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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques


Messages recommandés

Il y a 14 heures, herciv a dit :

Reste à savoir si c'est durable ou passager en particulier en ce qui concerne les aides US.

Le problème pour l'Ukraine c'est que leur guerre est passé au second plan dans l'actualité ... et rien que ça ça n'aide pas à drainer de l'influence et donc de l'aide matériel.

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https://jamestown.org/program/ever-more-russians-write-putin-complaining-about-impact-of-war-in-ukraine/ (7 décembre 2023)

Le Kremlin continue de publier des rapports mensuels sur les lettres envoyées à Poutine (Letters.kremlin.ru, consulté le 7 décembre). Ces rapports détaillent le nombre de lettres reçues et la manière dont ces plaintes ont été distribuées aux différents ministères. C'est assez frappant, étant donné que le régime de Poutine a bloqué la diffusion de tant d'autres sources d'information sur l'attitude des Russes à l'égard de la guerre. Ces plaintes envoyées au ministère de la Défense, une indication de la préoccupation de la population pour les questions militaires, ont explosé, passant de 2 300 lettres pendant toute l'année 2018 à plus de 80 000 en 2022 (Istories.media, 9 juin 2022). Le rapport d'enquête d'Important Stories ajoute que le nombre total de ces plaintes a atteint 180 000 depuis le début de l'invasion élargie de Poutine en février 2022, un chiffre qui suggère que le nombre de ces lettres continuera d'augmenter et à un rythme supérieur à l'augmentation du nombre de soldats russes envoyés en Ukraine.

Le fait que le haut commandement russe n'accorde pas de permission aux soldats sous contrat est un point particulièrement sensible. Les premières plaintes écrites à ce sujet sont apparues à la fin de l'année 2022. En avril 2023, selon Important Stories, les lettres sur ce sujet étaient plus nombreuses que toutes les autres.

Un autre sujet sensible concerne le sort des commandants portés disparus en Ukraine.

Une troisième question qui agite ceux qui écrivent à Poutine au sujet de la guerre concerne l'insuffisance des traitements médicaux pour les personnes blessées au combat.

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https://jamestown.org/program/russian-elves-in-georgia-fight-against-putin/ (6 décembre 2023)

Environ 200 "elfes" écrivent quotidiennement des centaines de messages et de commentaires sur les réseaux sociaux russes pour tenter de convaincre les partisans de Poutine que la guerre menée par Moscou contre l'Ukraine est injuste.

Les elfes russes en Géorgie travaillent en trois équipes et laissent au moins 120 commentaires par jour sur divers réseaux sociaux, en particulier sur le site de médias sociaux VKontakte.

Ces elfes expriment leur soutien à l'indépendance et à l'intégrité territoriale de la Géorgie, s'opposent à l'occupation russe de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud et espèrent l'adhésion du pays à l'Union européenne.

Les activistes russes ciblent différents groupes en Russie à l'aide de diverses tactiques de communication. Par exemple, ils publient des contenus visant à effrayer les hommes russes en âge de faire leur service militaire et jouent sur les inquiétudes croissantes des femmes russes qui craignent de perdre leurs maris et leurs fils s'ils sont envoyés combattre en Ukraine.

Leur "usine à elfes" n'est pas financée par l'État géorgien, mais par des éléments occidentaux qui cherchent à affaiblir la position de Moscou et à convaincre la société russe de la nécessité de mettre fin à la guerre. Les journalistes géorgiens supposent également que ces lutins visent à pousser la société russe à agir de manière décisive en vue d'un éventuel changement de régime à Moscou.

 

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Il y a 1 heure, Wallaby a dit :

https://jamestown.org/program/russian-elves-in-georgia-fight-against-putin/ (6 décembre 2023)

Environ 200 "elfes" écrivent quotidiennement des centaines de messages et de commentaires sur les réseaux sociaux russes pour tenter de convaincre les partisans de Poutine que la guerre menée par Moscou contre l'Ukraine est injuste.

Les elfes russes en Géorgie travaillent en trois équipes et laissent au moins 120 commentaires par jour sur divers réseaux sociaux, en particulier sur le site de médias sociaux VKontakte.

Ces elfes expriment leur soutien à l'indépendance et à l'intégrité territoriale de la Géorgie, s'opposent à l'occupation russe de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud et espèrent l'adhésion du pays à l'Union européenne.

Les activistes russes ciblent différents groupes en Russie à l'aide de diverses tactiques de communication. Par exemple, ils publient des contenus visant à effrayer les hommes russes en âge de faire leur service militaire et jouent sur les inquiétudes croissantes des femmes russes qui craignent de perdre leurs maris et leurs fils s'ils sont envoyés combattre en Ukraine.

Leur "usine à elfes" n'est pas financée par l'État géorgien, mais par des éléments occidentaux qui cherchent à affaiblir la position de Moscou et à convaincre la société russe de la nécessité de mettre fin à la guerre. Les journalistes géorgiens supposent également que ces lutins visent à pousser la société russe à agir de manière décisive en vue d'un éventuel changement de régime à Moscou.

 

marrant nous nous sommes les gentils elfes et ceux qui font pareil en face sont des trolls ; que nous ce soit normal et bien de tenter d'influencer et d'impulser des changements via les réseaux sociaux, mais que si en face ils font pareil... L'action en soit, je dirais que c'est le jeu ma pauvre Lucette, mais quand on la rapporte, double standard quand tu nous tiens... :rolleyes:

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Slate a beau être slate, l'article sur la fin de partie en Ukraine fait mal... surtout qu'à titre personnel je pense qu'il n'y aurait pas eu de guerre si nos faucons atlantistes n'avaient pas poussé à l'intransigeance dès Maidan...

Citation

Voilà, c'est fini: les États-Unis n'aideront plus l'Ukraine _ Phénix — Édité par Thomas Messias — 8 décembre 2023 à 7h40

Le poids de la présidentielle américaine 2024 se fait lourdement sentir.

Lundi 4 novembre, la Maison-Blanche a déclaré être «à court d'argent» pour aider l'Ukraine. Elle a ajouté: «Sans action du Congrès d'ici à la fin de l'année, nous serons à court de ressources pour acheter des armes et des équipements à l'Ukraine et pour fournir du matériel provenant des stocks de l'armée américaine.»

Début novembre, le speaker (président) de la Chambre des représentants a pourtant signalé son intention de faire voter une nouvelle aide militaire pour Israël et l'Ukraine avant Noël, tout en la conditionnant pour Israël à des coupes budgétaires dans le service des impôts des États-Unis (IRS) et, dans le cas de l'Ukraine, à des changements importants dans la politique de contrôle des frontières ainsi qu'à un audit indépendant portant sur les sommes versées.

En effet, les Républicains demeurent convaincus qu'une part significative de l'aide à l'Ukraine est détournée (nos sources à Washington évoquent le chiffre de 50%, ce qui semble extravagant et peu crédible); la Heritage Foundation, très influente auprès des conservateurs, juge trop timides les demandes actuelles sur le contrôle aux frontières; certains Démocrates veulent conditionner l'aide à Israël à une solution humanitaire à Gaza... Bref, la Chambre des représentants n'a jamais été aussi divisée. Les plans d'aide sont loin d'être votés.

Il y a quelques mois, nous expliquions que la guerre en Ukraine dépendait du calendrier électoral américain. Si cela reste le cas, quatre facteurs ont encore modifié la donne.

  • À onze mois des élections, les Républicains sont de plus en plus tributaires de leur branche MAGA («Make America Great Again»), résolument anti-Ukraine.
  • L'échec de la contre-offensive couplé aux progrès russes sur le front a entaché la crédibilité de Volodymyr Zelensky et aussi d'une partie de son état-major. En effet, selon le Washington Post, pendant des mois, le Pentagone a milité pour une contre-offensive plus concentrée, déclenchée au début du printemps; au final, Kiev a opté pour une approche plus «prudente» mais qui n'a pas fonctionné.
  • Les nombreuses rumeurs de corruption, de luttes intestines, d'isolement de Volodymyr Zelensky, de plus en plus critiqué, notamment par le maire de Kiev, ont beaucoup nui à l'image de l'Ukraine à Washington.
     

[...]

Au total, en dix-huit mois, les États-Unis auront déboursé plus de 100 milliards de dollars, soit 92,6 milliards d'euros –les estimations varient. C'est plus de 5% du budget total de l'armée américaine, soit un chiffre historique. Mais, à moins d'un coup de théâtre, la source s'est tarie. Dans un contexte de paralysie du système politique américain, l'Ukraine va devoir changer de stratégie.

L'après Zelensky

Le 3 octobre, deux semaines après la visite en demi-teinte du président ukrainien, Kevin McCarthy est évincé par la frange extrême de son parti; quatre jours plus tard, le Hamas attaque le sud d'Israël; le 13, les Russes lancent leur première offensive majeure contre Avdiïvka; et enfin, le 25, après trois semaines d'incertitude, Mike Johnson, un Louisianais ultraconservateur, est élu speaker de la Chambre des représentants.

Après vingt ans de guerres ruineuses en Irak et en Afghanistan, la doctrine américaine est en train d'évoluer.

Le 5 novembre, Donald Trump, grand favori de la primaire républicaine, se trouve pour la première fois en tête des sondages dans les «battleground states» contre Joe Biden. À quelques semaines des primaires et à onze mois de l'échéance électorale, les voyants sont au rouge pour le président sortant: économie («Bidenomics»), préoccupations sur son âge et sa santé, perte de vitesse au sein de son électorat. Au même moment, la bataille budgétaire fait rage, enjeu essentiel pour les Républicains soucieux de se démarquer d'une administration qui a renoué avec les investissements «à la Roosevelt».

Ainsi, en 2024, les intérêts de la dette dépasseront le budget annuel de la Défense. Bilan: le GOP n'a jamais été aussi divisé entre les faucons (Lyndsey Graham, Nikki Haley, Mitt Romney...), qui veulent augmenter les dépenses militaires, et la frange isolationniste, représentée par le Freedom Caucus ou les MAGA, qui veut les réduire. Mais la réalité, c'est que l'Amérique est engagée sur trois fronts.

Trois guerres par procuration

[...]

Les États-Unis vont-ils lâcher l'Ukraine?

La stratégie mise en place entre le département d'État, la CIA et le Pentagone se décline en plusieurs volets: consolidation des alliances, partage du renseignement, soutien militaire des alliés face aux menaces présentes (Ukraine, Israël) ou à venir (Taïwan). Ainsi, peu après l'attaque du Hamas, Washington a envoyé des missiles à Israël pour ravitailler le Dôme de fer, ainsi que deux porte-avions dans la région. Objectif: dissuader les acteurs tentés de s'engager dans le conflit (Iran, Hezbollah ou Houthis), mais aussi faire barrage à tout interventionnisme de Moscou.

Quant à Taïwan, l'administration Biden est engagée dans une course contre la montre sur le sujet. Avec l'extraordinaire montée en puissance de la Chine et le sous-investissement militaire de «l'île rebelle», la doctrine traditionnelle, s'appuyant sur l'armée de l'air et la marine pour empêcher l'invasion, est en train d'être repensée afin de rendre la conquête de l'île impossible. Une stratégie connue sous le nom de «Fortress Taiwan».

Comment mener trois guerres à la fois?

L'Ukraine, Israël et Taïwan ont tous trois besoin de missiles Patriot, de Stinger, de Javelin; or, depuis le début du conflit ukrainien, les États-Unis auraient livré jusqu'à un tiers de tous leurs stocks existants. Mais ce n'est pas tout: les stocks d'obus de 155 mm sont également bas, de même que les missiles de croisière antinavires, et la liste continue.

Mais cette comptabilité omet une réalité cruciale: les trois «guerres» (réelles ou potentielles) et donc leurs besoins en armements sont différents. Le conflit ukrainien est avant tout une guerre de «haute intensité», reposant sur un gros investissement en hommes, artillerie, missiles à courte et longue portée, tanks, etc.

L'Ukraine serait en théorie la moins susceptible de pâtir d'un arbitrage défavorable dans la «concurrence» aux armements.

[...]

L'armée américaine est confrontée à un très sérieux problème de recrutement

[...]

Il n'y aura pas de consensus sur l'Ukraine. L'aide est terminée.

Pourquoi? Si on interroge nos sources, les réponses varient entre le fait que «l'Ukraine est un nid de corruption» (également l'argumentation sous-jacente dans l'enquête en destitution de Joe Biden), que «ce n'est pas une démocratie» (car Volodymyr Zelensky veut repousser les élections de mars 2024), et plus prosaïquement que «l'aide militaire doit bien finir par s'arrêter».

Mais derrière ces arguments rationnels se profile une réalité électoraliste: Donald Trump contrôle plus de la moitié de l'électorat républicain, isolationniste, religieux et rétif à toute forme de rationalité; sans ces votes, pas de victoire à la Maison-Blanche, à la Chambre des représentants ou au Sénat. Or, Donald Trump a une longue histoire avec l'Ukraine et Volodymyr Zelensky. Il lui doit son premier procès en destitution et, s'il n'aime pas le président ukrainien, il reste un fan de Vladimir Poutine.

Ainsi, avec une majorité républicaine à la Chambre des représentants, une situation d'impasse budgétaire, et la campagne électorale qui bat déjà son plein, il n'y aura pas de consensus sur l'Ukraine. L'aide est terminée. Kiev va devoir compter davantage sur ses propres ressources. Dans un monde normal, ce serait l'opportunité pour les Européens de prendre en main leur destin en se substituant à Washington... Mais vit-on dans un monde normal?

https://www.slate.fr/story/257404/ukraine-etats-unis-fin-aide-guerre-armes-zelensky-election-presidentielle-biden-trump#xtor=RSS-2

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Modifié par rendbo
(orthographe)
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Ce qui est sûr c'est qu'on a un très net clivage entre les républicains de Trump et les démocrates de Biden. Les uns veulent se recentrer sur l'Amérique profonde au grand dam de l’Europe et les autres veulent se préparer à affronter la Chine. Deux guerres extrêmement gourmande en budget ne pourront qu'aider les pékins moyens à faire leur choix.

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Il y a 2 heures, olivier lsb a dit :

Et les commentateurs les plus avisés en Russie ne s'y sont pas trompés à l'époque. Voilà ce que disait, prophétique, cet historien et ancien député en 2004. Ca dépasse même la seule question des intentions de Poutine, car il n'était pas aussi puissant à l'époque qu'il ne l'est aujourd'hui. 

Incroyable document.

Et en plus avec soloviev en présentateur! À gauche sur la capture d'écran.

Révélation

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Il y a 2 heures, Patrick a dit :

Incroyable document.

Et en plus avec soloviev en présentateur! À gauche sur la capture d'écran.

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Soloviev y'a des extraits que je trouve personnellement encore plus frappant de lui en 2013, en train de présenter une soirée de nouvel an télévisé avec Zelensky entre autres invités, pour donner performance....

 

Qui imagine Goebbels fricotter avec Tino Rossi en 31 ?

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Il y a 15 heures, olivier lsb a dit :

Et les commentateurs les plus avisés en Russie ne s'y sont pas trompés à l'époque. Voilà ce que disait, prophétique, cet historien et ancien député en 2004. Ca dépasse même la seule question des intentions de Poutine, car il n'était pas aussi puissant à l'époque qu'il ne l'est aujourd'hui. 

 

Désolé, mais tu as été battu au concours du posteur le plus rapide : http://www.air-defense.net/forum/topic/6454-russie-et-dépendances/?do=findComment&comment=1683930

Je recopie donc ma réponse :

À 00:08 "We need to cancel the election". Cela s'applique également à l'Ukraine, et cela fait écho à l'agacement de Klitschko, le maire de Kiev.

 

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Il y a 18 heures, MIC_A a dit :

On y voit depuis un engrenage infernal qui amène à éduquer militairement jusqu'aux tout petits et jeunes gens dans les écoles, collèges et lycées, digne de la Corée du nord ou des Chinois !

Pareil en Ukraine :

 

Documentaire (2019) sur un camp d'endoctrinement d'enfants.

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https://www.abc.net.au/listen/programs/abc-news-daily/is-russia-winning-the-war-in-ukraine/103197182 (6 décembre 2023)

Dr Samir Puri : Nous sommes déjà passés par là dans l'histoire, et je ne veux pas que cela paraisse plus dramatique que ça ne l'est. Les scénarios sont très différents. Mais tout le monde se souvient de ce qui est arrivé à l'armée sud-vietnamienne. Vous savez, quelques années après le départ des Américains et l'arrêt du financement par le Congrès, ils ont perdu la guerre. Tout le monde se souvient de ce qui est arrivé à l'armée nationale afghane lorsque les Américains ont fermé la base aérienne de Bagram et sont partis. Il est évident que le financement n'avait plus de raison d'être. Elle s'est également effondrée face aux talibans. Il y a donc un modèle historique. Si j'évoque ces exemples, c'est parce que ce sont ceux que Poutine et Sergey Shoygu, son ministre de la défense, imaginent pour l'Ukraine.

Je ne pense pas qu'une chose aussi soudaine se produise en Ukraine, ne serait-ce que pour une raison. En effet, l'Ukraine se trouve en Europe. Et l'OTAN supporterait très, très directement le poids d'un effondrement soudain de l'Ukraine. D'une part, les Russes ont très intelligemment assuré le réapprovisionnement en munitions auprès des Nord-Coréens. D'autre part, de nombreuses unités ukrainiennes de la ligne de front ont fait part de leur situation aux médias. Elles doivent rationner leurs obus d'artillerie lorsqu'elles les tirent. On peut imaginer qu'un jour viendra où les Russes, les Ukrainiens, sur un site comme Avdeevka, le pilonneront avec leur quota habituel d'obus d'artillerie. Les Ukrainiens n'ont pas le même volume pour riposter. Les choses pourraient alors commencer à changer et à pencher en faveur de la Russie.

Sam Hawley : Très bien, Samir, je voudrais juste terminer en revenant à cette carte. Si, au début de l'année, la Russie détenait 20 % ou avait pris 20 % du territoire ukrainien, quel est le chiffre aujourd'hui ? Et que nous montre cette carte ? Nous montre-t-elle que la Russie est en train de gagner cette guerre ?

Dr Samir Puri : Je ne pourrais pas vous dire quel est le pourcentage exact, mais je pense qu'il est passé d'environ 20 pour cent à 17 ou 18 pour cent. Cela signifie-t-il qu'ils ont gagné ? Je pense que la façon dont je l'expliquerais, parce que la victoire est une chose très difficile à exprimer dans une guerre d'attrition de longue durée comme celle-ci. Si les Russes ne perdent pas les 20 ou 18 % de territoire qu'ils détiennent actuellement, ils ne perdent pas. Ils ne perdent pas la guerre, mais ils ne la gagnent pas nécessairement non plus.

Je suppose que si les Russes s'emparent entièrement des quatre provinces ukrainiennes que Poutine a déclarées officiellement annexées, c'est-à-dire Kherson, Zaporizhzhia, Donetsk, Luhansk, ils détiennent en quelque sorte, vous savez, entre 50 et 70, 80 pour cent de chacune d'entre elles. S'ils s'emparent de 100 % de ces quatre régions, les Russes pourront dire de manière crédible qu'ils ont atteint les objectifs que Poutine a en quelque sorte redéfinis pour eux en septembre 2022. Mais n'oublions pas que son objectif en février 2022, lorsqu'il a envahi le pays, était de changer le leadership politique à Kiev. Et il y a un débat vraiment, je pense, irrésolu en ce moment pour savoir si la Russie veut encore aller jusqu'au bout et s'emparer de Kiev, et je ne pense pas que nous le sachions. J'ai toujours pensé que nous étions là pour le long terme, et malheureusement, je pense toujours, comme je le pensais il y a un an, qu'une sorte de partition de facto de l'Ukraine est ce qui va se produire.

Sam Hawley : Samir Puri est professeur invité au King's College de Londres et ancien observateur du cessez-le-feu en Ukraine. Il est également l'auteur du livre Russia's Road to War with Ukraine.

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https://gppreview.com/2023/10/12/ukraine-is-worth-defending-but-not-at-any-cost/

L'aide à l'étranger ne représente qu'une goutte d'eau dans l'océan des dépenses fédérales américaines. Cependant, avec un ratio dette/PIB largement supérieur à 100 %, chaque goutte compte. Selon une étude du Council on Foreign Relations, l'aide américaine à l'Ukraine est plusieurs fois supérieure aux niveaux d'aide accordés aux cinq autres plus grands bénéficiaires combinés. Cette aide représente déjà près du double du niveau record atteint en 60 ans, mesuré en pourcentage du PIB, par Israël après la signature des accords de paix de Camp David. De plus, si elle n'est pas contrôlée, l'aide américaine à l'Ukraine pourrait devenir encore plus incontrôlable, comme ce fut le cas lors des guerres précédentes.

L'augmentation des dépenses à l'étranger se répercute sur les dépenses intérieures. Même si des dizaines de milliards de dollars peuvent sembler modestes au regard de la taille colossale du budget fédéral, il s'agit d'argent fédéral qui, en théorie, pourrait être consacré à SNAP [1], TANF [2], Medicare et Medicaid. Par exemple, l'aide américaine à l'Ukraine approche déjà 0,5 % du PIB, ce qui est plus que le budget de la NASA et plus que les budgets annuels de la plupart des États américains. L'aide totale à l'Ukraine est également plusieurs fois supérieure au budget fédéral de base de 16,5 milliards de dollars pour le TANF et proche du budget fédéral de 120 milliards de dollars pour le SNAP pour l'année fiscale 2022.

Tant que le financement fédéral sera limité, le navire fiscal finira par s'échouer si une voie responsable n'est pas tracée. L'Ukraine est et doit rester une priorité budgétaire et morale. Toutefois, le financement de l'Ukraine n'existe pas dans le vide et les décideurs politiques seraient bien avisés de mieux évaluer le coût réel du maintien des niveaux de financement récents pour l'Ukraine par rapport aux avantages probables.

[1] SNAP (Supplemental Nutrition Assistance Program) : Anciennement connu sous le nom de "food stamps", le SNAP est un programme d'aide fédéral qui fournit aux personnes et aux familles à faibles revenus éligibles des fonds pour acheter de la nourriture. Ce programme est conçu pour permettre aux personnes ayant des moyens financiers limités d'avoir accès à un régime alimentaire nutritif.

[2] TANF (Temporary Assistance for Needy Families) : Le TANF est un programme d'aide fédéral qui fournit une assistance financière aux familles à faibles revenus ayant des enfants à charge. Il vise à promouvoir l'autosuffisance en fournissant une aide financière temporaire, une formation professionnelle et d'autres services de soutien. Le TANF a remplacé le programme Aid to Families with Dependent Children (AFDC) en 1996.

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il y a 14 minutes, Alexis a dit :

La militarisation progressive (organisations de jeunesse militarisées, cours spécifiques à l'école, etc.) en Russie, partielle pour l'instant mais en augmentation constante, est organisée par l'Etat.

On ne parlait pas de ce qui se passe aujourd'hui, mais de ce qui se passait "depuis les années 2000" en préparation de la guerre. Donc avant 2022. Je ne doute pas qu'il y a une forte mobilisation aujourd'hui à l'école en Russie pour faire passer le message du Kremlin sur la guerre  "opération spéciale" auprès des jeunes. Mais qu'en était-il avant guerre ?

Modifié par Wallaby
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Il y a 9 heures, Wallaby a dit :

On ne parlait pas de ce qui se passe aujourd'hui, mais de ce qui se passait "depuis les années 2000" en préparation de la guerre. Donc avant 2022. Je ne doute pas qu'il y a une forte mobilisation aujourd'hui à l'école en Russie pour faire passer le message du Kremlin sur la guerre  "opération spéciale" auprès des jeunes. Mais qu'en était-il avant guerre ?

La Russie entraîne ses cadets au combat , Laurent Filippi, France Télévisions, 04/08/2014 16:45

"Après le démantèlement de l’URSS en 1991, les enseignements militarisés et patriotiques dans les écoles russes n’avaient plus lieu d’être. Mais l’arrivée au pouvoir en 1999 de Vladimir Poutine a remis au premier plan les valeurs patriotiques. En pleine expansion, les corps de cadets (écoles militaires) trouvent un nouveau souffle."

https://www.francetvinfo.fr/monde/russie/la-russie-entraine-ses-cadets-au-combat_3069823.html

 

Corps de cadets (Russie) — Wikipédia (wikipedia.org)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Corps_de_cadets_(Russie)

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Il y a 9 heures, Benoitleg a dit :

La Russie entraîne ses cadets au combat , Laurent Filippi, France Télévisions, 04/08/2014 16:45

"Après le démantèlement de l’URSS en 1991, les enseignements militarisés et patriotiques dans les écoles russes n’avaient plus lieu d’être. Mais l’arrivée au pouvoir en 1999 de Vladimir Poutine a remis au premier plan les valeurs patriotiques. En pleine expansion, les corps de cadets (écoles militaires) trouvent un nouveau souffle."

https://www.francetvinfo.fr/monde/russie/la-russie-entraine-ses-cadets-au-combat_3069823.html

 

Corps de cadets (Russie) — Wikipédia (wikipedia.org)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Corps_de_cadets_(Russie)

L'Ukraine aussi a des cadets :

"Les cadets de l'académie militaire de l'Ukraine, et des membres de l'United States Army's 173rd Airborne Division s'entraînent ensemble au cours de l'exercice d'entraînement rapide Trident dans l'viv, Ukraine." 17 septembre 2014 : https://www.alamyimages.fr/photo-image-les-cadets-de-l-academie-militaire-de-l-ukraine-et-des-membres-de-l-united-states-armys-173rd-airborne-division-s-entrainent-ensemble-au-cours-de-l-exercice-d-entrainement-rapide-trident-dans-l-viv-ukraine-90359614.html

La France elle-même n'en a-t-elle pas ?

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Difficile de comparer la poignée de lycées militaires ou d'écoles type mousses avec la profusion de cadets en Russie. On en trouve partout et qui ne travaillent pas que pour les forces armées. En revanche, ce sont des institutions très militarisées, avec port de l'uniforme et elles connaissent un fort renouveau depuis les années 2000. On a par exemple ouvert trois écoles navales Nakhimov (qui préparent à la carrière d'officier de marine) dans les années 2010.

On peut citer aussi les efforts pour relancer la DOSAAF avec ses aérodromes, ses centres d'instruction et ses avions de formation. Le développement des programmes scolaires dans un sens plus "patriotique". Et bien sûr toute l'organisation des médias dans le sens du pouvoir.

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https://www.politico.eu/article/russia-oil-price-cap-ukraine-war-centre-research-energy-clean-air/ (5 décembre 2023)

Un an après l'accord initial, les efforts déployés par l'Occident pour plafonner les revenus pétroliers de la Russie après que Moscou a déclenché sa guerre contre l'Ukraine ont essentiellement échoué, selon un nouveau rapport consulté par Politico.

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Je partage ce petit fil qui a le mérite d'illustrer les capacités industrielles Britanniques et en fin de compte, les échelles assez ridicules de moyens nécessaires pour augmenter de façon significative la production de munitions d'artillerie. 

Ainsi, l'usine de BAE à Washington (au RU, pas aux US) a requis un investissement de 206m GBP et une augmentation d'effectifs de 100 ETP pour multiplier par 8 sa production et la changer d'échelle. Sans rentrer dans des détails (non divulgués), on apprend que le MoD a accordé un total de 290m GBP de contrats pour couvrir des approvisionnements à cette nouvelle cadence, sur tous le spectre des calibres. 

 

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