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Coup d'état en Turquie ?


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13 minutes ago, Libanais_75 said:

Comment ca se fait que cette purge massive n'entraîne pas une seconde révolte au sein de l'armée ? Je doute que toutes les personnes arrêtées aient réellement participé au putsch foiré, sans quoi il aurait certainement eu un destin plus concluant...

Sans doute parce que l'armée a déjà bien été purgée, et qu'Erdogan bouge très vite depuis vendredi, bien plus vite que ce que d'éventuels conspirateurs, si tant est qu'ils aient maintenant la possibilité concrète de s'organiser, ne peuvent se concerter, trouver des alliés et relais, être sûrs de ceux sur qui ils peuvent compter, accéder à une masse critique suffisante de matos.... Ce genre de choses n'existe pas à l'état prêt à l'emploi à tout instant: c'est long et délicat, depuis que l'armée en tant que force kémaliste unie et hiérarchisée n'est plus justement ce bloc unifié permanent constituant un contre-pouvoir et opérant des putsch en tant que tel, en suivant la hiérarchie normale. Qui plus est, la troupe (de conscrits) est nettement plus diverse qu'auparavant, moins prône à avoir une quelconque confiance en l'armée ou un attachement si violent au kémalisme, et certainement moins encline à verser dans le coup d'Etat. Mais on ne soulignera jamais assez le travail fait auparavant par Erdogan dans l'armée: elle a déjà été grandement purgée, peut-être moins du "moule" kémaliste pour ses officiers et pros, que de toute possibilité d'organisation à grande échelle en tant que force politique alternative: l'armée en tant que corps unifié où les tièdes et non intéressés sont malgré tout entraînés par une hiérarchie ultra-kémaliste entriste et soudée qui régit son système interne et gouverne un vaste empire économique et un important budget (qui permettaient aussi de contrôler l'avancement et les attributions de postes, d'avoir des prébendes et des reconversion à offrir....), cette armée là a disparu, ne laissant que les "idéologiques" convaincus..... Dont beaucoup ont été individuellement purgés, en quantités suffisantes pour ne laisser que de petits groupes et des individus beaucoup plus coupés les uns des autres (là où il y avait auparavant un regroupement permanent et des communications constantes auparavant, une organisation militaire pouvant devenir politique du jour au lendemain) et sur la défensive, sans possibilité conséquente d'entraîner les tièdes, les opportunistes ou les non convaincus avec eux. 

C'est complexe un coup d'Etat militaire dans un pays vaste et peuplé: ça réclame beaucoup de préparation, beaucoup de monde.... Donc beaucoup de temps, de moyens, de motivation chez beaucoup de gens. Beaucoup de ces choses ont été supprimées, réduites ou sont devenues très encadrées. 

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http://www.telegraph.co.uk/opinion/2016/07/17/con-coughlin-turkeys-failed-coup-shows-the-rift-between-army-and/ (17 juillet 2013)

Mr Erdogan intensifia ses efforts pour réprimer les ingérences des militaires dans la politique turque, emprisonnant un certain nombre de généraux et d'amiraux de haut rang, ainsi que d'innombrables officiers de l'armée. Arrivé en 2013, tant d'amiraux étaient en prison que le gouvernement a eu du mal à trouver quelqu'un à nommer comme nouveau chef d'état-major de la marine.

 

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Il y a 3 heures, Alexis a dit :

 

Croissance tirée par la consommation et l'endettement privé, qui augmente jusqu'à tutoyer les étoiles :

debtincomeusturkey-768x557.jpg

d'où un déficit de la balance des paiements abyssal depuis des années et que même la dévaluation ne diminue qu'à la marge

turkey-balance-of-trade.png?s=tutbal&v=2

En 2014 par exemple, le déficit du commerce extérieur s'est monté à 63,8 milliards de dollars, ceci alors que le PIB est estimé à 751 milliards.

Or la Turquie ne s'appelle pas les Etats-Unis d'Amérique et ne dispose pas de l'imprimerie à billets verts.

Keynes disait "à long terme, nous serons tous morts". Mais ce genre de politique, c'est à court terme qu'il débouche sur un désastre.

 

 

La valeur ajoutée de l'industrie représente 26,6 % du PIB contre 63,7 % pour les services et 9,6 % pour l'agriculture.

En 2010, les finances publiques sont maîtrisées et la Turquie a remboursé la totalité de sa dette auprès du FMI en avril 2013 : la dette du gouvernement se monte à 50,7 % du PIB contre 117 % pour l'Italie et 56 % pour l'Allemagne (En passant malgré que la Turquie n’est pas et de très loin un niveau de tissu industriel comparable). Le déficit budgétaire représente -2,25 % du PIB contre -3,14 % en Allemagne.

La part de la dette publique diminue (73 % en 1994 et 32 % en 2010). Les finances publiques sont maîtrisées et la dette du gouvernement central représente 50,7 % du PIB, soit une des meilleures performances en Europe.

Les réserves nettes de change augmentent de 14 968 millions $US en 2010 et équivalent désormais à 5 mois d'importations. En 2010, les réserves totales représentent 29 % de la dette totale extérieure de la Turquie et 91 % de sa dette à court terme.

En 2010, les importations turques se montent à plus de 185 milliards de $US :

- hydrocarbures et huiles : plus de 38,4 milliards de $US (Export 2010 : plus de 4,4 milliards de $US). La production éolienne en 2006 est de 130 GWh (2016 - Turkey to add 2.6 GW of solar capacity in 2 years, hit 10 GW wind in 5), contre quasi rien en 2000. Le GAP est un projet de développement du Sud-Est anatolien d’un montant de 32 milliards de dollars. Il prévoit la construction de 22 grands barrages, 19 centrales électriques sur l’Euphrate et le Tigre et leurs affluents. La production électrique devrait s’élever à 27 milliards de kilowatts. La Turquie va se doter de trois centrales nucléaires, pour une capacité cumulée de 5 000 mégawatts.

- chaudronnerie, machines, appareils et engins mécaniques : plus de 21,2 milliards de $US (Export 2010 : plus de 9,4 milliards de $US)

- fer & acier : plus de 16,1 milliards de $US (Export 2010 : plus de 8,7 milliards de $US)

- machines & appareils électriques : plus de 14,6 milliards de $US (Export 2010 : plus de 7,5 milliards de $US)

- véhicules motorisés : plus de 13,4 milliards de $US (Export 2010 : plus de 13,8 milliards de $US)

Principaux partenaires commerciaux pour son exportation (2012) : Allemagne puis l’Irak, Iran (A ce moment encore sous sanctions internationales), le Royaume-Uni, Émirats arabes unis, Russie bon dernier.

http://databank.worldbank.org/data/home.aspx

 

Oh on peut très longtemps chipoter comme cela. Toujours est-il que l’affirmation concernant la corrélation directe des victoires et du maintien au pouvoir en faveur de l’AKP aux élections (2002-2016) avec ses résultats économiques et le bien-être de la population est certaine.

 

 

Modifié par Gravity
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Pour la peine de mort , bah s'est pour moi 2 messages qui sont lancés, un vers le peuple qu'il a mis dans sa poche et qui réclame que des têtes"tombent ,et la on s'aperçoit que sa part en populisme...

Et l'autre ben que la Turquie ne veut plus rentrer dans l' Europe ...

Ce qui perso est une bonne chose ...

Malheureusement on passe le message en rétablissant la peine de mort ...

Ce qui montre que la Turquie opte pour un chemin sans retour ...

 

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il y a 47 minutes, Wallaby a dit :

http://www.telegraph.co.uk/opinion/2016/07/17/con-coughlin-turkeys-failed-coup-shows-the-rift-between-army-and/ (17 juillet 2013)

Mr Erdogan intensifia ses efforts pour réprimer les ingérences des militaires dans la politique turque, emprisonnant un certain nombre de généraux et d'amiraux de haut rang, ainsi que d'innombrables officiers de l'armée. Arrivé en 2013, tant d'amiraux étaient en prison que le gouvernement a eu du mal à trouver quelqu'un à nommer comme nouveau chef d'état-major de la marine.

Ça fait quand même penser à la destruction du haut commandement soviétique par Staline dans les années 1930.

Pas en termes humains bien sûr, limoger quelqu'un et l'envoyer au Goulag ce n'est pas du tout la même chose.

Mais en termes de risques pour le pays, s'il devait affronter une menace extérieure grave d'ici quelques années. Il faut souhaiter que rien de tel ne se matérialise contre la Turquie... :unsure:

 

il y a 47 minutes, Gravity a dit :

Oh en peu très longtemps chipoter comme cela.

Et des statistiques économiques, il y en a des chiffres par bouquins entiers. :smile:

C'est pourquoi je me concentre pour ma part sur ceux que j'ai cités, qui montrent le grave déséquilibre extérieur de l'économie turque, actuellement financée par tombereaux d'emprunts à l'étranger.

 

il y a 47 minutes, Gravity a dit :

Toujours est-il que l’affirmation concernant la corrélation directe des victoires et du maintien au pouvoir en faveur de l’AKP aux élections (2002 -2016) avec ses résultats économiques et le bien-être de la population est certaine.

Ça oui, ce qui n'empêche que les très graves risques posés par cette croissance malsaine se matérialiseront plus sûrement à court qu'à moyen terme.

La corrélation avec les résultats de l'AKP, il sera alors possible de vérifier si elle fonctionne dans les deux sens.

 

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Les précédentes affaires d'État en Turquie :

L'affaire Masse de forgeron (Balyoz en turc, Sledgehammer en anglais) portant sur des faits datant de 2003 puis des arrestations spectaculaires de militaires en 2011, puis près de 300 condamnations en 2012, suivies d'acquittements en 2015.

https://en.wikipedia.org/wiki/Sledgehammer_(coup_plan)

http://ovipot.hypotheses.org/1726 (21 février 2011)

L’ordre d’incarcération par un tribunal d’Istanbul de 163 militaires de haut rang impliqués dans l’affaire «Balyoz», le 11 février dernier, et l’arrestation de plus de 140 d’entre eux, a confirmé que le processus de démilitarisation du système politique turc se poursuit et qu’il est même en train d’entrer dans une phase d’accélération. Depuis 3 ans (notamment après l’affaire «Ergenekon», le dossier «Cage» et le «plan d’action contre la réaction»), l’affaire «Balyoz» est le dernier avatar des complots auxquels la justice turque a entrepris de s’attaquer.

Le dernier coup de filet du procès «Balyoz» constitue donc un nouveau pas spectaculaire dans la soumission (qui semble désormais inexorable) de l’armée au pouvoir civil.

https://www.zamanfrance.fr/sledgehammer (2012 ?)

Le réseau Ergenekon dévoilé à partir de 2007 :

http://ovipot.hypotheses.org/438 (25 janvier 2008)

D’après ce que l’on a pu savoir, «Egernekon» projetait d’assassiner, entre autres, le Prix Nobel de littérature, Orhan Pamuk, et des leaders kurdes, comme Leyla Zana et Ahmet Türk.

Ce coup de semonce contre «l’État profond», est peut-être aussi une manière pour Recep Tayyip Erdoğan de rappeler à ses détracteurs nationalistes et kémalistes, les zones d’ombre où certains de leurs émules les plus extrémistes aiment à se retrouver pour unir leurs turpitudes.

https://www.zamanfrance.fr/article/ergenekon-final (août 2013)

Le gang Susurluk, découvert en 1996, faisait partie du réseau Ergenekon. Toutefois, les actes terroristes de ce groupe ont été sous-estimés et personne n'a pu empêcher le renversement de Necmettin Erbakan, alors Premier ministre turc. C'était le fameux coup d'Etat du 28 février 1997. Difficile d'attendre d'un gouvernement de coalition faible comme celui de l'époque qu'il traite cette affaire. Toutefois, l'AKP, arrivé au pouvoir en 2002, était l'une des cibles du coup d'Etat. C'est pour cela qu'il a décidé d'offrir son soutien aux procureurs. Les meurtres et massacres auxquels je fais allusion ci-dessus visaient à renverser le gouvernement de l'AKP. Mais ce n'est pas moi qui le dis. Ce sont les procureurs des affaires Ergenekon, Hrant Dink, Balyoz et du coup d'Etat du 12 septembre 1980.

Modifié par Wallaby
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EDITORIAL  https://www.facebook.com/Liberation/?fref=nf
Sans pitié
Par Alexandra Schwartzbrod

Recep Tayyip Erdogan a écrasé haut la main le coup d’Etat fomenté par une frange minoritaire de l’armée turque, réaffirmant son emprise et son pouvoir sur un pays clé dans la région. Contrairement à ce qu’il cherchait à afficher, le sultan ne tenait pas l’appareil d’Etat autant qu’on le pensait. Le plus difficile est donc à venir : cette faille apparue au grand jour pourrait déstabiliser la société turque et les relations d’Ankara avec ses partenaires. En interne, l’orgueil blessé du Président risque de se traduire par des règlements de compte sanglants. Ses propos, dimanche, évoquant le «virus» qui «comme un cancer, s’est propagé à tout l’Etat» montrent que l’homme sera sans pitié et sa vengeance terrible : l’armée et la justice, les deux institutions qui ont fourni le plus de putschistes, vont être éviscérées. Sachant que le pouvoir de l’armée a déjà été fragilisé par quinze ans d’AKP au pouvoir, que va-t-il en rester alors que le rôle des militaires est plus important que jamais dans une région livrée à la guerre, ou plutôt aux guerres ? Les alliés d’Ankara ont beau envoyer des messages qui sont autant de mises en garde, Erdogan n’en a que faire. C’est là le drame. Le président turc était déjà enclin à la dérive autoritaire, il va l’être plus que jamais, accusant tous ceux qui oseront le critiquer de vouloir sa perte. Or, son rôle est crucial dans le monde en furie de 2016, notamment dans la guerre qui oppose la coalition internationale à l’Etat islamique en Syrie et en Irak, deux pays voisins. Dans ce contexte, la tension croissante entre Ankara et Washington, accusé d’abriter l’instigateur du coup d’Etat voire de l’avoir couvert, est préoccupante. Surtout quand, dans le même temps, Vladimir Poutine profite de l’occasion pour se rapprocher encore d’Erdogan. Il est vrai que le tsar russe n’est pas homme à s’émouvoir de quelques purges

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il y a 29 minutes, pascal a dit :

Les purges engagées dans l'armée devraient permettre aux tenants de l'islamisme plus ou moins radical d'éradiquer le dernier bastion institutionnel ( j'insiste sur ce terme ) laïc ...

La Turquie semble prendre le chemin du Pakistan

 

il ne reste plus qu'à la Turquie de demander la Bombe au Frère Pakistanais

Il y a 1 heure, Alexis a dit :

Mais en termes de risques pour le pays, s'il devait affronter une menace extérieure grave d'ici quelques années. Il faut souhaiter que rien de tel ne se matérialise contre la Turquie... :unsure:

 

Cela dépend .. si l'envahisseur c'est nous ....

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Il y a 12 heures, Gravity a dit :

 Malgré ces conditions défavorables la croissance économique turque ferait pâlir un très grand nombre de pays UE du peloton de tête.

Avec 3% de croissance ces dernières années ? Si on avait ça en France, on érigerai des statues à la gloire de Hollande vu ce que ça impliquerai, mais dans un pays émergent à 800G$ de PIB et 80M d'habitant, qui a encore beaucoup a rattraper et a une grosse croissance démographique (+1M d'habitant par an quand même), c'est pas bon dans l'absolu et ça se resent à l'intérieur.

On peut ajouter :
- la forte dépréciation de la lire turque, passée de 1.5 à 3 dollar en 5 ans, ce qui fait qu'en dollars courants, le PIB fait du surplace.
- une forte inflation
- une balance commerciale désastreuse, alors que le pétrole est pas cher (surtout celui vendu par l'EI)
- une faible épargne et un énorme endettement des ménages (grâce au soutien des pays du golfe, ce qui se paye ailleurs)
- une grosse dépendance aux investissement étrangers (et les investisseurs apprécient pas dernièrement ouch)
- un taux de chômage qui reste toujours autour de 10%
Donc non, les pays du peloton de tête de l'UE diront poliment non merci, la situation économique turque n'a rien d'enviable, il vaut mieux avoir une économie saine avec une petite croissance.

Il y a 1 heure, Gravity a dit :

Oh on peut très longtemps chipoter comme cela. Toujours est-il que l’affirmation concernant la corrélation directe des victoires et du maintien au pouvoir en faveur de l’AKP aux élections (2002-2016) avec ses résultats économiques et le bien-être de la population est certaine.

Il s'est passé beaucoup, beaucoup trop de truc sur la période 2002-2016 pour prendre ça d'un seul bloc et éluder les grosses différences de contexte entre les victoires électorales anciennes et récentes

Si Erdogan pouvait toujours se flatter de son bilan économique, pourquoi l'opposition l'attaque depuis quelques années sur l'économie alors que lui insiste désormais sur d'autres thèmes moins sympatiques, genre le neo-otomanisme, la fin de la laicité, le castagnage des kurdes, et qu'il joue à l'homme fort comme Poutine (et même contre Poutine) ?

Le Erdogan de 2002-2007, c'était la coqueluche de l'occident, et il pouvait faire le kéké à Davos avec Poutine et ses autres copains des BRICS. C'était le grand leader de la "chine de l'Europe", c'était la grande réussite du liberalisme et de l'islam politique modéré, il allait faire entrer la Turquie dans l'UE, montrer l'exemple au reste du monde musulman, règler le problème kurde,...

Mais ça a bien changé ensuite et le Erdogan depuis 2012-2013, c'est plus du tout le même animal politique. Ca tourne au vinaigre tant économiquement qu'en politique intérieure et extérieure et il semble même vouloir "commencer, à 6x ans, une carrière de dictateur"... mais le fait est que, electoralement parlant, ça marche toujours aussi bien pour lui.

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il y a 33 minutes, pascal a dit :

Les purges engagées dans l'armée devraient permettre aux tenants de l'islamisme plus ou moins radical d'éradiquer le dernier bastion institutionnel ( j'insiste sur ce terme ) laïc ...

La Turquie semble prendre le chemin du Pakistan

 

Ce qui démontre la clairvoyance de ceux qui voulaient faire rentrer ce pays soit disant laîc (mais dont 98% de la population est musulmane) dans l'UE.

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15 minutes ago, Carl said:

Avec 3% de croissance ces dernières années ? Si on avait ça en France, on érigerai des statues à la gloire de Hollande vu ce que ça impliquerai, mais dans un pays émergent à 800G$ de PIB et 80M d'habitant, qui a encore beaucoup a rattraper et a une grosse croissance démographique (+1M d'habitant par an quand même), c'est pas bon dans l'absolu et ça se resent à l'intérieur.

On peut ajouter :
- la forte dépréciation de la lire turque, passée de 1.5 à 3 dollar en 5 ans, ce qui fait qu'en dollars courants, le PIB fait du surplace.
- une forte inflation
- une balance commerciale désastreuse, alors que le pétrole est pas cher (surtout celui vendu par l'EI)
- une faible épargne et un énorme endettement des ménages (grâce au soutien des pays du golfe, ce qui se paye ailleurs)
- une grosse dépendance aux investissement étrangers (et les investisseurs apprécient pas dernièrement ouch)
- un taux de chômage qui reste toujours autour de 10%
Donc non, les pays du peloton de tête de l'UE diront poliment non merci, la situation économique turque n'a rien d'enviable, il vaut mieux avoir une économie saine avec une petite croissance.

 

J'ajouterais la forte dépendance de l'économie turque à l'égard des traités existants avec l'UE, qui eux-mêmes dépendent de bonnes relations avec la dite UE, dont les divisions et la soumission à un agenda ultra libre-échangiste ont des limites, surtout quand le sujet se trouve joint à une moindre sécurité des investissements (instabilité sécuritaire et juridique, disruption économique, pouvoir plus arbitraire), et, plus encore, aux désormais très sensibles questions des flux migratoires et de la frontière avec la Syrie. L'UE pourrait commencer à être moins divisée et plus regardante sur ses relations économiques avec la Turquie, "usine de l'Europe", encore plus avec la grogne populiste montante par chez nous sur les deux sujets de plus en plus joints que sont l'immigration et le "libre échangisme" (insistance sur le "isme"). 

On pourrait aussi pointer, en matière économique, le niveau de kleptocratie et de "crony capitalism" en Erdoganie, mais je serai plus prudent sur ce point, connaissant mal le degré auquel le mode de pouvoir de RTE et de "l'Etat AKP" a poussé ce trait (hors des limites "acceptables"?). 

 

Je ne peux cependant, plus généralement, m'empêcher de me poser une série de questions dont même l'article de Libération (une fois n'est pas coutume: je n'ai pas attrapé de gauchite aigüe) cité plus haut n'a fait que confirmer:

- le degré de violence d'Erdogan reflète t-il encore un certain sens de l'insécurité, donc de la fragilité, de son pouvoir? Voire une conscience d'un effritement progressif de celui-ci, en lien ou non avec l'évolution économique (crainte du retour de bâton de ceux qui ont gagné argent et statut, et les ont perdus ou vu grandement baisser ou être fragilisé: c'est bien pire que la rancoeur de ceux qui n'ont jamais rien eu)? 

- y'a t-il ou non un projet défini de régime plus "purement" autoritaire (je laisse de côté la question d'une ambition de régime plus ou moins théocratique), avec des apparences démocratiques? La destruction systématique de toute forme d'opposition organisée et de l'essentiel des possibilités de libre débat et de critique sur des plates-formes significatives tendrait certainement à le confirmer

- l'ensemble des comportements d'Erdogan en politique intérieure et extérieure ces dernières années pourrait-il ne traduire qu'une réaction face à l'effritement de son pouvoir "de fond" (tenu avec des moyens normaux, dont avant tout la popularité, la confiance d'un vaste électorat mobilisé, la confiance modérée d'une masse critique suffisante de Turcs non AKP....), et donc un resserrement plus brutal et directement autoritaire avant tout parce que M. RTE et consorts ne veulent tout simplement pas laisser le pouvoir à quelqu'un d'autre (potentiellement aussi parce qu'un tel changement leur ferait courir des risques personnels)? 

- quels seront demain l'état des grandes institutions turques qui ont été particulièrement ciblées par les purges erdoganiennes, police, justice et armée? Comme souvent dans un régime autoritaire, on peut beaucoup craindre pour la qualité et la compétence des personnels aux responsabilités à tous les échelons -ou au moins, à partir d'un certain niveau- car les critères primordiaux pour l'avancement et l'attribution de postes ne sont plus exactement les mêmes. Si dans nos pays développés et en paix, on peut par exemple souvent se plaindre de voir promus des officiers généraux à mentalité managériale (gratte papiers tâtillons à mentalité de compteurs de boutons de guêtres) et/ou de sycophantes du pouvoir (au pire) ou de conformistes incapables de faire la moindre vague dans leur sujet d'expertise ou vis-à-vis du décideur (au mieux), dans un régime autoritaire sans capacité d'autocritique ou de remise en question et avec des impératifs affirmés de contrôle absolu des fonctions clés, c'est mille fois pire (cf histoire militaire récente de l'Egypte, pour n'en citer qu'un). Bref, ces institutions turques -et je ne mentirais pas, on est sur AD.net, donc je pense avant tout à l'armée- ne sont-elles pas juste en train de se sur-politiser, mais juste d'une toute autre façon qu'à l'époque du kémalisme dominant, et largement au détriment de la compétence, de la cohésion, de la capacité à définir une politique militaire adéquate? Les à-côtés de ce genre de fonctionnement sont souvent une croissance de la corruption, du népotisme, de la féodalisation de l'institution (qui sert plus de levier de pouvoir pour le "game of thrones" interne à la dite institution et à l'Etat), de la moindre priorisation des logiques fondamentales du métier de l'institution (politiques d'armements -achats extérieurs et conception nationale-, stratégie globale et stratégie des moyens, doctrine, capacités à maintenir coûte que coûte, carte des implantations militaires).... 

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Erdogan peut faire ce qu'il veut et les réprimandes de l'UE seront de façade, même si pour ce qui est de l'adhésion, qui de toute façon était moribonde, ça n'est plus d'actualité. Grâce aux accords avec Merkel sur les migrants, Erdogan n'a qu'à menacer de relâcher les vannes pour que les dirigeant Européens deviennent tout de suite moins aggressifs...

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Pour ma part, quand je vois (photos / vidéo en nombre sur le net) des individus civils du peuple turc se réclament démocrates en voulant défendre l'état de droit, la démocratie ou les libertés face aux putschistes, battre à mort, lyncher, égorger voir décapiter de simples soldats arrêtés, menottés et désarmés et qui ne peuvent, de par leurs status, avoir de liens directs avec l'organisation du putsch, tout ceci sous l’œil de représentants des forces de police immobiles autant qu'impassibles pour la plupart sur le moment .... C'en est glaçant et profondément choquant. Du dégout ... Ces simples soldats et leurs officiers n'en avaient pas contre l'intégrité du peuple lui-même (majoritairement les colonnes de blindés se sont stoppés face à la foule, globalement sans forcer le passage et sans faire de tirs tendus, peut-être à part une ou deux exception près .. et encore). Quand-à l'inverse, ben ....

Les arrestations et jugements auraient été largement suffisant pour ces pauvres bougres. On voit ici quelle sorte de "démocratie" est souhaitée par une partie du peuple turc.

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il y a 1 minute, Ciders a dit :

Les vannes sont déjà grandes ouvertes aux dernières nouvelles de Sicile...

Ah non elles sont pas ouvertes, justement les flux ont beaucoup baissé. A moins que tes sources soient plus récente qu'il y a 15 jours. Possible remarque puisque Erdogan peut fermer ou ouvrir les vannes à volonté selon son agenda politique.

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il y a 2 minutes, Julien a dit :

Ah non elles sont pas ouvertes, justement les flux ont beaucoup baissé. A moins que tes sources soient plus récente qu'il y a 15 jours. Possible remarque puisque Erdogan peut fermer ou ouvrir les vannes à volonté selon son agenda politique.

Si l'on avait de VRAIS frontières européennes, il pourrait bien faire ce qui lui chante .... Mais voilà, problème ....

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Il y a 4 heures, Ciders a dit :

Ce n'est plus une purge mais un nettoyage en règle :

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/07/18/97001-20160718FILWWW00068-turquie-103-generaux-et-amiraux-en-garde-a-vue.php

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/07/18/97001-20160718FILWWW00084-turquie-de-nombreuses-personnalites-limogees.php

Erdogan s'en prend maintenant aux gouverneurs et aux hauts fonctionnaires. Après les juges, les militaires et la police. Comme dirait la pub : "et maintenant, à qui le tour ?"

Et la Cour Suprème qui a été le seule organe d'état, récemment, à tenir tête à Erdogan, est donc en partie renouvelée, et désormais muselée à moins que ses membres anciens restants et honnêtes (i.e. non-AKPistes) soient toujours en majorité d'une part, se sentent une âme de résistant héroïque et un besoin de sacrifice vain. En pratique Erdogan et sa clique en sont aux arrestations arbitraires, y compris de membres de la plus haute juridiction du pays ; les juges restant sont donc entièrement sous la main du Sultan, l'ordre constitutionnel est renversé.

L'idée que 2500 magistrats, 8000 policiers et 1/3 des généraux plus 2 juges de la Cour Suprême et d'autres aient tous participé au putsch qui n'a même pas tenu 8 heures est d'une débilité glorieuse !

 

Question : je serais surpris qu'il n'y ai pas eu d'attaques contre ce qui restait de presse d'opposition depuis la fin de semaine dernière. Des incendies d'imprimerie ? Des journalistes d'opposition dans le décompte des victimes ?

En ce qui concerne l'Allemagne et la peine de mort qui serait rétablie : l'Allemagne tombe dans le panneau, ce rétablissement de la peine de mort est un gros chiffon rouge agité face à l'UE, visant à masquer la fin du basculement hors de la démocratie quie est tout à fait suffisant et clair en lui-même pour déclarer les négociations caduques ; si ça coince trop, Erdogan va retirer ce point de son agenda car il s'en fout, et voilà !
Merkel, farine, chocolat.

Autre réflexion : si elle est confirmée, l'arrestation ou la mise à pieds de tous les officiers travaillant pour l'OTAN à Incirlick me semble très grave et très lourde de menaces. Sont-ils remplacés ? Les sont-ils par des officiers en lesquels le contre-espionnage de l'OTAN pourrait avoir confiance ?
Il vaudrait mieux rapatrier les B61. Même discrètement. Il vaudrait mieux rapatrier les B61, avant d'avoir des otages.

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On peut acter ce fait : la Turquie d'aujourd'hui et demain, est et sera "islamo-nationaliste" :

....

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Une fois de plus, Erdogan bat le rappel de ses troupes en France, dans les mosquées :

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Modifié par jojo (lo savoyârd)
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Urgent.

Nouvelle atteinte aux droits fondamentaux en Turquie. Les fonctionnaires interdits de vacances. 

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/07/18/97001-20160718FILWWW00179-turquieputsch-vacances-annulees-pour-tous-les-fonctionnaires.php

Les congés annuels de tous les fonctionnaires turcs ont été annulés jusqu'à nouvel ordre, selon une décision du Premier ministre Binali Yildirim publiée au Journal officiel lundi, trois jours après un putsch avorté.

 

Mais où s’arrêtera Erdogan !

 

Modifié par Shorr kan
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il y a 1 minute, Shorr kan a dit :

Urgent.

Nouvelle atteinte aux droits fondamentaux en Turquie. Les fonctionnaires interdits de vacances. 

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/07/18/97001-20160718FILWWW00179-turquieputsch-vacances-annulees-pour-tous-les-fonctionnaires.php

Les congés annuels de tous les fonctionnaires turcs ont été annulés jusqu'à nouvel ordre, selon une décision du Premier ministre Binali Yildirim publiée au Journal officiel lundi, trois jours après un putsch avorté.

 

Mais où s’arrêtera Erdogan !

 

Juste avant la Kolyma. Mais nos vaillants journalistes n'auront de cesse de le répéter, la démocratie a vaincu !

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il y a 1 minute, Shorr kan a dit :

Urgent.

Nouvelle atteinte aux droits fondamentaux en Turquie. Les fonctionnaires interdits de vacances. 

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Les congés annuels de tous les fonctionnaires turcs ont été annulés jusqu'à nouvel ordre, selon une décision du Premier ministre Binali Yildirim publiée au Journal officiel lundi, trois jours après un putsch avorté.

 

Mais où s’arrêtera Erdogan !

 

Ah c'est bon pour la popularité, ça. Et quand ils travaillent pendant leurs congés ils sont payés double ?

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12 minutes ago, jojo (lo savoyârd) said:

Si l'on avait de VRAIS frontières européennes, il pourrait bien faire ce qui lui chante .... Mais voilà, problème ....

Il s'agit plus que d'une simple question de "vraies" frontières:

- il s'agit aussi d'une question de libre-échange: les flux de marchandises (qui peuvent offrir une vaste soupape pour les clandestins) sont très peu contrôlés déjà dans des frontières "normales", et encore moins quand il y a des accords spéciaux entre pays, surtout limitrophes.... Changer cela induirait des coûts phénoménaux et une autre réalité macro-économique. Si on y ajoute le principe de libre circulation des personnes (dans ses divers degrés et itérations dans et autour de la zone UE) auquel Bruxelles semble religieusement attaché (voir le problème maousse que ça va constituer dans les négos avec le RU post-Brexit), on s'aperçoit de la dimension du problème et de la masse des acteurs, avant tout économiques, qui vont faire bloc pour limiter tout changement

- on a aussi le problème de l'époque: imagine le scénario catastrophe d'un Erdogan sans scrupule "ouvrant les vannes" et d'une Europe qui, de l'autre côté, aura fait des efforts et bâti une vraie frontière physique continue en Bulgarie et en Grèce (avec soit un financement de ces deux pays pour la chose, soit un début de "gardes frontières européens" sérieux).... Peut-être pas une "grande muraille", mais quelque chose pouvant gérer la très grande majorité de flux incontrôlés. Que se passerait-il? On aurait des masses d'individus (la centaine de millier devient l'unité de compte de base dans cette histoire) s'accumulant entre deux rangées de barbelés et devenant l'objet de négociations politiques entre l'UE et la Turquie.... Sous les caméras du monde entier et le regard de tous les réseaux sociaux de la planète (ce qui est une chose) et de l'UE (ce qui en est une toute autre). Comme les seigneurs féodaux assiégeant une place au temps jadis se livraient à des "jeux" comparables, l'assiégé faisant sortir les "bouches inutiles" de la place encerclée, l'assiégeant ne leur ouvrant pas le passage pour s'en servir comme instrument de chantage (puisque les laisser passer ou les secourir allègerait la conscience des assiégés): les dites "bouches inutiles", femmes, enfants, handicapés et personnes âgées, crevaient souvent lentement dans le no man's land. Donc un tel problème UE-Turquie deviendrait bien plus une histoire de jeu de nerfs et de volonté politique avec des conséquences directes et dramatiques: qui aurait le plus de contraintes de céder? La réponse est assez claire. 

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il y a 2 minutes, Shorr kan a dit :

Urgent.

Nouvelle atteinte aux droits fondamentaux en Turquie. Les fonctionnaires interdits de vacances. 

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Les congés annuels de tous les fonctionnaires turcs ont été annulés jusqu'à nouvel ordre, selon une décision du Premier ministre Binali Yildirim publiée au Journal officiel lundi, trois jours après un putsch avorté.

 

Mais où s’arrêtera Erdogan !

 

Ohhhhhh !!  Après l'armée, il n'a donc pas peur d'un coup d'état de la fonction publique cette fois-ci ? :tongue:

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