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4 minutes ago, Fusilier said:

Il faut appeler un chat un chat :rolleyes: J'aurais dit plutôt une conscience de caste, d'appartenance culturelle. Mais c'est vrai qu'il y a une dimension raciale 

Ben, l'encomienda, le repartimiento et le sistema de castas ont laissé des traces profondes dans les mentalités, la géographie, l'histoire familiale.... Même après l'abolition de la chose en tant que système légal. 

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To, Emma Miriam Yin-Hang, and Rodrigo Acuña. "China and Venezuela: South-South Cooperation or Rearticulated Dependency?." publié en 2018 dans Latin American Perspectives.

Résumé et extraits :

Révélation

Résumé

La présence accrue de la Chine sur le marché mondial et la demande d'énergie qui en découle ont contribué à exacerber la vulnérabilité de nombreux pays riches en ressources naturelles et orientés vers le monde extérieur. En conséquence, depuis le début des années 2000, les relations entre la Chine et le Venezuela sont allées bien au-delà du commerce pour devenir un modèle de "coopération énergétique" avec des coentreprises et des fonds de développement non seulement dans le secteur pétrolier mais aussi dans les secteurs non liés aux ressources de l'économie du Vénézuéla. Bien que les dépenses sociales aient massivement augmenté, les théoriciens latino-américains, dans une perspective de néodépendance, ont remis en question les avantages à long terme de cette prétendue coopération. Ils ont qualifié cette relation de " néoextractiviste " en référence à la relation historiquement dépendante entre l'Amérique latine et les pays du Global North. Que cette relation soit considérée comme fondée sur la coopération Sud-Sud ou sur des inégalités politiques et économiques mondiales réarticulées dépend du fait que l'accent est mis sur le comportement de l'État chinois et des entreprises chinoises ou sur des accords bilatéraux entre les deux États. Bien que politiquement la relation soit basée sur la coopération, économiquement elle présente beaucoup des problèmes structurels auxquels le Venezuela a été confronté depuis la découverte du pétrole.

P. 5

Les analystes financiers occidentaux, utilisant les mesures appliquées par les agences de notation américaines, ont remis en question la sagesse du nombre sans précédent de prêts de la Chine au Venezuela. Depuis l'indépendance jusqu'aux années 1990, les investisseurs étrangers ont considéré les défaillances souveraines et l'hyperinflation comme les principales raisons de l'absence de rendements stables au Venezuela. Est-ce vraiment un risque valable pour la Chine ? Dans la logique du besoin à long terme de la Chine de sécuriser son approvisionnement en pétrole, l'accord " pétrole contre prêts " peut être envisagé comme un moyen de réduire les risques, car il fournit essentiellement à la Chine une couverture contre les fluctuations futures du prix du pétrole. Bien que les contrats d'approvisionnement entre la Chine et le Venezuela aient varié au fil du temps, après le pic des prix du pétrole en 2008, les accords ont été remplacés par des contrats de "call options" (Wikipedia) dans lesquels un prix maximum et un prix minimum étaient fixés. La Chine avait le droit, mais non l'obligation, d'acheter une quantité convenue de pétrole du Venezuela dans un délai donné et à un prix donné, ce qui réduisait le risque qu'elle ait à payer un prix du pétrole à la hausse. Le contrat d'approvisionnement de trois ans associé au prêt initial de 4 milliards de dollars américains de la CDB stipulait que PDVSA [compagnie pétrolière vénézuélienne, NDLR] expédierait 100 000 barils par jour à une filiale de la CNPC, la China United National Oil Corporation. Le deuxième contrat, lié au deuxième prêt de 4 milliards de dollars américains de la CDB en 2009, exigeait que PDVSA expédie 107 000 barils par jour lorsque le prix était supérieur à 60 $US le baril à 153 000 barils par jour lorsque le prix était inférieur à 42 $US. Ainsi, les accords entre la Chine et le Venezuela peuvent être qualifiés de couverture contre les fluctuations des cours internationaux du pétrole par l'utilisation d'instruments financiers tels que les contrats à terme et les options plutôt que simplement de dette extérieure accumulée.

P. 10

Les relations grandissantes de la Chine avec le Venezuela reflètent le rôle de plus en plus dominant des compagnies pétrolières chinoises sur le marché mondial. La majeure partie du pétrole brut vénézuélien est toujours destinée aux marchés américain et européen, mais l'augmentation de la demande en provenance de l'Asie et en particulier de la Chine a entraîné une augmentation importante des exportations de pétrole sur ces marchés. On peut l'observer dans le déclin des exportations de pétrole vénézuélien vers les États-Unis, qui sont passées de plus de 1 000 000 de barils par jour à la fin des années 90 à moins de 800 000 barils par jour en 2015. Bien que les États-Unis demeurent la première destination du pétrole vénézuélien, l'Asie dans son ensemble a dépassé les États-Unis comme première destination des exportations pétrolières vénézuéliennes et la Chine se classe au deuxième rang de son marché national. Tout en réaffirmant la nécessité de reconnaître le gouvernement chinois et les entreprises chinoises comme deux acteurs différents, les relations entre le capital chinois et les travailleurs vénézuéliens ont également été tendues. Les employés vénézuéliens des entreprises chinoises ont tendance à occuper des postes de moindre responsabilité. En septembre 2011, les travailleurs syndiqués vénézuéliens de la ligne ferroviaire Tinaco-Anaco sous contrat avec la China Railway Engineering Corporation (CREC) ont occupé un segment de la ligne ferroviaire pour exiger que les travailleurs vénézuéliens bénéficient de meilleures positions que les travailleurs chinois. Les travailleurs vénézuéliens ont également accusé la CREC de ne pas respecter les législations locales du travail. Selon la CREC, ce projet devait employer 600 travailleurs vénézuéliens, mais à Anaco, il ne reste plus que 20 des 150 employés en 2010. Le projet devait s'achever en 2012, mais les conflits sociaux l'ont désorganisé. En juin 2012, la Fédération des travailleurs vénézuéliens a publiquement critiqué l'autorisation de 30 000 travailleurs chinois supplémentaires en plus des 3 000 travailleurs déjà embauchés par CITIC Construction (Wikipedia) pour le projet de logement Fuerte Tiuna. De plus, en janvier 2013, il a été rapporté que les 20 000 travailleurs chinois embauchés pour le projet de logement travaillaient 14 heures par jour alors que le droit du travail vénézuélien n'autorisait que 4 heures en plus des 8 heures habituellement prévues.

P. 11

L'influence économique et politique de la Chine n'a pas remplacé celle des États-Unis au Venezuela. La dépendance à l'égard du pétrole a été renforcée dans les relations sino-vénézuéliennes, mais la tentative de développer des industries naissantes dans les secteurs non liés aux ressources semble être plus qu'un simple discours sur la "dette sociale". 
Bien que politiquement, les relations sino-vénézuéliennes soient fondées sur la coopération, les relations économiques contiennent bon nombre des problèmes structurels à long terme auxquels le Venezuela a été confronté depuis la découverte de pétrole. La relation entre PDVSA et les compagnies pétrolières chinoises et la manière dont les compagnies chinoises exécutent les contrats du gouvernement vénézuélien reflètent le changement plus large de la participation chinoise dans l'économie mondiale dans laquelle les compagnies chinoises sont maintenant des acteurs clés et leur comportement vis-à-vis du Venezuela ne diffère pas sensiblement du comportement antérieur des capitaux américains ou européens.

 

L'article

 

Modifié par Baba1
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il y a 2 minutes, Tancrède a dit :

En même temps je précise, pour la copine: ses préjugés à elle viennent de haut. elle est le "mouton noir" d'une très grande famille (genre vraiment le top du gratin, avec de vastes domaines qui sont de vrais fiefs quasi-féodaux, u

C'est que je suis lié à cette histoire par certaines branches de ma famille... Du côte de ma mère c'est des conquistadors,  Perou, Floride (première exploration)  Mexique, petits hidalgos alliés des grandes familles d'Extremadure. Du côte de mon père deux des premiers recteurs de l'Université San Marcos (16e siècle) au Perou,  première université des Amériques et toujours en activité, dans le lot doit y avoir un jesuite, un évêque....  

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https://www.monde-diplomatique.fr/2018/11/PORRAS_PONCELEON/59240 (novembre 2018)

L'article est centré sur la politique économique désastreuse de Maduro, avec un côté complètement surréaliste et à côté de qui Erdogan fait figure d'amateur :

Alors que l’approfondissement de la crise venait de donner à la droite, en décembre 2015, une majorité des deux tiers à l’Assemblée nationale, le jeune professeur de sociologie Luis Salas, dont un des postulats les plus célèbres affirme que « l’inflation n’est pas une réalité », a été nommé chef de l’équipe économique gouvernementale.

Dans une allocution publique devant des producteurs agricoles, il [Maduro] a dénoncé « ces économistes qui veulent nous donner des leçons mais qui n’ont jamais planté une tomate de leur vie », avant de préciser que la révolution bolivarienne « ne suit pas les dogmes ni les recettes de ces macroéconomistes qui prétendent tout savoir » (12 septembre 2017).

Combattre l’obsession de l’équilibre budgétaire ? Une juste cause, mais qui ne passe pas par des déficits de plus de 20 % du PIB pendant quatre années de suite, surtout si c’est pour qu’ils n’aient aucun impact — au contraire, même — sur la relance de l’activité, le pouvoir d’achat ou la répartition entre capital et travail des fruits escomptés de cette politique. Augmenter les salaires pour protéger la classe ouvrière de l’impact négatif de l’inflation sur le pouvoir d’achat ? Une démarche louable, mais uniquement si l’on a mis à terre l’hydre inflationniste qui dévore tout accroissement nominal des salaires. Certes, l’audace dont fait preuve le gouvernement bolivarien pour s’affranchir du formalisme dans la désignation des hauts fonctionnaires provoquerait l’envie de bien des militants de gauche sous d’autres latitudes ; mais elle s’apparente à une certaine désinvolture lorsqu’elle conduit à changer deux fois le président de la banque centrale en moins de deux ans, avec pour seule continuité l’inexpérience de chaque nouveau responsable.

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30 janvier 2019

17:24 Maurice Lemoine : Il y a un homme d'État européen qui s'est prononcé sur cette affaire, c'est l'ancien président du gouvernement espagnol, Jose Luis Rodriguez Zapatero. Vous savez qu'il a été médiateur pendant deux ans dans un dialogue qui a été organisé entre l'opposition et le gouvernement de Nicolas Maduro. Lorsqu'au moment de l'élection présidentielle, l'Union Européenne et les États-Unis ont dit qu'ils ne reconnaitraient pas les résultats de cette élection présidentielle, Zapatero (je cite Zapatero parce qu'il est considéré en général chez nous comme un modéré, c'est pas un rouge, etc.) a déclaré que la position des États-Unis et de l'Union Européenne de désapprouver les élections présidentielles au Venezuela avant qu'elles n'aient lieu était une absurdité. Il a reconnu éprouver une certaine colère à cause de ce qui est en jeu, je cite : « c'est très grave de dire à un pays : "ces élections ne sont pas utiles, elles ne valent rien" avant qu'elles n'aient lieu. C'est une marque d'irresponsabilité envers un peuple et son avenir. Que des positions si importantes aient été prises avec si peu de jugement me fait peur ». Ca c'est Zapatero. Pourquoi est-ce que Zapatero dit ça ? Pendant deux ans, il a été médiateur dans un dialogue. Pendant ces deux années ont été discutées les conditions d'une élection présidentielle anticipée que réclamait l'opposition, et en particulier qu'elle réclamait pendant la période de violence insurrectionnelle de 2017 (il y a eu 125 morts), et donc pendant deux ans le gouvernement, avec Zapatero, ont discuté et en février 2018, les deux parties étaient parvenues à un accord. Et le jour de la signature, le 8 février 2018, au moment où tout était prêt à Santo Domingo, la capitale de la République Dominicaine, pour signer cet accord, pour organiser les élections anticipées, l'opposition, sur un appel de Washington, on le sait, c'est avéré, a décidé qu'elle ne signerait pas. Et donc Zapatero a fait part dans une lettre que je ne vais pas vous lire ici, ça serait trop long, de sa stupéfaction, à l'opposition, et de sa réprobation, et le président Maduro a dit : "eh bien puisque c'est ça, on va quand même faire l'élection ancitipée", et il a organisé l'élection présidentielle, d'une manière tout à fait légitime. Une partie de l'opposition a appelé au boycott, de sorte qu'il y a eu un fort taux d'abstention, et Maduro a emporté une élection légitime.

19:36 Renaud Girard : Le coup de téléphone de Washington, il venait de qui ?

19:40 Maurice Lemoine : C'est le moment où Rex Tillerson qui était encore Secrétaire d'État était en Colombie et visitait le président colombien.

44:16 Maurice Lemoine : Vous savez qu'au Vénézuela, il y a 5 millions de Colombiens qui ont fui le conflit armé interne de la Colombie. Donc effectivement en ce moment il y a des Vénézueliens qui partent, mais la Colombie n'est pas la victime du Venezuela. Le Venezuela a beaucoup plus aidé les Colombiens.

44:31 Gabriel Giménez-Roche : Oui mais ça c'était depuis les années 1970, c'est des gens qui sont déjà installés, qui ont pris la nationalité vénézuelienne. Ce n'est pas la même chose du tout.

il y a 32 minutes, Sovngard a dit :

En 2009 déjà, James Cameron, ce visionnaire :

Quand tu mets des images, essaie de mettre des formats .jpg plutôt que des .png qui sont hyper-lourds (ici, plus d'un mégaoctet par photo, alors qu'en .jpg on peut avoir la même qualité d'image ou presque pour 10 fois moins lourd).

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Il y a 5 heures, Tancrède a dit :

??????

En même temps je précise, pour la copine: ses préjugés à elle viennent de haut. elle est le "mouton noir" d'une très grande famille (genre vraiment le top du gratin, avec de vastes domaines qui sont de vrais fiefs quasi-féodaux, une longue histoire de participation au gouvernement, toutes les bonnes relations dans des réseaux familiaux et clientélistes tentaculaires....), ayant commis le honteux péché de vouloir avoir une carrière propre après ses études (et pas diriger une assoce caritative liée à la famille, qui aurait eu toutes les apparences d'un "vrai job", mais pas le contenu) et d'épouser (divorcée depuis.... Encore pire) un diplomate de passage. Résultat, elle est plutôt libérée par rapport à son milieu, et elle a vécu en Europe (surtout en France) depuis près de 20 ans, mais les préjugés et la conscience de caste sont toujours aussi fort. Je me souviens d'une envolée sur les indiens qui n'était pas piquée de vers et qui vaudrait bannissement de tout média social si exprimé online. Et les sentiments quand au péquin de basse caste en Colombie sont pas si éloignés: ça se voit notamment dans le langage/niveau de langage et l'accent, un peu comme en Angleterre, où la façon de parler est quasiment une carte d'identité sociale, beaucoup plus que chez nous.... Ben je vous assure que regarder un épisode de Narcos avec elle (qui était en vie et sur place pendant les événements décrits, pour la note), si on fait exception de ses réflexions sur l'acteur jouant Escobar (un Brésilien), c'est pas piqué des vers en matière de commentaires sur les dialogues chez les personnels et leaders des cartels.... Disons que sans parler espagnol, j'ai appris des mots dont je soupçonne fortement qu'ils ne sont pas "mama approved". 

Sans remonter au niveau des Santo-Domingo & al, mon expérience Brésilienne est assez similaire de cette conscience de classe, ce différentialisme poussé et ces antagonismes profonds. En sus, beaucoup de membres hautes sphères au Brésil sont d'origine étrangères et sont particulièrement fière de ne pas avoir le portugais en première langue (c'est souvent l'italien ou l'allemand, de plus en plus l'anglais).

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Il y a 2 heures, Wallaby a dit :

30 janvier 2019

17:24 Maurice Lemoine : Il y a un homme d'État européen qui s'est prononcé sur cette affaire, c'est l'ancien président du gouvernement espagnol, Jose Luis Rodriguez Zapatero. Vous savez qu'il a été médiateur pendant deux ans dans un dialogue qui a été organisé entre l'opposition et le gouvernement de Nicolas Maduro. Lorsqu'au moment de l'élection présidentielle, l'Union Européenne et les États-Unis ont dit qu'ils ne reconnaitraient pas les résultats de cette élection présidentielle, Zapatero (je cite Zapatero parce qu'il est considéré en général chez nous comme un modéré, c'est pas un rouge, etc.) a déclaré que la position des États-Unis et de l'Union Européenne de désapprouver les élections présidentielles au Venezuela avant qu'elles n'aient lieu était une absurdité. Il a reconnu éprouver une certaine colère à cause de ce qui est en jeu, je cite : « c'est très grave de dire à un pays : "ces élections ne sont pas utiles, elles ne valent rien" avant qu'elles n'aient lieu. C'est une marque d'irresponsabilité envers un peuple et son avenir. Que des positions si importantes aient été prises avec si peu de jugement me fait peur ». Ca c'est Zapatero. Pourquoi est-ce que Zapatero dit ça ? Pendant deux ans, il a été médiateur dans un dialogue. Pendant ces deux années ont été discutées les conditions d'une élection présidentielle anticipée que réclamait l'opposition, et en particulier qu'elle réclamait pendant la période de violence insurrectionnelle de 2017 (il y a eu 125 morts), et donc pendant deux ans le gouvernement, avec Zapatero, ont discuté et en février 2018, les deux parties étaient parvenues à un accord. Et le jour de la signature, le 8 février 2018, au moment où tout était prêt à Santo Domingo, la capitale de la République Dominicaine, pour signer cet accord, pour organiser les élections anticipées, l'opposition, sur un appel de Washington, on le sait, c'est avéré, a décidé qu'elle ne signerait pas. Et donc Zapatero a fait part dans une lettre que je ne vais pas vous lire ici, ça serait trop long, de sa stupéfaction, à l'opposition, et de sa réprobation, et le président Maduro a dit : "eh bien puisque c'est ça, on va quand même faire l'élection ancitipée", et il a organisé l'élection présidentielle, d'une manière tout à fait légitime. Une partie de l'opposition a appelé au boycott, de sorte qu'il y a eu un fort taux d'abstention, et Maduro a emporté une élection légitime.

19:36 Renaud Girard : Le coup de téléphone de Washington, il venait de qui ?

19:40 Maurice Lemoine : C'est le moment où Rex Tillerson qui était encore Secrétaire d'État était en Colombie et visitait le président colombien.

44:16 Maurice Lemoine : Vous savez qu'au Vénézuela, il y a 5 millions de Colombiens qui ont fui le conflit armé interne de la Colombie. Donc effectivement en ce moment il y a des Vénézueliens qui partent, mais la Colombie n'est pas la victime du Venezuela. Le Venezuela a beaucoup plus aidé les Colombiens.

44:31 Gabriel Giménez-Roche : Oui mais ça c'était depuis les années 1970, c'est des gens qui sont déjà installés, qui ont pris la nationalité vénézuelienne. Ce n'est pas la même chose du tout.

Quand tu mets des images, essaie de mettre des formats .jpg plutôt que des .png qui sont hyper-lourds (ici, plus d'un mégaoctet par photo, alors qu'en .jpg on peut avoir la même qualité d'image ou presque pour 10 fois moins lourd).

Et en parallèle de ça, on lit quand même dans le wiki :

Citation

Le quotidien espagnol El País, dans son Edicíón América du 25 mai 2018, écrit : « Pour pouvoir gagner, Maduro a dû écarter de son chemin ses deux rivaux de plus grande envergure : Leopoldo López, qui accomplit une peine de prison domiciliaire de 10 ans, et Henrique Capriles Radonski qui fut interdit de participation par une décision de la Contraloría General de la République. Tous deux le dépassaient amplement dans les préférences de l'électorat.»

Je ne sais pas sur quoi portaient les négociations avec l'opposition, mais l'élection a été sale, pour sûr ! Et comment ne pas l'imputer au gouvernement ? Nombreux récits de piquets placés sur le trajet des isoloirs pour favoriser le camp du pouvoir (des tentes rouges par milliers avec distribution de vivre à qui présentait un livret patriotique à la chinoise, et intimidation pour les autres, participation minablissime (45,70%, avec les blancs et nuls)...

Washington, évidemment impliqué, comme la Chine et la Russie, donc, a bon dos. Quand un prêt est concédé à un pouvoir "ami" aux abois qui s'en servira à des fins électoralistes, c'est aussi de l'ingérence.

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il y a 22 minutes, SinopeMT a dit :

Sans remonter au niveau des Santo-Domingo & al, mon expérience Brésilienne est assez similaire de cette conscience de classe, ce différentialisme poussé et ces antagonismes profonds. En sus, beaucoup de membres hautes sphères au Brésil sont d'origine étrangères et sont particulièrement fière de ne pas avoir le portugais en première langue (c'est souvent l'italien ou l'allemand, de plus en plus l'anglais).

C'est curieux car je suis brésilien et je n'ai jamais connu un brésilien n'ayant pas le portugais comme première langue et ayant moins de 70 ans... 

Retour sur le Venezuela. On est face a une impasse qui est donc devenu un bras de fer. Le plus faible perdra et à mon avis ça sera Maduro. Beaucoup de pays de la région l'ont laissé tomber, les USA veulent sa peau... Et l'Union Européenne, bah elle n'a pas de poids.

Je ne sais pas comment vont peser l'argent chinois et la diplomatie russe. En tout cas c est un bon bourbier.

 

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Il y a 15 heures, Boule75 a dit :

Nombreux récits de piquets placés sur le trajet des isoloirs pour favoriser le camp du pouvoir (des tentes rouges par milliers avec distribution de vivre à qui présentait un livret patriotique à la chinoise, et intimidation pour les autres, participation minablissime (45,70%, avec les blancs et nuls)...

La participation en berne est liée au mot d'ordre de boycott d'une partie de l'opposition.

Pour ce qui est des pratiques condamnables, il faudrait voir si elles ont eu lieu uniquement à l'occasion de la présidentielle de 2018 ou si elles ont eu lieu également durant les législatives de 2015 qui ont été gagnées par l'opposition, auquel cas cela en relativiserait l'impact.

9 février 2018.

28:23 Maurice Lemoine : Au Venezuela, un parti politique qui n'a pas participé à une élection doit se revalider devant le conseil national électoral en récupérant je ne sais plus combien - très peu - de voix [qui sont grosso-modo l'équivalent des signatures que doivent réunir les candidats en amont d'une présidentielle en France], or je viens de vous le dire, une partie de l'opposition ne s'est pas présentée [aux élections régionales puis municipales en 2017], donc ils doivent effectuer une démarche pour se revalider. Et un certain nombre d'entre eux ne l'ont pas fait. Donc ils sont théoriquement jusqu'à présent exclus de la prochaine présidentielle, mais en fonction de la loi, pas en fonction d'un acte arbitraire du pouvoir. Et comme la Table de l'Unité Démocratique est une coalition de partis, elle ne peut se présenter que si tous les partis qui la composent ont respecté la loi et se sont réinscrits devant le conseil national électoral.

29:42 Gérard Miller : J'ai été surpris de voir le président Macron aller aussi loin dans la violence verbale à l'égard de ce pays [traitant le régime de "dictature" (*)]. Comment est-ce que vous comprenez la position française ? Pourquoi Macron qui est si prudent par rapport à d'autres personnages peu recommandables sur la planète, pourquoi avec Maduro a-t-il pris ce type de position ?

30:07 Maurice Lemoine : L'ensemble des médias ont annoncé que Maduro empêchait l'opposition de se présenter. Macron c'est un type qui est informé aussi en lisant Le Monde ou Libération. Je pense qu'il doit jeter un œil, ou qu'il doit écouter... Et donc, très objectivement, si vous me dites :  "Maduro empêche l'opposition de se présenter", effectivement on n'est plus dans un régime démocratique. Et comme malheureusement, moi je ne suis pas un oiseau rare quand même, mais personne ne prend la peine d'expliquer qu'est-ce que c'est que la loi électorale vénézuélienne, et qu'en réalité c'est la droite qui se met elle-même dans la difficulté, et que Maduro ne va pas lui faire de cadeaux, hein, compte tenu du contexte, on peut considérer que Macron se trompe. Après on peut considérer qu'il est retors, et qu'on ne veut pas fâcher l'Union Européenne et comme on s'est un peu fâché avec Trump sur le climat, sur l'accord de Paris, on lui file en échange le Vénézuela, parce que...

30:57 : C'est intéressant de revenir au cas d'Obama, quand il signe un décret faisant du Venezuela une menace exceptionnelle, extraordinaire pour les États-Unis. L'analyse qu'on en a faite, qui est juste ou qui n'est pas juste, c'est que c'était pour calmer un peu les Républicains, les excités aux États-Unis en leur disant :  "écoutez, je normalise les relations avec Cuba, mais vous voyez, je fais passer un décret sur le Venezuela". Et je pense que Macron c'est un peu la même chose.

31:20 : Souvenez-vous le coup d'État en Haïti contre Jean-Bertrand Aristide en 2004. La France a participé directement avec les États-Unis au renversement d'un président qui n'était pas parfait, mais qui ne méritait pas qu'on le renverse. C'était là aussi une réconciliation. C'est à dire que trois ans auparavant, Dominique de Villepin à l'Assemblée Générale des Nations Unies avait dit non à la guerre en Irak, et puis il fallait se réconcilier avec Washington, et donc on a... on a filé Haïti.

* http://www.lefigaro.fr/international/2017/08/29/01003-20170829ARTFIG00139-macron-qualifie-le-regime-de-maduro-au-venezuela-de-dictature.php

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On 2/5/2019 at 6:48 PM, Shorr kan said:

Exactement !

Mais le non agir ne fait pas parti de la mythologie Star Wars, mais presque. C' est plutôt un concept taoïste appelé Wuwei.

Ne rien faire est malheureusement très sous estimé, autant comme principe de gouvernement que comme fondement de ce les grecs ( et Big Lebowski ) appelaient la bonne vie *. 

* Pour en savoir plus, lire The Tao of the Dude.

 https://dudeism.com/taoofthedude/ 

https://dudeism.com/

Pour une présentation bien plus structurée de ce qu'il faudrait faire (respecter le droit), une tribune de Christiane Taubira sur le sujet : https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/02/07/christiane-taubira-au-venezuela-respecter-le-droit_5420261_3232.html N'étant pas abonné au monde je suis preneur d'une récap de la partie non accessible ^^

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J'adore ces "spécialistes" orientés qui pensent que Macron ne prend sa décision que en lisant "Le monde" ou "Libé". On a un ministère qui travaille sur le temps long tout de même.

Ce qui vit le Venezuela est sans précédent, fait passer la crise de 29 (aux US et en Allemagne) pour un soubresaut de la bourse tellement les dégâts sont importants à tout niveau.

 

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Il y a 5 heures, Fenrir a dit :

On a un ministère qui travaille sur le temps long tout de même.

La France a un des plus beaux réseaux diplomatiques du monde, qui coûte très cher, mais est-ce qu'il sert à quelque chose s'il est court-circuité ?

Confer, la décision de fermer l'ambassade de Damas en 2012 : https://www.nouvelobs.com/l-observateur-du-monde/20120305.OBS2941/syrie-l-opposition-interieure-il-ne-fallait-pas-fermer-l-ambassade-de-france.html

D'autre part il faut faire la différence entre les diplomates qui sont sur place et Paris (Élysée ou Quai d'Orsay) qui réagit de façon émotionnelle et idéologique :

http://www.iris-france.org/51378-les-chemin-de-damas-trois-questions-a-christian-chesnot/ (19 décembre 2014)

La diplomatie française adopte alors la « théorie des dominos » : après Ben Ali en Tunisie et Moubarak en Egypte, le régime de Bachar Al-Assad doit automatiquement et logiquement tomber ! Alors que sur place Eric Chevallier, l’ambassadeur de France à Damas, mais aussi les agents de la DGSE et de la DCRI, sont beaucoup plus prudents et réalistes dans l’analyse. Car s’il y a un pays qui doit être touché par la vague des printemps arabes, c’est la Syrie, mais s’il y a un régime qui est le mieux armé pour y résister, c’est bien le pouvoir de Bachar Al-Assad, grâce à l’appareil de répression mis au point par son père Hafez Al-Assad, à ses alliés Russes et Iraniens, mais aussi parce que la composition de la société syrienne est une mosaïque de communautés et de confessions au sein de laquelle le régime a su nouer des liens. Dans l’un de ses premiers télégrammes diplomatiques, intitulé « Peut-il y avoir une révolution des roses à Damas ? », Eric Chevallier écrit avec pertinence : les espoirs des Syriens se tournent vers Tunis et le Caire, mais leurs angoisses regardent Beyrouth et Bagdad au temps de la guerre civile ! A Paris, à l’Elysée et au Quai d’Orsay, on répète en boucle que le régime va tomber en trois mois… On est dans le déni de réalité et on ne veut pas entendre un autre discours.

Modifié par Wallaby
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https://www.dw.com/es/zapatero-en-venezuela-puede-desatarse-grave-conflicto-civil/a-47202094 (21 janvier 2019)

Zapatero a rappelé que les Vénézuéliens eux-mêmes parlent d'un "peuple Chaviste et d'un peuple d'opposition" et a considéré que l'enjeu est que "ces deux peuples ou parties de la société ne finissent pas en conflit".

Modifié par Wallaby
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Le 05/02/2019 à 20:17, Wallaby a dit :

 

Le 05/02/2019 à 21:03, Fusilier a dit :

Terrible réquisitoire, et l'auteur est un chaviste... 

Je me permet d'en remettre une couche :

La signature de l'auteur, Temir Porras Ponceleón, ancien membre du gouvernement (sous Chavez et Maduro, jusqu'en 2013, en gros "pendant les belles années")

Ancien conseiller auprès du président Hugo Chávez pour les questions de politique étrangère (2002-2004), ancien directeur du cabinet de M. Nicolás Maduro (2007-2013) et ancien vice-ministre des affaires étrangères (entre autres responsabilités au sein des gouvernements vénézuéliens entre 2002 et 2013).
 

Le 05/02/2019 à 20:17, Wallaby a dit :

L'article est centré sur la politique économique désastreuse de Maduro, avec un côté complètement surréaliste et à côté de qui Erdogan fait figure d'amateur :(...)

Combattre l’obsession de l’équilibre budgétaire ? Une juste cause, mais qui ne passe pas par des déficits de plus de 20 % du PIB pendant quatre années de suite, surtout si c’est pour qu’ils n’aient aucun impact — au contraire, même — sur la relance de l’activité, le pouvoir d’achat ou la répartition entre capital et travail des fruits escomptés de cette politique.

Merci pour le résumé :

ça m'étonne presque que le Monde Diplo ait publié une telle démolition de Maduro...
Ils donnent régulièrement la parole aux "alter", et autres fans de rouge fluo...

Le 27/01/2019 à 19:47, Baba1 a dit :

En tout cas ils ont des "instructeurs" de PMC russes (Wagner sûrement). Ils citent une source parlant de 300 personnels appuyant Maduro. Ils citent RT aussi, qui d'après eux établiraient le chiffre à 3000, dont certaines têtes aperçues en Ukraine et en Syrie. 

https://elpais.com/internacional/2019/01/25/actualidad/1548446228_210395.html

Pour Wagner, voici une confirmation que leur déploiement "déni plausible" est en fait activement approuvé (et soutenu) par le gouvernement russe.

Bellingcat a vérifié une liste de mercenaires Wagner déployés en Afrique (publiée par les SR ukrainiens), et découvert que certains passeports venaient du bureau spécial des passeports militaires, celui qui a fourni les passeports des agents du GRU de l'affaire Skripal "Petrov" et "Boshirov".

https://www.bellingcat.com/news/uk-and-europe/2019/01/30/wagner-mercenaries-with-gru-issued-passports-validating-sbus-allegation/

plus de détail sur le fil Russie

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il y a 37 minutes, rogue0 a dit :

ça m'étonne presque que le Monde Diplo ait publié une telle démolition de Maduro...
Ils donnent régulièrement la parole aux "alter", et autres fans de rouge fluo...

C'est une critique de gauche, au passage ça permet de "sauver" les années Chavez... Toute la question est de savoir si Maduro est une "génération spontanée"  ou une conséquence de la période Chavez.  

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