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Il y a 10 heures, rogue0 a dit :

Tiens, à propos des guerres de propagande en cours en Afrique, un incident a montré des changements en cours ...
 

 

Facebook a détecté et désactivé 3 réseaux de propagande coordonnées (en Afrique):
Rien de neuf sous le soleil (y a sans doute des millions qui opèrent dans le monde, avec une efficacité très variable)

La nouveauté, c'est qu'après analyse, il y avait 2 réseaux pro-russes ... et 1 réseau pro-français.
Et les 2 camps se menaient une guerre sans merci, en se trollant mutuellement (au début, puis ensuite, bizarrement, se sont "liké" ).
(le titre de l'article du monde est à ignorer ... putaclic quand tu nous tiens)

https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/12/15/facebook-met-fin-a-une-operation-d-interference-en-afrique-emanant-d-individus-lies-a-l-armee-francaise_6063505_4408996.html

https://about.fb.com/news/2020/12/removing-coordinated-inauthentic-behavior-france-russia/

https://public-assets.graphika.com/reports/graphika_stanford_report_more_troll_kombat.pdf (analyse détaillée, 80+ pages bien tassées)

(Les réseaux pro russes utilisaient d'ailleurs des pigistes locaux africains : langue idiomatique et pas chers)

Facebook affirme (sans montrer de preuve), que le réseau pro-français serait lié à des sympathisants de l'armée française (ils se retiennent d'accuser l'armée ou le gouvernement français).
Je précise par avance que la chef de l'agence Graphika (spécialisée fake news) qui a fait l'analyse détaillée est une française bossant au MIT (et plutôt avenante d'ailleurs)

Après, en étudiant les publications, ce serait assez logique : le ton est de défendre et de "vendre" l'action Française au Mali et en Afrique en face du bashing permanent antifrançais sur les réseaux sociaux. Aucune objection à cela.
Là où il aurait basculé du côté obscur, c'est qu'ils auraient commencé à combattre les fake news russes ... par des trolls et fake news anti-russes.
Ce n'est pas forcément une bonne idée ...

Mais je constate que personne n'a de remède miracle contre ça .... (Sauf éventuellement la censure/contrôle total à la chinoise).
La rationalité et le fact checking basique semblent inefficaces face à une bonne vieille théorie de conspiration même totalement frapadingue : cf les Raouleries, QAnon, etc)

L'impact est non mesurable scientifiquement...
(pour l'audience des réseaux de propagande, y a plein de consultants qui proposent leurs métriques depuis 2016 ... si on peut leur faire confiance)

Mais on a plein d'exemples empiriques où les RS peuvent mener à une radicalisation ou à un embrigadement rapide (même de plus en plus rapide ces dernières années).
Pour changer des classiques (recrutement de Daesh, les wokistes, l'explosion de QAnon) :

  • les théories de conspiration sur les liens entre covid et 5G ont mené à des incendies et destruction d'antenne à peine 1 mois plus tard (ce printemps).
  • Raoul et le HCQ.
    'Enough said.
  • Les antimasques et antirestrictions covid.
    'Enough said
  • L'organisation du mouvement gilets jaunes sur les RS

Bien sûr, les RS peuvent aussi servir à organiser des actions plus "constructives" ... mais ce n'est pas ce qu'on retient.

 

 

il y a une heure, Wallaby a dit :

Tu oublies

  • Les manifestants pour la démocratie à Hong Kong
  • Les manifestants pour la démocratie en Thaïlande
  • Les manifestants pour le départ de Loukachenko en Biélorussie
  • etc...

Qui s'opposent à des régimes, qui de leur point de vue seraient certainement ravis d'emprunter la qualification de "radicalisation" et "d'embrigadement rapide" que tu proposes.

Les RS ne sont qu'un outil au service d'actes plus ou moins valables.

On en revient au débat de la faute est-elle à l'outil ou à l'utilisateur dans l(acte ( et je ne développerai même pas sur  l'influence du fabricant/pourvoyeur) ?

Exemples 1 et 2

1 - Mon artisan boucher (utilisateur) avec son couteau (outil) fait des merveilles (acte et résultat).
2 - Un daeshophile  (utilisateur) avec son couteau  (outil) fait des horreurs (acte et résultat).

Et ce peut être la même personne dans les deux cas.

Modifié par Benoitleg
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  • 3 weeks later...
Le 08/06/2020 à 09:22, Boule75 a dit :

Pièce de maître signalée (sérieusement :bloblaugh:) par @Zalmox à propos d'la Covid-19 chez France Soir.

Ca n'a pas l'air de vouloir s'enregistrer... du coup je conserve en PDF. Mais entre les inversions de causalité, les "oublis" (bizarre de ne voir la Chine nulle part ; on doit quand même pouvoir admettre que leur confinement dur à Wuhan a fonctionné... et le communiqué du 2 juin est mentionné mais pas lié, ce qui évite de pouvoir s'y référer : quel communiqué ?), les fausses citations, les références pêchées chez Agoravox (et chez ripose-laïque), les affabulations (le gouvernement qui ferait rêgner "la terreur"), c'est fortiche !

Edity : ah oui, pro-chloroquine aussi, avec un graphique avant/après formidable(ment débile) pour l'Italie.
On va quand même retenir le nom du propagandiste histoire d'être certain d'éviter ses "services de médecin" dans le futur : "Docteur" "je-me-cite-moi-même" Gérard Délépine.

Allez-y voir : c'est formidable.

  Révéler le texte masqué

Le confinement, tout ce que l’on ne vous a pas dit : aberration humaine, sanitaire, économique

ANALYSE : Le communiqué du 2 juin du conseil scientifique se décerne un satisfécit sans regarder les faits et tente par des scénarios improbables (issues de modélisation erronées) de faire perdurer la peur qui paralyse la population et l’empêche de défendre ses libertés.  Ainsi il prétend sans avoir étudié cette cinétique :  

« La période du confinement a permis de ralentir la dynamique de l’épidémie de façon marquée »

L'utilisation des analyses de rupture de tendance lui aurait permis de constater que le confinement aveugle et policier à la française n’a été suivi du moindre ralentissement des contaminations dans aucun des pays qui l’a pratiqué et que la baisse des contaminations a été observée bien plus tard (5 semaines) et naturellement de la même manière dans les pays confinés ou pas.

La comparaison entre la Belgique et les Pays bas permet de suggérer même que le confinement strict accélère les contaminations.

 

 

 

Epidémie terminée et « en même temps » confinement relatif poursuivi 

Les conséquences du confinement sont désastreuses et vont nous faire souffrir plusieurs années. Alors que ces deux mois et demi furent délétères pour la France, les limites lourdes à la liberté imposées par le gouvernement empêcheraient-elles la vie de reprendre normalement, tant sur le plan psychique que médical, scolaire, social, économique?

Pourtant nous sommes en fin d’épidémie et les quelques cas encore décelables ne justifient en aucun cas de bloquer 67 millions d’habitants. En revanche, ils justifieraient d’un traitement efficace, utilisé dans le monde entier.

Pourquoi les en priver et en conduire certains à une maladie éventuellement longue sur plusieurs semaines ?

Un but subliminal : poursuivre la terreur ?

Ceci nous conditionnerait à accepter des vaccins (qui ne verront sûrement jamais le jour), ou au moins une drogue chère comme le Remdesivir de Gilead. Il suffit de jetter un rapide coup d’œil aux cours en Bourse de Gilead et de laboratoires tonitruants sur un éventuel vaccin, pour voir que les acrobaties médiatiques du genre Lancet ne sont pas gratuites. Elles permettent, en quelques jours, de doper le cours de l’action boursière et pour les initiés de gagner beaucoup d’argent.

Depuis le desserrement du confinement policier mortifère qui nous a été imposé inutilement, le lobby de la peur essaie d’entretenir la panique créée par les médias et le gouvernement, afin de maintenir notre soumission et l’abandon de notre bien le plus précieux, notre liberté.

En témoignent de nombreux articles mensongers qui prétendent que le confinement aurait « sauvé des vies », qu’il faut « craindre une deuxième vague » d’épidémie parce que « l’immunité collective serait insuffisante » (note 1,2,3), que « l’application stop Covid serait utile ». Même le syndicat des avocats a dénoncé cette application à éviter absolument et à désinstaller, si elle a été installée silencieusement lors d’une mise à jour de votre portable (Note 4).

En réalité, l’épidémie se termine en France comme partout en Europe. Il n’y aura pas de vraie deuxième vague de Covid19, car cela n’est jamais observé dans les maladies virales (Note 5). Et il ne faut pas se préoccuper de la faible prévalence de la maladie dans la population, car l’observation des épidémies précédentes montre que l’immunité collective ne détermine presque jamais leur évolution. L’enthousiasme pour les tests, toujours peu au point, et non spécifiques, ne repose que sur l’envie du gouvernement de perpétuer la peur, et de nous maintenir dans l’angoisse de nouvelles contaminations. Ils n’ont pas d’intérêt alors que l’épidémie est terminée.

Ne cédez pas à la pression des médias et des autorités pour vous faire ficher ; l’usage du test est devenu une arme politique pour faire croire qu’on s’occupe de son peuple, de sa ville. Il n’a plus aucun intérêt à ce stade de disparition de cette virose. 

Le confinement aveugle et policier n’a ni diminué, ni ralenti l’épidémie

Contrairement aux prédictions issues des simulations qui l’ont motivé (Note 6), le confinement policier n’a ni ralenti, ni diminué la propagation de l’épidémie. Plutôt que de croire aux annonces de propagande basées sur les succès virtuels de modélisations biaisées (Note 7) qui encensent cette technique moyenâgeuse et inefficace (Note 8), ou de ceux qui veulent à tout prix se consoler d’avoir été emprisonné sans faute, il faut regarder les faits réels, les faits observés, les faits constatés.

Résultats comparatifs des pays confinés ou non, d’après les chiffres OMS

Les données publiées par l’OMS prouvent que la propagation de l’épidémie n’a été ni retardée, ni amoindrie par le confinement aveugle dans aucun des pays qui l’ont imposé à leur population.

Dans les pays confinés, les évolutions du nombre de contaminations quotidiennes avant et après le verrouillage, ne montrent en effet aucun signe de discontinuité (Note 9), ni dans leurs taux de croissance, ni dans leurs temps de doublement. Cette remarque a été le sujet d’un article bien documenté (Note 10). Ceux qui prétendent que le confinement aurait évité l’accélération, protégeant de fait d’une surcharge des hôpitaux, sont démentis par les faits que démontrent les résultats comparés entre pays voisins de même culture.

[...]

 

A propos de l'étrange virage de FranceSoir (devenu partisan pro Raoult, médecines douces, etc), l'explication est simple (mais triste).

J'avais raté la faillite du vénérable journal (certe populaire, mais qui respectait encore les standards minimum du journalisme).

https://www.liberation.fr/checknews/2020/11/10/francesoir-ceci-n-est-plus-un-journal_1803644  (original paywall)

EDIT:
https://www.msn.com/fr-fr/actualite/france/«francesoir»-ceci-nest-plus-un-journal/ar-BB1aSwTm
https://fr.wikipedia.org/wiki/FranceSoir

pour être équitable, le droit de réponse de Francesoir https://www.francesoir.fr/societe-economie/reponse-liberationchecknews-libe-devient-il-le-boeuf-carotte-de-linfo


Il avait été vendu (en gardant juste le nom, et sa notoriété), et les derniers journalistes virés fin 2019 et remplacés par des bloggers non payés (donc seuls les activistes et militants sont motivés pour bosser gratuitement). Et le "patron" est pro-Raoult.
En gros, c'est un blog géant agoravox/figarovox, et qui n'est pas tenu par les règles de déontologie de l'information, neutralité, exactitude, recoupement des sources, ou rétractation en cas d'erreur. (la boîte est désormais déclarée comme ... entreprise informatique)

A garder en tête si on vous inonde de leurs citations.

Et @Tancrède peut rajouter ça à son futur fil sur la mort du journalisme (j'y crois encore).

Modifié par rogue0
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28 minutes ago, rogue0 said:

 

Et @Tancrède peut rajouter ça à son futur fil sur la mort du journalisme (j'y crois encore).

J'ai dit l'essentiel de ce que j'avais à dire sur ça. A part quelques updates ici et là, plus serait de la nécrophilie pour une profession déjà morte dans les grands médias (hormis quelques braves vrais fouilles-merde à l'ancienne qui restent ici et là), et dont il ne reste plus que le nom. Ca veut pas dire que l'essentiel des "alternatives" est valable comme remplacement, ce qui est l'une des grandes tragédies de notre temps, une qui reçoit évidemment bien trop peu... De presse. Notre manière collective de "faire du sens" et de tâtonner vers un peu de vérité (et de comptes à rendre de la part de ceux ayant une forme ou une autre d'autorité), semble pour l'instant bien compromise. 

 

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  • 2 weeks later...

L'agence européenne de médicament avait été piratée en décembre, et des données + emails  sur les nouveaux vaccins anticovid avaient été volées.

Bizarrement, un site de warez russe a publié ce qu'il prétend être les emails d'origine et jure qu'ils n'ont pas été modifiés (rappel pour le DNC, les Macronleaks, le ClimateGate, etc, certains messages avaient été altérés/ ajoutés / ou soigneusement sélectionnés et sortis de leur contexte pour maximiser l'effet désiré par les commanditaires ).

Bien entendu, il publie seulement les données mettant le doute sur les vaccins Pfizer/Moderna occidentaux, et rien sur les vaccins russes ou chinois (Sputnik, Sinovac, etc).

<Fin de précaution d'usage pour tout "hack & leak" d'infoguerre > 

https://arstechnica.com/information-technology/2020/12/hackers-unlawfully-access-data-related-to-promising-covid-19-vaccines/

https://arstechnica.com/information-technology/2021/01/hackers-alter-stolen-regulatory-data-to-sow-mistrust-in-covid-19-vaccine/?comments=1

Blague à part, les emails ne semblent pas avoir de révélations fracassantes : juste les discussions et les contraintes de décision auxquels les régulateurs sont soumis dans la crise de la pandémie de covid:
(mais bien sûr, les antivaxx et conspirationnistes vont se jeter sur les morceaux choisis)

  • Pression des gouvernements européens pour valider le plus vite possible le seul  espoir de sortie de crise.
  • Pression pour conserver le process de validation européen de médicament : risque de laisser passer un médoc expérimental (avec quelques mois de recul sur les effets secondaires... )
    Et si la décision tarde trop, risque que chaque pays fasse cavalier seul (et que le fabriquant négocie des conditions plus favorables/qualité plus faible en jouant la division)
  • Concrètement, des réserves sur le contrôle qualité du vaccin, et l'industrialisation de la production.
    Les essais cliniques utilisaient des vaccins ARNm de haute qualité ("faits mains") avec un taux de pureté d'ARN messager élevé.
    Les premiers lots de vaccin de production en série étaient moins bons (65% de taux de pureté).
    Suite aux objections du régulateur, le process de production a été revu pour augmenter la qualité... ce qui explique des fermetures d'usine pour travaux, et les retards de livraison...
     

 

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  • 4 weeks later...

Tiens : je viens de tomber je-ne-sais-plus-par-où sur un site de l'Ue, apparemment, spécialisé dans le démontage de billevesées. Par mal fait je trouve, méthodique, même si certaines sources fleure bon à leur tour la propagande non-russe (Dailymail...).

Plat du jour : la désinformation russe autour des vaccins, une sorte de condensé de jus d'usine à trolls.

Citation

Malheureusement, le monde lutte toujours contre la deuxième vague d’infections à la COVID-19. Entre-temps, l’«infodémie» continue à faire rage.

Les discours repérés sur la COVID-19 font partie d’un récit plus large affirmant que la Russie lutte plus efficacement contre la pandémie que les démocraties occidentales, renforçant ainsi la crédibilité d’un vaccin russe Spoutnik V et sapant celle de ses concurrents (occidentaux).

À l’automne, nous avons vu de nombreux cas discréditant le vaccin Oxford/AstraZeneca. Certains le qualifient ainsi de «vaccin de singes», laissant les médias pro-Kremlin suggérer que le vaccin britannique transformera les gens en singes et puisant ainsi dans les critiques avancées par les défenseurs des droits des animaux et des anti-vax.

Nous avons récemment constaté que l’attention portée au vaccin d’Oxford glissait vers le vaccin Pfizer. La semaine dernière, nous avons repéré la fausse allégation selon laquelle six personnes étaient décédées à cause du vaccin Pfizer. Cette semaine, un discours a faussement avancé que des responsables de haut niveau de l’UE faisaient pression sur l’Agence européenne des médicaments pour qu’elle approuve le vaccin Pfizer. Pourquoi cette précipitation, demande le mensonge? Le vaccin Moderna a également été la cible d’allégations insinuant qu’aucune information ne circule sur cette entreprise, cotée au NASDAQ.

Bien que nous ayons rapporté des preuves claires et récurrentes de la désinformation pro-Kremlin sapant les vaccins occidentaux, les médias pro-Kremlin affirment le contraire; c’est l’Occident qui tente de dénigrer le vaccin russe, allant jusqu’à comparer les scientifiques russes à des terroristes.

D’autre part, la désinformation et la propagande servent à renforcer la réputation du Spoutnik V:

Il s’agit du premier vaccin au monde présentant plus de 90 % d’efficacité.

Le vaccin Spoutnik V mettra un terme à la pandémie.

Les Ukrainiens veulent être vaccinés avec le Spoutnik V, mais les États-Unis ne les laissent pas faire.

 

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  • 3 weeks later...

https://www.politico.eu/article/eu-trade-deal-china-media-war-industry-soft-power/ (13 mars 2021)

Les textes de l'accord conclu en décembre montrent que les investisseurs européens sont exclus des médias chinois, tandis que les investisseurs chinois sont largement libres de racheter des services d'information, des chaînes de télévision, des cinémas et des entreprises cinématographiques dans l'UE.

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Citation

La Chine à l’école russe de la désinformation

La crise du Covid-19 a fourni l’occasion aux autorités chinoises de produire des faux contenus sur les origines du virus, répandus par des milliers de faux comptes Twitter et des sites de complaisance.

La Chine s’est-elle convertie aux méthodes de désinformation chères à la Russie ? C’est ce que suggère une étude de l’Institut de recherche stratégique de l’Ecole militaire (Irsem), un centre de recherche rattaché au ministère des Armées, datée d’avril 2020 et restée jusqu’ici inédite. L’auteur, Paul Charon, spécialiste de la Chine et du renseignement, souligne les similitudes troublantes entre la propagande du pouvoir chinois sur l’origine du Covid-19 et l’opération lancée en 1985 par l’Union soviétique sur la supposée création du sida par l’armée américaine. (...)

Suite: https://www.liberation.fr/international/la-chine-a-lecole-russe-de-la-desinformation-20210309_ZKICU6EJ3BEHDMR55NAJS556VA/

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Je heu signale la publication de: Les guerres de l'information à l'ère numérique, Céline Marangé, Maud Quessard (dir.), PUF, Paris, 2021

[Céline Marangé est docteure en science politique (Institut d’études politiques de Paris) et spécialiste des relations internationales et de la politique étrangère et de défense de la Russie. Ancienne fox fellow à Yale, elle a enseigné à Harvard et à Columbia avant de rejoindre l’IRSEM. Elle est consultante permanente au Centre d’analyse et de prévision stratégique du Quai d’Orsay. Maud Quessard est directrice du domaine « Espace Euratlantique » à l’IRSEM, maître de conférences des universités, diplômée de Sciences Po Bordeaux et spécialiste de politique étrangère américaine. Elle a enseigné à l’université de Poitiers, à Sciences Po Paris et à l’Université Paris 2. Elle a été visiting fellow à l’Université de Harvard. Elle est l’auteur de Stratégies d’influence des États-Unis (PUR, 2019).]

 

Résumé: En transformant et en décuplant les capacités de communication, la révolution numérique a bouleversé les rapports que les États entretiennent entre eux et avec leur société. Si les partisans de la mondialisation ont d’abord cru que les outils numériques contribueraient à la diffusion du modèle libéral, force est de constater que l’information crée des vulnérabilités nouvelles qui peuvent compromettre le fonctionnement de la démocratie. Au xxie siècle plus qu’auparavant, la puissance des États se fonde sur le contrôle de l’information et sur leur capacité à influencer des audiences extérieures et à diffuser leur interprétation du monde. L’étude des guerres de l’information à l’ère numérique permet de comprendre comment différents États, démocratiques ou autoritaires, se servent de l’information pour accroître leur influence et redessiner les équilibres de pouvoir sur la scène internationale. De la présentation de la dimension technique des manipulations de l’information à l’exploration des doctrines et des pratiques de dix pays suivant une grille d’analyse commune, cet ouvrage propose une approche globale et des comparaisons inédites avant de s’interroger sur les effets de la désinformation et les possibilités de régulation par le droit

SOMMAIRE

Révélation

Préface. Jean-Baptiste Jeangène Vilmer Introduction. Le nouvel âge des guerres de l'information I. Techniques et usages de l'information Chapitre 1. L'arme de l'information dans les conflits armés. Nicolas Mazzucchi Chapitre 2. Les couches basses du cyberespace : contrôle des flux et cartographie d'Internet. Kevin Limonier Chapitre 3. Les techniques d'amplification sur les réseaux sociaux. Ben Nimmo II. Les guerres de l'information en contexte autoritaire Chapitre 4. La Russie : « l'espace informationnel » comme terrain de conflictualité. Maxime Audinet et Céline Marangé Chapitre 5. La Chine : une modernisation des pratiques de guerre de l'information. Valérie Niquet Chapitre 6. Corée du Nord : la stratégie informationnelle de Kim Jong-un. Marianne Péron-Doise Chapitre 7. L'Iran : stratégie asymétrique et diplomatie de masse. Pierre Pahlavi Chapitre 8. Les monarchies du Golfe : les guerres de l'information dans la crise de juin 2017. Fatiha Dazi-Héni   III. Les démocraties face aux guerres de l'information Chapitre 9. Le Royaume-Uni : appréhender une sécurité réputationnelle. Nicholas J. Cull Chapitre 10. Les États-Unis : la militarisation de la diplomatie publique. Chapitre 11. Israël : de la hasbara à la guerre cognitive. Amélie Férey Chapitre 12. Le Japon : une prise de conscience récente des enjeux informationnels. Valérie Niquet Chapitre 13. La France : quelle stratégie de résilience face aux manipulations de l'information ? Benjamin Pajot IV. Les réponses scientifiques, juridiques et politiques Chapitre 14. Les enjeux de la réception : comment mesurer l'influence de la désinformation ? Divina Frau-Meigs Chapitre 15. Les menaces numériques en période électorale.François Delerue Chapitre 16. Panorama des mesures prises contre les manipulations de l'information. Jean-Baptiste Jeangène Vilmer Chapitre 17. La régulation pour contrer les manipulations de l'information en ligne : l'impossible consensus international ? Frédérick Douzet et Aude Géry Glossaire-Bibliographie sélective

https://www.puf.com/content/Les_guerres_de_linformation_à_lère_numérique

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Le Monde, 27/03: L’offensive de Pékin pour faire oublier le « virus chinois »
Des réseaux sociaux à l’Organisation mondiale de la santé, la Chine s’est lancée depuis plus d’un an dans une guerre informationnelle sur les origines du Covid19

ENQUETE

Révélation

Quand Xi Jinping parle pour la première fois du nouveau coronavirus aux Chinois, le 20 janvier 2020, après un mois de silence, sa stratégie est fixée. Le dirigeant communiste part en guerre pour « résolument enrayer » l’épidémie. Il doit contrôler le désordre sanitaire qui a surgi début décembre à Wuhan, une ville de 11 millions d’habitants, et touche désormais Pékin et Shanghaï. Xi veut placer la Chine à l’avantgarde de la lutte planétaire qui s’engage. Il décide, surtout, de tout faire pour que le monde doute de l’origine du SARSCoV2. L’histoire doit oublier le « virus chinois ».

Une puissante campagne de propagande d’Etat s’engage, dont tous les contours ne sont pas encore connus. Elle débute dans la sidération causée par le nouveau virus, en ce début d’année 2020. Pour les autorités chinoises, il convient d’abord de ne pas raviver le traumatisme du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), la première épidémie mondiale du XXIe siècle, qu’elles avaient mal gérée et qui avait paniqué l’Asie en 20022003 (774 morts dans le monde).

A Wuhan, depuis plusieurs semaines, sévit une pneumonie. « Pour le moment, la police de Wuhan a arrêté huit personnes qui ont répandu des rumeurs liant la pneumonie au SARS », écrit le Global Times le 6 janvier 2020. Heureusement, « le virus trouvé à Wuhan apparaît beaucoup moins grave que celui qui a causé le SRAS », rassure, dans le journal d’Etat, Liu Youning, un épidémiologiste travaillant dans un hôpital militaire.

La chaîne australienne ABC établira que, dès octobre 2019, des douzaines de personnes étaient hospitalisées avec des symptômes de fièvre et de toux dans la capitale régionale du Hubei. De leur côté, le New York Times et ProPublica révéleront que, pour dissimuler l’étendue de l’épidémie à ses débuts, la propagande chinoise s’est appuyée sur 3 200 directives et 1 800 mémos envoyés à des agents locaux dans tout le pays.

A Genève, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) va attendre trois mois pour annoncer que la planète affronte une nouvelle pandémie, le 11 mars. Pour Pékin, qui y a renforcé son influence ces dernières années, l’institution est sous contrôle. Dès 2017, son directeur, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a chanté les louanges du « modèle de santé chinois », en laissant entendre qu’il faudrait une « route de la soie de la santé » dans le cadre du projet « Belt and Road Initiative » que Pékin développe dans le monde.

Les treize experts finalement conduits à Wuhan pour enquêter en janvier 2021 se trouveront encadrés dans leurs réunions de 30 à 60 responsables chinois, certains n’étant ni scientifiques ni médecins. « La politique était toujours dans la pièce, de l’autre côté de la table », a poliment résumé le chef de la délégation internationale, Peter Ben Embarek.

Les Chinois connaissentils euxmêmes l’origine du virus ? « Qui sait ? Ils ont envoyé une mission à Wuhan dès le 7 janvier 2020. Ils ont essayé, en tout cas », indique Sara Davis, chercheuse américaine au Centre de santé globale du Graduate Institute à Genève, et spécialiste de la Chine. C’est le 7 janvier, en effet, que Pékin déclare avoir identifié le nouveau coronavirus. Il se répand à toute vitesse. Le 21 janvier, les EtatsUnis confirment leur premier cas près de Seattle. En quelques jours, la maladie respiratoire que l’OMS baptise Covid19 apparaît dans 16 pays.

 

LA PISTE DU PANGOLIN
Parmi les toutes premières du genre, une vidéo postée par un Chinois de MongolieIntérieure assure dès le 26 janvier que le virus est une arme américaine, ce que la presse officielle s’empresse de dénoncer – l’homme fera dix jours de prison. Le même jour, c’est pourtant bien cette idée complotiste que diffuse le site d’information militaire Xilu : le coronavirus aurait été créé artificiellement par les EtatsUnis « pour cibler précisément le peuple chinois ». En parfait écho, un média du ministère de la défense russe, Zvezda, évoque à son tour dès le 29 janvier une arme biologique américaine, conçue « contre la Russie et la Chine ». Le lendemain, un premier article de la presse d’Etat chinoise valide la thèse qui accuse les Américains ayant participé aux Jeux mondiaux militaires de Wuhan, du 18 au 27 octobre 2019, d’avoir importé le virus. Argument simple : ils logeaient près du marché aux fruits de mer et animaux vivants de la ville où ont été identifiés les premiers cas. Preuve irréfutable : ces athlètes américains auraient anormalement « sousperformé ».

De la rencontre entre le directeur de l’OMS et le président Xi, le 28 janvier, aucune explication n’est sortie. « Dès que possible, des experts internationaux collaboreront avec leurs homologues chinois afin de mieux cerner les caractéristiques de la flambée », a-t-on promis à Genève. Mais en Chine, la communauté scientifique s’est vue aussitôt placée au service de la stratégie du régime.

Le 7 février 2020, l’influente revue scientifique Nature reprend les révélations d’une conférence de presse fracassante organisée par l’université d’agronomie de Chine méridionale à Canton : un virus identique à 99 % au SARSCoV2 aurait été identifié sur des pangolins. L’information n’a pas encore fait l’objet d’une publication scientifique, mais elle fait rapidement le tour du monde, portée par les images du petit mammifère à écailles. Un an plus tard, la piste aura fait long feu dans les milieux scientifiques.

La théorie du pangolin contribue à dédouaner symboliquement la Chine : les animaux testés avaient été saisis par les douanes chinoises, au printemps et à l’été 2019, et provenaient de Malaisie. Pékin serait, en somme, la première victime d’un virus arrivé sur son territoire depuis les forêts de l’archipel malaisien, par le biais de la contrebande. Une équipe de biologistes et de vétérinaires malaisiens établira à l’automne 2020 qu’après analyse d’échantillons prélevés sur plus de 330 pangolins, aucune trace du moindre coronavirus n’a été mise en évidence.

Les chercheurs chinois ont dû se taire, comme les médecins ou citoyens lanceurs d’alerte des premières semaines à Wuhan, vite arrêtés, ou disparus. Datée du 25 février 2020, une circulaire, révélée par l’agence Associated Press (AP), achève de mettre en coupe réglée la science chinoise consacrée au Covid19. Elle impose aux chercheurs de « faire viser et approuver » tout nouveau projet de recherche par la Commission nationale de la santé. La directive leur interdit de transmettre « à d’autres institutions ou individus des informations relatives à l’épidémie, des données, des échantillons biologiques, des agents pathogènes, des cultures, etc. » Rétroactive, elle exige même que « les articles déjà soumis [à des revues scientifiques ou postés comme prépublications] sans avoir été autorisés [soient] retirés aussi vite que possible et réécrits selon la nouvelle réglementation ».

L’effet ne se fait pas attendre. Publié à peine quelques jours plus tôt sur le site de prépublication ResearchGate, un article de Botao Xiao et Lei Xiao, chercheurs à l’Université technologique de Chine méridionale, est retiré. « Nous relevons, à Wuhan, la présence de deux laboratoires menant des recherches sur les coronavirus de chauvessouris, dont l’un se trouve à seulement 280 mètres du marché humide [de Huanan], y écrivaient les deux biologistes. Nous avons brièvement examiné l’historique des laboratoires et nous faisons l’hypothèse que le coronavirus provient probablement de l’un d’eux. » L’article, dont il ne reste trace que sur des sites d’archivage du Web, disparaît vite de tous les sites de prépublication, tout comme les profils des chercheurs sur ResearchGate. L’avantdernier point de la circulaire mettait en garde : « Quiconque enfreint les directives sera traité sévèrement. »


CRÉATION D’UN EXPERT VIRTUEL
Par ses aspects composites et ses modes opératoires, la campagne de propagande qui a tenté de convaincre le monde que l’origine du virus se trouve aux EtatsUnis est « une des plus emblématiques » menées récemment par la Chine, a expliqué, le 19 novembre 2020, Paul Charon, de l’Institut de recherche stratégique de l’Ecole militaire (Irsem), à Paris. S’exprimant dans le cadre du colloque Médias en Seine, ce chercheur a établi que « ce fut un exercice de manipulation de l’information relativement sophistiqué pour renverser la stigmatisation, s’inspirant des méthodes soviétiques des années 1970 et 1980 qui avaient été appliquées au virus du sida ».

Un volet de cette opération globale, identifié par M. Charon, a eu lieu du 21 février au 23 mars 2020. Son message – « L’armée américaine a fabriqué le coronavirus à Fort Detrick et a contaminé la Chine lors des Jeux militaires de Wuhan en octobre » – s’est répandu après avoir été relayé par le porteparole du ministère chinois des affaires étrangères en personne, Zhao Lijian.

En cette fin février 2020, le centre de gravité de la pandémie se déplace. Les nouveaux cas sont désormais plus nombreux hors d’Asie, révèle l’OMS, le 26. La contreoffensive du pouvoir chinois prend alors toute son ampleur. Une autre infox devient virale en Chine quand le 23 février, le très officiel Quotidien du Peuple dit reprendre l’information d’une chaîne de télévision japonaise selon laquelle 14 000 Américains décédés de la grippe seraient en fait morts du Covid19. Le quotidien relaie ce qu’il a appelé luimême une « théorie du complot », citant un internaute pour qui le prétendu virus américain a « peutêtre muté, devenant encore plus mortel et contagieux ».

Les comptes des diplomates chinois sur les platesformes occidentales ont plus que triplé sur Twitter, et plus que doublé sur Facebook, entre fin 2019 et mifévrier 2020, a établi l’agence AP. De leur côté, les experts du cabinet Graphika identifieront en mai 2020 un réseau particulier de 1 200 comptes Twitter, YouTube ou Facebook dont les profils sont parfois générés par l’intelligence artificielle pour imposer le récit chinois de l’émergence de l’épidémie. Une opération qualifiée de « spamouflage », lancée d’abord contre les militants de Hongkong, « s’est orientée vers le Covid19 en février », note ce groupe d’analystes. Elle a « réussi à élargir son audience en touchant de vrais relais, tel que le ministre vénézuélien des affaires étrangères, puis en étant reprise par des diplomates chinois. » Pour les spécialistes de Graphika, pas de doute : « Le spamouflage ressemble de plus en plus à un réseau de propagande aligné sur l’Etat chinois. »

Au moment où les scientifiques identifient, de façon quasicertaine, le réservoir naturel du coronavirus – une espèce de chauvesouris –, la première semaine de mars 2020 est celle de « l’envahissement des réseaux par la rhétorique antiaméricaine », note le Washington Post. Le quotidien américain démontre, le 5 mars, après un examen des médias d’Etat et des réseaux sociaux, que les théories du complot antiaméricaines circulant parmi les utilisateurs chinois « ont pris de l’ampleur par un mélange de déclarations officielles inexpliquées, amplifiées par les réseaux sociaux, la censure et les doutes, et attisées par les médias d’Etat et les représentants du gouvernement ».

A l’appui de leur campagne, les services chinois ont créé un expert virtuel, « Larry Romanoff », titulaire de comptes sur les réseaux occidentaux. Cet avatar crée une centaine d’articles pseudoscientifiques en huit mois, diffusés partout dans le monde, depuis un site complotiste canadien (Globalresearch.ca), jusqu’à un faux quotidien japonais, en passant par le canal d’un virologue taïwanais… Le 13 mars, le porteparole du ministère chinois des affaires étrangères, Zhao Lijian, endosse franchement la manipulation en citant le faux Romanoff. « Lisez son article, lance alors l’officiel, il apporte plus de preuves selon lesquelles le virus vient des EtatsUnis. »

Le porteparole de Pékin n’a pas choisi son jour au hasard. A Washington, la veille, le 12 mars, Robert Redfield, directeur des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies, était auditionné par la Chambre des représentants, où il a admis qu’il manquait d’informations pour être certain que des morts américains de la grippe n’avaient pas contracté le coronavirus. « A quand remonte le patient zéro aux EtatsUnis ? Combien de personnes sont infectées ? Quels sont les noms des hôpitaux? C’est peutêtre l’armée américaine qui a apporté l’épidémie à Wuhan. Soyez transparents! Rendez publiques vos données. », se déchaîne le porteparole chinois sur Twitter.

En Chine même, les déclarations de Zhao sont marquées 314 millions de fois sur le réseau national Weibo, selon une enquête du Digital Forensic Research Lab de l’Atlantic Council, citée par l’agence AP. Encore aujourd’hui, nombre de Chinois sont convaincus de l’origine américaine du virus. Ailleurs, les 11 tweets de Zhao publiés les 12 et 13 mars sont cités près de 100 000 fois dans les six semaines qui suivent, en 54 langues. Ce qui donne à Zhao une audience énorme : les comptes étrangers qui l’ont repris totalisent alors 275 millions de followers sur Twitter.

Pékin a trouvé un allié objectif dans cette opération : Donald Trump, avec ses 80 millions d’abonnés du moment, a contribué au brouillard informationnel qui envahit le monde. Rendu furieux par le tweet de Zhao, le président américain utilise le terme « virus chinois » au moins à vingt reprises entre le 16 et 30 mars. Les républicains américains nagent entre complotisme et désinformation, eux aussi, depuis que le sénateur Tom Cotton a proclamé mifévrier sur Fox News que le Covid était une arme biologique chinoise. Le conseiller stratégique d’extrême droite de la Maison Blanche, Steve Bannon, s’appuie sur des membres de la diaspora chinoise à cette fin. Il propulse sur la scène une « scientifique » venue de Hongkong, Yan LiMeng, qu’il fait publier avant de l’envoyer dans le talkshow de Tucker Carlson, sur la chaîne Fox, proclamer que le virus est une arme biologique – une interview devenue virale. « LiMeng a personnellement attaqué des scientifiques engagés à combattre cette désinformation avec des preuves, moi y compris », a témoigné Angela Rasmussen, virologue de l’université Georgetown à Washington, qui affirme avoir été menacée physiquement.

D’autres gouvernements, en Iran et au Venezuela, ont servi de relais à Pékin. Mais c’est avec Moscou, dont le ministère de la défense diffusait dès janvier 2020 la thèse du virus américain, que la conjonction des intérêts fut la plus organisée. La crise a servi de catalyseur, en donnant toute leur portée à des accords bilatéraux récents passés entre médias russes et chinois, portant sur des échanges de contenus, la promotion réciproque d’informations sociétales, ou le développement en ligne : accords de Sputnik avec l’agence officielle Xinhua, Global Times et Alibaba en 2017 ; entre l’agence extérieure russe Rossiya Segodnia et China Media Group en 2018 ; entre Rossiya Segodnia et Huawei en 2019.

« IDIOTS UTILES »
Pékin s’est inspiré des méthodes soviétiques pour adapter ses modes opératoires dans la guerre informationnelle, affirme le chercheur Paul Charon. A l’ère soviétique, l’opération « Infection » de 1983 sur le sida s’était appuyée sur des scientifiques de RDA pour légitimer la fausse information selon laquelle les Américains avaient créé le virus. Le 17 mars 2020, la rubrique « Sino Rus Focus » de Rossijskaïa Gazeta publiait un épidémiologiste russe saluant l’expérience chinoise de gestion du coronavirus. La veille, le service européen pour l’action extérieure de l’UE dénonçait dans un rapport la campagne de désinformation russe au sujet du coronavirus, évoquant 80 cas repérés au cours des deux derniers mois.

Fin mars 2020, les EtatsUnis sont devenus l’épicentre de l’épidémie et sur toute la planète, les réseaux sociaux s’enflamment. Pékin mobilise un ensemble d’« idiots utiles ». Parmi eux, l’avocat d’extrême droite français Damien Viguier, condamné pour révisionnisme: les 30 et 31 mars, il dénonce dans deux vidéos « les calomnies contre la Chine » publiées par Le Monde et assure que « les deux premiers mois de la crise, c’est janvierfévrier ». Soustitrées en Chine, diffusées par un studio de Shanghaï, Guan Video, ces vidéos ont été diffusées sur Bilibili (une plateforme consacrée initialement aux jeux et aux vidéos mangas) et Weibo. Les opérations informationnelles de Pékin se mènent aussi en interne, en complément d’une campagne de censure massive des médias chinois.

Dans ce contexte, le 45e anniversaire des relations entre l’Union européenne et la Chine prend une piteuse tournure, le 6 mai 2020. Le texte publié dans le China Daily par les ambassadeurs des VingtSept est amputé de sa phrase sur « l’émergence du coronavirus en Chine, et sa diffusion subséquente au reste du monde ». « Regrettable », s’est contenté de commenter Nicolas Chapuis, l’ambassadeur de l’UE à Pékin. Un nouveau récit émerge en Chine à partir de juin, à la suite de la découverte de nouveaux cas de Covid19 à Xinfadi, le « Rungis » de Pékin. Origine supposée : une planche à découper du saumon importé. Décision est prise de renforcer le contrôle des viandes et légumes importés pour qu’ils ne deviennent pas « la route invisible de la transmission du virus ». Depuis, des traces de Covid19 auraient été détectées sur des emballages de nourriture surgelée importée, infectant notamment des travailleurs de la chaîne du froid, au port de Qingdao.

Info ? Intox ? Dès février 2020, la Food and Drug Administration (FDA) et le centre américain pour le contrôle des maladies infectieuses avaient indiqué qu’il n’existait pas de preuve crédible d’une transmission associée à la nourriture ou aux emballages alimentaires. Plusieurs chercheurs, y compris chinois, ont beau s’étonner que des cas similaires n’apparaissent pas dans les pays d’où ces produits sont exportés, Pékin ne lâche pas l’affaire. Les employés vérifiant les produits congelés importés figurent d’ailleurs en tête de la liste des personnes à vacciner en priorité établie par les autorités chinoises le 31 décembre 2020. Avant le personnel médical. « L’infection à travers la chaîne du froid nourrit les spéculations sur l’épidémie de Wuhan », titrait le Global Times dès octobre 2020.

Pour soutenir le récit national, là encore, des scientifiques chinois publient dans les revues les plus influentes. En janvier 2021, Science invite deux chercheurs de l’Institut de virologie de Wuhan à mettre en perspective les résultats de nouveaux travaux sur des élevages de visons. Zhou Peng et Shi ZhengLi en profitent pour avancer qu’« étant donné la découverte du SARSCoV2 sur les surfaces d’emballages de produits importés, le contact avec des aliments non cuits contaminés pourrait être une source importante de transmission du virus ». L’occasion est bonne pour nourrir la thèse d’une circulation à bas bruit du SARSCoV2 dans un pays étranger avant son introduction en Chine. « Des anticorps contre le SARSCoV2 ont été découverts dans des échantillons de sérum humain prélevés en dehors de Chine avant la détection du foyer de Covid19, écrivent les deux chercheurs. Ce qui suggère que le nouveau coronavirus existait depuis un certain temps avant la description des premiers cas à Wuhan. »

Tandis que Pékin verrouille l’accès à ses propres données, le doute peut prospérer. Des travaux italiens évoquent de fait une circulation du virus dans la péninsule à l’automne 2019. Une autre étude indique qu’il était présent en France dès novembre. Au fil des mois, la Chine a renouvelé ses contrefeux. Début septembre 2020, ce seront les « 200 mystérieux laboratoires de biosécurité américains » implantés dans le monde et susceptibles d’avoir laissé s’échapper le virus, comme le proclame une vidéo publiée par un média d’Etat chinois sur les réseaux sociaux occidentaux. Entretemps, Donald Trump a officiellement retiré son pays de l’OMS. La désinformation mondiale atteint un tel niveau que l’organisation lance midécembre un appel inédit à lutter contre la dangereuse « infodémie » qui balaie la planète.

ANALYSE DES BANQUES DE SANG
Le Brésil vient de passer la barre des 200 000 morts quand l’équipe d’enquête commune de l’OMS et de la Chine arrive à Wuhan le 14 janvier 2021. Son ordre de mission, selon nos informations, a été directement traduit du chinois, comme le montrent certaines de ses expressions, non usitées, en anglais. Il évoque en outre « la partie chinoise d’une enquête globale », alors que le consensus mondial continue de tenir, quant au démarrage de l’épidémie à Wuhan.

Le 9 février, le nombre des morts atteint les 80 000 en France, tandis qu’aux EtatsUnis, le porteparole du département d’Etat du président, Joe Biden, prend enfin ses distances avec la thèse trumpienne d’un virus sorti d’un laboratoire chinois. Ce même jour, dans sa conférence de presse, la mission de l’OMS continue de donner du crédit à l’hypothèse de la contamination alimentaire, en recommandant la poursuite des travaux sur le sujet…

La question de savoir depuis quand, précisément, le virus circulait dans la capitale du Hubei est celle qui a généré le plus de tensions parmi les experts de la mission, à en croire les rares témoignages ayant transpiré de leur voyage à Wuhan. « Plusieurs dizaines de milliers de cas de maladies respiratoires, de pneumonies ou de syndromes grippaux ont été identifiés par les scientifiques chinois dans les centres médicaux de Wuhan, avant l’arrivée sur place de la mission, raconte un des ses membres, Dominic Dwyer, virologue et immunologiste à l’université de Sydney (Australie). Sur ces dossiers médicaux, une centaine ont été sélectionnés comme étant le plus ressemblant à des cas de Covid19. Sur cette centaine de personnes, les deux tiers environ ont été retrouvées et ont accepté de subir un test sanguin : toutes ont été négatives. »

Est-ce la preuve définitive que le virus ne sévissait pas à Wuhan avant décembre 2019 ? Loin de là. Peter Ben Embarek, le chef de la délégation de l’OMS, a expliqué que les critères appliqués pour sélectionner moins d’une centaine de cas sur plusieurs dizaines de milliers suspects avaient « peutêtre été un peu trop sélectifs ». Décider des analyses à conduire, des critères de sélection des données : ce pouvoirlà n’a pas été partagé par la Chine. « Il ne fait aucun doute que le nouveau coronavirus a explosé à Wuhan en décembre 2019, mais la question de la manière dont il est arrivé dans la ville reste ouverte », résume Dominic Dwyer.
Techniquement, un doute subsiste donc, même si les coronavirus les plus proches de SARSCoV2 ont aussi été retrouvés… en Chine.

Un moyen simple existe pour avancer, mais les autorités chinoises l’ont jusqu’à présent évité : l’analyse des banques de sang. La méthode a été mise à profit par des chercheurs français pour attester de la circulation du coronavirus en France dès novembre 2019. A Wuhan, il appartient aux autorités d’ouvrir l’accès au centre de transfusion sanguine qui gère 200 000 dons du sang chaque année. « Je ne pense plus qu’il soit possible aujourd’hui de mener une quelconque mission onusienne sur un sujet sensible en Chine, conclut toutefois Sara Davis, du Graduate Institute à Genève. Un an après, il est trop tard. » La barre des 500 000 morts a été franchie aux EtatsUnis le 21 février. Le monde compte aujourd’hui 2,7 millions de victimes. La Chine affirme toujours ne déplorer que 4 839 décès.

Serge Enderlin (à Genève),
Stéphane Foucart, Nathalie Guibert
et Frédéric Lemaître (à Pékin)

 

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  • 3 weeks later...

https://www.zeit-fragen.ch/fr/archives/2021/n-7-30-mars-2021/la-russie-ennemi-designe-sommes-nous-vraiment-informes.html

A titre d’exemple: le 8 mars, un grand quotidien suisse a publié un article détaillé sur le responsable du département Russie de la plateforme internet Bellingcat. Le titre de l’article est une citation de ce responsable: «Nous sommes des reporters de guerre, impliqués dans un conflit hybride». Et le sous-titre précise: «Le chef du groupe de recherche Bellingcat a démasqué le Kremlin – même à Vienne, il ne se sent plus en sécurité.» L’article fait l’éloge du travail de ce haut responsable, et ses évaluations concernant la Russie – voir ci-dessus – sont adoptées sans réserve. Le lecteur apprend très peu de choses sur le groupe Bellingcat lui-même, si ce n’est qu’il est censé être une «plateforme d’investigation».
    On peut trouver d’autres informations sur Bellingcat en consultant le site allemand Nachdenkseiten. Ainsi, le 2 mars 2021 – c’est-à-dire avant la parution de l’article du 8 mars dans le quotidien suisse – on pouvait lire ce qui suit sous le titre «Quand le journalisme occidental de qualité, la propagande et la guerre de l’information contre la Russie vont de pair»: Un réseau de médias qui – au moins jusqu’en 2018, les informations fuitées disponibles datent de cette année-là – s’était fixé pour objectif un «changement de régime» en Russie et incluait «les entreprises Zinc Network, Institute for Statecraft, Aktis Strategy, DFR Lab, Media Diversity Institute, Toro Risk Solutions et Ecorys– toutes spécialisées dans la guerre de l’information contre la Russie et dirigées ou – comme dans le cas du ‹réseau informatique› Bellingcat [!] – financées par d’anciens hauts responsables des services britanniques, de l’armée et de l’OTAN.» Que doit en penser le commun des mortels1 On se demande à tout le moins pourquoi le grand quotidien suisse n’en a pas parlé. Et on peut également se demander si cette absence de communication correspond vraiment à ce que les pères et mères de la liberté de la presse entendaient par là. 

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https://www.mintpressnews.com/bellingcat-intelligence-agencies-launders-talking-points-media/276603/

D'après cet article, une bonne partie du personnel de Bellingcat qui se décrivent comme des consultants indépendants sans donner plus de détails sont en fait des anciens membres des services de renseignements US ou UK ou des anciens militaires de ces pays. Quand ils quittent l'agence, ils se recyclent sans problème dans la communauté du renseignement ou des médias mainstream. De plus, les informations sur un financement indirect par la CIA via une agence civile qui avait été démentis comme étant des fake news directement par le management de Bellingcat ont depuis été formellement prouvés.

Cela ne prouve bien entendu pas que les informations et enquêtes sont fausses mais au minimum que la plupart des enquêtes sont faites "à charge" et peut être même "commandés" par des agences de renseignements extérieurs pour avancer leurs politiques.

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Je constate d'ailleurs qu'en allant sur le site de Bellingcat, le passage de la version française (https://fr.bellingcat.com/) à la version anglo-saxonne (https://www.bellingcat.com/) est impressionnant !

La version française est quasi exclusivement consacré à la Syrie et aux armes chimiques.

Par contre la version anglo-saxonne est beaucoup plus variée. Quasiment rien sur la Syrie, mais elle contient pas mal de de "debunk" anti-droite américaine (Qanon) et de défense des démocrates sur pleins de sujets. Elle dénonce aussi le traitements des migrants par les européens en Méditerranée. Il y a pleins d'articles sur des agents du FSB. Il y a aussi des dénonciations des attaques Houtis et même des actions des ONG françaises.

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https://ehne.fr/fr/encyclopedie/thématiques/guerres-traces-mémoires/fronts-de-guerre/de-la-propagande-au-front-au-front-de-propagande

En 1939-1945, des compagnies spécifiques voient le jour. C’est notamment le cas en Allemagne avec les « Propaganda-Kompanien », constituées de soldats servant à la fois d’informateurs pour la propagande intérieure et de véhicules de la propagande à destination de l’ennemi. En France, les équipes militaires de propagande sont cantonnées à filmer les événements au front afin de fournir le matériel de propagande nécessaire pour les actualités cinématographiques. Seuls quelques militaires ont pour tâche de larguer des tracts par avion et par ballon ou de scander des slogans à travers des haut-parleurs.

Lors de la guerre froide, où le front n’est pas armé mais médiatique, chacune des deux grandes puissances tente de persuader sa propre population comme celle des autres pays que son système est le plus juste et sa cause la plus légitime et ce, à travers les émissions radiophoniques et télévisuelles. Lors de la guerre du Golfe en 1991, les forces américaines déploient deux radios noires, The Voice of Free Iraq et Radio Free Iraq, et une radio blanche, The Voice of the Gulf, afin d’atteindre le moral des troupes irakiennes.

 

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  • 4 weeks later...
Le 16/02/2021 à 00:08, Boule75 a dit :

Tiens : je viens de tomber je-ne-sais-plus-par-où sur un site de l'Ue, apparemment, spécialisé dans le démontage de billevesées. Par mal fait je trouve, méthodique, même si certaines sources fleure bon à leur tour la propagande non-russe (Dailymail...).

Plat du jour : la désinformation russe autour des vaccins, une sorte de condensé de jus d'usine à trolls.

Sujet connexe:

Des youtubeurs et influenceurs français se sont récemment vus proposer > 2000 EUR par vidéo pour basher/dénigrer le vaccin anticovid de Pfizer sur les réseaux sociaux...
Avec un kit d'arguments antivaxx prêt à l'emploi, et en exigeant de cacher que ce soit une campagne organisée / sponsorisée.

Le contact ?
Une mystérieuse agence de communication :
elle prétend être basée à Londres, mais quelques indices laissent penser qu'elle a un accent russe.*
D'ailleurs, elle reprend mot pour mot des arguments poussés par l'agence de pub du vaccin Sputnik V.
*(même si la campagne de comm' compare seulement les vaccins Pfizer et Astrazeneca).

Suite aux demandes d'information des journalistes, tous les contacts de l'agence ont renommé / fermé leurs comptes Vkontakte (russe)

source:

https://www.numerama.com/sciences/713667-une-mysterieuse-agence-demande-a-des-influenceurs-francais-de-denigrer-le-vaccin-pfizer.html

https://www.leparisien.fr/societe/sante/covid-19-la-russie-a-t-elle-voulu-payer-des-influenceurs-francais-pour-denigrer-le-vaccin-pfizer-24-05-2021-4LT753QJWVDXJMNVUQBGF6ZQIU.php

https://www.bfmtv.com/tech/une-agence-propose-2000-euros-a-des-influenceurs-pour-denigrer-le-vaccin-pfizer-sur-les-reseaux-sociaux_AN-202105240284.html

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  • 2 weeks later...
  • 1 month later...
Le 02/06/2021 à 20:30, Bat a dit :

pareil dans sud ouest du jour, dont je me permets de reproduire l'article :

 

" Dès septembre, elle traquera les manipulations de l’information en provenance de l’étranger

Le Premier ministre, Jean Castex, a officialisé mardi par décret la création d’une agence nationale de lutte contre les manipulations de l’information en provenance de l’étranger, baptisée « Viginum » et qui sera active à partir de septembre. Rattaché à Matignon via le Secrétaire général de la Défense et de la Sécurité nationale (SGDSN), le « service de vigilance et de protection contre les ingérences numériques étrangères » aura pour mission de répondre au « défi majeur de la menace informationnelle et des ingérences étrangères dans le débat public », selon le compterendu du Conseil des ministres.
Plus précisément, Viginum devra « identifier des opérations impliquant […] un État étranger ou une entité non étatique étrangère et visant à la diffusion […] d’allégations ou d’imputations de faits manifestement inexactes ou trompeuses de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation. »
50 personnes en 2022
Débutés en septembre, les travaux de Viginum « s’amplifieront au fur et à mesure de la croissance de ses effectifs », prévus à 50 pour janvier 2022 (analystes, ingénieurs, experts des médias…). Ces personnes travailleront en sources ouvertes, c’est-à-dire à partir d’éléments publics, avait précisé le SGDSN Stéphane Bouillon lors d’une audition début juin à l'Assemblée nationale.
« Il ne s’agit pas de faire du renseignement, ce qui nous intéresse, c’est ce qui est en train ddevenir pandémique sur le plan informationnel » et si cela émane d'« un pays étranger ou d’une organisation étrangère
qui visent ainsi à déstabiliser l’État sur le plan politique », avait-il alors insisté.
Plusieurs échéances électorales feront l’objet d’une attention particulière au cours des mois à venir, avait expliqué le SGDSN, comme les élections législatives en Allemagne fin septembre, « pour pouvoir en tirer des leçons ». La France elle même se prépare à la tenue dans moins d’un an de l’élection présidentielle. Des tentatives d’ingérences dans des scrutins passés dans ce pays, ou aux ÉtatsUnis, ont été documentées.
Une agence nationale de lutte contre les fake news"

 

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Il y a 20 heures, christophe 38 a dit :

pareil dans sud ouest du jour, dont je me permets de reproduire l'article :

 

" Dès septembre, elle traquera les manipulations de l’information en provenance de l’étranger

Le Premier ministre, Jean Castex, a officialisé mardi par décret la création d’une agence nationale de lutte contre les manipulations de l’information en provenance de l’étranger, baptisée « Viginum » et qui sera active à partir de septembre. Rattaché à Matignon via le Secrétaire général de la Défense et de la Sécurité nationale (SGDSN), le « service de vigilance et de protection contre les ingérences numériques étrangères » aura pour mission de répondre au « défi majeur de la menace informationnelle et des ingérences étrangères dans le débat public », selon le compterendu du Conseil des ministres.
Plus précisément, Viginum devra « identifier des opérations impliquant […] un État étranger ou une entité non étatique étrangère et visant à la diffusion […] d’allégations ou d’imputations de faits manifestement inexactes ou trompeuses de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation. »
50 personnes en 2022
Débutés en septembre, les travaux de Viginum « s’amplifieront au fur et à mesure de la croissance de ses effectifs », prévus à 50 pour janvier 2022 (analystes, ingénieurs, experts des médias…). Ces personnes travailleront en sources ouvertes, c’est-à-dire à partir d’éléments publics, avait précisé le SGDSN Stéphane Bouillon lors d’une audition début juin à l'Assemblée nationale.
« Il ne s’agit pas de faire du renseignement, ce qui nous intéresse, c’est ce qui est en train ddevenir pandémique sur le plan informationnel » et si cela émane d'« un pays étranger ou d’une organisation étrangère
qui visent ainsi à déstabiliser l’État sur le plan politique », avait-il alors insisté.
Plusieurs échéances électorales feront l’objet d’une attention particulière au cours des mois à venir, avait expliqué le SGDSN, comme les élections législatives en Allemagne fin septembre, « pour pouvoir en tirer des leçons ». La France elle même se prépare à la tenue dans moins d’un an de l’élection présidentielle. Des tentatives d’ingérences dans des scrutins passés dans ce pays, ou aux ÉtatsUnis, ont été documentées.
Une agence nationale de lutte contre les fake news"

France Inter donne plus ou moins le même article (sans doute la même dépêche à la base), avec quelques détails en plus: https://www.franceinter.fr/politique/jean-castex-confirme-la-creation-d-une-agence-de-lutte-contre-les-manipulations-de-l-information

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4 hours ago, Bat said:

France Inter donne plus ou moins le même article (sans doute la même dépêche à la base), avec quelques détails en plus: https://www.franceinter.fr/politique/jean-castex-confirme-la-creation-d-une-agence-de-lutte-contre-les-manipulations-de-l-information

Ce qui est hilarant c'est qu'il ne s'agit que de traquer les manipulation étrangère ...

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Il y a 8 heures, g4lly a dit :

Ce qui est hilarant c'est qu'il ne s'agit que de traquer les manipulation étrangère ...

Ce serait inconstitutionnel sinon... Les voix franco-françaises de la Russie / des USA / de la Chine / d'Israël restent avant tout des voix françaises et donc légitimes et autorisées.

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1 hour ago, Boule75 said:

Ce serait inconstitutionnel sinon... Les voix franco-françaises de la Russie / des USA / de la Chine / d'Israël restent avant tout des voix françaises et donc légitimes et autorisées.

Probablement ... enfin plus ou moins ... il suffit d'une loi bien ficelé pour passer outre.

Mais ce passage est intéressant ... dans le sens ou si tu ne fais pas de renseignement tu ne peux pas savoir d’où ça vient ...

Quote

"Il ne s'agit pas de faire du renseignement, ce qui nous intéresse c'est ce qui est en train de devenir pandémique sur le plan informationnel" et si cela émane d'"un pays étranger ou d'une organisation étrangère qui visent ainsi à déstabiliser l'État sur le plan politique", avait-il alors insisté.

... j'ai un peu de mal à comprendre s'ils montent une boite de com' qui fait de la veille ... ou s'il font du renseignement.

D'autant quand quand tu fais de la veille sur l’information source ouverte tu "écoutes" plus ou moins tout ... pas seulement les "flux" ouvertement étranger ... c'est seulement à posteriori que tu peux établir ou non si ça fait partir d'une campagne de com' poussée par des intérêts étrangers ou pas.

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