olivier lsb Posté(e) le 15 février Share Posté(e) le 15 février Certains trouvaient surprenant que je donne comme probable ou en tout cas plausible, l'hypothèse que la Russie ait acheté un ou plusieurs représentants élus Américains, de façon purement transactionnelle. Il a été avéré que Mike Johnson s'est déjà retrouvé au milieu d'une telle affaire, dans on retrouve d'ailleurs la très sulfureuse Maria Butina. L'argent fût restitué après coup et aveux, mais là n'est pas la question. L'argent Russe peut et a déjà donc atteint des parlementaires, et non des moindres. Newsweek (en accès libre) https://www.newsweek.com/house-speaker-mike-johnson-donations-russia-butina-1838501 1 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Stark_Contrast Posté(e) le 15 février Share Posté(e) le 15 février (modifié) 1 hour ago, olivier lsb said: Some found it surprising that I gave as probable or at least plausible the hypothesis that Russia had bought one or more elected American representatives, in a purely transactional manner. It has been proven that Mike Johnson has already found himself in the middle of such an affair, in which we also find the very sulphurous Maria Butina. The money was returned after the fact and confession, but that is not the question. Russian money can and has already reached parliamentarians, and not the least important ones. Il s'agit toujours d'une hypothèse douteuse, surtout lorsque l'argent a été restitué et que la personne l'a révélé. On est loin d'un quid pro quo du type de celui qui a été mis en cause par vous-même et par d'autres. Je suis impressionné par la capacité de la Russie à choisir l'orateur quatre ans avant sa nomination, ce qui ne s'était jamais produit dans l'histoire des États-Unis. Les Russes sont vraiment des maîtres en matière de manipulation politique. Il est étrange qu'ils n'aient pas simplement investi cet argent dans une Ukraine notoirement corrompue et qu'ils ne l'aient pas gouvernée purement et simplement. cela me rappelle la même hypothèse appliquée par la droite américaine à tout politicien américain ayant des liens avec l'Ukraine. si j'entends encore une fois "burisma", je vais devoir remplacer mon tatouage de Benghazi. N'oubliez pas que le fils de Joe Biden a effectivement travaillé pour la Burisma. Cela ne veut toujours pas dire les choses que certaines personnes veulent qu'elles signifient. Modifié le 15 février par Stark_Contrast 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Titus K Posté(e) le 15 février Share Posté(e) le 15 février 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Delbareth Posté(e) le 15 février Share Posté(e) le 15 février (modifié) Il y a 2 heures, Stark_Contrast a dit : Je suis impressionné par la capacité de la Russie à choisir l'orateur quatre ans avant sa nomination, ce qui ne s'était jamais produit dans l'histoire des États-Unis. Allons allons, l'analyse rationnelle (scientifique même) de cette coïncidence pousse pourtant dans une voie diamétralement opposée : si il y a cette affaire, c'est simplement qu'elle a été découverte et qu'elle ressort car les regards sont braqués sur lui. N'y en aurait-il pas beaucoup d'autres, qui attendent à différentes étapes de la procédure (non découvertes, découvertes et sous investigation, découvertes et investiguées mais non divulguées...) ? En fait je n'en sais rien, je ne connais pas du tout cette histoire, mais cette erreur de raisonnement m'agressait trop pour la laisser passer. Modifié le 15 février par Delbareth 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
olivier lsb Posté(e) le 16 février Share Posté(e) le 16 février (modifié) Il y a 17 heures, Stark_Contrast a dit : Il s'agit toujours d'une hypothèse douteuse, surtout lorsque l'argent a été restitué et que la personne l'a révélé. On est loin d'un quid pro quo du type de celui qui a été mis en cause par vous-même et par d'autres. Je suis impressionné par la capacité de la Russie à choisir l'orateur quatre ans avant sa nomination, ce qui ne s'était jamais produit dans l'histoire des États-Unis. Les Russes sont vraiment des maîtres en matière de manipulation politique. Il est étrange qu'ils n'aient pas simplement investi cet argent dans une Ukraine notoirement corrompue et qu'ils ne l'aient pas gouvernée purement et simplement. La Russie est encore plus mal classée que l'Ukraine sur le barème de Transparency international en matière de corruption. Mais dans un cas, on évoquera "les maitres de la manipulation politique" et dans l'autre, une proie faible qui aurait du être corrompue depuis longtemps sans résister ? Encore un sophisme. Je dis simplement pour ma part que ce n'est pas aux vieux singes que l'on apprendre à faire des grimaces. Si la Russie a les moyens de ses ambitions en matière d'influence, l'Ukraine fut sa meilleure élève pendant la période soviétique. Corrompue peut être, et pas plus que la Russie. Cible durcie et difficile à atteindre, assurément. Alors que chez les occidentaux, c'est plus simple et plus permissif. Il y a des choses qu'il est parfois difficile à acheter et l'on préfèrera acheter le parlementaire US qui s'en fout de l'Ukraine plutôt que d'essayer d'influencer la victime qui ne veut plus de vous depuis 30 ans. Citation cela me rappelle la même hypothèse appliquée par la droite américaine à tout politicien américain ayant des liens avec l'Ukraine. si j'entends encore une fois "burisma", je vais devoir remplacer mon tatouage de Benghazi. N'oubliez pas que le fils de Joe Biden a effectivement travaillé pour la Burisma. Cela ne veut toujours pas dire les choses que certaines personnes veulent qu'elles signifient. Je ne le disais pas s'agissant de Biden / Ukraine / accusation de corruption. Et pour cause, cette affaire n'a jamais rien reposé sur quoique ce soit de solide et d'ailleurs, "l'informateur" principal du FBI vient d'être arrêter pour justement faux témoignage. https://www.lemonde.fr/international/article/2024/02/16/aux-etats-unis-un-ancien-informateur-du-fbi-poursuivi-pour-avoir-fabrique-de-fausses-accusations-sur-hunter-biden_6216781_3210.html Citation Aux Etats-Unis, un ancien informateur du FBI poursuivi pour avoir fabriqué de fausses accusations sur Hunter Biden C’est notamment sur ce témoignage que repose la tentative des Républicains de destituer le président américain, Joe Biden. L’homme a été arrêté jeudi à Las Vegas. Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 03h50, modifié à 06h22 Temps de Lecture 2 min. La justice américaine a annoncé, jeudi 15 février, l’inculpation d’un ancien informateur du FBI accusé d’avoir fabriqué de fausses accusations de corruption contre Hunter Biden, le fils du président américain. Ces allégations ont ensuite été récupérées par la droite pour tenter de destituer Joe Biden. Alexander Smirnov, un ancien indic de la police fédérale, a été arrêté jeudi à Las Vegas, selon un communiqué du procureur spécial enquêtant sur Hunter Biden. Cet homme de 43 ans est soupçonné d’avoir menti, en accusant Joe et Hunter Biden d’avoir perçu chacun cinq millions de dollars en pots-de-vin pour permettre à une société gazière ukrainienne, Burisma, d’échapper à des poursuites. L’ex-informateur « a fourni de fausses informations désobligeantes au FBI à propos » de Joe et Hunter Biden, selon l’acte d’accusation. Un délit pour lequel il encourt vingt-cinq ans d’emprisonnement. Ce nouveau rebondissement fragilise l’enquête en destitution menée par les républicains au Congrès contre Joe Biden, quelques mois avant un probable nouveau face-à-face entre le démocrate et Donald Trump dans la course à la Maison Blanche. Un problème de chronologie La droite accuse Joe Biden, jusqu’ici sans preuve concluante, d’avoir usé de son influence lorsqu’il était vice-président de Barack Obama (2009-2017) pour permettre à son fils Hunter de mener des affaires douteuses en Ukraine et en Chine. Le récit de M. Smirnov avait fuité dans la sphère publique et était devenu une pièce centrale pour alimenter ces soupçons. Mais il s’agit d’une histoire inventée de toutes pièces, selon l’acte d’accusation, qui met en évidence un problème de chronologie. En 2020, l’informateur a assuré à un agent du FBI qu’il avait eu une réunion avec des responsables de Burisma « en 2015 et/ou en 2016, pendant le gouvernement Obama/Biden ». Les membres de cette société gazière ukrainienne auraient alors confié avoir embauché Hunter Biden au sein de leur conseil d’administration pour se « protéger, par l’intermédiaire de son père, de toutes sortes de problèmes », d’après l’informateur. Un service pour lequel « ils avaient spécifiquement payé 5 millions de dollars » chacun à Joe Biden et son fils, avait prétendu M. Smirnov. Hunter Biden, cible privilégiée des républicains Ce scénario semblait résonner avec le limogeage, intervenu en 2016, d’un procureur ukrainien enquêtant sur Burisma. Une décision derrière laquelle les républicains voient la main de M. Biden. Mais l’enquête a révélé que M. Smirnov n’avait été en relation avec Burisma qu’en 2017, une fois Donald Trump arrivé au pouvoir. A cette époque, Joe Biden « n’avait aucun moyen d’influencer la politique américaine », souligne l’acte d’accusation. L’informateur « a transformé ses contacts d’affaires routiniers et ordinaires avec Burisma en 2017 (…) en accusations de corruption » contre Joe Biden, poursuit le document. Et il a attendu 2020 pour le faire, « après avoir pris parti contre (…) sa candidature » à la Maison Blanche. Homme d’affaires aujourd’hui reconverti dans la peinture, Hunter Biden est une cible privilégiée des républicains aux Etats-Unis, qui alimentent les soupçons sur ses affaires commerciales en Ukraine et en Chine pendant l’ère Obama. Mais l’enquête judiciaire en cours sur le fils du président n’a jusqu’ici pas permis d’étayer ces accusations. Elle a surtout souligné ses problèmes d’addiction aux drogues et à l’alcool – qu’il assure avoir surmontés – et a débouché sur deux inculpations à son encontre : l’une pour fraude fiscale, et l’autre pour détention illégale d’arme à feu. Modifié le 16 février par olivier lsb Orthographe 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alexis Posté(e) le 16 février Share Posté(e) le 16 février Il est probable que Lavrov émet une fausse alerte de manière préventive, afin de réduire la probabilité de ce genre de décision. Cela reste à mon sens utile à remarquer Lavrov a parlé des recommandations de l'UE sur la fourniture d'armes à Kiev Moscou , 16 février 2024, 11h58 - IA Regnum. L’accent mis sur les armes à longue portée capables « d’atteindre le cœur de la Russie » est mis en avant dans les recommandations de l’UE concernant les livraisons à Kiev. Le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov l'a dit le 16 février lors de la conférence « Euromaïdan : la décennie perdue de l'Ukraine » au centre des médias Rossiya Segodnya. « Par conséquent, nous devons compter sur le transfert d’armes à plus longue portée vers l’Ukraine afin qu’elles « atteignent le cœur de la Russie », comme le décrit l’Union européenne, et ainsi semer à nouveau la confusion, la panique et saper la confiance du peuple. ", a déclaré Lavrov. Les Etats-Unis ont expressément exclu de fournir à l'Ukraine des armes pour tirer sur le territoire russe (au sens de 1991) Ni la France ni le Royaume-Uni n'en ont donné la possibilité à Kiev. Je vois très mal aucun autre pays de l'OTAN s'y risquer. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
olivier lsb Posté(e) le 16 février Share Posté(e) le 16 février Sans surprise, Navalny est mort. 5 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alexis Posté(e) le 16 février Share Posté(e) le 16 février il y a 1 minute, olivier lsb a dit : Sans surprise, Navalny est mort. Oui. On en parle, ici avec plus de détails 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Fred974 Posté(e) le 16 février Share Posté(e) le 16 février il y a 18 minutes, olivier lsb a dit : Sans surprise, Navalny est mort. Son retour en Russie après son empoisonnement, alors qu'il suspectait les services de Poutine, m'ont toujours fait penser au comportement de Socrate après son procès. Mais alors que Socrate voulait appuyer sa confiance envers le système (et donc mourir), je n'ai jamais compris le retour de Navalny. Un courageux naïf ? Cela me rend triste bien que l'issue était évidente. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. olivier lsb Posté(e) le 16 février C’est un message populaire. Share Posté(e) le 16 février (modifié) Il y a 2 heures, Fred974 a dit : Son retour en Russie après son empoisonnement, alors qu'il suspectait les services de Poutine, m'ont toujours fait penser au comportement de Socrate après son procès. Mais alors que Socrate voulait appuyer sa confiance envers le système (et donc mourir), je n'ai jamais compris le retour de Navalny. Un courageux naïf ? Cela me rend triste bien que l'issue était évidente. Naïf ? Quand on s'est fait une spécialité d'enquêter (avec succès) sur la corruption en Russie, ça ne colle pas vraiment :) Le pouvoir à Moscou avait accusé (comme tous les opposants) Navalny d'être un agent de l'étranger. Ne pas rentrer en Russie aurait accrédité cette hypothèse, sapé sa crédibilité et des années de travail. Rentrer en Russie était potentiellement un voyage sans garantie de retour. Il le savait très bien puisqu'il a documenté le système, donc je penche pour un choix courageux. Modifié le 16 février par olivier lsb Orthographe 1 9 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. MoX Posté(e) le 16 février C’est un message populaire. Share Posté(e) le 16 février (modifié) il y a une heure, olivier lsb a dit : Naïf quand on s'est fait une spécialité d'enquêter (avec succès) sur la corruption en Russie, ça ne colle pas vraiment :) Le pouvoir à Moscou avait accusé (comme tous les opposants) Navalny d'être un agent de l'étranger. Ne pas rentrer en Russie aurait accrédité cette hypothèse, sapé sa crédibilité et des années de travail. Rentrer en Russie était potentiellement un voyage sans garantie de retour. Il le savait très bien puisqu'il a documenté le système, donc je penche pour un choix courageux. Naïf, c'est un adjectif à garder pour les idiots utiles de l'autoritarisme russe qui profitent avec aisance de la liberté d'expression de nos forum et réseaux sociaux pour y déblatérer leur prose. Remarque, cela pourrait aussi être l'adjectif intéressés, dans des cas plus marginaux. A voir les répercussions en terme de mobilisation externe et interne, quoique pour la partie interne je ne me fais que peu d'illusion. Modifié le 16 février par MoX 1 5 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Akilius G. Posté(e) le 16 février Share Posté(e) le 16 février il y a une heure, Fred974 a dit : Son retour en Russie après son empoisonnement, alors qu'il suspectait les services de Poutine, m'ont toujours fait penser au comportement de Socrate après son procès. Mais alors que Socrate voulait appuyer sa confiance envers le système (et donc mourir), je n'ai jamais compris le retour de Navalny. Un courageux naïf ? Cela me rend triste bien que l'issue était évidente. Son retour en Russie m'évoque plus un nécessaire retour aux sources et une indifférence aux conséquences qu'un accomplissement a proprement parlé. Socrate a proclamé obéir à une voix intérieure ; cette voix ne l'ayant pas incité à fuir, il est donc resté soumis aux lois de la Cité par choix et par lucidité. Malgré le sacrifice apparent, Socrate a pu boire la cigüe comme un accomplissement. Navalny était un personnage excessivement entier, certainement courageux, probablement lucide. Un personnage de roman de Dostoievsky, aux forces d'âme restées intactes. 1 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Stark_Contrast Posté(e) le 16 février Share Posté(e) le 16 février 8 hours ago, olivier lsb said: Russia is ranked even worse than Ukraine on the Transparency International scale in terms of corruption. But in one case, we will mention "the masters of political manipulation" and in the other, a weak prey who should have been corrupted for a long time without resisting? Another fallacy. I am simply saying for my part that old monkeys are not the ones to be taught to make faces. If Russia has the means to achieve its ambitions in terms of influence, Ukraine was its best student during the Soviet period. Corrupt perhaps, and no more so than Russia. Hardened and difficult target to hit, certainly. Whereas among Westerners, it is simpler and more permissive. There are things that are sometimes difficult to buy and you would prefer to buy the US parliamentarian who doesn't care about Ukraine rather than trying to influence the victim who hasn't wanted you for 30 years . I wasn't saying that about Biden/Ukraine/corruption charges. And for good reason, this affair has never been based on anything solid and moreover, the main “informant” of the FBI has just been arrested for false testimony. https://www.lemonde.fr/international/article/2024/02/16/aux-etats-unis-un-ancien-informateur-du-fbi-poursuivi-pour-avoir-fabrique-de-fausses-accusations- on-hunter-biden_6216781_3210.html C'est précisément ce que je veux dire. Il est plus facile pour certains de croire que le président ne s'intéresse à l'Ukraine que parce que son fils a travaillé pour la Birmanie et qu'il n'y a pas d'autres raisons d'aider l'Ukraine. Il en va de même pour la main invisible russe. Il y a des gens qui pensent qu'il était plus probable que Trump soit un espion russe que la raison plus probable qu'Hillary ait mené une mauvaise campagne et ait perdu en 2016. Les gens qui croient que les Russes sont impliqués dans tout. et ceux qui ne voient pas l'Ukraine comme un tout, tout le temps. ont absolument aliéné des pans entiers de la population d'ici. La réalité est que le plus grand revers pour l'Ukraine n'est pas l'argent russe qui a provoqué un "vote négatif", ce n'est pas une main invisible ou une conspiration. c'est la réalité du champ de bataille ukrainien. Je ne peux pas vous dire à quel point cette offensive ratée a nui à la cause ukrainienne ici. Beaucoup de gens ont le désir suprême de voir des "petits Russes" partout plutôt que de reconnaître que l'Ukraine a commis des erreurs qui lui ont coûté cher en termes de soutien de l'opinion publique. 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. olivier lsb Posté(e) le 16 février C’est un message populaire. Share Posté(e) le 16 février Une tribune remarquable du MAE Stéphane Séjournée, qui prépare à n'en pas douter, la visite en France de VZ. Je remarque un changement de ton très notoire par rapport à ces deux dernières années de "négociation avec la Russie" et autre évitement de "l'humiliation". Les enjeux sont clairement posés : nos intérêts collectifs passent par une défaite de la Russie en Ukraine. Il donne un chiffre intéressant sur l'hégémonie agricole que représenterait une victoire de la Russie en Ukraine, et la menace qui pèsera directement sur nos agriculteurs. Beaucoup d'arguments déjà lu ou repris ici sont illustrés dans cette tribune (Air Défense, premier Think Tank des gens confortablement assis sur leur fauteuil !). Je note aussi une reconnaissance implicite de la clairvoyance des pays d'Europe centrale et Baltique sur la question Russe: "Nos alliés ne cessent de nous avertir, avec une inquiétude lucide." Je remarque également que le MAE cautionne une idée qui me tient particulièrement à cœur, tant elle est la définition même de nos intérêts froids et stratégiques: "Laisser la Russie vaincre l’Ukraine, ce serait accepter que les fondements de nos sociétés puissent être renversés par la force. Ce serait accepter que les pires atrocités soient commises en toute impunité sur notre continent, faisant de nouveau de nos pays des terres de sang. D’autres puissances agressives n’hésiteront pas à recourir à la force pour parvenir à leurs fins. Nous avons connu ce monde avant 1945, quand la guerre était une forme normale de relation entre Etats, où la force et la violence l’ont emporté sur le droit." La victoire coute cher ? Essayez donc le prix de la défaite: "Les efforts d’aujourd’hui en faveur de l’Ukraine ne sont rien face à ceux que nous devrions déployer contre une Russie qui se sentirait victorieuse." https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/02/16/stephane-sejourne-voulons-nous-payer-le-prix-d-une-victoire-russe-en-ukraine_6216778_3232.html Citation Stéphane Séjourné : « Voulons-nous payer le prix d’une victoire russe en Ukraine ? » Tribune Stéphane Séjourné, Ministre de l’Europe et des affaires étrangères Face à la guerre hybride que Vladimir Poutine mène à l’Europe, le ministre des affaires étrangères français rappelle, dans une tribune au « Monde », la nécessité de maintenir le soutien à Kiev, et de ne pas céder au découragement, car les efforts fournis, estime-t-il encore, ne sont rien face à ceux qu’il faudrait déployer contre une Russie victorieuse. Publié aujourd’hui à 03h00, modifié à 03h31 Temps de Lecture 4 min. Read in English Depuis presque deux ans, la Russie mène en Ukraine une guerre illégale et injustifiée, qui chaque jour sème la terreur et a détruit des dizaines de milliers de vies et de familles. Dès le premier jour, les Européens ont témoigné d’une formidable unité. Nos sociétés font bloc pour soutenir la résistance ukrainienne. Parce que nous sommes unis derrière l’Ukraine, la Russie fait tout pour nous diviser. En manipulant quasi quotidiennement l’information sur nos réseaux sociaux et dans nos médias, la Russie a un objectif clair : semer le chaos, nuire à nos intérêts et nous détourner de nos valeurs. Un jour on nous parle de prétendus mercenaires français en Ukraine. Un autre on agite la menace de l’extension du conflit, y compris par une rhétorique nucléaire irresponsable. Un autre encore, on agite la menace que représenterait l’économie ukrainienne, alors que la Russie n’a cessé de faire de l’énergie et de l’alimentation des leviers à l’appui de sa guerre. Ces mensonges sont devenus opinions politiques, et elles profitent à une seule et même cause : celle de l’agression russe. La Russie veut nous faire croire qu’il serait plus raisonnable d’abandonner les Ukrainiens à leur sort tragique. Les Françaises et les Français ne sont pas dupes. Nous ne nous laisserons pas instrumentaliser par des manœuvres aussi grossières. Car rien ne serait plus contraire à notre sécurité et à nos principes. Les coûts d’une victoire russe seraient tout simplement inacceptables pour nos sociétés. L’extension de la guerre en Europe La Russie ne se contenterait pas de l’Ukraine. Loin de nous apporter la paix, la victoire de Moscou ne pourrait qu’inciter Vladimir Poutine à poursuivre sa chimère expansionniste en usant du même moyen, la force, et du même prétexte, le combat contre un « Occident collectif » qu’il juge dépravé et décadent. Au-delà de la négation assumée de l’Ukraine en tant qu’Etat, la Russie souhaite détruire l’ordre de sécurité européen et refaçonner notre continent selon ses intérêts. Ce qui nous attend si la Russie avance en Ukraine, c’est la menace permanente, la déstabilisation quotidienne, la possibilité d’une extension de la guerre. Le danger ne s’arrêtera pas aux frontières de l’Union européenne et de l’OTAN. Nos alliés et partenaires de l’est de l’Europe y sont déjà confrontés. La Russie poursuit sa politique cynique et inhumaine d’instrumentalisation de migrants pour créer de toutes pièces une crise à la frontière finlandaise. Elle orchestre déjà de fausses manifestations en Moldavie, pour fragiliser le gouvernement élu par le peuple d’un Etat destiné à rejoindre notre famille européenne. Nos alliés ne cessent de nous avertir, avec une inquiétude lucide. Ecoutons-les. Et ouvrons les yeux : nous subissons déjà, au cœur de nos sociétés, les conséquences des manœuvres et des mensonges de la Russie, visant à exacerber nos peurs et à nous diviser. La Russie nous agresse tout en voulant nous persuader que c’est nous qui l’agressons. Continuer à soutenir l’Ukraine coûte que coûte, défendre les propositions ukrainiennes pour une paix juste et durable, c’est le seul moyen d’éviter la guerre qui découlerait immanquablement du désir russe de nous soumettre, dont personne ne peut douter à la vue de son agressivité actuelle contre notre pays et ses institutions démocratiques. Le risque de perdre le contrôle de notre économie Certains affirment que laisser gagner la Russie permettrait de lutter contre l’inflation ou de résoudre la crise énergétique. Rien n’est plus faux. En attaquant l’Ukraine, la Russie est également en guerre contre la sécurité alimentaire mondiale. Elle détruit depuis deux ans silos de céréales et routes d’acheminement ; elle s’efforce depuis deux ans de contrôler et de limiter les exportations alimentaires par la mer Noire. La Russie provoque sans scrupule l’insécurité alimentaire mondiale, prive les pays les plus vulnérables de ressources essentielles et entretient une inflation généralisée. Laisser la Russie l’emporter en Ukraine, ce serait donc l’inciter à poursuivre son odieux chantage. Laisser la Russie s’emparer des terres noires ukrainiennes, parmi les plus fertiles au monde, ce serait abdiquer une part de souveraineté alimentaire, accepter une inflation débridée, offrir à la Russie des moyens de pression et d’extorsion sans précédent. Si elle s’emparait de l’agriculture ukrainienne, elle détiendrait 30 % des exportations mondiales de blé et attaquerait sur les marchés nos propres agriculteurs. Si la Russie s’emparait définitivement de la centrale nucléaire de Zaporijia, elle ferait prendre un risque immense à l’Europe. L’Europe et le monde, les Françaises et les Français subiraient un choc économique sans précédent. Mais nous ne sommes pas condamnés au pire. Par leur résistance héroïque et avec notre soutien résolu, les Ukrainiens ont déjà réussi à rétablir le transport de céréales en mer Noire. Soutenir l’Ukraine, c’est garder la maîtrise de notre destin économique et préserver notre sécurité quotidienne. Choix existentiel Laisser la Russie vaincre l’Ukraine, ce serait accepter que les fondements de nos sociétés puissent être renversés par la force. Ce serait accepter que les pires atrocités soient commises en toute impunité sur notre continent, faisant de nouveau de nos pays des terres de sang. D’autres puissances agressives n’hésiteront pas à recourir à la force pour parvenir à leurs fins. Nous avons connu ce monde avant 1945, quand la guerre était une forme normale de relation entre Etats, où la force et la violence l’ont emporté sur le droit. Les efforts que nous déployons aujourd’hui aux côtés des Ukrainiens sont raisonnables par rapport aux coûts d’une victoire russe : des dépenses incalculables pour faire face à l’extension de la guerre, de nouvelles charges, incontrôlables, liées au recul de notre souveraineté énergétique et stratégique, une instabilité durable par le renoncement à nos valeurs et la perte de notre crédibilité dans le monde. Ne cédons pas à la tentation de la fatigue ou de l’indifférence. La Russie, qui a échoué sur le terrain, entend gagner en nous décourageant, en nous persuadant qu’elle a le dessus et que rien ne pourra contrecarrer son entreprise impérialiste. Tout est faux : la Russie ne gagne pas en Ukraine. Faisons le choix de résister à cette tentation. Les efforts d’aujourd’hui en faveur de l’Ukraine ne sont rien face à ceux que nous devrions déployer contre une Russie qui se sentirait victorieuse. Faisons le choix de garder la maîtrise sur les prix de l’énergie et de l’alimentation, de garder la maîtrise de notre liberté et de notre destin. Le choix de l’unité contre la division, comme nation et comme Européens. L’Europe est un projet de paix, et l’avenir de l’Europe se joue en Ukraine. La France ne saurait y tenir une autre place qu’au premier rang. Posture ou réelle prise de conscience ? Malgré la dernière phrase de conclusion, je suis encore sceptique sur les actes concrets qu'on mettra derrière, tant est grande notre propension à vouloir avoir raison en théorie pour mieux ne rien faire en pratique. 7 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
jojo (lo savoyârd) Posté(e) le 16 février Share Posté(e) le 16 février (modifié) Prison ou peine de mort, c'est du pareil au même en Russie de VP ... "L'opposant russe Alexeï Navalny est mort en prison à l'âge de 47 ans, annonce le service pénitentiaire fédéral de Russie L'opposant principal à Vladimir Poutine, qui purgeait une peine de 19 ans de prison pour "extrémisme" , était incarcéré dans une colonie pénitentiaire reculée de l'Arctique." https://www.francetvinfo.fr/monde/russie/alexei-navalny/l-opposant-russe-alexei-navalny-est-mort-en-prison-a-l-age-de-47-ans-annoncent-le-service-penitentiaire-federal-de-russie_6369712.html Au suivant ... (navré, déjà traité, j'arrive comme un cheveux dans la soupe ...) Quoi qu'il en soit ceux qui devraient être en prison, les vrais délinquants de tous poils, sont dans la rue et tuent ... C'est vrai ; la prison est réservée à ceux qui n'ont pas "la chance" de partager les idées du petit tzar ... Au fait il mesure combien VP sans les talonnettes ? Modifié le 16 février par jojo (lo savoyârd) 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
olivier lsb Posté(e) le 16 février Share Posté(e) le 16 février (modifié) doublon Modifié le 16 février par olivier lsb Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Ronfly Posté(e) le 16 février C’est un message populaire. Share Posté(e) le 16 février Conférence de presse PR Macron/Zelensky: - accord de défense sur 10 ans jusqu'à à l'adhésion à l'OTAN - 3 Mds d'euros en 2024 d'aide militaire à l'Ukraine - un soutien financier commun avec l'Europe sur le long terme - production commune de systèmes de défense - la Russie montre un posture agressive face à la France - un sursaut collectif est nécessaire face à la guerre d'agression Russe - un effort de réarmement et de doctrine est nécessaire 1 3 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Banzinou Posté(e) le 16 février Share Posté(e) le 16 février Macron se rendra en Ukraine avant la mi-mars Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Hirondelle Posté(e) le 16 février Share Posté(e) le 16 février il y a 18 minutes, Ronfly a dit : Conférence de presse PR Macron/Zelensky: - accord de défense sur 10 ans jusqu'à à l'adhésion à l'OTAN - 3 Mds d'euros en 2024 d'aide militaire à l'Ukraine - un soutien financier commun avec l'Europe sur le long terme - production commune de systèmes de défense - la Russie montre un posture agressive face à la France - un sursaut collectif est nécessaire face à la guerre d'agression Russe - un effort de réarmement et de doctrine est nécessaire J’ai trouver cette conférence de presse particulièrement lamentable. Des 2 côtés. Pour moi, la nouveauté (et la déception qui va avec), c’est: - la Russie montre un posture agressive face à la France. Notre président qui a cette déplorable habitude de vouloir faire «la guerre » tous les 4 mois (contre la Covid, le changement climatique et même pour l’agriculture) ne déclare même pas la guerre cyber contre la Russie ? On doit être vraiment démuni en matière d’attaque cyber 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ronfly Posté(e) le 16 février Share Posté(e) le 16 février il y a 40 minutes, Hirondelle a dit : J’ai trouver cette conférence de presse particulièrement lamentable. Des 2 côtés. Pour moi, la nouveauté (et la déception qui va avec), c’est: - la Russie montre un posture agressive face à la France. Notre président qui a cette déplorable habitude de vouloir faire «la guerre » tous les 4 mois (contre la Covid, le changement climatique et même pour l’agriculture) ne déclare même pas la guerre cyber contre la Russie ? On doit être vraiment démuni en matière d’attaque cyber Je conçois cette déférence face à cette conférences. C'était pas forcément très instructif et restait plutôt vague sur les engagements. Par contre, surtout côté Français, on a senti une légère mais notable évolution du ton. Les attaques très ciblés et agressives de la Russie semble avoir fait mouche en France. Cela reste diplomatiquement mesuré mais certains mots et le ton sont un signe d'un cran supl 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ronfly Posté(e) le 16 février Share Posté(e) le 16 février Quand au cyber, nous avons mis les moyens tardivement. Les Russes, Chinois, US, Israélien notamment sont dessus depuis plus longtemps. Et le retard pris est difficile à combler. Depuis seulement quelques années la France a mis en place une politique globale de défense cyber. Mais aussi dans le domaine offensif. Il y a aussi la fameuse hygiène cybernétique si importante mais tellement faible jusqu'à récemment. Et je parle pas des entreprises/services publiques qui ont été terriblement passifs sur ce domaine. Mieux vaut tard que jamais. Mais les défis de l'évolution rapide des systèmes, l'expérience, le RH et les moyens a mettre sont autant de difficultés à franchir. Enfin les dictatures disposent de bien plus de 'libertés' pour mettre le paquet dans ce domaine sensible et stratégique. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Hirondelle Posté(e) le 16 février Share Posté(e) le 16 février il y a 21 minutes, Ronfly a dit : Cela reste diplomatiquement mesuré mais certains mots et le ton sont un signe d'un cran supl Et tant mieux : mais diplomatiquement, reconnaître une agression étatique sans annoncer de représailles autre que collective, ça veut dire «moi, je ne sais pas faire et j’ose pas, mais si les copains veulent s’y filer, ça serait coool. Merki » Bon, je ne vais pas plus vous faire ch… av c mon énervement. H@sta ! 1 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alexis Posté(e) le 16 février Share Posté(e) le 16 février Oleksiy Arestovich, ancien conseiller du président Zelensky, soutien de la population ukrainienne par ses émissions quotidiennes pendant les premiers mois de l'invasion, s'exprimait hier "Je suis russe ! J'ai volontairement choisi d'appartenir à cette civilisation. D'un point de vue ethnique, je suis biélorusse, polonais, russe (ma mère est originaire de Russie), citoyen ukrainien, mais j'ai choisi d'appartenir à cette civilisation. Parce que j'aime la vérité, j'aime la conscience, j'aime la justice, j'aime la lumière et la joie. Je n'aime pas une société disciplinée" Cette formule en anglais dit tout : "If you can't beat them, join them" Je précise que je ne me permet de porter aucun jugement. 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Boule75 Posté(e) le 16 février Share Posté(e) le 16 février il y a 4 minutes, Alexis a dit : Parce que j'aime la vérité, j'aime la conscience, j'aime la justice, j'aime la lumière et la joie. Je n'aime pas une société disciplinée" Il parle de la Russie là ? 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Stark_Contrast Posté(e) le 16 février Share Posté(e) le 16 février 2 hours ago, Hirondelle said: I found this press conference particularly lamentable. On both sides. For me, the novelty (and the disappointment that goes with it) is: - Russia shows an aggressive posture against France. Our president, who has this deplorable habit of wanting to wage “war” every 4 months (against Covid, climate change and even for agriculture) does not even declare cyber war against Russia? We must be really helpless when it comes to cyber attacks En tant qu'Américain, je pensais que nous étions les seuls à faire cela. Nous sommes toujours en guerre contre au moins trois choses. LOL 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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