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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques


Messages recommandés

Il y a 6 heures, Julien a dit :

C’est vraiment propre ce que dit Macron mais comme l’autre à déjà décidé qu’il allait attaquer cela ne sert malheureusement à rien.

Intéressant ces verbatims, le PR super séducteur et bon débatteur arrive à tenir VVP à distance. Bon après, j'ai aucun doute que l'Elysée a choisi ses morceaux de choix et ça n'enlève rien au fait qu'AMHA, on s'est tiré une balle dans le pied au niveau de nos partenaires UE avec notre position ambiguë et conciliante vis à vis de VVP, ces dernières semaines. 

Deux remarques:

- J'avais déjà lu quelque part que les Russes avaient été ulcérés qu'on ne respecte pas la confidentialité des échanges tenues avec leurs représentants. J'en déduis qu'à ce stade, autoriser ce docu et le fournir en son et image, c'est une information en soit. Je pense que la partie Française estime que les canaux de dialogue qui ont été ouverts dans le contexte d'avant guerre ne sont guère plus utiles ni pertinents. Donc on balance, on cherche à justifier le travail passé (qui n'aura pas servi à grand chose à ce stade) et tant pis si les Russes râlent. J'interprète çà comme un signe que l'optimisme n'est pas de rigueur pour les discussions mais il était temps qu'on en tire vraiment les conséquences à notre niveau. 

- Autre info issue de ces échanges, car ça a longtemps été discuté ici. La position de l'OTAN vis à vis de l'Ukraine. Le PR fait un lourd sous-entendu comme quoi possiblement le projet d'intégration de l'Ukr dans l'OTAN pourrait être discuté en accord avec Biden, voir abandonné ("prendre en comptes tes demandes et aborder très clairement la question de l'OTAN"). Pour rappel, ces propos se tiennent bien avant ceux de Zelensky sur l'abandon de la volonté d'intégrer l'OTAN (9 mars 2022). Cela renforce ma conviction que l'OTAN n'a été agitée que comme un chiffon rouge et qu'au moment ou l'on a présenté aux Russes une sérieuse possibilité d'exclure l'Ukraine des plans Otanniens.... Ils n'ont pas donné suite.

Citation

E.M: Le président Biden a aussi réfléchi sur les manières de désescalader de façon crédible la situation, prendre en compte tes demandes et aborder très clairement la question de l’OTAN et de l’Ukraine. Dis-moi la date qui te convient.

 

Modifié par olivier lsb
précisions & orthographe
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Il y a 1 heure, Kelkin a dit :

Nan parce qu'arriver à justifier une guerre d'invasion et de génocide par une sculpture dans un bac à sable, bravo l'artiste, chapeau, vraiment.

Tu connais les raisonnements par l'absurde ? Je dis qu'il n'est pas bon de politiser les espaces réservés à l'enfance. Surtout avec des images de violence. C'est une forme de maltraitance.

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il y a 3 minutes, Aldo a dit :

"L'abus de Lavrov est dangereux pour la logique"

Je trouve la remarque de Walibi dans le ton de ce que peut nous sortir le Kremlin depuis quelques années, il devrait postuler au Kremlin !   

C'est bon, tu as bien déformé mes propos, ça suffit ?

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Il y a 5 heures, Chaps a dit :

La crise majeure est antérieur de beaucoup à la guerre en Ukraine, c'est le basculement vers les énergies non fossiles. Est-ce possible? A quel coût? Avec quel renoncement?

L'inflation massive c'est aussi avant l'Ukraine.

Rien à voir avec la transition vu qu'elle n'a même pas encore commencée.

L'inflation était surtout dû à une reprise économique très forte post-covid d'où une surchauffe et une pénurie de matières premières sauf que l'on faisait patienter les gens en leur promettant un retour à la normale pour 2022-2023. Et là paf la guerre et les mega sanctions qui viennent relancer la machine. Et derrière il y aura vraiment la transition lancée en urgence et à l'arrache.

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Il y a 12 heures, Chaps a dit :

L'inflation massive c'est aussi avant l'Ukraine.

Euh ... non !

Il y a plusieurs composantes à cette inflation on est d'accord. Mais la composante majeure c'est bien les changements brutaux sur les flux de l'énergie fossile à cause des sanctions. Non seulement le brut n'est plus disponible de la même manière mais en plus les bruts achetés demandent des process de raffinage plus lourd que les bruts russes. Dans tous les cas l'essence, le diesel, le fioul et le carburant aviation sont beaucoup plus cher directement à cause des sanctions. Pour le gaz çà va être pareil puisqu'au lieu de faire venir du gaz brut russe par pipe, il va falloir faire venir du GNL qui de facto est plus cher. Donc de manière très général les coûts de transports et de process très consommateurs en énergie sont tous impactés directement par les sanctions. Le covid n'a rien à voir avec cette composante là de l'inflation qui est la composante majeure.

Concernant les matériaux de construction les cimenteries très consommatrice d'énergie sont également un facteur d'inflation dans ce secteur, mais par contre les agglomérée de bois eux sont bien impacté par le covid puisque fabriqué très souvent en Chine.

Les biens agricoles sont également largement impactés par la guerre à cause des difficultés d'exportation des produits Ukrainiens mais également à cause des sanctions puisque la Russie était exportatrice de denrées agricoles et surtout d'intrant pour les champs. 

Enfin il y a les matières premières comme les métaux venant de Russie qui sont également impactés mais dans une moindre mesure.

Enfin l'inflation reste un faux problème tant qu'il y a de la croissance. ET la croissance elle va disparaitre parce que les taux d'intérêt vont augmenter et limiter les capacités d'investissement de tout le monde. Cette croissance des taux d'intérêt n'était pas anticipé dans de tel proportion il y a encore 6 mois.

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Interview d'un chercheur Ukrainien sur les ressorts psychologiques de Poutine dans le cadre du conflit actuel.

https://www.lemonde.fr/international/article/2022/06/24/peter-pomerantsev-la-russie-se-comporte-comme-un-enfant-fou-avec-ses-jouets-nucleaires_6131927_3210.html

Citation

Guerre en Ukraine : « La Russie se comporte comme un enfant fou avec ses jouets nucléaires »

Le chercheur Peter Pomerantsev estime que la politique étrangère de Vladimir Poutine ne se limite pas à des considérations d’ordre rationnel sur ses intérêts nationaux. Son attitude relève aussi d’un dysfonctionnement psychologique destructeur, menaçant l’Ukraine et l’Europe.

Propos recueillis par Piotr Smolar(Washington, correspondant)

Publié le 24 juin 2022 à 17h30, mis à jour hier à 08h51 

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Décrypter la propagande russe est la spécialité de Peter Pomerantsev. Né à Kiev et devenu citoyen britannique, cet ancien producteur de télévision, chercheur à l’université Johns-Hopkins, est l’auteur de deux livres référence sur le sujet, dont Rien n’est vrai tout est possible. Aventures dans la Russie d’aujourd’hui (Saint-Simon, 2015).

Qu’avez-vous ressenti, vous qui êtes né à Kiev, lors du déclenchement de la guerre en Ukraine ?

De l’impuissance et de la culpabilité, comme beaucoup d’amis ukrainiens qui, depuis, ont rejoint l’armée. Je viens de recevoir une photo de l’un d’eux, journaliste dans un magazine très hipster ; il a pris les armes. Même chose pour un sociologue avec lequel je travaille souvent. Tous deux ont conscience de ne pas être de bons soldats, mais ils veulent se rendre utiles. J’essaie moi aussi de l’être, en poursuivant mes recherches sur les conditions de vie en Russie, en parlant aux médias indépendants et à des donateurs potentiels. Et puis je travaille sur les crimes de guerre commis en Ukraine au sein de « The Reckoning Project Ukraine : Evidence and Testimony from Ukraine », un projet que dirige ma collègue Janine di Giovanni, avec l’ambition d’obtenir justice devant les tribunaux, mais aussi [d’informer] l’opinion publique.

Un mois avant l’invasion, vous écriviez dans une tribune publiée dans le « Time », que la politique étrangère de Moscou ne se réduit pas à des intérêts rationnels et qu’elle relève aussi de « l’intimité des dynamiques familiales ». C’est-à-dire ?

Je faisais référence à la façon dont la Russie parle à l’Ukraine, comme un aîné à un jeune frère. Kiev est déifiée en « mère des villes russes », puis reléguée au rang de prostituée vendue à l’Occident, ou de victime d’un viol « indispensable » [par la Russie]. C’est un langage infusé de références familiales – dans une famille très malheureuse. La plus malheureuse qui soit ! On peut aller plus loin en étudiant la définition donnée de la sphère d’influence russe, qui ne se réfère pas à des intérêts nationaux rationnels, mais exprime l’accumulation de frustrations et d’humiliations. Le territoire que mériterait la Russie change tout le temps : un jour c’est une Ukraine neutre ; le lendemain, c’est la totalité de l’espace russophone. Il s’agit d’un désir fluctuant, qui ne peut s’éteindre. La Russie est comme un enfant qui perçoit mal ses propres limites.

On entend souvent, à Moscou, des références à la violence sexuelle, quand il est question de l’Ukraine…

Ces références sont surtout scatologiques. En 1999, Vladimir Poutine promettait déjà de « buter les terroristes [tchétchènes] jusque dans les chiottes ». L’historien de la culture russe Mikhaïl Bakhtine [1895-1975] a beaucoup écrit sur « le langage du carnaval », qui est le langage des parties intimes et des matières fécales. Il s’agit en partie d’une stratégie populiste classique, visant à indiquer que l’on appartient au peuple. Donald Trump et [le président brésilien] Jair Bolsonaro l’utilisent aussi. La Russie, plus que sur le sexe, fait une fixation particulière sur la défécation. C’est une affaire de contrôle. On le remarque aussi dans l’emploi permanent du verbe срать (« chier »). L’ambassadeur russe en Suède l’a employé en évoquant les sanctions occidentales. Il y a quelque chose de bizarre dans ces récurrences.

La propagande russe actuelle au sujet de l’Ukraine est-elle comparable à celle qui avait accompagné, en 2014, l’annexion de la Crimée ?

En 2014, il s’agissait avant tout d’une offensive informationnelle. Même les soldats russes étaient utilisés pour semer le doute et l’incertitude. Tous les éléments – des bots informatiques sur Internet, jusqu’aux « hommes verts » [soldats sans signes distinctifs] déployés sur le terrain – s’inscrivaient alors dans une campagne de propagande. Pour l’invasion de l’Ukraine, les dirigeants du Kremlin n’ont pensé à rien, persuadés que la victoire serait rapide. A présent, ils prétendent s’en moquer. Il y a une blague qui circule à Moscou : deux soldats russes boivent du champagne au pied de la tour Eiffel, alors que toute l’Europe a été conquise. L’un dit à l’autre : « Il paraît qu’on a perdu la guerre de l’information ! » En réalité, ils ont vraiment tout raté. Les opérations de communication doivent être préparées en amont. Or, à part Poutine, Choïgou [le ministre russe de la défense] et la CIA, personne n’avait l’air d’être au courant ! Même les forces de propagande russes ont été surprises par le déclenchement de la guerre.

Aujourd’hui, elles sont remobilisées. On le voit sur Internet. Elles se débrouillent très bien au Proche-Orient, en Amérique latine et en Afrique. Leur angle d’attaque auprès des opinions publiques, c’est que ce conflit est la faute de l’impérialisme américain, contre lequel la Russie se dresse, et de l’expansion de l’OTAN. Il s’agit d’un fil narratif constant, ancien. En Europe, les trolls russes sont de retour, au-delà des pays où ils ont déjà une forte influence, comme la Hongrie, la Slovaquie et la Bulgarie. Ils poussent la désinformation dans les communautés conspirationnistes, en prétendant qu’il ne s’est rien passé à Boutcha [village ukrainien près de Kiev, lieu d’un massacre perpétré par l’armée russe], qu’il n’y a pas de crimes de guerre.

Cette propagande alimente un point de vue qui est en train de se répandre dans l’opinion publique majoritaire, et qu’on peut résumer ainsi : « Pourquoi devrions-nous payer si cher l’essence à la pompe à cause des Ukrainiens ? On les a assez aidés. » Le raisonnement devrait être tout autre : la Russie est l’agresseur, c’est un partenaire abusif dont il faut se soustraire. Cela coûte cher, mais on s’en libère. Au lieu de cela, on entend : « On n’ira nulle part sans la Russie », soit exactement ce que veut Moscou. Et aussi : « Il faut un accord. » C’est très préoccupant de mettre ainsi en concurrence ses intérêts propres et la générosité car, finalement, les premiers l’emportent toujours. On entend déjà certains politiciens soupeser jusqu’où soutenir l’Ukraine. Ce point de vue serait apparu de toute façon, mais la Russie a contribué à le promouvoir.

On a longtemps fait la distinction entre la population russe, perçue comme victime, et le régime russe, considéré comme toxique et répressif. Comment analyser le soutien de la population à la guerre ?

La part de la population dite active et libérale est faible en Russie. Ceux qui, au contraire, sont dévoués au régime, mus par une forme d’identification de type fasciste à l’Etat et à son dirigeant, doivent représenter environ 30 %. Ensuite, je pense que la part de la population potentiellement déloyale est énorme. Il ne s’agit pas d’une opposition active, mais de gens qui ne croient pas le Kremlin, qui sont inquiets et malheureux. Très déprimés et impuissants. Il faut se méfier des sondages. La question ne devrait pas être « Alors, pour ou contre la guerre ? », mais porter plutôt sur le soutien émotionnel : « Vous êtes pour la guerre, O.-K., mais quel est votre niveau d’enthousiasme, d’anxiété, de dépression ? Quel prix êtes-vous prêt à payer ? »

Cela ne veut pas dire que la population potentiellement déloyale va se révolter, mais il est possible qu’elle cesse de jouer le jeu, comme à la fin de l’URSS. C’est une nuance par rapport à la passivité. Le changement se produira lorsque les Russes arrêteront de faire certaines choses. Ce qui m’intéresse, c’est ce moment où les gens deviennent indifférents au bon fonctionnement de l’Etat. Avec des indices tels que, par exemple : le marché noir augmente-t-il ? La petite délinquance ? Les grèves ? L’absentéisme scolaire ? Les gens payent-ils encore leurs amendes ? La Russie est un empire très fragile. Ce système a l’air agile, car il repose sur des réseaux qui s’adaptent, mais Poutine réclame désormais un autre pays sur un plan structurel. Il veut passer d’une pyramide d’intérêts mutuels basée sur la corruption, de nature flexible, à un « stalinisme 2.0 ». Peut-il régner par la peur ? A-t-il assez de prisons pour cela ?

Avant l’invasion, les Etats-Unis avaient lancé une campagne préventive de révélations et de dénonciation des intentions russes…

Tout le monde parlait de révolution, mais depuis, il ne se passe plus rien. Les Américains ont fait une chose curieuse. Ils ont lancé une campagne de sanctions, sans l’accompagner d’une campagne d’information en Russie. Cela a permis à Poutine d’influer sur la perception de ces sanctions dans son pays, ce qui est surréaliste. La vidéo d’Arnold Schwarzenegger s’adressant aux Russes, en mars, pour leur « dire la vérité sur la guerre en Ukraine » a eu du succès, mais ce genre d’effort devrait être constant ! C’est un manque de professionnalisme, quand tout est affaire de perception.

Quel devrait être l’objectif à atteindre, par rapport à ce conflit ?

Que la Russie cesse d’être une menace pour l’Ukraine et ses autres voisins, en sachant que la Géorgie et la Moldavie sont également en partie annexées. Mais aussi qu’elle cesse de constituer une menace pour l’Europe. Nous avons accepté d’être dominés par la crainte d’un embargo sur le pétrole et le gaz. Du point de vue de Moscou, nous sommes à genoux, en train de lui embrasser les pieds. Impuissants dans cette relation abusive. Prenons la question alimentaire. La Russie se comporte comme un enfant fou, aux jouets nucléaires, qui fait une crise et dit : « Personne ne va manger ! » La question est donc : comment réduire cette menace pour tous.

Sur le terrain, l’Ukraine doit gagner la guerre. Il y aura bien sûr des négociations, mais celles-ci doivent avoir lieu quand Kiev sera en position de force. Beaucoup de gens intelligents à Washington et ailleurs pensent que les traités de paix reposent sur la beauté et l’esthétique, que ces documents doivent rendre tout le monde heureux. C’est faux. Ils résultent d’une situation dans laquelle chacune des parties prend conscience qu’elle est allée aussi loin que possible. Ce ne sont pas de jolis mots écrits par des think tanks, mais un combat. C’est quand on est face à la mort prochaine qu’on passe un accord.

 

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il y a 14 minutes, herciv a dit :

Enfin l'inflation reste un faux problème tant qu'il y a de la croissance. ET la croissance elle va disparaitre parce que les taux d'intérêt vont augmenter et limiter les capacités d'investissement de tout le monde. Cette croissance des taux d'intérêt n'était pas anticipé dans de tel proportion il y a encore 6 mois.

On n'est pas à l'abri d'un retournement déflationniste à l'hiver... L'inflation pourrait n'être qu'un phénomène purement transitoire.

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il y a 1 minute, Boule75 a dit :

On n'est pas à l'abri d'un retournement déflationniste à l'hiver... L'inflation pourrait n'être qu'un phénomène purement transitoire.

Là pour le coup je suis d'accord avec toi sur le côté transitoire mais je ne crois pas en une déflation compte tenu de la rareté des énergie fossile pour cette hivers.

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il y a 28 minutes, herciv a dit :

Euh ... non !

Les sources, bordel.

https://www.insee.fr/fr/statistiques/6325575

L'inflation AVANT la guerre, en variation annuelle était DEJA en février 2022 à 4.2%. Avec la guerre on est passé à 5.2% en Mars.

Donc l'inflation massive (définie comme supérieure à 3%, ce qui ne s'est pas vu depuis près de 35 ans) était là avant la guerre et celle ci n'a rien arrangé. 

il y a 28 minutes, herciv a dit :

Enfin l'inflation reste un faux problème tant qu'il y a de la croissance.

Totalement faux. Ou plus exactement assez lunaire car il faut dire "tant que la croissance de l'économie ET des salaires est supérieuse à l'inflation".

Ce qui n'est pas du tout le cas.

Le seul élément favorable de l'inflation est l'écrasement de la valeur de la dette puisque sa valeur réelle fond avec l'inflation. 

Modifié par cracou
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Je partage ici un excellent reportage sur la Finlande, le concept de Finlandisation et l'état d'esprit des citoyens et de la classe politique au cours du siècle dernier. Très éclairant vis à vis de la guerre en cours. Quelques extraits particulièrement savoureux

" Déterminée à récupérer ses territoires perdus, la Finlande s’allie à l’Allemagne nazie et participe à l’opération Barbarossa, lancée par le IIIe Reich contre l’URSS en juin 1941. Cette « guerre de continuation » va durer trois ans et coûter la vie à 70 000 Finlandais. Cet autre épisode traumatique est transmis aux jeunes d’aujourd’hui, notamment par le récit qu’en a fait l’écrivain Vainö Linna dans son roman, Soldat inconnu, publié en 1954. [...] « Il y a deux faits gênants dans cette guerre, constate Henrik Meinander. Le premier est que la Finlande s’est alliée à l’Allemagne. Le second est que cette alliance était nécessaire pour éviter l’occupation soviétique. » Depuis, précise l’historien, « la Finlande n’a plus jamais vécu dans l’illusion qu’elle était totalement indépendante. Elle sait que sa souveraineté dépend des circonstances géopolitiques »."

"Certes, leur pays est resté indépendant face à un voisin déterminé à élargir sa sphère d’influence, mais à quel prix ? « Ceux qui proposent une “finlandisation” de l’Ukraine semblent oublier que c’est un processus au bout duquel la Russie tentera de dominer entièrement le pays », rappelle Jyri Lavikainen, chercheur à l’Institut des affaires internationales."

Citation

En Finlande, une longue histoire traumatique avec la Russie

Par Anne-Françoise Hivert (Lappeenranta (Finlande), envoyée spéciale)

Réservé à nos abonnés

ENQUÊTE L’invasion de l’Ukraine, en rouvrant les blessures liées à une relation marquée de conflits avec son voisin russe, a poussé Helsinki à demander son entrée dans l’OTAN, mettant un terme à des décennies de neutralité militaire.

En temps normal, Paivi Pietilainen pèse ses mots, en particulier quand il est question du puissant voisin de l’Est. Mais, en ce 8 mars, alors que la Russie a lancé ses troupes en Ukraine depuis déjà près de deux semaines, la responsable des relations internationales de Lappeenranta, ville finlandaise frontalière de 73 000 habitants, laisse éclater sa colère : « Quand je pense à tout le travail accompli durant des décennies, jeté par la fenêtre à cause de cette guerre insensée… » En une phrase, elle a exprimé ce qu’éprouvent la plupart de ses concitoyens : une déception immense, mêlée à un sentiment de trahison.

Assis à ses côtés, dans son bureau de l’hôtel de ville, le maire de Lappeenranta opine. En poste depuis fin 2011, Kimmo Jarva avait pris l’habitude de se rendre une fois par mois en Russie, à Vyborg, à moins de 50 kilomètres de là, et à Saint-Pétersbourg, où est né et a grandi le président Vladimir Poutine. Lappeenranta est située à équidistance de la capitale, Helsinki, et de la grande cité russe. Lors de ses déplacements, l’édile rencontrait ses homologues russes pour discuter de projets transfrontaliers, dont certains financés par l’Union européenne (UE). De politique, en revanche, il ne parlait jamais : à quoi bon, puisque chacun campait sur la ligne officielle de son pays ?

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La coopération régionale avait été maintenue même après l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 et les sanctions adoptées dans la foulée par Bruxelles. Les Finlandais de Carélie du Sud aimaient passer le week-end à Saint-Pétersbourg, tandis que Lappeenranta, avec ses airs de station balnéaire et ses grands centres commerciaux, était une destination prisée des touristes russes. En 2019, ces derniers avaient dépensé en moyenne 1 million d’euros par jour dans la région, selon les chiffres de la chambre de commerce. Ce record aurait sans doute pu être battu l’année suivante, mais le Covid-19 avait entraîné la fermeture quasi totale des frontières.

Opération de déstabilisation

Commerçants et hôteliers finlandais escomptaient un retour à la normale cet été. Leurs espoirs ont été douchés par l’invasion de l’Ukraine, le 24 février. En quelques jours, c’est comme si un rideau de fer avait été dressé entre les deux pays. Nul véhicule ou presque ne traverse plus la frontière. Le train Allegro, qui reliait Helsinki à Saint-Pétersbourg en trois heures trente, avec escale à Lappeenranta, ne circule plus depuis le 27 mars. Les convois de fret ont été suspendus pour une durée « indéterminée ».

Signe de la gravité de la situation, le gouvernement d’Helsinki, dirigé par la sociale-démocrate Sanna Marin, a présenté, le 9 juin, un projet d’amendement visant, entre autres, à ériger des barrières sécurisées sur certains tronçons de sa frontière. Les autorités redoutent une nouvelle vague migratoire orchestrée par Moscou. Au cours de l’hiver 2015-2016, la Russie avait laissé passer des centaines de migrants dans le nord de la Finlande, ce qu’Helsinki avait interprété comme une inquiétante opération de déstabilisation.

Du golfe de Finlande, au sud, jusqu’à la colline de Muotkavaara, à plus de 500 kilomètres à l’intérieur du cercle polaire, la frontière longue de 1 340 kilomètres compte onze postes de contrôle. Cette limite septentrionale de l’UE avec la Russie, depuis l’adhésion d’Helsinki en 1995, devrait devenir – avec la Norvège, la Pologne et les Etats baltes – aussi celle de l’OTAN, si la candidature de la Finlande, déposée le 18 mai, est approuvée par les Etats membres de l’Alliance atlantique, qui l’examineront lors du sommet de Madrid, du 28 au 30 juin.

Au milieu des bois, traversant des lacs et des rivières, la démarcation n’est indiquée que par des poteaux bicolores. Mais, pour les 5,5 millions de Finlandais, son tracé et la présence, de l’autre côté, d’un pays cinquante fois plus étendu et vingt-six fois plus peuplé constituent une réalité intangible. « La géographie est ce qu’elle est, et nous ne pouvons rien y faire », résume placidement Veli-Matti Kesälahti, président de la Fédération sportive des réservistes et résident d’Imatra, une bourgade proche de Lappeenranta. « Nous avons toujours su que nous vivions à côté d’un grand pays, dont les dirigeants peuvent avoir des intérêts divergents des nôtres, poursuit cet officier de réserve, parfaitement russophone. Cela implique des risques, mais nous devons vivre avec, tout en restant vigilants. »

Même pendant la guerre froide et la période dite « de finlandisation », les conscrits s’entraînaient à repousser une offensive qui viendrait de l’est

Dès le plus jeune âge, les Finlandais sont sensibilisés aux caractéristiques singulières de leur pays, territoire stratégique et donc sans cesse convoité qui lui a valu tant de guerres par le passé. Presque tous ont un aïeul qui a combattu les Russes, ou qui a été forcé à l’exode après l’annexion de la Carélie par l’URSS, à la fin de la seconde guerre mondiale.

Le service militaire, obligatoire pour les garçons, est aussi l’occasion de rappeler d’où vient la menace : même pendant la guerre froide et la période dite « de finlandisation » – quand Helsinki s’efforçait de ne pas contrarier Moscou –, les conscrits s’entraînaient à repousser une offensive qui viendrait de l’Est.

Au fil des siècles, les innombrables attaques russes dans la région ont « façonné l’identité et la culture finlandaises, avant même l’indépendance du pays, en 1917 », affirme Rasmus Hindren, responsable des relations internationales au Centre d’excellence pour la lutte contre les menaces hybrides, à Helsinki. Selon cet ancien conseiller aux ministères de la défense et des affaires étrangères, « le concept de résilience est très fort [en Finlande], de même que la conscience des menaces potentielles et de l’importance d’être préparé pour y faire face. Cela demande une mobilisation de toutes les ressources et une forte cohésion de la société ».

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Le cimetière militaire d'Imatra (Finlande), le 6 mai 2022. ADRIEN VAUTIER / LE PICTORIUM POUR « LE MONDE »

Des traces de ce passé tumultueux subsistent sur un promontoire, au-dessus du port de Lappeenranta, face à un dédale d’îles et de canaux menant au lac Saimaa. C’est sur ces hauteurs qu’a été fondée, en 1649, Villmanstrand – le nom suédois de Lappeenranta, qui peut être traduit par « plage de l’homme sauvage ». La Finlande n’est alors qu’une province parmi d’autres du puissant royaume de Suède, qui s’étend jusqu’aux rives du lac Ladoga et inclut la Carélie, l’Ingrie, l’Estonie et la Livonie (qui correspond plus ou moins à la Lettonie actuelle).

La « grande guerre du Nord » (1700-1721) marque le début de l’expansion de la Russie à l’Ouest. La Suède se retrouve amputée d’un tiers de son territoire, dont la majeure partie passe sous le contrôle de Pierre le Grand, désormais à la tête de la plus grande puissance de la mer Baltique. Trois cents ans plus tard, c’est cet épisode qu’évoque Vladimir Poutine pour justifier sa politique impérialiste : Pierre le Grand, déclare-t-il le 9 juin, « ne s’emparait de rien, il reprenait »…

« Blancs » contre « gardes rouges »

La région de la Carélie est annexée par la Russie en 1741. A Lappeenranta, une église orthodoxe aux murs jaune vif et au toit vert, érigée par un régiment russe en 1744, témoigne encore de ce passé sous occupation. Bientôt, toute la région – jusqu’à l’archipel d’Aland, à l’embouchure du golfe de Botnie, face à Stockholm – est sous la coupe d’Alexandre Ier (1777-1825). Le tsar décide cependant d’accorder à la province le statut de « grand-duché autonome de l’Empire russe » et s’engage à y maintenir les lois suédoises. Il accepte même la création d’un conseil gouvernemental, le Sénat.

Ces concessions vont alimenter le nationalisme finlandais naissant. « Nous ne voulons plus être Suédois, nous ne voulons pas être Russes, soyons donc Finlandais », lance le journaliste, écrivain et historien Adolf Ivar Arwidsson (1791-1858).

Au milieu du XVIe siècle, l’évêque réformiste Mikael Agricola avait donné au finnois son premier texte écrit – une traduction du Nouveau Testament. En 1835, l’écrivain Elias Lönnrot publie Kalevala, offrant aux Finlandais une épopée nationale, inspirée de poésies et de mythes populaires de la tradition orale locale – toujours enseignée à l’école aujourd’hui.

« Il y avait une arrière-pensée stratégique chez les intellectuels. Ils avaient compris que, pour empêcher l’intégration de la Finlande au sein de l’Empire russe, il fallait créer un lien fort entre l’élite et le peuple », observe l’historien Henrik Meinander. Pourtant suédophones, ces intellectuels prônent l’enseignement du finnois. Voyant dans ces initiatives un moyen d’affaiblir le lien de cette région avec la Suède, les autorités russes laissent faire : « Elles pensaient que le finnois, composé de divers dialectes, n’avait aucune chance face au russe. Ce fut une erreur ! En l’espace de vingt ou trente ans, il est devenu la langue dominante », raconte l’historien.

A Helsinki, nouvelle capitale du grand-duché de Finlande, occupée par les Russes entre 1713 et 1721, puis à partir de 1742, les élites convainquent le tsar de la nécessité de structures séparées. L’ancienne province suédoise se voit doter d’une monnaie (le mark finlandais), de ses propres trains, d’un système postal et peut lever des droits de douane. Les Russes qui souhaitent s’y installer doivent désormais obtenir une autorisation. Entre 1881 et 1901, le grand-duché dispose même de sa propre armée. Quand le général russe Nikolaï Bobrikov est nommé gouverneur à Helsinki, en 1898, pour tenter une reprise en main, il est trop tard. La russification a échoué. Bobrikov est assassiné dans les couloirs du Sénat, en 1904, par le séparatiste finlandais Eugen Schauman.

En août 1939, le pacte germano-soviétique place secrètement la Finlande dans la sphère d’intérêt russe. Mais l’Armée rouge entre en Finlande en novembre 1939 : c’est la « guerre d’hiver ». Le 13 mars 1940, Helsinki cède à Moscou la Carélie orientale. Pour la récupérer, la Finlande s’allie à l’Allemagne nazie contre l’URSS à l’été 1941. A l’issue de la guerre, elle doit céder à l’URSS d’autres régions de son flanc est.

Dans un souci d’apaisement, Nicolas II permet à la Finlande d’adopter une des réformes législatives les plus progressistes d’Europe. En 1907, ses habitants élisent leur premier Parlement, l’Eduskunta, au suffrage universel. Dix-neuf femmes figurent parmi les députés. Quelques mois à peine après l’abdication du « tsar de toutes les Russies », le Sénat proclame l’indépendance de la Finlande, le 6 décembre 1917. Convaincu que les bolcheviques finiront tôt ou tard par s’imposer dans ces contrées septentrionales, Lénine accepte.

« L’“esprit de la guerre d’hiver”, c’est l’idée que, même en position d’infériorité, nous nous battrons et que chacun fera des sacrifices », explique Antero Holmila, professeur d’histoire

Le tout jeune Etat bascule presque aussitôt dans une guerre civile opposant « blancs » conservateurs et « gardes rouges » communistes pour le contrôle du Sénat. Au terme de quatre mois de combats sanglants (36 600 morts), les blancs, menés par le maréchal Carl Gustaf Mannerheim, l’emportent, en avril 1918. Si la révolution finlandaise a échoué, « c’est parce qu’il y avait une société civile forte et une confiance entre les paysans et la classe moyenne, basée sur l’idée que la Finlande était une nation, assure Henrik Meinander. Fondé en 1899, le Parti social-démocrate, le SDP, a aussi joué un rôle déterminant après 1918, en soutenant le principe d’une république avec le Parti agrarien », devenu ensuite Parti du centre.

La seconde guerre mondiale va achever de cimenter la nation, avec deux épisodes sanglants restés dans l’histoire de la Finlande sous les noms de « guerre d’hiver » et de « guerre de continuation ». La mémoire douloureuse de la première, commencée en 1939, a été brutalement ravivée avec l’invasion de l’Ukraine, tant les analogies sont nombreuses entre ces deux conflits : les pressions qu’avait exercées Staline pour obtenir des territoires ; le refus d’Helsinki ; le bombardement du village russe de Maïnilo (Mainila en finnois), sur la frontière, le 26 novembre 1939, faussement attribué à la Finlande par l’URSS, qui s’en servit pour ouvrir les hostilités.

Comme Vladimir Poutine en entrant en Ukraine, Staline était persuadé de remporter une victoire rapide. L’URSS compte plus de 1 million d’hommes mobilisables, alors que la Finlande ne dispose que de 300 000 soldats mal équipés. Le dirigeant soviétique mise aussi sur le désir de revanche des rouges, mais il se trompe : ceux-ci rejoignent l’armée d’Helsinki. Favorisées par un hiver glacial et leur connaissance du terrain, les troupes finlandaises résistent vaillamment et infligent des pertes colossales à l’ennemi. En quatre mois, 131 000 soldats soviétiques sont tués, contre 24 000 Finlandais.

Cela ne suffira pas. Début 1940, l’Armée rouge reprend le dessus et impose ses conditions. Le traité de paix contraint la Finlande à céder 10 % de son territoire, provoquant l’exode de 400 000 habitants de la Carélie. Cependant, au-delà de la défaite, les Finlandais ont retenu qu’ils ont résisté, seuls face à l’Armée rouge, et empêché l’invasion de leur pays. Depuis, l’« esprit de la guerre d’hiver » est régulièrement convoqué, y compris lors de compétitions sportives. « C’est l’idée que, même en position d’infériorité et alors que l’épreuve s’annonce difficile, nous nous battrons et que chacun fera des sacrifices », explique Antero Holmila, professeur d’histoire à l’université de Jyvaskyla.

Le chapitre suivant est moins glorieux. Déterminée à récupérer ses territoires perdus, la Finlande s’allie à l’Allemagne nazie et participe à l’opération Barbarossa, lancée par le IIIe Reich contre l’URSS en juin 1941. Cette « guerre de continuation » va durer trois ans et coûter la vie à 70 000 Finlandais. Cet autre épisode traumatique est transmis aux jeunes d’aujourd’hui, notamment par le récit qu’en a fait l’écrivain Vainö Linna dans son roman, Soldat inconnu, publié en 1954. Chaque année, le 6 décembre, jour anniversaire de l’indépendance, la télé diffuse l’une des trois adaptations cinématographiques de cette œuvre devenue culte.

« Il y a deux faits gênants dans cette guerre, constate Henrik Meinander. Le premier est que la Finlande s’est alliée à l’Allemagne. Le second est que cette alliance était nécessaire pour éviter l’occupation soviétique. » Depuis, précise l’historien, « la Finlande n’a plus jamais vécu dans l’illusion qu’elle était totalement indépendante. Elle sait que sa souveraineté dépend des circonstances géopolitiques ».

Ce sentiment de vulnérabilité et le souvenir encore vif du passé expliquent pourquoi l’opinion publique a basculé si vite en faveur de l’adhésion à l’OTAN après l’invasion de l’Ukraine. Certes, la Finlande est le seul pays limitrophe de l’URSS à ne pas avoir été occupé après 1945, mais les blessures de l’histoire n’ont pas été refermées. Et les concessions auxquelles Helsinki a dû se plier pour survivre à la guerre froide ont convaincu les Finlandais qu’il fallait, à tout prix, éviter de revivre une situation comparable.

Stratégique et non idéologique, l’alliance avec l’Allemagne avait placé la Finlande du côté des perdants à l’issue de la seconde guerre mondiale. Le traité de Paris de 1947 l’oblige à verser 300 millions de dollars de dommages à l’URSS et à lui céder la Carélie, ainsi que les territoires bordant le lac Ladoga et le couloir de Petsamo – la privant de son accès à l’océan Arctique. Moscou obtient également d’installer une base militaire sur la péninsule de Porkkala, près d’Helsinki (elle sera rétrocédée en 1956).

Un jeu d’équilibriste

« Pour décrire la période qui suit, les historiens parlent des “années du danger” », note Sinikukka Saari, chercheuse à l’Institut finlandais des affaires internationales. Une commission d’inspection soviétique, chargée de s’assurer du bon respect du traité de Paris, débarque à Helsinki. En avril 1948, les deux pays signent un accord d’amitié, de coopération et d’assistance mutuelle. Pour prévenir toute attaque contre l’URSS via son territoire, la Finlande s’engage à « rester en dehors de tout conflit d’intérêts des grandes puissances ».

Pourtant, les relations entre les deux pays sont glaciales : « Il y avait une méfiance totale et réciproque après la guerre », précise Sinikukka Saari. Pour Helsinki, gérer ses relations avec Moscou relève d’un jeu d’équilibriste : « D’un côté, l’objectif était de conserver la souveraineté du pays ; de l’autre, il fallait démontrer à l’URSS que la Finlande ne représenterait pas une menace politique ou sécuritaire. » De cet exercice est né un concept : la « finlandisation ». Soit les limitations imposées à la souveraineté d’un pays par un puissant voisin.

La stratégie consiste alors à « anticiper les réactions de l’URSS et prévenir certains des aspects les plus problématiques de ses requêtes », décrit Rasmus Hindren. Mais ce qui est au départ une forme de pragmatisme politique se transforme : « Certains ont fait preuve d’un zèle inattendu. Le développement du commerce entre les deux pays a ouvert de nouvelles perspectives et encouragé les cercles d’affaires à adopter une attitude positive à l’égard de l’URSS. La classe politique s’est engagée dans la brèche par opportunisme. Désormais, de bonnes relations avec Moscou pouvaient faire avancer une carrière. » Etre taxé d’antisoviétisme avait l’effet inverse. Pendant près de trois décennies, le Parti de la coalition nationale, qui prône la liberté individuelle et le libéralisme économique face au communisme, est ainsi systématiquement exclu du gouvernement.

Plus que quiconque, le président Urho Kekkonen, élu en 1956, incarne cette époque. Proche de Moscou, soupçonné d’entretenir des liens avec le KGB, il restera vingt-six ans au pouvoir grâce au soutien des Soviétiques. En pleine crise de Berlin, désormais scindée en deux par un mur qui mettra près de trente ans à s’effondrer, Nikita Khrouchtchev n’hésite pas, en 1962, à menacer d’activer l’accord de défense avec la Finlande pour le faire réélire.

De fait, il aura fallu la dislocation de l’URSS pour que la Finlande puisse pleinement s’émanciper

Paradoxalement, ces années sont aussi marquées par l’essor économique de la Finlande. Le pays se lance dans une industrialisation à marche forcée pour rembourser sa dette de guerre à l’URSS. Ce sera fait en 1952. Sur la scène internationale, la Finlande revendique sa neutralité et obtient son plus beau succès diplomatique, le 1er août 1975, avec les accords d’Helsinki, qui consacrent l’inviolabilité des frontières européennes et rejettent tout recours à la force et à l’ingérence dans les affaires intérieures des Etats.

Aujourd’hui, les Finlandais évoquent cette époque avec amertume. Certes, leur pays est resté indépendant face à un voisin déterminé à élargir sa sphère d’influence, mais à quel prix ? « Ceux qui proposent une “finlandisation” de l’Ukraine semblent oublier que c’est un processus au bout duquel la Russie tentera de dominer entièrement le pays », rappelle Jyri Lavikainen, chercheur à l’Institut des affaires internationales.

De fait, il aura fallu la dislocation du bloc soviétique pour que la Finlande puisse pleinement s’émanciper. Dès le 1er juillet 1991, Helsinki dépose sa demande d’adhésion à l’UE, effective le 1er janvier 1995. Fini la neutralité, « ce jour-là, nous avons clairement choisi notre camp », affirme l’ex-premier ministre Alexander Stubb.

Pas question cependant de baisser la garde. Alors qu’à la fin de la guerre froide la majorité des Etats européens ont réduit leur budget consacré à la défense, la Finlande acquiert, en 1995, une soixantaine de chasseurs Hornet américains – qu’elle a remplacés, fin 2021, en investissant 8,4 milliards d’euros dans l’achat de 64 chasseurs furtifs F-35 américains. Elle a aussi maintenu la conscription, la « défense totale » – qui mobilise la société dans son ensemble – et augmenté les fonds consacrés à la recherche sur la Russie. « Il nous fallait comprendre ce qui se passait chez notre voisin », confie Jyri Lavikainen.

Ces dernières années, si la Russie aimait présenter la Finlande comme « un bon voisin », cela n’a pas empêché Moscou de multiplier les provocations, en brouillant les signaux GPS ou en violant son espace aérien.

« Parce qu’elle est une grande puissance à côté d’un petit Etat, la Russie estime qu’il revient à la Finlande de maintenir de bonnes relations bilatérales », déplore Jyri Lavikainen. Le chercheur regrette que son pays se soit parfois montré trop accommodant, en autorisant, par exemple, la participation du géant russe Rosatom à la construction d’un réacteur nucléaire sur la péninsule de Hanhikivi, dans l’ouest du pays – un contrat annulé en mai, en raison des « risques » liés à l’invasion russe de l’Ukraine, a annoncé le consortium pilotant le projet.

« Nous ne sommes plus seuls »

Pour les Finlandais, la rupture n’a pas attendu le 24 février. Les exigences russes au sujet de l’OTAN – s’opposant entre autres à tout nouvel élargissement –, présentées sous forme d’ultimatum, le 17 décembre 2021, ont sonné l’alarme. « Nous pensions que la Russie avait compris que nous étions un Etat souverain et que nous ne tolérerions plus qu’elle nous impose notre politique de sécurité », indique Sinikukka Saari. Jusqu’alors convaincue que le non-alignement militaire était la meilleure façon de garantir la sécurité du pays, l’opinion publique bascule massivement en faveur de l’adhésion à l’Alliance atlantique.

« Vous avez causé cela. Regardez-vous dans un miroir ! », a lancé le président Sauli Niinistö aux dirigeants russes, quelques jours avant qu’Helsinki ne présente officiellement sa candidature à l’OTAN, le 18 mai. Ces mots, d’une dureté rare dans la bouche d’un responsable finlandais, ne sont pas passés inaperçus auprès de la population, prête à affronter un regain de tensions dans ses rapports avec son voisin.

« Cette fois, cependant, nous ne sommes plus seuls », réagit la ministre des affaires européennes, Tytti Tuppurainen, pour qui la Finlande, régulièrement qualifiée de « pays le plus heureux du monde », a de quoi être fière, cent cinq ans après son indépendance : « Nous avons construit un Etat-providence moderne, avec un haut niveau d’égalité. La Russie, à côté, est une puissance déclinante, de plus en plus isolée. »

A Lappeenranta, comme toujours, les habitants conservent leur calme. Ils se préparent au pire tout en rêvant aux jours meilleurs, quand ils pourront de nouveau se promener à Saint-Pétersbourg, ou dans les villages de leurs ancêtres dans la République russe de Carélie.

 

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il y a 48 minutes, cracou a dit :

Les sources, bordel.

https://www.insee.fr/fr/statistiques/6325575

L'inflation AVANT la guerre, en variation annuelle était DEJA en février 2022 à 4.2%. Avec la guerre on est passé à 5.2% en Mars.

C"est bien de prendre des sources mais il faut aussi les lire :

 

Fiche - Prix à la consommation

https://www.insee.fr/fr/statistiques/6010094?sommaire=6005764&q=inflation+janvier

En 2021, l’inflation a fortement augmenté : nulle en décembre 2020 (0,0 % sur un an), elle s’élève désormais à + 2,8 % en novembre, selon l’estimation provisoire. Cette hausse a été principalement tirée par les prix de l’énergie : ces derniers, après être descendus à des niveaux particulièrement bas en 2020, se sont en effet vivement redressés depuis, dans le contexte de la reprise économique mondiale.

D’ici les six prochains mois, l’inflation se maintiendrait au-dessus de 2,6 % sur un an (sauf en janvier, conséquence mécanique du décalage des soldes d’hiver en 2021) sous l’hypothèse conventionnelle d’un prix du pétrole fixé à 75 $ par baril de Brent et d’une stabilité des autres cours de matières premières. Il est supposé par ailleurs que la structure de consommation qui servira de pondération à l’indice des prix à la consommation (IPC) de 2022 sera la même que celle de l’IPC de 2021, à savoir la structure de consommation de 2020.

La contribution des prix de l’énergie à l’inflation totale demeurerait importante mais irait en diminuant sous l’hypothèse conventionnelle retenue, par effet mécanique de leur hausse un an plus tôt (« effet de base »). De plus, à l’horizon de la prévision, le tarif réglementé du gaz resterait stable du fait du bouclier tarifaire instauré en octobre. Au total, l’évolution des prix de l’énergie passerait de 21,6 % sur un an en novembre 2021 à 11,8 % en juin 2022. Dans le même temps, l’inflation augmenterait dans les produits manufacturés et l’alimentation : les hausses passées des cours des matières premières industrielles et agricoles (céréales notamment) se sont en effet traduites par des augmentations récentes et sensibles des prix de production, lesquelles commenceraient donc à se répercuter sur les prix à la consommation. Les prix des produits manufacturés passeraient ainsi d’une évolution sur un an de 0,8 % en novembre 2021 à 1,8 % en juin. Enfin, après avoir retrouvé en 2021 une saisonnalité plus habituelle, les prix des services devraient contribuer de façon stable à l’inflation des prochains mois.

Par conséquent, si l’inflation d’ensemble resterait relativement stable au premier semestre 2022, l’inflation sous-jacente progresserait quant à elle sur toute la période – hormis durant le mois janvier en raison des soldes d’hiver – jusqu’à atteindre + 2,2 % sur un an en juin, portée par le dynamisme des prix des produits manufacturés et, dans une moindre mesure, de ceux des produits alimentaires hors frais.

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Il y a 13 heures, Wallaby a dit :

Si les artistes toulousains ont le droit d'envahir les bacs à sables des enfants parisiens, donc de s'en prendre à plus faible que soi, pourquoi Poutine n'aurait-il pas le droit d'envahir l'Ukraine ?

Eh bien parce qu'il mange des pains au chocolat, alors qu'il faut évidemment manger des chocolatines, voyons :huh: !

 

Il y a 13 heures, Wallaby a dit :

Heureusement qu'il y a d'autres artistes, des vrais, pas des propagandistes.

Là, d'accord. J'ai une préférence personnelle pour l'art apolitique, mais je sais que d'autres accordent une valeur à l'art à dimension politique.

Dans ce cas cependant, le seul art valable est celui qui gratte, qui va à contre-courant et interpelle.

Une statue de Poutine à cheval sur un char miniature aurait une véritable valeur d'art politique... si l'artiste était russe et le jardin public à Moscou. Comme ce n'est pas le cas, l' "artiste" flattant le sens du poil et le sentiment commun... n'en est pas un.

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il y a 31 minutes, Alexis a dit :

Une statue de Poutine à cheval sur un char miniature aurait une véritable valeur d'art politique... si l'artiste était russe et le jardin public à Moscou. Comme ce n'est pas le cas, l' "artiste" flattant le sens du poil et le sentiment commun... n'en est pas un.

On pourrait l'installer place des Victoires : ça éviterait aux bambins d'être mêlés à ça et de subir un truc qui est objectivement hideux (et probablement conçu comme tel). Et puis ça fournirait une perspective didactique.

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Un Poutine à cheval sur un char miniature dans un bac à sable me parait aller tout à fait dans le sens de cet article :

Il y a 2 heures, olivier lsb a dit :

Interview d'un chercheur Ukrainien sur les ressorts psychologiques de Poutine dans le cadre du conflit actuel.

https://www.lemonde.fr/international/article/2022/06/24/peter-pomerantsev-la-russie-se-comporte-comme-un-enfant-fou-avec-ses-jouets-nucleaires_6131927_3210.html

Citation

Guerre en Ukraine : « La Russie se comporte comme un enfant fou avec ses jouets nucléaires »

 

 

Maintenant, pour ce qui est de l'impact psychologique sur les bambins, honnêtement, je ne pense pas que ça soit pire que les GI Joe et autres jouets imprégnés d'imagerie militaire. Parler de maltraitance est franchement exagéré.

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il y a 21 minutes, Alexis a dit :

La "finlandisation" a des inconvénients, surtout si on la compare à des situations géopolitiques enviables, par exemple être protégé par deux océans et une dissuasion nucléaire - comme les Etats-Unis - ou être entouré de pays alliés et avoir une dissuasion nucléaire - comme la France - ou être entouré d'alliés et bénéficier d'une promesse de soutien de la superpuissance - comme l'Allemagne.

==>Seulement voilà, quelle situation géopolitique réellement atteignable pourrait être préférable à la finlandisation pour l'Ukraine ?

Ceux qui proposent autre chose que la finlandisation de l'Ukraine omettent souvent de préciser quelle est leur solution. Ou alors ils en proposent une qui n'a aucune chance dans le monde réel, comme "L'Ukraine dans l'OTAN !", alors que l'OTAN c'est essentiellement "L'Amérique s'engage à vous protéger" et que Washington a dit, redit et répété que s'engager à protéger l'Ukraine c'est NON, NON et NON.

 

Cela dit, cette discussion "Finlandisation oui ou non" n'est aujourd'hui que théorique, ou bien historique sous forme d'uchronie. La question présente est de savoir :

- Si l'Ukraine, même avec le meilleur soutien occidental imaginable (par exemple, tous les pays de l'OTAN lui donnent 24% de leur meilleure artillerie, comme l'a fait la France... oui, c'est à vous que je parle M'sieur le Président Joe), a une chance de repousser l'armée russe hors de son territoire (*)

- Ou si du moins le meilleur soutien imaginable, plus beaucoup de courage et de sacrifices, plus un peu de chance, pourrait permettre qu'il reste du moins un pays indépendant appelé "Ukraine" à la fin de cette guerre, même s'il est plus petit qu'avant (**)

- Ou si à l'issue d'une guerre qui sera encore sanglante et longue, l'Ukraine se retrouvera dans la position de la Pologne en 1831, et que l'on ne puisse que dire "L'ordre règne à Kiev"

(*) Non

(**) Peut-être, et ça vaudrait la peine de faire des efforts pour ça. Ca justifie à mon sens que la France sacrifie temporairement un quart de sa meilleure artillerie - si ça peut contribuer, et il semble que oui

La situation politique à l'arrivée, alternative à la Finlandisation, c'est l'Ukraine hors de l'OTAN mais dans l'UE. Et charge à l'UE de redonner une nouvelle définition à son article 42.7 sur la clause de défense mutuelle. On ne pourra pas à la fois tenir éternellement l'OTAN et l'oncle Sam à distance et faire l'économie d'une discussion sérieuse sur la Défense Européenne. Et par défense Européenne, je ne parle pas de concepts fumeux d'armée Européenne et encore moins d'industrie mutualisée.

Juste une discussion émotionnellement pénible, qui contient en gros un seul enjeu que l'on pourrait résumer par: oui ou non le Français/Espagnol/Irlandais etc... ira-t-il mourir pour Riga, Kharkiv ou Chisinau ?

 Dire au Monde entier et à VVP que la réponse c'est oui, c'est déjà inventer une alternative sérieuse à la Finlandisation. 

Modifié par olivier lsb
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C'est Vladimir Poutine qui porte un toast

Le président russe Vladimir Poutine, s'exprimant lors du sommet des BRICS, a porté un toast avec une nouvelle tasse souvenir (...) Il a déclaré que l'autorité des BRICS sur la scène mondiale ne cesse de croître. Sur ces mots, le chef de la Fédération de Russie a soulevé une tasse en porcelaine offerte par la partie chinoise. Son geste a été suivi par d'autres participants au sommet, les dirigeants de la Chine, de l'Inde, du Brésil et de l'Afrique du Sud.

C'était le 23 juin. La vidéo est là

Révélation

 

Autour de la table, il y a plus de 41% de la population mondiale et 25% de l'économie mondiale.

 

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il y a 28 minutes, Alexis a dit :

il y a 28 minutes, Alexis a dit :

C'est Vladimir Poutine qui porte un toast

Le président russe Vladimir Poutine, s'exprimant lors du sommet des BRICS, a porté un toast avec une nouvelle tasse souvenir (...) Il a déclaré que l'autorité des BRICS sur la scène mondiale ne cesse de croître. Sur ces mots, le chef de la Fédération de Russie a soulevé une tasse en porcelaine offerte par la partie chinoise. Son geste a été suivi par d'autres participants au sommet, les dirigeants de la Chine, de l'Inde, du Brésil et de l'Afrique du Sud.

C'était le 23 juin. La vidéo est là

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Autour de la table, il y a plus de 41% de la population mondiale et 25% de l'économie mondiale.

 

Apparemment les BRICS sont maintenant une "coalition anti-occidentale". Comme quoi l'Inde n'est pas si non-alignée que ça.

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il y a 10 minutes, Kelkin a dit :

Apparemment les BRICS sont maintenant une "coalition anti-occidentale". Comme quoi l'Inde n'est pas si non-alignée que ça.

L'expression "coalition anti-occidentale" est utilisée par le commentateur russe.

Pas sûr que Xi, Modi ni les autres l'auraient reprises à leur compte si Poutine l'avait utilisée devant eux :happy:

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il y a 1 minute, Minitel a dit :

Poutine, via une propagande bien menée, donne l'impression d'être le directeur de l'association, mais dans les faits, il est plutôt en charge de la buvette.:biggrin:

:cool:

il y a une heure, Alexis a dit :

C'est Vladimir Poutine qui porte un toast

Le président russe Vladimir Poutine, s'exprimant lors du sommet des BRICS, a porté un toast avec une nouvelle tasse souvenir (...) Il a déclaré que l'autorité des BRICS sur la scène mondiale ne cesse de croître. Sur ces mots, le chef de la Fédération de Russie a soulevé une tasse en porcelaine offerte par la partie chinoise. Son geste a été suivi par d'autres participants au sommet, les dirigeants de la Chine, de l'Inde, du Brésil et de l'Afrique du Sud.

C'était le 23 juin. La vidéo est là

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Autour de la table, il y a plus de 41% de la population mondiale et 25% de l'économie mondiale.

 

Ce qui serait interessant ce serait de savoir çà pour la maitrise des ressources mondiales.

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il y a 3 minutes, Minitel a dit :

-25 % de l'économie mondiale oui mais à 70% chinois, 14% indien, 8% brésilien, 7% russe et 1% Afrique du sud.

-41 % de la population : ouioui mais à 44% chinoise, 42% indienne, 6,6 % brésilienne, 4,5 % russe et 1,8% africaine du sud.

Poutine, via une propagande bien menée, donne l'impression d'être le directeur de l'association, mais dans les faits, il est plutôt en charge de la buvette.:biggrin:    

Moi je le verrais plutôt comme le vieil oncle qui pendant les mariages se charge de raconter les histoires drôles et de bien faire rire la salle :happy: ... Et du point de vue chinois, je peux aisément imaginer que BRICS c'est : "la Chine et ses vassaux partenaires:tongue:

De même que du point de vue américain, G7 et OTAN c'est : "l'Amérique et ses v... pardon, partenaires:happy:

A noter que les Indiens sont peut-être les plus rétifs à ce genre de vision dans l'équipe "BRICS"... de même que la France dans l'équipe "G7/NATO" est peut-être le pays le plus rétif à cette vision. Même si dans un cas comme dans l'autre, on pourrait rajouter "pas tout à fait le seul"

L'Inde est à coup sûr un pays avec lequel nous devrions continuer à développer les relations. Et le Brésil et l'Afrique du Sud aussi, hein !

Et tous les autres... du moment qu'ils sont sur la même optique, que l'on peut résumer comme au choix "Hmmmoui je suis dans l'équipe NATO / l'équipe BRICS, mais bof c'est diplomatique mon cœur n'y est pas vraiment", ou bien plus ouvert "Ah nan NATO / BRICS c'est pas pour moi merci"

Et oui, ça fait du monde :happy:

On ne le fera pas avec la Russie. Et pourtant on y était prêt ! Dommage... surtout pour eux. Leur président a choisi d'être un vassal chinois, pourvu que ça lui assure l'Ukraine. Voilà.

Et tant pis.

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