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Bat

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  • Nouvelle année, nouvelles élections en vue ... et déjà des alertes à des interférences / influences sur des élections occidentales.

C'est la Suède qui ouvre le bal : avec leurs élections du 9 septembre 2018, le premier ministre annonce avoir déjà détecté des signes d'interférence / piratage des élections/partis.
Il annonce la création immédiate d'un bureau chargé de surveiller et de contrer toute interférence étrangère.

Citation

"There have been a violation of political parties' internal computer systems. There has been financial support for extremist groups on the right side and examples of … systematic 'fake news'," he said.

https://euobserver.com/foreign/140542

  • Chronologiquement avant, il y a les élections italiennes (Mars 2018), mais bon, le paysage politique est déjà archi bloqué depuis 20 ans, même sans interférence étrangère.
    (et les populistes sont arrivés au pouvoir bien avant l'ascension de Poutine, donc on ne pourra pas le blâmer pour tout)
     
  • La Russie n'aime pas le bureau anti propagande East Stratcom, et le fait savoir.
    Elle aurait déclaré que l'extension de ce bureau anti-fake news européen (qui opère surtout en Europe de l'Est), nuirait aux relations UE-Russie.
    L'UE semble avoir cédé (en apparence), ce que critique l'ambassadeur Ukrainien.

    Pour une fois, je suis d'accord avec les Ukrainiens.
    Il aurait fallu répondre par un gros bras d'honneur.

    C'est comme être la cible d'un "dump" de Wikileaks.
    Honnêtement, je trouve que c'est un badge d'honneur, le meilleur signe qu'un politicien/organisme fait bien son taf', et est considéré comme une menace par les russes.
    Et il aurait fallu mettre encore plus de ressources
    https://euobserver.com/foreign/139974

 

Le 12/01/2018 à 22:07, rogue0 a dit :

Tiens, la composition de la commission d'experts sur les fake news a été annoncée. 

Y a un peu de représentants des réseaux sociaux, des journalistes, des universitaires, etc. 

Des commentaires sur leur niveau d'expertise ? Même si je ne m'attend à aucun miracle sur ce sujet...

https://ec.europa.eu/digital-single-market/en/news/experts-appointed-high-level-group-fake-news-and-online-disinformation

Ladite commission d'expert anti fake news est censé proposer des idées d'ici avril.

https://euobserver.com/justice/140548

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2 articles de plus sur les fake news, et des scénarios d'utilisation dans une guerre où tout le spectre civil - militaire est employé (j'évite le terme guerre hybride, trop galvaudé).

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(encore un billet que je croyais avoir posté il y a 1 mois, mais lost in translation...)

Le 18/10/2017 à 21:34, Bat a dit :

Le "génie", sur le plan technique/communicationnel, d'un média comme RT et surtout Sputnik est de fournir à chaque tendance ou groupuscule contestataire des contenus partageables "clé en main" qu'ils pourront utiliser pour appuyer leur argumentation critique envers l'Occident et ses élites:

  1. En fait, les influenceurs russes ont poussé le "génie" encore plus loin.
    Ils ne voulaient pas attendre que les média "alter" reprennent leurs "éléments de langage"/"kit de presse" (version complotiste) déjà pré-mâchés.
     
  2. Spécial @Wallaby et @Patrick et @Bat
    Ils ont aussi créé des pigistes pour inonder la presse "alter" d'articles déjà écrits.
    (oui, comme pendant la guerre froide, le KGB et la CIA ont écrit des articles pour des journaux).

La preuve ci-dessous, avec l'étrange cas de "Alice Donovan", pigiste anonyme de Counterpunch, qui s'est avéré après enquête, être un "troll" russe (subtil), ayant fourni au moins 28 articles à 12 médias "alter".

Le détail de l'enquête ci-dessous.
Would you like to know more ? :tongue:

Révélation

Point de départ:

  • Une n-ième enquête du Washington Post.
    Cette fois, elle critique le FBI pour son inaction : il aurait détecté des trolls russes écrivant des articles pour des sites alter... mais n'aurait rien fait.

    A la décharge du FBI, tenter d'alerter des sites alter / complotistes/ alt-right d'une manipulation tierce (Moscou ou autre) est une pure perte de temps.

    La plupart aurait juste compris qu'ils sont sous surveillance du FBI (et donc accentué leur parano), créé un scandale, et ça aurait grillé des sources.
    https://www.washingtonpost.com/world/national-security/kremlin-trolls-burned-across-the-internet-as-washington-debated-options/2017/12/23/e7b9dc92-e403-11e7-ab50-621fe0588340_story.html?tid=ss_tw&utm_term=.db8f504996d5
     
  • La contre-investigation par Counterpunch (site "alter" connu) est bien plus intéressante:

    Après avoir été alerté (par le Wapo) qu'une pigiste était soupçonnée d'être un russe sous fausse identité, ils ont soulevé des montagnes pour essayer de prouver que le FBI avait tort.
    Et ce faisant, ils se sont rendu compte de l'étendue de "l'infiltration" de la presse alter par les russes.
    Constat qui a d'autant plus de valeur que Counterpunch est farouchement anti-MSM et anti-système.
    https://www.counterpunch.org/2017/12/25/go-ask-alice-the-curious-case-of-alice-donovan/

    Counterpunch acceptait la soumission libre d'articles, même de la part de pigistes souhaitant rester anonymes.
    C'est le mécanisme qu'a utilisé "Alice Donovan" pour publier ses articles.

    "Alice Donovan" avait soumis de nombreux d'article "standard alter mondialiste" (cad critique classique de la politique US / capitalisme / impérialisme, etc), qui collent parfaitement à la ligne anti mondialiste / anti MSM de Counterpunch.
    (Elle soumettait en moyenne 1 article par mois à Counterpunch, à peine 20% ont été accepté.)

    La petite différence, c'est qu'à partir de juillet 2016, elle a tiré une salve d'attaque spécifique contre Clinton (amplifiant les doutes sur sa politique, les fuites DC Leak, Seth Rich, le DNC, etc).
    Rien de très remarquable, toute la presse a repris ces accusations.

    2 problèmes avec Alice:
    • En remontant la piste, Counterpunch s'est rendu compte qu'elle avait fait publié 28 articles à une douzaine de sites différents (de toutes sensibilités : de l'extrême gauche à l'extrême droite), sous plusieurs identités différentes.
      (ce qui veut dire arrosé ces sites alter avec des centaines de soumissions d'articles)
       
    • Sa productivité remarquable s'explique très simplement.
      Tout comme RT/Sputnik, elle caviardait / plagiait des articles écrits par d'autres, subtilement modifiés pour orienter le message.

Finalement, ils ont retiré tous ses articles vu le plagiat et la manipulation soupçonnée (malgré la compatibilité avec leur ligne éditoriale)
 

 

La combinaison des 2 facteurs (contenus pré-mâchés par RT/Sputnik et articles spammés) résout (en partie) un petit mystère pour moi :

  • Révélation
    • La vitesse de propagation des fake news de Moscou.
      Si les fake news sont créés pour être des clickbait sexy, et qu'en plus les articles sont spammés, pas étonnant que ça se propage vite (sans parler des réseaux sociaux).
       
    • Pourquoi les sites alter reprennent en masse les narratives russes...

Conclusion:

Révélation

Bon, ça fait un faux pigiste russe démasqué.
Combien d'autres articles des médias alter étaient en fait écrits et poussés par les russes ?

Qu'est-ce que ça montre ?
Que l'effort d'influence était de longue haleine, et était prêt à prendre le temps de créer des centaines d'identités, d'installer leur statut/influence via des contributions anodines construites pendant des mois...
Tout ça pour pour influer légèrement sur un segment d'opinion (ici les "alter") : pas une blitzkrieg médiatique soudain, avec changement de ton ou de personnalité détectable.

Bref, là encore du grand art dans l'influence.

Mais du coup, ça renforce mon opinion contrarienne:

  • Tout message poussé par les influenceurs russes est à classer dans les spams (sauf indication contraire)
  • Tout ce qui est critiqué / attaqué par les mêmes influenceurs mérite un +1 ou un réexamen favorable.

 

 

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Il y a 2 heures, rogue0 a dit :
  • Tout message poussé par les influenceurs russes est à classer dans les spams (sauf indication contraire)

Je suis d'accord. Le problème étant que des informations crédibles ou recevables passent aussi par ces canaux, et qu'il faut trier. C'est ingérable.

Citation
  • Tout ce qui est critiqué / attaqué par les mêmes influenceurs mérite un +1 ou un réexamen favorable.

Là un peu moins. Certes s'ils souhaitaient être crédibles sur certaines affaires, s'engager dans cette campagne était contre-productif. Mais niveau fake news tout le monde est logé à la même enseigne, comme tu le fais justement remarquer en parlant de la guerre froide.

***

D'ailleurs pour illustrer, c'est tout chaud (bien que ça n'implique pas directement la Russie, mais certains de ses trolls ont surfé sur l'événement pour parler de complot, donc ça rentre dans le champ) :

http://www.lefigaro.fr/international/2018/01/19/01003-20180119ARTFIG00394-tuerie-de-las-vegas-le-fbi-enquete-sur-un-deuxieme-suspect.php

Qui veut hurler à la fake news avec moi sur les toits pendant la prochaine pleine lune ?

(déguisement de grenouille exigé)

Modifié par Patrick
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Il y a 9 heures, rogue0 a dit :

En fait, les influenceurs russes ont poussé le "génie" encore plus loin.
Ils ne voulaient pas attendre que les média "alter" reprennent leurs "éléments de langage"/"kit de presse" (version complotiste) déjà pré-mâchés.

Il y a 9 heures, rogue0 a dit :

Une n-ième enquête du Washington Post.
Cette fois, elle critique le FBI pour son inaction : il aurait détecté des trolls russes écrivant des articles pour des sites alter... mais n'aurait rien fait.

A la décharge du FBI, tenter d'alerter des sites alter / complotistes/ alt-right d'une manipulation tierce (Moscou ou autre) est une pure perte de temps.

Il y a également autre chose. En fait, il est quasi impossible juridiquement d'empêcher cela, a fortiori aux USA où la liberté d'expression est encore plus garantie qu'ici: le FBI n'a simplement pas de base légale. Un(e) pigiste, c'est quoi? C'est un(e) journaliste free-lance payé(e) à la "pige", c'est-à-dire à l'article. La personne propose, le journal prend ou pas, et s'il prend, il paie. Par ailleurs, "journaliste" n'est pas une profession réglementée ou protégée: n'importe qui peut se prétendre journaliste et faire un travail de "journaliste", donc proposer des piges. Aux USA, il n'existe pas de définition juridique de ce qu'est un "journaliste", donc ils se définissent par l'activité: si ils écrivent dans une publication, ils peuvent de fait se dire journalistes (généralement à l'aide d'une carte fournie par la publication en question). ( La fameuse "carte de presse" qui existe en France, mais pas aux USA, ne fait que faciliter le travail de journaliste (en donnant des avantages divers, en permettant d'accéder à certains lieux, en pouvant demander des accréditations, etc.), mais ne pas l'avoir n'empêche nullement de travailler en tant que journaliste (simplement, tu paies ton train, tu ne pourras pas accéder aux conférences de presses ministérielles).)  Enfin, la presse "alter" est un vaste champ où on trouve tout et n'importe quoi, du meilleur au pire, et où nombre de publications, pour toute une série de raisons, n'ont en réalité aucune idée de qui écrit leurs articles et n'ont parfois aucune envie de le savoir pourvu que les textes fournis vont dans le sens de la ligne éditoriale.

Il faut prendre du recul par rapport à cette question "russe": les services russes ne font qu'exploiter un état de fait de la presse américaine, au sens large. Si on peut y rédiger et diffuser légalement, et protégé par la Constitution, des articles et émissions complotistes, révisionnistes, ufologistes, créationnistes et autres, la plupart du temps produites par des charlatans notoires et donnant la parole à d'autres charlatan notoires (pensons par exemple aux nombres de publications et émissions —plusieurs centaines— donnant la parole à Bill Kaysing sur le soi-disant "hoax" des missions lunaires, alors que cela fait au moins 40 ans qu'on sait que cet homme est un escroc, et se présentant malgré tout comme de "l'information" diffusée comme telle), on voit mal au nom de quoi le FBI pourrait intervenir sur des piges  même produites par des trolls russes revendiqués. A fortiori si ces articles, mêmes orientés ou faux, sont de niveau similaire (voire meilleur) à ce qui se fait ailleurs.

Modifié par Bat
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Il y a 11 heures, rogue0 a dit :

La preuve ci-dessous

J'ai lu l'article de Counterpunch, et je ne vois pas du tout ce qu'il "prouve" ? À part qu'une personne a fait du plagiat de contenus qui n'ont donc rien d'originaux. Je ne vois pas en quoi cela prouve que cette personne est payée ou manipulée par les Russes. Pour prouver qu'elle est liée aux services secrets russes, il faudrait prouver qu'elle a eu accès à une information que seuls les services secrets russes connaissaient au moment où l'a publiée. Or je ne vois rien de tel dans l'article de Counterpunch.

D'autre part tu utilises un concept "d'influenceur russe" qui est un concept fourre-tout. La Russie comme n'importe quel pays a de l'influence. Si Gallimard publie les oeuvres de Tolstoï alors Gallimard est un influenceur russe. Mais cela ne veut pas dire que Gallimard est manipulé par les services secrets russes.

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Une comparaison des opérations d'influence soviéto-russes d'un côté, et chinoises de l'autre : https://warontherocks.com/2018/01/contrasting-chinas-russias-influence-operations/

En gros, chez les Soviétiques on a tendance à monter une opération de A à Z, chez les Chinois on développe une relation avec une personne. Le KGB dirigeait des opérations ensuite reprises par les médias étatiques, alors que le rôle des services chinois est plus secondaire, consistant surtout à mettre en relation des éléments pro-chinois avec des éléments du Parti. Les Soviétiques cherchent des agents d'influence, là où les Chinois cherchent à influencer des acteurs.

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  • 2 weeks later...

Un peu de méthodes d'influence US pour changer un peu:

  • L'agence Usaid a financé le développement d'un réseau social similaire à Twitter à base de SMS (baptisé ZunZuneo)
    L'objectif ? tenter de mobiliser les jeunes cubains, en contournant la censure cubaine.
    A terme, pousser pour un régime change.

    La tentative est ancienne (publié par Associated Press en 2014), et a échouée (détecté et bloqué par le contre espionnage cubain)
    https://theintercept.com/2014/04/04/cuban-twitter-scam-social-media-tool-disseminating-government-propaganda/

    Que l'USAID serve de couverture pour infiltrer des barbouzes (ou financer des groupes d'opposition), c'est presque attendu.
    Je suppose que l'USAID a juste servi de paravent aux SR ...
    Sinon,  ça représenterait un niveau d'ingérence directe que je pensais révolu depuis la guerre froide.
    (où l'USAID avait financé et entraîné des Escadrons de la mort en Amérique latine, comme Dan Mitrione et The Office of Public Safety (OPS)).
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les bots et faux comptes ne sont pas l'apanage des russes.
Une société US, Devumi, est en pleine controverse.
Son créneau ? 


Vendre des faux comptes sur réseaux sociaux, pour gonfler les chiffres de followers / audience de célébrités et hommes politiques (et donc augmenter les revenus des annonceurs et partenariats commerciaux?).
Chose rare, Twitter a commencer à Purger des faux comptes de cette société, effaçant au moins 1 millions de faux comptes.

https://www.nytimes.com/interactive/2018/01/31/technology/social-media-bots-investigations.html?smid=tw-nytimes&smtyp=cur

Dommage qu'ils ne fassent pas de même pour les comptes de l'usine à troll...

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il y a 57 minutes, rogue0 a dit :

les bots et faux comptes ne sont pas l'apanage des russes.
Une société US, Devumi, est en pleine controverse.
Son créneau ? 

Oui, il ne faut pas oublier que cet usage commercial est même, de loin, le premier usage des bots et autres faux comptes, suivi de l'activisme politique (interne).

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pas trop le temps de commenter en ce moment.

Voilà quelques liens intéressants:

On note qu'à chaque audition, l'ampleur des opérations d'influence gonfle.
Ils en sont à 50 000 comptes Twitter détectés pour la russie...

source:

https://mobile.twitter.com/dnvolz/status/956651920353087489

Modifié par rogue0
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pour les chercheurs en infowar.

Twitter ouvre l'accès à sa base de message archivé.
Les 50 premiers messages consultés sont gratuits, la suite est payante.

https://techcrunch.com/2018/02/01/twitter-is-opening-up-its-full-archive-to-the-broader-developer-community/amp/?__twitter_impression=true

Je me demande s'ils donnent aussi accès aux messages et comptes supprimés (au moins pour les chercheurs).
Twitter est vertement critiqué sur ce point, car dès qu'un compte est suspendu (qu'il soit menaçant, injurieux, ou usurpé par un bot net pour influer sur l'opinion), les chercheurs n'ont plus accès à l'historique des messages, ni aux contacts.

Et le scrapping. / archivage personnel est interdit par Twiter.

Du coup, les études de guerre d'information sont sévèrement handicappées.

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Narayanan, V., Barash, V., Kelly, J., Kollanyi, B., Neudert, L.-M., & Howard, P. N. (2018). Polarization, Partisanship and Junk News Consumption over Social Media in the US.

Citation

ABSTRACT

What kinds of social media users read junk news? We examine the distribution of the most significant sources of junk news in the three months before President Donald Trump’s first State of the Union Address. Drawing on a list of sources that consistently publish political news and information that is extremist, sensationalist, conspiratorial, masked commentary, fake news and other forms of junk news, we find that the distribution of such content is unevenly spread acros s the ideological spectrum. We demonstrate that (1) on Twitter, a network of Trump supporters shares the widest range of known junk news sources and circulates more junk news than all the other groups put together; (2) on Facebook , extreme hard right pages — distinct from Republican pages — share the widest range of known junk news sources and circulate more junk news than all the other audiences put together ; (3) on average, the audiences for junk news on Twitter share a wider range of known junk news sources than audiences on Facebook’s public pages.

http://comprop.oii.ox.ac.uk/wp-content/uploads/sites/93/2018/02/Polarization-Partisanship-JunkNews.pdf

 

Le 02/02/2018 à 13:59, rogue0 a dit :

pour les chercheurs en infowar.

Twitter ouvre l'accès à sa base de message archivé.
Les 50 premiers messages consultés sont gratuits, la suite est payante.

https://techcrunch.com/2018/02/01/twitter-is-opening-up-its-full-archive-to-the-broader-developer-community/amp/?__twitter_impression=true

Je me demande s'ils donnent aussi accès aux messages et comptes supprimés (au moins pour les chercheurs).
Twitter est vertement critiqué sur ce point, car dès qu'un compte est suspendu (qu'il soit menaçant, injurieux, ou usurpé par un bot net pour influer sur l'opinion), les chercheurs n'ont plus accès à l'historique des messages, ni aux contacts.

Et le scrapping. / archivage personnel est interdit par Twiter.

Du coup, les études de guerre d'information sont sévèrement handicappées.

Ça pose plusieurs questions d'ordres différents.

Il faut d'abord bien comprendre que "chercheur" n'est pas un statut particulièrement spécial (pour autant qu'on puisse le définir clairement - c'est quoi, un chercheur? Un mémorant, doctorant, un post-doctorant, un maître de conf', un professeur, quelqu'un de rémunéré ou pas, quelqu'un qui publie mais comment et où, etc.), qui donnerait accès à des accès particuliers sur ces plateformes en ligne. On n'est pas comme dans le cas des fonds d'archives publics auxquels les historiens peuvent accéder moyennant demande et production de référence (laboratoire d'affiliation, recommandation du patron de thèse, etc.), mais plutôt:

  • Soit dans des accords de nature "commerciale": on a accès à certains ensembles de données dans le cadre de conventions (souvent payantes) avec des opérateurs (soit des hébergeurs, soit des éditeurs de logiciels et services agrégeant des données). Il faut bien comprendre que la "data" est devenue une matière première que s'achète et se vend, y compris pour les chercheurs qui doivent raquer pour y accéder, pour les archiver, pour les traiter (ce qui explique que de plus en plus de boîtes privées —ou plus simplement les services de recherche fondamentale qui se développent chez ces grands opérateurs— sont sur ce segment de recherche: la recherche publique a des moyens limités et l'universitaire lambda, le doctorant moyen, il n'a pas des budgets de fonctionnement permettant d'acheter des ensembles de données vendues plusieurs dizaines de milliers d'EUR), et avec parfois des restrictions au niveau de la publication qui en découlent (sur la publication, l'exploitation, la rediffusion des données pour vérifications, etc.).
  • Soit —et pour ce que je connais, le plus souvent— dans des logiques de bricolage plus ou moins bien fait, selon les moyens disponibles (techniques ou expertise d’ingénierie) et le degré de position "borderline" que tu acceptes de prendre (par exemple en archivant toi-même un certain nombre de données alors que c'est interdit par les CGU de la plateforme que tu étudies): jouer avec des "aspirateurs de sites" et divers dispositifs de ce type, payer des jobistes pour encoder "à la main" et à la chaîne des échanges dans une base de données (j'ai connu un projet qui a fonctionné comme ça!), ou alors prendre le risque de travailler sur des données in situ sur le réseau en temps réel avec des logiciels de visualisation sans archivage (avec le problème et le risque qu'elles évoluent voire disparaissent du jour au lendemain).
  • Soit, enfin, dans un mélange des deux, par exemple en s'équipant de logiciels spécialisés assez coûteux puis en les bricolant ou développant des extensions pour "pomper" les données et/ou métadonnées qui t'intéressent.

Sur la question des messages et comptes supprimés, je ne sais pas te répondre n'ayant jamais travaillé de manière systématique sur Twitter (en termes de terrain de recherche, je veux dire), mais compte-tenu de ce que je viens de dire, on peut inférer des éléments réponses:

  • Si c'est dans le deal avec Twitter et payé, je suppose que c'est possible, mais à mon avis peu fréquent parce que ça pose toute une série de questions juridiques (les opérateurs s'arrogent généralement dans leurs CGU le droit de propriété et d'utilisation sur tout ce que les inscrits postent, mais c'est plus flou quant à savoir ce qui peut être revendu à des tiers et sous quelle forme)
  • Si un chercheur travaille par bricolage empirique, il n'aura accès à rien de ceux-ci sauf coup de bol (p.ex il a "pompé" la donnée par hasard avant suppression)

Enfin, il ne faut pas oublier que dans ces questions, le type de données et la manière de les utiliser, donc les formats et quantités nécessaires, va beaucoup dépendre du type d'approche et de question traitée. Si tu étudies des questions de propagation de crise et d'influence, comme Nicolas Vanderbiest cité à plusieurs reprises sur ce fil, il est surtout important de pouvoir identifier "qui parle à qui" et d'avoir un horodatage des messages pour retracer l'historique et les logiques de propagation. Par contre, si tu travailles sur des logiques d'appropriation et de contenu, comme je l'ai plutôt fait, le verbatim intégral est nécessaire car c'est là-dedans qu'on va mener les analyses.

Modifié par Bat
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Le 01/02/2018 à 16:11, rogue0 a dit :

les bots et faux comptes ne sont pas l'apanage des russes.
Une société US, Devumi, est en pleine controverse.(...)
Vendre des faux comptes sur réseaux sociaux, pour gonfler les chiffres de followers / audience de célébrités et hommes politiques (et donc augmenter les revenus des annonceurs et partenariats commerciaux?).

 

Le 01/02/2018 à 17:10, Bat a dit :

Oui, il ne faut pas oublier que cet usage commercial est même, de loin, le premier usage des bots et autres faux comptes, suivi de l'activisme politique (interne).

Sale temps pour les botnet commerciaux.
Ils se prennent aussi un serrage de vis en Chine, de la part des autorités.

Qu'est-ce qu'ils faisaient ?

Ces sociétés de service internet (traduction littérale "Network water army") promettaient une vaste gamme de service de "e-réputation":

  • Révélation

     

    • Promotion commerciale (positive) : faire du spam / des faux avis / astroturfing  pour promouvoir un produit, une appli
    • Modifier la réputation en ligne : faire disparaître des avis / commentaires négatifs, par des recours légaux ... ou pas (piratage, pot-de-vin sur le portail, etc).
    • Fake News (ça coûte plus cher) : injecter des fake news jusque dans les médias nationaux.
      A priori, pas pour des fake news politiques (où le risque est trop gros), mais plutôt pour pourrir des concurrents (genre rumeurs sur la qualité d'un produit alimentaire ...)

     

     

Les chinois n'ont pas chômé avec ces sociétés : c'est la prison directe, et la saisie des sites / matériels.

Ce qui est impayable, c'est de lire les commentaires (surtout américains) sur cette opération chinoise.
Le niveau de ral-le-bol sur les fake news est tel, qu'ils se mettent à lorgner sur l'internet chinois.
Mais où va le monde ? :dry:

https://arstechnica.com/tech-policy/2018/02/china-launches-salvo-against-network-navy-of-trolls-who-spread-fake-news/?comments=1

http://dailynews.sina.com/gb/chn/chnpolitics/phoenixtv/20180205/04498240210.html

Modifié par rogue0
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Le projet de LPM 2019-2025 prévoit de grande choses pour la cyberdéfense, en particulier de permettre à l'ANSSI de se brancher directement chez les opérateurs et les hébergeurs:

 

Citation

 

Art. L. 2321-2-1. – Lorsqu’elle a connaissance d’une menace susceptible de porter
atteinte à la sécurité des systèmes d’information des autorités publiques ou des opérateurs
mentionnés aux articles L. 1332-1 et L. 1332-2 du code de la défense, l’autorité nationale de
sécurité des systèmes d’information peut mettre en œuvre, sur le réseau d’un opérateur de
communications électroniques
ou sur le système d’information d’une personne mentionnée au 1
ou au 2 du I de l’article 6 de la loi n° 2004-575 du 21 juin 2004 pour la confiance dans
l’économie numérique, un système de détection recourant à des marqueurs techniques à seules
fins de détecter des événements susceptibles d’affecter la sécurité des systèmes d’information.
Ce système est mis en œuvre pour la durée et dans la mesure strictement nécessaires à la
caractérisation de la menace.
« Les agents de l’autorité nationale de sécurité des systèmes d’information sont autorisés,
aux seules fins de caractériser la menace affectant les systèmes d’information des autorités
publiques ou des opérateurs mentionnés aux articles L. 1332-1 et L. 1332-2, à procéder au
recueil et à l’analyse des seules données techniques pertinentes, à l’exclusion de toute autre
exploitation.
« Les données recueillies autres que celles directement utiles à la prévention des menaces
sont immédiatement détruites.
« Les données techniques utiles à cette caractérisation, recueillies directement par
l’autorité nationale de sécurité des systèmes d’information en application du premier alinéa ou
obtenues en application du deuxième alinéa de l’article L. 2321-3 ne peuvent être conservées
plus de cinq ans. » ;

2° L’article L. 2321-3 est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« Lorsque l’autorité nationale de sécurité des systèmes d’information est informée, en
application de l’article L. 33-14 du code des postes et des communications électroniques, de
l’existence d’un événement affectant la sécurité des systèmes d’information d’une autorité
publique ou d’un opérateur mentionné aux articles L. 1332-1 et L. 1332-2, les agents mentionnés
au premier alinéa peuvent obtenir les données techniques strictement nécessaires à l’analyse de
cet événement. Ces données ne peuvent être exploitées qu’aux seules fins de caractériser la
menace affectant la sécurité de ces systèmes, à l’exclusion de toute autre exploitation. » ;
3° Après l’article L. 2321-4, il est ajouté un article L. 2321-5 ainsi rédigé :
« Art. L. 2321-5. – L’Autorité de régulation des communications électroniques et des
postes est chargée de veiller au respect par l’autorité nationale de sécurité des systèmes
d’information des conditions d’application des dispositions de l’article L. 2321-2-1 et du second
alinéa de l’article L. 2321-3. »

 

Tout cela étant uniquement sous le contrôle de l'ARCEP, même pas de la CNCTR, et le Parlement n'a qu'à bien se tenir puisse que ce sera encadré par ordonnances:

Citation

 

Article 20
« Habilitation à légiférer par ordonnances »

Dans les conditions prévues à l'article 38 de la Constitution, le Gouvernement est autorisé
à prendre par ordonnance les dispositions relevant du domaine de la loi permettant de déterminer
les modalités du contrôle
prévu à l’article L. 2321-5 du code de la défense et les modalités
d’organisation de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes pour
la réalisation de cette mission, le cas échéant en créant, en son sein, une formation spécialisée.
L’ordonnance est prise dans un délai de six mois à compter de la publication de la
présente loi. Le projet de loi de ratification est déposé devant le Parlement dans un délai de trois
mois à compter de la publication de l’ordonnance.

 

 

Si c'est voté c'est une abdication complète du Parlement de sa responsabilité d'assurer un compromis entre libertés individuelles et ordre public.

 

Edit: oups je pensais être dans le topic cyberwarfare

Modifié par hadriel
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8 hours ago, hadriel said:

Si c'est voté c'est une abdication complète du Parlement de sa responsabilité d'assurer un compromis entre libertés individuelles et ordre public.

... et tu penses un seul instant que ce ne sera pas voté au mot près?!

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Israel confirme que le jet a été abbatue : 

The Israeli army confirms that the F-16 fighter jet was shot down by Syrian ground anti-aircraft fire

Israel est en train d'attaquer tout azimuth en ce moment :

Ammunition depot at Al Kiswah base in Damascus countryside exploded due to Israeli bombing

IDF: Moments ago, IAF aircraft, targeted the Syrian Aerial Defense System and Iranian targets in Syria. 12 targets, including 3 aerial defense batteries and 4 Iranian military targets, were attacked. Anti-aircraft missiles were fired towards Israel, triggering alarms in northern Israel

 

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https://fr.wikisource.org/wiki/Essai_sur_les_données_immédiates_de_la_conscience/Chapitre_I

Henri Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience, 1908 :

On s’apercevra, croyons-nous, que l’objet de l’art est d’endormir les puissances actives ou plutôt résistantes de notre personnalité, et de nous amener ainsi à un état de docilité parfaite où nous réalisons l’idée qu’on nous suggère, où nous sympathisons avec le sentiment exprimé. Dans les procédés de l’art on retrouvera sous une forme atténuée, raffinés et en quelque sorte spiritualisés, les procédés par lesquels on obtient ordinairement l’état d’hypnose.

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Dernières (mini) actions de youtube contre la propagande et fake news:

  • mettre des disclaimer pour rappeler quelles chaînes sont financées par des gouvernements (pas seulement russes, US aussi)
  • Plus "intéresssant" mais casse gueule (sur le plan éthique, implémentation, etc) : en face de vidéos de théorie du complot, proposer automatiquement le hoaxbusting dans les choix connexes.

https://arstechnica.com/gadgets/2018/02/youtube-will-put-disclaimers-on-state-funded-broadcasts-to-fight-propaganda/

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il y a 8 minutes, rogue0 a dit :

Plus "intéresssant" mais casse gueule (sur le plan éthique, implémentation, etc) : en face de vidéos de théorie du complot, proposer automatiquement le hoaxbusting dans les choix connexes.

Ethiquement, je ne vois pas bien le problème. Par contre, sur le plan de l'implémentation, c'est clair que c'est un fameux casse-tête. Toute la difficulté revient à la caractérisation d'un contenu "complotiste" (selon quels critères, définis comment, évalués comment, etc.), et donc à son debunking (idem, dirais-je), a fortiori par des algorithmes sans intervention humaine. Mais sur le plan "éducatif", c'est sans aucun doute l'action qui me paraît la plus intelligente/intéressante: éviter d'enfermer un viewer dans une bulle informationnelle (par exemple, si je regarde une vidéo me disant qu'il est clair qu'il n'y a pas eu d'avion sur le WTC et que c'est un inside job, l'algorithme actuel me renseigne essentiellement d'autres vidéos du même acabit: on voit vite l'intérêt à "casser" cette logique de renforcement, non pas en éliminant les contenus complotistes —ce qui pose plein de problèmes, notamment éthiques et démocratiques— mais en les empêchant d'occuper tout l'espace).

Par contre, je note que l'idée (si je la comprends bien, du moins) est quelque part très américaine dans sa philosophie: il s'agit quelque part de recréer la balance exigée des médias publics américains, à savoir de donner "tous les points de vue" sur toutes les questions, avec les limites de l'exercice (certains scientifiques expliquent par cette règle la popularité du créationnisme aux USA: la balance "impose" quelque part d'opposer un créationniste à chaque scientifique défendant la thèse évolutionniste, tant bien même le farfelu ne représenterait-il qu'un groupuscule démenti par toute la communauté scientifique: dès lors que c'est un point de vue qui existe, il a le droit d'être représenté).

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Pleins de news sur l'infowar et les fake news:

Ils ne sont pas complètement inconscients : ils n'ont pas demandé l'interdiction du Wifi, des téléphones portables et des réseaux sociaux , ce qui aurait tué le projet dans l'oeuf :tongue:

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  • Le fluor est toxique pour les enfants, c'est pour ça qu'il n'y a plus de fluor dans les dentifrices pour enfants.
  • Pour le compteur CPL ... c'est vrai que le réseau électrique se transforme en antenne ... pour quelqu'un qui veut vivre dans un habitat sans ondes - comme les électrosensibles - ça pose effectivement un probleme. Sans parler de la consommation en veille du bordel ...
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Wikileaks s'est fait "fuiter"  à son tour, et les dessous sont peu reluisant. 

Theintercept publie des extraits de chat/DM privé Twitter entre Assange et ses principaux soutiens sur internet. 

La source ? Un ex fan qui n'a pas digéré le soutien de Assange au trumpisme (révélé via les conversations avec Trump Junior et Hannity).

Pas de scoop sensationnel (c'est juste un canal privé de "faible sécurité"), mais cela confirme les dessous peu reluisant:

  • Biais confirmé en faveur du GOP (raison invoquée : pense qu'il sera moins interventionniste que Hillary, et la situation serait plus favorable à ses idées)
  • Mysogynie débridée 
  • Anti semitisme (pareil) 
  • Égocentrisme : coordination de tactiques de trollage pour rester au centre de la scène médiatique. 

https://theintercept.com/2018/02/14/julian-assange-wikileaks-election-clinton-trump/

Résumé en anglais pour les pressés. 

https://mobile.twitter.com/micahflee/status/963852295271104512

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