et Stepanakert on ne s'inquiète pas trop de l'épuisement des stocks. C'est donc que quelqu'un se tient prêt à les recompléter - voire le fait déjà. Peut-être la Russie n'est-elle pas si inactive, derrière une façade "droit international petit doigt sur la couture du pantalon même en face de gens qui n'en ont rien à f..tre". De même que la France n'a pas forcément été inactive en soutien du LNA en Libye, derrière la même façade petit doigt & couture du pantalon. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Akhilleus Posté(e) le 5 octobre 2020 Share Posté(e) le 5 octobre 2020 il y a 53 minutes, Alexis a dit : Quelques questions : - Si la Géorgie avait la possibilité physique de conquérir les Etats d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud - non reconnus sauf par la Russie qui les "protège" - en nettoyant ethniquement leurs populations, devrait-elle le faire ? Si quelqu'un cherchait à l'en empêcher et à interdire de résoudre le conflit autrement que par la négociation, serait-ce "au détriment du droit international" ? - Si la Serbie avait la possibilité physique de conquérir l'Etat du Kosovo - non reconnu sauf par les Etats de l'OTAN qui le "protège" - en nettoyant ethniquement sa population, devrait-elle le faire ? Si quelqu'un cherchait à l'en empêcher et à interdire de résoudre le conflit autrement que par la négociation, serait-ce "au détriment du droit international" ? - Si la Jordanie avait la possibilité physique de conquérir la Cisjordanie - soumise à occupation illégitime sauf du point de vue d'Israël - en nettoyant ethniquement la population des colonies juives qui y sont établies, devrait-elle le faire ? Si quelqu'un cherchait à l'en empêcher et à interdire de résoudre le conflit autrement que par la négociation, serait-ce "au détriment du droit international" ? Si tu réponds oui à toutes ces questions, alors ta position du moins est cohérente. Mais je ne l'approuve pas. - La Géorgie s'y est essayé. Elle avait le droit international pour elle (plus une possibilité d'intégrer l'OTAN). L'arrosage indiscriminé au Grad de zones civiles ainsi que de "casques bleus" russes à fait passer cette possibilité sur le papier par pertes et ... pertes - Le droit international a été allégrement bafoué au Kosovo ou un état (autoritaire avec ses méthodes) devait faire face à une rébellion séparatiste armée et soutenue par des belligérants ultérieurs (Albanie, GB, Allemagne, USA), belligérants qui ont ensuite mené une campagne aérienne (en dehors de toute résolution de l'ONU) pour séparer le Kosovo (province et non état) de l'état central en redefinissant les frontières à l'encontre de tous les textes de l'ONU depuis 49. La récupération territoriale par la Serbie aurait alors été légitimite au regard du droit international avant que le Kosovo soit reconnu comme un état à part entière. Maintentant, en vertu des textes de l'ONU ce n'est plus le cas - La Cisjordanie n'ayant fait partie d'aucun état constitué avant (et depuis 49) la question en terme de droit international ne se pose même pas L'application du droit ne devrait pas être à géométrie variable, hors elle l'est si tant est que ton régime/état soit adossé à une grande puissance Que tu restes en dessous des limites acceptables de la présentabilité de tes actions au regard du droit international et de l'opinion publique Sachant que le droit international peut être bafoué par la pression de l'opinion publique (droit d'ingérence toussa ....) 1 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Kelkin Posté(e) le 5 octobre 2020 Share Posté(e) le 5 octobre 2020 il y a une heure, Nemo123 a dit : Il y aura fatalement de exactions et les azerbaïdjanais vont tout faire pour les dégager, mais je suis assez confiant sur le fait que les opérateurs de ce nettoyage auront de fortes consignes pour être les plus softs possibles. Pourquoi ? Parce que ce nettoyage sera proprement monitoré par des tas de caméras (hé ouais les mecs, c'est beau de comparer aux conflits d'il y a 100 ou même 20 ans, mais n'oubliez pas qu'à l'image des très récents conflits, désormais il y a un smartphone avec internet à tous les coins de rue). Bof, il suffit de crier à la manipulation et de prétendre que c'est truqué. Façon Israël avec son "Pallywood!". Ça marche très bien. il y a une heure, Nemo123 a dit : Il serait très dommage pour l'Azerbaïdjan, après une très couteuse reconquête militaire, de se voir hypothéquer ses chances de réintégrer le HK à cause d'un soutien massif à l'Arménie pour une triste histoire de nettoyage mal caché. Le but de l’Azerbaïdjan (ou le but politique intérieur du président Azerbaïdjanais), qui est aux commandes de l'opération, même si l'incitation est Turque, est de retrouver son territoire, pas de faire du bodycount d'arméniens. Oui mais la population est très rétive. Il faut donc faire quelque chose à cette population pour obtenir un contrôle effectif du territoire. Ce peut être son élimination, son expulsion, ou son internement dans des camps de rééducation, mais dans tous les cas ça ne va pas être doux et pacifique. Il faut aussi s'attendre à l'effacement des signes historiques de l'histoire arménienne de l'Artsakh, comme la destruction des églises du 9ème siècle, histoire de pouvoir plus facilement vendre le récit que ces montagnes sont et ont toujours été azerbaïdjanaises. il y a une heure, Lezard-vert a dit : la Chine ne pourrait-elle pas soutenir la Livre Turque tout comme le Qatar ?... Pourquoi la Chine soutiendrait-elle un pays qui la fait chier au sujet du Xinjiang ? Les Ouighours ne sont pas seulement musulmans, ils sont aussi un peuple turcique. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Nemo123 Posté(e) le 5 octobre 2020 Share Posté(e) le 5 octobre 2020 Juste pour rendre compte de l'évolution du rapport : https://www.oryxspioenkop.com/2020/09/the-fight-for-nagorno-karabakh.html?m=1 Côté Arménien, on en est à ~250 morts (compte que j'ai vu passer hier de mémoire, à confirmer) + 120 véhicules divers KO dont ~ 40 T-72. Côté Azéri, on ne communique pas sur le nombre de morts mais 21 MBT KO ont été documentés (dont 2 T-90). Concernant les drones, on serait à 8 KO divers + 1 Orbiter 1K + 2 Harop (donc pas abattus). 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Akhilleus Posté(e) le 5 octobre 2020 Share Posté(e) le 5 octobre 2020 il y a 31 minutes, g4lly a dit : Ce matin l'Arménie continue a bombarder les ville d'Azerbaijan. Ganja, Barda, Goranboy, Goygol, Baylagan, Tartar ... A priori l'Arménie a pris le parti du bombardement "stratégique". --- A priori de violent combat se déroule autour de Fuzuli ... le second axe de progression azerbaïdjanais au sud du front. --- Les combat on repris sur le front de Jabrayil ... à priori l’Azerbaïdjan a réussi a consolider leur gain territoriaux dans la "plaine" frontalière. Je ne sais pas qui a commencé. Il y'a des vidéos datant d'aut moins deux jours de frappes à la sous munition sur des centres villes arméniens (soit au Smerch soit à l'IRBM comme vecteur vu le nombre de charges explosant au sol) donc aucun des 2 camps de se restreint à du "zone non civile" Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alexis Posté(e) le 5 octobre 2020 Share Posté(e) le 5 octobre 2020 (modifié) il y a 17 minutes, Kelkin a dit : Il faut aussi s'attendre à l'effacement des signes historiques de l'histoire arménienne de l'Artsakh, comme la destruction des églises du 9ème siècle, histoire de pouvoir plus facilement vendre le récit que ces montagnes sont et ont toujours été azerbaïdjanaises. Déjà fait au Nakhitchevan, notamment le cimetière de Djoulfa au début des années 2000. Ajoutons que selon Hasan Zeynalov, alors représentant permanent du Nakhitchevan à Bakou, « les Arméniens n'ont jamais vécu au Nakhitchevan, une terre azerbaïdjanaise depuis les temps immémoriaux, et c'est pourquoi il n'y a ni cimetières ni monuments arméniens, et il n'y en a jamais eu » Je rappelle que l'Océania n'a jamais été en guerre contre l'Eurasia. L'Estasia a toujours été l'ennemi. Modifié le 5 octobre 2020 par Alexis Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Kelkin Posté(e) le 5 octobre 2020 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 5 octobre 2020 (modifié) Rappelons que 40% de la population du Nakhitchevan était arménienne au début du 20ème siècle, contre 0% un peu plus tard. Si les 25% d'Azéris chassés du Karabakh justifie que ce territoire reviennent à l'Azerbaïdjan, est-ce que le Nakhitchevan doit donc revenir à l'Arménie ? Non ? Ah ben c'est bizarre ce fonctionnement à sens unique. https://original.antiwar.com/danny_sjursen/2020/10/01/no-dog-in-the-fight-nagorno-karabakhs-conflict-isnt-about-us-or-russia/ C'est pas nos oignons : Le conflit du Haut-Karabakh ne nous concerne pas (ni la Russie) par le Maj Danny Sjursen, États-Unis (ret.) Publié le 02 octobre 2020 Les journalistes et les géo-stratégistes parlent de "conflit gelé" - l'un des nombreux conflits de ce type qui se déroulent dans l'impasse en raison du faible cessez-le-feu dans les États post-soviétiques. Ce n'est que maintenant que la bataille de longue date entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan sur le Haut-Karabakh (NK) est loin d'être terminée. Pour la troisième fois depuis la rupture, en 2016, de l'accord de 22 ans conclu sous l'égide de la Russie, qui a mis fin à une guerre sanglante de 1988-1994 ayant fait quelque 30 000 victimes, les antagonistes se retrouvent à nouveau dans une situation de conflit. Pourtant, cette épidémie semble différente, bien plus importante, avec un Azerbaïdjan ambitieux qui semble vouloir sortir de l'impasse. En effet, la rhétorique belliqueuse de Bakou a dérivé vers ce langage toujours troublant de "règlements finaux", de "Karabakh est à nous" et de "guerre de vie ou de mort" - ce qui correspond à l'intensité de la "blitzkrieg" de la frappe azérie. Ceux d'entre nous qui font partie de la tribu obscure des observateurs du NK diront que cette dernière effusion de sang n'aurait dû surprendre personne. Pourtant, presque tout le monde l'a été. Jusqu'à présent, en cinq jours complets de combats intenses, des dizaines de soldats et de civils ont été tués et aucune des deux parties ne veut reculer. Pire encore, un rapport de presse générique - et visiblement inexpérimenté - après l'autre a souligné que la récente violence pourrait "attirer" des puissances extérieures comme la Russie et la Turquie. Certains ont émis l'hypothèse d'un "scénario catastrophe" de "guerre totale" entre les deux parties. C'est une affirmation assez audacieuse, d'une véracité douteuse, surtout lorsqu'elle est prononcée de manière aussi réfléchie et franchement désinvolte - en plus de l'absence de contexte ou de mise en garde. Ces affirmations sont intrinsèquement problématiques parce qu'elles supposent un rôle russe qui n'est pas si brutal, et simplifient une posture turque qui est en effet inquiétante, mais très compliquée. L'ensemble de l'image médiatique crée - comme elle tend à le faire - une caricature du conflit qui divise les néméssaires - les mains derrière chaque conflit et considère chaque défi à travers des prismes de guerre par procuration. Serait-ce là un miroir de notre propre ingérence ? Mettons certaines choses au clair dès le départ. Le conflit non gelé du Haut-Karabakh n'est pas, et n'a jamais été, d'un intérêt vital pour les États-Unis. Même les groupes de réflexion américains bien établis l'ont admis. Malgré ses antagonistes chrétiens arméniens et musulmans azéris, il ne s'agit pas d'un des "chocs des civilisations" que le professeur Samuel Huntington avait prédit à l'époque où le conflit battait son plein. Après tout, le voisin géorgien chrétien et coreligionnaire n'a guère été un ami - il a aidé les États-Unis et les musulmans azéris à contourner le territoire arménien grâce aux oléoducs et gazoducs de la Caspienne, et a récemment mené des exercices militaires trilatéraux avec l'Azerbaïdjan et la Turquie. Elle n'a pas non plus commencé comme une guerre par procuration classique, et l'a rarement été. Toutes les parties mondiales et régionales intéressées - oui, même la Russie et l'Iran - ont généralement fait preuve de retenue, couvert les paris et maintenu des liens avec les deux parties. Le Nagorno-Karabakh n'est pas non plus un microcosme de la confrontation russo-occidentale ; en fait, il "sort de ce stéréotype". Bien qu'imparfaitement, l'Europe, l'Amérique, la Russie et d'autres acteurs régionaux ont le plus souvent coopéré pour négocier et maintenir les accords de paix avec le Nagorno Karabakh. En d'autres termes, comme l'a correctement avancé une analyse complète, "la combinaison de la spécificité structurelle et de l'éloignement géographique a rendu le conflit du Haut-Karabakh (NK) conceptuellement et stratégiquement périphérique". À traduire de la part du groupe de réflexion : L'Amérique n'a pas vraiment de chien dans ce combat. A moins qu'elle ne décide qu'elle en a un, ce qu'elle est capable de faire, surtout en ce moment de folie. Mais si, et je crains que si, Washington en fait une affaire personnelle et que nos problèmes avec ces misérables Ruskoffs, les choses ne feront qu'empirer. En d'autres termes, première leçon du récent cours de politique étrangère américaine 101. Histoire mauvaise : De longs souvenirs et une histoire inextricable Ne le dites pas à un expert ou à un politicien maintenant, mais lorsque vous pataugez dans le grabuge régional, il est généralement utile de savoir au moins quelques choses sur le sujet. Cela devrait inclure l'histoire pertinente, même - peut-être surtout - si, comme l'a fait remarquer un jour le journaliste Bill Keller, qui connaît bien le conflit : "Le conflit du Karabakh m'a appris que l'histoire doit se prescrire." Il n'aurait pas pu en dire autant du Liban, de l'Irak, des Balkans ou de la guerre civile américaine. Néanmoins, même les passés contestés - les dirigeants arméniens et azéris nient les massacres communautaires documentés et colportent des théories de conspiration - comptent plus qu'une miette. Voici un "guide de l'idiot" abrégé d'un conflit dont pratiquement aucun acteur politique n'a entendu parler, et que même peu d'universitaires veulent toucher : Depuis au moins 150 ans maintenant, les chrétiens d'origine arménienne détiennent des majorités importantes dans la partie la plus montagneuse ("Nagorno" en russe, la langue des maîtres impériaux d'avant 1991) du district du Karabakh (qui signifie "jardin noir" en turc, la langue de cet autre acteur régional intéressé) dans le Caucase du Sud. Cependant, cette longue histoire mise à part, il est vital de rappeler que - contrairement aux hypothèses orientalistes occidentales modernes - au cours des siècles, les communautés mixtes arméniennes et azéries dans la région du Karabakh ont généralement cohabité pacifiquement. En ce sens, elles suivent l'expérience des sunnites et des chiites du Moyen-Orient, dont le conflit n'est guère aussi ancien et désespérément insoluble que la plupart des Américains le supposent. Le conflit ethno-religieux (accent mis sur l'aspect ethnique) actuel du Haut-Karabakh - tout comme la division intraconfessionnelle du monde musulman - est essentiellement une affaire moderne. Tous deux ont été ravivés par les récents contextes et catalyseurs géopolitiques. Pour NK, cela a signifié, même si c'est lamentable, les effets involontaires du dernier premier ministre soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, et de sa Glasnost - ou "ouverture" - des réformes politiques et sociales à la fin des années 1980. (En résumé, cela signifie que la récente attitude de Washington à l'égard de la position azérie non seulement met les États-Unis en désaccord avec leur prétendu engagement en faveur de l'autodétermination, mais les place du côté du fantôme de Staline sur l'héritage vivant de Gorbatchev - n'est-ce pas amusant ?) Le couvercle s'est levé en 1988, lorsque la supermajorité arménienne du Haut-Karabakh a demandé l'indépendance de l'Azerbaïdjan. Après sa défaite dans la guerre d'Afghanistan, et compte tenu de la nouvelle tendance pacifique de Gorbatchev, l'armée soviétique n'avait pas les tripes pour son standard de répression de masse et a surtout laissé les antagonistes locaux se battre. La guerre de six ans qui a suivi a fait 25 à 30 000 morts, environ un million de personnes déplacées, et les Arméniens ont pris le contrôle du Haut-Karabakh et de sept autres sous-régions voisines - au total, près de 20 % du territoire du jeune Azerbaïdjan. Les deux parties se sont engagées dans des atrocités, en particulier des expulsions massives et un nettoyage ethnique. Les combats à grande échelle ont cessé en 1994 avec un cessez-le-feu négocié par la Russie, mais aucune des deux parties n'a accepté le statu quo et les efforts de règlement internationaux comme le Groupe de Minsk trilatéral - Russie, Amérique et France - a à peine bougé l'aiguille. Néanmoins, malgré des explosions de violence semi-régulières - mais généralement brèves -, la trêve orchestrée par les Russes s'est maintenue pendant 22 ans. Ce n'est pas qu'une résolution permanente ait été adoptée, mais l'absence de guerre a été un accomplissement en soi. Qu'est-ce qui a donc changé en 2016 - lorsque, lors de la "guerre des quatre jours", l'Azerbaïdjan a repris de petites parcelles de territoire et qu'au moins 200 personnes ont été tuées - et surtout pendant la période précédant les combats actuels dans le Haut-Karabakh ? Trois choses essentielles, en fait. Plus précisément, les machinations de trois "fous dangereux". Fou dangereux n°1 : Le blitzkrieg opportuniste d'un Aliyev encouragé. Tout d'abord, le calcul stratégique de Bakou : la réalité, et la perception azerbaïdjanaise, d'une puissance croissante et d'une inadéquation militaire avec une Arménie plus faible. Cela, plus le sentiment non erroné d'Aliev selon lequel le statu quo qui persiste favoriserait en fin de compte son ennemi. Dans les affaires internationales également, il semble que la possession soit souvent les neuf dixièmes de la loi, et les faits sur le terrain bénéficient à l'occupation de facto par l'Arménie du Haut-Karabakh et de sept autres districts à majorité azérie qu'elle a gagnés au combat pendant la guerre de 1988-94. Le temps ne joue pas en faveur d'Aliyev, sur le plan diplomatique, alors il a décidé de changer la donne. Dites ce que vous voulez sur ce descendant de la mini-dynastie autocratique stalinienne d'Azerbaïdjan, mais - comme son père Heydar - Ilkham Aliyev est sûr (pense qu'il) peut lire une pièce régionale. Il y a toujours eu un écart de pouvoir potentiel implicite - bien que non réalisé au départ - entre ces deux petits pays qui se battent pour un morceau de Caucase de la taille du Rhode Island. Cela commence par les chiffres bruts de la population : 9,9 millions d'Azéris contre 2,9 millions d'Arméniens, soit un ratio de presque 3,5 pour 1. Leurs arsenaux militaires respectifs sont également de plus en plus inadaptés. Les dépenses de défense de l'Azerbaïdjan oscillent désormais entre 2 et 3,5 milliards de dollars par an - en 2014, par exemple, il a dépensé 3,43 millions de dollars pour son armée, contre seulement 458 millions de dollars pour l'Arménie, soit environ 7,5 pour un. Bakou a également importé 20 fois plus d'armes que l'Arménie de 2012 à 2016. Dans le but (initialement) de réduire une partie de l'approvisionnement énergétique de la mer Caspienne et (ensuite) de contenir son grand rival iranien au sud, Washington a augmenté de manière disproportionnée ses investissements dans le secteur de la sécurité pour favoriser l'Azerbaïdjan. Plus récemment, M. Trump a porté le fossé à des niveaux obscènes, faisant passer l'aide de Bakou d'environ 3 millions de dollars en 2016-17 à quelque 100 millions de dollars en 2018-19. L'Arménie, en revanche, n'a reçu que 4,2 millions de dollars d'aide américaine à la sécurité en 2018 - soit un ratio de 25 pour 1. En d'autres termes, le gouvernement de Washington peut protester contre sa neutralité envers le Nagorno Karabakh, mais - contrairement à la Russie qui a relativement équilibré ses armes avec les deux - l'Amérique arme un côté jusqu'aux dents aux dépens de l'autre, puis feint l'ignorance et le choc lorsque son parti favori met tout cet attirail "Made in the U.S.A." à profit. Pour ne rien gâcher, il y a aussi un fossé de corruption entre les deux antagonistes. Alors qu'aucune des deux sociétés n'est particulièrement libre ou ouverte, l'indice actuel de Transparency International classe l'Arménie à la 77e place sur 198, et l'ami vaguement favori des États-Unis, l'Azerbaïdjan, à la 126e place sur la même liste. Par ailleurs, l'Azerbaïdjan musulman chiite (avec l'Iran et le Bahreïn, l'un des rares États-nations à majorité chiite) est depuis longtemps un partenaire, un complice et un marchand d'armes d'Israël - pas mal comme grand frère pour se battre. Au cours des dernières batailles, les Azerbaïdjanais ont même envoyé des drones kamikazes fournis par Israël sur les positions arméniennes. Dans l'ensemble, Bakou est le troisième acheteur d'armes israéliennes, avec une valeur de 137 millions de dollars rien qu'en 2017. En outre, l'agression d'Aliyev pourrait être destinée à l'édification nationale. Au milieu de la tourmente économique causée par la baisse des prix de l'énergie et de la frustration populaire causée par sa corruption dynastique, il a suscité un revanchisme nationaliste - un geste qui sort tout droit du jeu de l'homme fort. Revenons à la langue. Dimanche, M. Aliyev a qualifié le "règlement" du conflit avec le Nagorno Karabakh de "devoir historique", afin que "le peuple azerbaïdjanais soit satisfait". Il répond sans doute en partie aux milliers de citoyens azerbaïdjanais en colère qui se sont déversés dans les rues de Bakou en juillet, demandant au gouvernement de mobiliser l'armée pour faire la guerre à l'Arménie. La police azerbaïdjanaise a dû arrêter plusieurs manifestants pour étouffer cette explosion populaire. En fait, bien que les deux camps professent l'innocence obligatoire, l'Azerbaïdjan a probablement commencé le combat actuel. Ce n'est pas un hasard si un chercheur de l'université allemande de Brême a déclaré à propos de la récente offensive azérie : "C'est une blitzkrieg, bien sûr". De plus, étant donné l'ordre de bataille, les armes utilisées et l'intensité de l'assaut, il semble que Bakou ait probablement planifié l'attaque depuis des années. Par exemple, il convient de noter que Bakou a menacé de prendre pour cible la centrale nucléaire arménienne en juillet dernier. Bien entendu, même en proie à l'insécurité interne, à l'instabilité économique et à un chauvinisme populaire qui n'est pas facilement mis en bouteille, Khan Aliyev II n'aurait peut-être pas pu passer en mode de conquête sans la promesse présumée - et/ou réelle - d'un soutien turc plus important que d'habitude. Entre en scène le président [maintenant presque à vie] Recep Tayip Erdogan, chef de la deuxième plus grande armée de l'OTAN et peut-être le plus fou de tous les intervenants. Fou dangereux n°2 : le sultan Erdogan et la fracture de l'OTAN. Une autre rengaine médiatique régionale (parmi les ennemis d'Ankara) et occidentale favorisée ces jours-ci est l'angle néo-ottoman d'Erdogan - l'idée que l'homme fort cherche une renaissance du vieil empire : rendre la Turquie à nouveau grande ! TAGA, quelqu'un ? C'est un peu exagéré - on confond capacité et aspiration. Mais il y a quand même quelque chose dans les illusions de grandeur d'Erdogan. Les troupes turques ont envahi et patrouillent sans relâche le nord de la Syrie, et elle bombarde et déploie son armée de mercenaires privés en Libye. L'ambition d'Erdogan dépasse ses capacités réelles ou sa compétence stratégique, mais son chauvinisme autoritaire hyper-nationaliste fait en sorte qu'il s'agit d'une autre sorte de Turquie approchant la dernière flambée du Haut-Karabakh. Sous ce sultan, Ankara s'est manifestement éloignée de l'Europe de l'OTAN, pour se rapprocher du Grand Levant et de l'Asie centrale. Cela n'augure rien de bon pour un conflit dans le Caucase du Sud. Ainsi, selon un analyste senior de l'International Crisis Group, "la Turquie est définitivement un joker dans toute escalade". Une partie de la partialité d'Ankara est peut-être naturelle : Les Azéris sont éthiquement et linguistiquement turcs. Ils partagent des cultures communes et des souvenirs historiques de la grandeur des chevaux de steppe nomades. Pourtant, les liens de sang et les langues autochtones ne vont pas aussi loin. Bien qu'il soit hésitant et inégal sur le plan régional, le rapprochement entre la Turquie et la Russie a également été réel. Bien qu'Ankara et Moscou aient en fait soutenu des camps opposés lors des guerres civiles libyenne et syrienne, elles ont également maintenu des liens commerciaux, conclu des accords sur le gaz naturel et la Turquie a même irrité les États-Unis en achetant des missiles antiaériens russes. Bien que Bakou le nie, les porte-parole du ministère arménien des affaires étrangères ont affirmé que des "experts militaires" turcs - et peut-être même des mercenaires syriens payés par Ankara - se battent cette fois-ci aux côtés des troupes azerbaïdjanaises. Mardi, l'Arménie a allégué qu'un avion de chasse turc avait abattu un de ses avions, tuant le pilote - bien qu'Ankara le nie. Jusqu'à présent, une grande partie de cette affaire est peut-être exagérée, mais elle n'est guère hors du domaine du possible. Après tout, cette année, la Turquie a expédié 5 000 soldats syriens de fortune pour renverser la tendance en faveur de la faction libyenne dans cette guerre civile (soit dit en passant, les Russes ont loué des armes du groupe Wagner pour combattre de l'autre côté). Alors qu'une intervention militaire turque ouverte, ou une attaque sur son voisin arménien oriental, semble toujours improbable, Ankara est plus que jamais susceptible d'intensifier et de catalyser le conflit au Nagorno-Karabakh. Là encore, il faut aussi tenir compte de la langue d'Erdogan - qui suit de façon inquiétante la ligne azérie. Au début de cette semaine, il a parlé de l'"occupation" de NK par l'Arménie, et a déclaré qu'il était temps de "mettre fin au conflit". Les discussions sur les solutions finales aux conflits gelés se terminent rarement bien. Au cas où une preuve supplémentaire serait nécessaire pour démontrer que l'OTAN, qui diminue son utilité, a pratiquement atteint son point de rupture, le président français Emmanuel Macron a accusé mercredi la rhétorique "guerrière" d'Erdogan de lever "les inhibitions de l'Azerbaïdjan dans la reconquête du Nagorno-Karabakh". Ces deux soi-disant frères de l'OTAN ont échangé des insultes - après que leurs marines aient failli s'échouer au large des côtes libyennes en juillet dernier - en se traitant mutuellement, et peut-être l'Alliance atlantique tout entière, de "mort cérébrale". Les deux ont peut-être raison. Et puis il y a le fait qu'en soutenant la Turquie - en particulier au Nagorno Karabakh - l'Amérique se range du côté d'un gouvernement plein de négationnistes officiels du génocide. Souvenez-vous, une partie de la raison de tous ces liens effilochés entre Ankara et Erevan est que les Turcs ne veulent toujours pas admettre qu'ils ont déplacé, affamé et tué un million d'Arméniens pendant la première guerre mondiale. C'est une illusion de non-culpabilité profondément ancrée : en 2016, un agent de change turc dans une classe de stratégie à Fort Leavenworth a failli m'arracher la tête quand je l'ai poliment poussé sur le sujet. (Soit dit en passant, il a rapidement quitté le cours et a demandé l'asile aux États-Unis après qu'Erdogan ait contrecarré une tentative de coup d'État suspecte en juillet de cette année-là - se craignant parmi les nombreux militaires personas non grata dans son sillage). Fou dangereux n°3 : Les gars de Washington et leur monstre russe imaginaire Enfin, l'oncle Sam, l'oncle fou et grincheux de la famille mondiale, est plus que jamais un joker en plus de trois décennies de lutte contre la NK. Washington se présente comme le principal "honnête courtier" pour les conflits mondiaux, mais ce n'est presque jamais le cas. Vous avez déjà entendu parler de la Palestine ? Cependant, comme le Nagorno-Karabakh l'a montré, même la discorde la plus tangentielle et la plus lointaine dément la prétendue franchise de l'Amérique. Ole Sam n'a pas rencontré de fracas lointains dans lesquels il ne prendrait pas parti, ne chercherait pas de bénéfices personnels, n'accélérerait pas et ne catalyserait pas de manière contre-productive, depuis un certain temps déjà. Et si Washington sent la présence de la Russie ? Alors, la partie est lancée. Les États-Unis ont depuis longtemps un regard vorace sur la région, surtout après l'effondrement final de l'Union soviétique en 1991. C'est toujours le cas - peut-être même plus. En 2016-17, alors que nous étions étudiants à l'École de commandement et d'état-major de l'armée de terre (CGSC), nous, les officiers, nous nous sommes presque exclusivement concentrés sur la planification de missions de combat fictives, mais très réalistes, dans la région du Caucase du Sud. Si je me souviens bien, notre scénario récurrent consistait à défendre l'Azerbaïdjan (et, accessoirement, ses pipelines et les sources d'énergie du bassin de la mer Caspienne) contre une attaque en direction du nord d'un petit État séparatiste composé d'Iraniens d'origine azérie. Nous avons planifié, pratiqué et simulé le déchargement de troupes, de chars et de fournitures dans les ports géorgiens de la mer Noire, par la capitale Tbilissi - en contournant les territoires russes et arméniens et en restant à l'écart du troisième rail du Haut-Karabakh, naturellement - vers les lignes de front dans le sud de l'Azerbaïdjan. En y repensant, dans le jeu de guerre, les forces américaines ont tracé un itinéraire plutôt inversé de l'oléoduc BTC (Bakou-Tbilissi-Ceyhan, Turquie) construit par les entreprises... Cela doit être une coïncidence. Pour être juste, mon propre instructeur de stratégie conjointe était un homme réfléchi et sensé qui a évité le potentiel de grandiosité de la mission - remettant toujours en question nos ambitions, contestant les hypothèses et soulignant les tensions et les limites régionales. En fait, c'est lui qui a été le premier à m'intéresser vraiment au Haut-Karabakh. Cela dit, à ma connaissance, il n'a pas choisi le scénario - et le fait que des jeux de guerre similaires aient imprégné le monde militaire pendant une vingtaine d'années témoigne de la réflexion de Washington. Et si l'Arménie est restée en marge de l'entraînement du CGSC, il était tout à fait clair que l'Azerbaïdjan était le protagoniste protégé - envahi par des factions supposées iraniennes (et, bien sûr, la menace russe était toujours dans l'air). Tout cela reflète une position américaine de plus en plus favorable aux Azéris (même si elle n'est pas cohérente) depuis la fin des années 1990. Malgré l'influence réelle, mais souvent exagérée, du lobby américano-arménien - considérez le facteur Kardashian (Kim s'est exprimé par une série de tweets) - les vents de Washington soufflent sur Bakou depuis un certain temps. Comme l'a expliqué le regretté Justin Raimondo, un rare observateur du Nagorno Karabakh, lors de la première grande explosion post-trève en 2016, la politique américaine dans le Caucase du Sud est motivée par deux raisons principales : l'énergie et l'encerclement [de la Russie]. Le point de vue de Moscou - et franchement de l'espace objectif - est clair : depuis la fin des années 1990, les États-Unis sont géographiquement (par l'expansion ouverte de l'OTAN vers l'Est) et diplomatiquement (en refusant toute légitimité à la sphère russe, ou disons, dans les affaires régionales) enfermés dans l'Ours. Washington serait allé beaucoup plus loin si elle avait (au minimum) encouragé les "révolutions de couleur" le long des frontières russes - "Rose :" Géorgie, 2003 ; "Orange :" Ukraine, 2004 ; "Denim" et "Tulipe" : Biélorussie et Kirghizistan, 2005) n'était pas tombé à plat, et que ce satané Poutine n'avait pas utilisé la force en 2008 pour empêcher une petite Géorgie plutôt agressive d'adhérer à l'OTAN. La situation n'a fait qu'empirer depuis, car l'ensemble de l'establishment bipartisan de Washington a mis des lunettes de protection contre la Russie, résistantes aux faits, en particulier depuis l'élection de Donald Trump. Les Pundits et les politiciens voient maintenant chaque conflit mondial à travers cette lentille tournée vers Moscou. Et puis il y a l'argent à suivre. Alors que ses marchés, ses sources et la situation de l'offre américaine ont depuis lors diminué une certaine urgence énergétique, Washington semble coincé dans le passé du pétrole. C'est ce calcul qui, à la fin des années 1990, a contribué à pousser l'Amérique vers des positions azerbaïdjanaises dans le Caucase. La clé a été l'oléoduc BTC et l'annonce par Papa Aliyev du "Contrat du siècle" - apparemment, les hommes forts parlent de la même façon. Ce contrat du siècle s'est traduit par un accord avec un consortium de compagnies pétrolières - Amoco, Pennzoil, British Petroleum, Unocal, McDermott, Statoil, Lukoil, et les entreprises d'État turques et saoudiennes, qui leur ont accordé des droits exclusifs sur les réserves de pétrole et de gaz de l'Azerbaïdjan. Ajoutant l'insulte à l'injure, c'est une autre "vérité qui dérange" de sa carrière qu'en 1997, Al Gore, aujourd'hui gourou de l'environnement et alors vice-président, a présidé la cérémonie de signature à la Maison Blanche de quatre contrats supplémentaires pour la mer Caspienne entre Aliyev-senior et les géants pétroliers américains Exxon, Chevron, Mobil et Amoco (qui a fusionné avec British Petroleum-BP un an plus tard). Ces contrats auraient représenté une valeur de quelque 8 milliards de dollars. En ce qui concerne NK, il y a un fait saillant à garder à l'esprit : L'Arménie n'a pas de réserves pétrolières à proprement parler. Mais je suis sûr que l'argent sale des entreprises n'influencerait jamais l'impartialité des successeurs de l'honnête Abe à Washington. Il suffit de l'attendre : l'explosion de combat de 2016 au NK- - ce que Raimondo a surnommé "la guerre du poisson d'avril" - a été lancée par l'Azerbaïdjan juste au moment où Aliyev-le-jeune revenait de Washington. Au cours de cette réunion, le secrétaire d'État John Kerry a utilisé un langage soupçonneux inspiré par l'Azerbaïdjan, appelant à "une résolution ultime" de ce conflit vieux de plusieurs décennies. La formulation (peut-être) involontairement incendiaire de Kerry était absurde, a écrit Justin, "parce que la 'crise' a déjà été résolue" - ce qui signifie que les faits sur le terrain soutiennent un Nagorno-Karabakh de facto indépendant qui est en accord avec l'autodétermination, ainsi que le monde tel qu'il est. Il ne fait aucun doute qu'il y a de graves problèmes en suspens et que Bakou a de réels griefs : les NK-Azeris expulsés ont le droit de revenir et les sept districts supplémentaires occupés par une majorité azérie devraient être restitués à Bakou. Néanmoins, en prétendant qu'il existe une solution qui implique la réintégration pacifique de la supermajorité arménienne du Haut-Karabakh en Azerbaïdjan, les États-Unis donnent le feu vert à la conquête de Bakou, qui change la donne. Le fantôme de Woodrow Wilson À la base, le conflit du Haut-Karabakh - et la perception qu'en ont les États-Unis - se résume à la tension apparemment incompatible entre deux principes géopolitiques et juridiques internationaux : l'autodétermination [arménienne] et la souveraineté territoriale [azerbaïdjanaise]. Jusqu'à présent, toutes les tentatives de quadriller ce cercle - à Moscou, à Bruxelles et dans divers organismes internationaux - ont échoué. Washington, cependant, a à peine essayé - surtout depuis la fin des années 1990, où l'énergie a fait des ravages, et les attentats du 11 septembre 2001. C'est drôle, n'est-ce pas, de voir avec quelle incohérence diverses administrations américaines ont appliqué le principe d'autodétermination prononcé par le président Woodrow Wilson en janvier 1918 ? Non pas que Wilson ait appliqué sa propre politique de manière uniforme non plus (il suffit de demander à des anti-impérialistes comme Mao ou Ho Chi Minh comment ils se sont débrouillés à la Conférence de paix de Versailles). En fait, dès le début, l'engagement contradictoire en faveur de la souveraineté populaire a été une marque de fabrique américaine : vous pouvez en parler à un Kurde, à un Palestinien ou à certains Cachemiriens. En outre, depuis la chute de l'URSS, les États-Unis et un Occident conciliant ne considèrent les frontières synthétiques des États post-soviétiques - Justin a qualifié l'Azerbaïdjan de "fiction soviétique, créée par Staline" en 1999 - d'évangile inerte que lorsque cela leur convient. Prenons quelques exemples : Les Albanais du Kosovo - qui ont des arguments remarquablement similaires à ceux des Arméniens du NK, soit dit en passant - ont apparemment mérité de créer un État indépendant hors de la Serbie. En fait, l'armée de l'air américaine est entrée en guerre pour le compte de l'Armée de libération du Kosovo (UCK), plutôt en échec, à la fin de l'ère Clinton. Pourtant, les minorités abkhaze ou sud-ossète favorables à la Russie - qui veulent sortir de la Géorgie post-soviétique - ou même les habitants locaux votant pour l'autonomie ou l'adhésion à l'extérieur dans le Haut-Karabakh (1991) ou en Crimée (2014) ? Non, l'Oncle Sam dit qu'ils n'ont pas le droit inhérent de s'autodéterminer ou de choisir l'état dans lequel ils vivent. Leurs frontières sont inaltérables. Pour les Washingtoniens, le degré des droits de souveraineté populaire dépend de la perception qu'ils ont de leur penchant - l'Est ou l'Ouest, pour ainsi dire. Même l'incohérence peut être cohérente. Pourtant, la Russie ne mérite pas la plupart des rancœurs qu'elle reçoit concernant le Haut-Karabakh. Bien qu'elle ait une base militaire en Arménie et que le pays soit signataire de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), dirigée par la Russie, Moscou n'est pas très proche d'Erevan sur cette question. Alors que certains prétendent que "l'Arménie est devenue un pion dans les jeux géopolitiques du Kremlin", parce que la Russie a convaincu l'Arménie de saborder un accord d'association avec l'Union européenne (et de rejoindre à la place l'Union économique eurasienne, un bloc de libre-échange dirigé par Moscou). Comme on pouvait s'y attendre, peu d'Occidentaux se demandent pourquoi l'Arménie devrait être liée à l'UE - elle n'est même pas située en Europe. En outre, la relation tiède est réciproque. En effet, le comportement responsable de la Russie en matière de couverture pendant les conflits au Nagorno Karabakh a, selon le directeur d'un groupe de réflexion à Erevan, engendré "une perception justifiée de l'Arménie d'un soutien douteux et peu fiable de la Russie au cas où les combats actuels s'étendraient". C'est compréhensible, étant donné que le porte-parole du Kremlin, soi-disant obsédé par le néo-impérialisme, a déclaré lundi que "[ils] ne parlent pas maintenant d'options militaires". Cependant, ne vous y trompez pas : sur le fond, le Haut-Karabakh n'a pas été - et n'est pas nécessairement - une guerre par procuration classique. Il ne s'agit pas de la Libye ou de la Syrie - même si des interventions turques et/ou américaines pourraient contribuer à ce qu'il en soit ainsi. Pour leur part, les mauvais garçons préférés des Américains - la Russie et l'Iran - ont généralement fait preuve d'une remarquable retenue dans le Haut-Karabakh, hier comme aujourd'hui. La première a rapidement appelé les deux parties à "cesser immédiatement le feu et à entamer des pourparlers pour stabiliser la situation". On pourrait supposer que le second soutiendrait ses coreligionnaires chiites d'Azerbaïdjan ; ou, à l'inverse, que l'Iran - poussé toujours plus près de Moscou par l'inimitié des États-Unis - s'aligneraient aux Arméniens alliés de la Russie. Pourtant, il est rare que Téhéran se soit fortement engagé d'un côté ou de l'autre. Peu d'observateurs, même parmi les faucons iraniens les plus agressifs, réalisent que la République islamique n'est guère un État homogène. Peut-être 20 % de sa population est-elle ethniquement azérie, ce qui, avec 10 à 15 millions d'âmes, est supérieur à la population totale de l'Azerbaïdjan. Pourtant, de crainte que cela ne se traduise instantanément par un soutien à Bakou, Téhéran, dominée par les Perses, a tendance à craindre sa minorité azérie, parfois réticente, et n'apprécie pas que son voisin du nord accepte l'encerclement par Israël de sa République islamique en proie aux combats. En outre, l'Iran - comme l'Arménie et (surtout) la Russie - a été exclu du consortium pétrolier azéri organisé par les États-Unis. Cela ne signifie pas non plus que Téhéran pivote nécessairement vers l'Arménie chrétienne, mais plutôt que sa réponse aux derniers combats a été essentiellement équilibrée et circonspecte. Lors de la petite flambée de violence de juillet, un de ses diplomates de haut rang a seulement déclaré que "l'Iran soutient une solution pacifique", - que si "nous soutenons l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan... nous sommes intéressés à résoudre la question par un dialogue en faveur de l'Azerbaïdjan... quand il s'agit de guerre et de conflit militaire, nous ne sommes pas du tout d'accord avec ce sujet et préférons maintenir le statu quo". Des mots qui ne sont guère à la hauteur des "mollahs fous" de l'imagination américaine. Pendant ce temps, lundi, ce supposé mulet moscovite d'un président américain, Donald J. Trump, a simplement dit à propos de l'actuelle évasion du NK : "Nous l'examinons très attentivement... Nous allons voir si nous pouvons l'arrêter." Trump n'est pas un génie de la géostratégie - on peut douter qu'il ait jamais entendu parler du Haut-Karabakh. Pourtant, qu'on le veuille (ou non) ou non, dans ce cas, son réalisme superficiel, et quelque peu dédaigneux, reflète par inadvertance ce qui est quoi. Il est triste de constater qu'il faut un sous-néophyte de la politique étrangère comme The Donald pour mettre le doigt sur ce qui est en jeu et ce qui ne l'est pas pour les États-Unis au Nagorno Karabakh, pour indiquer les limites de la puissance, des intérêts et des investissements américains dans ce trou perdu du Caucase. Mais c'est ce que c'est. Dans le Haut-Karabakh, je suis très hippocratique : "primum non nocere"... "d'abord, ne pas faire de mal". Danny Sjursen est un officier de l'armée américaine à la retraite, rédacteur en chef adjoint d'Antiwar.com, chercheur principal au Center for International Policy (CIP) et directeur du réseau médiatique Eisenhower (REM) qui sera bientôt lancé. Ses travaux ont été publiés dans le NY Times, le LA Times, The Nation, Huff Post, The Hill, Salon, The American Conservative, Mother Jones, ScheerPost et Tom Dispatch, entre autres publications. Il a participé à des missions de combat en Irak et en Afghanistan et a ensuite enseigné l'histoire à West Point. Il est l'auteur d'un mémoire et d'une analyse critique de la guerre en Irak, Ghostriders of Baghdad : Soldiers, Civilians, and the Myth of the Surge and Patriotic Dissent : L'Amérique à l'ère de la guerre sans fin. Avec son collègue vétéran Chris "Henri" Henriksen, il co-anime le podcast "Fortress on a Hill". Suivez le sur Twitter @SkepticalVet et sur son site web pour les demandes des médias et les publications passées. Modifié le 5 octobre 2020 par Kelkin 5 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) le 5 octobre 2020 Share Posté(e) le 5 octobre 2020 1 hour ago, Alexis said: D'après l'information que je peux trouver, l'Arménie disposerait de "au moins" 40 missiles Tochka de portée 70 à 185 km suivant la version, ainsi que de 25 Iskander-E de portée 285 km. Ce qui n'est pas si lourd. Si l'Arménie bombarde "généreusement" et activement, c'est qu'à Erevan et Stepanakert on ne s'inquiète pas trop de l'épuisement des stocks. C'est donc que quelqu'un se tient prêt à les recompléter - voire le fait déjà. Peut-être la Russie n'est-elle pas si inactive, derrière une façade "droit international petit doigt sur la couture du pantalon même en face de gens qui n'en ont rien à f..tre". De même que la France n'a pas forcément été inactive en soutien du LNA en Libye, derrière la même façade petit doigt & couture du pantalon. A priori c'est surtout du Grad Smerch etc. qui est utilisé. Les distances dont on parle sont très modeste. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
kalligator Posté(e) le 5 octobre 2020 Share Posté(e) le 5 octobre 2020 Le Smerch ne porte-t-il pas à 70 km ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Kiriyama Posté(e) le 5 octobre 2020 Share Posté(e) le 5 octobre 2020 (modifié) il y a 1 minute, kalligator a dit : Le Smerch ne porte-t-il pas à 70 km ? Beaucoup plus loin avec ses munitions les plus modernes : plus de 90km avec certaines. Modifié le 5 octobre 2020 par Kiriyama Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
kalligator Posté(e) le 5 octobre 2020 Share Posté(e) le 5 octobre 2020 J'avais lu un projet de portée de 120 km, ce serait déjà opérationnel ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) le 5 octobre 2020 Share Posté(e) le 5 octobre 2020 5 minutes ago, kalligator said: Le Smerch ne porte-t-il pas à 70 km ? Les villes bombardées sont rarement à plus de 30km de l'ancienne ligne de séparation. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alexis Posté(e) le 5 octobre 2020 Share Posté(e) le 5 octobre 2020 il y a 16 minutes, g4lly a dit : A priori c'est surtout du Grad Smerch etc. qui est utilisé. Les distances dont on parle sont très modeste. Juste, au temps pour moi, je comptais depuis Stepanakert, mais avec des Smerch situés au nord du Haut-Karabagh la distance doit être d'une cinquantaine de kilomètres environ pour Goranboy ou Gandja, ça passe largement. L'Arménie est censée disposer de 6 exemplaires de BM-30 Smerch, plus d'autres reçus en 2018. Ce n'est pas vraiment beaucoup, mais j'imagine qu'ils ont des stocks de roquettes ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
loki Posté(e) le 5 octobre 2020 Share Posté(e) le 5 octobre 2020 Par contre, deployer de tels systèmes sur une zone où opèrent des drones ennemis, c'est chaud ( c'est plutôt voyant comme système d'armes ) 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
kalligator Posté(e) le 5 octobre 2020 Share Posté(e) le 5 octobre 2020 On va leur recommander la lecture du fil "antidrones" sur ADnet Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Messages recommandés
Créer un compte ou se connecter pour commenter
Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire
Créer un compte
Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !
Créer un nouveau compteSe connecter
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.
Connectez-vous maintenant