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Sujet très intéressant. Je me permets quelques remarques :

  •  Le modèle d'armée mixte que nous avions en 1980/1990 marchait plutot bien Je dis plutot parce qu'avec son format, elle aurait nécessité plus de crédits, notamment dans les équipements, et le MCO où certaies faiblesses existaient. Il aurait également été nécessaire de davantage associer les conscrits aux opérations et pas de les laisser végéter dans les tristes casernes de l'est en attendant l'arme au pied, ou à tout les moins de les entrainer et les occuper sans cesse dans les grands camps, je dis surtout ca pour la fin des années 1980 et les années 1990 où les conscrits ne faisaient vraiment plus rien, cela causait davantage de tort à l'institution qu'autre chose. La différenciation entre troupes d'élite professionnelles (Force d'action rapide) et le corps de bataille terrestre (les divisions blindées et motorisées de l'est composées de conscrits) a engendré une dissymétrie et un malaise profond qui ont été contre productifs. C'est un point à étudier si on envisage un retour du service militaire.
  • Le second point noir était effectivement l'inégalité croissante du service qui se manifestait par les exemptions de plus en plus nombreuses, et par les postes tranquilles des "planqués" des balayeurs et chauffeurs de l'Etat-major à Paris. Or une conscription égalitaire ca veut dire au minimum 75% de la classe d'âge, voire 80% (en éliminant les inaptes et autres cas divers) soit environ 350 000 / 400 000 jeunes francais (garcons) par an. Sans compter un nombre équivalent de filles. Auxquels il faudrait probablement rajouter un noyau de professionnels (surtout des cadres) pour structurer les forces (officiers, sous-offs, MDR en contrats longs). On changerait diamétralement de catégorie. Pour équiper, entrainer et utiliser une telle force, et si on alignait sur ce modèle l'armée de l'air, la Marine et gendarmerie, il faudrait probablement y consacrer entre 3 et 5% du PIB, chose inimaginable aujourd'hui. C'est déjà à mon sens un format pour l'AT compris entre 350 et 500 000 hommes dans cette hypothèse.
  • Enfin il faut se pencher sur la durée du service. Cette dernière doit à la fois permettre une bonne formation et préparation, mais aussi un temps suffisamment long pour être rentable aux armées. Je pense qu'il faudrait aujourd'hui au moins 6 mois de formation intensive (en virant les conneries qu'on enseigne parfois pour recadrer la formation sur le combat et l'opérationnel) pour former des soldats aptes à partir en mission (en excluant toutes les causes d'exemption pour raisons politiques : peur de voir des soldats trop jeunes êtres tués etc.). Donc la durée optimale serait probablement de 18 à 24 mois de service pour que les armées puissent en tirer un bénéfice.
  • Enfin cela suppose également que le pouvoir politique ne rechigne plus à envoyer des conscrits en OPEX, opérations dont les francais ne comprennent parfois pas l'utilité et qui pourraient causer des pertes incompréhensibles pour l'opinion. C'est le principal blocage je pense, avec les finances. Mourir à Verdun pour la France : ok; mourir aux confins de la Centrafrique pour restaurer la démocratie et les droits de l'homme : je doute que ca passe très bien auprès des mères endeuillées (en l'état actuel des choses bien sur).

Maintenant ce modèle possède des avantages aussi très importants qui ont été soulignés ici : la richesse des profils, une main d'oeuvre qualifiée et très riche à cout modique, la masse de la conscription qui est une qualité en soit, la "formation" sociale de cette jeunesse autour du modèle militaire et les valeurs qu'il transmet etc. D'un point de vue plus militaire je tiens aussi à souligner que je suis persuadé d'une unité de conscrits bien formée et entrainée, motivée, et encadrée par des cadres plus expérimentés fait aussi bien qu'une unité professionnelle. Les exemples ne manquent pas du temps du service national ou les unités de conscrits manoeuvraient parfaitement, y compris des matériels complexes ou techniques dans l'artillerie ou la cavalerie. L'argument des conscrits qui ne valent pas les professionnels, malgré les techniques et technologies de plus en plus complexes, est à mon sens une vue de l'esprit un peu facile. Le rapport qualité-prix est, malgré ce qu'on a voulu faire croire à l'opinion en 1996 en faveur de l'armée de conscription. 

Au niveau opérationnel une armée de conscription équipée avec des matériels modernes, bien entrainée et movitée ferait probablement au moins aussi bien qu'une armée professionnelle. Mais il faudrait pour cela réunir des conditions impératives sociales, politiques et financières, qui demanderaient beaucoup aujourd'hui au pays, et dont je ne suis pas sur que nous soyons encore capable. Un tel service constituerait un revers total de notre modèle libéral de société, fondé sur le monde marchand et la réussite individuelle. Il faudrait replacer au coeur de la société les valeurs de service de l'etat et de la nation, l'idéalisme et l'esprit de devoir. Bref sacré programme !

 

Modifié par EOA
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Le probleme d'avoir ces "sentinelles" en poste pres de chez eux, c'est que ca pourrait creer des dynamiques pas vraiment a l'avantage de l'effet recherche, avec des derives jemenfoutiste comme des derives "la loi du quartier c'est moi", en caricaturant autant restaurer le communisme et ses commissaires politiques. L'idee de remettre en place le SN doit aller plus loin que cela, si on ne met pas le citoyen au centre du nouveau SN, ca ne servira qu'a creer une milice, pas forcemment dans le bon sens du terme, bref on plaque la democratie avec ses ideaux de libertes, pour se diriger vers une republique a l'americaine, avec ses phantasmes de securite. Regardez bien ce qui se passe depuis janvier 2015, meme si l'amorce est anterieure (merci Nicolas), le gouvernement francais est en train de nous amener par la, les seuls moyens de stopper le delitement c'est de remettre l'ecole au centre de la transmission des valeurs citoyennes et de mettre les citoyens conscients des libertes qu'ils ont a defendre, au centre de la defense de la Nation. Au lieu de ca, on prefere acheter la paix sociale en arrosant avec le pognon du contribuable, en laissant la justice travailler avec des moyens indigents, en laissant l'education publique partir en saucisse pour ne stygmatiser personne, et pour rassurer l'opinion mediatico-emotionnelle, l'interieur obtient des lois dignes d'un patriot act. Je recommande la lecture du dsi de decembre avec l'analyse de Bernard Wicht sur le "citoyen-soldat 2.0", c'est assez eclairant sur les scenarii qui pourraient s'offrir a nous dans les 20 ans a venir.

Bref c'est juste ma vision des choses, mais bonne annee 2016 quand meme hein...:ph34r:

il y a 16 minutes, EOA said:

Sujet très intéressant. Je me permets quelques remarques :

  •  Le modèle d'armée mixte que nous avions en 1980/1990 marchait plutot bien Je dis plutot parce qu'avec son format, elle aurait nécessité plus de crédits, notamment dans les équipements, et le MCO où certaies faiblesses existaient. Il aurait également été nécessaire de davantage associer les conscrits aux opérations et pas de les laisser végéter dans les tristes casernes de l'est en attendant l'arme au pied, ou à tout les moins de les entrainer et les occuper sans cesse dans les grands camps, je dis surtout ca pour la fin des années 1980 et les années 1990 où les conscrits ne faisaient vraiment plus rien, cela causait davantage de tort à l'institution qu'autre chose. La différenciation entre troupes d'élite professionnelles (Force d'action rapide) et le corps de bataille terrestre (les divisions blindées et motorisées de l'est composées de conscrits) a engendré une dissymétrie et un malaise profond qui ont été contre productifs. C'est un point à étudier si on envisage un retour du service militaire.
  • Le second point noir était effectivement l'inégalité croissante du service qui se manifestait par les exemptions de plus en plus nombreuses, et par les postes tranquilles des "planqués" des balayeurs et chauffeurs de l'Etat-major à Paris. Or une conscription égalitaire ca veut dire au minimum 75% de la classe d'âge, voire 80% (en éliminant les inaptes et autres cas divers) soit environ 350 000 / 400 000 jeunes francais (garcons) par an. Sans compter un nombre équivalent de filles. Auxquels il faudrait probablement rajouter un noyau de professionnels (surtout des cadres) pour structurer les forces (officiers, sous-offs, MDR en contrats longs). On changerait diamétralement de catégorie. Pour équiper, entrainer et utiliser une telle force, et si on alignait sur ce modèle l'armée de l'air, la Marine et gendarmerie, il faudrait probablement y consacrer entre 3 et 5% du PIB, chose inimaginable aujourd'hui. C'est déjà à mon sens un format pour l'AT compris entre 350 et 500 000 hommes dans cette hypothèse.
  • Enfin il faut se pencher sur la durée du service. Cette dernière doit à la fois permettre une bonne formation et préparation, mais aussi un temps suffisamment long pour être rentable aux armées. Je pense qu'il faudrait aujourd'hui au moins 6 mois de formation intensive (en virant les conneries qu'on enseigne parfois pour recadrer la formation sur le combat et l'opérationnel) pour former des soldats aptes à partir en mission (en excluant toutes les causes d'exemption pour raisons politiques : peur de voir des soldats trop jeunes êtres tués etc.). Donc la durée optimale serait probablement de 18 à 24 mois de service pour que les armées puissent en tirer un bénéfice.
  • Enfin cela suppose également que le pouvoir politique ne rechigne plus à envoyer des conscrits en OPEX, opérations dont les francais ne comprennent parfois pas l'utilité et qui pourraient causer des pertes incompréhensibles pour l'opinion. C'est le principal blocage je pense, avec les finances. Mourir à Verdun pour la France : ok; mourir aux confins de la Centrafrique pour restaurer la démocratie et les droits de l'homme : je doute que ca passe très bien auprès des mères endeuillées (en l'état actuel des choses bien sur).

Maintenant ce modèle possède des avantages aussi très importants qui ont été soulignés ici : la richesse des profils, une main d'oeuvre qualifiée et très riche à cout modique, la masse de la conscription qui est une qualité en soit, la "formation" sociale de cette jeunesse autour du modèle militaire et les valeurs qu'il transmet etc. D'un point de vue plus militaire je tiens aussi à souligner que je suis persuadé d'une unité de conscrits bien formée et entrainée, motivée, et encadrée par des cadres plus expérimentés fait aussi bien qu'une unité professionnelle. Les exemples ne manquent pas du temps du service national ou les unités de conscrits manoeuvraient parfaitement, y compris des matériels complexes ou techniques dans l'artillerie ou la cavalerie. L'argument des conscrits qui ne valent pas les professionnels, malgré les techniques et technologies de plus en plus complexes, est à mon sens une vue de l'esprit un peu facile. Le rapport qualité-prix est, malgré ce qu'on a voulu faire croire à l'opinion en 1996 en faveur de l'armée de conscription. 

Au niveau opérationnel une armée de conscription équipée avec des matériels modernes, bien entrainée et movitée ferait probablement au moins aussi bien qu'une armée professionnelle. Mais il faudrait pour cela réunir des conditions impératives sociales, politiques et financières, qui demanderaient beaucoup aujourd'hui au pays, et dont je ne suis pas sur que nous soyons encore capable. Un tel service constituerait un revers total de notre modèle libéral de société, fondé sur le monde marchand et la réussite individuelle. Il faudrait replacer au coeur de la société les valeurs de service de l'etat et de la nation, l'idéalisme et l'esprit de devoir. Bref sacré programme !

 

+1000, toi copain de moi :normalc:

 

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il y a 47 minutes, EOA said:

[...]

  • Enfin cela suppose également que le pouvoir politique ne rechigne plus à envoyer des conscrits en OPEX, opérations dont les francais ne comprennent parfois pas l'utilité et qui pourraient causer des pertes incompréhensibles pour l'opinion. C'est le principal blocage je pense, avec les finances. Mourir à Verdun pour la France : ok; mourir aux confins de la Centrafrique pour restaurer la démocratie et les droits de l'homme : je doute que ca passe très bien auprès des mères endeuillées (en l'état actuel des choses bien sur).

[...]

Je souscris assez largement à ce que tu dis. Pour les OPEX, une façon assez "simple" de résoudre le problème, c'est de faire voter les OPEX par référendum. Soit par l'ensemble de la population, soit par les "citoyens-soldats". 

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il y a 19 minutes, EOA said:

Sujet très intéressant. Je me permets quelques remarques :

  •  Le modèle d'armée mixte que nous avions en 1980/1990 marchait plutot bien Je dis plutot parce qu'avec son format, elle aurait nécessité plus de crédits, notamment dans les équipements, et le MCO où certaies faiblesses existaient. Il aurait également été nécessaire de davantage associer les conscrits aux opérations et pas de les laisser végéter dans les tristes casernes de l'est en attendant l'arme au pied, ou à tout les moins de les entrainer et les occuper sans cesse dans les grands camps, je dis surtout ca pour la fin des années 1980 et les années 1990 où les conscrits ne faisaient vraiment plus rien, cela causait davantage de tort à l'institution qu'autre chose. La différenciation entre troupes d'élite professionnelles (Force d'action rapide) et le corps de bataille terrestre (les divisions blindées et motorisées de l'est composées de conscrits) a engendré une dissymétrie et un malaise profond qui ont été contre productifs. C'est un point à étudier si on envisage un retour du service militaire.

Même si je suis beaucoup trop jeune pour l'avoir fait (je suis né en janvier 95), ce sont les échos que j'ai eu que ce soit par d'anciens profs ou par mes parents. Donc effectivement il faut en tenir compte. 

il y a 20 minutes, EOA said:

Le second point noir était effectivement l'inégalité croissante du service qui se manifestait par les exemptions de plus en plus nombreuses, et par les postes tranquilles des "planqués" des balayeurs et chauffeurs de l'Etat-major à Paris. Or une conscription égalitaire ca veut dire au minimum 75% de la classe d'âge, voire 80% (en éliminant les inaptes et autres cas divers) soit environ 350 000 / 400 000 jeunes francais (garcons) par an. Sans compter un nombre équivalent de filles. Auxquels il faudrait probablement rajouter un noyau de professionnels (surtout des cadres) pour structurer les forces (officiers, sous-offs, MDR en contrats longs). On changerait diamétralement de catégorie. Pour équiper, entrainer et utiliser une telle force, et si on alignait sur ce modèle l'armée de l'air, la Marine et gendarmerie, il faudrait probablement y consacrer entre 3 et 5% du PIB, chose inimaginable aujourd'hui. C'est déjà à mon sens un format pour l'AT compris entre 350 et 500 000 hommes dans cette hypothèse.

Pour l'inégalité croissante, cela fait partie des échos reçus. Sinon pour la classe d'âge, il y a environ 800 000 personnes qui passent le BAC chaque année (certains ont 18 ans, d'autres 17 et d'autres encore 19). Et ce tous sexes confondus pour un niveau globalement équivalent de garçons et de filles. Il faut donc savoir si on incorpore ces dernières de fait ou si c'est uniquement sur la base du volontariat. A noter que si c'est obligatoire pour tout le monde pour éviter des remarques de sexisme ou autre (puisque cela serait une forme de discrimination d'épargner les filles et pas les garçons), on pourrait s'inspirer du modèle israélien qui envoie la majorité des femmes dans les unités combattantes, la présence de ces dernières en première ligne étant sur la base du volontariat. Cela permettrait de développer massivement la logistique et toutes les fonctions de support qui sont un peu limitées parfois dans notre armée. Sans compter qu'une partie des conscrits va aller à la Marine, l'Armée de l'Air et la Gendarmerie (ce qui est normal) où là aussi cela fait plus de monde pour tout entretenir et soutenir. 

Pour le budget, je rappelle que le cadre ici, c'est une menace proche de nos frontières et une situation internationale plus tendue que la Guerre Froide. Bref, on a tout augmenté en conséquence. Pour l'équipement, certains te diront que cela relancera l'industrie française. Et cela justifierait la recréation d'une filière de munitions de petits calibres ainsi que d'une filière nationale de fusil d'assaut (probablement de la production sous licence). 

il y a 27 minutes, EOA said:

Enfin il faut se pencher sur la durée du service. Cette dernière doit à la fois permettre une bonne formation et préparation, mais aussi un temps suffisamment long pour être rentable aux armées. Je pense qu'il faudrait aujourd'hui au moins 6 mois de formation intensive (en virant les conneries qu'on enseigne parfois pour recadrer la formation sur le combat et l'opérationnel) pour former des soldats aptes à partir en mission (en excluant toutes les causes d'exemption pour raisons politiques : peur de voir des soldats trop jeunes êtres tués etc.). Donc la durée optimale serait probablement de 18 à 24 mois de service pour que les armées puissent en tirer un bénéfice.

J'avais entendu un moment que pour un EVAT, il était "rentable" à partir d'un an de service. Et à mon avis, un service de 18 à 24 mois est plus que suffisant. En effet, un service de 24 mois donne deux classes d'âges sous les drapeaux (ceux qui sont dans leur deuxième année et ceux qui sont dans la première). Si on ne prend que les garçons, on arrive à au moins 550 000 personnes aptes (je compte 75% de la classe d'âge de manière arbitraire car on n'a pas vraiment de donnée récente). En prenant pour base ceux qui passent le BAC (c'est la seule donnée que je trouve rapidement), on arrive à 1,6 millions de français sous les drapeaux (il y a des étrangers mais ce n'est pas la majorité). En prenant (arbitrairement) le chiffre de 75% apte, on arrive à tout de même 1,2 millions sous les drapeaux en permanence, sans l'armée d'active. Il faut donc les équiper, les former (et il faut des milliers de personnes pour ça), les encadrer (le recrutement à Saint-Cyr et Saint-Maixent va exploser). 

Si c'est 18 mois, cela fait tout de même au maximum autant de personnes sous les drapeaux pendant 6 mois. Ce qui ne change pas grand-chose. Sans compter que l'Etat "profite" moins de cette formation avant de l'envoyer dans l'éventuelle réserve. 

En fait, cela me fait penser à une époque où l'on avait la conscription. Oui je parle du début du XXè siècle. C'était combien de personnes environ une classe d'âge à l'époque ? 

il y a 39 minutes, EOA said:

Enfin cela suppose également que le pouvoir politique ne rechigne plus à envoyer des conscrits en OPEX, opérations dont les francais ne comprennent parfois pas l'utilité et qui pourraient causer des pertes incompréhensibles pour l'opinion. C'est le principal blocage je pense, avec les finances. Mourir à Verdun pour la France : ok; mourir aux confins de la Centrafrique pour restaurer la démocratie et les droits de l'homme : je doute que ca passe très bien auprès des mères endeuillées (en l'état actuel des choses bien sur).

RAJ (rien à ajouter) que le fait de ne pas envoyer de conscrits en OPEX (d'ailleurs j'ai entendu dire que certains pays se sont foutus de nous en 91 dans le Golfe vu que l'on n'a pas envoyé de forces lourdes et qu'il a fallu racler dans tous les régiments d'AMX-30 pour composer l'équivalent d'un bataillon de chars américain). Pour les mères endeuillées, il faut voir si cela va de paire avec un changement des mentalités. Ensuite, pour le moment, dans les médias (qui les relaient), tout le monde ou presque s'en fout. Pas sûr qu'à part si un fils de politique ou de journaliste tombe là-bas ils relaient vraiment la tristesse de la famille. Ensuite, il faudrait aussi voir la nature des interventions. Si c'est contre un Etat qui pose des menaces graves et qui a déjà tué pas mal de monde,  cela gênera peut-être un peu moins. Mais si on a une immense armée (comparé à aujourd'hui hein) juste pour aller répandre les Droits de l'Homme (dont un certain nombre de personnes se moquent dans pas mal de pays donc certains de nos alliés officiels), là effectivement cela va poser problème. 

il y a 43 minutes, EOA said:

Maintenant ce modèle possède des avantages aussi très importants qui ont été soulignés ici : la richesse des profils, une main d'oeuvre qualifiée et très riche à cout modique, la masse de la conscription qui est une qualité en soit, la "formation" sociale de cette jeunesse autour du modèle militaire et les valeurs qu'il transmet etc. D'un point de vue plus militaire je tiens aussi à souligner que je suis persuadé d'une unité de conscrits bien formée et entrainée, motivée, et encadrée par des cadres plus expérimentés fait aussi bien qu'une unité professionnelle. Les exemples ne manquent pas du temps du service national ou les unités de conscrits manoeuvraient parfaitement, y compris des matériels complexes ou techniques dans l'artillerie ou la cavalerie. L'argument des conscrits qui ne valent pas les professionnels, malgré les techniques et technologies de plus en plus complexes, est à mon sens une vue de l'esprit un peu facile. Le rapport qualité-prix est, malgré ce qu'on a voulu faire croire à l'opinion en 1996 en faveur de l'armée de conscription. 

Entièrement d'accord. Sans compter qu'il me semble que cela a longtemps servi aussi de rite de passage pour certaines générations. Pour l'efficacité, en effet, il n'y a rien de meilleur que l'armée de conscription. De un parce que tu trouves de tout, y compris des profils utiles à l'armée mais qui n'y viendraient pas un temps normal parce que ça paie mieux ou il y a plus de choix dans le privé. Et tout ça pour un coût qui, par soldat est moins important puisqu'il me semble qu'ils n'étaient pas payés autant que les soldats d'active. 

il y a 50 minutes, EOA said:

Au niveau opérationnel une armée de conscription équipée avec des matériels modernes, bien entrainée et movitée ferait probablement au moins aussi bien qu'une armée professionnelle. Mais il faudrait pour cela réunir des conditions impératives sociales, politiques et financières, qui demanderaient beaucoup aujourd'hui au pays, et dont je ne suis pas sur que nous soyons encore capable. Un tel service constituerait un revers total de notre modèle libéral de société, fondé sur le monde marchand et la réussite individuelle. Il faudrait replacer au coeur de la société les valeurs de service de l'etat et de la nation, l'idéalisme et l'esprit de devoir. Bref sacré programme !

Il faudrait alors augmenter sensiblement le budget de la défense pour des matériels modernes et cela pose un autre problème. Il faut en produire beaucoup et vite. Il faudrait donc du matériel moderne mais aussi relativement simple d'entretien et qui ne nécessite pas une formation de trois ans pour apprendre à l'utiliser. 

Sinon, en effet à l'heure d'aujourd'hui cela apparaît impossible mais c'est aussi parce qu'il n'y a pas de menace existentielle pour l'idée-même de la France ou pour tout simplement le territoire national. Ensuite, cela est en effet un vaste programme. 

 

Dans un cadre plus général, est-ce qu'il serait possible de développer cette conscription de manière progressive ? En effet, il faudrait reconstruire les casernes, recruter et former les instructeurs, les sous-officiers, les officiers (les généraux ça doit aller au moins au début). Par exemple, on pourrait commencer par des critères de sélection drastiques (mais pas comme pour des FS non plus hein) et les abaisser au fil du temps où l'augmentation du nombre de conscrits devient possible. 

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Je souscris assez largement à ce que tu dis. Pour les OPEX, une façon assez "simple" de résoudre le problème, c'est de faire voter les OPEX par référendum. Soit par l'ensemble de la population, soit par les "citoyens-soldats". 

Pas d'accord car nous perdrions un des atouts majeurs de notre chaine de commandement et d'emploi de notre force militaire qu'est la rapidité décisionnel de l'engagement au plus haut niveau de l'Etat. Si nous avions des forces parmi les plus réactives et rapides du monde à intervenir c'est en grande partie parce que grâce à la décision présidentielle, revêtue de la légitimité décmocratique de l'élection au suffrage universel, les forces peuvent être engagées en quelques heures. Contrairement à nos voisins brits, allemands ou américains dont les procédures parlementaires peuvent mettre en échec les interventions par la seule lenteur du processus. Enfin une telle organisation referendaire serait très lourde à engager et difficile à concilier avec les situations d'urgence. Il faudrait plutot à mon sens restaurer la position morale et symbolique du chef de l'Etat qui se confond avec le role du 1er ministre et la politique intérieure, et développer la responsabilité des citoyens grace aux enseignements de RI, geopolitique, droit constitutionnel et questions de défense, pour les responsabiliser sur ces sujets au moment des élections.

Citation

Et ce tous sexes confondus pour un niveau globalement équivalent de garçons et de filles. Il faut donc savoir si on incorpore ces dernières de fait ou si c'est uniquement sur la base du volontariat.

C'est le modèle que j'envisageais. En réalité les classes d'âge sont plus proches de 900 000 que de 800 000 aujourd'hui. Mon hypôthèses envisageait le service obligatoire pour les garcons et volontaire pour les filles, avec comme pendant pour ceux qui ne font pas le service militaire, un service civil public ou associatif (strictement appliqué pour éviter les exemptions). Pour la durée j'envisageais idéalement 18 mois de service (6 mois de formation et 12 mois de service, avec 6 mois de plus en cas de circonstances exceptionnelles hors mobilisation), ainsi il y a une durée suffisante de formation, une bonne durée de service pour satisfaire les besoins des armées et surtout cela permet de ne pas avoir 2 classes d'age dans les unités opérationnelles.

Parce que bon une armée d'active avec 1,5 millions serait quand meme quelque chose de délirant. Pour rappel en 1914 l'armée d'active comptait grosso modo 800 000 hommes, 700 000 en 1939, et 350 000 dans les années 1980. On pourrait envisager un modèle raisonnable avec environ 300 000 conscrits pour l'armée de terre et 100 000 professionnels, en service dans l'AT. Et en même la classe suivante des 300 000 conscrits commencerait son incorporation 6 mois avant la fin de service de la 1ère. Tout cela est très schématique et bien sur on incorporera pas 300 000 gus d'un coup mais de façon graduelle. Le plus important étant de préserver le potentiel opérationnel des unités opérationnelles, qui ne doit pas souffrir d'un trurn over trop important et du poids constant de l'intégration des recrues. Bref l'idée est là mais faut trouver un bon système ...

La conscription, il faut le garder en tête, au cours des deux derniers siècles, correspond à la réponse militaire adaptée aux problèmes qui se posent alors : protéger la frontière et maintenir notre rang de puissance internationale (en excluant la dimension sociale et symbolique). Donc si on envisageait aujourd'hui un retour à la conscription, cela voudrait dire que le pays devrait être menacé et surtout il faudrait adapter notre politique étrangère et notre vision geopolitique à ce nouvel outil militaire, parce que si c'est pour avoir 1 million d'homme sous les armes sans rien faire ce n'est pas vraiment la peine.

Il faut que notre format d'armée corresponde aux objectifs géostratégiques que se fixe le pays. Donc ca ne sert pas à grand chose de dire il faut "tant d'hommes". La question doit davantage être : "quels objectifs stratégiques doit-on assurer et être en mesure de remplir". Et de là découle un format d'armée apte à accomplir les objectifs demandés. Mais bon on peut dire qu'une armée de terre moderne qui compte déjà quelques centaines de milliers d'hommes serait déjà énorme aujourd'hui ... Aucun pays européen n'entretient une armée qui dépasse 100 ou 150 000 hommes de nos jours (pour faire simple quand on compare avec nos grands voisins). Sans parler de l'état de ces armées.

 

Citation

En fait, cela me fait penser à une époque où l'on avait la conscription. Oui je parle du début du XXè siècle. C'était combien de personnes environ une classe d'âge à l'époque ? 

Ca dépend les époques, mais en 1914 on avait environ 800 à 900 000 hommes dans l'armée d'active, pour 3 classes mobilisées ... Dans l'entre deux guerre avec le phénomène des classes creuses et la diminution de la durée de service à 18 mois, puis 24, mais une proportion de personnels professionnels plus importante qu'ne 1914, on arrivait péniblement à 350 / 400 000 pour l'armée de terre.

Citation

J'avais entendu un moment que pour un EVAT, il était "rentable" à partir d'un an de service

Non l'armée de terre souhaite que ses EVAT servent au moins 5 ans, et jusq'à 8 ans pour atteindre une rentabilité optimale.

Modifié par EOA
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Citation

Non l'armée de terre souhaite que ses EVAT servent au moins 5 ans, et jusq'à 8 ans pour atteindre une rentabilité optimale.

Je ne dis pas le contraire. C'est juste qu'ils commencent à être rentable à partir d'au moins 1 an dans l'armée (selon les spécialités bien sûr). Mais il est évident que la rentabilité optimale arrive plus tard (ou sinon il faudrait se poser des questions sur le fonctionnement de l'armée). 

Pour le service civil, qu'envisagerais-tu ? Un service dans la police ou dans le genre du service civique actuel c'est-à-dire avec des missions à l'étranger selon les cas ? Il faudrait alors avoir une nouvelle forme de ce dernier car il sert parfois pour certains qui sont paumés ou des trucs dans le genre. 

Sinon, que pourrait-on envisager comme équipements ? Pour l'AdT serait-ce sous forme d'unités complètes constituées ? Ensuite, il faudrait peut-être former de grandes unités spécifiques comme les unités blindées, motorisées que l'on avait avant. Car on aurait la taille critique pour le faire. Sans compter qu'une bonne partie des troupes seraient aussi dans la logistique. 

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Juste maintenant , EOA said:

Pas d'accord car nous perdrions un des atouts majeurs de notre chaine de commandement et d'emploi de notre force militaire qu'est la rapidité décisionnel de l'engagement au plus haut niveau de l'Etat. Si nous avions des forces parmi les plus réactives et rapides du monde à intervenir c'est en grande partie parce que grâce à la décision présidentielle, revêtue de la légitimité décmocratique de l'élection au suffrage universel, les forces peuvent être engagées en quelques heures. Contrairement à nos voisins brits, allemands ou américains dont les procédures parlementaires peuvent mettre en échec les interventions par la seule lenteur du processus. Enfin une telle organisation referendaire serait très lourde à engager et difficile à concilier avec les situations d'urgence. Il faudrait plutot à mon sens restaurer la position morale et symbolique du chef de l'Etat qui se confond avec le role du 1er ministre et la politique intérieure, et développer la responsabilité des citoyens grace aux enseignements de RI, geopolitique, droit constitutionnel et questions de défense, pour les responsabiliser sur ces sujets au moment des élections.

Amha, les deux (référendum et rapidité de décision) sont aussi important l'un que l'autre. L'idéal serait un mécanisme de référendum d'urgence. Organisation, vote et dépouillement en 48h. En y mettant les moyens ça doit être faisable. En attendant, le PR aurait une certaine marge de manœuvre avant de devoir lancer le référendum. On pourrait imaginer qu'il ne soit nécessaire que pour les déploiements au sol (hors FS). On pourrait aussi exempter de référendum les réponses prévues dans les pactes de défense. Par contre, il serait nécessaire de retravailler sur ces pactes, voir de les faire valider par l'assemblé des citoyens-soldats (y compris les existants pour être tranquille le Jour J. Evidemment, cela ouvre tout un tas de nouveaux problèmes. Mais on aurait un modèle qui se rapproche de celui de certaines cités Grecs, ce qui d'une certaine manière me parait rassurant.

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il y a 47 minutes, TimTR said:

Amha, les deux (référendum et rapidité de décision) sont aussi important l'un que l'autre. L'idéal serait un mécanisme de référendum d'urgence. Organisation, vote et dépouillement en 48h. En y mettant les moyens ça doit être faisable. En attendant, le PR aurait une certaine marge de manœuvre avant de devoir lancer le référendum. On pourrait imaginer qu'il ne soit nécessaire que pour les déploiements au sol (hors FS). On pourrait aussi exempter de référendum les réponses prévues dans les pactes de défense. Par contre, il serait nécessaire de retravailler sur ces pactes, voir de les faire valider par l'assemblé des citoyens-soldats (y compris les existants pour être tranquille le Jour J. Evidemment, cela ouvre tout un tas de nouveaux problèmes. Mais on aurait un modèle qui se rapproche de celui de certaines cités Grecs, ce qui d'une certaine manière me parait rassurant.

Tu veux organiser un vote, réserver les bureaux, dépouiller, vérifier qu'il n'y ait aucune fraude en moins de 48 heures ? Avec tous les militaires qui devraient rejoindre leurs foyers pour voter ce qui est compliqué s'ils sont en manœuvre ? (tu me diras ils peuvent voter à la caserne certes mais ça ne résoud rien car il peut y avoir des fraudes puisqu'il n'y a de personne habilitée pour vérifier) Quand parfois il faut agir dans les 24 heures ? Si je suis d'accord avec le principe du référundum, il faut peut-être dire au bout de combien de temps il doit obligatoirement être fait. Le but ait que l'on est une vraie campagne et pas que l'on vote sous le coup de l'émotion après avoir vu des massacres d'un seul des camps et pas de l'autre parce que le gouvernement a décidé qu'il était le gentil. Je dirais plutôt deux ou trois mois. Voire quatre. 

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il y a 28 minutes, EOA said:

Parce que bon une armée d'active avec 1,5 millions serait quand meme quelque chose de délirant. Pour rappel en 1914 l'armée d'active comptait grosso modo 800 000 hommes, 700 000 en 1939, et 350 000 dans les années 1980. On pourrait envisager un modèle raisonnable avec environ 300 000 conscrits pour l'armée de terre et 100 000 professionnels, en service dans l'AT. Et en même la classe suivante des 300 000 conscrits commencerait son incorporation 6 mois avant la fin de service de la 1ère. Tout cela est très schématique et bien sur on incorporera pas 300 000 gus d'un coup mais de façon graduelle. Le plus important étant de préserver le potentiel opérationnel des unités opérationnelles, qui ne doit pas souffrir d'un trurn over trop important et du poids constant de l'intégration des recrues. Bref l'idée est là mais faut trouver un bon système ...

Je crois que c'est une des grosses particularité d'un service national. Si on se base sur un service obligatoire pour tous pendant 1 an qui se rajoute au militaires professionnels (dont beaucoup ont eu presque un an de formation donc ne peuvent pas être remplacé par les conscrits) on arrive à une armée d'active de plus d'un million de soldat et une réserve (les 2 à 10 classes précédentes) de plusieurs millions.

Pour les OPEX, on va avoir l'armée pro (presque les même effectifs que maintenant ?) qui pourraient être complété par les volontaires. Sur 800 000 conscrits, même s'ils ne sont que 1% à être volontaires (pour les primes ? si elles sont suffisantes on devrait trouver des volontaires) cela fait quand même 8 000 soldats "opexables".

Mais c'est vrai qu'il faut trouver une occupation à ces militaires. Je ne sais pas combien est-ce qu'il y aurait de sites "sensibles" (école, lycée, centrale électrique, établissement religieux, centre ville ...) à protéger, mais même si ça pourrait mobiliser quelques centaines de milliers de soldats (en comptant les relèves) il restera encore une grosse proportion des 800 000 soldats supplémentaires à occuper.

Avec une armée de conscrit, cela veut aussi dire qu'on peut en déployer une grosse partie en OPEX (si le parlement le souhaite, on peut envoyer tout le monde en OPEX après 6 mois de formation jusqu'à la fin de leur service) on pourrait assez facilement déployer 2 ou 300 000 soldats. Enfin cela demandera aussi une logistique plus importante (donc plus d'avions de transport, mais aussi plus de navires type BPC ou Roulier et je ne parle même pas de leur équipement) Politiquement cela nous permettrait aussi de réagir dans la durée en cas de conflit et d'envisager d'occuper un pays. Suite aux derniers attentats, il aurait pu être décidé d'envahir l'Etat Islamique et ne pas se contenter de le bombarder. Enfin je ne suis pas sur qu'on souhaite vraiment recommencer une politique "coloniale".

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On mélange service nationale et service militaire.

Si on met en place un service national ... le citoyen au service de la nation ... seul une fraction des appelé/milicien seront au service de l'armée. Beaucoup d'autre corps de l'état on besoin d'aide, police, gendarmerie, justice, pompier, hôpitaux, éducation etc.

Donc certes on va trouver 1 000 000 "d'appelé" ... mais on affectera au militaires que ce dont les militaires on besoin et peuvent absorber.

Si l'armée ne pouvait absorber rien que 250 000 "appelé" chaque année ce serait déjà immense. Si en plus on arrive a fidéliser ses appelé dans de l'active ou de la réserve c'est tout bénéfice pour armer des unités entières de soutien avec des réservistes par exemple et donc soulager l'active pour qu'elle se concentre sur les éléments les plus combattant.

Je le répète aux USA des unités entière de soutien sont servi par des réservistes, et ca fonctionne tres bien y compris en Irak ...

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On mélange service nationale et service militaire.

Il me semble que Shorr Kan parlait bien dans ce sujet d'une véritable armée de conscription avec un service militaire, et pas seulement d'un service national. Même si je te rejoins sur le fait qu'incorporer dans un format d'armée un peu moins d'un million d'appelés est une vue de l'esprit. Donc il y aurait probablement un service national qui se composerait d'un service militaire (dont les effectifs dépendent du format d'armée souhaité par le projet) et d'un service "civil" pour les autres (dans les unités civiles de protection, les ministères, les collectivités, les associations etc.).

Le problème c'est que dès lors que instaures un service dont une composante est militaire, il faut se pencher sur la question de l'égalité des citoyens face à ce dernier. Soit c'est sur la base du volontariat et dans ce cas la on parle de quelques milliers ou dizaines de milliers de personnes par an qui serviraient 12 mois ou un peu plus, soit c'est un service obligatoire et dans ce cas là tu ne peux pas te permettre de n'appeler qu'une partie de la classe d'âge car ce serait inégalitaire et contre productif (cf ce qui passait à la fin des années 80 et des années 90).

Donc dès que tu envisages un vrai service militaire obligatoire et égalitaire (conditions nécessaires pour profiter des avantages que pourrait procurer un tel système de conscription) les effectifs bondissent de manière exponentielle puisque qu'il faudrait intégrer au bas mot au moins 350 000 garcons (service obligatoire, chiffre correspondant à 75% de la classe d'âge) et surement quelques dizaines de milliers de filles (sur base du volontariat). Plus les personnels d'active (officiers, sous-officiers, MDR contrats longs) pour structurer le tout. Donc très vite on se retrouve avec une énorme armée de 500 000 hommes grosso modo.

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Je pense qu'il y a confusion dans les genres. En quoi un service national réalisé au sein de la police serait générateur d'inégalité par rapport à un service national réalisé au sein de la gendarmerie? Pourtant, l'un des deux est civil et l'autre est militaire.

Similairement, il y avait des personnes qui réalisaient leur service militaire dans des fonctions d'enseignement auprès d'autres conscrits, ou dans les écoles (de sous-officiers, d'officiers), après deux mois de classes. Ils l’auraient fait dans l'éducation nationale que cela aurait été aussi utile à la France.

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Je pense qu'il y a confusion dans les genres. En quoi un service national réalisé au sein de la police serait générateur d'inégalité par rapport à un service national réalisé au sein de la gendarmerie? Pourtant, l'un des deux est civil et l'autre est militaire.

Je ne pense pas une telle chose. Mais les obligations d'un état de droit moderne limiteraient fortement pour ces deux forces l'utilité de conscrits. D'une part les qualifications judiciaires requises pour OPJ et APJ limitent les possibilités d'emploi, et d'autre part les formations en écoles de police sont longues (12 mois d'école dont 2 mois de stage). On comprend bien qu'on ne confie pas à la légère les mission de répression et d'application de la loi au sein de la population à des personnels qui ne seraient pas qualifiées du mieux possible (en théorie). Après effectivement il est toujours possible de trouver des postes plus compatibles avec des conscrits (type maintien de l'ordre, ou des postes de soutien, ou un peu plus "basique" en brigade ou commissariat comme GAV). L'appellation de "civil" prête effectivement à la confusion, mais l'idée était de différencier un service plus contraignant qu'un autre, j'avais en ligne de mire les anciens types de VIE ou le service civil à l'allemande dans des associations etc.

Si tu me relis tu verras que je n'ai pas inséré de différence de statut ou de jugement entre service militaire et civil (je reprends les termes que j'ai employés un peu plus haut). Simplement il y a une différence entre servir dans les armées (avec les risques inhérents à un déploiement par exemple) et servir dans une association civil qui peut s'occuper tout à fait honorablement de personnes âgées par exemple. Il faut également reconnaitre que certains services sont plus contraignants que d'autres. 

Et si l'objectif, traité dans ce sujet, est de réinstaurer un service national pour rebatir une armée de conscription comme Shorr l'entendait, il faut aussi faire en sorte que les voies "civiles" du service ne draignent pas trop en appelés les besoins des armées.

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il y a 9 minutes, EOA said:

Je ne pense pas une telle chose. Mais les obligations d'un état de droit moderne limiteraient fortement pour ces deux forces l'utilité de conscrits. D'une part les qualifications judiciaires requises pour OPJ et APJ limitent les possibilités d'emploi, et d'autre part les formations en écoles de police sont longues (12 mois d'école dont 2 mois de stage). On comprend bien qu'on ne confie pas à la légère les mission de répression et d'application de la loi au sein de la population à des personnels qui ne seraient pas qualifiées du mieux possible (en théorie). Après effectivement il est toujours possible de trouver des postes plus compatibles avec des conscrits (type maintien de l'ordre, ou des postes de soutien, ou un peu plus "basique" en brigade ou commissariat comme GAV). L'appellation de "civil" prête effectivement à la confusion, mais l'idée était de différencier un service plus contraignant qu'un autre, j'avais en ligne de mire les anciens types de VIE ou le service civil à l'allemande dans des associations etc.

Si tu me relis tu verras que je n'ai pas inséré de différence de statut ou de jugement entre service militaire et civil (je reprends les termes que j'ai employés un peu plus haut). Simplement il y a une différence entre servir dans les armées (avec les risques inhérents à un déploiement par exemple) et servir dans une association civil qui peut s'occuper tout à fait honorablement de personnes âgées par exemple. Il faut également reconnaitre que certains services sont plus contraignants que d'autres. 

Et si l'objectif, traité dans ce sujet, est de réinstaurer un service national pour rebatir une armée de conscription comme Shorr l'entendait, il faut aussi faire en sorte que les voies "civiles" du service ne draignent pas trop en appelés les besoins des armées.

Quoique :blink:

Il existe en police et en gendarmerie  des ADS ou des GAV qui sont des emplois jeunes ; c'est à dire qu'il y a une formation courte pour leur apprendre une partie du metier, sachant qu'ensuite, ils sont toujours avec un titulaire et qu'ils ont, au service, un referent.

Bref, ce ne serait pas impossible.

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3 hours ago, EOA said:

 

Et si l'objectif, traité dans ce sujet, est de réinstaurer un service national pour rebatir une armée de conscription comme Shorr l'entendait, il faut aussi faire en sorte que les voies "civiles" du service ne draignent pas trop en appelés les besoins des armées.

 

Sauf qu'une armée n'a de sens que si l'état derriere tien bon!

Et pour que l'état tienne bon il faut qu'il soit robuste et que les service publique soit assuré de manière robuste même au plus fort de la crise.

  • Police
  • Justice
  • Santé
  • Formation/Education

et d'autres...

Je ne vois pas vraiment en quoi servir comme policier serait injuste par rapport a celui qui sert comme conducteur dans un régiment du train ... a priori. D'autant plus dans un cas ou la guerre a potentiellement lieu chez nous. Le jour un un terros se fera péter dans l’hôpital qui traite en urgence des dizaines de blessés d'un précédent attentat, on aura probablement une autre perspective de "l'injustice" ou du niveau de risque des différente affectation d'un service national.

Au delà rien n'interdit un socle commun citoyen soldat de quelques mois, même lors d'une période différente ... pour apprendre les bases du métier des armes. Rien n'interdit non plus des obligation de milice assurant la formation continue au court de la vie.

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Il y a 4 heures, EOA a dit :

Et si l'objectif, traité dans ce sujet, est de réinstaurer un service national pour rebatir une armée de conscription comme Shorr l'entendait, il faut aussi faire en sorte que les voies "civiles" du service ne draignent pas trop en appelés les besoins des armées.

L'objectif est peut-être aussi de supprimer une classe d'âge du marché de l'emploi ou de créer une "taxe" en demandant une année de travail à chaque citoyen.

Un emploi dans d'autres service utile à la collectivité est aussi envisageable. En fait tout les "fonctionnaires" (ou équivalent) pourraient être "partiellement" remplacés/complétés par des appelés.

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  • 10 months later...

Je trouve intéressant de relancer ce sujet, à l'approche de la primaire de LR. En effet, plusieurs des candidats à l'investiture se sont prononcés en faveur d'une forme de service national obligatoire (à l'exception notable de Juppé et Lemaire qui s'opposent au caractère obligatoire)

Il ne s'agit certes pas de faire une discussion sur les mérites de tel ou tel candidat, à l'investiture ou à la présidentielle !

Ni de sortir des paramètres définis par Shorr Kan pour ce fil, à savoir :

1) un service pour avoir une vraie force militaire à capacité expéditionnaire, pas pour "faire du social", et

2) la discussion des modalités, non du principe est-ce souhaitable ou non.

Il reste cependant que le sujet confirme son actualité. Si l'on tient compte du fait que le FN tout comme plusieurs candidats potentiels de gauche (Montebourg...) ainsi que Jean-Luc Mélenchon sont sur des lignes au moins comparables - éventuellement avec des rôles différents dévolus au service, mais avec le caractère d'obligation - il est même tout à fait possible que les deux finalistes de l'élection présidentielle de 2017 y soient favorables... et alors on n'y coupera pas :laugh: !

 

Personnellement, la version qui me semblerait avoir le plus de sens serait sur ces lignes :

1. Le service doit être obligatoire, mixte et au choix civil ou militaire. Compte tenu de l'effectif d'une classe d'âge (environ 800 000) comme de la durée minimale de service (sinon l'essentiel du temps est pris par les classes et le tout est très inefficace) et des besoins d'une armée même renforcée, la majorité des jeunes feraient un service civil, une partie seulement un service militaire, et là on pourrait conserver le principe du volontariat.

2. La version militaire du service doit être utile, donc préparer l'expéditionnaire. Sinon c'est non seulement un gaspillage, mais encore démoralisant. Qu'il s'agisse de service dans les écoles (soutien scolaire), dans les hôpitaux, les musées, les hospices etc les versions civiles du service seraient vraiment utiles, alors comment justifier que le service militaire ne le soit pas ?

Or, c'est pour les missions expéditionnaires que les armées sont conçues, les missions Sentinelle étant largement si ce n'est totalement inefficaces (une ligne Maginot qui protège 1% des cibles potentielles, quand l'originale protégeait quand même deux tiers de la frontière). Donc le service militaire doit être centré sur les missions expéditionnaires, même si bien sûr la majorité des appelés n'en feront jamais.

3. Le service militaire doit être différencié. Le principe de durées différentes donnant droit à davantage d'années de report comme à une solde meilleure et à d'autres avantages devrait être appliqué, du fait notamment d'un volontariat missions expéditionnaires qui ne concernerait qu'une partie des appelés, du fait aussi qu'à donner davantage de choix, on permettra à différents volontariats de s'exprimer.

Tout le monde n'est pas prêt à passer 12 ou 18 mois sous les drapeaux au risque de se retrouver en opération extérieure à faire une vraie guerre, d'autres pourraient être prêts en revanche à passer 8 ou 12 mois dans un rôle de support technique par exemple.

4. Le service militaire doit permettre de renforcer les capacités expéditionnaires de la France, en pensant avant tout à des opérations s'étendant sur des mois et non sur des années. Typiquement pour donner un scénario qui n'est pas le plus improbable, un "raid géant" visant à détruire la base territoriale d'une organisation qui nous ferait la guerre (même si Daech est effectivement détruit dans les mois qui viennent par les Irakiens, les Syriens et leurs alliés, ce n'est pas nécessairement la dernière tentative de ce type), non une occupation dans la longue durée type Etats-Unis en Irak qui en plus d'être dispendieuse est contre-productive, ni des opérations de chasse dans la longue durée type Barkhane que des unités relativement peu nombreuses suffisent à assurer. Ce n'est qu'à cette condition que le service militaire sera véritablement utile, donc justifié.

Il s'agit donc que l'établissement du service donne à la France une capacité expéditionnaire non plus de "15 000" hommes comme l'actuel Livre blanc, mais de plusieurs dizaines de milliers, en se rappelant pour référence que les premières épures lors de la réorientation post-guerre froide en 1995 donnaient pour objectif une capacité de projection de 50 à 60 000 hommes.

5. Le service militaire ne se conçoit pas sans un renforcement conséquent des matériels des armées. Qu'il s'agisse d'une capacité de projection de 60, 50 ou même 40 000 hommes, et même si le rapport entre effectif projeté et effectif projetable total sera plus favorable pour une opération de quelques mois que pour une opération permanente, il sera de toute façon nécessaire que la FOT la force opérationnelle terrestre soit largement agrandie, donc équipée à proportion. Sans compter le renforcement des capacités de transport (navires rouliers) et la disponibilité obligatoire d'un PA en permanence afin d'assurer la maîtrise aéronavale aux points de débarquement, donc deuxième PA nécessaire.

Même si un volontaire - entraîné, soldé - coûtera beaucoup moins cher qu'un engagé, il reste que le service militaire suppose donc une augmentation des moyens financiers de la Défense. Aujourd'hui de l'ordre de 40 milliards (dont 20% pour les pensions, qui font partie du coût des effectifs tout autant que les soldes et la formation donc doivent être intégrés comme le recommande d'ailleurs la norme OTAN) soit 1,8% du PIB 2017, le budget devrait certainement atteindre 2%, comme la France s'y est d'ailleurs engagée auprès de l'Alliance atlantique, voire même dépasser ce niveau.

Je n'ai pas fait d'évaluation précise, mais enfin si on imagine pour fixer les idées augmenter d'un quart le budget d'équipement de 17 milliards (l'essentiel sur l'armée de terre évidemment, beaucoup moins sur la Marine et l'AdA) on a déjà +0,2% du PIB, et il faut encore rajouter entretien, entraînement et solde des appelés qui pourraient rajouter jusqu'à +0,1% du PIB en fonction de leur nombre, et par ailleurs le renouveau de la dissuasion qui coûtera au bas mot +0,1% du PIB sur quinze à vingt ans.

Donc l'ordre de grandeur doit être 2,2% du PIB plutôt que 1,8%, ce qui n'est pas une petite différence.

6. Le service obligatoire avec volontariat militaire à orientation expéditionnaire est la réponse la plus prometteuse aux changements géostratégiques. Il s'agit :

- D'une part du phénomène djihadiste dans la zone Moyen-Orient / Afrique, lequel est là pour longtemps (une génération peut-être) car ses causes sont largement endogènes même si bien sûr certaines fautes ont pu le renforcer (invasion de l'Irak 2003), ce qui posera dans la longue durée la question de la protection du pays, de ses alliés et de ses intérêts

- D'autre part de l'autonomisation obligée de l'Europe en matière de sécurité, qui se dessinera de plus en plus qu'elle soit accélérée et forcée par le président Trump - ce qui est probable - ou que le nouveau président américain ait une politique différente de celle du candidat, car il s'agit de toute façon d'une tendance lourde dans l'opinion et dans les moyens relatifs de la superpuissance.

Si la France n'est certes pas dans la situation de l'Allemagne, de l'Italie ou d'autres pays dont la défense repose sur les Etats-Unis, si notamment son existence est garantie par elle-même grâce à la dissuasion nucléaire, elle n'a pas aujourd'hui les moyens de se défendre indépendamment et efficacement contre des organisations djihadistes comme l'Etat islamique - même pour Serval nous n'étions pas indépendants des Etats-Unis - sans parler de ses éventuels successeurs peut-être beaucoup plus puissants, non plus que d'assurer une quote-part juste d'une éventuelle défense commune indépendante des Européens par eux-mêmes. Mieux vaut être borgne qu'aveugle sans doute... mais on reste borgne.

Or toute augmentation des dépenses doit être réduite au minimum, vu le déficit et la dette publique, vu la pression fiscale, vu les perspectives économiques de long terme rien moins qu'enthousiasmantes (la contrainte énergétique sur la croissance mondiale se fait déjà sentir, la concurrence croissante de nations dont les compétences augmentent à grande vitesse aussi).

Le service militaire et une force expéditionnaire mixte engagés / volontaires au service expéditionnaire serait la solution la plus économique, en permettant de limiter les augmentations de dépense pour l'essentiel à l'équipement, étant donné qu'un appelé coûte beaucoup moins cher qu'un engagé.

 

J'en profite pour déterrer un post intéressant et détaillé sur le sujet par feu Jean-Charles Drouillot, alias Stratège. 

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Refaire un SN obligatoire aujourd'hui ce n'est  plus possible.

On a déjà du mal pour passer de 66 000 à 77 000 hommes pour la force opérationnelle terrestre. Manque d'infrastructures pour loger tout le monde manque d'armements et de matériels pour équiper les personnels . 25 ans de diminution non stop du budget défense ça laisse des traces.  La plupart des casernes fermées depuis 1995 ont été vendu et celles d'aujourd'hui bénéficient d'un plan d'urgence pour les moderniser ( voir fil infrastructure ).

Si l'armée de terre devait absorber 160 000 jeunes tout les ans ils faudrait au moins 50 000 cadres pour assurer une formation militaire au minimum. Sans compter l'achat de matériel individuelle et de transport pour équiper tout le monde.

Franchement l'avenir c'est de former des réservistes comme l'armée de terre le prévois avec ces 5 grands centres sur le model cadre de la Courtine. Ca nous permettra d'économiser les cadres et une meilleur intégration de la "génération Charlie" dans la nouvelle garde nationale.

La Courtine est le premier des 5 Centres de Formation Militaire Initiale des Réservistes (FMIR) qui à ouvert ces portes en octobre. Un autre va ouvrir en janvier sur l'ancienne caserne du 1 RAMA à Charleville Mézières. Le 3em ouvrira dans la région marseillaise.          

En cherchant sur le web j'ai trouvé ce reportage du "Monde" qui en parle.

http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/10/27/garde-nationale-la-generation-charlie-hebdo_5021169_3224.html

 

5021168_6_6749_des-membres-de-la-reserve

       

Modifié par Scarabé
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Il y a 2 heures, Alexis a dit :

Je trouve intéressant de relancer ce sujet, à l'approche de la primaire de LR. En effet, plusieurs des candidats à l'investiture se sont prononcés en faveur d'une forme de service national obligatoire (à l'exception notable de Juppé et Lemaire qui s'opposent au caractère obligatoire)

...........

Excuses moi, mais il faut arrêter avec ce délire de nouveau service nationale.

Peut-on avoir cette danseuse inutile qui va couter beaucoup en infrastructures, personnelles et équipements pour presque aucun apport à notre sécurité et qui ne sera pas mise sur place avant la fin du prochain quinquennat.

 

On a une mini armée professionnel (ce qui est un bonne chose) en sous effectif et sous équipé.

Que l'on corrige vite ces deux problèmes.

 

Après que l'on accroisse la réserve, que l'on y apporte des changements et lui alloue un accroissement du budget, oui.

 

Après pour occuper (éduquer) les quelques jeunes à qui c'est nécessaire il y a d'autres solutions.

 

 

Modifié par gargouille
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Les FMIR sont rarement centralisées, à part pour le 27 BCA et peut être d'autres que je ne connais pas. Chaque UIR gère sa crise pour la formation de ses "nouveaux", suit un programme national mais le niveau est pas homogène à la sortie. Suffit de trainer l'oreille pendant les formations de sous off reservistes à saint maixent pour te rendre compte que personne fait comme le voisin... J'ai même l'impression que dans l'active ils en reviennent de la mutualisation et des CFIM. Je crois que les evat pendant leur classe passe autant de temps au cfim que dans leur futur régiment.

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c'est pas une bonne idée, ces jeunes vont bosser pour leur régiment et pas avec les réservistes d'autres régiments. la mutualisation c'est une fausse bonne idée: le fmirien est censé avoir les prérequis pour partir en sentinelle et beaucoup partent dans la foulée. la formation TTA centralisée ne va pas aider le fmirien à s'intégrer dans une équipe d'une compagnie de combat de RI ou d'un escadron ou autre alors que les anciens de son régiment vont le préparer sur leurs propres expérience, causer avec d'anciens fmirien. passer de 15 jours d'armée fmir à une ambiance de travail d'active c'est pas toujours facile, ce serait bien d'atténuer le gap. 

Après les potentiels? Toute UIR à une section d'instruction qui fait la formation continue et est nécessaire.  On va juste créer de nouveaux postes dans les cfim. Comme pour l'active on économisera rien, on complexifia juste. Après tout certains cfim ont remplacé des régiments qui fermaient, c'est juste de la gestion du territoire.

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je vais encore enfoncer le clou, c'est FMIR, c'est aussi l'occasion de tester et d’aguerrir les petits gradés à l'encadrement, de former un sergent ou sous lieutenant sorti d'école. Je donne juste les temps de formation

FMIR (classe) 15 jours

CAME (équivalent du CME pour passer caporal) 12 jours

CATE (équivalent du CTE pour passer CCH) 12 jours

FIE (formation des sergents) 2*2semaines à st maix

BAS2 (formation SOA) 3 semaines à st maix

FIOR (formation officier) 21 jours

Derrière il faut continuer la formation, et un week end de temps à autre ne suffit pas. La FMIR c'est pas mal pour ça, ça permet à un jeune officier souvent sans aucune expérience autre que sa FIOR de gérer ses stagiaires appuyer par des anciens, à un jeune sergent de tester sa pédagogie et d'éprouver ses notions de commandement, à un caporal de gérer des gens. L'expérience commune va créer un liant qui sera le ciment de l'UIR derrière. 

C'est pas juste des moyens, y a aussi de l'humain et une chaine à créer

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Il y a 7 heures, Alexis a dit :

2. La version militaire du service doit être utile, donc préparer l'expéditionnaire. Sinon c'est non seulement un gaspillage, mais encore démoralisant. Qu'il s'agisse de service dans les écoles (soutien scolaire), dans les hôpitaux, les musées, les hospices etc les versions civiles du service seraient vraiment utiles, alors comment justifier que le service militaire ne le soit pas ?

Or, c'est pour les missions expéditionnaires que les armées sont conçues, les missions Sentinelle étant largement si ce n'est totalement inefficaces (une ligne Maginot qui protège 1% des cibles potentielles, quand l'originale protégeait quand même deux tiers de la frontière). Donc le service militaire doit être centré sur les missions expéditionnaires, même si bien sûr la majorité des appelés n'en feront jamais.

Les missions Sentinelles ne sont pas loin d'être les missions qui dimensionnent le plus les effectifs de l'armée et elles sont considérés comme prioritaire par rapport aux OPEX.

En pratique, je ne suis pas loin de considérer que la meilleure façon de rendre Sentinelle efficace serait d'avoir un service militaire obligatoire pour tous. Sur les 800 000 d'une classe d'âge, après la formation et en comptant les repos, il sera possible d'avoir presque 200 000 hommes sur Sentinelle (contre 7 ou 10 000 actuellement) et de pouvoir en cas de tension (suite à une nouvelle vague d'attentat) de rappeler temporairement la (ou les) classes précédentes et donc d'avoir plus d'un million de militaires sur Sentinelle.

Bon, maintenant je reconnais que si on fait ça, qu'on accepte de déployer (même temporairement) plus d'un million de militaires pour surveiller les villes et village de France, on réglera peut-être le problème du terrorisme, mais on risque vraiment de ressembler à un état militaire.

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Pour moi s'est niet , pas de retour au service militaire même en essayant d'adapter avec un nouveau système .

Tout simplement parce que sa coûterait cher , qu'il irait encore dans des travers comme de voir certains y allé et d'autre non ...

Que cela boufferait le potentiel de l'encadrement d'active ...

A la rigueur , le seul truc qui pourrait avoir de l'intérêt s'est le concept des RSMA , 1 régiment pour deux région et voilà .

Au moins sa aurait un sens comme parcours de seconde chance ...

 

Pour vigipirate , je crois qu'il est illusoire de croire que cela aurait de l'effet en apportant de l'effectif qui pourrait couvrir du terrain , tout simplement parce que cela n'aurait aucun effet si derrière il n'y a pas d'action politique... et de toute façon si s'est juste pour faire de la présence ... Occuper le terrain ...

On voit le peu d'effet avec l'opération en cours , pas par manque de compétence bien évidemment mais de l'intérêt d'avoir des militaires dans la rue ...

 

 

 

Modifié par Gibbs le Cajun
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