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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques


Messages recommandés

il y a 4 minutes, Pierre_F a dit :

Tout cela est donc de la sémantique ... On a du mal à percevoir des opérations sans un nombre importants de fonctions opérationnelles.

Un nombre important n'est pas "toutes" les fonctions. Et ce d'autant plus que ce nombre dépend de l'appréciation de chacun.

Le Mali n'a pas demandé l'utilisation pleine et entière de toutes nos capacités, pour ne citer que lui.

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à l’instant, Pierre_F a dit :

C'est de la haute intensité logistique en nombre et en temps. Je crois que notre EM le conçoit comme cela.

D'un point de vue opérationnel, ce sont des combats classiques du siècle dernier.

Pas du tout. Les tactiques, les structures, l'emploi des armes, leur nombre et leur densité, la formation des soldats a beaucoup évolué. Il y a un monde entre les orgues de Staline et les bombardements russes, tout comme il y a un monde entre la 1ère armée française et le CFT

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il y a 32 minutes, Pierre_F a dit :

C'est de la haute intensité logistique en nombre et en temps. Je crois que notre EM le conçoit comme cela.

D'un point de vue opérationnel, ce sont des combats classiques du siècle dernier. Je n'imagine pas nos écoles de guerre se préparer pour ce types d'opérations.

Et pourtant... Les derniers conflits montrent certes toute l'importance de certaines innovations, mais aussi leurs limites et la persistance de bon nombre de leçons du siècle dernier, et d'avant encore!

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Je ne suis pas d’accord sur l’appréciation respective du renseignement, que tu présentes comme professionnelle d’un côté (les bons US) et inepte de l’autre (les Européens). 
L’article dit expressément que les renseignements ukrainiens se basaient sur l’absence d’un dispositif militaire russe cohérent, que les US n’ont pas donné d’éléments tangibles à l’appui de leurs dires jusqu’au dernier moment, etc… Bref, l’atout US résulte vraisemblablement largement dans ces fameux accès à des informations du cercle intérieur de VP, ainsi que dans leurs discussions avec certains dirigeants russes, accès qui permettent à leur tour d’interpréter les autres éléments. En l’absence de cette connaissance, et en ce sens le refus de partager US est déterminant, les analyses du dispositif russe par les autres acteurs font sens. 
Par ailleurs l’anecdote sur le haut fonctionnaire accueillant les Ukrainiens en rigolant et en leur conseillant de creuser des tranchées est d’un cynisme…

Bref, et sans même parler du fait qu’il s’agit d’un article américain inspiré par des déclarations d’acteurs de l’administration, les choses dans le domaine renseignement me semblent moins tranchées que cela.

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il y a 19 minutes, gustave a dit :

Je ne suis pas d’accord sur l’appréciation respective du renseignement, que tu présentes comme professionnelle d’un côté (les bons US) et inepte de l’autre (les Européens). 
L’article dit expressément que les renseignements ukrainiens se basaient sur l’absence d’un dispositif militaire russe cohérent, que les US n’ont pas donné d’éléments tangibles à l’appui de leurs dires jusqu’au dernier moment, etc… Bref, l’atout US résulte vraisemblablement largement dans ces fameux accès à des informations du cercle intérieur de VP, ainsi que dans leurs discussions avec certains dirigeants russes, accès qui permettent à leur tour d’interpréter les autres éléments. En l’absence de cette connaissance, et en ce sens le refus de partager US est déterminant, les analyses du dispositif russe par les autres acteurs font sens. 
Par ailleurs l’anecdote sur le haut fonctionnaire accueillant les Ukrainiens en rigolant et en leur conseillant de creuser des tranchées est d’un cynisme…

Bref, et sans même parler du fait qu’il s’agit d’un article américain inspiré par des déclarations d’acteurs de l’administration, les choses dans le domaine renseignement me semblent moins tranchées que cela.

Oui les US ont protégé leurs sources, c'est certain et totalement compréhensible. Et il y avait des raisons de douter des intentions Russes, notamment en regardant le niveau d'impréparation grave de l'armée. Ce n'est pas çà qui me dérange le plus, ce sont les dernières décisions diplomatiques d'avant guerre FR (qui ont préfiguré ensuite la politique publique assumée de "non humiliation").

Ca m'avait déjà interloqué le niveau des discussions exclusivement politique lorsque G. Lagache avait sorti son docu: on y voyait une poignée de respo politique nourrir exclusivement leur réflexion de leurs impression et de leur discussion réciproque. Le rens FR y était complètement invisible, tout comme le MAE ou le MinArm. Pas tant notre renseignement que je critique mais la conduite générale de notre diplomatie dans cette affaire, et son ignorance (apparente) du travail du renseignement (ou de ce qu'il aurait pu fournir). 

Le résultat, c'est notre position politique totalement incompréhensible, alors même que les Ukr étaient à mon sens très disposé à ne pas être totalement dépendants des US. Et je ne comprends toujours pas pourquoi on ne corrige pas plus le tir. D'accord nous n'avons pas de matériels à donner (hum et encore, on pourrait nuancer ce point), mais alors pourquoi ne pas faire comme les UK et entrainer des soldats Ukr ? 

Désormais, c'est toute l'Europe qui est en train de fournir chez eux des instructeurs à disposition. Les mecs font l'Europe de la Défense tout en étant sorti. Et nous on abandonne complètement nos discours en la matière en étant incapable de concrétiser une initiative un peu tangible, qui coute pas cher et serait largement à notre portée. Quand je pense à tous les Russophones de la Légion qui pourraient tellement encadrer un entrainement de base ou avancée pour des sous-officiers... 

Modifié par olivier lsb
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il y a 41 minutes, Boule75 a dit :

Hummmm... Ca pue la réécriture pro-UK/US surtout, avec le gros avantage de la faire a posteriori. Dans la série "cavalier-seul de cons de français", on n'entend bizarrement pas parler des voyages de Liz Truss à Moscou le 9 février par exemple, ou encore on néglige de signaler que le dialogue tenté jusqu'au bout par Macron, même s'il apparaît désormais entaché d'une forme de naïveté, est fait en concertation avec les USA et l'Ukraine d'une part, partiellement au nom de l'Europe d'autre part (Moscou méprise ouvertement Borrel) et qu'il permet immédiatement après le déclenchement du conflit d'établir un consensus très fort sur des sanctions sans précédent.

Bref : reconnaissons que le renseignement US a fait la bonne analyse, mais n'utilisons pas leur auto-glorification permanente (toutes les "sources" US du WaPo sont bien consentantes...) pour nourrir notre propension à l'auto-flagellation.

Je ne vois pas trop ce qui est réécrit. Il y a une écriture, majoritairement de sources US c'est indéniable (encore que les journalistes ont passé du temps avec les Ukr, dont VZ). Il eut été illusoire de penser que les sources FR avaient beaucoup à dire d'intéressant sur le sujet. 

L'écriture française de l'épisode pré-guerre, l'Elysée nous l'a servi directement avec le docu de Lagache. Et c'était libre à eux de montrer ce qu'ils voulaient, malgré ça, je n'ai pas été convaincu par la pertinence de notre action politique. Donc maintenant on a une version de chaque camp en quelque sorte maintenant. 

L'article n'est pas tourné sur les FR seuls cons, d'ailleurs nous sommes à peine cités et on est prié de déduire par notre absence qu'on est complètement marginalisé... Même pas vilipendé comme en 2003 (ce qui était un honneur en quelque sorte). Ce sont mes conclusions personnelles, qu'on a pas brillé, par rapport au déroulé des événements. Nous autres humbles mortels de ce forum, on commence seulement d'avoir une chronologie détaillée des faits. Mais en haut lieu, c'est leur quotidien. Avec le recul et les informations dont nos décideurs disposaient déjà à l'époque par leur fonction, je trouve qu'on a pas mal merdé. 

Je te rejoins sur le fait que l'insistance au dialogue envers et contre tout a sûrement dû aider à l'adoption rapide de sanctions. Mais était-ce vraiment ça l'objectif initial du dialogue ? Ou s'agit il plutôt d'une conséquence "heureuse" et inattendue car pas envisagée au départ ? 

Je ne glorifierais certainement pas le renseignement US, mais la position française (très cartésienne, on tient absolument à dégager théorèmes et théories tout le temps et c'est pénible) qui consiste à dire "parce que les américains ont menti en 2003" alors 20 ans plus tard et 3 administrations après, c'est sûr et démontré (et pour combien de temps encore ?) qu'ils sont pas fiables, ça me paraît être un raccourci d'une légèreté dangereuse. 

 

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il y a 42 minutes, Desty-N a dit :

J'ai commencé à lire une étude sur la gestion de Nord Stream par la Russie et l'UE  :  
https://www.oxfordenergy.org/wpcms/wp-content/uploads/2022/08/Insight-120-The-Impact-of-Nord-Stream-on-Russian-Gas-flows-in-Europe.pdf

On y trouve six raisons pour lesquels le gaz a décliné dans le pipe-line. Les deux premières datent de 2021 (Gazprom n'a pas rempli ses capacités de stockage en Europe, et il a arrêté de vendre du gaz sur le marché spot) Cela a donc commencé bien avant le conflit en Ukraine.
Tu sais ce qu'on dit : "Une fois, hasard. Deux fois, coïncidence. Trois fois, il faut chercher la cause." On en est au stade de la drôle de coïncidence.

Sauf que derrière, on a quatre autres actions qui se sont enchaînées à partir de mars 2022. Ca commence tout de même à ressembler à un plan russe quelque peu réfléchi à l'avance, non?

Les tensions sur Nord Stream ne datent pas de la guerre. Trump déjà en parlait en permanence et voulait forcer l'arrêt de NS2 et critiquait NS. Ils faisait même du chantage aux exportations d'automobiles et aux bases américaines sur leur sol. Les autorisations de finaliser NS2 ont été une tragi-comédie politique. Il me semble raisonnable de la part de Gazprom dans un tel contexte politiquement hostile de ne pas trop investir sur le gaz en Allemagne et surtout d'avoir des réserves de grande valeur à l'étranger qui pourraient devenir inutiles et impossible à rapatrier ou être saisies (les américains ont déjà pratiqué ce genre de guerre économique aussi).

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Il y a 1 heure, olivier lsb a dit :

Mais en haut lieu, c'est leur quotidien. Avec le recul et les informations dont nos décideurs disposaient déjà à l'époque par leur fonction, je trouve qu'on a pas mal merdé. 

Il y a en France non pas "des décideurs", mais UN DECIDEUR .... C'est tout le principe du régime présidentiel et de l'homme providentiel, aucun contrepoids, aucune autre "force morale" sur laquelle s'appuyer .... Même le "fin requin" qu'était Jean-Yves Le Drian a passé ses journées à classer ses legos plutôt que d'être la cheville ouvrière de la diplomatie pré-guerrière ... Donc un seul homme décide de la direction à suivre, comme en Russie d'ailleurs ... Même avec la meilleure DGSE du monde, avec un tel Jupiter, tellement sûr de lui, c'est "vols d'étrons dans le ventilo assurés" ....

Clairon

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Il y a 13 heures, olivier lsb a dit :

Cela est interprété en FR et en ALL (puisqu'on ne semble pas avoir de renseignement propre en la matière) comme le signe que l'Ukr ne croit que moyennement au scenario d'une invasion, or rien n'est plus faux. 

Sur quelles preuves ou sur quels témoignages t'appuies-tu pour affirmer que "l'Ukraine" (et que veut dire ici le mot "Ukraine ?" s'agit-il des dirigeants ou du bas peuple ?) croyait plus que moyennement, donc fortement au scénario d'une invasion ?

- -

Il y a 13 heures, olivier lsb a dit :

Avec le recul, difficile pour les Ukr d'en vouloir à leur PR de n'avoir pas tenu promesse en quelques sorte, faisant le constat qu'aucun règlement pacifique avec le pouvoir Russe n'était possible.

Les "Ukr" ne devraient-ils pas en vouloir à ceux de leurs compatriotes qui ont empêché leur président de mettre en œuvre la formule Steinmeier qu'il approuvait ?

Ces derniers - les empêcheurs ukrainiens

de la mise en oeuvre de la formule Steinmeier - ne doivent-ils pas s'en prendre qu'à eux-mêmes ?

Il y a 11 heures, CortoMaltese a dit :

Et comme tu le dis très bien, il y a avait vraiment une carte à jouer dans cette histoire pour la France, pour se montrer digne d'un grand pays, leader de l'Europe sur les questions de sécurité et de défense et capable de réunir dernière elle le volet européen du soutien à l'Ukraine.

-

Le 16/08/2022 à 17:39, CortoMaltese a dit :

Relative confiance des renseignements US avant la guerre concernant la volonté ukrainienne de se battre et sur sa capacité à résister au moins un temps si elle est correctement renseignée et aidée, mais sans espoir de victoire "Kiev ne tombera pas aussi vite que les russes ne l'espèrent, mais elle tombera". 

Donc "pour se montrer digne d'un grand pays", la France aurait dû prendre la tête d'une guerre qu'à cet instant on estime "sans espoir de victoire". La France aurait dû porter le chapeau d'une humiliante défaite. Quelle idée lumineuse !

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Il y a 5 heures, olivier lsb a dit :

 

Je ne glorifierais certainement pas le renseignement US, mais la position française (très cartésienne, on tient absolument à dégager théorèmes et théories tout le temps et c'est pénible) qui consiste à dire "parce que les américains ont menti en 2003" alors 20 ans plus tard et 3 administrations après, c'est sûr et démontré (et pour combien de temps encore ?) qu'ils sont pas fiables, ça me paraît être un raccourci d'une légèreté dangereuse. 

 

C’est pourtant ce que tu fais en opposant la « rigueur » du renseignement US à la légèreté française (alors que cette prudence est partagée par la plupart des pays). La naïveté aurait été d’oublier que les Etats n’ont que des intérêts et que les renseignements anglo-saxons sur l’Ukraine s’étaient à plusieurs reprises montrés à tort alarmistes dans le passé. Il ne s’agit pas uniquement de l’Irak. La responsabilité US, qui n’ignore rien de cela, aurait dû être de donner les éléments nécessaires pour convaincre…

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Toujours pareil : à force de vouloir ménager la chèvre et le chou, on se fait bouffer par le T-Rex.

Encore que, pour le DRM, il y a sûrement aussi des querelles de chapelle, surtout quand on compare les parcours respectifs de l'ancien et du nouveau. Là aussi, le politique a fait du dégât.

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https://www.geopoliticalmonitor.com/lend-lease-the-answer-to-europes-long-winter-ahead/ (16 août 2022)

Dans le pire des cas, on pourrait assister à des perturbations massives des systèmes de chauffage des zones résidentielles de ces pays. Compte tenu des hivers froids de la région, la perspective que des personnes gèlent dans leur maison ou doivent être relogées dans des abris pendant des semaines, voire plus longtemps, touche le niveau le plus bas de la hiérarchie des besoins de Maslow. Une telle situation pourrait provoquer un mécontentement de masse sans précédent dans ces sociétés, que la Russie pourrait utiliser pour tenter de faire chanter virtuellement l'Europe de l'Est et peut-être même l'Allemagne pour qu'elle quitte l'OTAN sans un seul coup de feu.

Il n'est peut-être même pas nécessaire de geler chez soi ; une grave récession causée par la crise énergétique peut suffire, mais le problème est que lorsque la société d'un pays dépasse son seuil de douleur, il est déjà trop tard.

À la fin du mois de juillet 2022, les stocks de gaz de l'Europe n'étaient remplis qu'à 66 %, et l'analyse de Wood Mackenzie suggère que les stocks de l'Europe ne seront remplis qu'à 75-80 % d'ici l'hiver, ce qui signifie que, bien que les pays en question puissent assurer le chauffage de leur population, ils seront pratiquement à court de gaz d'ici le mois de mars sans nouvel approvisionnement, ce qui entraînera des dommages économiques considérables au printemps. Cependant, la Russie a encore le temps, jusqu'en octobre, de couper tout simplement les approvisionnements, laissant l'Europe avec des niveaux de remplissage n'importe où entre les 66% de fin juillet et les 75-80% prévus, obligeant ces pays à choisir entre le chauffage de leur population et le fonctionnement de leurs industries.

La Russie peut également annoncer et modifier soudainement ses exigences à volonté. Disons qu'elle lance un ultimatum exigeant que les pays boycottent toute aide à l'Ukraine. Supposons qu'après un tel ultimatum, la Russie sente que les sociétés visées se radoucissent ; le Kremlin va donc plus loin et exige le retrait des infrastructures de l'OTAN de tous les pays qui ont rejoint l'alliance après 1997, conformément au mémorandum de Poutine de décembre 2021. Ou, s'il sent un mécontentement suffisant de la part de l'opinion publique, s'il va encore plus loin et exige un retrait total de l'OTAN ? En déclarant qu'à partir de ce moment-là, aucun pays de l'OTAN ne recevra plus une seule goutte de gaz ou de pétrole russe ?

Si la Russie mettait cette capacité en action, cela deviendrait - sans exagération - la plus grave menace pour l'intégrité de l'OTAN à laquelle l'alliance ait jamais été confrontée. Et étant donné le rôle central que joue l'OTAN dans le système d'alliance américain au sens large, cela représenterait aussi probablement la plus grave menace pour la Pax Americana depuis 1945, surtout si l'histoire se termine par le retrait de l'Allemagne et de tous les pays situés à l'est de celle-ci de l'OTAN.

En outre, une question importante se pose : si la Russie dispose de telles capacités stratégiques, quelle raison aurait-t-elle de ne pas les utiliser ?

Il semble que, sauf à jouer ce coup, la Russie ne puisse obtenir plus qu'un armistice à peu près le long de la ligne de front actuelle, ce qui serait certainement bien loin d'une victoire stratégique, laissant 80 % du territoire ukrainien intact, et un solide allié de facto des États-Unis à l'avenir.

Ce n'est pas seulement que la Russie a peu de raisons de ne pas utiliser cette option au cours de l'hiver prochain, mais nous pouvons plutôt nous demander si la Russie peut même se permettre le luxe de ne pas le faire.

La seule façon d'assurer l'avenir de l'OTAN contre une telle menace pourrait être le prêt-bail accordé par les États-Unis à l'Europe de l'Est et à l'Allemagne. Les vastes réserves et la production de gaz naturel et de pétrole brut des États-Unis et du Canada seraient certainement suffisantes pour approvisionner l'Europe de l'Est et l'Allemagne pendant l'hiver prochain.

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Dans un autre domaine :

"Iouri Chevtchouk, la légende du rock russe qui irrite le Kremlin"

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"Un esprit libre mis à l’index par Moscou. Considéré comme l’un des plus grands auteurs-compositeurs russes contemporains, Iouri Chevtchouk, 65 ans, a été condamné, mardi 16 août, à une amende pour ses propos jugés critiques contre le Kremlin. Le chanteur du célèbre groupe de rock DDT est accusé par la justice d’avoir discrédité l’armée russe, après avoir dénoncé l’invasion de l’Ukraine et désavoué le président Vladimir Poutine lors d’un concert.

« La patrie, ce n’est pas être le lèche-cul en permanence du président », avait-il martelé devant son public, lors d’un concert organisé le 18 mai à Oufa, petite ville de l’ouest de la Russie, sous les applaudissements de la salle. « Maintenant, on tue des gens en Ukraine, pourquoi ? Nos gars meurent en Ukraine, pourquoi ? (…) A cause des plans napoléoniens de notre César », a-t-il déploré. Le concert terminé, les policiers venus l’interpeller dans sa loge lui avaient dressé un procès-verbal, avait alors rapporté son producteur sur Instagram.

... "

https://www.lemonde.fr/international/article/2022/08/18/russie-iouri-chevtchouk-le-veteran-du-rock-qui-irrite-le-kremlin_6138346_3210.html

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L'Inde commence à mettre en place sa politique de multi alignement suivi en partie par les pays latin d'amérique du sud. Les positions originales des pays musulmans et africains manquent cependant à cette analyse. Notamment la position des saouds.

https://www.orfonline.org/expert-speak/indias-strategic-autonomy-versus-latin-americas-active-non-alignment/

L'autonomie stratégique de l'Inde face au non-alignement actif de l'Amérique latine
HARI SESHASAYEE
L'Inde et la plupart des pays d'Amérique latine considèrent le conflit Russie-Ukraine comme une guerre "régionale" limitée à l'Europe, mais qui a un impact considérable sur les marchés financiers mondiaux et les prix des matières premières.

BRAZILEUROPELATIN AMERICAINAMEXICOSUD AFRICAINASTRATÉGIQUEUKRAINE
"Pourquoi, en entrelaçant notre destin avec celui d'une partie de l'Europe, enchevêtrer notre paix et notre prospérité dans les toiles de l'ambition, de la rivalité, de l'intérêt, de l'humeur ou du caprice européens ?" Cette citation tirée du discours d'adieu de 1796 de l'ancien président américain George Washington pourrait facilement être attribuée à un dirigeant du monde en développement d'aujourd'hui - qu'il s'agisse de l'Inde, du Mexique, de l'Afrique du Sud ou du Brésil - et à sa position sur la guerre en Ukraine.

Le fait qu'une citation de 1796 reste si pertinente en 2022 témoigne de la nature intrinsèque de la politique étrangère d'un État : Protéger ses propres intérêts et maintenir son autonomie dans les affaires mondiales. Cela est aussi vrai aujourd'hui qu'en 1796.

Une grande partie du monde en développement est bien plus préoccupée par les questions intérieures et par une reprise économique post-COVID qui a été exacerbée par des perturbations massives des marchés mondiaux des matières premières et des marchés financiers.

Chaque pays a ses propres intérêts et conçoit des politiques pour les sauvegarder dans la mesure du possible. C'est ce qui sous-tend les positions adoptées par une grande partie du monde en développement, notamment l'Inde, l'Amérique latine et l'Afrique, à l'égard de la guerre en cours en Ukraine. Une grande partie du monde en développement est bien plus préoccupée par les questions intérieures et par une reprise économique post-COVID qui a été exacerbée par les perturbations massives des marchés financiers et des produits de base mondiaux. De nombreux pays s'efforcent de faire face à la hausse record des prix des produits agricoles et énergétiques essentiels.

Décoder les positions de l'Inde et de l'Amérique latine sur l'Ukraine
La position de l'Inde sur la guerre en Ukraine a déjà fait l'objet de nombreux débats. Elle est largement déterminée par la relation historique de New Delhi avec la Russie (antérieure à Poutine) ainsi que par ses propres intérêts économiques liés à l'approvisionnement en énergie et en armes. Comme on pouvait s'y attendre, l'Inde a fait l'objet de nombreuses critiques concernant sa position, notamment pour sa réticence à condamner l'agressivité russe. Pourtant, la position de l'Inde ne devrait pas être une surprise : New Delhi a une histoire de politique étrangère indépendante souvent en désaccord avec les positions prises par l'Occident ou tout autre bloc. Dans le passé, c'était le non-alignement ; aujourd'hui, c'est l'"autonomie stratégique", et demain, ce sera probablement le "multi-alignement".

Comme le note le ministre indien des Affaires étrangères, S. Jaishankar, dans son livre "the India Way", "Partant du non-alignement, il est parfois utile de parler de multi-alignement. Il semble plus énergique et participatif par rapport à une posture antérieure d'abstention ou de non-implication. La difficulté est qu'il semble également opportuniste, alors que l'Inde recherche réellement la convergence stratégique plutôt que la commodité tactique." Bien que l'Occident considère le conflit sous l'angle de l'autoritarisme russe par rapport à une Ukraine démocratique, cette vision ne trouve que peu ou pas d'écho en Inde, qui a dû faire face pendant des décennies à des gouvernements autoritaires et dirigés par des militaires, notamment dans les pays voisins que sont la Chine, le Myanmar ou le Pakistan. Comme le confirme le récent article de l'universitaire Krzysztof Iwanek analysant les reportages des médias indiens sur la guerre en Ukraine, "la plupart des commentateurs indiens ont décrit la guerre comme le résultat d'intérêts nationaux opposés, et non comme une guerre juste ou un conflit résultant de clivages idéologiques." Plus important encore, les médias indiens de gauche, de droite et du centre semblent tous d'accord pour dire que l'Inde devrait suivre ses propres intérêts nationaux, en maintenant ses bonnes relations avec l'Occident et la Russie.

Bien que l'Occident considère le conflit à travers le prisme de l'autoritarisme russe contre une Ukraine démocratique, cette vision ne trouve que peu ou pas d'écho en Inde, qui a dû faire face pendant des décennies à des gouvernements autoritaires et militaires, notamment dans les pays voisins que sont la Chine, le Myanmar ou le Pakistan.

L'Inde n'est certainement pas la seule à avoir adopté une approche de la guerre en Ukraine. La région d'Amérique latine a elle aussi adopté des positions similaires à l'égard de l'Ukraine. Tout comme l'Inde s'est abstenue lors du vote d'avril visant à expulser la Russie du Conseil des droits de l'homme des Nations unies (ONU), des pays d'Amérique latine tels que le Brésil et le Mexique ont fait de même. Alors même que le Brésil a voté en faveur de la condamnation de la Russie dans une résolution de l'Assemblée générale des Nations unies le 2 mars, le représentant permanent du pays auprès des Nations unies a décrié "l'application aveugle de sanctions", notant que de telles initiatives ne sont "pas propices à la bonne reprise d'un dialogue diplomatique constructif et risquent d'aggraver encore les tensions avec des conséquences imprévisibles pour la région et au-delà".

Comme l'Inde, l'Amérique latine n'a pas non plus adhéré au programme de sanctions occidental contre la Russie. Ana Palacio, ancienne ministre espagnole des affaires étrangères et membre du Parlement européen, a confirmé dans une récente tribune que "de nombreux gouvernements latino-américains ont refusé de se joindre à l'Occident pour imposer des sanctions à la Russie. Cela a alimenté les spéculations selon lesquelles la région est prête à reprendre une posture de non-alignement digne de la guerre froide". Nombreux sont ceux qui considèrent que la position de l'Amérique latine s'inscrit dans un schéma plus large, dans lequel la région a cherché à se protéger activement des périls d'une "nouvelle guerre froide" opposant les États-Unis et la Chine.  L'ancien ministre équatorien des affaires étrangères, Guillaume Long, affirme que "sur le long terme, l'Amérique latine ne voudra pas choisir son camp dans cette nouvelle guerre froide, car la Chine est désormais très présente en Amérique latine. Vous n'aurez pas une Amérique latine s'alignant, comme elle l'a fait lors de la première guerre froide, contre l'Union soviétique avec les États-Unis."

Les similitudes entre les positions de l'Inde et de l'Amérique latine concernant la guerre en Ukraine contrastent fortement avec le cadrage du conflit par l'Occident. Une chose est sûre : Alors que l'Occident considère la guerre comme une menace pour un ordre mondial fondé sur des règles, l'Inde et la plupart des pays d'Amérique latine considèrent qu'il s'agit d'une guerre "régionale" limitée à l'Europe, mais qui a un impact massif sur les marchés financiers mondiaux et les prix des matières premières.

Tableau 1. Positions de l'Inde, de l'Amérique latine et de l'Occident sur la guerre en Ukraine

Gol-table.jpg

Comme le montre le tableau ci-dessus, les positions de l'Inde et de l'Amérique latine sur la guerre en Ukraine restent similaires. Ni l'une ni l'autre n'est susceptible de s'insérer dans la guerre de manière significative, préférant ne pas prendre parti dans un conflit européen. Ils ont également leurs propres préoccupations intérieures et leurs conflits régionaux à régler, qui sont d'un intérêt plus immédiat.

Ce que l'Inde appelle aujourd'hui "autonomie stratégique" est appelé en Amérique latine "non-alignement actif", comme le notent Jorge Heine, Carlos Fortin et Carlos Ominami dans leur nouveau livre "Active Non-Alignment and Latin America : A Doctrine for the New Century". Dans les deux cas, les pays s'efforcent de maintenir leur autonomie et de répondre à leurs propres intérêts.

Conclusion
Comme l'a fait remarquer un jour l'un des diplomates les plus chevronnés de l'Inde, Chinmaya R. Garekhan, une politique étrangère indépendante implique que "le gouvernement doit prendre des positions sur les questions internationales en se laissant guider uniquement par les intérêts nationaux, sans se préoccuper de la façon dont les autres gouvernements pourraient réagir à sa position ou des mesures qu'ils pourraient prendre s'ils se sentent mécontents". Pourtant, il admet que "Il serait peut-être juste de suggérer que plus un pays est fort - économiquement, militairement et socialement en termes de cohésion interne et de sens des valeurs - moins il lui sera difficile de mener une politique étrangère relativement indépendante." Nous pouvons nous attendre à ce que l'Inde et l'Amérique latine adoptent également des positions similaires sur les conflits futurs, et suivent éventuellement une politique de multi-alignement, mais comme le suggère Garekhan, à long terme, elles pourraient mieux s'en sortir si elles renforcent leurs propres institutions nationales, en devenant plus indépendantes sur le plan économique, militaire et social.

Et évidemment l'Ukraine fait la gueule puisque Poutine continue à pouvoir financer la guerre grâce aux ventes de pétroles.

 

J'en suis personnellement ravi. Ces pays vont éviter au monde de tomber dans une guerre mondiales totales des gentils contre les méchants. Pourvu que l'Inde tienne sa route.

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Il y a 17 heures, gustave a dit :

C’est pourtant ce que tu fais en opposant la « rigueur » du renseignement US à la légèreté française (alors que cette prudence est partagée par la plupart des pays). La naïveté aurait été d’oublier que les Etats n’ont que des intérêts et que les renseignements anglo-saxons sur l’Ukraine s’étaient à plusieurs reprises montrés à tort alarmistes dans le passé. Il ne s’agit pas uniquement de l’Irak. La responsabilité US, qui n’ignore rien de cela, aurait dû être de donner les éléments nécessaires pour convaincre…

Non je ne glorifie pas leur renseignement. Ma critique va à l'échelon politique FR. 

Les US ont eu du bon renseignement ET ont su intelligemment l'exploiter d'un point de vue politique. Et je trouve difficile de 'EUR reprocher de ne pas avoir donné tous les détails aux alliés et ukr. Ça ne se fait pas entre services  tu protégés toujours en priorité tes sources. 

J'ignore ce que le rens FR a communiqué à l'échelon politique  donc je n'emettrais pas d'avis sur la question. En revanche on connaît de mieux en mieux le contexte politique et décisions qui ont été prises par le gouvernement. Et je trouve qu'on a commis un certains nombre d'erreurs, et toujours dans l'optique évidemment de défendre nos intérêts. Ce n'est certainement pas l'absence d'une politique généreuse et altruiste envers l'Ukraine que je regrette.

Est ce que notre renseignement a pêché et ensuite ça à foutu le politique dedans ? Ou est ces derniers ont juste pris seuls de mauvaises décisions ? A ce stade on l'ignore. 

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Il y a 1 heure, olivier lsb a dit :

Est ce que notre renseignement a pêché et ensuite ça à foutu le politique dedans ? Ou est ces derniers ont juste pris seuls de mauvaises décisions ? A ce stade on l'ignore. 

Après les infos données par les US, la question posé par la politique au renseignement français portait sur la réelle volonté de Poutine de faire la guerre. La réponse à cette question a coûté sa place au directeur de la DGSE. DRM

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il y a 20 minutes, herciv a dit :

J'en suis personnellement ravi. Ces pays vont éviter au monde de tomber dans une guerre mondiales totales des gentils contre les méchants. Pourvu que l'Inde tienne sa route.

Dans quelle mesure leur neutralité opportuniste est-elle un facteur favorisant la poursuite du conflit ? A mon sens, c'est très significatif, c'est un quasi-soutien à la Russie.
A l'Inde spécifiquement, on pourra faire remarquer qu'elle a finalement plutôt apprécié l'invasion de l'Ukraine dans les faits (de bons prix sur le pétrole !), et qu'elle ne peut pas s'étonner si un jour le Brésil ou l'Argentine apprécient l'invasion du Bouthan ou de portions du Tibet, ou de Taiwan, ou d'autres endroits qui lui importent.

A plus long terme, tout cela va également jouer d'une autre manière : on aura raison de leur signaler que toutes les bonnes sommes qui auraient dû et pu être consacrées à la lutte contre le réchauffement climatique ont été détournées vers la remontée en puissance militaire, et qu'ils n'ont rien fait pour aller contre.

il y a 9 minutes, herciv a dit :

La réponse à cette question a coûté sa place au directeur de la DGSE.

Non : à celui-de la DRM.

Je dois avouer ne pas trop savoir quel sont les périmètres précis de la DRM et de la DGSE sur ces questions qui sont mécaniquement au croisement du politique et du strictement militaire.

Les américains ont manifestement croisé les deux types d'information (voire plus avec le financier/économique/budgétaire) : nos services sont-ils parvenus à faire de même pour présenter une synthèse correcte ? Ce qui est sanctionné est-il un défaut d'obtention des informations correctes, un défaut d'analyse de ces informations ou un défaut de coopération inter-services ?

(j'aime les questions auxquelles je suis certain de n'avoir jamais aucune réponse :biggrin: )

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il y a 27 minutes, Boule75 a dit :

Dans quelle mesure leur neutralité opportuniste est-elle un facteur favorisant la poursuite du conflit ? A mon sens, c'est très significatif, c'est un quasi-soutien à la Russie.
A l'Inde spécifiquement, on pourra faire remarquer qu'elle a finalement plutôt apprécié l'invasion de l'Ukraine dans les faits (de bons prix sur le pétrole !), et qu'elle ne peut pas s'étonner si un jour le Brésil ou l'Argentine apprécient l'invasion du Bouthan ou de portions du Tibet, ou de Taiwan, ou d'autres endroits qui lui importent.

A plus long terme, tout cela va également jouer d'une autre manière : on aura raison de leur signaler que toutes les bonnes sommes qui auraient dû et pu être consacrées à la lutte contre le réchauffement climatique ont été détournées vers la remontée en puissance militaire, et qu'ils n'ont rien fait pour aller contre.

Est-ce opportuniste ? Sûrement. L'inde adopte de ce fait la position que les US avaient eux-mêmes adoptés au cour des deux premières guerre mondiales ou que les anglais adoptaient pendant les guerres européennes. A savoir un opportunisme économique sur le pétrole et les armes qui avait permis aux US de devenir la première puissance mondiale.

Maintenant est-ce la guerre elle-même qui a créé cette opportunité ou les sanctions ? Je parle de tout çà dans le fil "la france dans un monde de bloc" tout est cousu de fil blanc depuis le début. La volonté US et chinoise de positionner des méchants et des gentils chacun en attirant le plus possible d'allié, les russes tentant de jouer les musclés mais jouant en seconde division incapable d'envahir rapidement l'Ukraine parce qu'ayant mal compris la volonté d'implication des européens. Et l'Inde ayant décidé par avance de ne pas choisir, je ne suis pas sûr que la Chine ouvre deux fronts à la fois, l'Inde est un très gros morceau tout à fait capable de faire plier une attaque chinoise même massive. (Rapport 1 pour la défense à trois pour l'attaquant).

Est-ce morale ? Je ne suis pas sûr que quand on parle de nation la notion de moralité soit un outil pertinent d'analyse.

Tu remarqueras que l'Inde n'est pas seul et que la plupart des nations pétrolières de l'OPEP et gazières (exemple l'Algérie) adopte aussi ce comportement. 

Modifié par herciv
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