elannion Posté(e) vendredi à 11:10 Share Posté(e) vendredi à 11:10 il y a une heure, Patrick a dit : Absolument rien ne va dans ce paragraphe. Le SAMP/T est Franco-Italien, pour commencer. Si la France et l'Italie ne sont plus dans l'OTAN prière de nous en informer. Et si ce système, qui tire des missiles ASTER 30, pose des "problèmes" de "standardisation" parce qu'il n'est pas Américain, est-ce que quelqu'un peut dire au "journaliste" qui a pondu ce torchon que la ROYAL NAVY utilise aussi ce missile à bord de ses frégates Type 45? Non... Mais c'est bien comme ça que c'est perçu par divers individus, en effet. Personne ne fera ça. En tout cas pas de façon marquée. Tout au plus ce sera un épiphénomène, ou un "événement type cygne noir" ("black swan event" comme disent les Anglophones) comme ce qu'on a vu aux EAU qui, privés de leurs 50 F-35 qu'ils rêvaient d'acheter, se sont rabattus sur 80 Rafale. Oh, oui, la pauvre balance commerciale Américaine, enfin surtout celle de Lockheed Martin. Il est au courant que la balance commerciale Française est la pire de la zone Euro? D'autre part comme personne n'abandonne le F-35 au profit du Rafale, on attend de voir l'amélioration, hein? Des Rafale la France en a vendu 36 en Europe, dont 24 d'occasion à prix cassé. C'est à peine un peu plus de 10% des 323 ventes export de l'avion. C'est drôle pourtant, de nombreuses voix en France et aux USA réclament la possibilité de mieux échanger des données entre ces deux modèles d'avions. Et "l'incompatibilité" dont parle le monsieur vient de la liaison de données propriétaire du F-35, MADL. Ah, ouais, c'est pour ça que les USA ont vendu pour plusieurs dizaines de milliards d'armement à l'Inde depuis plusieurs années, et qu'ils continuent de leur vendre des P-8 par exemple? Le Royaume Uni n'est PLUS DANS L'UNION EUROPÉENNE DEPUIS LE BREXIT. Et n'est plus astreint à l'article 42 alinéa 7. À partir de là ce qu'il pense de ses "alliés Européens" ne devrait plus entrer en ligne de compte. ...Les équipements Américains que trump refuse de fournir à l'Ukraine? C'est marrant ça, les USA feraient exactement ce que les Européens accusent la France de faire (mais qu'elle ne fait pas) mais dans le cas Français c'est la faute des Français, alors que dans le cas Américain c'est la faute des Européens. "Selon que vous serez puissants ou misérables [...]" Oui. Et c'est sûr qu'avec des prises de positions comme celle là ça ne risque pas de changer. Ah donc maintenant c'est la faute de l'Europe si le Royaume Uni ne peut plus se défendre? L'auteur devrait participer aux championnats du monde d'astroturfing. ... Bon, sinon rions un peu. Dans cet article sur "la défense du Royaume-Uni": "Allemagne" est cité 1 fois "Italie" est cité 1 fois "Royaume-Uni" est cité 2 fois "Portugal" est cité 2 fois "russie" est cité 3 fois "France" est cité 7 fois "Danemark" est cité 8 fois "Amérique/Etats-Unis" est cité 19 fois. Je vous laisse vous faire votre propre opinion sur les réelles pensées profondes de l'auteur. nan mais c'est TOI qui est un otaniste forcené qui rêve secrètement de pouvoir peser 140 kilos en ingurgitant ton poids en viande hormoné par an tu fais vraiment aucun effort 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Akilius G. Posté(e) vendredi à 11:46 Share Posté(e) vendredi à 11:46 Le 18/09/2025 à 11:57, Titus K a dit : L'horrible torygraph dans ses oeuvres euro/francophobes Les divisions croissantes au sein de l’Otan en matière d’armement font le jeu de Poutine https://www.telegraph.co.uk/news/2025/09/17/the-growing-nato-procurement-split-plays-into-putins-hands/ Alors que les alliés européens délaissent les systèmes américains, la Russie pourrait en tirer des avantages stratégiques et tactiques Donald Trump a réussi à pousser les membres européens de l’Otan à consacrer au moins 5 % de leur PIB à la défense, mais l’utilisation que beaucoup d’entre eux font de cet argent supplémentaire n’est pas celle qu’il avait prévue. L’Italie, par exemple, a classé un projet de 12 milliards de livres pour construire un pont entre la péninsule et la Sicile comme une dépense de “défense” – un exemple particulièrement flagrant d’une approche “post-militaire” de la défense, plus souvent associée aux pacifistes qu’à la coalition de droite de Giorgia Meloni. Cependant, les parlementaires américains ont eux-mêmes une longue tradition de glisser des dépenses non militaires dans le budget du Pentagone, ce qui rend les critiques de Washington fragiles sur ce terrain. La vraie question est donc de savoir si l’augmentation des dépenses d’équipement des alliés européens de l’Otan constitue un véritable renforcement de l’efficacité de l’Alliance. La visite d’État de Donald Trump rappelle que, malgré les manifestations de rue, la Grande-Bretagne reste un allié clé des États-Unis – tout comme il y a 40 ans, lorsque la visite de Ronald Reagan à la reine Elizabeth à Windsor avait suscité l’ire de la gauche. À l’époque, les États de l’Otan avaient accepté les missiles de croisière américains pour contrer la menace nucléaire soviétique, malgré les manifestations de masse inspirées par le mouvement CND, qui ne reflétaient pas la volonté des électeurs, comme l’avaient montré les élections de 1983 au Royaume-Uni et en Allemagne de l’Ouest. L’Otan avait alors promu la standardisation des équipements et l’interopérabilité. Heureusement, aucune guerre conventionnelle n’avait éclaté en Europe dans les années 1980 pour tester la capacité des différentes armées nationales à se ravitailler mutuellement et à réparer des avions apparemment similaires mais dotés d’avioniques et de composants différents. La standardisation progressait lentement. Mais Gorbachev avait lancé la Glasnost, et peu après, la menace du Pacte de Varsovie s’était évanouie. Or, Poutine n’est pas Gorbachev. Diviser l’Otan reste l’objectif central du Kremlin. Lundi, le ministre britannique de la Défense John Healey a déclaré à ses homologues de l’Otan : « Lorsque nous sommes menacés, nous répondons ensemble. » Mais au-delà de la rhétorique, les neuf premiers mois de cette année ont vu reculer l’unité de l’Alliance. Les récentes décisions spectaculaires du Danemark et du Portugal d’abandonner leurs projets d’acquisition de systèmes américains au profit de matériels français sont en partie la conséquence de Donald Trump. L’anti-trumpisme de plusieurs membres occidentaux de l’Otan – sentiment que ne partagent pas les nouveaux membres à l’Est – se traduit de fait par de l’anti-américanisme. Dans le cas danois, les déclarations intempestives de Trump sur l’annexion du Groenland ont contribué aux manœuvres militaires très médiatisées organisées cette semaine par Copenhague sur l’île. Difficile de savoir si elles visaient Poutine… ou les États-Unis. Emmanuel Macron promeut depuis longtemps ce qu’il appelle “l’autonomie stratégique européenne” – qui signifie en réalité que les membres de l’UE au sein de l’Otan agiraient comme une alliance militaire sous direction française et achèteraient avions et missiles fabriqués en France. C’est aussi une question économique, pour les États-Unis comme pour la France. Si de grands acheteurs d’armes renoncent aux F-35 américains, par exemple, au profit du Rafale français, cela pèse sur la balance commerciale américaine – et l’améliore côté français – mais cela engage aussi la posture de défense des pays concernés, pour de longues années, dans des systèmes différents et incompatibles. La décision de l’Inde d’acheter plus de 100 Rafale français plutôt que des F-35 américains pourrait réduire la dépendance de son armée de l’air vis-à-vis des avions russes, mais elle exclut toute perspective de coopération avec Washington. Cette fracture interne en Europe sur les achats d’armement sera aussi un coup dur économique et stratégique pour le Royaume-Uni, qui s’était imposé comme fournisseur de composants clés pour le F-35. Alors que des alliés européens traditionnels comme le Danemark et le Portugal se détournent des plateformes et systèmes d’armes américains, BAE et d’autres industriels britanniques risquent de perdre, eux aussi, aux côtés des géants américains. Mais Poutine se souciera moins de nos difficultés économiques que des gains stratégiques et tactiques que la Russie pourra engranger si suffisamment de petits États européens renoncent aux équipements américains. Une telle évolution compliquerait les chaînes d’approvisionnement et les déploiements en cas de guerre ouverte avec Moscou. Si les États européens se décorrèlent de l’équipement militaire américain, combien de temps faudra-t-il avant que les États-Unis se décorrèlent de l’Otan elle-même ? Le discours européen sur “l’autonomie stratégique” a toujours relevé du vœu pieux, la véritable défense reposant sur le soutien de l’Amérique. Abandonner les équipements américains n’est pas un simple problème technique : c’est une remise en cause du cœur même de l’Otan, et donc de la sécurité de la Grande-Bretagne. l'article est intellectuellement confus et part dans tous les sens : - je ne vois pas fondamentalement d'opposition européenne à acheter américain : je ne sais pas au Royaume-Uni, mais ailleurs, on n'achète pas des armes pour le plaisir de ne pas pouvoir dépenser cet argent dans des domaines plus utiles socialement (santé, éducation, etc...), ni pour faire plaisir aux américains (même si cela peut jouer), mais surtout parce que l'on a besoin d'équipement. Si l'on n'est pas de pouvoir disposer d'équipements américains, s'il y a incertitudes sur les dates de livraisons ou si un achat en dollar pose problème, on achète ailleurs. -> illustration : divers pays souhaitent acheter des systèmes patriots, mais la capacité des américains à fournir est incertaine. Ce n'est pas une critique de ma part, c'est un constat factuel fait par le Pentagone - l'anti-trumpisme européen existe, mais il reste quand même raisonné, courtois et fortement lié aux provocations américaines comme le journaliste le note pour la Danemark. Que l'auteur s'informe de l'anti-trumpisme américain ; - l'industrie de la défense ne se limite pas à un avion comme le F-35 : les mérites de cet avion ne doivent pas être minorés, mais cet avion reste quand même conçu pour un théâtre européen, alors que les besoins américains sont plus tournés vers l'Asie, l'avion manque d'allonge. La guerre change, elle change beaucoup, le monde aussi. Le réflexe consistant à dire restons sur des schémas des années 80 en terme de matériels et d'alliance ne procure qu'une fausse sensation de sécurité. 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Titus K Posté(e) vendredi à 11:49 Share Posté(e) vendredi à 11:49 il y a 2 minutes, Akilius G. a dit : - l'anti-trumpisme européen existe, mais il reste quand même raisonné, courtois et fortement lié aux provocations américaines comme le journaliste le note pour la Danemark. Que l'auteur s'informe de l'anti-trumpisme américain ; Ou sur l'anti-européanisme Trumpien ... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
CANDIDE Posté(e) vendredi à 12:24 Share Posté(e) vendredi à 12:24 (modifié) Le 18/09/2025 à 11:57, Titus K a dit : L'horrible torygraph dans ses oeuvres euro/francophobes Les divisions croissantes au sein de l’Otan en matière d’armement font le jeu de Poutine : https://www.telegraph.co.uk/news/2025/09/17/the-growing-nato-procurement-split-plays-into-putins-hands/ Alors que les alliés européens délaissent les systèmes américains, la Russie pourrait en tirer des avantages stratégiques et tactiques Abandonner les équipements américains n’est pas un simple problème technique : c’est une remise en cause du cœur même de l’Otan, et donc de la sécurité de la Grande-Bretagne. Il est donc plus que temps pour la Grande-Bretagne, d'abandonner le programme GCAP pour ne pas remettre en cause l'OTAN et sa propre sécurité, et donner l'exemple aux "petits pays Européens" qui n'ont plus envie de s'équiper Américain ! Modifié vendredi à 12:25 par CANDIDE 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Patrick Posté(e) vendredi à 14:30 Share Posté(e) vendredi à 14:30 Il y a 4 heures, herciv a dit : Euh non ! A l'époque c'était déjà Trump qui avait ouvert la porte à un achat de F-35 par les EAU. Mais c'était à un prix de "couillon" comme on dit dans le sud. ET quand on dit prix c'était par exemple le fait de mettre les chinois dehors alors que les EAU discutaient implantation de la Chine dans ses ports. Ce n'est pas ce qui a provoqué l'arrêt des discussions du côté des EAU mais le fait que les F-35 vendus par les Américains seraient très inférieurs aux F-35I Israéliens pour garantir leur suprématie régionale. Les EAU payaient le meilleur au prix du meileur, mais héritaient de "monkey models". Il y a 4 heures, herciv a dit : Non elle vient de bien plus que çà. On parle de la capacité de faire opérer tout type de matériel US par un pékin US ou européen ou autre partout dans le monde. Les MOB ou FOB en Europe sont vraiment le point fondamental dans la capacité européenne à recevoir de l'aide US. A l'inverse en Indo pacifique çà manque de MOB/FOB dédiées aux F-35. Il n'est pas question de ça ici, mais de faire travailler les avions ensemble. Ça ne suppose absolument pas, comme tu le rapportes, de faire effectuer des opérations de maintenance sur le F-35 par des étrangers... 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
herciv Posté(e) vendredi à 15:50 Share Posté(e) vendredi à 15:50 il y a une heure, Patrick a dit : Ça ne suppose absolument pas, comme tu le rapportes, de faire effectuer des opérations de maintenance sur le F-35 par des étrangers... Quand les européens disent interopérabilité il faut entendre interchangeabilité. Le MADL est l'excuse invoqué mais ce n'est pas le but recherché. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Patrick Posté(e) vendredi à 16:06 Share Posté(e) vendredi à 16:06 il y a 13 minutes, herciv a dit : Quand les européens disent interopérabilité il faut entendre interchangeabilité. Pour moi l'interopérabilité ça veut dire savoir parler ensemble et traiter des objectifs ensemble. il y a 13 minutes, herciv a dit : Le MADL est l'excuse invoqué mais ce n'est pas le but recherché. Que les Américains cherchent à vendre des panoplies est une chose (F-35 + P-8 + AEGIS + HIMARS...) mais qu'ils empêchent des systèmes présents au sein d'une même armée de communiquer ensemble, là je crois que c'est hors de propos. La liaison 22 existe. Donc à mon avis on en est plus là, même si ça a pu exister à une époque. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
herciv Posté(e) vendredi à 16:31 Share Posté(e) vendredi à 16:31 (modifié) il y a 27 minutes, Patrick a dit : Pour moi l'interopérabilité ça veut dire savoir parler ensemble et traiter des objectifs ensemble. Oui mais là tu penses comme un français. Il faut penser comme un européen intégré à l'OTAN qui ne voit que la meilleur façon de faire intervenir les US en Europe ou ailleurs. Sincèrement quelques soient les articles rédigés par un européen ou les discours officiels, quand ils disent "interopérable" tout le reste du discours te permet de comprendre que çà veut dire interchangeable. Modifié vendredi à 16:35 par herciv Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Arland Posté(e) samedi à 02:43 Share Posté(e) samedi à 02:43 Il y a 17 heures, Alexis a dit : Voilà LE point valide dans cette diatribe. Et qui est énoncé d'une façon remarquablement ouverte et franche C'est suggérer fortement que la protection américaine n'est consentie aux pays qui s'y fient qu'en échange d'avantages économiques sonnants et trébuchants, en l'occurrence de gros achats d'armes américaines Ce n'est pas une cause, c'est une conséquence, une sorte de cerise sur le gâteau, de quelque chose de plus vaste. La présence US sur le sol européen ce n'est pas pour sauver les individus qui s'y trouvent, c'est pour garantir qu'aucun autre empire, pouvant menacer leurs intérêts, ne ressortira de cette région du monde dans un premier temps puis ensuite s'en servir comme zone tampon (traduire zone de combat) face à l'Union Soviétique puis la Russie. C'est une stratégie que les USA n'ont eu cesse de mettre en place pour sécuriser leur territoire depuis deux siècles. Cela a commencé avec la conquête des territoires à l'ouest puis l'amputation des meilleurs territoires du Mexique, la colonisation puis l'achat de l'Alaska, la colonisation de l’Amérique centrale et la mise en zone d'influence l'Amérique du Sud via la doctrine Monroe avec à la clef une multitude d'actions militaires. Plus tard c'était la mise en place des deux grandes zones tampons, l’Asie avec le Japon et le SE asiatique et l'Europe. Le nord étant sécurisé par le Canada, un état trop dépendant des USA pour être une quelconque menace. Du coup, même avec un Trump, je ne crois pas que l'on verra les US partir d'eux même d'Europe de sitôt, ses menaces ne sont qu'un levier de négociation pour arracher plus aux européens. 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Arland Posté(e) samedi à 03:02 Share Posté(e) samedi à 03:02 Le 15/09/2025 à 23:32, Titus K a dit : Rheinmetall justifie sa stratégie basée sur le matériel Américain (et israélien). Vu les propos de Papperger, je me demande vraiment comment on peut coopérer sereinement avec cette entrpise au sein du MGCS ? Avec un "partenaire" comme ca ... Quand on voit l'assault qu'a subit Trappier de la part des medias Allemands ... Celui-là, quand il quittera ses fonctions, il pourra faire une belle carrière politique en Allemagne voire postuler comme futur chef de l'OTAN, il a toutes les qualités requises. 1 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
clem200 Posté(e) samedi à 10:33 Share Posté(e) samedi à 10:33 (modifié) Le 15/09/2025 à 23:32, Titus K a dit : Avec un "partenaire" comme ca ... J'ai du mal à comprendre que l'on soit encore étonné de la mentalité différente et parfaitement assumé de de nos voisins en 2025. On peut pas acter une bonne fois pour toute que nous avons une vision différente qu'eux ? Je suis présent sur ce forum depuis 14 années et je constate toujours les mêmes réactions outrées et surprises de ces membres, mais pourquoi ... Retex et adaptation les gars Modifié samedi à 10:34 par clem200 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alexis Posté(e) samedi à 16:36 Share Posté(e) samedi à 16:36 (modifié) Celle-là, même si à la réflexion elle est assez logique, je dois reconnaître que je ne l'avais pas sur mon bingo pour cette année... Les États-Unis suspendent discrètement certaines ventes d'armes à l'Europe Dans le cadre du programme « America First », le ministère de la Défense stocke des armes Le premier indice indiquant un changement dans l'approche américaine en matière de vente d'équipements militaires à l'Europe est apparu lorsque le Danemark s'est rapproché d'une décision concernant l'achat d'un système de défense aérienne de plusieurs milliards de dollars. Pendant des semaines, les négociateurs américains et français ont mené des discussions intensives pour conclure cet accord. Mais à l'approche de la date limite, le Pentagone s'est soudainement désintéressé du dossier. « Nous ne comprenions pas pourquoi », m'a confié un entrepreneur qui suivait les discussions. « Cela semblait être une évidence, mais ils n'étaient tout simplement pas intéressés. » Puis, lors d'un appel téléphonique avec le département d'État au début du mois, le sous-secrétaire adjoint à la Défense, Elbridge Colby, a déclaré qu'il ne croyait pas en la valeur de certaines ventes militaires à l'étranger, selon deux responsables de l'administration au courant de la discussion. Il a ajouté qu'il n'aimait pas l'idée de vendre des Patriots, qui peuvent intercepter des missiles entrants, au Danemark, car ils sont en pénurie et devraient être réservés aux États-Unis pour être utilisés en cas de besoin. (Les responsables, comme d'autres personnes avec lesquelles j'ai discuté, ont parlé sous couvert d'anonymat, car ils n'étaient pas autorisés à discuter de cette situation sensible et en constante évolution.) Ces commentaires ont surpris certains responsables gouvernementaux, mais ils ont rapidement compris que le Danemark n'était pas le seul pays à voir son accès restreint. Des responsables actuels et anciens de l'administration m'ont confié que le Pentagone avait identifié certaines armes comme étant en pénurie et qu'il s'apprêtait à bloquer les nouvelles demandes provenant d'Europe pour ces systèmes. Les personnes avec lesquelles je me suis entretenu ne savaient pas immédiatement combien de temps cette suspension allait durer, combien d'armes figuraient sur la liste, ni si celle-ci allait s'allonger pour inclure davantage d'armes. Peu d'exceptions seront accordées. (...) Mais les priorités ont changé, car de plus en plus d'adeptes de la doctrine « America First » occupent des postes élevés au sein du deuxième gouvernement du président Donald Trump. L'administration semble prête à donner la priorité au réapprovisionnement des stocks américains plutôt qu'à ses relations avec ses alliés de longue date. (...) « Nous demandons aux Européens d'envoyer des armes à l'Ukraine et d'acheter des armes de remplacement, mais ensuite nous leur disons : « Vous ne pouvez pas les avoir » », m'a confié Mark Cancian, colonel à la retraite de la Marine américaine et conseiller principal au Center for Strategic and International Studies. « Nous leur demandons également de se défendre, mais ensuite nous leur disons que nous ne leur vendrons pas ce dont ils ont besoin pour le faire. » (...) Le message de Trump ces derniers mois c'était "Payez (cher) et nous vous protégerons (si, si, pourquoi douter ?)", et payer ça voulait dire notamment acheter beaucoup d'armes à Washington et pour très cher Le message implicite ici est plutôt celui de Vance "Cessez d'être des vassaux" ou de Colby "Asie probablement, Amériques sûrement, Europe on s'en f..." Bon, pour nous Français, non seulement ce message ne nous dérange pas, mais il nous arrange en fait, à dire la vérité Cela dit, pour nombre de nos alliés européens, la douche n'est pas froide, elle est glaciale... (Note à moi-même : aller fleurir la tombe de De Gaulle) Modifié samedi à 16:40 par Alexis 1 2 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Patrick Posté(e) samedi à 17:17 Share Posté(e) samedi à 17:17 (modifié) il y a 41 minutes, Alexis a dit : Celle-là, même si à la réflexion elle est assez logique, je dois reconnaître que je ne l'avais pas sur mon bingo pour cette année... Les États-Unis suspendent discrètement certaines ventes d'armes à l'Europe Dans le cadre du programme « America First », le ministère de la Défense stocke des armes Le premier indice indiquant un changement dans l'approche américaine en matière de vente d'équipements militaires à l'Europe est apparu lorsque le Danemark s'est rapproché d'une décision concernant l'achat d'un système de défense aérienne de plusieurs milliards de dollars. Pendant des semaines, les négociateurs américains et français ont mené des discussions intensives pour conclure cet accord. Mais à l'approche de la date limite, le Pentagone s'est soudainement désintéressé du dossier. « Nous ne comprenions pas pourquoi », m'a confié un entrepreneur qui suivait les discussions. « Cela semblait être une évidence, mais ils n'étaient tout simplement pas intéressés. » Puis, lors d'un appel téléphonique avec le département d'État au début du mois, le sous-secrétaire adjoint à la Défense, Elbridge Colby, a déclaré qu'il ne croyait pas en la valeur de certaines ventes militaires à l'étranger, selon deux responsables de l'administration au courant de la discussion. Il a ajouté qu'il n'aimait pas l'idée de vendre des Patriots, qui peuvent intercepter des missiles entrants, au Danemark, car ils sont en pénurie et devraient être réservés aux États-Unis pour être utilisés en cas de besoin. (Les responsables, comme d'autres personnes avec lesquelles j'ai discuté, ont parlé sous couvert d'anonymat, car ils n'étaient pas autorisés à discuter de cette situation sensible et en constante évolution.) Ces commentaires ont surpris certains responsables gouvernementaux, mais ils ont rapidement compris que le Danemark n'était pas le seul pays à voir son accès restreint. Des responsables actuels et anciens de l'administration m'ont confié que le Pentagone avait identifié certaines armes comme étant en pénurie et qu'il s'apprêtait à bloquer les nouvelles demandes provenant d'Europe pour ces systèmes. Les personnes avec lesquelles je me suis entretenu ne savaient pas immédiatement combien de temps cette suspension allait durer, combien d'armes figuraient sur la liste, ni si celle-ci allait s'allonger pour inclure davantage d'armes. Peu d'exceptions seront accordées. (...) Mais les priorités ont changé, car de plus en plus d'adeptes de la doctrine « America First » occupent des postes élevés au sein du deuxième gouvernement du président Donald Trump. L'administration semble prête à donner la priorité au réapprovisionnement des stocks américains plutôt qu'à ses relations avec ses alliés de longue date. (...) « Nous demandons aux Européens d'envoyer des armes à l'Ukraine et d'acheter des armes de remplacement, mais ensuite nous leur disons : « Vous ne pouvez pas les avoir » », m'a confié Mark Cancian, colonel à la retraite de la Marine américaine et conseiller principal au Center for Strategic and International Studies. « Nous leur demandons également de se défendre, mais ensuite nous leur disons que nous ne leur vendrons pas ce dont ils ont besoin pour le faire. » (...) Le message de Trump ces derniers mois c'était "Payez (cher) et nous vous protégerons (si, si, pourquoi douter ?)", et payer ça voulait dire notamment acheter beaucoup d'armes à Washington et pour très cher Le message implicite ici est plutôt celui de Vance "Cessez d'être des vassaux" ou de Colby "Asie probablement, Amériques sûrement, Europe on s'en f..." Je ne m'attendais pas à ce que le "Gaullisme" de Vance donne ce résultat. Mais je ne suis pas surpris: il m'a toujours semblé que les USA voulaient des alliés qui se prennent en main pour être capables de tenir un rang aux côtés des USA. De préférence avec des armes Américaines bien sûr, mais pas que. il y a 41 minutes, Alexis a dit : Bon, pour nous Français, non seulement ce message ne nous dérange pas, mais il nous arrange en fait, à dire la vérité Cela dit, pour nombre de nos alliés européens, la douche n'est pas froide, elle est glaciale... (Note à moi-même : aller fleurir la tombe de De Gaulle) C'est ce qu'il faut retenir. Et c'est très bien. Modifié samedi à 17:18 par Patrick 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Arland Posté(e) samedi à 17:47 Share Posté(e) samedi à 17:47 Ah après le "No boots on the ground" on aura le "No weapons or munitions for others". il y a une heure, Alexis a dit : Bon, pour nous Français, non seulement ce message ne nous dérange pas, mais il nous arrange en fait, à dire la vérité Ok mais pour le coup, il va vraiment falloir passer en économie de guerre si on veut compenser le volume des munitions US ! 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Pasha Posté(e) samedi à 18:05 Share Posté(e) samedi à 18:05 Il y a 7 heures, clem200 a dit : J'ai du mal à comprendre que l'on soit encore étonné de la mentalité différente et parfaitement assumé de de nos voisins en 2025. On peut pas acter une bonne fois pour toute que nous avons une vision différente qu'eux ? Je suis présent sur ce forum depuis 14 années et je constate toujours les mêmes réactions outrées et surprises de ces membres, mais pourquoi ... Retex et adaptation les gars Et encore ça me gène moins qu'un "politicien".. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
herciv Posté(e) samedi à 19:21 Share Posté(e) samedi à 19:21 (modifié) Il y a 2 heures, Alexis a dit : Celle-là, même si à la réflexion elle est assez logique, je dois reconnaître que je ne l'avais pas sur mon bingo pour cette année. Faut bien avouer que je me demandais comment des munitions en pénurie pouvaient toujours être vendues. La même avec les munitions pour HIMARS en fait. J'ai peur que l'article n'indique en fait que les pénuries ne soient qu'un allibi pour faire passer "america first". Mais pour l'instant par contre les ventes de lunitions en tout genre se portent bien elles. Et puis les ventes à Israël de matos se poursuivent. Friday US approves $780m FGM-148F Javelin missiles FMS to Poland Army Technology 15:34 Fri, 19 Sep Taiwan orders 2,600 US Stinger missiles Taiwan News 08:59 Fri, 05 Sep US clears $1bn of AMRAAM missiles and support to Finland UK Defence Journal 10:09 Fri, 19 Sep Raytheon secures $760m contract for AMRAAM support UK Defence Journal 09:49 Fri, 19 Sep Thursday US approves $570m AIM-120C-8 AMRAAM FMS to Netherlands Airforce Technology 16:23 Thu, 18 Sep Raytheon: Aim-120 Amraam Missile Achieves Record Flight Range Militarnyi 16:03 Thu, 18 Sep Wednesday AMRAAM Sales To Netherlands, Torpedoes To Norway Okayed By State Department Clairement il va falloir compenser si toutes les ventes passent sur OnHold. Modifié samedi à 19:36 par herciv 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ciders Posté(e) samedi à 19:26 Share Posté(e) samedi à 19:26 Ils vont surtout devoir trouver un moyen de renflouer les entreprises américaines si les ventes export sont verrouillées et les quantités disponibles redistribuées aux forces américaines. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Arland Posté(e) samedi à 21:34 Share Posté(e) samedi à 21:34 Il y a 2 heures, Ciders a dit : Ils vont surtout devoir trouver un moyen de renflouer les entreprises américaines si les ventes export sont verrouillées et les quantités disponibles redistribuées aux forces américaines. Deux ou trois guerres et et derrière reconstruction par des entreprises US et c'est bon. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
MIC_A Posté(e) hier à 05:17 Share Posté(e) hier à 05:17 Il y a 7 heures, Arland a dit : Deux ou trois guerres et et derrière reconstruction par des entreprises US et c'est bon. Faire la guerre "ailleurs" et avoir des usines qui tournent à pleins régimes, sans risquent, c'était "avant" ! De nos jour, le territoire US est à porté de missiles de tous types, donc, de destructions ciblées ou plus suivant l'escalade, le monde a changé même pour eux. Juste pour souligner que dans un conflit majeur, ils y laisseront des plumes comme jamais auparavant. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Titus K Posté(e) il y a 18 heures Share Posté(e) il y a 18 heures Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Titus K Posté(e) il y a 13 heures Share Posté(e) il y a 13 heures (modifié) Sur le réarmement européen et DSEI. Détail assez impressionnant, il ne mentionne la France qu’une seule fois ... et seulement pour dire qu'elle veut limiter l'inclusion du RU dans le programme européen SAFE Modifié il y a 13 heures par Titus K Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
OysterCultist Posté(e) il y a 10 heures Share Posté(e) il y a 10 heures 2 hours ago, Titus K said: Sur le réarmement européen et DSEI. Détail assez impressionnant, il ne mentionne la France qu’une seule fois ... et seulement pour dire qu'elle veut limiter l'inclusion du RU dans le programme européen SAFE Perun était a DSEI pour participer a un panel sur le réarmement européen sponsorisé par BAE. Ca peut expliquer 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Titus K Posté(e) il y a 1 heure Share Posté(e) il y a 1 heure il y a 16 minutes, Titus K a dit : OPINION. Le tortillard et le salami: comment Bruxelles veut profiter de la crise politique en France pour s'attribuer le contrôle export https://www.latribune.fr/article/idees/tribunes/70213273649117/opinion-le-tortillard-et-le-salami-comment-bruxelles-veut-profiter-de-la-crise-politique-en-france-pour-sattribuer-le-controle-export Le groupe MARS révèle que la Commission européenne souhaite prendre le contrôle des exportations d'armements des pays de l'Union européenne, notamment de la France. Dans ce cadre, Bruxelles va proposer en octobre au Conseil un nouveau « paquet défense » pour une adoption trois projets de directives dites de « simplification » modifiant les textes existants transposés depuis longtemps dans les droits nationaux. Par le groupe MARS. Trump Turnberry est un complexe hôtelier de luxe et un golf situés en Écosse à l’embouchure de la Clyde, entre Glasgow et Belfast, et appartenant au milliardaire éponyme, 47e président des États-Unis. C’est à cet endroit, insolite pour une rencontre diplomatique, que la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s’est rendue à la fin du mois de juillet, tel son lointain prédécesseur Henri IV à Canossa, pour signer un accord politique destiné à stabiliser la relation transatlantique. Comble de l’ironie, c’est ainsi dans la « baie du tournant » du pays des Pictes que l’Union européenne tourne une page épique de son histoire. Lancée par un traité signé symboliquement à Rome il y a près de 70 ans, drossée sur les sombres récifs d’un fjord de la mer des Hébrides, la construction européenne est désormais brisée. C’est la fin du mythe d’une « Europe qui protège », d’une certaine idée de l’Europe puissance, voire d’une « espérance » que nombre d’entre nous avaient placé en elle. Von der Leyen abandonne les Européens Quelle confiance en effet accorder à une institution supranationale qui brade d’une main, unilatéralement et sans concertation préalable, la souveraineté européenne tout en élaborant sans cesse de nouveaux outils de transfert de compétences au nom de la même souveraineté européenne ? Certains crieront à la trahison. D’autres tenteront de justifier l’injustifiable par une casuistique du « moindre mal » que les plus fervents Jésuites ne renieraient pas. Nous observerons pour le moins une incohérence certaine, qui ne plaide pas pour la confiance. Rappelons en quelques mots la situation incroyable dans laquelle « Madame VdL » a abandonné les quelque 450 millions d’Européens qui dépendent de ses pouvoirs exclusifs en matière de commerce international. Par l’accord politique de Turnberry conclu le 27 juillet par la présidente de la Commission européenne avec le président américain, l'UE annule les droits de douane sur les produits industriels américains et accorde un accès préférentiel à de nombreux produits agricoles et de la mer américains. En échange, Washington réduira à 15 % ses droits de douane augmentés unilatéralement (à 27,5 % au lieu de 5 % précédemment) sur les voitures et pièces automobiles européennes. Alors que l’aéronautique est épargnée, les vins pourraient également être taxés à 15 %. La France s'oppose ainsi à un accord qui aurait sans doute été négocié différemment si les (excellents) vins du Rhin s’exportaient aussi bien que ceux de Bordeaux. Surtout, alors qu’elle n’en a pas le mandat, la présidente de la Commission engage l’UE à acheter du gaz naturel liquéfié, du pétrole et des produits nucléaires américains pour 750 milliards de dollars d'ici 2028, et promet 600 milliards d'investissements supplémentaires aux États-Unis. L'accord comprend également une promesse d’augmentation des achats d'équipements militaires américains, non chiffrée et pourtant déjà au plus haut. Tout cela paraît contradictoire avec les objectifs politiques de l’UE en matière de transition écologique et d’autonomie stratégique. Capitulation en rase campagne L'accord évite à l'UE de recourir à l'instrument dit “anti-coercition” élaboré fin 2023 afin de lutter contre les menaces économiques et les restrictions commerciales jugées injustes imposées par les pays tiers, comprenant un ensemble de contre-mesures pouvant être utilisées dans le domaine du commerce ou des investissements. Pensé comme un moyen de dissuasion destiné à résoudre les conflits commerciaux de l'UE par la négociation, il a été abandonné au profit d’une capitulation en rase campagne. Cette lâcheté est parfaitement assumée par le ministre (alors) en charge des intérêts économiques de la France : « si on avait mis des mesures de rétorsion, avec, par exemple, (...) 15 ou 20 % de droits de douane sur les produits américains arrivant en France, ça aurait encore plus compliqué la vie (des entreprises françaises) ». Si la comparaison n’était pas aussi éculée, on dirait que l’esprit munichois souffle toujours à Bercy, alors même que la « guerre commerciale » entre Washington et Bruxelles n'est pas terminée, notamment dans les services numériques, domaine dans lequel l’UE affiche encore un certain niveau d’ambitions. Pour paraphraser Churchill, les Européens se seront couverts de honte sans pour autant éviter la guerre (commerciale). L’État de droit, meilleur rempart des intérêts des Européens Avec cette séquence inédite, comme l’observe à juste titre un ancien conseiller du président Hollande [1], l’Europe passe du statut de vassal à celui de tributaire. L’Empire américain souhaite ainsi financer son effort de guerre contre l’Empire du Milieu sur le dos de ses amis européens, encore formellement alliés au sein d’une Alliance atlantique qui perd jour après jour en cohérence et crédibilité alors même que la menace russe se fait de plus en plus pressante. Heureusement, l’accord de Turnberry est vraisemblablement mort-né. D’abord parce qu’il ne sera endossé ni par le Conseil de l’UE (malgré l’annonce d’un vote à la majorité qualifiée), ni par le Parlement européen (mais quel est son pouvoir en l’espèce ?). Ensuite, parce que la justice américaine a jugé illégale la « politique tarifaire » du président des États-Unis, car entachée d’incompétence : la législation fédérale (même les pouvoirs spéciaux issus de l’International Emergency Economic Powers Act de 1977) ne confère tout simplement pas le droit à l’exécutif américain de modifier unilatéralement des droits de douane ; la Cour suprême tranchera le litige en novembre, ce qui aura un impact certain sur la suite du mandat du 47e président. Enfin, parce que l’exécutif européen n’est pas davantage compétent pour s’engager au nom des 27 États souverains en matière d’approvisionnements énergétiques et d’achats armement ; mais qui s’en soucie : who cares ?Comme quoi, l’état de droit reste le meilleur rempart de nos intérêts face aux violations de la légalité de la part des uns et des autres. Mais qui reste-t-il pour défendre nos valeurs ? Un marché de défense : contre l'esprit des Traités Car pendant ce temps, la technocratie bruxelloise continue imperturbablement à tracer sa route, tels les Caterpillar D9 dans les rues de Gaza. La Commission européenne met la dernière main à son mégaprojet législatif « omnibus ». Sous l’image débonnaire du tortillard se cache une nouvelle machine de guerre destinée à écraser de nouveaux pans de la souveraineté des nations européennes. En matière de défense, qui n’est que l’un des nombreux volets du projet, l’ivraie est semée avec le bon grain, et c’est dans le détail des propositions que le diable se cache. Ce nouveau « paquet défense » (Defence Readiness Omnibus), proposé le 17 juin par la Commission en vue d’une adoption en Conseil en octobre, comprend trois projets de directives dites de « simplification » modifiant les textes existants transposés depuis longtemps dans les droits nationaux. Rappelons que, depuis une vingtaine d’années, l’UE a élaboré, contre l’esprit (l’Union est une œuvre de paix et de prospérité incompétente en matière militaire) et la lettre des traités (article 346 TFUE), une abondante législation destinée à créer la chimère d’un « marché unique de défense », le plus souvent regroupée en « paquets », dont les trois principaux datent respectivement de 2004, 2009 et 2016. Malgré une transposition et une mise en œuvre très inégale selon les États, la sagesse des compromis adoptés a permis jusqu’à présent d’ouvrir l’achat public de l’écosystème de défense tout en créant une catégorie spécifique de marchés, les fameux MDS (marchés de défense et de sécurité), qui échappent par exemple à l’obligation de lancer un appel d’offres européen pour certaines fournitures ou services spécifiques. Exportations : des simplifications intracommunautaires S’agissant des exportations de « produits de défense » (appellation aseptisée de ce que l’on appelait autrefois « matériel de guerre » ou encore « armement »), la directive 2009/43/CE « TIC » (pour « transferts intracommunautaires »), transposée en France en 2011 et en vigueur depuis 2014, a eu un impact positif certain sur la fluidité des relations commerciales au sein de la base industrielle et technologique de défense européenne (BITDE). Auparavant, les transferts d’armement entre États membres de l’UE étaient traités de manière identique aux exportations vers des pays tiers, avec un processus long et fastidieux de double autorisation individuelle. Ce processus complexe freinait la coopération industrielle et augmentait les coûts administratifs pour les entreprises exportatrices. Rappelons avant tout que, par principe afin de sauvegarder les intérêts de sécurité du pays, l’exportation d’armement est interdite. En effet, la France commandant pour ses armées auprès de ses industriels le matériel le plus performant, il n’est pas question que ce matériel puisse un jour être retourné contre ses propres troupes. Par conséquent, toute délivrance d’une dérogation à ce régime d’interdiction doit faire l’objet d’une étude de sécurité détaillée et d’une prise de décision au plus haut niveau (Premier ministre, via le SGDSN), après consultation des administrations concernées (chargées de la défense, mais aussi de l’économie, des affaires étrangères, voire de l’intérieur). Les modalités de réexportation doivent également être contrôlées dans le temps, afin notamment de prévenir tout contournement d’un régime de sanctions. Par exemple, la France peut ainsi se permettre de vendre le Rafale à l’Inde, ayant l’assurance que le client final sera bien l’armée de l’air indienne (ou la marine) et non tout autre utilisateur indésirable. Dans le jargon, on appelle ces nécessaires précautions le « processus CIEEMG », du nom de la commission interministérielle qui en est chargée. La directive TIC de 2009 a ainsi simplifié les procédures de transfert de matériel de guerre à l’intérieur de l’UE en instaurant trois types d’autorisation : les licences générales, globales et individuelles. Les licences générales permettent à un exportateur d’expédier, sans limite de quantité ou de montant, des matériels de faible risque. Les licences globales autorisent des transferts spécifiques, sans limite de quantité ou de montant, vers un destinataire précis. Les licences individuelles, qui représentent la grande majorité des flux, concernent tous les autres cas. Cette diversification des licences a permis de réduire les délais et les coûts administratifs, facilitant ainsi la coopération industrielle entre les États membres. On comprend combien des entreprises trans-européennes comme Airbus DS et MBDA ont pu profiter de ce nouveau régime, que le Brexit est cependant venu affaiblir. La directive a également introduit la certification des destinataires fiables, garantissant que les matériels seraient transférés à des entités dignes de confiance au sein de l’UE. Cette certification renforce la sécurité et la transparence des transferts intracommunautaires. Les entreprises ayant enfreint les règles sont soumises à un régime de sanctions ad hoc. Enfin, la directive TIC de 2009 préservait explicitement, en son 1er article, le contrôle national sur les exportations vers des pays tiers. Le futur Premier ministre Bernard Cazeneuve, alors député d’opposition, a joué un rôle primordial à l’occasion de la procédure législative de transposition, alertant notamment sur le risque d’une sur-réglementation de la part de la direction des affaires juridiques de Bercy risquant d’handicaper les industriels français de la défense. Au total, avec dix ans de recul, on constate que le nouveau régime a introduit un nouvel équilibre facilitant au quotidien les coopérations européennes en matière de défense. C’est l’exemple typique d’une législation européenne réussie, grâce à un dialogue fructueux en amont, une transposition équilibrée et une mise en œuvre efficace (appuyée par un système d’information adapté), le tout permettant des progrès, réels mais mesurés, en matière d’intégration, sans transferts généralisés de compétences, et sans chercher à construire un « marché unique de défense ». Dans le sens des intérêts allemands Comme le groupe MARS ne cesse de le rappeler, il n’existe pas de marché de défense, du moins pour les armements dits « de souveraineté ». C’est une évidence qu’il ne faut cesser de marteler : quand le client est unique, et souvent le fournisseur aussi, on ne parle pas de marché, mais de transaction bilatérale. Quand les prix ne se forment pas par confrontation de l’offre et de la demande, ce n’est pas un marché. Enfin, quand le produit lui-même n’existe pas encore et que l’industriel doit le concevoir en fonction du besoin opérationnel exprimé par le client, il est absurde de parler de marché. Mais non, s’accrochant à sa « raison d’être », la Commission européenne persévère dans l’erreur et l’absurdité, en poussant coûte que coûte à faire entrer les « produits de défense » dans la logique du marché unique, en dépit de toutes les évidences, quitte à cantonner toujours davantage le champ d’application de l’article 346 TFUE qui sort du marché unique les équipements considérés comme indispensables à la sécurité d’un État [2]. Certes, comme l’admet l’article 346, pour certains matériels plus ou moins banals, il existe véritablement un marché sur lequel s’exerce une concurrence relativement libre entre clients et fournisseurs permettant aux prix de se former conformément aux lois de l’économie. Et ce n’est pas le cas des armements les plus sensibles et des matériels spécifiques, du moins pour les pays soucieux de préserver leur autonomie stratégique. Il est vrai que ces pays sont peu nombreux au sein de l’UE : ils se comptent sur le doigt… d’un doigt. Mais quand ce marché existe, lorsque les États ont renoncé à leur autonomie stratégique, sa dynamique est mondiale : l’échelle européenne n’est absolument pas pertinente en l’espèce. Ou alors, il faudrait interdire les achats hors d'Europe ou fixer un « tarif extérieur commun » sur le modèle de l'ancienne PAC. Il n’en est évidemment pas question. Alors pourquoi une telle obstination ? Mais simplement parce que cela va dans le sens des intérêts industriels et géoéconomiques de l’Allemagne. Bruxelles veut imposer à la France son contrôle export Il en va de même du « contrôle export ». La Commission européenne profite de l’affaiblissement de la France, aggravé par la crise politique en cours, pour essayer de lui imposer des évolutions inacceptables. Tel est l’un des enjeux du « paquet omnibus défense » qui vise par exemple à ouvrir davantage le fonds européen de défense aux États tiers, notamment pour les essais. C’est surtout au nom d’une prétendue volonté de simplification qui n’est qu’un prétexte, devenu mantra, que la Commission veut modifier la directive TIC en accaparant progressivement les prérogatives souveraines des États en matière de contrôle des exportations. La nouvelle directive (qui doit être adoptée lors de la prochaine réunion du Conseil à la mi-octobre) renvoie ainsi les modalités de simplification à des actes délégués élaborés dans le secret des bureaux de la Commission, sans que les États n’aient plus aucun moyen d’intervenir sur le fond. Cela conduirait à violer la position commune de 2008, qui avait jusqu’à présent une valeur « quasi-constitutionnelle » [3]. Mais de nos jours, il ne faut s’étonner de rien. Que peut-il alors se passer ? Il est vrai que libéraliser totalement les transferts d’armement serait le stade ultime de la simplification. Mais ce n’est pas cela que veut la Commission : c’est capter le pouvoir de contrôle. Donc, par le biais des actes délégués dans les domaines autorisés par la nouvelle directive, la Commission pourra s’arroger des prérogatives souveraines des États. Par exemple pour la définition des « matériels sensibles » dont l’exportation est interdite, pour le choix des licences à délivrer ou les cas d’exemption. À terme, la France risque de perdre le contrôle sur l’exportation du matériel de guerre produit par ses propres industriels, avec deux conséquences tout aussi catastrophiques l’une que l’autre : d’une part que l’export de certaines armes ou munitions sensibles soit autorisé contre nos propres intérêts diplomatiques, stratégiques ou opérationnels ; d’autre part, que l’export, indispensable à l’équilibre économique de certains programmes d’armement, soit refusé par Bruxelles. C’est ainsi que, subrepticement, la Commission fait feu de tout bois pour vider l’article 346 et la position commune de 2008 de leur substance souveraine. Elle a ainsi plaidé l’an dernier devant la Cour de Justice de l’UE (CJUE), de manière parfaitement péremptoire, que l’article 346 ne s’appliquait pas aux domaines entrant dans le champ de compétence des articles 114 (marché intérieur) et 207 TFUE (politique commerciale commune), ce qu’elle estime être le cas des « armes et équipements, figurant sur la liste commune des équipements militaires de l’Union européenne visée à l’article 12 de la position commune 2008/944 et (…) ainsi soumis au tarif douanier commun. » Ne doutons pas que l’arrêt Neves [4], rendu il y a exactement un an, ne fasse jurisprudence. Une provocation envers les intérêts de la France Pire, il ne faut pas exclure qu’un jour une majorité d’États ne demandent à la Commission une initiative en ce sens par voie de règlement, car l’arrêt Neves a enfoncé un coin dans la souveraineté des États. Le raisonnement du juge est en effet pertinent en invoquant, à raison, le fait que les États ont demandé à la Commission – depuis des années dans le cadre des sanctions internationales – d’adopter des paquets de sanctions dans lesquels figurent les armements, le tout par voie de règlement. Par conséquent, cela place les équipements de défense dans le champ de la compétence de la Commission. C’est donc une tendance lourde, encouragée par une majorité d’États, à commencer par ceux qui veulent affaiblir la position de la France en matière de défense, qu’il s’agisse de guerre économique ordinaire ou simplement de « venger Keitel » [5]. Pour la plupart des États et pour plusieurs groupes politiques représentés au Parlement européen, transférer à Bruxelles la charge coûteuse et fastidieuse du contrôle des exportations d’armement ne pose aucun problème ; ce serait un soulagement pour les uns, une victoire pour les autres. Mais pour la France, il ne saurait être question de transiger sur le « contrôle export », c’est une question d’intérêt vital. La France est, sur les cinq dernières années, le 2e exportateur mondial d'armement, (loin) derrière les États-Unis. Cela suscite évidemment des jalousies, et la Russie serait ravie de retrouver son rang. Toute initiative en ce sens paraît donc relever de la pure provocation à l’encontre de la France et de ses intérêts. Bruxelles sait parfaitement que ces propositions sont inacceptables pour Paris. Mais comme il est difficile de refuser systématiquement toutes les évolutions, Bruxelles espère que Paris finisse par céder petit à petit. La « tactique du salami » est universelle. L’UE n’a cure que tout cela ne fasse qu’augmenter le désordre en France et dérouler le tapis rouge à l’extrême droite. On voudrait le faire exprès qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Ce qui est profondément regrettable, et quelque part décourageant pour qui croit encore à la construction européenne, c’est l’impudente désinhibition avec laquelle la Commission européenne avance ses pions, en marge de l’état de droit et sans respecter ni les intérêts des États, ni même l’intérêt général européen. Chacun comprend pourtant qu’il n’est dans l’intérêt de personne de marginaliser la France, qui est encore, dans l’attente que la montée en puissance allemande porte ses fruits, la principale puissance militaire de l’UE. Mais non, on dirait que l’ambition de la bureaucratie bruxelloise d’étendre toujours davantage ses prérogatives prévaut sur toute autre considération, à commencer par la sécurité des Européens. A cet égard, le discours martial de la présidente de la Commission à Strasbourg le 9 septembre dernier n’est qu’une tartufferie. L’humiliation de Turnberry l’a montré : quand l’UE dispose des pleins pouvoirs dans un domaine, elle s’empresse de ne pas les exercer et d’abandonner les intérêts de ses mandants. Il est plus que temps d’ouvrir les yeux sur ce qu’est devenue l’UE aujourd’hui, sous le contrôle total de l’Allemagne, au rebours d’une « certaine idée de l’Europe » qu’il est urgent de réhabiliter. ---------------------------------------------------------------- [1] Chaque mois, l'Europe se fait siphonner 100 milliards de plus. Jusqu'à quand ? | Les Echos [2] « Tout État membre peut prendre les mesures qu'il estime nécessaires à la protection des intérêts essentiels de sa sécurité et qui se rapportent à la production ou au commerce d'armes, de munitions et de matériel de guerre; ces mesures ne doivent pas altérer les conditions de la concurrence dans le marché intérieur en ce qui concerne les produits non destinés à des fins spécifiquement militaires. » [3] D’après l’article 12 de la position commune 2008/944/PESC du Conseil du 8 décembre 2008 définissant des règles communes régissant le contrôle des exportations de technologie et d’équipements militaires : « Les États membres font en sorte que leur législation nationale leur permette de contrôler l’exportation de la technologie et des équipements figurant sur la liste commune des équipements militaires de l’Union européenne. Cette liste sert de référence pour les listes nationales de technologie et d’équipements militaires des États membres, mais elle ne les remplace pas directement. » [4] CJUE, arrêt du 10 septembre 2024, aff. C-351/22 Neves 77 Solutions. [5] Au moment de signer à Berlin la capitulation du IIIe Reich le 8 mai 1945, le Maréchal Keitel s’était offusqué de la présence de la France, représentée par le général de Lattre de Tassigny, dans le camp des vainqueurs. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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