Fanch Posté(e) dimanche à 18:19 Share Posté(e) dimanche à 18:19 il y a une heure, Rivelo a dit : OK pour la matière fissible et du matériel sensible (par ex: ordinateurs, disques de sauvegarde...). Mais Tom Cooper n'a sans doute jamais vu de centrifugeuse : c'est très volumineux, très difficile à déplacer... Elles sont restées sous terre et doivent à présent être sous les gravats. ça dépend du type de centrifugeuses : 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Shorr kan Posté(e) dimanche à 18:23 Share Posté(e) dimanche à 18:23 il y a 2 minutes, Fanch a dit : ça dépend du type de centrifugeuses : Pourtant Ahmadinejad est connu pour être très grand, plus de 2 mètres, sans parler des types derrières D'ailleurs en passant, sa mort a été confirmé ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ciders Posté(e) dimanche à 18:25 Share Posté(e) dimanche à 18:25 à l’instant, Shorr kan a dit : Pourtant Ahmadinejad est connu pour être très grand, plus de 2 mètres, sans parler des types derrières D'ailleurs en passant, sa mort a été confirmé ? Négatif. En tout cas, aucune source sérieuse n'en parle. J'imagine que l'info vient des mêmes sites qui annonçaient la mort de Khamenei et la destruction du programme nucléaire iranien avant les bombardements d'hier. 2 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
loki Posté(e) dimanche à 18:26 Share Posté(e) dimanche à 18:26 Même si c'est relativement secondaire, les houthis annoncent leur entrée en guerre contre Israël et les USA. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Shorr kan Posté(e) dimanche à 18:28 Share Posté(e) dimanche à 18:28 il y a 1 minute, loki a dit : Même si c'est relativement secondaire, les houthis annoncent leur entrée en guerre contre Israël et les USA. Attention, il va pleuvoir des Reaper ! 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Shorr kan Posté(e) dimanche à 18:52 C’est un message populaire. Share Posté(e) dimanche à 18:52 Le sénateur Lindsey Graham hospitalisé pour une érection prolongée après le bombardement de l'Iran par les États-Unis https://genesiustimes.com/breaking-senator-lindsey-graham-hospitalized-with-prolonged-erection-after-israel-bombs-iran/ * Révélation * Avertissement à la Team 1er degré, oui c'est un journal satirique ! 9 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alexis Posté(e) dimanche à 19:05 Share Posté(e) dimanche à 19:05 Il y a 5 heures, herciv a dit : Il est rigolo le pépère Vance : Les États-Unis «ne sont pas en guerre contre l’Iran», selon le vice-président JD Vance Les États-Unis «ne sont pas en guerre contre l’Iran» mais contre «son programme nucléaire», a déclaré le vice-président JD Vance au lendemain de frappes américaines contre des sites nucléaires iraniens. Avec ces frappes, «le programme nucléaire iranien a été considérablement retardé», a ajouté JD Vance sur la chaîne américaine ABC, parlant «d’années ou plus» et saluant la décision du président Donald Trump de bombarder l’Iran. Mon avis perso est que Vance est en mode "je limite les dégâts" Connaissant son parcours et ses idées, il doit être opposé debout sur les freins à toute action militaire contre l'Iran. Il semble être allé ces derniers jours jusqu'à "suggérer" qu'Israël tenterait d'utiliser les États-Unis Cependant c'est pas lui le président. Du moins pour l'instant Donc il a tout intérêt à expliquer 1. Que le président Trump est génial 2. Que la frappe a réussi mais alors vraiment super super bien 3. Et que non pas du tout il n'est pas question de faire la guerre à l'Iran à part ça Réussira t il à limiter les dégâts ? Je n'en suis pas sûr 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gustave Posté(e) dimanche à 19:10 Share Posté(e) dimanche à 19:10 Il y a 11 heures, Polybe a dit : Les chinois ou les russes sont bien passifs. Ils ont besoin de conserver un lien avec les US, et personne n'a l'envie, ni les moyens, de se frotter aux forces israéliennes et US dans la région... 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
aubais30 Posté(e) dimanche à 19:11 Share Posté(e) dimanche à 19:11 il y a 54 minutes, Connorfra a dit : Ils sont passé par le pacifique. La terre est ronde est n'est pas une carte centré sur l'Afrique. Leur missions officielle rejoindre Guam, mais ils ont été ravitaillé en vol et sont passer par l'Est https://x.com/clashreport/status/1936826555361079480?t=Z4REXNXRTTYNvVr134k_tg&s=19 Premier résultat sur Natanz. Gros trou surtout si on compare aux bâtiments autour Après faut s'imaginer la bombe pétant ensuite 60 m sous terre. Étant donné l'explosion sous terre est remplissant un vide dans mon esprit je voyais un cratère de la Boisselle Lochmar. D'apres ce que dit M. Goya, ceux du Pacifique étaient un leurre. Ce sont les B2 qui sont partis de Whitman qui ont frappé Fordo. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gustave Posté(e) dimanche à 19:25 Share Posté(e) dimanche à 19:25 Il y a 9 heures, Shorr kan a dit : Prévenir à l'avance d'une attaque surprise... On vit clairement une époque intéressante. Rien de vraiment neuf. Baalbek par (regrettable) exemple... 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gustave Posté(e) dimanche à 19:27 Share Posté(e) dimanche à 19:27 Il y a 10 heures, olivier lsb a dit : Les gazaouis sont hors sujet dans cette discussion et le besoin de s'en référer systématiquement alors qu'on discute de l'Iran et des iraniens, prouve en substance qu'à date, les actions d'Israël sont orientées sur les actifs militaires, nucléaires et les officiers supérieurs du régime. Tout comme les Russes en Ukraine (avec les infrastructures énergétiques, comme en Iran dans une moindre mesure, et la BITD), avec moins de morts toutefois semble-t-il... 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gustave Posté(e) dimanche à 19:33 Share Posté(e) dimanche à 19:33 (modifié) Il y a 9 heures, Alexis a dit : Le raid de FS c'est du suicide pur et simple, sans aucune chance de succès. L'opération lancée par Carter en 1980 pour libérer les otages américains en Iran était beaucoup moins suicidaire - c'est dire ! Je ne serai pas aussi catégorique, selon l'état de dégradation du système militaire iranien. Il ne doit pas y avoir des régiments enterrés dans les tunnels, la question est donc des renforcements qui ont pu éventuellement être mis en place (avec le risque d'être frappés) ou qui pourraient réagir. Il y a 9 heures, Alexis a dit : Le stock iranien de balistiques est beaucoup plus profond que le stock israélien d'antimissiles, même augmenté du secours américain en THAAD Plus que les missiles, la question est surtout celle des TEL à mon sens. Modifié dimanche à 20:13 par gustave Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gustave Posté(e) dimanche à 19:38 Share Posté(e) dimanche à 19:38 Il y a 8 heures, Akhilleus a dit : Petit aparté réflexif : Les iraniens ont été avertis La question à 10 000 barils, c'est par qui ? Si ce sont les USA (pour ne pas que l'escalade atteigne le sommet de l'Everest d'entrée) on va être fixé assez vite : pas d'activation des Houthis ni du Hezbollah (les Houthis et le Hezb peuvent s'activer sous direction de Téhéran mais aussi tout seuls comme des grands, et ils ont des points en retard depuis quelques mois à rattraper, mais si Téhéran leur interdit de se lancer ils ne se lanceront pas), pas de frappes sur les bases US proches (en particulier en Syrie, les plus vulnérables ou alors après avertissement ....) Si ce ne sont pas les USA mais un autre acteur (la Russie -il y'a eu plusieurs coups de fils entre Poutine et Khamenei et la Russie a (encore) des moyens d'évaluer les trajectoires de bombardiers stratégique à finalité potentiellement nucléaire par son réseau de systèmes de radars d'alerte aérienne stratégique; la Chine qui a également un réseau identique mais qui surveille plutot l'entrée Pacifique mais qui a surtout déployés 2 navires ELINT/SIGINT avancés sur zone) alors l'escalade risque de monter dans les tours très vite. Pour rappel, outre son personnel diplomatique, les USA ont évacué leurs appareils (tout leurs appareils) des 3 bases qu'ils ont en Arabie Saoudite J'ai pas d'info sur ce qui se passe pour leur base à Oman (m'étonnerais que les iraniens même enervés tirent dessus) ou aux EAU (une partagée avec nous d'ailleurs ..... on risque de prendre des pelots à leur place accessoirement parlant) Bref, sacré foutoir avec pas mal d'interrogations (accessoirement si ce sont les US qui ont avertis les iraniens, sachant pertinemment que ceux ci allaient évacuer leur matière fissile et probablement du matériel sensible de Fordow ce qu'ils apparemment fait ou finit de faire avant les frappes, ça risque de ne pas suffire aux Israeliens pour qui l'un des buts de guerre déclaré est la neutralisation des capacités atomiques iraniennes....or du matériel déplacé peut etre reconstitué rapidement Enfin, dans le pire des cas, avec une estimation de plusieurs dizaines voire centaines de kilo d'U235 enrichi à 40 ou 60%, un montage de bombe sale est toujours envisageable si ca tourne vraiment au vinaigre (à 14%, là on est passé de vinaigre 8% à 11%, reste encore des palliers mais plus des masses) Si l'alerte a été donnée par détection du vol des bombardiers elle n'a plus guère d'utilité si ce n'est l'activation de défenses aériennes ou anti-aériennes... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ciders Posté(e) dimanche à 19:39 Share Posté(e) dimanche à 19:39 il y a 11 minutes, gustave a dit : Rien de vraiment neuf. Baalbek par (regrettable) exemple... On parle d'une attaque massive, pas d'une... saleté. Désolé, pas d'autres mots. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gustave Posté(e) dimanche à 19:51 Share Posté(e) dimanche à 19:51 Il y a 3 heures, loki a dit : Deuxième analyse Tom Cooper du jour : https://xxtomcooperxx.substack.com/p/great-television Les cibles auraient été vidées par les Iraniens depuis 2 jours, il y aurait donc plusieurs centaines de kilos d'uranium moyennement enrichi et des milliers de centrifugeuses redéployees ailleurs. Est-ce si facile et raisonnable d'évacuer tout cela d'un site très bien protégé alors que l'espace aérien est pour le moins très hostile? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
loki Posté(e) dimanche à 19:55 Share Posté(e) dimanche à 19:55 il y a 1 minute, gustave a dit : Est-ce si facile et raisonnable d'évacuer tout cela d'un site très bien protégé alors que l'espace aérien est pour le moins très hostile? Peut être pas mais les camions ont été photographiés( j'ai vu la photo sur d'autres médias) Il est probable que les Iraniens ont eu une information en avance de l'attaque. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ciders Posté(e) dimanche à 19:58 Share Posté(e) dimanche à 19:58 il y a 1 minute, loki a dit : Peut être pas mais les camions ont été photographiés( j'ai vu la photo sur d'autres médias) Il est probable que les Iraniens ont eu une information en avance de l'attaque. Attention, il y a une autre hypothèse, c'est qu'il s'agissait de camions-bennes chargés de la terre que les Iraniens ont réparti devant les entrées. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Akhilleus Posté(e) dimanche à 20:03 Share Posté(e) dimanche à 20:03 (modifié) il y a 24 minutes, gustave a dit : Si l'alerte a été donnée par détection du vol des bombardiers elle n'a plus guère d'utilité si ce n'est l'activation de défenses aériennes ou anti-aériennes... Effectivement Par contre, le suivi en temps réel des déploiements de bombardiers les jours précédents l'attaque (capacité que les iraniens n'ont pas sauf à écouter les médias qui ont été eux aussi dans le flou artistique) peut être un bon indicateur de ce qui peux se passer et de l'enfumage qu'un camp essaie d'imposer à l'autre (ça part à Guam, ça part en Angleterre, ça ne quitte pas CONUS ou ça se déploie aux Açores.....tout ça s'évalue et se lit) Ceci couplé à un appel de Poutine à Khamenei 48 h (ou 72h) avant l'attaque .... Après ce sont des supputations mais parfois 1+1 = 2 Modifié dimanche à 20:03 par Akhilleus Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gustave Posté(e) dimanche à 20:21 Share Posté(e) dimanche à 20:21 (modifié) Il y a 8 heures, Akhilleus a dit : Effectivement Par contre, le suivi en temps réel des déploiements de bombardiers les jours précédents l'attaque (capacité que les iraniens n'ont pas sauf à écouter les médias qui ont été eux aussi dans le flou artistique) peut être un bon indicateur de ce qui peux se passer et de l'enfumage qu'un camp essaie d'imposer à l'autre (ça part à Guam, ça part en Angleterre, ça ne quitte pas CONUS ou ça se déploie aux Açores.....tout ça s'évalue et se lit) Ceci couplé à un appel de Poutine à Khamenei 48 h (ou 72h) avant l'attaque .... Après ce sont des supputations mais parfois 1+1 = 2 Ce qui suppose que VP ou Xi savaient 2 ou 3 jours auparavant, ce que je ne pense pas très vraisemblable (DT lui-même savait-il alors?). Modifié il y a 19 heures par gustave 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
olivier lsb Posté(e) dimanche à 20:26 Share Posté(e) dimanche à 20:26 il y a 52 minutes, gustave a dit : Tout comme les Russes en Ukraine (avec les infrastructures énergétiques, comme en Iran dans une moindre mesure, et la BITD), avec moins de morts toutefois semble-t-il... Révélation Tout comme les Russes syriens sous Assad lors de la guerre du Donbass (avec les infrastructures énergétiques, comme en Iran dans une moindre mesure, et la BITD), avec moins de morts toutefois semble-t-il... Pour parfaire l'analogie Russie - Ukraine avec les Gazaouites dans Iran vs Israël, on pourrait aussi exclure les géorgiens sous domination russe, ainsi que les maliens et centrafricains, assassinés ou violées par les PM Wagner / Africa Corp. Ces crimes existent, mais ont un (trop) lointain rapport avec la guerre en Ukraine. On ne peut exclure les principaux protagonistes d'une guerre entre ces mêmes protagonistes, ça n'a pas de sens. Sauf à vouloir admettre qu'il existe un lien Hamas / Téhéran beaucoup plus étroit que ce qu'on pensait, mais vue la volée de bois vert qu'on prend chaque fois qu'on ose envisager cette hypothèse, tirons la logique jusqu'au bout et gardons ces sujets séparés. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ciders Posté(e) dimanche à 20:26 Share Posté(e) dimanche à 20:26 D'autant plus que Poutine n'avait pas grand intérêt à prévenir les Iraniens dans cette affaire. A supposer qu'il ait eu l'info avec suffisamment de préavis. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
nemo Posté(e) dimanche à 20:44 Share Posté(e) dimanche à 20:44 il y a 17 minutes, Ciders a dit : D'autant plus que Poutine n'avait pas grand intérêt à prévenir les Iraniens dans cette affaire. A supposer qu'il ait eu l'info avec suffisamment de préavis. C'est juste de la spéculation mais s'il donne l'info il perd rien et gagne des points de reconnaissance. Mais il est probable qu'on saura jamais. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
olivier lsb Posté(e) dimanche à 21:11 Share Posté(e) dimanche à 21:11 Un développement servi par Jean-Pierre Filiu, professeur d'université. Et diverses conclusions qu'il est possible d'en tirer, certaines pouvant être diamétralement opposées. Israël a non seulement entretenu pendant trois décennies un partenariat stratégique avec le régime du chah, mais aussi apporté un soutien décisif à la République islamique d’Iran dans sa guerre contre l’Irak, rappelle l’historien Jean-Pierre Filiu dans sa chronique. https://www.lemonde.fr/un-si-proche-orient/article/2025/06/22/quand-israel-et-l-iran-etaient-allies-meme-sous-le-regime-des-ayatollahs_6615229_6116995.html Citation Quand Israël et l’Iran étaient alliés… même sous le régime des ayatollahs Jean-Pierre Filiu professeur des universités à Sciences Po Israël a non seulement entretenu pendant trois décennies un partenariat stratégique avec le régime du chah, mais aussi apporté un soutien décisif à la République islamique d’Iran dans sa guerre contre l’Irak, rappelle l’historien Jean-Pierre Filiu dans sa chronique. Publié aujourd’hui à 07h00 Temps de Lecture 3 min. Read in English S’il est un talent que même ses adversaires déclarés reconnaissent à Benyamin Nétanyahou, c’est bien celui de la communication et de la formule. En appelant « Rising Lion » (« lion qui se lève ») l’offensive déclenchée, vendredi 13 juin, contre l’Iran, le premier ministre israélien ne se fait pas seulement l’écho d’un verset de la Bible (« Le peuple se lèvera comme un grand lion »). Il fait aussi référence au lion du drapeau qui fut celui de la Perse impériale depuis le XVIᵉ siècle, puis de l’Iran du chah au siècle dernier. En effet, la campagne israélienne vise, bien au-delà du seul programme nucléaire, au renversement de la République islamique, établie à Téhéran par l’ayatollah Khomeyni après la chute du chah, en 1979. Il n’en est que plus éclairant de revenir sur la longue histoire de la coopération israélo-iranienne, avant comme après la révolution islamique de 1979. Le chah Mohammed Reza Pahlavi, au pouvoir à Téhéran de 1941 à 1979, reconnaît de fait Israël dès 1950, deux ans après la proclamation de l’Etat juif – une reconnaissance qu’il officialise publiquement en 1960. Le souverain iranien rompt ainsi avec la solidarité islamique du fait de son anticommunisme militant, alors que la guerre froide entre Washington et Moscou pousse de plus en plus le nationalisme arabe dans le camp soviétique. Une alliance de revers anti-arabe Quant au fondateur d’Israël, David Ben Gourion, premier ministre de 1948 à 1954, puis de 1955 à 1963, il entend développer avec l’Iran une alliance de revers anti-arabe, quitte à encourager les ambitions du chah dans le golfe Persique. Les relations prospèrent après la visite de Ben Gourion à Téhéran, en 1961, gagées qu’elles sont sur un transfert de savoir-faire militaire par l’Etat hébreu en contrepartie de livraisons de pétrole iranien à Israël. Cette dynamique se confirme durant la décennie suivante, lorsque le chah entend s’imposer comme le « gendarme du Golfe » aux dépens de ses voisins arabes. La vague révolutionnaire qui emporte le régime du chah, en 1979, porte un coup sévère à l’architecture régionale de sécurité patiemment bâtie par Israël au cours des trois décennies précédentes. Yasser Arafat se précipite à Téhéran pour une accolade historique avec l’ayatollah Khomeyni, qui transfère à l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) les enceintes diplomatiques jusqu’alors dévolues à Israël. Cependant, les tensions entre la cause arabe par excellence que serait la Palestine et la solidarité islamique qu’entend bien accaparer Khomeyni ne tardent pas à apparaître. Elles sont aggravées par le conflit ouvert par l’Irak de Saddam Hussein, qui envahit l’Iran en 1980, dans l’espoir affiché, déjà, d’y renverser la République islamique. Loin d’atteindre cet objectif, l’offensive irakienne alimente en Iran un courant d’« union sacrée » qui conforte le régime des ayatollahs face à l’envahisseur arabe. Soutien israélien à Khomeyni Le gouvernement israélien de Menahem Begin décide d’apporter un soutien aussi secret que décisif à l’Iran face à l’Irak, ne serait-ce que pour affaiblir la principale armée arabe, que dirige alors Saddam Hussein. Peu importe à Begin que Khomeyni et son régime appellent publiquement à la destruction de l’Etat juif. Les livraisons clandestines de pièces détachées par Israël sont alors essentielles pour une armée iranienne largement équipée en matériel américain, mais boycottée par les Etats-Unis depuis la prise d’otages à l’ambassade américaine de Téhéran. De telles livraisons suivent des circuits complexes que révèle, entre autres, l’écrasement d’un gros-porteur en Arménie soviétique, en 1981. En contrepartie, le régime des ayatollahs livre tout aussi discrètement du pétrole à Israël, tandis que les deux tiers de la communauté juive iranienne sont autorisés à émigrer. Les deux pays partagent, en outre, la même détermination à liquider le programme nucléaire irakien : après l’échec d’un raid iranien en 1980 contre la centrale d’Osirak, au sud-est de Bagdad, c’est l’aviation israélienne qui, l’année suivante, détruit cette centrale. Le soutien israélien ne se dément pas lorsque, en 1982, l’Iran refoule l’armée irakienne et envahit à son tour le territoire irakien. Ce retournement majeur survient au moment où l’armée israélienne a elle-même envahi le Liban pour assiéger Arafat et l’OLP dans Beyrouth. Begin, aveuglé par son hostilité viscérale vis-à-vis du nationalisme palestinien, se réjouit d’une telle convergence avec la dynamique iranienne, pourtant de plus en plus expansionniste. C’est ainsi que l’expulsion de l’OLP fait le lit, au Liban, d’un ennemi autrement redoutable pour Israël, le Hezbollah, soit le « Parti de Dieu », fidèle à Khomeyni puis, après 1989, à son successeur, l’ayatollah Khamenei. Il n’en est que plus légitime de s’interroger aujourd’hui sur l’impact à court et à long termes de l’offensive déclenchée contre l’Iran par Nétanyahou, qui revendique fièrement sa filiation idéologique avec Begin. La volonté affichée de renverser le régime des ayatollahs pourrait paradoxalement encourager à Téhéran une dynamique d’« union sacrée » comparable à celle qui avait sauvé la République islamique, en 1980. Et ce n’est peut-être pas le moindre des périls suscités par ce véritable saut dans l’inconnu. 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Boule75 Posté(e) dimanche à 21:32 Share Posté(e) dimanche à 21:32 Une bonne nouvelle ! John Bolton vient de se réconcilier avec Trump. Ahem. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
olivier lsb Posté(e) dimanche à 21:37 Share Posté(e) dimanche à 21:37 Un excellent dossier thématique, très bien renseignés et qui fourmillent d'anecdotes, avec pour sujet central celui de "l'axe de la résistance" créé et soutenu par Téhéran, et son crépuscule. Quelques extraits et informations développées dans l'article: - « Général Petraeus, sachez que moi, Ghassem Soleimani, je contrôle la politique de l’Iran en Irak, au Liban, à Gaza et en Afghanistan »... SMS échangé entre Soleimani et Petreus, sans commentaire. - le coût du soutien au régime d'Assad aurait avoisiné les 30 milliards de dollars, surtout pour le recrutement et l'envoi de milliers de combattants issus des milices chiites en provenance du Liban, d’Irak, d’Afghanistan, du Pakistan. - les milices chiites irakiennes représentent 80 organisations, pour 235 000 combattants. Etablis en Irak, directement sous les ordres du guide. De là à dire que la plus grande force d'occupation du MO est iranienne... - Bagdad n'a toujours pas de contrôle souverain de son ciel - les iraniens pensent qu'ils ont été trahis par Assad, suite à l'attaque du consulat à Damas, qui avait couté la vie à 8 officiers supérieurs du régime - le Hamas se coordonne depuis longtemps avec Téhéran, qui le soutien en retour avec financement et armement (notemment sur le savoir-faire sur le Fajr-5). Mais le 7 octobre serait la décision seule de Sinouar, qui a choisi de jouer une partition indépendante de Téhéran. https://www.lemonde.fr/guerre-au-proche-orient/article/2025/06/22/de-beyrouth-a-teheran-le-crepuscule-de-l-axe-de-la-resistance_6615215_6325529.html Citation De Beyrouth à Téhéran, le crépuscule de l’« axe de la résistance » Par Ghazal Golshiri, Cécile Hennion, Louis Imbert et Madjid Zerrouky Publié aujourd’hui à 05h30 RécitLes frappes d’Israël contre les installations nucléaires et l’appareil militaro-sécuritaire du pays consacrent la chute du réseau d’alliances tissé par Téhéran au Proche-Orient. Pensé après la guerre Iran-Irak des années 1980, pour sanctuariser le territoire de la république islamique, il a été incapable de dissuader Israël de passer à l’action. Aux abords des tombes fraîchement creusées ont été posés les portraits de 26 jeunes Libanais. Ici, deux frères âgés d’une vingtaine d’années. Là, une autre fratrie, tuée le même jour que leurs cousins… Tous appartenaient à une unité territoriale du Hezbollah décimée, fin novembre 2024, alors qu’elle tentait de bloquer l’avancée d’une colonne israélienne. « Tant de destructions, tant de morts, est-ce que ça en valait vraiment la peine ? », s’interroge Hassan, dont le regard se perd au-delà du cimetière, en direction du village de Houla, sur la ligne de démarcation entre le Liban sud dévasté par la guerre et le nord d’Israël. Les combattants avaient été enterrés, le 6 décembre 2024, à la faveur d’un cessez-le-feu précaire qui actait, de facto, la reddition du Hezbollah. Le mouvement chiite, créé en 1982 avec l’aide de gardiens de la révolution iraniens, est décapité. Son chef, Hassan Nasrallah, avait été tué le 27 septembre 2024, dans une frappe israélienne sur son quartier général ultrasécurisé de la banlieue de Beyrouth. La seule des milices issues de la guerre civile libanaise à n’avoir pas été démilitarisée en 1990, vénérée comme le « parti de la résistance » à Israël, mais aussi crainte et parfois détestée au fur et à mesure qu’elle avait étendu son emprise dans le pays, est sommée de désarmer. Une perspective encore inimaginable quelques mois auparavant. L’offensive dévastatrice de Tel-Aviv contre le Hezbollah, qui a également pris les Iraniens de court, impuissants à le soutenir par crainte d’une riposte israélienne sur leur sol, a même instillé le doute chez les sympathisants du Parti de Dieu : et si Téhéran les avait sacrifiés pour s’éviter une guerre ouverte avec Israël ? L’« axe de la résistance », cette toile composée de mouvements armés, patiemment tissée par la République islamique de la péninsule Arabique jusqu’aux rives du Levant, était en réalité déjà affaibli. Mais la mise à genoux du Hezbollah, son pilier le plus ancien et le plus puissant à l’extérieur de l’Iran, a lancé le compte à rebours de l’anéantissement de sa stratégie de défense et d’expansion régionale. Plus isolé que jamais, Téhéran est, depuis le 13 juin, sous le feu d’Israël, déterminé à détruire méthodiquement les installations nucléaires et l’appareil militaro-sécuritaire iraniens. Assassinat de Soleimani Par le passé, la République islamique avait pourtant fait preuve d’une ténacité remarquable face aux menaces de « fin officielle » proférées par la première administration de Donald Trump. Washington avait visé très haut, en assassinant le général iranien Ghassem Soleimani par un tir de drone, le 3 janvier 2020, près de l’aéroport de Bagdad. Le commandant de la force d’élite Al-Qods (« Jérusalem ») n’était pas seulement le maître espion de la machine sécuritaire iranienne. Il était surtout le grand architecte de l’« axe de la résistance ». Lui-même s’en était vanté auprès de David Petraeus, à l’époque où ce dernier était général américain quatre étoiles à Bagdad. « Général Petraeus, sachez que moi, Ghassem Soleimani, je contrôle la politique de l’Iran en Irak, au Liban, à Gaza et en Afghanistan », lui avait-il écrit dans un SMS, en 2008. Les portraits du général mythifié sont encore omniprésents, des villages du Liban sud aux larges avenues de Bagdad, depuis sa mort en « martyr ». Les représailles iraniennes étaient restées limitées : 12 missiles balistiques lancés sur des bases aériennes américaines en Irak. « Téhéran avait transmis, via ses intermédiaires irakiens, le lieu et l’heure de ses attaques, afin qu’aucun soldat américain ne soit tué, assure Adel Bakawan, spécialiste de l’Irak, directeur du European Institute for Studies on the Middle East and North Africa (Eismena), qui cite des sources au sein du gouvernement de Bagdad. Si la vengeance était indispensable en termes d’image et de respectabilité auprès de sa base militante, la réaction avait été soigneusement calculée par le régime iranien pour éviter l’escalade. » L’affrontement direct entre les Etats-Unis et l’Iran n’eut pas lieu, ni l’embrasement régional que beaucoup avaient alors redouté. Après l’abandon unilatéral américain de l’accord sur le programme nucléaire iranien en 2018, et les sanctions économiques de « pression maximale » décidées par la première administration de Donald Trump, l’élimination du général Soleimani oblige le régime iranien à réévaluer sa position de puissance régionale. D’autant que le Moyen-Orient est en pleine reconfiguration. Fin 2020, la signature des accords d’Abraham sous l’égide américaine normalise les relations entre Israël et plusieurs pays arabes. Riyad et Washington entretiennent des relations au beau fixe, à peine troublées par l’affaire Khashoggi, ce journaliste critique du pouvoir, séquestré, torturé et assassiné, le 2 octobre 2018, au consulat saoudien d’Istanbul, par un commando des forces spéciales saoudiennes. Dans ce contexte, l’Iran se montre surtout soucieux de consolider son emprise régionale et signe, le 10 mars 2023, à Pékin, un accord avec son principal rival : l’Arabie saoudite. Plus de cent ans après les accords Sykes-Picot, qui avaient partagé le Moyen-Orient entre les puissances coloniales française et britannique, c’est au tour de Riyad et de Téhéran de se répartir cordialement la région en zones d’influence. La rébellion houthiste du Yémen, autre maillon de l’« axe de la résistance », qui, depuis sa prise de pouvoir à Sanaa en 2014, envoyait régulièrement des missiles sur les infrastructures pétrolières saoudiennes, cesse, du jour au lendemain, de s’en prendre au royaume. A Gaza, Sinouar se rebelle L’Iran a retrouvé de l’aplomb. Sa confiance est même confortée depuis que la Russie a dégarni ses troupes en Syrie pour les envoyer sur le front ukrainien, lui laissant le champ libre sur le corridor stratégique reliant Téhéran à Beyrouth. Les accords d’Abraham, comme celui de Pékin, lui offrent du temps pour développer une arme nucléaire et son programme balistique. Considéré dans sa globalité, le Moyen-Orient pourrait presque apparaître à l’aube d’une phase inédite de stabilité – à condition de faire fi des grands oubliés de ces accords, les Palestiniens et leur aspiration à un Etat, qui n’y ont même pas été mentionnés. En attendant des jours meilleurs, le régime de Téhéran a assigné le Hamas à un rôle secondaire : tenir Israël en alerte avec ses roquettes, loin des frontières nationales iraniennes. Cet « axe de la résistance », dissuasif avant tout, est le fruit du traumatisme de la guerre meurtrière que l’Irak de Saddam Hussein avait déclenchée en 1980, au lendemain de la révolution iranienne, avec l’appui de l’Occident (la France notamment avait prêté à l’Irak des avions Super-Etendard, avec missiles et pilotes). Il est composé d’entités multiformes (étatiques et non étatiques), disposant chacune d’un objectif local, mais qui ont toutes en commun de servir de forces par procuration, capables de harceler et d’encercler territorialement Israël. Il a permis à la République islamique de ne plus subir de guerre sur son sol. Ce rôle secondaire, Yahya Sinouar, le chef de la branche armée du Hamas dans la bande de Gaza, n’en veut plus. Certain de son autorité, il est peu porté à la concertation. « Il n’écoute que lui », résume Jamal Hweil, un cadre du Fatah, qui a partagé avec Sinouar une cellule de la prison israélienne d’Ofer. Alors que les prisonniers palestiniens de toutes factions négociaient ensemble leurs conditions de détention avec leurs geôliers, et travaillaient à l’élaboration d’une position commune pour surmonter les divisions palestiniennes qui avaient viré à la guerre civile, fin 2006, « Sinouar, lui, ne discutait pas, insiste Jamal Hweil. Il ordonnait et, voulant être obéi, il éludait la moindre question d’un revers de la main ». Après sa libération, à la faveur d’un échange de prisonniers conclu en 2011, Sinouar s’était rendu à Téhéran. « Le frère Yahya Sinouar a passé vingt-cinq ans de sa vie dans une prison israélienne », avait alors annoncé le dirigeant du Hamas, Ismaïl Haniyeh, en le présentant au Guide suprême devant les caméras de télévision. Ali Khamenei avait souri. Puis Sinouar s’en était retourné dans l’enclave palestinienne. Il connaît peu la République islamique, ses arcanes et ses réflexions stratégiques au long cours. Contrairement aux cadres du Hezbollah libanais, Sinouar ne s’est pas formé et n’a pas combattu aux côtés des gardiens de la révolution, jusqu’à faire corps avec eux. A l’inverse des chefs des milices chiites irakiennes, il n’a pas vécu en exil à Téhéran sous l’emprise de Ghassem Soleimani, leur agent traitant. Il n’a cure des tensions qu’avait provoquées le soutien du Hamas, un mouvement issu des Frères musulmans, au soulèvement populaire syrien de 2011 contre le régime de Damas, allié historique de Téhéran. La réconciliation officielle n’est survenue qu’en 2022, mais pour Sinouar, élu à la direction du Hamas à Gaza cinq ans plus tôt, l’Iran est le seul soutien qui vaille. Téhéran a formé ses ingénieurs à la confection de missiles Fajr qui constituent alors un redoutable arsenal. Tournant du 7-Octobre Idéologue sans états d’âme, Yahya Sinouar a pris au pied de la lettre l’objectif lointain de l’« axe » : la libération de Jérusalem, cause panislamique des révolutionnaires iraniens. Il arrive que ce fantasme rejaillisse dans ses discours, quand il évoque avec emphase la libération de Jérusalem et la fin des temps. En mai 2021, ce « rêve » s’était fait un peu plus concret, quand le Hamas avait tiré une salve de roquettes vers la Ville sainte, alors que la police israélienne molestait des centaines de fidèles sur l’esplanade des Mosquées. L’« axe de la résistance » s’était agité, avec des rencontres, à Beyrouth, évoquant une « unité des fronts ». Et puis l’Etat hébreu paraissait affaibli. Sa société se divisait dans un cycle sans fin d’élections, ébranlant jusqu’à l’armée. Est-ce à ce moment que Yahya Sinouar a renoncé à ses tentatives de négocier une trêve de longue durée, en échange d’une levée du blocus israélien à Gaza ? Le Guide suprême Ali Khamenei avait dénoncé cette initiative dès 2017. Mais le chef du Hamas a toujours poursuivi deux lignes parallèles : la négociation et la préparation militaire. Jusqu’aux attaques du 7-Octobre. Ce grand affrontement avec Israël, que déclenchent les massacres perpétrés par le Hamas, l’appareil sécuritaire de Téhéran en a lui-même rêvé. Le millénarisme n’est pas étranger à la République islamique, ni à la Force Al-Qods des gardiens de la révolution, ces combattants blanchis sous le harnais, qui n’ont pas quitté les fronts étrangers depuis les années 1980. A Téhéran, la lutte contre Israël est un acte de foi, mais c’est aussi un lobby. Radicaux et plus modérés rivalisent au sein du régime. Pourtant, au bout du compte, la République islamique a toujours été pragmatique : elle se préoccupe avant tout de survivre. Les violences du 7 octobre 2023 lui font aussitôt comprendre qu’elle était en danger, et elle est restée en retrait. « Les Iraniens n’avaient aucun intérêt à déclencher cette guerre ; l’initiative de Yahya Sinouar les a rendus furieux, assure Adel Bakawan. Présenter ensuite un “front uni” était une nécessité pour son image, mais l’“axe de la résistance” a somme toute réagi de façon limitée. » Tout de même, entre le 7 octobre 2023 et le 1er mars 2024, les milices affiliées mènent environ 180 attaques, surtout à coups de roquettes, contre des installations américaines en Irak, en Syrie, et même en Jordanie. Le Hezbollah libanais se livre en parallèle à un harcèlement sans relâche à la frontière israélienne et dans le nord de l’Etat hébreu, tandis que les houthistes du Yémen multiplient les tirs de missiles, parvenant à déstabiliser le trafic maritime en mer Rouge et, ainsi, à internationaliser le conflit de Gaza. Des actions malgré tout calibrées pour éviter l’affrontement direct. « Il y a eu un fond d’arrogance dans l’analyse des Iraniens : ils pensaient que seules les Arabes seraient ciblés, estime Hamzeh Hadad, chercheur irakien au Center for a New American Security, basé à Washington. Ils ont toujours considéré que les confrontations se feraient par l’intermédiaire de leurs relais régionaux. Mais ces derniers ont été affaiblis les uns après les autres : d’abord le Hamas, puis le Hezbollah et ensuite la Syrie. » Si la séquence ouverte par le 7-Octobre a ramené la question palestinienne sur le devant de la scène internationale, elle a mené l’ensemble des acteurs de l’« axe de la résistance » à la débâcle. Un an après le début de l’offensive israélienne à Gaza, Yahya Sinouar meurt, abattu par un drone dans une maison en ruine de Rafah. Faiblesse de ses renseignements Pour l’Iran, le vrai coup de boutoir est la frappe israélienne contre son consulat, à Damas, le 1er avril 2024. Au moins huit gardiens de la révolution, qui y tenaient une réunion secrète, sont tués. Parmi eux figurent le général Mohammad Reza Zahedi, considéré comme le personnage-clé des relations de Téhéran avec le Hezbollah et le régime de Damas, ainsi que Hossein Amirollah, chef d’état-major des Forces Al-Qods en Syrie et au Liban. « Il est alors devenu évident que le Hezbollah et ses missiles avaient perdu leur pouvoir de dissuasion ; or, c’était précisément leur utilité, explique Vali Nasr, chercheur et historien américano-iranien, professeur en relations internationales et en études du Moyen-Orient à la Johns Hopkins School of Advanced International Studies, à Washington. L’Iran a compris qu’Israël ne se souciait plus du Hezbollah et qu’il était prêt à prendre des risques bien plus grands que par le passé. Raison pour laquelle l’Iran a décidé à cette époque de ne pas riposter via le Hezbollah, mais avec ses propres missiles. » Israël avait aussitôt répliqué en ciblant un site de la défense aérienne en Iran : un prélude à la guerre de juin 2025. Selon cet expert, « dans le Moyen-Orient post-guerre de Gaza, face à un Israël devenu extrêmement sûr de lui, triomphaliste et sur lequel ni l’Europe ni les Etats-Unis n’ont plus d’influence, la stratégie iranienne des proxies était vouée à l’échec ». Fort de ce constat, Téhéran entreprend de se recentrer sur le développement de ses propres capacités. « L’intérêt iranien pour un accord nucléaire avec Trump s’inscrit en partie dans ce changement stratégique, assure M. Nasr. L’Iran devait réparer ses relations avec l’Europe et les Etats-Unis. Ainsi, lorsque le président Ebrahim Raïssi a été tué [dans un accident d’hélicoptère, le 19 mai 2024], le Guide suprême a tout mis en œuvre pour que son successeur [Massoud Pezeshkian] soit plus modéré. » Outre la perte de lieutenants de premier plan, l’attaque du consulat est aussi révélatrice de la plus grande faiblesse de l’Iran : les renseignements. Dans ce domaine, Israël ne va cesser ensuite de prouver son immense supériorité. Le leader du Hamas, Ismaïl Haniyeh, est tué lors d’une frappe aérienne en plein cœur de la capitale iranienne, le 31 juillet 2024. Une attaque aux bipeurs piégés neutralise des centaines de membres du Hezbollah, estropiés, défigurés ou tués sous le coup de leur explosion simultanée… Les hommes et les structures stratégiques de la République islamique et de ses alliés semblent n’avoir plus aucun secret pour Israël. Trahison de Bachar Al-Assad « Les Iraniens ont, depuis, acquis la conviction que les renseignements qui ont mené à la frappe sur leur consulat à Damas avaient été divulgués au Mossad par Bachar Al-Assad [alors président] en personne, assure M. Nasr. Et il ne s’est pas limité à cette attaque : il avait aussi entamé des pourparlers avec Israël par l’intermédiaire des Emirats arabes unis et de la Russie… » Téhéran n’a pourtant pas ménagé ses efforts pour maintenir au pouvoir le président syrien depuis le soulèvement populaire de 2011. Le régime baassiste à Damas n’est pas seulement un allié historique de Téhéran – Hafez Al-Assad avait soutenu l’ayatollah Khomeyni dans la guerre qui l’opposa à Saddam Hussein (1980-1988) –, c’est aussi un maillon logistique essentiel de l’axe pro-iranien. « La Syrie est l’anneau d’or de la résistance contre Israël », avait déclaré, en mars 2013, Ali Akbar Velayati, alors conseiller du Guide suprême pour les affaires étrangères. Le pays permettait le transit d’armes à destination du Hezbollah, force principale de dissuasion à la frontière israélienne. « Si nous perdons la Syrie, nous ne pourrons plus tenir Téhéran », avait renchéri Mehdi Taeb, un clerc de l’entourage d’Ali Khamenei. Pour en garder le contrôle, des milliers de miliciens chiites avaient accouru en provenance du Liban, d’Irak, d’Afghanistan, du Pakistan à la demande de la République islamique. Heshmatollah Falahatpishe, ancien président de la commission de la sécurité nationale et de la politique étrangère du Parlement iranien, a révélé en 2020 que près de 30 milliards de dollars (26 milliards d’euros) ont été dépensés à cet effet. Mais alors que le président Al-Assad semblait durablement réinstallé dans son fauteuil, les relations avec ses sauveurs iraniens étaient devenues de plus en plus amères. Téhéran n’a, par exemple, jamais appuyé son ambition de reconquérir l’est de la Syrie, riche en hydrocarbures, sous contrôle de forces kurdes alliées à Washington. Un précédent avait sans doute échaudé l’Iran, toujours soucieux d’éviter une confrontation directe avec les Etats-Unis : une centaine de mercenaires russes avaient été tués dans des bombardements américains, en février 2018, alors qu’ils tentaient de s’emparer d’un champ pétrolier près de Deir ez-Zor. Le sort de la Syrie est finalement scellé avec la fuite de Bachar Al-Assad à Moscou, le 8 décembre 2024. L’Iran a perdu son « anneau d’or », le cœur battant de l’« axe de la résistance ». « Même s’il n’est pas à l’origine du changement de régime en Syrie, Israël en a bénéficié, souligne l’historien Vali Nasr. Plus que le résultat des circonstances créées par le 7-Octobre, les Iraniens estiment qu’il s’agit essentiellement d’un coup d’Etat orchestré par les Turcs et de la conséquence des trahisons d’Assad. » L’Irak, ultime rempart Avec la débâcle successive des supplétifs iraniens à Gaza, au Liban et en Syrie, l’« axe de la résistance » s’est réduit comme une peau de chagrin. Même les houthistes du Yémen, pourtant éloignés du centre de gravité des combats, ont signé un cessez-le-feu avec les Etats-Unis en mai. L’Iran ne dispose plus que d’un seul rempart, à peu près intact, au-delà de ses frontières : l’Irak. Quatre-vingts organisations miliciennes chiites, soit 235 000 combattants, répondant directement aux ordres du Guide suprême, ont été épargnées par la vindicte israélienne. Pour l’Etat hébreu, qui n’a cessé d’asseoir sa supériorité dans le couloir aérien le menant à Téhéran, ces contingents ne représentent qu’une menace toute relative. Après la destruction de trois bases aériennes syriennes, en avril, pour empêcher leur prise de contrôle par la Turquie, aucun obstacle ne le sépare plus de Téhéran, et de la matrice de l’« axe de la résistance ». En Irak, depuis l’invasion américaine, les radars sont orientés, contrôlés, filtrés par les Etats-Unis, sans que le gouvernement de Bagdad ait voix au chapitre. Par le ciel, la voie est libre, comme l’ont prouvé les bombardements massifs qui s’abattent sur l’Iran depuis le 13 juin. Acculée, la République islamique n’a devant elle que de mauvaises options : la capitulation, ou une guerre d’usure dans laquelle les missiles répondent aux missiles, au risque d’entraîner les Etats-Unis dans la confrontation. Ce dernier scénario est celui que Téhéran cherche à éviter à tout prix, depuis la mort du général Soleimani. Les dernières bribes de l’« axe de la résistance », les milices chiites irakiennes, sont là pour servir de forces de dissuasion. Leur présence rappelle que les 2 500 soldats de l’US Army stationnés dans le pays, la plus grande des ambassades américaines, à Bagdad, le plus grand des consulats américains, à Erbil, et la base aérienne de Harir sont à portée de leurs canons. En théorie, du moins, car les lignes géopolitiques du Moyen-Orient, établies depuis plusieurs décennies, sont irrémédiablement brouillées. Au Liban, des responsables politiques du Hezbollah ont déclaré dans un communiqué que le mouvement ne participerait pas à la guerre. En Irak, des figures chiites aussi influentes que l’ayatollah Al-Sistani ont opté pour une condamnation morale des frappes israéliennes, sans appel explicite à l’action. Nul ne peut prédire ce qu’il adviendra du régime iranien, mais l’« axe de la résistance », qui a assuré sa survie durant quarante-cinq ans, appartient d’ores et déjà au passé. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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