CortoMaltese Posté(e) le 1 juillet 2022 Share Posté(e) le 1 juillet 2022 il y a 10 minutes, Ciders a dit : Cette simple explication "gros sous" est plus que réductrice et nie tous les aspects ethniques, culturels et religieux qui ont fracturé l'URSS de l'intérieur. L'Ukraine n'était pas la Flandre ou la Transpadanie. Je rajouterai qu'on parle d'une indépendance votée à plus de 90%, avec des scores écrasants même dans l'est du Pays. On est pas sur un scénario de quasi 50/50%. Je suis tout à fait d'accord pour dire que le vote de l'indépendance découle également de problématiques économiques et politiques très spécifiques à la période de la désagrégation de l'URSS et qu'il faut se méfier avant d'y plaquer dessus une grille de lecture issue du nationalisme ukrainien post-2014, mais quand même. Surtout, on peut constater que même une fois que la situation de l'Ukraine et de la Russie indépendantes se sont "stabilisées" dans les années 90, il n'a jamais été question côté ukrainien de reformer une espèce d'union avec la Russie, contrairement à ce qu'il s'est passé en Biélorussie. 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 1 juillet 2022 Share Posté(e) le 1 juillet 2022 il y a 21 minutes, CortoMaltese a dit : Je rajouterai qu'on parle d'une indépendance votée à plus de 90%, avec des scores écrasants même dans l'est du Pays. On est pas sur un scénario de quasi 50/50%. C'est ce que je dis. Les russophones et les ukrainophones ont voté presque de la même façon, ce qui indique qu'ils ne se sont pas séparés sur des questions culturelles qui n'étaient pas l'enjeu de ce référendum. il y a 25 minutes, CortoMaltese a dit : il n'a jamais été question côté ukrainien de reformer une espèce d'union avec la Russie, contrairement à ce qu'il s'est passé en Biélorussie. L'Ukraine a adhéré à la Communauté des Etats Indépendants dès 1991. Elle a bénéficié de tarifs préférentiels pour le gaz russe jusqu'à relativement récemment. La Russie est resté pendant de longues années après l'indépendance le premier partenaire économique de l'Ukraine. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
CortoMaltese Posté(e) le 1 juillet 2022 Share Posté(e) le 1 juillet 2022 il y a une heure, Wallaby a dit : C'est ce que je dis. Les russophones et les ukrainophones ont voté presque de la même façon, ce qui indique qu'ils ne se sont pas séparés sur des questions culturelles qui n'étaient pas l'enjeu de ce référendum. L'Ukraine a adhéré à la Communauté des Etats Indépendants dès 1991. Elle a bénéficié de tarifs préférentiels pour le gaz russe jusqu'à relativement récemment. La Russie est resté pendant de longues années après l'indépendance le premier partenaire économique de l'Ukraine. Pour la CEI : comme tous les pays de l'ex-URSS, rien à voir avec le projet d'union entre la Russie et la Biélorussie en terme de degré d'intégration. Pour les résultats du référendum : car tu considère qu'il existe une fracture culturelle basé sur le langage. Cette guerre montre à l'inverse qu'on peut tout à fait être 1) Russophone 2) patriote ukrainien, et que l'espèce de sophisme russophone = russe/pro-russe est complètement foireux, et l'était sans doute déjà en 1991, surtout dans un contexte où l'indépendance politique n'était probablement pas vécu comme une rupture radicale et définitive avec la Russie culturellement parlant. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ciders Posté(e) le 2 juillet 2022 Share Posté(e) le 2 juillet 2022 Il y a 11 heures, CortoMaltese a dit : Je rajouterai qu'on parle d'une indépendance votée à plus de 90%, avec des scores écrasants même dans l'est du Pays. On est pas sur un scénario de quasi 50/50%. Je suis tout à fait d'accord pour dire que le vote de l'indépendance découle également de problématiques économiques et politiques très spécifiques à la période de la désagrégation de l'URSS et qu'il faut se méfier avant d'y plaquer dessus une grille de lecture issue du nationalisme ukrainien post-2014, mais quand même. Surtout, on peut constater que même une fois que la situation de l'Ukraine et de la Russie indépendantes se sont "stabilisées" dans les années 90, il n'a jamais été question côté ukrainien de reformer une espèce d'union avec la Russie, contrairement à ce qu'il s'est passé en Biélorussie. Parce que l'Ukraine a une histoire propre que la Biélorussie peut difficilement se prévaloir d'avoir. Il était plus naturel que l'Ukraine fonctionne de façon séparée que la Biélorussie. Mais je le répète, point de scénario à la flamande ici. Il n'y a pas que la seule donnée économique qui a primé en 1990. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
herciv Posté(e) le 2 juillet 2022 Share Posté(e) le 2 juillet 2022 Ca peut avoir des conséquence çà ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
cracou Posté(e) le 2 juillet 2022 Share Posté(e) le 2 juillet 2022 Donner confiance aux acheteurs, ça marche bien. Qui n'en veut? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 2 juillet 2022 Share Posté(e) le 2 juillet 2022 (modifié) Il y a 18 heures, CortoMaltese a dit : Pour la CEI : comme tous les pays de l'ex-URSS, rien à voir avec le projet d'union entre la Russie et la Biélorussie en terme de degré d'intégration. Je n'ai pas dit que cela avait "à voir". J'ai dit, en reprenant ta formule que c'était "une espèce d'union", parmi d'autres. Refuser de considérer que la CEI constitue "une espèce d'union", c'est tiré par les cheveux. Il y a 18 heures, CortoMaltese a dit : Pour les résultats du référendum : car tu considère qu'il existe une fracture culturelle basé sur le langage. Je me fais une extinction de voix à force de répéter que ce n'est pas ce que je considère pour le référendum de 1991. J'exprime une divergence avec l'affirmation précédente de @Ciders , qui revenait à considérer que le référendum de 1991 exprimait un rejet culturel de la Russie. Il y a 18 heures, CortoMaltese a dit : Cette guerre montre à l'inverse qu'on peut tout à fait être 1) Russophone 2) patriote ukrainien, et que l'espèce de sophisme russophone = russe/pro-russe est complètement foireux, et l'était sans doute déjà en 1991, surtout dans un contexte où l'indépendance politique n'était probablement pas vécu comme une rupture radicale et définitive avec la Russie culturellement parlant. Il faut cependant interpréter ce qui s'est passé entre ces deux dates (1991 et 2022). Une interprétation assez dominante dans nos médias a été que le vote Ianoukovitch avait été un vote pour un président "pro-russe", voire "pro-Poutine", [ ce que j'ai contesté ici : http://www.air-defense.net/forum/topic/19078-ukraine-3/page/152/#comment-1472161 et là http://www.air-defense.net/forum/topic/26674-guerre-russie-ukraine-2022-répercussions-géopolitiques-et-économiques/page/61/#comment-1499796 ], avec des scores très élevés dans les régions russophones. Il y a une corrélation entre les préférences linguistiques et le vote Ianoukovitch qu'il convient d'expliquer. Modifié le 2 juillet 2022 par Wallaby Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Obelix38 Posté(e) le 2 juillet 2022 Share Posté(e) le 2 juillet 2022 Il y a 2 heures, herciv a dit : Ça peut avoir des conséquence çà ? Si pas tombé sur un centre commercial, je ne vois pas laquelle . . . Citation Perevalsk, Louhansk Oblast, Ukraine, 94300 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Métal_Hurlant Posté(e) le 2 juillet 2022 Share Posté(e) le 2 juillet 2022 https://www.lefigaro.fr/societes/guerre-en-ukraine-l-industrie-francaise-de-la-defense-prete-a-accelerer-la-production-20220702 Guerre en Ukraine : l'industrie française de la défense prête à accélérer la production, selon Lecornu Le ministre de la Défense a souhaité répondre aux inquiétudes concernant la capacité de la France à répondre aux besoins croissants de munitions de l'armée ukrainienne. Les entreprises françaises du secteur de la défense sont «prêtes» à accélérer la production, comme voulu par le gouvernement, a indiqué samedi le ministre de la Défense Sébastien Lecornu, soulignant que l'un des obstacles était la difficulté à embaucher. Il s'exprimait à l'occasion d'une visite chez l'équipementier Aresia, qui a débuté en 2020 près de Valenciennes (Nord) la production de bombes de forte puissance pour l'aviation, pesant jusqu'à 1 tonne, auparavant importées des États-Unis. «La base industrielle et technologique de défense française souhaite avancer vite» pour accélérer sa production, a souligné Sébastien Lecornu, interrogé au sujet de la capacité de la France à répondre aux besoins croissants de munitions de l'armée ukrainienne. «Pour pouvoir fournir une armée amie, il faut pouvoir produire», a-t-il néanmoins indiqué, soulignant qu'«il y a des enjeux d'emploi» dans certains territoires où «des industries ont du mal à embaucher et on se retrouve avec des retards dans la production». «Produire davantage» «Pour gagner plusieurs mois voire plusieurs années (...), ce sont une multiplicité de petites décisions qu'il faut prendre à divers niveaux», au sein des entreprises de la filière mais aussi de l'État, a-t-il souligné. Le ministre a indiqué qu'il allait écrire cette semaine aux acteurs de la filière défense française pour solliciter leurs propositions afin d'élaborer un «plan» dans ce sens, «qui viendra s'accoler à la loi de programmmation militaire». Le président Emmanuel Macron avait estimé jeudi que l'industrie de défense française devait apprendre à «produire davantage» et «plus vite», disant vouloir «tirer les enseignements de la guerre en Ukraine» dans la prochaine loi de programmation militaire. «On a une capacité d'accélération assez large» de la cadence de production, a déclaré de son côté à l'AFP Bruno Berthet, président d'Aresia, tout en indiquant travailler à «plus de réactivité» pour faire face à une augmentation brusque de la demande en cas de crise. Le budget du ministère des Armées est reparti à la hausse ces dernières années, et va croître de trois milliards d'euros par an d'ici 2025, pour atteindre 50 milliards en 2025. 1 2 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
collectionneur Posté(e) le 2 juillet 2022 Share Posté(e) le 2 juillet 2022 Alors que la Russie fait des profits record avec les exportations d'hydrocarbures, Gazprom n'a payé de dividendes aux actionnaires, une première en ce siècle. L'argent partira dans les caisses de l'État russe : https://www.boursorama.com/actualite-economique/actualites/gazprom-chute-en-bourse-le-groupe-renonce-a-payer-un-dividende-7f38a37eabfe388beaf4f5abfbfba5b3 À la Bourse de Moscou, l'action Gazprom perdait plus de 29% en fin de séance après cette annonce, qui annule la recommandation par le conseil d'administration d'un dividende de 52,53 roubles par titre, qui aurait été le plus important de l'histoire du groupe. "C'est un désastre pour l'action Gazprom car les dividendes constituaient le seul attrait de la société. Cette décision est liée en partie à la volonté du ministère des Finances d'augmenter (...) les recettes fiscales" ont commenté les analystes de Tinkoff Investments. Les députés russes ont en effet approuvé jeudi un projet de loi qui devrait se traduire par une augmentation exceptionnelle de 1.200 milliards de roubles (près de 22 milliards d'euros) des impôts et taxes payés par Gazprom sur la période septembre-novembre. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. CortoMaltese Posté(e) le 2 juillet 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 2 juillet 2022 Il y a 5 heures, herciv a dit : Ca peut avoir des conséquence çà ? Heu ... pourquoi ça en aurait ? Enfin je comprend pas très bien ce que cette news à de spécial : Des HIMARS d'origine américaine tirent des munitions issues du stock américain sur une cible qui colle avec les "limitations" demandés par Washington aux ukrainiens : pas de frappe sur le territoire russe (le vrai, pas celui revendiqué par le Kremlin hein). 6 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alexis Posté(e) le 2 juillet 2022 Share Posté(e) le 2 juillet 2022 Selon le Spiegel allemand, la Commission européenne s'apprête à publier une clarification des règles des sanctions contre la Russie qui permettra à celle-ci de continuer à transférer toutes sortes de biens vers l'enclave de Kaliningrad en passant par le territoire de l'UE. La seule limite serait de ne pas transférer davantage de biens qu'avant la guerre. Décision qui serait soutenue à Berlin, mais ne ferait pas que des heureux en Lituanie. La clarification de la Commission européenne s'applique expressément à tous les États membres de l'UE, mais elle ne concerne essentiellement que la situation à Kaliningrad. Selon le document, la Russie sera autorisée à transporter des marchandises sanctionnées vers Kaliningrad, mais uniquement dans des quantités comparables aux livraisons d'avant l'invasion. (...) Avec cette solution, la Commission espère offrir à la Lituanie un moyen de sauver la face en suspendant son blocus actuel. Néanmoins, certains à Vilnius la considèrent comme une défaite. 3 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
John92 Posté(e) le 3 juillet 2022 Share Posté(e) le 3 juillet 2022 Un article intéressant: https://lerubicon.org/publication/il-ne-faut-pas-humilier-la-russie/ Et le podcast de l'IRSEM: https://www.irsem.fr/le-collimateur/faut-il-se-soucier-de-ne-pas-humilier-la-russie-24-06-2022.html Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
olivier lsb Posté(e) le 3 juillet 2022 Share Posté(e) le 3 juillet 2022 Je ne sais pas si certains ont vu ici le doc de Guy Lagache, dont on a eu quelques extraits avec les conversations téléphoniques rapportées du PR et VVP. Les conclusions de Piotr Smolar (dont j'ai partagé plusieurs de ses articles rédigés pour le Monde) rejoignent en creux ce que j'ai pu dire ici à plusieurs reprises: foi aveugle dans ses capacités de persuasion, négligence des services Diplo (et peut être rens ?), ignorance des partenaires Européens, naïveté confondante etc... 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
herciv Posté(e) le 3 juillet 2022 Share Posté(e) le 3 juillet 2022 Plus de fuel au Sri Lanka. https://www.wionews.com/south-asia/sri-lanka-runs-out-of-fuel-to-operate-only-essential-services-till-july-10-492414 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) le 3 juillet 2022 Share Posté(e) le 3 juillet 2022 https://www.rfi.fr/fr/europe/20220701-la-russie-reprend-en-main-le-projet-de-pétrole-et-de-gaz-sakhaline-2 Quote La Russie reprend en main le projet de pétrole et de gaz Sakhaline-2 Un décret de Moscou annonce une reprise en main du projet pétro-gazier Sakhaline-2. Deux entreprises nippones en sont parties prenantes aux côtés du russe Gazprom et de la société néerlandaise Shell. AFP - KIRILL KUDRYAVTSEV Le Japon va « examiner attentivement » le décret de Moscou qui annonce une reprise en main du projet pétro-gazier Sakhaline-2. Deux entreprises nippones en sont parties prenantes aux côtés du russe Gazprom et de la société néerlandaise Shell. Dans la guerre économique qui oppose Moscou aux Occidentaux et leurs alliés, Vladimir Poutine n'hésite plus à s'en prendre aux actifs étrangers. Le choc promet d'être immense pour le Japon, dont les importations de gaz naturel liquéfié proviennent à 8% de la Russie, pays où le climat des affaires s'est durci depuis le début de l'offensive contre l'Ukraine. Plusieurs groupes étrangers s'en sont d’ailleurs retirés. Les Japonais, malgré la participation de leur État aux sanctions prises contre Moscou, ont maintenu leur présence dans le projet Sakhaline-2 mais ils risquent maintenant de devoir y renoncer contraints et forcés. Le décret signé par Vladimir Poutine ce jeudi crée une nouvelle entreprise russe chargée de reprendre les droits et obligations de la Sakhalin Energy Investment Co, consortium dans lequel domine Gazprom. Un peu moins de 50% des parts étant détenues par deux sociétés commerciales japonaises Mitsui & Co et Mitsubishi Corp et l'anglo-néérlandaise Shell. Ces partenaires étrangers ont un mois pour dire s'ils veulent prendre des parts dans la nouvelle entité russe, si oui ils devront alors attendre le feu vert des autorités. Autrement dit, le Kremlin prépare le terrain à une expropriation en règle. Shell, comme la partie japonaise, ont affirmé toutes deux, comme prises de court, qu'elles étudieraient les implications du décret présidentiel. 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) le 3 juillet 2022 Share Posté(e) le 3 juillet 2022 https://www.rfi.fr/fr/europe/20220629-g7-le-plafonnement-du-prix-du-pétrole-russe-une-usine-à-gaz-à-visée-politique Quote G7: «Le plafonnement du prix du pétrole russe, une usine à gaz à visée politique» Les dirigeants des sept pays les plus industrialisés du monde (G7) se sont engagés à chercher un moyen pour plafonner le cours du pétrole russe afin de réduire les recettes du Kremlin. Les pays les plus industrialisés du monde veulent convaincre, notamment l'Inde, de ne pas payer trop cher l’or noir russe. Trois questions à Thierry Bros, spécialiste des questions énergétiques. RFI : Les pays membres du G7 ont décidé de plafonner le cours du pétrole russe. Est-ce faisable ? Thierry Bros : Non, c’est extrêmement compliqué à mettre en place. Les Russes vont essayer de vendre leur pétrole à d’autres. Et ces autres-là, qui ne respectent pas les règles de marché, en particulier la Chine ou l’Inde, ont aujourd’hui la capacité de demander une réduction à la Russie. Dans le G7, vous avez les États-Unis qui ont déjà un embargo sur le pétrole russe. Pourquoi dans ce cas mettre un prix maximum ? Vous avez le Canada qui est un exportateur, lui n’est donc pas touché pas cette mesure. Et enfin, l’Union européenne, elle, a décidé de mettre un embargo sur le pétrole russe d'ici à la fin de l’année. Donc, on est en train de construire une usine à gaz qui va prendre plus de temps à se mettre en œuvre que notre sortie de la dépendance au pétrole russe. Il faut dire que certains leaders sont déconnectés des principes de marché. Pourquoi est-ce que les États-Unis font cela ? Ils pourraient interdire à ce que les transactions sur le pétrole russe se fassent en dollars. Ce qui en outre compliquerait la tâche de l’Inde et de la Chine. Je crois que tout cela vise plutôt à avoir bonne presse vis-à-vis de leur opinion interne, plus qu’autre chose. L’embargo sur le pétrole et le gaz russe vous paraît-il plus efficace ? Pour ce qui est de l’embargo sur le pétrole russe, ça marche déjà aux États-Unis. Je pense aussi que cela marchera au niveau européen, puisque nous avons décidé ce train de mesures collectivement, à l’exception de la Hongrie et de la République tchèque qui vont continuer d'importer du pétrole et des produits pétroliers russes. Ce sera marginal, donc on peut imaginer que l’Union européenne va suivre. Je crois que c’est cela qu’il faut voir. Nous, les Européens, on va sortir du charbon russe à la fin du mois d’août, on va sortir de notre dépendance au pétrole russe à la fin de l’année, et enfin de la dépendance au gaz russe d’ici à 2023. Aujourd’hui, l’Union européenne envoie à la Russie 400 millions de dollars par jour pour le pétrole et 100 millions de dollars par jour pour le gaz. L’idée est de réduire ces factures. La grande question de ce concept flou de plafonnement du prix du pétrole russe, c’est à quel niveau on le fixe ? Vous voyez bien que pour le savoir, on va entrer dans les discussions à l’infini. Et puis, est-ce que ce plafonnement correspondra aux sept pays membres du G7, ou est-ce qu’il concernera aussi les 27 pays européens ? Vous voyez bien que c’est un système extrêmement compliqué que l’on est en train de mettre en place. Or, on n’a pas le temps. Le temps est contre nous. Il faut absolument réduire les flux financiers vers la Russie. La seule façon est celle de se dire qu’à moyen terme, nous n’allons acheter ni de pétrole, ni de charbon, ni de gaz russe. Selon vous, cette guerre en Ukraine, elle se joue autant au niveau d’armes fournies aux Ukrainiens qu’au niveau de l’énergie ? Nous ne gagnerons jamais une guerre si nous ne disposons pas d’énergie. Notre pensée magique depuis quinze ans, qui consistait à se dire que nous allions vers la seule énergie décarbonée, c’est-à-dire vers du solaire et de l'éolien, on voit bien que le G7 y a mis un terme. Nous avons finalement compris que pour gagner une guerre physiquement, nous allons avoir besoin de plus d’énergie, et non pas de moins. C’est là, je pense, la réalité que nous prenons en pleine face. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Mangouste Posté(e) le 3 juillet 2022 Share Posté(e) le 3 juillet 2022 Il y a 2 heures, olivier lsb a dit : Je ne sais pas si certains ont vu ici le doc de Guy Lagache, dont on a eu quelques extraits avec les conversations téléphoniques rapportées du PR et VVP. Les conclusions de Piotr Smolar (dont j'ai partagé plusieurs de ses articles rédigés pour le Monde) rejoignent en creux ce que j'ai pu dire ici à plusieurs reprises: foi aveugle dans ses capacités de persuasion, négligence des services Diplo (et peut être rens ?), ignorance des partenaires Européens, naïveté confondante etc... Oui vu. Comme quoi on peut avoir deux analyses différentes. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Rivelo Posté(e) le 3 juillet 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 3 juillet 2022 2 hours ago, olivier lsb said: Je ne sais pas si certains ont vu ici le doc de Guy Lagache, dont on a eu quelques extraits avec les conversations téléphoniques rapportées du PR et VVP. Les conclusions de Piotr Smolar (dont j'ai partagé plusieurs de ses articles rédigés pour le Monde) rejoignent en creux ce que j'ai pu dire ici à plusieurs reprises: foi aveugle dans ses capacités de persuasion, négligence des services Diplo (et peut être rens ?), ignorance des partenaires Européens, naïveté confondante etc... Je l'ai vu hier (il est disponible en streaming sur le site de France 2 : https://www.france.tv/documentaires/politique/3558577-un-president-l-europe-et-la-guerre.html) J'ai trouvé ça passionnant. Chacun après en fonction de sensibilité politique en tirera ses propres conclusions mais avoir comme ça une plongée dans l'histoire en direct, c'est assez incroyable. J'ai bien aimé le coté "coulisse" - un peu comme dans la BD "Quai d'Orsay" on voit le chef du cabinet diplomatique de l'Elysée gérer avec un total détachement les aléas diplomatiques les plus divers... Spécial dédicace à la diplomate avec sa clope au bec à moitié consumée en train de finaliser un discours ! Et effectivement, on voit Poutine mentir comme un arracheur de dent, personne ne semblant être dupe qu'il cherche à gagner du temps. 3 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
herciv Posté(e) le 3 juillet 2022 Share Posté(e) le 3 juillet 2022 Les sanctions deviennent un sujet politique auX US. Pour ou contre la politique de Biden : Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. MoX Posté(e) le 3 juillet 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 3 juillet 2022 il y a 26 minutes, herciv a dit : Les sanctions deviennent un sujet politique auX US. Pour ou contre la politique de Biden : Sans déconner, ça valait un post ? Sans davantage de contextualisation ? La dame est une trumpiste en campagne de ré-election. Cette dame, à minima, elle sent la poudre ... Citation A supporter of Trump's efforts to overturn his loss to Joe Biden in the 2020 presidential election, Greene has repeatedly and falsely claimed that Trump won the election in a landslide victory that was stolen from him.[20] She called for Georgia's election results to be decertified[21] and was among a group of Republican legislators who unsuccessfully challenged votes for Biden during the Electoral College vote count, even though federal agencies and courts overseeing the election found no evidence of electoral fraud.[22] Greene filed articles of impeachment against Biden the day after his inauguration, alleging abuse of power.[23][24] The House of Representatives voted to remove Greene from all committee roles on February 4, 2021, in response to her incendiary statements and endorsements of political violence. Eleven Republicans joined the unanimous Democrats in the vote.[25][26] Greene is running for reelection in 2022.[27] J'espère que sur les fora étrangers, ils ne prennent pas en référence les conneries des plus cons de nos députés pour tirer des généralités sur la politique française ... 1 1 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 3 juillet 2022 Share Posté(e) le 3 juillet 2022 il y a 59 minutes, Rivelo a dit : Je l'ai vu hier (il est disponible en streaming sur le site de France 2 : https://www.france.tv/documentaires/politique/3558577-un-president-l-europe-et-la-guerre.html) Merci pour le lien. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ciders Posté(e) le 3 juillet 2022 Share Posté(e) le 3 juillet 2022 il y a 26 minutes, MoX a dit : J'espère que sur les fora étrangers, ils ne prennent pas en référence les conneries des plus cons de nos députés pour tirer des généralités sur la politique française ... Il me semble hélas que fut un temps, Son-Forget passait sur RT. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. olivier lsb Posté(e) le 3 juillet 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 3 juillet 2022 Excellente interview parue dans Le Monde, d'une chercheuse de l'IFRI, avec une belle mise en perspective historique. https://www.lemonde.fr/international/article/2022/07/02/guerre-en-ukraine-le-nouveau-monde-multipolaire-voulu-par-la-russie-s-annonce-d-une-brutalite-extreme_6133061_3210.html Citation Guerre en Ukraine : « Le nouveau monde multipolaire voulu par la Russie s’annonce d’une brutalité extrême » Plus de trente ans après la chute de l’URSS, la Russie n’a jamais accepté de concevoir son voisin ukrainien comme un Etat indépendant et libre dans ses choix stratégiques. Dans un entretien au « Monde », Tatiana Jean-Kastouéva, spécialiste de l’Europe orientale, revient sur trois décennies de relations mouvementées entre deux Etats postsoviétiques Article réservé aux abonnés Pourquoi l’Ukraine accepte-t-elle de rejoindre la Russie et la Biélorussie lors de la fondation de la Communauté d’Etats indépendants (CEI) en 1991 alors que son indépendance est déjà en jeu ? La chute de l’URSS apparaît aux anciennes républiques soviétiques comme une opportunité et un risque. L’économie ukrainienne est alors tellement imbriquée avec celle de la Russie que la rupture brutale des liens l’aurait déstabilisée. Néanmoins, l’Ukraine se réserve une marge de manœuvre en ne contribuant pas à la création d’une nouvelle URSS : elle refuse de signer les statuts de la CEI. Puis, elle tente de promouvoir les organisations alternatives à la CEI sans la Russie, comme le GUAM (Géorgie, Ukraine, Azerbaïdjan, Moldavie), qui réunit des Etats ayant des tensions avec Moscou. In fine, il y a une attitude duale en Ukraine : elle fait partie de la CEI sans renoncer à s’émanciper de la Russie. Comment se déroulent les relations avec la Russie de Boris Eltsine ? Comme dans un couple qui se précipite pour signer l’acte de divorce avant d’avoir fini de partager les biens communs. Eltsine, pressé d’en finir avec l’héritage soviétique, préoccupé par la bonne relation avec l’Occident et accaparé par les crises intérieures, contourne les questions de la Crimée et de la flotte de la mer Noire, ce qui lui a été reproché en Russie. En dépit des problèmes, des accords sont signés : celui sur l’Amitié, la coopération et le partenariat (1997) reconnaît l’intangibilité des frontières et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, qui conserve la Crimée. La solution à la question nucléaire est trouvée avec le mémorandum de Budapest, signé en 1994 avec la participation des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne. Ainsi, l’Ukraine renonce au statut de puissance nucléaire et toutes les armes atomiques sont transférées à la Russie, qui, en contrepartie, réaffirme son respect de l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Comme vous le soulignez, la question de la Crimée et celle de la flotte de la mer Noire soulèvent des interrogations. Comment les négociations se sont-elles passées ? Ce sont les questions les plus épineuses, sources de tensions entre Kiev et les autorités de la Crimée, dont plusieurs forces séparatistes prorusses réclament la réintégration à la Russie depuis la chute de l’URSS. On a tendance à l’oublier, mais une mission de médiation de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a travaillé de 1994 à 1999 pour stabiliser la situation en Crimée. Autrement dit, les germes du conflit sont déjà là. Le jeu se calme sous la présidence de Leonid Koutchma, un habile politicien qui donne des gages d’autonomie à la Crimée et rassure Moscou. Cette autonomie permet à la presqu’île de vivre un pied en Russie (avec la flotte de la mer Noire, la filiale de l’Université russe, les médias russophones) et l’autre en Ukraine. Concernant la flotte de la mer Noire, il y a eu des discussions sur la création d’une flotte commune, des tentatives de chacune des parties de la soumettre à son autorité et un partage : la flotte russe et la flotte ukrainienne stationnent à Sébastopol sur deux bases séparées, et la partie russe s’engage à ne pas déployer d’armes nucléaires en Crimée. Cette évolution s’accompagne de tensions récurrentes. En 2010, le président Ianoukovitch signe les accords de Kharkiv pour le bail pour la flotte russe jusqu’à 2042, accords qui volent en éclats après le Maïdan et l’annexion de la Crimée. L’histoire de l’Ukraine oscillant entre Occident et Russie n’explique-t-elle pas cette difficulté du régime ukrainien, quel qu’il soit, à stabiliser son pouvoir ? Les Etats postsoviétiques ont un problème commun : ils sont restés dans une transition inachevée pendant trois décennies. D’une part, la Russie maintient à flot leurs économies, affiche des tarifs avantageux pour les hydrocarbures, absorbe leur production, procure des services de sécurité ou son marché de l’emploi, sans toutefois proposer un modèle attractif de modernisation économique et politique. Quant à l’Union européenne (UE), elle n’offre pas de perspectives claires d’adhésion à ces pays, à la différence de ceux d’Europe centrale. Difficile, donc, de sortir des schémas établis, et l’Ukraine balance au gré des présidences prorusses ou pro-européennes, tout en restant en proie à l’oligarchie prédatrice, à la corruption et à la dépendance semi-confortable à l’égard de la Russie. Les tensions internes seraient-elles donc à l’origine des révolutions en Ukraine ? Oui, mais le Kremlin voit partout la main de l’Occident. Or, sans germes de révolte dans la société, aucun soutien occidental ne peut faire chavirer la barque. C’est d’ailleurs au même problème que se heurte la Russie quand elle tente d’organiser le « printemps russe » (mouvement prorusse en faveur de l’autonomie) dans le Donbass en 2014. Même sous la contrainte militaire, l’impact est limité. A la différence des élites ukrainiennes, la société finit par se lasser et veut vivre différemment. La volonté de changement, les objectifs mobilisateurs concrets (annuler les résultats des élections frauduleuses en 2004, signer l’accord d’association en 2013), l’absence de verrouillage politique et de répressions comme en Russie, l’attraction de l’UE, le soutien occidental, tels sont les ingrédients des révolutions sociales ukrainiennes au nom d’une émancipation du « monde russe ». Selon certains observateurs, l’Occident a été trop rapide dans son rapprochement avec l’Ukraine… « Le président Poutine conteste l’existence même de l’Etat ukrainien dans le territoire actuel, mais la chute de l’URSS a fait de l’Ukraine un Etat souverain, membre de l’ONU ! » Le Partenariat oriental date de 2009 et l’accord d’association de 2013, plus de vingt ans après la chute de l’URSS. On ne peut pas dire que l’UE se précipite à arrimer l’Ukraine. L’UE et l’OTAN ont eu des politiques ambiguës à l’égard de ce pays. Si l’on prend le cas de l’OTAN, sa porte à moitié ouverte à l’Ukraine depuis le sommet de Bucarest en 2008 est un facteur d’irritation pour la Russie, sans constituer pour autant un gage de sécurité pour l’Ukraine. Mais au nom de quoi l’Ukraine devrait-elle tenir compte de l’avis de la Russie pour fixer ses orientations stratégiques ? Le président Poutine conteste l’existence même de l’Etat ukrainien dans le territoire actuel, mais la chute de l’URSS a fait de l’Ukraine un Etat souverain, membre de l’ONU ! L’un des mots le plus souvent répétés dans la diplomatie russe est celui de « souveraineté ». Mais pour les pays de l’ex-URSS, Moscou réfléchit encore en termes de « souveraineté limitée ». On l’oublie parfois, mais l’Ukraine a bien eu un statut « hors bloc » dans sa version antérieure de la Constitution, auquel elle renonce après l’annexion de la Crimée pour y introduire l’objectif d’adhésion à l’OTAN et à l’UE. Pour quels motifs Vladimir Poutine annexe-t-il la Crimée ? Si l’annexion de la Crimée a fait monter en flèche la popularité de Poutine, les raisons premières en sont sécuritaires et stratégiques : Poutine anticipe le virage de l’Ukraine vers l’UE et l’OTAN et la menace potentielle pour la flotte de la mer Noire. Il sent aussi bien la facilité avec laquelle il peut récupérer sans un coup de fusil ce territoire russophone et russophile. Pourquoi les négociations entre l’UE, l’Ukraine et la Russie ont-elles échoué ? Le texte des accords de Minsk II comporte d’emblée des problèmes insolubles. Pour les Russes, il s’agit d’un conflit civil interne à l’Ukraine et ils incitent Kiev à discuter directement avec les séparatistes, alors que pour les Ukrainiens, ce sont des marionnettes de Moscou, la seule et vraie partie au conflit. Les désaccords portent aussi sur le séquençage : Moscou veut d’abord organiser les élections locales dans le Donbass avant de rendre le contrôle de la frontière russo-ukrainienne à Kiev, qui demande l’ordre inverse. Les accords devaient donner à la Russie un levier de -pression : un statut spécial des deux régions séparatistes leur aurait permis de bloquer les choix stratégiques de l’Ukraine. C’est pour cela que l’Ukraine freine des quatre fers, car elle y voit une menace pour sa souveraineté. Pour quelles raisons la Russie passe-t-elle à l’action le 24 février 2022, alors qu’elle sait qu’elle va être désignée comme agresseur depuis que les Etats-Unis alertent le monde entier sur le risque imminent d’une attaque russe ? Mauvais calculs, mauvaise information venant de ses services se sont combinés avec un fond émotionnel négatif chez Vladimir Poutine à l’égard de l’Ukraine, ce pays rebelle qui lui fait essuyer des échecs depuis la « révolution orange ». Il souhaite en découdre une fois pour toutes, faire revenir Kiev dans son giron, et recréer sans doute une union slave à trois avec la Biélorussie. Cent ans après la création de l’URSS en 1922, cette union aurait été un moyen d’effacer l’humiliation de la « plus grande catastrophe géopolitique », qui est sa chute. Quelles sont les options sur la table, sachant qu’une victoire totale de la Russie est impossible ? En effet, la victoire totale ne semble pas possible, mais l’échec est inacceptable pour Poutine, qui est ainsi condamné à continuer l’« opération militaire spéciale » quel qu’en soit le prix. Il semble peu plausible qu’il se retire du Donbass ou des territoires du Sud déjà conquis. A grande vitesse, les Russes introduisent le rouble, changent des programmes scolaires dans les écoles ou encore des panneaux signalétiques de l’ukrainien vers le russe… Partition du pays, annexion de ces territoires, poussée vers Odessa pour faire la jonction terrestre avec la Transnistrie en Moldavie ? Ces options sont sur la table. Les vrais objectifs sont dévoilés dès les premiers jours de la guerre avec l’attaque contre Kiev : ils supposent la suppression de l’Ukraine souveraine. Donc, même si, depuis, la Russie a dû reculer et réviser ses premiers objectifs à la baisse, Poutine peut revenir à la charge pour achever le travail. Poutine joue-t-il son avenir dans cette guerre ? Pas dans l’immédiat. La société russe, en proie à la propagande et aux répressions, ne représente pas de menace pour le régime, même si la dégradation de la situation affaiblira le soutien à Poutine avec le temps. Quant aux élites, elles ont beaucoup à perdre des sanctions, leur quotidien est devenu un stress permanent, et le spectre des répressions plane sur les futurs boucs émissaires. Une crise durable sans perspectives de sortie peut rendre attractive l’idée de changement de leader. Mais nous n’en sommes pas encore là. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky suscite en Occident admiration pour son courage, et méfiance pour le risque d’entraîner le monde dans une guerre de plus grande ampleur. Jusqu’où peut aller le soutien militaire de l’Occident à Kiev ? En dépit des sanctions et des livraisons d’armes à l’Ukraine, l’Occident ne cesse de souligner qu’il n’est pas en guerre contre la Russie. Il a peur de se laisser entraîner dans ce qui serait une troisième guerre mondiale, a fortiori nucléaire. Près de quatre mois après le début de la guerre, on touche à la limite de l’aide militaire à l’Ukraine sans vider ses propres stocks, et des sanctions qu’on peut imposer sans mettre en péril son économie. La solidarité occidentale est mise à l’épreuve, comme le montrent les discussions difficiles autour de l’embargo sur le pétrole russe dans le sixième paquet de sanctions. Les fractures risquent de se creuser si la guerre dure, et la confiance peut s’amenuiser entre les Européens et les Américains, mais aussi entre Européens qui n’ont pas la même vision des buts de la guerre, de l’urgence des pourparlers et de l’avenir des relations avec la Russie. Cela fera le jeu de Vladimir Poutine, qui compte sur ces dissensions pour -affaiblir, voire casser, l’unité de l’Occident. La rupture entre la Russie et l’Ukraine est-elle définitive ? La souffrance subie dans cette guerre ne s’effacera plus de la mémoire ukrainienne. L’histoire européenne a connu de vraies réconciliations, comme avec l’Allemagne après 1945, mais il a fallu pour cela un travail profond sur la mémoire, dont le tribunal de Nuremberg a été le point de départ. L’avenir des relations russo-ukrainiennes dépendra des actes de réconciliation postguerre et de l’évolution de la Russie. Acceptera-t-elle un jour l’existence de l’Ukraine souveraine et indépendante ? Saura-t-elle lui donner des gages suffisants que l’agression ne se reproduira plus ? Les républiques de l’ex-URSS connaissent aussi plusieurs cas où les conflits perdurent sous une forme dite « gelée », mais la hache de guerre n’est pas enterrée, comme dans le Haut-Karabakh. L’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne et à l’OTAN semble-t-elle inévitable ? Le désir d’Union européenne et d’OTAN s’est accru dans la population ukrainienne. Si la candidature est acceptée au sommet européen de juin 2022, ce qui n’est pas gagné, l’Ukraine ne sera qu’au début d’un long processus. L’OTAN est une autre paire de manches. Zelensky lui-même a évoqué une éventuelle neutralité de son pays au début de la guerre. De fait, Kiev se concentre sur l’adhésion à l’UE et non à l’OTAN. Que dit la guerre en Ukraine de notre Europe et de notre monde à venir ? Elle fait éclater les divergences des visions entre la Russie et l’UE sur l’évolution du monde, les moyens de peser dans les affaires internationales et les valeurs. Pour l’UE, la chute de l’URSS est le début d’une « fin de l’histoire », d’un leadership assuré par l’attractivité économique, de l’acceptation de la démocratie comme meilleur modèle. La guerre à l’ancienne avec chars et prise de territoires n’a plus de place. En 2014 et encore plus aujourd’hui, l’UE redécouvre les rapports des forces, l’importance d’investir dans la défense. Les institutions comme l’ONU sont paralysées et l’architecture de sécurité européenne est en faillite. L’ancien monde postbipolaire est fini, le nouveau monde multipolaire voulu par la Russie s’annonce d’une brutalité extrême, et l’UE craint sa marginalisation et la prise en étau entre les Etats-Unis et la Chine. La société ukrainienne est partagée entre démocratie et nationalisme, occidentalisme et russophilie. Comment le président Zelensky entend-il promouvoir la première au détriment du second alors qu’un Etat agressé fait appel au sentiment national ? Cette guerre consolide l’identité nationale ukrainienne, mais risque de renforcer le nationalisme antirusse. Difficile qu’il en soit autrement pour un peuple aussi brutalement agressé et menacé dans son existence même. Le président Zelensky n’est pas le magicien qui pourra gérer cela seul, même si la guerre renforce sa légitimité. L’Union européenne devra donner une perspective européenne à Kiev, l’ancrer aux valeurs auxquelles elle est attachée depuis 2014. La laisser s’enfermer dans une rancune et un sentiment d’abandon ou de trahison de la part de l’UE serait la pire solution. • 3 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
herciv Posté(e) le 3 juillet 2022 Share Posté(e) le 3 juillet 2022 Poutine aurait signé un décret permettant de préparer la mobilisation. Quelqu'un peut confirmer ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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