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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie


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Il y a 4 heures, Lecteur de passage a dit :

Merci Alexis pour ton message, ceci dit ça fait un moment que je voulais écrire sur le profil psy de Poutine qui me semble en contradiction avec ta vision. Avec l'aide de chat gpt, légèrement retravaillé mais dont je reconnais au passage l'admirable et effrayante pertinence :

En quoi Poutine peut être lu comme un homme du sous-sol

Si l’on entend par homme du sous-sol non le narrateur littéral de Dostoïevski, mais un type anthropologique, alors l’analogie fonctionne sur plusieurs plans :

Mémoire obsessionnelle de l’humiliation : comme l’homme du sous-sol, Poutine ne semble jamais oublier l’humiliation. Les années 1990, l’effondrement soviétique, la marginalisation de la Russie sont intégrés dans un récit intime et politique. Ce passé n’est pas dépassé, il est archivé comme grief.

Hyperconscience et méfiance : le héros dostoïevskien est excessivement conscient, incapable de spontanéité, toujours dans l’anticipation de l’offense. Poutine, formé au renseignement, gouverne dans une logique comparable : soupçon permanent, lecture paranoïde des intentions d’autrui, primat de l’arrière-plan caché sur le discours explicite.

Inversion morale : l’homme du sous-sol transforme sa faiblesse en supériorité morale (« je vois ce que vous ne voyez pas »). Poutine opère une inversion analogue à l’échelle de l’État : la brutalité devient réalisme, la répression devient lucidité, le cynisme devient sagesse politique.

Le passage à l’acte : c’est ici que votre formule « l'homme du sous-sol qui a réussi à conquérir le pouvoir » est essentielle. L’homme du sous-sol ne peut pas agir. Toute action est aussitôt rongée par l’autodérision et la culpabilité. Poutine, au contraire, agit sans remords visibles. Il a extériorisé le conflit intérieur vers l’ennemi : l’Occident, les traîtres, les dissidents. On pourrait dire que Poutine est un homme du sous-sol qui a résolu la contradiction dostoïevskienne par le pouvoir : le ressentiment n’est plus intériorisé, il est projeté, rationalisé, militarisé.

Une lecture encore plus précise : Poutine n’est pas seulement l’homme du sous-sol devenu puissant ; il est ce que l’homme du sous-sol rêverait d’être : reconnu sans se livrer, craint sans se justifier, obéi sans avoir à convaincre. Là où Dostoïevski décrit une conscience malade enfermée dans la parole, Poutine incarne une conscience froide qui s’est débarrassée du doute par la souveraineté.

Conclusion : Poutine n’est pas l’homme du sous-sol tel que Dostoïevski le décrit ; il est l’homme du sous-sol qui a trouvé dans le pouvoir un moyen de se guérir — au prix de transformer son ressentiment en violence politique. C’est précisément ce déplacement, de la névrose privée à la domination publique, qui rend la comparaison à la fois éclairante et inquiétante.

Merci. Je découvre tout cela, notamment le roman "Les Carnets du sous-sol" de Dostoïevski, ainsi que le personnage principal "l'homme du sous-sol "

En lisant la notice en russe sur ce roman - plus éclairante que la version française - je me demande cependant si l'interprétation par l'IA rend compte exactement du thème du roman

Le récit de « l’homme du sous-sol » est riche en allusions idéologiques et en analyses complexes du climat politique de l’époque. Utilisant sa fiction comme outil de discours idéologique, Dostoïevski remet en question les idéologies de son temps, principalement le nihilisme et l’égoïsme rationnel. (...)

La rationalité idéalisée est fondamentalement erronée, car elle ne tient pas compte du côté plus sombre et plus irrationnel de l'humanité. Le mur de pierre, dans ce récit – l'un des symboles du roman – incarne tous les obstacles de la loi naturelle qui entravent l'homme et sa liberté. (...)

Cet ouvrage propose une réflexion et une méthode pour appréhender les implications plus larges du désir idéologique d'une société utopique. L'utopisme renvoie généralement au rêve collectif de la société, mais ce qui trouble l'Homme du Souterrain, c'est l'idée même de collectivisme . Il conclut que les individus finiront toujours par se rebeller contre l'idéal de paradis imposé collectivement ; une image utopique telle que le Palais de Cristal est vouée à l'échec en raison de l'irrationalité intrinsèque de l'humanité. (...)

« Le Palais de Cristal » incarne une société future harmonieusement organisée, un bonheur universel fondé sur les lois de la raison. Cependant, le héros est certain que certains, pour des raisons totalement irrationnelles, rejetteront cette harmonie universelle, la rejetant par pur orgueil. (...)

La contestation par la contre-culture de l'idée d'une société « éclairée » a jeté les bases d'œuvres ultérieures. Cette œuvre a été décrite comme « probablement la source unique la plus importante de la dystopie moderne »

En d'autres termes, je n'ai pas l'impression à lire cette notice que l'homme du sous-sol soit animé avant tout par le ressentiment et la méfiance. Ni que cette condition psychologique soit le thème principal de l'œuvre. Il faudrait sans doute lire le roman pour s'en faire une meilleure idée

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