Kiriyama Posté(e) le 22 juin 2018 Share Posté(e) le 22 juin 2018 Le 19/06/2018 à 18:11, Wallaby a dit : https://www.br.de/nachrichten/schwaben/inhalt/buergermeisterin-von-bolsterlang-nach-reichsbuerger-verdacht-suspendiert-100.html (19 juin 2018) La maire de Bolsterlang, un village bavarois, est suspendue de ses fonction et sous enquête administrative pour appartenance supposée aux Reichsbürger : https://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_de_citoyens_du_Reich Leurs partisans considèrent, contrairement à la jurisprudence et la doctrine majoritaire, que l'Empire allemand (Reich) continuerait d'exister, mais pas sous la forme actuelle de la République fédérale allemande (Bundesrepublik Deutschland). Selon eux, l'Empire allemand dans ses frontières de 1937 (ou 1914) serait représenté par un gouvernement par intérim ("kommissarische Reichsregierung" - KRR) dont la composition diffère selon les groupes, chacun s'en attribuant la légitimité. Le mouvement des citoyens du Reich est pour cette raison aussi connu comme "la scène KRR" ou "la scène des idéologues du Reich". Wow ! Je ne savais même pas que ça existait. Un grand merci pour cette découverte. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alexis Posté(e) le 22 juin 2018 Share Posté(e) le 22 juin 2018 Le 19/06/2018 à 18:11, Wallaby a dit : https://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_de_citoyens_du_Reich Leurs partisans considèrent, contrairement à la jurisprudence et la doctrine majoritaire, que l'Empire allemand (Reich) continuerait d'exister, mais pas sous la forme actuelle de la République fédérale allemande (Bundesrepublik Deutschland). Selon eux, l'Empire allemand dans ses frontières de 1937 (ou 1914) serait représenté par un gouvernement par intérim ("kommissarische Reichsregierung" - KRR) dont la composition diffère selon les groupes, chacun s'en attribuant la légitimité. Le mouvement des citoyens du Reich est pour cette raison aussi connu comme "la scène KRR" ou "la scène des idéologues du Reich". Il y a 11 heures, Kiriyama a dit : Wow ! Je ne savais même pas que ça existait. Pour paraphraser Talleyrand : on peut faire bien des choses avec un casque à pointe, sauf s'asseoir dessus 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Tancrède Posté(e) le 22 juin 2018 Share Posté(e) le 22 juin 2018 13 minutes ago, Alexis said: Pour paraphraser Talleyrand : on peut faire bien des choses avec un casque à pointe, sauf s'asseoir dessus I'm calling Bullshit: au temps de Talleyrand, les Prussiens n'avaient pas de casque à pointe. Il n'a pas pu dire ça. Tu as été repéré, les drones t'observent, les troupes d'intervention sont en route.... 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
rendbo Posté(e) le 23 juin 2018 Share Posté(e) le 23 juin 2018 Il y a 9 heures, Alexis a dit : on peut faire bien des choses avec un casque à pointe, sauf s'asseoir dessus A cette époque, on n'était pas très ouvert d'esprit, ou en tout cas pas en public... et ça fait qu'on manquait des choses bien intéressantes Révélation non pas d'image, coquin va... 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 25 juin 2018 Auteur Share Posté(e) le 25 juin 2018 https://www.welt.de/politik/deutschland/article178147668/Forsa-Umfrage-Bayern-lehnen-mehrheitlich-Soeders-Politik-ab-Nur-40-Prozent-fuer-CSU.html (25 juin 2018) À moins de 4 mois de l'élection régionale de Bavière, la CSU stagne toujours à 40%, 7,7 points en dessous de son score électoral de 2013. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 26 juin 2018 Auteur Share Posté(e) le 26 juin 2018 (modifié) Employant 3000 litres de peinture jaune (lavable et amie-de-l'environnement), Greenpeace repeint le carrefour de la colonne de la victoire, pour exiger l'abandon du charbon. source : https://www.tagesspiegel.de/berlin/protest-in-berlin-tiergarten-polizei-ermittelt-nach-greenpeace-aktion-am-grossen-stern/22735260.html (26 juin 2018) Modifié le 26 juin 2018 par Wallaby 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alexis Posté(e) le 1 juillet 2018 Share Posté(e) le 1 juillet 2018 Le 26/06/2018 à 21:17, Wallaby a dit : Employant 3000 litres de peinture jaune (lavable et amie-de-l'environnement), Greenpeace repeint le carrefour de la colonne de la victoire, pour exiger l'abandon du charbon. Ils ont raison, bien sûr. Le charbon est un désastre du point de vue des émissions de GES. Ils ont juste oublié de préciser que c'est par du nucléaire qu'il faudrait que l'Allemagne remplace ses centrales à charbon. Eh, on ne peut pas avoir raison tout le temps, n'est-ce pas ? Le 23/06/2018 à 00:16, Tancrède a dit : I'm calling Bullshit: au temps de Talleyrand, les Prussiens n'avaient pas de casque à pointe. Il n'a pas pu dire ça. Tu as été repéré, les drones t'observent, les troupes d'intervention sont en route.... Attends, je vais t'aider paraphraser Dénominal de paraphrase[1], voir le grec ancien παραφράζω, paraphrázô (« paraphraser, dire autrement ») La citation originale de Talleyrand était en effet Citation On peut tout faire avec des baïonnettes sauf s'asseoir dessus. Parler de s'asseoir sur un casque à pointe, c'est donc "dire autrement" la même idée que Talleyrand. Et non seulement autrement, mais probablement un peu moins douloureusement ? Je veux dire, la pointe du casque prupru est quand même plus courte qu'une baïonnette en général ? Je te laisse méditer là-dessus. Ne va pas pousser l'abnégation jusqu'à expérimenter, quand même 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Conan le Barbare Posté(e) le 1 juillet 2018 Share Posté(e) le 1 juillet 2018 Ils te diront "n'y nucléaire, n'y charbon, n'y pétrole, n'y gaz... Que du renouvelable" Puis dans quelques années le renouvelables ne sera pas assez propre lui non plus et ils demanderont un retour à l'age de pierre... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
rendbo Posté(e) le 1 juillet 2018 Share Posté(e) le 1 juillet 2018 il y a 57 minutes, Conan le Barbare a dit : Ils te diront "n'y nucléaire, n'y charbon, n'y pétrole, n'y gaz... Que du renouvelable" Puis dans quelques années le renouvelables ne sera pas assez propre lui non plus et ils demanderont un retour à l'age de pierre... La pierre est abondante, mais pas renouvelable (pierre -> blocs/galets -> gravier -> sable -> sable -> sable....) Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
jojo (lo savoyârd) Posté(e) le 1 juillet 2018 Share Posté(e) le 1 juillet 2018 il y a 1 minute, rendbo a dit : La pierre est abondante, mais pas renouvelable (pierre -> blocs/galets -> gravier -> sable -> sable -> sable....) ... sable -> sable -> sable ... -> verre -> cristal ! il y a une heure, Conan le Barbare a dit : Ils te diront "n'y nucléaire, n'y charbon, n'y pétrole, n'y gaz... Que du renouvelable" Puis dans quelques années le renouvelables ne sera pas assez propre lui non plus et ils demanderont un retour à l'age de pierre... Genre un aveugle qui se mort la queue ... 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Nenel Posté(e) le 1 juillet 2018 Share Posté(e) le 1 juillet 2018 il y a 5 minutes, jojo (lo savoyârd) a dit : ... sable -> sable -> sable ... -> verre -> cristal ! On peut aller loin comme ça : cristal---> lustre---> lumière .... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
jojo (lo savoyârd) Posté(e) le 1 juillet 2018 Share Posté(e) le 1 juillet 2018 il y a 2 minutes, Nenel a dit : On peut aller loin comme ça : cristal---> lustre---> lumière .... Oui c'est pas mal, de l'âge de pierre au siècle des lumières, donc ... Ps : plus d'sous pour #lapiècedans ... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alexis Posté(e) le 1 juillet 2018 Share Posté(e) le 1 juillet 2018 Il y a 2 heures, jojo (lo savoyârd) a dit : Genre un aveugle qui se mort la queue ... Faut être souple, pour ça J'suis plus là ! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Conan le Barbare Posté(e) le 1 juillet 2018 Share Posté(e) le 1 juillet 2018 (modifié) Sous l'effet de la chaleur et de la pression le sable devient pierre. Et, toujours sous l'effet de la chaleur et de la pression les pierre changent de structure pour devenir un autre type de pierre. Ça s'appelle le métamorphisme. C'est ainsi que le Calcaire devient Marbre. C'est complètement HS... Modifié le 1 juillet 2018 par Conan le Barbare Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
rogue0 Posté(e) le 1 juillet 2018 Share Posté(e) le 1 juillet 2018 Le 20/06/2018 à 09:49, Wallaby a dit : Eh bien Seehofer n'a pas menacé de rompre la coalition. Donc on a bien affaire à une crise moins grave que celle de 1976. Suite au dernier sommet européen, un compromis sur le traitement des migrants avait été arraché au forceps (approuvé même par l'Italie ...). En gros, durcissement de la politique migratoire, et réduction des flux en amont dans les pays "sources" : plateforme de débarquements de l'autre côté de la Méditerranée dans des pays volontaires, centre d'accueil contrôlés dans l'Union… Les premiers signes laissaient penser à une fin de crise de coalition (avec la CSU)... https://www.lemonde.fr/europe/article/2018/06/29/apres-l-accord-europeen-sur-l-asile-la-csu-calme-le-jeu_5323192_3214.html Hélas, patatras. Seehofer persiste et signe, et menace toujours de démissionner. http://www.lefigaro.fr/international/2018/07/01/01003-20180701ARTFIG00155-merkel-destabilisee-par-la-crise-des-migrants.php Le 20/06/2018 à 09:49, Wallaby a dit : (...)En fait Merkel est en position de force car elle n'a pour ainsi dire pas besoin de la CSU pour gouverner. Si la CSU se retirait de la coalition, il lui manquerait... 2 voix, 2 malheureuses petites voix pour avoir une majorité au Bundestag. Elle pourrait alors débaucher deux députés Verts au cas par cas, dossier par dossier, projet de loi par projet de loi, voire former une nouvelle coalition Noire-Rouge-Verte. Dans tous les scénarios c'est elle qui reste chancelière. Certes, mais elle devient quasiment un gouvernement technique (à la belge), qui n'a pas mandat pour prendre des décisions majeures... (déjà que l'Allemagne était inaudible pendant les premières négociations de coalition) Dans tous les cas, ce n'est pas ainsi (ou en coalition avec les verts) que l'Allemagne pourra aider à répondre aux chamboulements géopolitiques en cours... Genre quelle réaction face à Trump ? Ne rien faire (par choix ou par défaut), ça arrive au même résultat : se vassaliser sous les USA ou se faire finlandiser par les autres puissances... 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Patrick Posté(e) le 2 juillet 2018 Share Posté(e) le 2 juillet 2018 Le 20/06/2018 à 09:49, Wallaby a dit : Elle pourrait alors débaucher deux députés Verts au cas par cas, dossier par dossier, projet de loi par projet de loi, voire former une nouvelle coalition Noire-Rouge-Verte. Révélation ...Soit les couleurs du drapeau lybien. Coïncidence? Je ne crois pas... 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Tancrède Posté(e) le 2 juillet 2018 Share Posté(e) le 2 juillet 2018 12 hours ago, Patrick said: Reveal hidden contents ...Soit les couleurs du drapeau lybien. Coïncidence? Je ne crois pas... Conspirations! Conspirations everywhere! Les Illuminati sont de sortie! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 2 juillet 2018 Auteur Share Posté(e) le 2 juillet 2018 https://www.usinenouvelle.com/article/thyssenkrupp-et-tata-signent-leur-accord-dans-l-acier-europeen.N714174 (1er juillet 2018) Après deux ans de négociations, l'allemand Thyssenkrupp et l'indien Tata Steel ont signé le 30 juin leur accord pour la création d'une coentreprise. La société commune devrait être le plus important aciériste européen derrière ArcelorMittal. https://www.breezcar.com/actualites/article/catl-usine-production-cellules-vehicules-electriques-europe-0619 (8 juin 2018) Le chinois CATL va construire une usine de batteries à Erfurt. CATL prend le contrepied de ses concurrents sud-coréens LG Chem, Samsung SDI et SK Innovation dont les usines du continent sont ou seront toutes installées en Hongrie. La production de cellules de batteries pour véhicules électriques fait l’objet d’âpres débats en Europe où Bruxelles souhaite voir émerger un « Airbus de la batterie ». https://www.tagesspiegel.de/wirtschaft/elektromobilitaet-chinesen-bauen-batteriezellen-in-erfurt/22753422.html (26 juin 2018) Dans la voiture électrique, la batterie est le module le plus important, représentant un bon tiers de la valeur ajoutée, et la cellule de batterie est au cœur de la batterie. Mercedes et BMW, VW et Audi achètent les cellules à quelques fabricants en Asie et ont déclaré à plusieurs reprises qu'ils ne veulent pas commencer la production de cellules eux-mêmes. Même les plus grands équipementiers automobiles mondiaux, Bosch et Continental, ne veulent pas de production de cellules (Bosch) ou n'ont pas encore pris de décision (Conti). Il y a un an et demi, un consortium d'une vingtaine de fabricants allemands de machines et d'installations, de processeurs de cellules et d'entreprises chimiques s'est réunie sous le nom de Terra E pour construire une usine de cellules. Avec environ quatre milliards d'euros, une capacité de 34 gigawattheures doit être construite d'ici 2028, ce qui suffirait pour 650 000 voitures électriques. Terra E piétine, personne ne veut mettre de l'argent dans l'affaire. C'est ainsi que la première grande usine de production de cellules pour voitures électriques d'Allemagne est mise en place par les Chinois. CATL (Contemporary Amperex Technology) a déjà conclu des contrats d'approvisionnement avec des fabricants allemands et a maintenant conclu des contrats encore plus importants avec BMW. "Nous venons d'attribuer un contrat d'une valeur de plusieurs milliards à CATL", a déclaré Harald Krüger, le patron de BMW, à "Handelsblatt". Les cellules peuvent être livrées de la nouvelle usine CATL d'Erfurt à l'usine bavaroise de BMW à Dingolfing, où BMW prévoit d'assembler la voiture électrique "iNext" au cours de la prochaine décennie. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 3 juillet 2018 Auteur Share Posté(e) le 3 juillet 2018 (modifié) https://www.linkedin.com/pulse/helmut-kohls-theory-europe-thomas-klau/ (16 juin 2018) Tant que l'État-nation resterait le principe d'organisation le plus puissant du continent, nous dit Kohl, la réalité en Europe serait que l'Allemagne serait toujours trop faible pour imposer une Pax Germanica, et toujours trop forte pour ne pas exercer une influence hostile [génératrice d'hostilité] sur les destinées de ses voisins. C'était un fait évident et sa conséquence était simple. Si le poids singulier de l'Allemagne signifiait qu'il ne pouvait y avoir d'équilibre stable des pouvoirs sur le continent, la seule alternative possible était un transfert suffisant de la puissance nationale allemande sur une entité européenne. Un tel transfert ne pourrait pas avoir lieu uniquement pour l'Allemagne. Elle doit donc être générale. Dans la théorie de l'Europe de Kohl, l'euro était bien plus qu'un ajout souhaitable à l'architecture de l'Union européenne. C'était l'étape décisive qui rendrait l'intégration européenne à la fois irrévocable et imparable - le passage du Rubicon entre une organisation nationale dangereuse et une organisation fédérale sûre du continent. Le fait que l'euro ait dû être lancé dans un état d'imperfection à moitié cuit en 1999 a été causé par l'impossibilité politique à l'époque d'amener la France, l'Allemagne et d'autres pays clés à accepter un transfert plus complet du pouvoir souverain. Le fait que l'euro devait être lancé de toute façon était dû à l'urgence absolue créée par l'unification allemande - non pas, a souligné Kohl à maintes reprises, parce que l'euro était le prix à payer pour cela ; mais parce que retarder son introduction au-delà de 1999 permettrait à l'Allemagne réunifiée de devenir si puissante parmi ses voisins que l'obtention du consentement d'une majorité politique d'Allemands pour échanger leur monnaie nationale contre une monnaie européenne ne serait plus possible. L'Allemagne, a expliqué le chancelier, travaille maintenant sous l'énorme fardeau de l'absorption d'un pays en faillite de 17 millions d'habitants. Cela a créé une phase temporaire de faiblesse relative de l'Allemagne qui ne durerait pas longtemps, une phase qui doit être saisie pour lancer l'euro, car une telle opportunité pourrait ne jamais se reproduire. Autrement dit, il avait prévu que l'euro et l'organisation de l'Europe qui va avec, n'aurait pas de légitimité populaire après la réunification allemande. Cela fait de lui un dictateur : quelqu'un qui impose un choix à rebours de la non-légitimité populaire prévue. Modifié le 4 juillet 2018 par Wallaby 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alexis Posté(e) le 4 juillet 2018 Share Posté(e) le 4 juillet 2018 Il y a 10 heures, Wallaby a dit : Tant que l'État-nation resterait le principe d'organisation le plus puissant du continent, nous dit Kohl, la réalité en Europe serait que l'Allemagne serait toujours trop faible pour imposer une Pax Germanica, et toujours trop forte pour ne pas exercer une influence hostile sur les destinées de ses voisins. C'était un fait évident et sa conséquence était simple. Si le poids singulier de l'Allemagne signifiait qu'il ne pouvait y avoir d'équilibre stable des pouvoirs sur le continent, la seule alternative possible était un transfert suffisant de la puissance nationale allemande sur une entité européenne. Un tel transfert ne pourrait pas avoir lieu uniquement pour l'Allemagne. Elle doit donc être générale. Dans la théorie de l'Europe de Kohl, l'euro était bien plus qu'un ajout souhaitable à l'architecture de l'Union européenne. C'était l'étape décisive qui rendrait l'intégration européenne à la fois irrévocable et imparable - le passage du Rubicon entre une organisation nationale dangereuse et une organisation fédérale sûre du continent. Le fait que l'euro ait dû être lancé dans un état d'imperfection à moitié cuit en 1999 a été causé par l'impossibilité politique à l'époque d'amener la France, l'Allemagne et d'autres pays clés à accepter un transfert plus complet du pouvoir souverain. Le fait que l'euro devait être lancé de toute façon était dû à l'urgence absolue créée par l'unification allemande - non pas, a souligné Kohl à maintes reprises, parce que l'euro était le prix à payer pour cela ; mais parce que retarder son introduction au-delà de 1999 permettrait à l'Allemagne réunifiée de devenir si puissante parmi ses voisins que l'obtention du consentement d'une majorité politique d'Allemands pour échanger leur monnaie nationale contre une monnaie européenne ne serait plus possible. L'Allemagne, a expliqué le chancelier, travaille maintenant sous l'énorme fardeau de l'absorption d'un pays en faillite de 17 millions d'habitants. Cela a créé une phase temporaire de faiblesse relative de l'Allemagne qui ne durerait pas longtemps, une phase qui doit être saisie pour lancer l'euro, car une telle opportunité pourrait ne jamais se reproduire. Très intéressant. Cela montre Helmut Kohl comme une variation sur le thème du responsable européiste convaincu que la nation c'est la guerre, donc corseter ou idéalement défaire les nations ce serait la paix. Ce qui n'est pas une vraie surprise certes, mais l'étude détaillée du cas Kohl dont le rôle fut crucial au moment non seulement de la réunification mais surtout de la transformation de la CEE en UE et de la marche vers l'euro est instructive. Avec vingt ans de recul, on peut remarquer que : - En plus de l'erreur fondamentale, classique parmi les européistes, qui consiste à inverser cause et conséquence "C'est l'UE qui a fait la paix en Europe" alors que c'est bien la paix générale qui a rendu possible de faire l'UE - Jointe à l'aveuglement sur les causes de la fermeture du dernier cycle de guerres européen, c'est-à-dire l'écrasement du bellicisme allemand, la prépondérance de deux puissances intéressées à conserver plus qu'à conquérir URSS et Etats-Unis, et la dissuasion nucléaire pour forcer et garantir leur prudence - Il faut encore noter une erreur complète de diagnostic sur l'Allemagne, dont on pouvait certes dire il y a un siècle qu'elle était trop petite pour dominer l'Europe et trop grande pour ne pas y tendre, mais qui a changé depuis sous l'effet des guerres et de la démographie : démographiquement et économiquement elle ne représente guère plus qu' "une France un tiers" et sa jeunesse à peu près autant que celle de la France. Dans les années 1930, c'était deux fois et 2,5 fois respectivement. Et il faudrait encore parler de l'ascension de pays comme l'Italie et l'Espagne, et des autres - Et encore une erreur catastrophique sur la solution, puisque l'euro censé limité la puissance de l'Allemagne et favoriser l'entente entre Européens a abouti au résultat diamétralement inverse. D'une part le fait que la gestion de l'euro a été pensée sur le modèle germanique - pour lever les méfiances allemandes qui étaient grandes à l'époque contre l'idée d'une monnaie unique - a donné un avantage économique à l'Allemagne, l'euro qui n'est qu'une cote mal taillée pour des pays comme France et Italie est bien ajusté au contraire pour un pays comme l'Allemagne. D'autre part la rigidité des choix politiques européens, du fait des traités, donne en pratique à l'Allemagne - le chef de file des pays qui n'ont pas à se plaindre de ces choix - le pouvoir et le rôle de toujours refuser ou limiter à quia des adaptations de ces choix... ce qui génère un ressentiment anti-allemand non négligeable (ce sont des "nazis"), symétrique du mépris assez répandu pour les "sudistes", "Latins" et autres "cochons" (PIGS). Bref, le résultat est bien d'organiser la mésentente à échelle continentale ! Et la question de la migration de masse, jointe à celle de l'euro, n'est pas faite pour améliorer les choses Il y a 10 heures, Wallaby a dit : Autrement dit, il avait prévu que l'euro et l'organisation de l'Europe qui va avec, n'aurait pas de légitimité populaire après la réunification allemande. Cela fait de lui un dictateur : quelqu'un qui impose un choix à rebours de la non-légitimité populaire prévue. Cela me semble un peu dur. Kohl était un homme d'Etat rusé - beaucoup le sont - qui se souciait d'emmener le peuple là où il voulait qu'il aille, bref de faire partager sa vision. Ce sont bien les Allemands qui l'ont élu et réélu, de même que ce sont les Français qui avaient élu et réélu Mitterrand, etc. Le problème de Kohl n'était pas sa ruse. C'était l'erreur fondamentale de son projet. Qui était aussi celle de Mitterrand : - "Je ne crois pas qu'à notre époque la France, hélas, puisse faire autre chose que passer à travers les gouttes" - à Chevènement en 1979 - « La France est notre patrie, l'Europe est notre avenir. » - élections européennes de 1989, c'est-à-dire que la France n'a pas d'avenir - Enfin la méfiance voire la crainte qu'il conserva toujours au sujet de l'Allemagne, derrière les protestations d'amitié... se montrant en cela moins lucide et moins moderne que De Gaulle lequel avait compris que la surpuissance allemande appartenait au passé 2 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Bechar06 Posté(e) le 4 juillet 2018 Share Posté(e) le 4 juillet 2018 (modifié) Il y a 2 heures, Alexis a dit : Cela me semble un peu dur. Kohl était un homme d'Etat rusé - beaucoup le sont - qui se souciait d'emmener le peuple là où il voulait qu'il aille, bref de faire partager sa vision. Ce sont bien les Allemands qui l'ont élu et réélu, de même que ce sont les Français qui avaient élu et réélu Mitterrand, etc. Le problème de Kohl n'était pas sa ruse. C'était l'erreur fondamentale de son projet. Revenons à Kohl ( Passons sur Mitterand... ) Il y a 13 heures, Wallaby a dit : Autrement dit, il avait prévu que l'euro et l'organisation de l'Europe qui va avec, n'aurait pas de légitimité populaire après la réunification allemande. Je crois sincèrement que Kohl avait une sacrée hauteur de vue ! Il a été un grand stratège face à la chute du mur et au désir profond d'une Allemagne réunie. Kohl connaissait aussi et était lucide sur les travers de l'âme allemande, il avait vu et mesuré où cela l'avait conduite MAIS JE NE COMPRENDS RIEN à ce que vous dites CI-DESSOUS, Alexis, Désolé ... MERCI si vous pouvez reformuler simplement ! Il y a 2 heures, Alexis a dit : Avec vingt ans de recul, on peut remarquer que : - En plus de l'erreur fondamentale, classique parmi les européistes, qui consiste à inverser cause et conséquence "C'est l'UE qui a fait la paix en Europe" alors que c'est bien la paix générale qui a rendu possible de faire l'UE - Jointe à l'aveuglement sur les causes de la fermeture du dernier cycle de guerres européen, c'est-à-dire l'écrasement du bellicisme allemand, la prépondérance de deux puissances intéressées à conserver plus qu'à conquérir URSS et Etats-Unis, et la dissuasion nucléaire pour forcer et garantir leur prudence - Il faut encore noter une erreur complète de diagnostic sur l'Allemagne, dont on pouvait certes dire il y a un siècle qu'elle était trop petite pour dominer l'Europe et trop grande pour ne pas y tendre, mais qui a changé depuis sous l'effet des guerres et de la démographie : démographiquement et économiquement elle ne représente guère plus qu' "une France un tiers" et sa jeunesse à peu près autant que celle de la France. Dans les années 1930, c'était deux fois et 2,5 fois respectivement. Et il faudrait encore parler de l'ascension de pays comme l'Italie et l'Espagne, et des autres - Et encore une erreur catastrophique sur la solution, puisque l'euro censé limité la puissance de l'Allemagne et favoriser l'entente entre Européens a abouti au résultat diamétralement inverse. Modifié le 4 juillet 2018 par Bechar06 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alexis Posté(e) le 4 juillet 2018 Share Posté(e) le 4 juillet 2018 (modifié) Il y a 2 heures, Bechar06 a dit : MAIS JE NE COMPRENDS RIEN à ce que vous dites CI-DESSOUS, Alexis, Désolé ... MERCI si vous pouvez reformuler simplement ! Eh bien, en gros Kohl et beaucoup d'européistes avec lui se sont complètement planté dans leur projet. Les arguments qui motivaient l'idée de l'euro comme corset verrouillant l'Allemagne dans l'Union européenne, laquelle serait la garantie de la paix, sont des erreurs d'analyse pures et simples : - Ce n'est pas l'UE qui a fait la paix en Europe, c'est l'existence de la paix qui a permis que le projet UE puisse être entrepris - La paix en Europe a été établie par la défaite des projets allemands de domination continentale et par la dissuasion nucléaire garantissant que les deux puissances principales en Europe c'est-à-dire Union soviétique et Etats-Unis n'en viendraient pas aux mains, l'UE n'y a rien eu à voir - L'Allemagne n'est plus un pays "trop petit pour dominer l'Europe, trop grand pour ne pas essayer" comme l'analysait Helmut Kohl qui avait cinquante ans de retard - Enfin l'euro ne limite pas l'Allemagne, il augmente sa puissance aux dépens des autres Européens. Et il ne favorise pas l'entente entre Européens, il est une cause de disputes et de résurrection d'anciennes méfiances, peut-être même de haines Bref, l'analyse sur laquelle Kohl a bâti son projet est complètement fausse. Modifié le 4 juillet 2018 par Alexis 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Tancrède Posté(e) le 4 juillet 2018 Share Posté(e) le 4 juillet 2018 6 hours ago, Alexis said: Très intéressant. Cela montre Helmut Kohl comme une variation sur le thème du responsable européiste convaincu que la nation c'est la guerre, donc corseter ou idéalement défaire les nations ce serait la paix. Ce qui n'est pas une vraie surprise certes, mais l'étude détaillée du cas Kohl dont le rôle fut crucial au moment non seulement de la réunification mais surtout de la transformation de la CEE en UE et de la marche vers l'euro est instructive. Avec vingt ans de recul, on peut remarquer que : - En plus de l'erreur fondamentale, classique parmi les européistes, qui consiste à inverser cause et conséquence "C'est l'UE qui a fait la paix en Europe" alors que c'est bien la paix générale qui a rendu possible de faire l'UE - Jointe à l'aveuglement sur les causes de la fermeture du dernier cycle de guerres européen, c'est-à-dire l'écrasement du bellicisme allemand, la prépondérance de deux puissances intéressées à conserver plus qu'à conquérir URSS et Etats-Unis, et la dissuasion nucléaire pour forcer et garantir leur prudence - Il faut encore noter une erreur complète de diagnostic sur l'Allemagne, dont on pouvait certes dire il y a un siècle qu'elle était trop petite pour dominer l'Europe et trop grande pour ne pas y tendre, mais qui a changé depuis sous l'effet des guerres et de la démographie : démographiquement et économiquement elle ne représente guère plus qu' "une France un tiers" et sa jeunesse à peu près autant que celle de la France. Dans les années 1930, c'était deux fois et 2,5 fois respectivement. Et il faudrait encore parler de l'ascension de pays comme l'Italie et l'Espagne, et des autres - Et encore une erreur catastrophique sur la solution, puisque l'euro censé limité la puissance de l'Allemagne et favoriser l'entente entre Européens a abouti au résultat diamétralement inverse. D'une part le fait que la gestion de l'euro a été pensée sur le modèle germanique - pour lever les méfiances allemandes qui étaient grandes à l'époque contre l'idée d'une monnaie unique - a donné un avantage économique à l'Allemagne, l'euro qui n'est qu'une cote mal taillée pour des pays comme France et Italie est bien ajusté au contraire pour un pays comme l'Allemagne. D'autre part la rigidité des choix politiques européens, du fait des traités, donne en pratique à l'Allemagne - le chef de file des pays qui n'ont pas à se plaindre de ces choix - le pouvoir et le rôle de toujours refuser ou limiter à quia des adaptations de ces choix... ce qui génère un ressentiment anti-allemand non négligeable (ce sont des "nazis"), symétrique du mépris assez répandu pour les "sudistes", "Latins" et autres "cochons" (PIGS). Bref, le résultat est bien d'organiser la mésentente à échelle continentale ! Et la question de la migration de masse, jointe à celle de l'euro, n'est pas faite pour améliorer les choses Cela me semble un peu dur. Kohl était un homme d'Etat rusé - beaucoup le sont - qui se souciait d'emmener le peuple là où il voulait qu'il aille, bref de faire partager sa vision. Ce sont bien les Allemands qui l'ont élu et réélu, de même que ce sont les Français qui avaient élu et réélu Mitterrand, etc. Le problème de Kohl n'était pas sa ruse. C'était l'erreur fondamentale de son projet. Qui était aussi celle de Mitterrand : - "Je ne crois pas qu'à notre époque la France, hélas, puisse faire autre chose que passer à travers les gouttes" - à Chevènement en 1979 - « La France est notre patrie, l'Europe est notre avenir. » - élections européennes de 1989, c'est-à-dire que la France n'a pas d'avenir - Enfin la méfiance voire la crainte qu'il conserva toujours au sujet de l'Allemagne, derrière les protestations d'amitié... se montrant en cela moins lucide et moins moderne que De Gaulle lequel avait compris que la surpuissance allemande appartenait au passé Quand on se rend compte qu'à l'époque, ces choix ont été faits et/ou préparés en Europe avec des types comme Mitterrand, Kohl et Andreotti..... De purs sphynx roublards comme pas deux et maîtres de leur jeu.... Il y a bien des raisons de ne pas les blairer et d'être en désaccord avec leurs choix, mais côté profondeur et habileté, ils sont durs à battre.... Et le contraste avec ce qui est disponible aujourd'hui est certain. 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Lezard-vert Posté(e) le 4 juillet 2018 Share Posté(e) le 4 juillet 2018 (modifié) il y a 1 minute, Tancrède a dit : Quand on se rend compte qu'à l'époque, ces choix ont été faits et/ou préparés en Europe avec des types comme Mitterrand, Kohl et Andreotti..... De purs sphynx roublards comme pas deux et maîtres de leur jeu.... Il y a bien des raisons de ne pas les blairer et d'être en désaccord avec leurs choix, mais côté profondeur et habileté, ils sont durs à battre.... Et le contraste avec ce qui est disponible aujourd'hui est certain. Selon toi tu en vois un qui se détache dans le lot des dirigeants actuels européens ? Modifié le 4 juillet 2018 par Lezard-vert Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Shorr kan Posté(e) le 4 juillet 2018 Share Posté(e) le 4 juillet 2018 il y a 12 minutes, Lezard-vert a dit : Selon toi tu en vois un qui se détache dans le lot des dirigeants actuels européens ? Il n'est à la tête d'aucun pays européen ni n'exerce pour l'instant aucun mandat, mais pour moi il a l'étoffe des grands............roulement de tambours............ Révélation .......et ce n'est autre que Lord Buckethead , ou seigneur à la tête de seau en français. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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