Titus K Posté(e) le 18 novembre Share Posté(e) le 18 novembre il y a 31 minutes, Asgard a dit : Et le KF51 ? z'en parle pas ? pck bon.... toi tu va passer un sale quart d'heure ... 2 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
SLT Posté(e) le 19 novembre Share Posté(e) le 19 novembre Il y a 21 heures, Patrick a dit : Non merci. J'avais le même à-priori, mais au final je l'ai parcourue et c'est pas trop mal. Llutilisation du mot "obsolescence" est ici surtout pour détruire ce mythe. Il y a juste quelques conclusions qui m'ont fait du mal (la proposition d'achat de Leo2 comme entre deux du Leclerc et du futur char français... Comment dire...). Mais sinon sur toute le reste, pour un truc écrit par un non-technique, apparemment seul, c'est plutôt un bon résumé ou une bonne entrée en la matière. Pour lui, le MGCS est quasiment mort du côté allemand, avec des raisons qu'il explique plutôt bien. Après, je pense qu'il y a plus de débats et de techniques sur le forum, et un peu plus de position nationaliste. Donc pour quelqu'un d'assidu sur ce fil, la lecture n'apportera au final pas grand chose. 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ardachès Posté(e) le 19 novembre Share Posté(e) le 19 novembre … Hop, l'imagination n'a pas de limite (c'est même breveté) 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ardachès Posté(e) le 19 novembre Share Posté(e) le 19 novembre il y a 6 minutes, SLT a dit : J'avais le même à-priori, mais au final je l'ai parcourue et c'est pas trop mal. Llutilisation du mot "obsolescence" est ici surtout pour détruire ce mythe. Il y a juste quelques conclusions qui m'ont fait du mal (la proposition d'achat de Leo2 comme entre deux du Leclerc et du futur char français... Comment dire...). Mais sinon sur toute le reste, pour un truc écrit par un non-technique, apparemment seul, c'est plutôt un bon résumé ou une bonne entrée en la matière. Pour lui, le MGCS est quasiment mort du côté allemand, avec des raisons qu'il explique plutôt bien. Après, je pense qu'il y a plus de débats et de techniques sur le forum, et un peu plus de position nationaliste. Donc pour quelqu'un d'assidu sur ce fil, la lecture n'apportera au final pas grand chose. … Sans être - systématiquement - l'alpha et l'oméga de la pensée militaire on peut raisonnablement faire confiance à … (excusez du peu) 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
leclercs Posté(e) le 19 novembre Share Posté(e) le 19 novembre Lien pour télécharger l'analyse complète https://www.ifri.org/fr/etudes/char-de-combat-obsolescence-ou-renaissance 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. FoxZz° Posté(e) le 19 novembre C’est un message populaire. Share Posté(e) le 19 novembre Personnellement je suis partisan d'une solution française pour un char état de l'art en réutilisant au maximum les briques dont nous disposons déjà. Je pense qu'il faut viser un poids entre 50 et 55 tonnes avec un moteur de 1500 cv. Faire moins lourd me parait illusoire avec tous les systèmes qu'il faut lui accoler si l'on veut garder une protection correcte. Et il faut garder une marge d'évolution. Le constat : le combat frontal char-char est rare en Ukraine (ça ne veut pas dire qu'il ne reviendra pas), les chars sont principalement détruits par artillerie, drones, mines et missiles AT. Les flèches et missiles modernes nécessitent un blindage démesuré qui ne permettent de protéger correctement que l'arc frontal (système all or nothing). La solution, renoncer à l'invulnérabilité du blindage passif sur le secteur frontal face aux menaces les plus dangereuses et préférer un blindage moyen mais tout azimuth. Ce blindage moyen devrait arrêter les roquettes d'infanterie, les EFP, les drones, et les obus perforants de moyen calibre jusqu'au 57mm perfo inclus. Les flèches de gros calibres et surtout les atgm, notamment top attack seraient laissés à la protection active. Qui pourrait aussi prendre en compte la menace FPV. Enfin, une protection active soft kill à base de DAL, détecteur de son, écrans fums, leurres et brouillage. Dans l'état actruel des choses les flèches les plus récentes passeraient sous doute à travers la protection hard kill, mais c'est un sacrifice acceptable. Pour moi là ou il y a un gros débat c'est sur le lay-out du char : Pour l'équipage deux options : ou bien un équipage en cellule de survie caisse à 3 pax assistés par l'IA, ou alors un layout classique et plus rustique avec moyens optiques directs de secours pour pouvoir continuer à combattre en dégradé. Voir avec un chargeur humain. Mais ça contraindrait à max du 120 et surtout le devis de poids risquerait d'exploser. Je pense que si l'on veut rentrer dans le devis de poids, et optimiser la protection il faudrait un équipage en caisse avec une tourelle complètement téléopérée. Le problème c'est qu'une fois les optiques détruites, le char est hors de combat. Les retex c'est qu'(il faut prévoir des systèmes redondants pour pouvoir combattre en dégradé. Ensuite pour la partie moteur, châssis il faut quelque chose de fiable, facile à entretenir, multi-carbu et pas trop gourmand. Potentiellement l'hybrider avec des batteries pour remplacer l'APU, et donner un boost en accélération. Voir aller au bout du concept et avoir un diesel uniquement générateur au profit d'un moteur électrique. Au niveau de l'armement, une coax en 7.62, un canon de type Ascalon avec chargement auto (obligé pour les contraintes de poids), mais avec un moyen dégradé pour l'actionner relativement facilement manuellement. Un canon en 140 permettrait de tirer du MMP modifié par le canon. Je partirais sur une vingtaine d'obus en nuque de tourelle séparé de l'équipage et rien en caisse. En superstructure, je serais partisan d'une deuxième 7.62 jumelée avec le VCH mais débrayable, comme sur le Jaguar pour garder un profil relativement lisse. On pourrait rajouter un armement secondaire plus musclé, type canon de 30*113 à grand débattement mais pour combien de munitions embarquées, quel impact sur le profil de la tourelle, etc. Perso je suis plutôt partisan d'avoir un char canon appuyé par un char autocanon plutôt qu'une seule plateforme mais obèse. Ce char autocanon ça serait globalement la même caisse mis avec une tourelle 40 CTA plus pod missile polyvalent (AC ou AA) avec peut être une suite de guerre elec et de rens un peu plus velue. On partirait sur des pelotons mixtes 2 canon 2 autocanons ou alors 3 pelotons canons pour 1 peloton autocanon. Pour la conduite de tir, faire aussi bien que le Leclerc, peut etre en ajoutant de l'IA pour faciliter la détection, un suivi automatique par détection et reconnaissance des images, etc. Et évidement une capacité de tir indirect avec un calculateur basique. Pour conclure je pense qu'il faudrait partir sur deux prototypes : un prototype ou l'on optimise au maximum la protection pour un poids le plus réduit possible, et un prototype ou l'on vient plutôt viser la capacité à combattre en dégradé avec peut être des solutions techniques plus simples et surtout des moyens de secours pour ensuite aboutir au parfait équilibre. Globalement, à part pour la partie moteur et protection active performante, toutes les solutions existent déjà dans notre BITD. On pourrait largement réutiliser au maximum les briques Scorpion, notamment au niveau de la vétronique. Enfin pour économiser les couts, réutiliser ce châssis pour la version canon, la version autocanon, une version génie combat pour remplacer les EBG et une version pour remplacer les DCL et pourquoi pas une version pose de travures. Ca nous ferait une famille tourelle et une famille appui. Dans un temps 2, envisager une version autocanon d'artillerie puis pourquoi pas VCI, mais ça demanderait bcp d'évolutions. 2 2 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Clairon Posté(e) le 20 novembre Share Posté(e) le 20 novembre On pourrait en effet faire un char tout seul, comme on sait faire un chasseur tout seul, le problème c'est le nombre d'engins envisagés, même avec certains véhicules dérivés (Génie, auto-canon, ...) on arrivera jamais à plus de 500/600 ex, ce qui n'est pas rentable ... Le Rafale est devenu un succès quand on a commencé à pouvoir l'exporter, 10 à 15 ans après sa mise en service opérationelle ... Mais voila, le Rafale a proportionellement nettement moins de compétiteurs qu'un potentiel char franco-français ... On risque de replonger dans le problème du Leclerc qui n'a presque pas été exporté et donc devenu nettement plus onéreux ... Clairon 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Bechar06 Posté(e) le 20 novembre Share Posté(e) le 20 novembre il y a 21 minutes, Clairon a dit : On pourrait en effet faire un char tout seul, comme on sait faire un chasseur tout seul, le problème c'est le nombre d'engins envisagés, même avec certains véhicules dérivés (Génie, auto-canon, ...) on arrivera jamais à plus de 500/600 ex, ce qui n'est pas rentable ... Achat externe, sur étagère d'un concept, et ses brevets : ossature du K2 coréen ... ou du K2PL polonais Moteur aïe RENK ... Accord avec La Turquie ( Altay ) et la Pologne pour un RENK BIS européen avec réserve de puissance ? Et Francisation : améliorations actualisations + remplacements d'éléments trop coréens par des français + Attention portée à la modularité ( pour durabilité et adaptations proréactives et réactives ) Pérénisation des composants Leclerc restés up-to-date + Intégration des développements FR récents ( Ascalon, Sont dégagés tous les composants US, non Itar free ou stratégiquement "sensibles" Et Titanisation ... Mcgs-isation => Plusieurs plate formes complémentaires + Intégration des développements FR récents ( Ascalon, etc ) On obtient un K2-and-Co - FR Nexter : avec achats de pièces en Corée ou Pologne ou Turquie + pièces FR => chaîne de montage du K2-and-Co - FR *********************** Serait-ce plus facile qu'avec un EMBT ? Plus "souverain" ? Plus porteur d'exportations ? 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Rouletabille Posté(e) le 20 novembre Share Posté(e) le 20 novembre Honnêtement, je pense que la voie de la francisation de systèmes étrangers avec coopération industrielle est la plus crédible pour notre pays à ce stade. Du même style que proposé par Béchar : un châssis éprouvé, par exemple K2 / K2PL, de l'électronique et optronique française, un canon français, et on est globalement sur un char majoritairement français tout en ayant des coûts de développement faibles. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
BPCs Posté(e) le 20 novembre Share Posté(e) le 20 novembre Vous oubliez qu'avec l'option Titan, on arrive à une quantité de véhicules commandés rendant le projet industriellement faisable. L'élément par contre limitant, c'est le temps nécessaire pour tout cela ! Quand je vois la lenteur à laquelle continuent d'avancer les projets (LAD, VBAE) j'ai du mal à imaginer une arrivée dans les forces avant 10 ans. Même l'option de coller un chassis de Leo à la tourelle ADT140 ou E-BMT risque d'être assez lente à aboutir vu que l'on ne va pas être prioritaire avec toutes les commandes en cours de Leo... 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
SLT Posté(e) le 20 novembre Share Posté(e) le 20 novembre Il y a 10 heures, Bechar06 a dit : ossature du K2 coréen C'est à dire, comme pour le type 90, pratiquement celle du Leclerc ? (D'après des ingénieurs coréens eux-mêmes) Est-ce vraiment un progrès du coup ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
BPCs Posté(e) le 20 novembre Share Posté(e) le 20 novembre Vous oubliez qu'avec l'option Titan, on arrive à une quantité de véhicules commandés rendant le projet industriellement faisable. L'élément par contre limitant, c'est le temps nécessaire pour tout cela ! Quand je vois la lenteur à laquelle continuent d'avancer les projets (LAD, VBAE) j'ai du mal à imaginer une arrivée dans les forces avant 10 ans. Même l'option de coller un chassis de Leo à la tourelle ADT140 ou E-BMT risque d'être assez lente à aboutir vu que l'on ne va pas être prioritaire avec toutes les commandes en cours de Leo... 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Polybe Posté(e) le 20 novembre Share Posté(e) le 20 novembre Perso' je pense plus utile d'avoir un concept type AMX-13 2.0. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Bechar06 Posté(e) le 20 novembre Share Posté(e) le 20 novembre il y a 5 minutes, Polybe a dit : Perso' je pense plus utile d'avoir un concept type AMX-13 2.0. Mars 15 tu veux dire ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Polybe Posté(e) le 20 novembre Share Posté(e) le 20 novembre il y a 1 minute, Bechar06 a dit : Mars 15 tu veux dire ? Très sexy en effet, et c'est le genre oui. Mais je pense surtout au côté famille de blindés, avec des qualités comme la vélocité et la puissance qui compte plus que des blindages qui sont à la fin toujours mis en défaut. Et surtout, à des coûts et des tailles où l'on peut s'entrainer avec et les projeter. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Asgard Posté(e) le 20 novembre Share Posté(e) le 20 novembre (modifié) Spoiler https://cdnb.artstation.com/p/assets/images/images/094/055/243/large/fye-yukito-gamme-sword.jpg?1764318796 Modifié le 28 novembre par Asgard Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Bechar06 Posté(e) le 20 novembre Share Posté(e) le 20 novembre (modifié) Oui @Asgard nous a présenté sa "famille" ( profils par ailleurs .. ) ... Mais quelle masse de base ? En voyant ses profils, j'ai plus pensé "catégorie Leclerc" Modifié le 21 novembre par Bechar06 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Asgard Posté(e) le 20 novembre Share Posté(e) le 20 novembre (modifié) Bah faut pas rever non plus... Quand on voit la masse des Griffon, VBCI et Serval, il est plus qu'illusoire d'avoir un MARS15 en 2030-2040... 18t le truc... Aujourd'hui, il taperait facile les 40-50t Quant à la création de variantes tel qu'imaginé lors du Mars15 (et du boxer je crois), je ne suis pas fan, je pense que ça rajoute du poids comparé à un trou de tourelle plus grand de base que tu viendrais plus ou moins fermer avec un add-on. D'autant que je crois me souvenir que les équipements qui ont réellement utilisé ce principe ont plutôt été décriés (trop cher, trop lourd, changement de caisson complexe, ... , ou c'est ptre PCK c'était anglais ou allemand tout simplement, je ne me souviens plus haha). (... Tu me diras, on a fait mieux nous, on a préféré enterrer et chier sur le VBCI en refusant toute upgrade ou versioning) Pour ta question @Bechar06, oui, l'Ascalon est très proche de l'eMBT, le Durendal est un mix Lynx/CV90 un poil rallongés, et le Kardja est un VBCI2. Et, pour moi, y'a pas vraiment de raison de réduire ou changer de gamme. J'ai un temps pensé que le Type-10 Japonais pourrait éventuellement convenir à la France mais.... je pense que 4 personnes dans le futur char sera une quasi obligation pour gérer les nouvelles menaces et nouveaux effecteurs, même en considérant la "nouvelle" menace drone. Les équipements qu'on utiliserait le plus, seraient les Durendal et Kardja en fonction de nos besoins. Avec la quasi certitude que le Kardja / VBCI2 resterait l'élément le plus utilisé par l'AdT. Modifié le 20 novembre par Asgard Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Polybe Posté(e) le 21 novembre Share Posté(e) le 21 novembre Je parlais bien du concept de la famille AMX-13, avec une priorité autre que le blindage qui sera toujours mis en échec. Un peu ce qui avait amené les X30 et Leo1 : on arrive plus à blinder, alors on fait compact et rapide. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Asgard Posté(e) le 29 novembre Share Posté(e) le 29 novembre On 11/21/2025 at 4:01 PM, Polybe said: Je parlais bien du concept de la famille AMX-13, avec une priorité autre que le blindage qui sera toujours mis en échec. Un peu ce qui avait amené les X30 et Leo1 : on arrive plus à blinder, alors on fait compact et rapide. L'AMX-13 a eu beaucoup de versions pck il a été produit à nombreux exemplaires (+7000 exemplaires) et sur plusieurs décennies où il a évolué de façon incrémentale, avec notamment une logique de gestion de châssis/moteur d'un coté, tourelle de l'autre. C'était une autre époque 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Polybe Posté(e) le 30 novembre Share Posté(e) le 30 novembre Il y a 10 heures, Asgard a dit : L'AMX-13 a eu beaucoup de versions pck il a été produit à nombreux exemplaires (+7000 exemplaires) et sur plusieurs décennies où il a évolué de façon incrémentale, avec notamment une logique de gestion de châssis/moteur d'un coté, tourelle de l'autre. C'était une autre époque J'ai vu cette vidéo... 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ardachès Posté(e) le 3 décembre Share Posté(e) le 3 décembre … Allez, je me lance après avoir lu - avec beaucoup d'attention, hein @Patrick - l'excellent rapport de l'Ifri de "Léo Peria-Peigné, « Char de combat : obsolescence ou renaissance ? »". Je laisse de coté, pour éviter les H.S., la première partie - pour autant assez complète et instructive - liée aux RetEx du front Ukrainien pour vous livrer des extraits qui ont attiré mon attention quant au réinvestissement de l'offre sur le segment lourd. Évidemment, je ne peux que vous inviter a lire le rapport dans son entièreté, ceci n'étant qu'une incitation ;-) Citation Un réinvestissement européen massif Un parc européen en contraction continue depuis 1990 Un parc fragmenté et vieillissant … La composition du parc européen évolue également en profondeur. La proportion de chars de conception soviétique passe en trois décennies de 55 % du parc continental en 1990 à 25 % en 2024 et devrait poursuivre sa décrue en raison des transferts massifs à l’Ukraine mais aussi de leur remplacement par des plateformes d’origine différente. C’est notamment l’offre allemande qui profite du retrait de cette dynamique. Les Leopard 1 et 2 représentaient en 1980 quelque 10 % du parc européen de 1980 contre près de 50 % en 2024. (page 34) Un entre-deux problématique Un parc Leclerc en soins palliatifs … Le Leclerc était peut-être le meilleur char de la guerre froide, mais il est entré en service après la fin de celle-ci, à une époque de réduction massive des parcs et des budgets où les opérations s’appuyaient davantage sur des composantes plus mobiles et moins encombrantes. Destinée à équiper l’ensemble de l’armée de Terre de l’époque, la commande initiale de 1 500 unités en 1989 est réduite tout au long des années 1990 pour aboutir à 406 chars livrés en 2008. À ce chiffre viennent s’ajouter 388 unités supplémentaires pour les Émirats arabes unis, seul contrat d’exportation d’une courte carrière commerciale peu fructueuse. Le prix unitaire de vente des Leclerc EAU ayant été calculé avant réduction de la cible française, c’est un char au prix sous-évalué qui a été vendu à l’export, conduisant à des pertes importantes pour GIAT Industries, devenu depuis Nexter puis KNDS France, qui aurait perdu plus de 1,3 milliard d’euros dans l’affaire94. (page 55) D’autres économies ont encore été réalisées, en réduisant notamment l’acquisition de pièces détachées et de matériel de maintenance à un strict minimum qui a pesé de manière croissante sur les coûts afférents au parc Leclerc. Le choix a ainsi été fait de privilégier le prélèvement des pièces détachées nécessaires sur les chars stockés plutôt que d’en acquérir de nouvelles. Rationnel dans un contexte d’économie, ce choix a eu deux conséquences majeures : La dégradation rapide des véhicules stockés en parc de gestion, « cannibalisés » au profit du parc en service au point de rendre impossible tout retour en service. Plusieurs mois ont ainsi été nécessaires pour sortir du stock une vingtaine d’unités lors de la recréation du 5e régiment de Dragons en 2016, les chars en question n’ayant même pas besoin de l’ensemble de leurs capacités puisque destinés à des missions de plastron. L’arrêt de la chaîne de production d’une partie des pièces du Leclerc, notamment de la turbine de son moteur, est indispensable pour atteindre les performances théoriques du véhicule. D’après certains entretiens, la dernière turbine aurait été prélevée sur le Leclerc du musée des blindés de Saumur entre 2022 et 2024, symptômes d’un manque de pièces devenu problématique. (page 56) Il semble toutefois que la disponibilité totale du parc Leclerc ait donc fortement baissé dès 2020. Une partie du parc a été immobilisée chez l’industriel pour recevoir la mise à niveau XLR, cette indisponibilité n’est donc que temporaire et nécessaire. En revanche, le reste du parc a été affecté par la pénurie croissante de pièces, réduisant la disponibilité technique dont le plancher a été atteint entre 2020 et 2022, notamment faute de turbomachines. Cette pénurie prévisible a entraîné une dégradation progressive des conditions d’utilisation des véhicules afin d’économiser autant que possible le potentiel de chaque plateforme et notamment de leur moteur. La production d’une alternative a été entreprise par Safran comme solution temporaire, le service de maintenance aéronautique de l’armée de l’Air et de l’Espace (SIMMAE) devant prendre le relais d’ici 2026 en produisant ses propres turbomachines. L’objectif d’un retour à 115 heures d’entraînement annuelles par équipage énoncé dans le rapport annexé de la LPM de 2023 pourrait donc être atteignable. Il est à noter que la motorisation elle-même représente entre la moitié et les deux tiers du coût de maintenance du parc Leclerc, qui représente lui-même plus de 120 millions d’euros sur les 992 millions d’euros du budget de maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres de l’armée de Terre. Les derniers chiffres disponibles en source ouverte soulignent ainsi un coût de maintenance du parc Leclerc équivalent à celui des AMX10RC, plus simples mais beaucoup plus sollicités en opération pour un nombre similaire de véhicules. Le parc de char lourd captait déjà en 2006, soit avant même les dernières livraisons, près de 20 % des ressources d’entretien programmé des matériels (EPM) de l’armée de terre, suscitant d’importantes critiques et remises en question en interne. C’est d’ailleurs cette situation problématique du parc de char qui a poussé à lancer une réforme de la gestion des parcs en 2008, la Politique d’emploi et de gestion des parcs (PEGP) Alors que le parc Leclerc est en cours d’amélioration au standard XLR, la question de la motorisation n’est pas résolue et pèse sur l’avenir de la plateforme. Après plusieurs années difficiles, la production de turbomachines adaptées a été lancée par Safran, le temps que le Service industriel de l’aéronautique (SIAé), qui dispose des compétences nécessaires, puisse lancer en interne sa propre ligne de production, autour de 2026. L’ensemble de l’opération doit permettre un rétablissement progressif de la disponibilité mais représenterait un investissement très important pour un simple retour à la normale. Envisagée comme alternative, la remotorisation adoptant un moteur similaire à celui du Leopard 2 – et du Leclerc émirien – pourrait générer des économies substantielles, tout en permettant une remontée en puissance durable de la capacité. Une étude interne aux forces terrestres estimait le coût d’une remotorisation à 1,5 milliard d’euros, une somme considérable mais permettant de générer des économies sur une décennie, sachant que le parc Leclerc ne sera pas remplacé avant 2045 au vu des tendances actuelles. Après plusieurs années de grande difficulté, le parc Leclerc français est en cours de stabilisation à grands frais tandis que la modernisation du parc au standard XLR se poursuit. Celui-ci amène des capacités bienvenues comme un nouveau tourelleau téléopéré, une nouvelle conduite de tir ou l’intégration du système d’information et de communication SCORPION. Un nouveau viseur développé par Safran devrait aussi être ajouté à partir de 2028. D’autres améliorations comme un brouilleur anti-IED ou un renforcement de la plaque de blindage ventrale – qui obstrue d’ailleurs la trappe d’évacuation inférieure – sont issues de retours d’expérience d’Afghanistan110. Alors que le Leclerc n’a pas été déployé sur ces terrains, ces améliorations suscitent des critiques, qui pointent notamment leur caractère dépassé car tirées de RETEX d’opérations de contre insurrection bien éloignés des enseignements à tirer du conflit en Ukraine comme la lutte anti-drone. (page 57, 58, 59) Un MGCS à la fois lointain et incertain … La relation houleuse entre le fonds familial propriétaire de KNDS Deutschland et Rheinmetall est de notoriété publique, le second ayant évoqué à plusieurs reprises son projet de racheter le premier. En outre, l’entrée de Rheinmetall dans le MGCS et ses 20 000 employés pour plus de 6 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2019 a fait entrer en jeu un véritable géant face à un conglomérat franco-allemand qui rassemble moins de 10 000 employés pour trois milliards de chiffre d’affaires. Au sein du programme MGCS, Rheinmetall et KNDS France sont particulièrement à couteaux tirés puisque chacun souhaite imposer sa solution en matière d’armement. Rheinmetall pousse ici son canon de 130 mm, déjà intégré sur KF51, tandis que KNDS France souhaite capitaliser sur son 140 mm ASCALON, présenté comme plus performant et disposant de davantage de capacité d’évolution. Ce choix épineux n’a pas été tranché, Berlin et Paris s’accordant en 2024 sur la cohabitation de plusieurs modèles de MGCS pouvant porter l’un ou l’autre canon. Les visions des deux partenaires pourraient être d’autant plus éloignées que leurs calendriers ne concordent pas. La France a ainsi un besoin de plus en plus pressant d’un remplaçant du Leclerc pour les raisons évoquées plus haut ou, à tout le moins, d’une solution intermédiaire. De son côté, Berlin dispose de marges de manoeuvre bien supérieures et n’a, en réalité, pas vraiment besoin d’un MGCS. Le Leopard 2 profite de chaînes de production actives, portées par un carnet de commandes bien rempli, et son actualisation par des standards successifs l’a maintenu au niveau d’un point de vue opérationnel. Le standard 2A8 peut ainsi être considéré comme au niveau de chars plus récents comme le K2. En outre, le développement du Leopard 3 et, dans une moindre mesure, du KF51, éloigne d’autant le besoin d’une nouvelle génération de chars. Enfin, la question des compétences, mais aussi des moyens, se pose de manière douloureuse pour la France. N’ayant pas développé de plateforme chenillée depuis les années 1990 – le Leclerc étant, de facto, la dernière –, KNDS France ne dispose plus que d’une compétence très limitée dans ce domaine, l’essentiel des savoir-faire maintenus concernant l’armement et la tourelle. Si ces compétences peuvent s’acquérir ou se reconquérir, elles nécessitent d’investir des moyens financiers et humains qui manquent au ministère des Armées français comme à la BITD française. De son côté, Berlin dispose de l’ensemble des compétences nécessaires avec le duo traditionnel KNDS Deutschland/Rheinmetall, tandis que la croissance massive de ses budgets militaires lui donne les moyens financiers pour se passer de l’apport français et développer en propre un MGCS 100 % allemand. Le rapport entre les partenaires est donc profondément déséquilibré au détriment de la France, alors même que le remplacement de son segment lourd se fait plus pressant, laissant entrevoir des choix difficiles pour les années qui viennent. L’absence de coïncidence entre les besoins et calendriers des partenaires français et allemand était déjà à l’origine de l’échec du projet de char commun lancé en 1979. Là où la France avait besoin de remplacer l’AMX-30, l’Allemagne disposait déjà des premières versions du Leopard 2 et n’avait donc pas besoin d’investir dans un doublon. Paris a donc développé le Leclerc tandis que Berlin continuait de capitaliser avec succès sur le Leopard 2. Près d’un demi-siècle plus tard, la situation est similaire, la France devant remplacer le premier tandis que l’Allemagne continue de produire et d’améliorer le second tout en développant son successeur. (page 60, 61, 62) L’Arme blindée cavalerie à l’heure des choix La tentation de l’abandon … La réorganisation profonde des équilibres stratégiques européens post- 2022 a donné des arguments aux partisans de l’abandon du segment lourd comme à ses opposants. Alors que ces derniers alertent sur un potentiel déclassement français face au réarmement des nations européennes, les premiers font ainsi valoir que la France ne pourra jamais égaler les efforts polonais et allemands qui acquièrent des centaines de blindés modernes dans une perspective de dissuasion conventionnelle assumée. Dans une logique de subsidiarité et d’avantage comparatif, l’effort français devrait donc se porter sur des domaines où la contribution française serait plus notable, comme la dissuasion nucléaire ou le déploiement de forces expéditionnaires sur des théâtres non-européens. Cette approche s’articule autour d’une subsidiarité des efforts entre un flanc est de l’Alliance tenu par les alliés européens tandis que la France, capitalisant sur son expérience et son format, se chargerait du flanc sud où le char n’aurait pas sa place. Cette perception d’une inutilité du char sur le flanc sud et en OPEX en général doit cependant être très sérieusement interrogée, comme le montre l’exemple canadien. L’armée canadienne des années 1990 connaît une réduction massive de ses moyens et de ses effectifs, tandis que l’abandon de ses chars de combat est prévu avant même la fin de la décennie. Ottawa cherche en effet à développer un modèle d’armée léger et expéditionnaire, perçu comme plus adapté à la politique étrangère canadienne et aux besoins du moment, soit une réflexion similaire à celle adoptée par la France. Cette approche s’est cependant heurtée à la réalité de l’engagement en Afghanistan. Les forces canadiennes entrent en Afghanistan centrées autour d’un véhicule de combat d’infanterie 8x8 armé d’un canon de 25 mm. Celui-ci s’est vite révélé trop peu protégé et armé, mais aussi incapable de s’extraire des routes et donc, vulnérable. Face à la multiplication des pertes, l’armée canadienne a donc fait appel en catastrophe aux Leopard 1 en cours de retrait pour les déployer en Afghanistan, où ils se sont rendus indispensables par leur protection, leur armement et leur mobilité tout-terrain119. L’armée canadienne s’est ensuite attachée à renouveler son parc en rachetant des Leopard 2 néerlandais, puis en les adaptant à ses besoins, aboutissant au standard 2A7. L’exemple canadien en Afghanistan a notamment été imité par le Danemark. (page 63, 64) Des alternatives au MGCS à concrétiser … L’acquisition d’une plateforme intermédiaire, permettant de faire le lien entre dotation actuelle déliquescente et systèmes futurs à définir est une solution fréquemment évoquée afin de maintenir une capacité blindée satisfaisante pour le court terme et se redonner une certaine marge de manoeuvre pour envisager l’avenir. Acquisition sur étagère La solution la plus simple et la plus immédiate serait l’acquisition sur étagère d’une des trois plateformes disponibles sur le marché européen. Le Leopard 2 ou 3 est l’alternative la plus souvent évoquée. Le grand nombre de commandes enregistrées par la BITD allemande depuis trois ans rend cependant illusoire toute livraison avant 2030, a fortiori si le nombre d’unités commandées est faible, induisant une faible priorisation. Le volume d’offsets à attendre d’une telle solution sera lui aussi déterminé par le volume commandé, la chaîne de production du char allemand étant déjà bien intégrée au niveau européen. L’acquisition de Leopard 2 de seconde main aurait l’avantage de la rapidité, mais le marché est bien plus limité qu’il y a quelques années, beaucoup d’utilisateurs ayant annoncé leur intention de revaloriser leurs parcs plutôt que de s’en séparer. L’acquisition de chars d’un standard antérieur au Leopard 2 serait en outre un recul significatif en termes de performances tactiques. Acquis en grande quantité par la Pologne, le K2 coréen représente une alternative potentielle au Leopard 2, tout en se plaçant dans la continuité du partenariat franco-polonais acté par le Traité de Nancy de mai 2025. Une commande coréenne pourrait en outre être amorcée, voire complétée dans des délais assez courts, les premières livraisons pouvant être prélevées sur les stocks de l’armée de Séoul. La première tranche de 180 unités commandée par Varsovie a ainsi été livrée en seulement trois ans. Ici encore, cependant, l’importance des offsets consentis à Varsovie pourrait rendre difficile l’obtention de compensations industrielles significatives si le volume commandé reste entre 150 et 200 unités. Le dynamisme apporté par le programme K3 aurait cependant l’intérêt d’offrir des perspectives de développement franco-polono-coréen à long terme. Il serait d’ailleurs ironique mais pas totalement infondé que le K2, fortement inspiré du Leclerc sur certains aspects, puisse succéder à celui-ci. Développement national Les alternatives à l’importation sont limitées et portent en elles des incertitudes importantes. La question technologique est ici majeure : la BITD française n’ayant pas développé de plateforme chenillée lourde depuis plus de trente ans, dispose-t-elle encore des compétences et savoir-faire technologiques nécessaires ? Les nombreux entretiens menés dans le cadre de cette audition n’ont pas permis de trancher. … … Une étude interne de la BITD française menée en 2023 estimait que développer et produire un char moderne de transition – sans chercher de rupture technologique – demanderait a minima une décennie. Si ce délai est long, il reste cependant soutenable au regard de l’état du parc et des deux décennies à attendre le MGCS126. KNDS France disposant du dossier de définition et de fabrication du Leclerc, le chemin s’avérerait bien moins ardu qu’un développement parti de zéro. L’exemple italien montre que reprendre le développement d’un objet aussi complexe qu’un char d’assaut après des décennies d’inactivité tient davantage du choix politique que de la prouesse technique. … … À l’inverse, si la question de l’export se pose peu pour un char de transition, une plateforme calquée sur les seules spécificités françaises risque d’aboutir à un échec commercial, les clients potentiels pouvant favoriser des solutions moins spécialisées. Si choisir de concevoir un char de transition complet peut être considéré comme improbable considérant les moyens français, l’industrie nationale dispose de solutions intermédiaires comme l’EMBT (Enhanced Main Battle Tank). Dévoilé à Eurosatory 2022 par KNDS, il s’agit du développement de l’European Main Battle Tank de 2018, qui associait le châssis d’un Leopard 2A7 et la tourelle modifiée d’un Leclerc, l’ensemble étant un symbole de l’union entre Krauss Maffei Wegman (KNDS Deutschland) et Nexter (KNDS France). Ce nouvel EMBT dispose d’une tourelle repensée en profondeur développée par KNDS France, pouvant être équipée d’un canon de 120 ou 140 mm ASCALON et d’une suite électronique embarquée proche de celle du Jaguar français. La caisse reste similaire à celle du Leopard 2A7 mais est dotée d’un nouveau moteur et d’une architecture repensée pour permettre l’intégration d’un quatrième membre d’équipage à côté du pilote. Une telle solution aurait l’avantage des délais et du coût : le projet est en effet bien avancé et pourrait entrer en production avant 2030. … L’ensemble permettrait de disposer d’une plateforme intermédiaire qui profiterait des avantages du Club Leopard tout en préservant les savoir-faire industriels français autour de la tourelle. Il illustre cependant la perte de compétence française dans le domaine de la motorisation tandis que l’utilisation d’une caisse allemande pourrait faire obstacle à certains exports en cas de veto de Berlin. Mobilité … Malgré l’absence de motoriste spécialisé, la BITD française dispose de solides compétences de motorisation dans d’autres domaines et partirait de moins loin que d’autres pour développer un moteur à l’état de l’art raisonnablement associant performance satisfaisante et simplicité de maintenance, une critique récurrente des maintenanciers ukrainiens vis-à-vis des plateformes occidentales. Coréens et Turcs se sont longtemps heurtés au développement d’une boîte de vitesses fiable, problématique absente ici puisque Renk France est en mesure de fournir un module souverain. Armement … Cette capacité de tir indirect ne doit pas être accaparée par des munitions du haut du spectre type POLYNEGE, rares et coûteuses, mais permettre un tir de saturation si nécessaire avec des obus explosifs plus communs. Pensé d’abord pour améliorer les performances contre les futurs chars russes, le canon de 140 mm est cependant en mesure de réaliser un tir indirect intéressant, un plus fort calibre offrant suffisamment d’espace pour l’utilisation d’éléments pensés pour l’obus d’artillerie de 155 mm. … Un tel canon supposant la réduction du nombre d’obus emportés faute de place, un armement secondaire puissance est nécessaire pour traiter des objectifs ne requérant pas le niveau de performance de l’armement principal. Monter un canon coaxial de 20 mm, similaire à celui qui équipait l’AMX-30 ou un tourelleau de 30 mm permettrait ainsi une meilleure subsidiarité des armements embarqués pour traiter des cibles peu blindées et bien plus courantes. Environnement … Dans son ensemble, la plateforme doit chercher un compromis satisfaisant entre des performances satisfaisantes en termes de vitesse, de portée, et de protection et une relative simplicité permettant aux unités de réaliser un maximum d’opération de maintenance près du terrain, un retour d’expérience majeur du conflit en Ukraine. Pour la France, il s’agit aussi de faciliter l’entraînement de personnel, y compris non professionnels, dans le cadre de la montée en puissance de la réserve. Une plateforme simple doit aussi pouvoir permettre un stockage prolongé, l’existence de stocks étant un atout souligné en permanence depuis le début du conflit en Ukraine malgré son coût. Il s’agit aussi d’un atout pour un potentiel export, disposer de stocks en bon état ou pouvant être remis en service permettant d’offrir des délais de livraison très compétitifs. Des coopérations alternatives ? … Une alternative au MGCS évoquée régulièrement est celle d’une coopération étroite avec les Émirats arabes unis133. Uniques clients export du char Leclerc qu’ils ont employé au Yémen, les EAU partagent avec la France un partenariat de sécurité depuis la fin des années 2000 incluant la présence de 800 militaires français sur place. La modernisation du char Leclerc pourrait ainsi être menée de concert avec l’armée émirienne. Excellentes relations bilatérales, coopération militaire prolongée, char commun à remplacer dans un calendrier similaire et importants moyens financiers viennent donc plaider pour une option émirienne qui serait à même d’ouvrir d’importantes perspectives d’export futures, notamment en Égypte, allié majeur des Émirats. Une alternative aussi radicale aurait cependant son lot d’incertitudes, voire de controverses. Les Émirats apporteraient en effet les moyens financiers qui manquent aujourd’hui à la France, sans toutefois résoudre les difficultés technologiques. Malgré une politique volontariste dans le développement de sa BITD qui commence à donner des résultats visibles, Abou Dabi ne dispose pas d’une maîtrise technologique susceptible de compléter les difficultés françaises. En outre, repartir de zéro avec un nouveau partenaire pourrait éloigner sensiblement la date d’une mise en service, probablement autour de 2050. Un tel projet accroîtrait le risque de rupture capacitaire pour un parc Leclerc qui sera déjà à bout de souffle avant même 2035. … Les frictions entre Berlin et Paris, qui relèvent le plus souvent du domaine industriel, ne doivent donc pas pousser à privilégier un partenaire dont les intérêts stratégiques globaux seraient potentiellement bien plus éloignés de ceux de la France qu’ils ne le sont avec l’Allemagne. … La Roumanie dispose d’une base industrielle vieillissante mais solide et de moyens financiers limités mais en hausse. Un partenariat basé sur un projet moins ambitieux que le MGCS actuel mais plus en accord avec les moyens financiers et technologiques des deux partenaires pourrait être un compromis pertinent qui ouvrirait des possibilités d’export dans les Balkans, la Bulgarie ayant par exemple choisi de moderniser ses T-72 qui devront être remplacés à moyen terme. Les industries allemandes et américaines présentes dans le pays sont des facteurs de compétition, mais engager un tel partenariat permettrait aussi de consolider la présence française sur le flanc est de l’Alliance, en cohérence avec la stratégie mise en place il y a cinq ans. (page 72, 75) Une capacité indispensable aux ambitions stratégiques françaises … La LPM de 2023 consacre un format français à 200 chars revalorisés servis par trois régiments principaux, dans le souci de maintenir un modèle d’armée complet, gage de crédibilité141. Déjà considéré comme échantillonaire et insuffisant avant 2022, ce format risque de perdre en crédibilité à mesure que les parcs européens se regarnissent et se modernisent, y compris chez des partenaires dont la vocation stratégique première est tournée vers le flanc sud comme l’Italie. Ce manque d’épaisseur, combiné à une disponibilité technique inférieure à 50 %, est une vulnérabilité importante des plans stratégiques français visant à disposer d’une division « bonne de guerre » d’ici 2027 soit 19 000 hommes et 7 000 véhicules afin d’assurer son rôle de « Nation-cadre » au sein de l’OTAN142. La réduction du format des régiments blindés français de 80 à 54 chars chacun, décidée en 2009143, permet théoriquement de remplir cet objectif, mais sans offrir de possibilité de rotation crédible et encore moins de régénération en cas de pertes. … Au niveau européen, la France entend commander un corps d’armée de l’OTAN comprenant au moins une division étrangère en plus de la division française. Cette ambition est déjà limitée par la faiblesse, voire l’absence, de certains éléments organiques de corps d’armée (EOCA), briques capacitaires indispensables à une manoeuvre de cette envergure : frappe dans la profondeur, guerre électronique, mais aussi moyens sanitaires. … In fine, si l’Italie, l’Allemagne ou la Pologne disposent de capacités de combat conventionnel de première ligne bien supérieures à celles de la France, la légitimité de celle-ci à commander en sera amoindrie. Face à cette perspective, un réflexe pourrait être de choisir de concentrer sur une série de capacités plus facilement maîtrisables par la France : frappe dans la profondeur, aéro-combat, soutien aérien. Pragmatique, ce choix risquerait néanmoins de cantonner la France à un rôle de soutien et d’appui qui l’éloignerait encore davantage des fonctions de commandement qu’elle entend assurer. En outre, une partie de ces capacités sont aujourd’hui de l’ordre du projet ou du programme, notamment dans le domaine des frappes dans la profondeur, et se concrétiseront au mieux que d’ici une décennie. D’autres, comme la dissuasion nucléaire, restent tout à fait théoriques pour les partenaires européens et s’insèrent difficilement au sein de l’offre partenariale française. Sans envisager d’accroissement significatif du nombre d’unités ou de militaires et avec toutes les limites théoriques liées à ce genre d’exercice de pensée, le volume suivant permettrait de faire correspondre ambitions et moyens, que l’origine des plateformes soit nationale ou étrangère : 300 plateformes chars dont 200 en unités pour revenir à une dotation régimentaire à parité char/équipage, le reste étant versé à l’entraînement et aux stocks de guerre ; 150 plateformes de lutte anti-drone d’accompagnement et de protection ; 40 plateformes dédiées au génie d’assaut et au bréchage ; 30 plateformes de dépannage sous le feu, capables d’assurer la récupération des unités endommagées. L’objectif final serait de disposer d’au moins deux brigades blindées compactes mais modernes, disposant de l’ensemble des soutiens nécessaires et pouvant s’intégrer comme le fer de lance d’un dispositif interallié, à même de soutenir les ambitions de commandement françaises sur le continent. … Rester sur un format pré-2022 quand l’ensemble des partenaires européens le révisent serait courir un risque de déclassement d’autant plus grand que le domaine militaire était considéré comme un atout majeur de la France sur le continent. (page 76, 77) 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ardachès Posté(e) le 3 décembre Share Posté(e) le 3 décembre … Il en résulte, du rapport de l'Ifri cité plus haut et notamment dans sa deuxième partie (que j'ai bien condensé dans mon précédent post) que la France se retrouve devant un grand dilemme. Ceci est bien détaillé dans le rapport et explique bien pourquoi, en 2025, il est vraiment difficile de choisir une option. Le choix voir les choix qui vont êtres faits - rapidement on l'espère - vont conditionner la place de la France - tout du moins en ce qui concerne sa position dans l'organigramme de commandement européen - pour les 20 prochaines années … Toute erreur aura des conséquences non négligeables. Il conviendra donc - une fois la décision prise - de s'y tenir et de mettre en ordre de bataille ce qui en découlera … Vaste programme ! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Clairon Posté(e) le 3 décembre Share Posté(e) le 3 décembre (modifié) il y a 12 minutes, Ardachès a dit : Le choix voir les choix qui vont êtres faits - rapidement on l'espère - Avec un budget de la nation, et donc un budget de la défense qui ne se sera sans doute pas voté pour 2026 le "rapidement on espère", on va pouvoir en faire des papillottes pour friser .... Pas de décision selon moi avant 2028/29 et seulement si un nouveau PR avec une majorité fiable venaient à poindre pour l'instant c'est plutôt un autre scenario qui a la corde ... Clairon Modifié le 3 décembre par Clairon 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ardachès Posté(e) le 3 décembre Share Posté(e) le 3 décembre Il y a 1 heure, Clairon a dit : pour l'instant c'est plutôt un autre scenario qui a la corde ... … L'image est parlante mais je ne suis pas certain qu'elle représente dans son exagération la situation actuelle … De ce que je retiens, c'est plutôt ce genre d'image qui me vient à l'esprit : Révélation Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Messages recommandés
Veuillez vous connecter pour commenter
Vous pourrez laisser un commentaire après vous êtes connecté.
Connectez-vous maintenant