olivier lsb Posté(e) le 15 avril 2022 Share Posté(e) le 15 avril 2022 Il y a 2 heures, dbo a dit : En fait, vu ce que tout le monde a l'air de leur fournir (us, fr, UE), ils doivent avoir la meilleure capacité d'observation de toute la planète... (bon uniquement de leur territoire, mais quand même)... Oui.. Mais il reste la règle du tiers service: être très bien renseigné par tout le monde ne t'autorise pas forcément à divulguer ce renseignement. Pour cela, il faut avoir l'accord du pays d'origine. Comme personne en occident n'a envie d'autoriser les Ukr à diffuser les photos satellites ayant contribué au ciblage du Moskva, pour ne pas prêter le flan à une surenchère Russe, eh bien les Ukrainiens ne divulguent rien sous peine de se voir couper l'accès au rens. Il y a 3 heures, Métal_Hurlant a dit : Dans le scénario ukr il y a un TB2 qui fait diversion, lui doit bien avoir des capteurs, des caméras IF pour prendre des images ? Un TB2, c'est une pétoire avec webcam, un désignateur et quelques missiles léger. Rien à voir avec un RQ sentinelle ou un global hawk. 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Skw Posté(e) le 15 avril 2022 Share Posté(e) le 15 avril 2022 (modifié) il y a 10 minutes, olivier lsb a dit : Oui.. Mais il reste la règle du tiers service: être très bien renseigné par tout le monde ne t'autorise pas forcément à divulguer ce renseignement. Pour cela, il faut avoir l'accord du pays d'origine. Comme personne en occident n'a envie d'autoriser les Ukr à diffuser les photos satellites ayant contribué au ciblage du Moskva, pour ne pas prêter le flan à une surenchère Russe, eh bien les Ukrainiens ne divulguent rien sous peine de se voir couper l'accès au rens. Pour la détection, l'identification et le ciblage, il n'y a pas forcément eu besoin d'images satellite. L'Île des Serpents, à côté de laquelle était apparemment localisé le Moskva, est à 35 km de la côte ukrainienne. Modifié le 15 avril 2022 par Skw Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
olivier lsb Posté(e) le 15 avril 2022 Share Posté(e) le 15 avril 2022 https://edition.cnn.com/2022/04/15/politics/tapper-zelensky-interview-cnntv/index.html Zelensky: entre 2500 et 3000 tués "troupes Ukrainiennes", 10 000 blessés. il y a 3 minutes, Skw a dit : Pour la détection, l'identification et le ciblage, il n'y a pas forcément eu besoin d'images satellite. L'Île des Serpents est à 35 km de la côte ukrainienne. Elle était sous contrôle Russe précisément pour cette raison de "vigie" de la mer noire. Après l'épisode du "Navire Russe allez vous faire foutre" Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. olivier lsb Posté(e) le 15 avril 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 15 avril 2022 Je crois qu'on a trouvé le pendant de l'image de notre légionnaire masque tête de mort pendant serval 2 1 5 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Rivelo Posté(e) le 15 avril 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 15 avril 2022 18 minutes ago, Skw said: Pour la détection, l'identification et le ciblage, il n'y a pas forcément eu besoin d'images satellite. L'Île des Serpents, à côté de laquelle était apparemment localisé le Moskva, est à 35 km de la côte ukrainienne. Il n'y a pas besoin de satellites, il y a des patmars US qui se relaient dans la zone. Si ils font bien leur boulot, ils ont en permanence un sitrep à jour de ce qui navigue dans le coin. Un croiseur comme la Moskva ne peut pas quitter son port d'attache sans être pisté par les opérateurs radar à longue distance. Ce qui permet de savoir où il est et aussi ce qu'il fait (un navire qui doit défendre une zone aura tendance à faire des hippodromes par ex.). C'est très certainement comme ça qu'ils savent que il y a eu deux missiles, tirés à 18h46 etc... Accessoirement, c'est aussi pour cela que les russes ont confirmé rapidement que le navire avait coulé: pas moyen de le cacher, il valait mieux garder le contrôle de la communication. 5 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Métal_Hurlant Posté(e) le 15 avril 2022 Share Posté(e) le 15 avril 2022 "...Ce soir, les navires de guerre de la marine russe ont quitté Sébastopol. Trop tôt pour dire destination mais direction l'Ukraine. Il y avait plus de navires de débarquement près de la côte de Crimée..." 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
collectionneur Posté(e) le 15 avril 2022 Share Posté(e) le 15 avril 2022 Washington renonce semble t'il a livré les hélicoptères Mi-17 qui étaient dans la liste de courses des matériels que doit recevoir l'Ukraine publié avant hier : https://www.19fortyfive.com/2022/04/why-biden-backed-out-of-mi-17-helicopter-deal-in-new-ukraine-aid-package/ Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Patrick Posté(e) le 16 avril 2022 Share Posté(e) le 16 avril 2022 Il y a 4 heures, Banzinou a dit : L'image en gros plan Une pensée pour @xav au passage qui doit avoir lui aussi pas mal de boulot d'OSINT à faire. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Métal_Hurlant Posté(e) le 16 avril 2022 Share Posté(e) le 16 avril 2022 Selon une source, 2 ogives nucléaires de 350 Kt (pour les missiles P-1000) seraient à bord du Moskva qui a coulé (par une cinquantaine de m de fond seulement, me semble t-il avoir lu par ailleurs) 1 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Métal_Hurlant Posté(e) le 16 avril 2022 Share Posté(e) le 16 avril 2022 Il y a 2 heures, olivier lsb a dit : Un TB2, c'est une pétoire avec webcam, un désignateur et quelques missiles léger. Rien à voir avec un RQ sentinelle ou un global hawk. Pas mal pour une "pétoire" : https://www.oryxspioenkop.com/2022/04/neptunes-wrath-flagship-moskvas-demise.html extrait : Tout cela ne veut pas dire que l’histoire de TB2 est entièrement fausse. En effet, juste un jour avant le naufrage de la Moskva, le ministère russe de la Défense a publié une vidéo qui, selon lui, montrait un Bayraktar TB2 engagé par la frégate russe Admiral Essen au-dessus de la mer Noire. [6] Dans un autre incident jusqu’ici non signalé, la marine ukrainienne a utilisé l’un de ses TB2 contre un navire de la marine russe avec les munitions MAM-L impactant le navire causant très peu de dommages (en raison du faible poids de leur ogive). Un cas d’utilisation plus judicieux pour ces drones consiste à localiser les navires ennemis dans la mer Noire et à relayer leur emplacement vers des ressources terrestres telles que les systèmes de missiles de défense côtière (CDS). Leur tourelle WESCAM MX-15D FLIR peut repérer une cible de la taille de la Moskva à au moins 100 km par beau temps. Les conditions météorologiques au moment de l’attaque auraient pu réduire cette portée, forçant le TB2 à voler dans la portée des systèmes SAM S-300F de la Moskva. Bien que beaucoup supposent que l’entrée dans l’enveloppe d’engagement d’un système SAM signifie une destruction certaine, en particulier pour un actif comme le TB2, ce n’est certainement pas le cas. Pour la marine ukrainienne en particulier, ses TB2 ont mené bon nombre de leurs missions bien à portée des S-400 russes stationnés en Crimée, le système redouté ne parvenant apparemment pas à sécuriser les tueries. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
christophe 38 Posté(e) le 16 avril 2022 Share Posté(e) le 16 avril 2022 Il y a 6 heures, Shephard a dit : « Une responsable militaire ukrainienne a en outre assuré vendredi que, contrairement à ce qu'affirme la Russie, l'équipage de ce navire lance-missile de 186 mètres - environ 500 hommes selon les sources disponibles - n'avait pas pu être sauvé. "Nous avons observé les bateaux qui essayaient de lui venir en aide, mais même les forces de la nature ont été du côté de l'Ukraine", car "une tempête a empêché de sauver le navire et d'évacuer l'équipage", a déclaré Natalia Goumeniouk, la porte-parole du commandement militaire du sud de l'Ukraine. Elle a toutefois refusé d'en dire plus sur le sort de l'équipage, faute de "données fiables". La Russie, qui n'a pas officiellement reconnu que le fleuron de sa flotte de la mer Noire avait été coulé par des missiles ukrainiens, a dit que l'équipage avait été évacué.« https://www.lorientlejour.com/article/1296952/le-moskva-vaisseau-amiral-russe-en-mer-noire-a-coule.html Les Russes aiment bien fabriquer des martyrs, des victimes ; ça soude la population et donne envie de se venger... (et accessoirement, le souvenir des martyrs est plus fort que la tentative de Retex pour eviter de renouveler l'erreur) Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Connorfra Posté(e) le 16 avril 2022 Share Posté(e) le 16 avril 2022 Il y a 7 heures, Métal_Hurlant a dit : "...Ce soir, les navires de guerre de la marine russe ont quitté Sébastopol. Trop tôt pour dire destination mais direction l'Ukraine. Il y avait plus de navires de débarquement près de la côte de Crimée..." Je pense que Odessa est en état d'alerte ça va ce jouer sur les plages la bas... Peut-être une opération de représailles Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Espadon Posté(e) le 16 avril 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 16 avril 2022 il y a 33 minutes, Connorfra a dit : Je pense que Odessa est en état d'alerte ça va ce jouer sur les plages la bas... Peut-être une opération de représailles N'importe quoi, si les russes veulent encore perdre la face, c'est le genre d'opérations qu'il faut mener. Pour débarquer, il faut avant tout assurer le ravitaillement des troupes. Il faut donc qu'il capture le port d'Odessa et qu'ils sécurise tout le cordon littoral et que cela soit fait rapidement. Chose impossible en l'état, ils n'ont pas assez de moyens pour réaliser ça. Par contre, s'ils veulent se suicider, c'est la solution. 4 2 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Heorl Posté(e) le 16 avril 2022 Share Posté(e) le 16 avril 2022 Pour info, l'Ukraine serait en train d'acheter des MQ-9 Reaper aux Etats-Unis. Source : https://www.forbes.com/sites/michaelpeck/2022/04/13/ukraine-may-get-us-mq-9-reaper-strike-drones/ il y a 3 minutes, Espadon a dit : N'importe quoi, si les russes veulent encore perdre la face, c'est le genre d'opérations qu'il faut mener. Pour débarquer, il faut avant tout assurer le ravitaillement des troupes. Il faut donc qu'il capture le port d'Odessa et qu'ils sécurise tout le cordon littoral et que cela soit fait rapidement. Chose impossible en l'état, ils n'ont pas assez de moyens pour réaliser ça. Par contre, s'ils veulent se suicider, c'est la solution. Exact. Pas assez d'infanterie, pas assez de véhicules disponibles, un ennemi trop bien préparé et n'attendant que ça, un stock de missiles qui est trop entamé voire épuisé pour pouvoir soutenir un débarquement, absence de suprématie aérienne...ce serait un massacre. Mais bon, la région connaît ce genre de bêtises depuis la croisade de Nicopole ou la charge de la brigade légère. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
jagouille Posté(e) le 16 avril 2022 Share Posté(e) le 16 avril 2022 (modifié) il y a une heure, Connorfra a dit : Je pense que Odessa est en état d'alerte ça va ce jouer sur les plages la bas... Peut-être une opération de représailles Les Russes et leurs commandements ne sont peut-être pas les couteaux les plus affuté du tiroir, mais de la à aller tenter un débarquement de vive force sans avoir la surprise tactique, il ne faut pas les prendre pour des idiots. De plus ils doivent parfaitement être au courant de l'apport des US en terme de surveillance de l'espace aérien et maritime donc le débarquement sur Odessa... J'y crois pas. Par contre des wagonnés de missile, tiré à distance de sécurité sur la ville en représailles, c'est tout à fait possible. Modifié le 16 avril 2022 par jagouille Correction nom de ville 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
John92 Posté(e) le 16 avril 2022 Share Posté(e) le 16 avril 2022 il y a 2 minutes, jagouille a dit : Les Russes et leurs commandements ne sont peut-être pas les couteaux les plus affuté du tiroir, mais de la à aller tenter un débarquement de vive force sans avoir la surprise tactique, il ne faut pas les prendre pour des idiots. De plus ils doivent parfaitement être au courant de l'apport des US en terme de surveillance de l'espace aérien et maritime donc le débarquement sur Sébastopol... J'y crois pas. Par contre des wagonnés de missile, tiré à distance de sécurité sur la ville en représailles, c'est tout à fait possible. Ils y sont déjà 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gustave Posté(e) le 16 avril 2022 Share Posté(e) le 16 avril 2022 Il y a 11 heures, Métal_Hurlant a dit : Un navire correspondant à la taille et à la situation de Moskva est vu à 45°10'43.39"N, 30°55'30.54"E. Cette position est à l’est de Snake Island, à 80 milles marins d’Odessa et à 50 milles marins de la côte ukrainienne. Le satellite est passé à 18h52 heure locale. Sur la base de l’analyse de plusieurs personnes, nous sommes convaincus que cela montre les dernières heures de Moskva..." Si le navire a été touché au-delà de l’horizon alors l’implication d’un tiers devient probable, et le lien avec un P8 proche vient à l’idée… Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Connorfra Posté(e) le 16 avril 2022 Share Posté(e) le 16 avril 2022 il y a 44 minutes, Espadon a dit : N'importe quoi, si les russes veulent encore perdre la face, c'est le genre d'opérations qu'il faut mener. Pour débarquer, il faut avant tout assurer le ravitaillement des troupes. Il faut donc qu'il capture le port d'Odessa et qu'ils sécurise tout le cordon littoral et que cela soit fait rapidement. Chose impossible en l'état, ils n'ont pas assez de moyens pour réaliser ça. Par contre, s'ils veulent se suicider, c'est la solution. Avant de dire n'importe quoi... une armée revancharde qui ce lance dans une opération dangereuse et suicidaire ça s'est déjà vu. Wait and see comme disent les ricains. De plus ce n'est pas une affirmation de ma part mais une théorie. C'est discutable et argumentable Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
jagouille Posté(e) le 16 avril 2022 Share Posté(e) le 16 avril 2022 il y a 10 minutes, Connorfra a dit : une armée revancharde qui ce lance dans une opération dangereuse et suicidaire ça s'est déjà vu. Certes tu as raison ça c'est déjà vu mais il me semble que l'état d'esprit actuel du pouvoir et de l'EM Russe c'est plutôt de travailler solidement à la stratégie pour capturer le Dombass et pas d'aller prendre potentiellement des coups dans une aventureuse tentative de débarquement alors que l'adversaire sera extrêmement bien informé par les US... Les rush suicide ont plutôt lieu quand on ne voit pas d'autre solution pour essayer d'emmener la décision. Je ne pense vraiment pas que les Russes soit en manque de solutions tactiques pour porter des coups. 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Heorl Posté(e) le 16 avril 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 16 avril 2022 Au même moment, à la frontière finlandaise, les forces spéciales du pays ont fortement réagi aux rumeurs de déploiement de blindés russes près de leur territoire : 1 21 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Banzinou Posté(e) le 16 avril 2022 Share Posté(e) le 16 avril 2022 (modifié) On apprend que les Mi-8 de la garde nationale russe opèrent en Ukraine Modifié le 16 avril 2022 par Banzinou Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. olivier lsb Posté(e) le 16 avril 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 16 avril 2022 (modifié) Sitac du jour Hypothèses militaires pour la suite des opérations, M. Goya et Vincent Tourret, chercheur à la FRS: https://www.lemonde.fr/international/article/2022/04/16/guerre-en-ukraine-les-scenarios-militaires-possibles-dans-le-donbass_6122441_3210.html En résumé, trois scenario envisagés: - l'improbable mais l'idéal pour les Russes - le risqué - le réaliste Quelques infos intéressantes: - Goya estime que Russes et Ukrainiens ont actuellement déployés environ 50 000 hommes sur la totalité du front (j'imagine sans compter l'arrière proche). C'est cohérent avec les estimations qui donnent aux Russes encore 80-90 BTG opérationnels. Le ratio de 1 attaquant pour 1 défenseur parait très risqué pour les Russes, il va falloir créer un surnombre localement sans se mettre à poil ailleurs - Goya: "environ 1 semaine nécessaire pour recompléter une tranche de 10% de perte par BTG" - Consensus sur le fait que l'orbat Russe représentait environ 80% du total des forces engageables au début de la guerre. J'en déduis arithmétiquement parlant que chaque perte sur le front peut faire au mieux l'objet de 20% de recomplètement. - Goya: les 2/3 de l'armée Ukr positionné dans le Donbass, avec principalement des troupes d'élite. Citation L’Ukraine vit désormais dans l’attente de l’offensive russe sur l’est du pays. Un mois et demi après le début de la guerre, Moscou a été forcé de revoir sa stratégie initiale et de se concentrer sur un objectif plus restreint : la prise de contrôle totale du Donbass, que les troupes ukrainiennes et leurs ennemis séparatistes prorusses se partagent depuis 2014. Alors que certains annoncent la chute prochaine de la ville de Marioupol, position stratégique dans le sud du Donbass, Kiev a plusieurs fois appelé la population des deux régions de Donetsk et Louhansk à fuir au plus vite et se prépare depuis plusieurs jours à une attaque imminente. Quelles formes pourrait prendre cette offensive ? Quelles sont les options militaires de la Russie ? Quelle résistance les Ukrainiens sont-ils capables d’opposer ? Le point en cartes avec Vincent Tourret, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique, et l’historien militaire Michel Goya. Il n’est pas impossible que l’ambition initiale de Moscou, s’emparer de l’Ukraine et la contrôler dans son intégralité, reste la même. Mais deux impératifs infléchissent aujourd’hui la stratégie de la Russie : les échéances politiques du Kremlin, et les capacités opérationnelles de son armée. Les forces russes sont usées par quarante jours de combats. Certaines unités, comme à Kherson ou près de Kharkiv, ne peuvent pas quitter leur position, où elles tiennent le front face aux Ukrainiens, qui ne baissent pas les armes. Beaucoup ont subi des pertes humaines et matérielles. « Ils ont dilapidé leur potentiel de combat en s’attaquant à trop d’objectifs avec trop peu de moyens pendant un mois et demi, résume Vincent Tourret, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique. Ils n’ont pas de réserve, car ils avaient engagé plus de 80 % de leurs forces, dont leurs meilleures unités, et une partie n’est plus opérationnelle, en l’état. » Même si les unités ne sont pas entièrement détruites, les pertes de soldats ou la dégradation d’une partie du matériel annihilent temporairement leurs capacités opérationnelles et obligent à reconstituer ces unités avant de les engager de nouveau. Pour ce faire, il faut du temps – au minimum une semaine à chaque fois qu’une unité subit 10 % de pertes, explique Michel Goya, historien et ancien militaire. Or, les Russes manquent précisément de temps. Plusieurs analystes considèrent que le président Vladimir Poutine, embourbé face à la résistance acharnée des Ukrainiens, veut obtenir des gains avant le défilé militaire du 9 mai marquant la victoire soviétique sur les nazis, en 1945. Si la date n’est pas nécessairement intangible, « il y a un sentiment d’urgence, car le Kremlin veut, pour des raisons politiques, une victoire à présenter rapidement à sa population, notamment pour justifier les pertes », insiste Vincent Tourret. Au regard de leurs positions déjà acquises et de l’état de leurs forces, la prise du Donbass semble donc être l’objectif le plus réalisable, car il « existe une possibilité d’encerclement », explique Michel Goya. L’est du Donbass est sous contrôle prorusse. Dans le sud, Moscou contrôle presque toute la zone côtière le long de la mer d’Azov, à l’exception de la ville de Marioupol. Au nord, les mouvements de troupes sur le terrain montrent que l’armée de Vladimir Poutine se concentre entre Kharkiv et Izioum. C’est là que la Russie rassemble depuis plusieurs jours ses forces qui étaient déployées dans le nord de l’Ukraine, à Kiev, Tchernihiv, Soumy et Kharkiv, et les remet en ordre de marche. Selon les experts, le nord de la tenaille sera prêt à passer à l’offensive quand les unités affaiblies qui y ont été rapatriées seront reconstituées. Dans le sud, la chute de Marioupol pourrait lever le dernier verrou. Marioupol, victoire indispensable et objectif minimal ? Assiégé depuis plus de quarante jours, le port stratégique de Marioupol, ravagé et isolé dans une zone sous contrôle des Russes, pourrait tomber dans les prochains jours. Sa chute est-elle un préalable à une offensive plus large dans le Donbass ? « Pas nécessairement », explique Michel Goya, selon qui la Russie peut attaquer le reste de la région sans les forces engagées à Marioupol – de toute façon trop diminuées pour être de nouveau envoyées au combat dans l’immédiat. Vincent Tourret estime cependant que les Russes se mettraient en danger en engageant une offensive depuis le sud du Donbass sans avoir « maîtrisé l’arrière » : « Des combats toujours en cours à Marioupol mobilisent des forces qui ne peuvent pas être redirigées, pourraient déstabiliser le front sud dans le Donbass et fragiliser un éventuel assaut. Ils ne peuvent pas rationnellement lancer une offensive depuis le sud sans que la ville soit tombée. » La prise de Marioupol serait une victoire importante pour les Russes. Elle leur permettrait de consolider leurs gains territoriaux côtiers le long de la mer d’Azov en reliant la région du Donbass à la Crimée, que Moscou a annexée en 2014. Elle leur donnerait également la maîtrise d’un axe logistique majeur, un atout pour approvisionner le front. « Si toutes les autres opérations échouent, le Kremlin pourrait considérer cela comme une victoire minimale qui lui permettrait de revendiquer toute la bande au nord de la Crimée, le sud de la région de Donetsk et la majeure partie de la région de Louhansk », précise M. Goya, tout en ajoutant que la Russie a « très clairement » l’ambition d’aller au-delà. Le scénario idéal russe : l’encerclement par le Dniepr, à l’ouest Les experts s’accordent à penser que les Russes vont procéder par encerclement pour s’emparer, notamment, de la partie de la région de Donetsk, toujours sous contrôle ukrainien. Reste à savoir quel sera le diamètre de la nasse. Si les forces de Moscou étaient encore en possession de leurs capacités maximales, elles auraient pu, selon Michel Goya, lancer une double offensive pour réaliser un « grand encerclement du Donbass » en prenant Kharkiv au nord, Zaporijia au sud, puis longer le Dniepr. « C’est désormais impossible, ils n’en ont plus les moyens », assure-t-il. Même en passant au sud de Kharkiv, que les Russes n’ont pas réussi à prendre, pour rejoindre Dnipro, la manœuvre semble irréaliste. « La Russie va devoir attaquer avec une force dégradée, sera obligée d’utiliser des unités qu’elle ne pourra pas reconstituer, et plus le cordon d’encerclement est large, plus il est dangereux, car il est vulnérable sur les deux côtés », abonde Vincent Tourret. Sans compter que le terrain est difficile. La région est très urbanisée, la raspoutitsa (« le temps des mauvaises routes ») empêche l’avancée des Russes en dehors des routes – où ils sont des cibles vulnérables –, et la zone est traversée par de nombreux cours d’eau, gonflés par le dégel, qu’il leur faudra franchir sous les feux ukrainiens. A cela s’ajoute que, contrairement à Marioupol ou à Kherson, les villes du Donbass se préparent depuis plusieurs semaines : les soldats et les volontaires ont fait des stocks de vivres et de munitions, les civils ont été évacués, des tranchées ont été creusées… L’hypothèse risquée de l’encerclement de Sloviansk et Kramatorsk La Russie se prépare donc certainement à une offensive plus restreinte. Selon Michel Goya, elle pourrait lancer un double assaut depuis la ville de Donetsk, dans le sud du Donbass, déjà aux mains des prorusses, et depuis Izioum, dans le nord. « C’est là qu’est désormais le centre de gravité des forces russes, l’effort principal se portera dans cette région », prédit le spécialiste, qui observe les mouvements de troupes sur le terrain. L’unité de base de l’armée russe est ce que l’on appelle un « groupement tactiques interarmes » (GTIA, ou BTG en anglais), des bataillons qui regroupent des chars, de l’infanterie et de l’artillerie. Chacun compte un peu moins d’un millier d’hommes, et on estime que la Russie en a engagé entre 120 et 140 à la fin de février en Ukraine, selon l’ancien militaire. Dans la région d’Izioum, « il y en a une quinzaine pour l’instant », estime-t-il. S’il est difficile de quantifier le nombre de soldats déployés sur la totalité du front, Michel Goya donne un ordre de grandeur de 50 000 hommes qui se font face de part et d’autre. D’Izioum, les Russes pourraient se diriger directement sur Sloviansk et Kramatorsk, deux grandes villes de la région de Donetsk, comptant respectivement 111 000 et 157 000 habitants, ou bien passer plus à l’ouest, par les villes de Barvinkove et Pokrovsk, pour rejoindre le front sud et encercler le centre du Donbass. Au regard des mouvements actuels, il est, pour le moment, difficile de savoir si les Russes vont prendre l’une ou l’autre des directions, ou bien les deux à la fois, et d’où partira l’offensive du Sud. « La région de Sloviansk et Kramatorsk est une grosse conurbation, c’est impossible de s’en emparer rapidement, explique Michel Goya. Les Russes ont beaucoup de mal avec les combats urbains : ils avancent bloc par bloc, en pilonnant les zones sous les tirs d’artillerie. Assiéger ces villes, c’est créer un nouveau Marioupol. S’ils veulent pouvoir revendiquer une victoire rapidement, ils essayeront peut-être plutôt de les contourner pour joindre le front nord et le front sud en créant une “poche” au centre du Donbass. » La stratégie plus prudente : procéder par encerclements resserrés et progressifs Mais Sloviansk et Kramatorsk ne sont pas Marioupol, isolée dans une zone sous contrôle russe et plus aisée à encercler car bordée par la mer. En enserrant ces villes de l’Est, les Russes se heurteraient à la réponse des forces ukrainiennes, qui pourraient attaquer par l’ouest, et de celles qui défendraient la zone de l’intérieur et dont Michel Goya estime « la capacité de résistance équivalente à celle de Marioupol ». Pour Vincent Tourret, le plus rationnel serait donc de procéder par des encerclements moins larges. Il est ainsi possible que les forces de Moscou prennent d’abord la ville de Sievierodonetsk, à l’est, qu’elles engloberaient en partant d’Izioum, au nord, et de Popasna, plus au sud, attaquée sans relâche depuis plusieurs jours. Elles élargiraient ensuite leur attaque à l’ouest pour « envelopper » Sloviansk et Kramatorsk. « S’ils arrivent à faire un premier encerclement, cela aura des répercussions sur tout le dispositif ukrainien dans le Donbass. Plus ce dispositif est scindé, plus il sera désorganisé et moins la défense sera efficace », poursuit le chercheur. La « grande inconnue » : l’état des forces ukrainiennes De l’avis des deux experts, la victoire est loin d’être acquise pour Moscou. « La grande inconnue, c’est l’état des forces ukrainiennes », qui ne communiquent pas sur leurs pertes, nuance Michel Goya. Selon lui, environ les deux tiers de l’armée ukrainienne se trouvent sur le front est, et il s’agit d’« unités d’élite ». Elles sont en position défensive, avec une capacité limitée à mener des contre-offensives. Ces brigades sont certainement, comme les Russes, diminuées et manquent, elles aussi, de temps pour récupérer. Les deux experts précisent néanmoins que l’Ukraine a encore la capacité de redéployer des forces qui étaient stationnées dans l’ouest et dans le nord du pays, pour renforcer ou relever celles qui sont dans le Donbass. « Ils ne peuvent cependant pas dégarnir complètement leurs frontières nord avec la Russie et la Biélorussie », précise Vincent Tourret. Le renfort en matériel et en soldats parvient aussi toujours à transiter par l’intérieur de l’Ukraine, même si les lignes de ravitaillement sont plus longues. En revanche, ajoute le chercheur, « les forces ukrainiennes n’ont pas de capacité de réserve et ne pourront pas reconstituer leurs pertes, mêmes avec du temps ». Le soutien international en matière d’armement et de renseignement pourrait aussi se révéler crucial. « Les Ukrainiens ont une connaissance du champ de bataille très supérieure à celle de leurs adversaires, dont le renseignement est un défaut structurel, et cela les rend très agiles dans leurs manœuvres pour attaquer sur les arrières et sur les flancs russes », explique M. Tourret. Quelle que soit la forme que prendra l’offensive russe dans le Donbass, « ce sera très violent, mais ils pourraient être rapidement stoppés », juge Michel Goya. Pour l’historien, un cessez-le-feu temporaire pourrait découler d’un assaut défait, jusqu’à une potentielle nouvelle attaque à l’été, quand la Russie aura reconstitué ses forces. « Les Russes attendent un miracle dans le Donbass, mais rien ne montre qu’il aura lieu à court terme. En tout cas, le défi n’est pas impossible pour l’Ukraine », conclut Vincent Tourret. Modifié le 16 avril 2022 par olivier lsb orthographe 1 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Niafron Posté(e) le 16 avril 2022 Share Posté(e) le 16 avril 2022 (modifié) il y a 24 minutes, olivier lsb a dit : Sitac du jour Hypothèses militaires pour la suite des opérations, M. Goya et Vincent Tourret, chercheur à la FRS: https://www.lemonde.fr/international/article/2022/04/16/guerre-en-ukraine-les-scenarios-militaires-possibles-dans-le-donbass_6122441_3210.html Pas forcément d'accord sur l'idée que Poutine cherche à tout prix une victoire rapide. Il la souhaiterait dans l'idéal, certes... Mais je pense que par réflexe d'autopréservation ( il risque tout simplement sa tête s'il n'a pas un bilan présentable à la fin ), il est prêt à renoncer à des impératifs de prestige irréalistes pour sauver l'essentiel. Je pense qu'il a compris que son armée ne valait pas grand chose, ou en tout cas pas ce qu'il en espérait. Sa stratégie me semble plutôt maintenant consister à faire le ménage autour du pouvoir pour liquider toute opposition dans les hautes sphères de la société russe, à imposer une dictature féroce pour museler le reste de la société, à faire ce qu'il peut pour limiter la dégradation de la situation russe à l'international, et globalement à tenir le plus longtemps possible... Avec l'idée que sur la durée, la puissance brute des forces russes en terme de puissance de feu, en dépit de tous leurs défauts, leur permettra d'atteindre des objectifs peut-être limités, mais présentables à son opinion publique et in fine, sauver sa tête. Modifié le 16 avril 2022 par Niafron 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
BPCs Posté(e) le 16 avril 2022 Share Posté(e) le 16 avril 2022 (modifié) Les tranchées et bunker ukrainiens sur le donbass avant l'actuelle guerre... Étonnamment rustique : rondins et terre: parfois du beton. https://www.businessinsider.com/heres-what-the-bunkers-ukrainian-troops-dig-for-protection-look-like-2017-8?r=US&IR=T Modifié le 16 avril 2022 par BPCs 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Banzinou Posté(e) le 16 avril 2022 Share Posté(e) le 16 avril 2022 On sait si le Moskva emportait un Ka-27 ? Faudrait pas qu'Oryx oublie de le compter Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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