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FRANCE : 5° puissance économique?


SPARTAN

Messages recommandés

il y a 7 minutes, prof.566 a dit :

Quand Thales achète visionix par exemple (aux USA), on rale moins...

Ca et en plus on a du mal à comprendre par quel miracle de la nationalité Française Latécoère pourrait faire l'économie de licencier face à la pire crise de l'aéronautique de son histoire.

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Le 02/10/2020 à 12:25, prof.566 a dit :

Quand Thales achète visionix par exemple (aux USA), on rale moins...

Je ne m'inquiète pas pour l'autonomie stratégique des Américains ; c'est à eux de s'en soucier et ils ont beaucoup plus de moyens de pression sur la France pour faire respecter certaines choses que nous n'en avons en retour.

Pourquoi, Thales a supprimé des emplois chez Visionix ? Question honnête, je n'en sais rien.

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  • 3 weeks later...

Pas certain que ca soit le bon endroit pour le poster, mais je ne l'ais pas vu ailleurs.

https://www.challenges.fr/entreprise/defense/naval-de-defense-la-france-resiste-au-raz-de-maree-chinois_733463#xtor=CS3-89

Selon une étude publiée à l'occasion du salon Euronaval, la France est le deuxième exportateur mondial de navires militaires sur la période 2015-2019. Mais la filière met en garde contre une crise contra-cyclique, avec un possible trou de production dans deux à trois ans.

Je ne me suis jamais trop intéressé à la marine, au niveau militaire ou industriel, apparemment c'est un tort. :biggrin:

Modifié par glitter
ortograf
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  • 2 weeks later...

L'opinion des Anglo saxons sur la France:

Citation

 

Mon dieu, mec, qu'est-ce que ça donne ? Comment la France a-t-elle pu se retrouver à la 15e place des nations européennes ? Sacre bleu ! 

Respirons et réfléchissons tous un peu. La France a tout et aura toujours tout, ce qui est terriblement frustrant. Et ils le savent et ils méritent donc d'être remis à leur place chaque fois que cela est possible. Lorsqu'on leur a demandé de choisir les personnes les plus arrogantes d'Europe, les Français ont choisi... eux-mêmes. Cela devrait vous dire quelque chose. 

Bien sûr, la nourriture est parfaite, la scène artistique est hors de contrôle et il y a assez d'histoire pour remplir plusieurs volumes de manuels scolaires. Mais les Français ne peuvent-ils pas être plus humbles à ce sujet ?

 

Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

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Bonjour, 

Je ne savais pas où poster cette question, mais comme je ne me voyais pas créer un nouveau sujet juste pour ça...

Est-ce que le président français peut limoger un maire en exercice ?

Et qu'est-ce qui se passerait pour le remplacer (le président désigne quelqu'un, il y a une tutelle...) ?

Un grand merci ! 

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il y a 17 minutes, Kiriyama a dit :

Bonjour, 

Je ne savais pas où poster cette question, mais comme je ne me voyais pas créer un nouveau sujet juste pour ça...

Est-ce que le président français peut limoger un maire en exercice ?

Et qu'est-ce qui se passerait pour le remplacer (le président désigne quelqu'un, il y a une tutelle...) ?

Un grand merci ! 

C'est une drôle de question. Pourquoi tu la poses?

De toute façon un maire c'est un élu, donc pour le remplacer il faudrait une élection partielle. Et je ne vois qu'une procédure juridique ou médicale pour interrompre un mandat de maire.

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il y a 30 minutes, Kiriyama a dit :

En Russie, je me souviens que Dimitri Medvedev avait révoqué Iouri Loujkov, et je me demandais si c'était aussi possible de faire ça en France. 

La France est tout de même loin des procédures "soviétiques" !

C'est la règle en Suisse ?

Modifié par mudrets
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Il y a 2 heures, Kiriyama a dit :

Bonjour, 

Je ne savais pas où poster cette question, mais comme je ne me voyais pas créer un nouveau sujet juste pour ça...

Est-ce que le président français peut limoger un maire en exercice ?

Et qu'est-ce qui se passerait pour le remplacer (le président désigne quelqu'un, il y a une tutelle...) ?

Un grand merci ! 

Oui il peut mais c'est encadré ( 6 cas sous la Ve république ), il signe un décret en Conseil des Minsitres

Un exemple :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Stéphane_Sieczkowski-Samier

https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000038940505

Et évidemment le maire peut faire appel

ici appel perdant

https://www.conseil-etat.fr/ressources/decisions-contentieuses/dernieres-decisions-importantes/conseil-d-etat-19-decembre-2019-revocation-du-maire-de-la-commune-d-hesdin

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Oui c'est le principe d'indépendance des procédures : le préfet ( sur instruction du conseil des ministres ) peut limoger un maire ( pas de nouvelles élections, le conseil municipal élit un nouveau maire ) et être attaqué par celui-ci devant les juridictions administratives ( Conseil d'Etat en dernière instance ) alors même que la procédure pénale n'est pas encore jugée

Dans le cas cité en exemple, le Maire a été révoqué ( en août 2019  ) alors même qu'il n'était pas encore condamné ( il l'a été en janvier 2020 )

Ca marche aussi dans l'autre sens : il m'arrive de temps en temps à devoir transposer en droit fiscal des procédures pénales ( en cours ou jugées ), la personne même condamnée au pénal peut quand même contestée cette procédure devant la juridiction administrative adéquate.    

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Consommation d'énergie et valeurs des biens, l'isolation des logements en France :

Qui habite les cinq millions de « passoires thermiques » ? Nathalie Coulaud, Le Monde, 12 novembre 2020

"Plus le logement est petit, plus il est susceptible d’être fortement consommateur d’énergie, révèlent deux études récentes. Les travaux d’isolation permettent toutefois aux propriétaires de valoriser leurs biens et de les vendre plus cher""

https://www.lemonde.fr/argent/article/2020/11/12/qui-habite-les-cinq-millions-de-passoires-thermiques_6059425_1657007.html

https://www.msn.com/fr-fr/actualite/france/qui-habite-les-cinq-millions-de-passoires-thermiques/ar-BB1aVVzJ?ocid=spartan-ntp-feeds

Modifié par Benoitleg
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il y a une heure, Benoitleg a dit :

"Plus le logement est petit, plus il est susceptible d’être fortement consommateur d’énergie, révèlent deux études récentes. Les travaux d’isolation permettent toutefois aux propriétaires de valoriser leurs biens et de les vendre plus cher""

Il faut déjà avoir les moyens de les faire ces travaux. Et avoir envie ensuite de vendre son logement... et trouver un acheteur capable de payer son logement rénové plus cher.

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On a évoqué un moment la question des composants ITAR                         Huit entreprises françaises derrière une future puce militaire européenne

Voilà une avancée d'indépendance au niveau des PUCES  et des micro-processeurs  : https://forcesoperations.com/huit-entreprises-francaises-derriere-une-future-puce-militaire-europeenne/

La semaine dernière, une vingtaine d’entreprises ont jeté les bases d’une filière européenne de systèmes sur puce (SoC) destinés à des applications militaires. À la tête de ce consortium soutenu par l’Agence européenne de défense (AED), la filiale grenobloise de STMicroelectronics, groupe d’origine franco-italienne précurseur dans le domaine des semi-conducteurs.

Ils sont partout mais personne ne les voit. « Ils », ce sont les systèmes sur puce, ou « system-on-a-chip » (SoC) en anglais. ...

L’utilisation prolongée de SoC dans des conditions opérationnelles dégradées ajoute une couche d’exigences techniques et sécuritaires auxquelles seuls des fournisseurs non-européens sont capables de répondre pour l’instant, souligne l’AED.

 L’approvisionnement de ces composants critiques reste donc soumis aux nombreuses régulations de type ITAR susceptibles d’imposer des restrictions d’usage aux utilisateurs finaux. C’est à cette vulnérabilité que s’attaquera en priorité le projet EXCEED (trustEd and fleXible system-on-Chip for EuropEan Defence applications).   EXCEED rassemble 19 entreprises européennes et de Norvège, dont la moitié est basée en France.

Modifié par Bechar06
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  • 1 month later...

LE PIB, LE BIEN-ÊTRE ET LA SANTÉ : RÉFLEXIONS SUR LE CYCLE 2017 DU PROGRAMME DE COMPARAISON INTERNATIONALE

RÉSUMÉ

En mars 2020, le Projet de comparaison internationale a publié ses derniers résultats, pour l'année civile 2017. Ce cycle présente des données sur le produit intérieur brut et ses composantes pour 137 pays, en unité commune ou en parité de pouvoir d'achat. Nous passons en revue un certain nombre de questions importantes, ce qui est nouveau, ce qui ne l'est pas et ce que les nouvelles données peuvent et ne peuvent pas faire. Il est très important de noter que les résultats sont globalement conformes aux résultats antérieurs de 2011. 

Nous examinons la relation entre les mesures de comptabilité nationale et la santé, en particulier à la lumière de l'épidémie COVID-19 qui pourrait réduire les inégalités mondiales, même si elle accroît les inégalités au sein des pays.

Nous soulignons des choses que le PIB ne peut pas faire, certaines familières - comme son silence sur la distribution - et d'autres moins - comme son détachement croissant du bien-être matériel national dans un monde globalisé où les transferts internationaux de capitaux et de droits de propriété peuvent avoir des effets énormes sur le PIB, comme l'augmentation de 26 % du PIB de l'Irlande en 2015.

1.    Introduction 

Début mars 2020, alors que le monde s'enfermait face à la pandémie COVID-19, le Programme de comparaison internationale (ICP) a achevé sa dernière série de résultats, pour 2017. L'ICP est l'une des plus grandes initiatives statistiques au monde, que ce soit en termes de coût, de couverture géographique (176 pays en 2017), d'implication institutionnelle ou de longévité (il a débuté en 1968).

Dès son lancement, l'ICP a eu pour objectif de produire des comparaisons unitaires communes et comparables au niveau international du produit intérieur brut (PIB) et de ses principales composantes. Il n'est pas surprenant que les nouveaux résultats aient reçu moins d'attention que la normale, rappelant à point nommé, si besoin était, que le bien-être matériel vient en second lieu lorsqu'il y a une menace pour la santé.

Le PIB omet beaucoup de choses qui sont essentielles au bien-être des personnes. Pourtant, le PIB reste l'une de nos mesures les plus importantes et les plus utiles et toute mesure plus complète du bien-être est impossible sans les comptes nationaux, correctement interprétés et ajustés. Les mesures du PIB s'ajoutent à d'autres mesures - actuellement liées à la santé - pour évaluer les conséquences de la pandémie et, comme le montrent les offices statistiques de l'OCDE, la demande d'informations sur le PIB et ses composantes a augmenté de façon spectaculaire depuis mars 2020.

L'ICP se distingue par le fait qu'il se concentre sur des mesures comparables au niveau international, en supprimant les distorsions grossières qui peuvent résulter de l'utilisation des taux de change du marché pour convertir les comptes nationaux. Sans lui, il serait impossible d'établir des comparaisons internationales similaires des niveaux de vie matériels et des taux de pauvreté.

Pourtant, le PIB laisse beaucoup à désirer, même au-delà de la santé. Si nous voulons utiliser L'ICP pour examiner la répartition, pour savoir qui reçoit quoi, pour évaluer la pauvreté ou les inégalités, il doit être combiné avec d'autres données, généralement issues d'enquêtes sur les ménages. De manière moins évidente peut-être, le PIB laisse non seulement beaucoup de choses en suspens, mais il inclut des transactions qui n'ont pas grand-chose à voir avec le bien-être matériel, ce qui rend dangereux l'établissement de comparaisons internationales non critiques entre les pays.

Dans ce bref compte-rendu, nous mettons en évidence les nouveaux résultats les plus importants, ainsi que l'utilisation des nouvelles estimations pour mettre en évidence ce que les chiffres ne nous disent pas, ainsi que certains domaines dans lesquels, en l'absence d'une interprétation prudente, ils peuvent être gravement trompeurs. 

2.    Nouvelles découvertes importantes 

La figure 1 montre ce qui est sans doute le résultat principal de l'ICP2017, à savoir que l'économie chinoise est désormais aussi importante ou un peu plus importante que celle des États-Unis. En termes de taux de change du marché, qui ne tiennent pas compte du fait que les prix sont plus bas en Chine, la Chine est beaucoup plus petite que les États-Unis.

Le nouveau résultat confirme la même constatation de l'ICP2011, le premier cycle à documenter les tailles comparables des deux économies. En effet, les niveaux de prix dans la plupart des pays sont inférieurs à ceux des États-Unis, de sorte que pour tous les pays de la figure 1, leurs PIB sont plus importants en dollars de parité de pouvoir d'achat qu'en dollars du marché.

Les PIB mondiaux sont plus proches l'un de l'autre lorsqu'ils sont mesurés en unités communes. L'une des principales conclusions des résultats de 2017 est qu'ils ne sont pas très différents de ce à quoi nous nous serions attendus si nous avions extrapolé les résultats de 2011 en utilisant les taux de croissance du PIB national et les indices de prix nationaux pertinents, tels que les ICP et les déflateurs des prix du PIB. Cela peut sembler être un non-résultat, et une chose étrange à souligner, mais c'est en contraste flagrant avec les résultats des années précédentes.

Les résultats de 2011 pour la consommation et les revenus ne correspondent pas aux niveaux qui auraient été attendus en appliquant les taux de croissance aux résultats du cycle précédent en 2005. Les résultats de l'ICP 2005 ne correspondent pas non plus aux extrapolations du cycle précédent de 1993. Nous reviendrons sur les conséquences de ces divergences ci-dessous lorsque nous aborderons les questions de répartition.

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Figure 1 : Dimensionnement de certaines économies

Source : Programme de comparaison internationale (2020)

Cette stabilité de l'ICP est importante si l'on veut que les économistes et les commentateurs fassent confiance à son résultats et l'instabilité des deux cycles précédents a été une cause de grande consternation et de une interprétation erronée, par exemple sur l'évolution de la pauvreté dans le monde. Les procédures statistiques en 2017 a suivi de près les procédures utilisées en 2011, une décision délibérée qui a été prise au début de la la préparation du cycle de 2017.

Cette situation contraste avec les cycles précédents où de nouvelles méthodes - souvent des méthodes améliorées ont été introduites à chaque tour. Bien sûr, le monde change, et il y a de nouveaux défis statistiques à chaque cycle - COVID-19 en apportera sans doute d'autres pour le prochain et a déjà repoussé la collecte de données - il y a donc toujours une tension entre l'utilisation de meilleures méthodes et en garantissant des résultats stables.

Modifié par Picdelamirand-oil
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Nous pensons que la cohérence entre ICP 2017 et ICP2011 marque une nouvelle maturité et stabilité du programme. Lors des prochains cycles, l'ICP prévoit de passer à un programme de données continu, où de nouvelles données sont collectées et incorporées en permanence, ce qui devrait garantir davantage la cohérence dans le temps que les utilisateurs exigent et attendent. 

3.    Un élément important qui n'est pas inclus : les résultats en matière de santé 

Le PIB inclut les dépenses de santé, mais il ne nous dit rien sur les résultats de santé, un exemple notable d'une composante importante du bien-être qui est omise et qui est d'une importance évidente pendant une pandémie. Les États-Unis dépensent deux fois plus que les autres pays pour les soins de santé, mais ont l'espérance de vie la plus faible de tous les pays riches ; voir la figure 2 ci-dessous. 

Au-delà, Covid-19 a montré que presque tous les pays, riches et pauvres, sont prêts à sauver des vies en renonçant à leur PIB afin de réduire l'infection et la mortalité. Cela est vrai à court terme en acceptant le verrouillage des marchés et peut-être aussi à plus long terme : la mise en place de systèmes de soins de santé plus résistants et d'économies à l'épreuve des infections impliquera de renoncer à une certaine croissance de la productivité et du PIB en échange de la sécurité et du bien-être à long terme. 

Quelque peu paradoxalement, la prévention des infections - une dépense défensive pour nous ramener à la situation d'avant - sera comptabilisée dans le PIB, et comme les réparations après un ouragan, fera augmenter le PIB au-delà de ce qu'il aurait été autrement. La production a augmenté, mais notre capacité à consommer et à investir a été ramenée à ce qu'elle était dans un monde sans pandémie. 

Il existe une forte association entre la mortalité, la morbidité et le PIB par habitant (Preston, 1975, Deaton 2003, 2013, Mackenbach et Looman 2013, Shkolnikov et al 2019), de sorte que les habitants des pays pauvres vivent moins longtemps que ceux des pays riches (principalement en raison d'une mortalité infantile et juvénile plus élevée), tandis que les pays les plus riches du monde jouissent d'une espérance de vie à la naissance qui atteint aujourd'hui près de 80 ans en moyenne dans la région de l'OCDE (figure 2). 

Bien sûr, il y a de nombreuses exceptions, aussi bien des pays pauvres avec une espérance de vie relativement élevée (Rwanda, Bangladesh) que des pays riches avec une espérance de vie relativement faible (Guinée équatoriale, États-Unis). Un PIB par habitant élevé ne garantit pas une morbidité et une mortalité faibles : les plus riches ne sont pas automatiquement en meilleure santé.

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Figure 2. Espérance de vie à la naissance et consommation individuelle réelle par habitant, 2017

Source : Programme de comparaison internationale (2020), Indicateurs du développement dans le monde (2020) : les surfaces des cercles sont proportionnelles à la population de chaque pays. 

Le virus COVID-19 et la mortalité qui lui est associée modifient encore la relation entre le PIB par habitant et la mortalité. Les pays riches disposent de nombreux avantages - de meilleurs systèmes de santé, une plus grande capacité à remplacer le contact physique par l'électronique et une plus grande richesse qui se réduit lorsque les revenus diminuent - mais, au moins jusqu'à la date de rédaction du présent rapport (novembre 2020) et compte tenu des problèmes de mesure dans les pays à faible revenu, il semble exister une forte relation positive entre les pays, ainsi qu'entre les régions au sein des pays, entre le PIB par habitant et le nombre de décès dus au COVID par million d'habitants. (Il convient de noter que cela contraste fortement avec ce qui se passe au sein des pays ou des régions, où les pauvres risquent davantage que les riches de mourir du virus).

Un facteur qui favorise véritablement les pays pauvres est leur structure d'âge plus jeune, étant donné que les taux de mortalité par COVID sont plus élevés chez les personnes âgées. Le COVID semble s'être d'abord propagé le long des routes commerciales (Wuhan, Milan, Paris, Londres, New York), amenant la maladie dans certaines des villes les plus riches du monde en premier, des villes où les gens vivent à proximité les uns des autres et ont beaucoup de contacts entre eux.

La corrélation entre le PIB par habitant et la mortalité par habitant diminue au fil du temps, à mesure que les pays riches maîtrisent la maladie, que la maladie se propage dans les pays pauvres et que l'impact de la pandémie se fait pleinement sentir dans les pays où la notification de la mortalité est faible. En fin de compte, le modèle familier de santé et de richesse peut se réaffirmer, mais il est trop tôt pour en être sûr et la pandémie peut laisser une marque permanente sur la relation mondiale entre la santé et la richesse, ainsi que sur les inégalités mondiales.

Ce serait certainement une erreur de mettre en avant la corrélation positive à long terme entre le PIB et l'espérance de vie et de prétendre qu'avec le rétablissement de la croissance économique, la santé s'occupera d'elle-même. Le PIB par habitant n'est pas une mesure abrégée de l'état de santé de la population. Et des niveaux élevés de PIB par habitant n'ont rien fait pour protéger les pays contre les décès dus à la pandémie, et il se peut qu'ils ne protègent pas les pays contre d'importantes pertes de revenus dues à la pandémie, soit directement parce que les gens ne peuvent pas travailler, soit en raison des réponses des gouvernements sous la forme de verrouillages.

Le FMI, dans son rapport d'octobre 2000, prévoit une croissance positive de 1,9 % en 2020 pour la Chine, contre une baisse de 4,3 % pour les États-Unis et de 9,8 % pour le Royaume-Uni. Le PIB par habitant de l'Afrique devrait se contracter de 2,6 %, contre 5,8 % pour les "pays avancés" et 8,3 % pour la zone euro. Ces prévisions, si elles se réalisent, ou des chiffres similaires, entraîneront une forte réduction des inégalités dans le monde.

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Outre la santé, il existe de nombreux autres aspects de la qualité de vie que le PIB ne prend pas en compte : interaction sociale, air pur, équilibre entre vie professionnelle et vie privée, démocratie, sécurité, bonheur. Ces aspects n'ont jamais été conçus pour être pris en compte par le PIB, comme cela a été constaté depuis la création des comptes nationaux (Kuznets 1934).

En fait, de nombreux suppléments au PIB ont été proposés pour donner une perspective sur ces dimensions plus larges, allant de la mesure du bien-être économique de Nordhaus et Tobin en 1972 à l'indice de développement humain du PNUD . Le président français Nicolas Sarkozy a porté le choix, l'utilisation et la communication des indicateurs sociétaux clés à un nouveau niveau politique en commandant le rapport Stiglitz-SenFitoussi (2009) qui a donné un nouvel élan au programme "Au-delà du PIB", y compris l'initiative "Une vie meilleure" de l'OCDE.

En bref, l'utilisation judicieuse du PIB et de toutes les mesures de PPA doit partir du constat que des aspects importants du bien-être ne passent pas par le marché et que des indicateurs supplémentaires sont nécessaires. 

4.    Le PIB, même en dollars internationaux, peut être trompeur 

Si notre principale préoccupation est le bien-être matériel, la consommation par habitant est un meilleur choix que le PIB par habitant. Si les deux mesures sont en corrélation, elles le sont imparfaitement, et les différences peuvent parfois être d'une grande importance. Certaines de ces différences sont bien connues, par exemple le fait que la part de la consommation dans le PIB est beaucoup plus faible en Chine qu'en Amérique. Un cas moins connu est celui de la figure 3, qui montre les 12 premiers pays classés en fonction de leur PIB par habitant dans le cadre du cycle 2017 de l'ICP.

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Figure 3 : Les douze premiers pays selon le PIB par habitant dans le cadre du ICP 2017 
Source : Programme de comparaison internationale (2020).

Les États-Unis mis à part, ils se répartissent tous en deux catégories : ce sont soit des centres d'investissement (définis comme des économies où le stock d'investissements directs étrangers est de 150 % du PIB ou plus), soit des pays basés sur les ressources (définis comme des économies où les rentes de ressources représentent 10 % du PIB ou plus). 

Dans les deux cas, la consommation représente une part relativement faible du PIB total, généralement parce que les bénéfices représentent une part beaucoup plus importante du revenu national que les salaires et traitements. Avec le temps, les bénéfices contribueront au revenu d'au moins certains ménages du pays et, par conséquent, à leur consommation. 

Mais à un moment donné, le PIB par habitant comprend des montants qui ne font pas partie du bien-être matériel actuel des gens. De façon encore plus marquée, les revenus provenant des stocks de capitaux étrangers font partie du produit intérieur brut, car ils proviennent du pays, mais ils ne font pas partie du revenu national brut car ils ne sont pas détenus par des nationaux.

L'Irlande fournit un exemple intéressant. Attirées en grande partie par les faibles taux d'imposition des sociétés, plusieurs grandes multinationales ont délocalisé leurs activités économiques, y compris les actifs de propriété intellectuelle, en Irlande, de sorte que les revenus générés par l'utilisation de la propriété intellectuelle contribuent désormais au PIB irlandais.

En 2015, il y a eu un exemple spectaculaire où le PIB réel irlandais a augmenté de 26 % en une seule année, principalement grâce au transfert d'actifs de propriété intellectuelle des multinationales en Irlande. En revanche, le revenu disponible par habitant des ménages irlandais n'a augmenté "que" de 4,6 % en termes réels et le RNB aux prix constants du marché de 13,6 %9 .

La mondialisation, la numérisation, une main-d'œuvre bien formée et un régime fiscal attrayant sont tous à l'œuvre dans le cas de l'Irlande. Il existe également des preuves substantielles que le transfert des bénéfices par divers canaux, tels que la fixation erronée des prix de transfert, peut entraîner des taux de profit très élevés, et le PIB, dans les centres d'investissement.

La différence exacte entre le PIB et le RNB peut être d'une complexité déconcertante ; les personnes peu enthousiastes voudront peut-être sauter le reste de ce paragraphe. Par exemple, cela dépend de l'implantation ou non du siège dans le pays. Si une société affiliée est établie dans un centre d'investissement mais que le siège social reste à l'étranger, le RNB ne devrait pas être affecté par un comportement de déplacement des bénéfices : supposons que la société affiliée fournisse des services surévalués au siège social, les bénéfices apparaîtront alors dans le PIB du centre d'investissement mais pas dans son RNB car le système de comptabilité nationale impute un flux de revenus au pays du siège social même si les bénéfices sont réinvestis dans la société affiliée et ne sont pas réellement transférés en retour.

En revanche, si le siège social est établi dans le centre d'investissement dont les bénéfices sont artificiellement gonflés, une telle imputation n'a pas lieu. Le RNB restera élevé, en ligne avec le PIB, à moins que les bénéfices ne soient effectivement transférés à l'étranger sous forme de dividendes - le RNB serait alors réduit

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Le PIB est le produit intérieur brut, ce qui signifie qu'il a été produit dans le pays, mais qu'il n'appartient pas nécessairement à ses résidents. Nous l'avons déjà vu dans le cas de l'Irlande. Un autre point est que le produit intérieur compte les travailleurs là où ils produisent, et non là où ils vivent. Environ 180 000 personnes travaillent au Luxembourg, mais vivent en France, en Allemagne ou en Belgique ; ces travailleurs qui font la navette entre le Luxembourg et l'Irlande ne sont pas comptés parmi les quelque 600 000 résidents du pays, bien qu'ils fassent partie de sa main-d'œuvre, dont ils constituent environ 40 % (Eurostat 2018).

Si l'on ajoutait les travailleurs frontaliers à la population résidente, le PIB global par habitant serait inférieur de quelque 20 %. Le RNB par personne résidente donne une image plus précise des revenus de la population résidente. En 2017, il était inférieur de 36 % au PIB par habitant au Luxembourg (bien qu'il soit toujours parmi les plus élevés de l'OCDE).

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Figure 4. The relationship between consumption and GDP, 2017

Source: Authors’ calculations, based on International Comparison Program (2020).

Les pays riches en ressources naturelles soulignent un autre problème concernant le PIB, à savoir qu'il est mesuré en brut et non en net, car il ne tient compte ni de l'épuisement ou de la détérioration ni des découvertes de biens naturels. En effet, pour avoir une image plus complète de la durabilité de l'activité économique, il faut tenir compte des stocks de richesse - naturelle, produite, financière - et de leur évolution dans le temps qui reflète les ajouts (tels que les investissements ou les nouvelles découvertes) ainsi que les déductions (telles que la dépréciation, la détérioration ou l'épuisement). Le classement des 12 premiers illustre un autre point général.

Le rapport entre la consommation et le PIB dans les centres d'investissement et les pays riches en ressources se situe systématiquement en dessous de la moyenne ; la figure 4 l'illustre. Le ratio est plus faible, et le phénomène plus évident, lorsque les parts de consommation sont calculées à l'aide des PPA, car le prix de la consommation - avec de nombreux biens non échangeables - est inférieur au prix du PIB, ce qui n'est pas reconnu lorsque les taux de change du marché sont appliqués à la fois au PIB et à la consommation.

Il convient de noter qu'un faible ratio consommation/PIB reflète à la fois une réalité économique (probablement déclenchée par des bénéfices relativement élevés par opposition aux salaires et traitements) ainsi que les effets du déplacement des bénéfices, qui peut accroître le PIB dans les pôles d'investissement par rapport à d'autres juridictions. Quoi qu'il en soit, lorsque nous nous intéressons au bien-être matériel, nous devons mettre davantage l'accent sur les mesures relatives à la situation économique des ménages. Heureusement, de telles données se trouvent dans les comptes nationaux de pratiquement tous les pays et peuvent être comparées au niveau international à l'aide des PPA, bien qu'elles doivent être enrichies par des informations sur la répartition, car les moyennes ignorent à quels ménages elles se rapportent.

5.    Peut-on vérifier les numéros ICP en utilisant des proxies, comme la lumière émise et vue depuis l'espace ? 

La discussion de la section précédente montre clairement qu'il existe de nombreux animaux différents dans la ménagerie de la comptabilité nationale, chacun différent des autres, chacun avec ses propres utilisations, chacun avec ses propres forces et faiblesses de mesure, ce qui est même vrai lorsque les concepts sous-jacents semblent être très similaires. Il n'existe pas de mesure unique du revenu national, de l'activité économique nationale ou de la croissance économique nationale.

Le RNB est différent du PIB, et le RNN (revenu national net) est différent de l'un ou l'autre. Comme le montre l'exemple irlandais, si nous nous intéressons aux ressources disponibles pour la consommation des gens, nous pouvons vouloir travailler avec le revenu disponible ou avec la consommation réelle.

Si nous voulons exclure la consommation fournie par le secteur public, nous avons besoin de la consommation finale des ménages. Si nous nous intéressons à la production, nous devons mesurer la production brute, y compris la production intermédiaire, qui est exclue du PIB, car le PIB mesure la valeur ajoutée et non la production. Au-delà de ces différences conceptuelles, il existe également des différences entre le réel et le nominal et, ce qui est plus pertinent pour l'ICP, entre l'utilisation des prix du marché intérieur ou l'une des nombreuses constructions disponibles des prix internationaux.

Tous ces concepts peuvent être utilisés pour mesurer la croissance, ce qui est souvent le principal centre d'intérêt. Il n'existe pas de PIB réel, de revenu national réel, d'activité économique réelle ou de croissance économique réelle. Les différents concepts existent tous pour une raison, généralement parce qu'ils mesurent des choses différentes, qui peuvent toutes nous intéresser à certaines fins. Dire que l'un d'eux, ou un hybride, est le véritable revenu national, c'est comme dire qu'un poney Shetland est le véritable cheval, ou que le loup gris est le véritable chien, ou que le nombre de pics à bec d'ivoire dans une forêt est la véritable mesure de la faune de la forêt.

Tout cela ne mérite guère d'être répété, mais il existe une littérature récente de plus en plus abondante qui travaille avec des mesures de substitution qui, selon certains, sont utiles pour recouper les mesures des comptes nationaux, y compris celles de l'ICP. Cette littérature est motivée par les difficultés évidentes de la mesure des comptes nationaux, en particulier dans les pays pauvres qui manquent d'offices statistiques bien financés ou d'infrastructures de données sur lesquelles reposent des offices bien financés.

Dans ces circonstances, il y a un rôle pour les substituts qui peuvent nous donner des aperçus nouveaux ou différents ou qui peuvent aider à effectuer des imputations souvent nécessaires. L'une d'entre elles, qui a une longue histoire, consiste à utiliser la part de l'alimentation dans le revenu disponible des ménages comme un indicateur du niveau de vie des ménages, une suggestion qui remonte à Engel au 19e siècle, voir Ålmas (2012) pour un exemple récent.

Un indicateur plus récent de l'activité économique est une mesure de l'intensité lumineuse, recueillie par des satellites dans l'espace. L'intensité lumineuse a l'avantage d'être mesurée de la même manière pour tous les pays. Sa mesure est très probablement indépendante de la façon dont les pays mesurent leurs comptes nationaux, ce qui est utile pour toute vérification croisée. Henderson, Storeygard et Weil (2012) montrent comment les données sur l'éclairage peuvent "éclairer" diverses questions, tout en reconnaissant que l'éclairage varie en fonction d'un certain nombre de facteurs, tels que le nombre d'heures de lumière du jour, la température locale, la fraction de l'éclairage qui provient de l'électricité et les parts de consommation et d'investissement dans le PIB.

En effet, l'éclairage pourrait facilement être plus étroitement lié à la production brute dupliquée - la production intermédiaire utilise également de l'électricité - qu'au PIB, ce qui exclut la duplication. C'est un problème sérieux pour la mesure de l'éclairage, car nous ne savons pas quel concept ou ensemble de concepts il est censé représenter.

En outre, comme il n'existe pas de mesure "réelle" du revenu national ou de l'activité économique nationale, la lumière (ou la part de la nourriture) ne peut pas être une mesure correcte pour déterminer si le revenu "réel" est mieux mesuré par le PIB aux prix du marché ou aux prix internationaux, comme dans Pinkovskiy et Sala-i-Martin (2020), même si les corrélations statistiques peuvent être utiles pour imputer ou prévoir les valeurs manquantes.

Le PIB aux prix du marché et le PIB aux prix internationaux sont deux choses différentes qui sont utilisées à des fins différentes. Nous avons beaucoup de sympathie pour ceux qui ont été frustrés par les changements de mesures dans les éditions successives du Programme de comparaison internationale, mais nous ne pouvons pas utiliser de variables de substitution pour évaluer leur fiabilité sans comprendre comment les variables de substitution sont liées aux nombreux concepts différents des comptes nationaux.

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6.    Que nous apprend l'IPC sur l'inégalité mondiale ? 

L'ICP ne peut pas nous informer sur la répartition des revenus entre les ménages au sein des pays, mais il aborde deux autres aspects clés de la distribution mondiale. Tout d'abord, l'ICP joue un rôle essentiel dans la la construction des estimations de la Banque mondiale sur l'extrême pauvreté qui donnent une idée du nombre et la répartition géographique des plus pauvres dans le monde (Atamanov et al 2020). Deuxièmement, par la comptabilité pour les différences de niveau de prix entre pays, l'ICP nous fournit des mesures appropriées l'inégalité entre les pays de consommation moyenne mesurée à des prix communs. La figure 5 parle de ce point. 

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Figure 5 : Les distributions entre pays sont plus égales en PPA qu'en taux de change 
Source : Calculs des auteurs, basés sur le Programme de comparaison internationale (2020). 

L'inégalité mondiale entre les pays serait considérablement exagérée si les mesures de répartition devaient être basées sur les taux de change du marché, avec un coefficient de Gini de 0,49 contre 0,29, une différence énorme. 

Le prix de la consommation est plus faible dans les pays pauvres, de sorte que nous exagérons grossièrement l'inégalité mondiale si nous utilisons les taux de change du marché. Et ce n'est pas pour dire que les taux de change évoluent parfois rapidement et avec de grandes fluctuations, d'une manière qui n'a rien à voir avec la répartition mondiale des niveaux de vie. 

En effet, la répartition internationale de la consommation par habitant telle qu'elle est mesurée ici a à peine bougé entre 2011 et 2017, bien que cette dernière répartition soit un peu plus égale, avec un gini de 0,29 contre 0,30. Ces estimations utilisent des poids de population pour chaque pays, de sorte que les courbes de Lorenz et les coefficients de gini seraient précis pour le monde entier si chacun dans chaque pays avait la consommation moyenne du pays. 

Bien entendu, chaque personne dans chaque pays n'a pas la même consommation, de sorte que, si nous nous intéressons à la répartition mondiale des revenus entre les individus, ou les ménages, ces données doivent être complétées par des données provenant d'enquêtes auprès des ménages, comme le fait, par exemple, Milanovic (2016). Lorsque nous réfléchissons à la répartition, nous devons reconnaître certaines des difficultés auxquelles le PCI est confronté pour établir des tableaux pour l'ensemble du monde. 

La manière dont ces difficultés sont traitées est à l'origine de certains changements déconcertants entre les cycles de l'ICP, en particulier entre l'ICP1993, l'ICP2005, l'ICP2011 et l'ICP2017, l'année 2005 ayant été quelque peu aberrante. Les défis méthodologiques sont nombreux, mais l'un des plus importants est de savoir comment établir des comparaisons précises et significatives entre des pays très différents, des pays à des niveaux de développement différents ou des pays ayant des modèles très différents de prix relatifs, de consommation, de dépenses publiques et d'investissement. 

 L'autorité statistique européenne, EUROSTAT, calcule les PPA pour les pays de l'UE, et ces chiffres sont utilisés pour fixer les transferts financiers entre les pays, de sorte que leur importance dépasse la curiosité des chercheurs universitaires. Les pays participant aux comparaisons de l'UE sont tous relativement avancés et présentent des schémas de PIB et de prix relatifs relativement similaires. Le coefficient de Gini non pondéré qui considère chaque pays comme un seul ménage serait beaucoup plus important.

Ce n'est certainement pas le cas lorsque nous nous déplaçons vers des pays beaucoup plus pauvres, par exemple en Afrique, ou lorsque nous essayons de comparer les prix au Japon, en Bolivie, au Yémen et au Tchad, pour ne prendre que quatre pays très différents. L'ICP fonctionne à un niveau régional, de sorte qu'Eurostat et l'OCDE recueillent des données pour l'UE et l'OCDE, la Banque africaine de développement pour l'Afrique, la Banque asiatique de développement pour l'Asie, etc. Une fois que chaque région a collecté ses données, les bureaux régionaux calculent un ensemble de PPA (et les comptes associés basés sur les PPA) pour leur région.

Ces estimations permettent d'éviter au moins certains des problèmes extrêmes que pose la comparaison de lieux très différents. Mais si nous voulons connaître les inégalités mondiales, ou les niveaux de vie en Inde ou au Pérou par rapport aux États-Unis, qui entrent dans les estimations de la pauvreté mondiale, toutes les régions doivent être en quelque sorte collées ensemble dans un seul tableau de comptes mondiaux, et ce sont ces chiffres, dans les Indicateurs du développement dans le monde, ou dans les versions successives des Penn World Tables, qui servent de point de départ à la plupart des utilisateurs.

Pourtant, ce n'est pas toujours la meilleure chose à faire, et pour les utilisateurs intéressés par une région, les chiffres régionaux du tableau mondial sont probablement préférables.  L'étape de "collage" de la construction de l'ICP laisse les comptes intra-régionaux seuls, mais calcule les prix pour chaque bloc régional qui sont utilisés pour les regrouper dans un ensemble commun d'unités ; considérez ces prix comme des changeurs "tectoniques" qui déplacent des continents entiers vers le haut ou vers le bas pour les regrouper dans un seul ensemble de comptes.

Le calcul de ces facteurs tectoniques n'est pas simple et il existe plusieurs façons de le faire. Les estimations de l'inégalité mondiale, comme celles de la figure 4, sont sensibles aux détails, car nous rapprochons ou éloignons tous les pays d'Afrique ou tous les pays d'Asie de l'Europe et de l'Amérique du Nord. La plupart des commentateurs avertis s'accordent maintenant à dire que la procédure tectonique utilisée pour le cycle de 2005 - qui utilisait quelques pays de chaque région pour donner les prix continentaux - était inférieure à la procédure utilisée en 2011 et 2017 - qui utilisait les informations de tous les pays de toutes les régions.

Il en résulte que le monde a été artificiellement inégalitaire en 2005 par rapport aux estimations précédentes, une inégalité qui s'est nettement réduite en 2011 et qui s'est maintenue en 2017, comme le montre la figure 5. Comme nous l'avons noté au début, cette stabilité est susceptible de se maintenir à l'avenir, en partie en raison d'une décision délibérée de limiter les changements méthodologiques à l'avenir, mais aussi en raison d'un engagement à passer à un programme d'estimations annuelles dans le monde post-COVID.

7.    Conclusion 
À l'époque de Covid-19, comme à d'autres moments, le PIB est surveillé de près - les décideurs politiques doivent savoir où va l'activité du marché et ce qu'il advient des emplois et des revenus. Mais les limites du PIB valent également la peine d'être répétées, de peur que nous n'oubliions les parties vulnérables de la population, le fait qu'il y a parfois des éléments importants du PIB qui ne sont pas pertinents pour le consommateur médian (ou parfois même pour n'importe quel consommateur) et que le PIB ne tient pas compte de beaucoup de choses qui intéressent les gens, les résultats en matière de santé en étant un exemple frappant.

Il est peu probable et même inutile de transformer le PIB en une mesure du bien-être. Nous devons également comprendre comment le PIB est mesuré, les difficultés rencontrées pour le faire et combien d'autres mesures utiles sont incluses dans les comptes nationaux. Mais des indicateurs supplémentaires solides sont nécessaires, tout comme une vision cohérente du bien-être matériel dans le monde entier. La prochaine révision du système de comptabilité nationale a relevé le défi de s'engager dans cette voie. Et l'ICP continue à fournir un grand service aux analystes, aux décideurs politiques et au public.

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A écouter ou réécouter sur France Culture ...

https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/les-entreprises-apres-le-covid-34-teletravail-eldorado-du-monde-dapres

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Télétravail, eldorado du monde d’après ? - Ép. 3/4 - Les entreprises après le covid

Avec le confinement, cinq millions de salariés se sont improvisés télé-travailleurs. Eldorado ou far west ?

Pour l’une, le télétravail a été une intense souffrance professionnelle. Pour l’autre, ce fut une révélation et une occasion de repenser sa relation au travail. Grâce à ces deux témoignages emblématiques, nous revenons sur l’incroyable épisode que fut le passage massif du pays au travail à distance. Sociologues, psychologues et syndicaliste nous aident à décrypter les enjeux.

Le télétravail contraint correspond à un mode de fonctionnement ordinaire dans une situation extraordinaire liée au confinement en entreprise. Ce n’est pas un vrai télétravail. Marc-Eric Bobillier Chaumon

Une fenêtre Zoom ouverte en permanence, un WhatsApp sur lequel arrive une centaine de messages, les textos, entre 200 et 300 mails par jour, 3 ou 4 fois plus que d'habitude. Tu pètes un plomb. Je passais mes journées à hiérarchiser les demandes que je recevais. Anonyme

Contrairement à ce que le patronat pensait jusque-là, à la maison on travaille encore plus qu'en présentiel. Il y a toujours ce soupçon de non travail. Il y a une culpabilisation des télétravailleurs/euses qui fait qu’ils sont encore plus sous pression. Sophie Binet

Avec : 

  • Julien Sevellec, fondateur et dirigeant de la Grande Maison
  • Stéphanie Le Louët, psychologue
  • Marc Eric Bobillier Chaumon, professeur du Cnam
  • Caroline Diard, enseignante chercheure management des ressources humaines
  • Anne-Charlotte Dupond, psychologue du travail
  • Sophie Binet, syndicaliste CGT

Une série documentaire de Rémi Dybowski-Douat, réalisée par Franck Lilin 

 

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@g4lly

Citation

Contrairement à ce que le patronat pensait jusque-là, à la maison on travaille encore plus qu'en présentiel. Il y a toujours ce soupçon de non travail. Il y a une culpabilisation des télétravailleurs/euses qui fait qu’ils sont encore plus sous pression. Sophie Binet

Effectivement, d'où une tendance parfois à un certain zèle. Apapremment, ça semble très marqué dans l'enseignement, où il y avait déjà avant la pandémie l'idée répandue que les enseignants glandaient par nature. La mauvaise réputation des télétravailleurs est venue en plus s'ajouter à ça. D'après pas mal de parents, certains professeurs "bombardent" les élèves et les parents de travaux et de mails, et le volume de travail est bien plus important qu'en temps ordinaire, surtout dans les "bonnes" écoles.

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Après 12 mois de tumultes et de retournements, le rachat de Photonis par Teledyne est désormais stoppé net par l'Etat.

Citation

« Nous refusons l'investissement étranger proposé par Teledyne en France, indique ce vendredi l'entourage de Florence Parly, c'est une décision réfléchie ». 

 

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