Gibbs le Cajun Posté(e) le 30 janvier 2021 Share Posté(e) le 30 janvier 2021 il y a 21 minutes, gustave a dit : Je pense que non seulement ces deux potentialités ne sont pas incompatibles mais se renforcent mutuellement... Je ne sais pas... À la rigueur en cas d'action militaire US contre l'Iran on peut supposer que les iraniens pourraient tenté de frapper en Afghanistan, mais même avec de l'argent pour payer le soutien local, je pense que la confiance serait pas de mise, surtout si c'est pour trahir des iraniens. Bon après l'optique l'ennemi de mon ennemi est mon "ami" est aussi possible. Après vu les moyens US si un jour ils commencent à mener des raids aérien, pour les iraniens ils n'auraient pas la capacité aérienne pour tenter de la contrée via de la contre offensive, mais je pense que leur capacité en défense anti-aérienne, les missiles pourraient faire mal. Par contre pour un raid aérien avec des chasseurs-bombardiers sur l'Afghanistan pour frapper une base US, je me dis que les iraniens pourraient nous surprendre. Bon je pense que ça serait pour un one shoot. Enfin voilà mon ressenti, mais bon après ça ne reste que mon humble avis. L'avenir nous le dira . 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Gibbs le Cajun Posté(e) le 30 janvier 2021 Share Posté(e) le 30 janvier 2021 Edit : @gustave @collectionneur Bon il y aurait peut-être cette carte à jouer pour l'Iran . Enfin on verra bien. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
collectionneur Posté(e) le 5 mars 2021 Share Posté(e) le 5 mars 2021 Séries de meurtres ciblés contre des jeunesfemmes qui travaillent à Jalalabad. 3 journalistes tués, 2 blessés, et une gynécologue hier : https://www.lepoint.fr/monde/afghanistan-une-gynecologue-tuee-a-son-tour-a-jalalabad-04-03-2021-2416380_24.php Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Benoitleg Posté(e) le 4 avril 2021 Share Posté(e) le 4 avril 2021 (modifié) Plus de 2000 ans d'histoire s'évapore en Afghanistan Le dernier juif d'Afghanistan fait son alyah en Israël i24NEWS 04 avril 2021, 21:59 "Le dernier juif répertorié en Afghanistan quitte le pays pour Israël, rapporte le Jewish Telegraphic Agency. "Je vais regarder la télévision en Israël pour savoir ce qui va se passer en Afghanistan", a déclaré dimanche Zabulon Simantov à Arab News. ... La communauté juive afghane est l'une des plus anciennes de l'Asie centrale, elle comptait autrefois plus de 80.000 membres. En 1951, les Juifs furent autorisés à quitter le pays, la majorité s'envolèrent pour Israël. Plus de 10.000 Juifs d'Afghanistan ou leurs descendants vivent actuellement en Israël. " https://www.i24news.tv/fr/actu/international/moyen-orient/1617566370-le-dernier-juif-d-afghanistan-fait-son-alyah-en-israel Modifié le 15 avril 2021 par Benoitleg 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 14 avril 2021 Share Posté(e) le 14 avril 2021 https://www.20minutes.fr/monde/3020375-20210413-afghanistan-retrait-troupes-americaines-acheve-11-septembre-2021-annonce-joe-biden Joe Biden a annoncé mardi que le retrait des troupes américaines d’Afghanistan serait achevé d’ici le 11 septembre 2021. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Teenytoon Posté(e) le 14 avril 2021 Share Posté(e) le 14 avril 2021 il y a 39 minutes, Wallaby a dit : https://www.20minutes.fr/monde/3020375-20210413-afghanistan-retrait-troupes-americaines-acheve-11-septembre-2021-annonce-joe-biden Joe Biden a annoncé mardi que le retrait des troupes américaines d’Afghanistan serait achevé d’ici le 11 septembre 2021. Et ben... 20 ans de guerre pour... rien ! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Fanch Posté(e) le 14 avril 2021 Share Posté(e) le 14 avril 2021 Je ne suis pas tout à fait d'accord sur le "pour... rien", mais il fallait bien que ça arrive. En l'absence de projet politique réel pour l'avenir de ce pays, il était certain que ça allait se terminer comme cela. Depuis 2001, il y a quand même une génération qui est passée et les jeunes qui ont l'âge de combattre n'ont vécu que cette guerre et n'ont plus grand chose à voir avec les talibans de l'époque. Les armées occidentales sont de belles machines de combat, par contre dès qu'il faut "win hearts and minds" on ne sait pas faire. Il faut juste l'admettre et travailler là dessus si on considère que c'est une priorité. Reconstuire un pays ça prend du temps et des moyens et ce n'est pas (par exemple) en attribuant des contrats juteux (en partie financés pars des instances internationales) à des boîtes US que tu vas te faire des amis chez les locaux. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Deres Posté(e) le 14 avril 2021 Share Posté(e) le 14 avril 2021 Il y a 5 heures, Teenytoon a dit : Et ben... 20 ans de guerre pour... rien ! La question est de savoir si on sera toujours au Mali en 2032 ... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Teenytoon Posté(e) le 14 avril 2021 Share Posté(e) le 14 avril 2021 il y a une heure, Deres a dit : La question est de savoir si on sera toujours au Mali en 2032 ... Possible. Il y a 1 heure, Fanch a dit : Je ne suis pas tout à fait d'accord sur le "pour... rien", mais il fallait bien que ça arrive. Qu'est ce qui a changé là-bas en 20 ans ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Fanch Posté(e) le 14 avril 2021 Share Posté(e) le 14 avril 2021 (modifié) il y a 12 minutes, Teenytoon a dit : Qu'est ce qui a changé là-bas en 20 ans ? Le niveau opérationnel de nos armées, les équipements individuels... Modifié le 14 avril 2021 par Fanch Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Teenytoon Posté(e) le 14 avril 2021 Share Posté(e) le 14 avril 2021 à l’instant, Fanch a dit : Le niveau opérationnel de nos armées Oui ok Mais du coup si on doit faire une guerre dans un pays étranger pendant 20 ans juste pour augmenter le niveau opérationnel de nos armées, autant aller botter le cul tout de suite aux chinois, nos armées vont faire un bond opérationnel autrement plus important que face à des barbus en claquette seulement capable d'embuscade, d'IED et de green-on-blue. 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
debonneguerre Posté(e) le 14 avril 2021 Share Posté(e) le 14 avril 2021 https://www.lepoint.fr/monde/toutes-les-troupes-americaines-quitteront-l-afghanistan-d-ici-le-11-septembre-14-04-2021-2422141_24.php La fin de la guerre sans fin. Biden a décidé de retirer les troupes US de l'afghanistan, ce que Trump a voulu faire et que quelqu'un ou quelque chose l'a convaincu d'y renoncer, Sleepy Joe le fait. C'est le signe que les plans ont été revus en profondeur et que l'on rentre dans une nouvelle ère diplomatique et militaire américiaine. Les priorités ne sont plus les mêmes, passionnant. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gustave Posté(e) le 14 avril 2021 Share Posté(e) le 14 avril 2021 Il ne me semble pas que Trump y avait renoncé, il avait juste stoppé le processus qu'il avait signé à la suite d'attaques Talibanes trop grosses pour être négligées sous peine de passer pour un dégonflé (et il n'aime pas cela Donald). 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) le 14 avril 2021 Auteur Share Posté(e) le 14 avril 2021 12 minutes ago, gustave said: Il ne me semble pas que Trump y avait renoncé, il avait juste stoppé le processus qu'il avait signé à la suite d'attaques Talibanes trop grosses pour être négligées sous peine de passer pour un dégonflé (et il n'aime pas cela Donald). Effectivement Trump avait négocié avec les talibans pour un retrait et c'était fixé - il me semble que c'était de mai 2021, le début, jusqu'en juillet pour la fin du dispositif - ... Biden veux changer la date pour une date symbolique le 11 septembre - pour la fin du dispositif avec un début en mai - ... j'avoue ne pas comprendre l'interet. D'autant qu'il reste trois pelé et quatre tondu en Afghanistan ... ... je ne vois pas trop en quoi ça va effacer la défaite ... peut être juste un message "i will be back" ... Pendant le retrait les talibans "plus ou moins réconciliables" et les loyalistes doivent assurer la sécurité des soldats ... notamment par rapport à d'autre groupe insurgés lié à Daesh notamment. Reste que les loyalistes se chient dessus littéralement et demande au américains de rester ... expliquant qu'autrement les talibans allaient reprendre possession rapidement de l'essentiel du pays. Pour le moment il reste environ 2500 soldats américains sur place - et en tout 9600 soldat OTAN, tous le monde par en même temps -. Au plus fort de l'invasion il y avait 100 000 soldats US. Depuis l'annonce les talibans ont quitté toutes les négociation ... notamment celles avec les loyalistes sur l'avenir du pays ... et annonçé qu'ils attaquerait les soldats étrangers sur place à partir du 1er mai. 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 15 avril 2021 Share Posté(e) le 15 avril 2021 Il y a 16 heures, Teenytoon a dit : Qu'est ce qui a changé là-bas en 20 ans ? Les Talibans, ou une partie d'entre eux, se seraient convertis à l'éducation des femmes : https://www.bbc.com/news/world-asia-56747158 (15 avril 2021) Lorsqu'ils étaient au pouvoir dans les années 1990, les talibans ont interdit l'éducation des femmes, bien qu'ils le nient souvent. Aujourd'hui encore, des rapports indiquent que dans d'autres régions, les filles plus âgées ne sont pas autorisées à suivre des cours. Mais ici au moins, les talibans disent qu'ils encouragent activement l'éducation. "Tant qu'elles portent le hijab, il est important qu'elles étudient", déclare Mawlawi Salahuddin, responsable de la commission locale d'éducation des talibans. Dans les écoles secondaires, dit-il, seules les enseignantes sont autorisées, et le voile est obligatoire. "Si elles suivent la charia, il n'y a aucun problème". Des sources locales nous ont dit que les talibans avaient supprimé les cours d'art et de citoyenneté du programme scolaire pour les remplacer par des matières islamiques, mais qu'ils suivaient par ailleurs le programme national. Les talibans envoient-ils donc leurs propres filles à l'école ? "Ma fille est très jeune, mais quand elle sera plus grande, je l'enverrai à l'école et à la madrassa, tant qu'elle appliquera le hijab et la charia", déclare Salahuddin. Les talibans veulent clairement que nous les voyions sous un jour plus positif. Lorsque nous passons devant une foule d'écolières qui rentrent chez elles, Haji Hekmat fait des gestes d'enthousiasme, fier de contredire nos attentes. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Benoitleg Posté(e) le 15 avril 2021 Share Posté(e) le 15 avril 2021 (modifié) il y a une heure, Wallaby a dit : Les Talibans, ou une partie d'entre eux, se seraient convertis à l'éducation des femmes : https://www.bbc.com/news/world-asia-56747158 (15 avril 2021) Lorsqu'ils étaient au pouvoir dans les années 1990, les talibans ont interdit l'éducation des femmes, bien qu'ils le nient souvent. Aujourd'hui encore, des rapports indiquent que dans d'autres régions, les filles plus âgées ne sont pas autorisées à suivre des cours. Mais ici au moins, les talibans disent qu'ils encouragent activement l'éducation. "Tant qu'elles portent le hijab, il est important qu'elles étudient", déclare Mawlawi Salahuddin, responsable de la commission locale d'éducation des talibans. Dans les écoles secondaires, dit-il, seules les enseignantes sont autorisées, et le voile est obligatoire. "Si elles suivent la charia, il n'y a aucun problème". Des sources locales nous ont dit que les talibans avaient supprimé les cours d'art et de citoyenneté du programme scolaire pour les remplacer par des matières islamiques, mais qu'ils suivaient par ailleurs le programme national. Les talibans envoient-ils donc leurs propres filles à l'école ? "Ma fille est très jeune, mais quand elle sera plus grande, je l'enverrai à l'école et à la madrassa, tant qu'elle appliquera le hijab et la charia", déclare Salahuddin. Les talibans veulent clairement que nous les voyions sous un jour plus positif. Lorsque nous passons devant une foule d'écolières qui rentrent chez elles, Haji Hekmat fait des gestes d'enthousiasme, fier de contredire nos attentes. Les USA auront au moins converti les Talibans à la com' d'entreprise ... Modifié le 15 avril 2021 par Benoitleg Je viens de trouver la fonction édition (enfin... :), je sais c'est en haut à droite) !!!! 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
debonneguerre Posté(e) le 15 avril 2021 Share Posté(e) le 15 avril 2021 Il y a 14 heures, g4lly a dit : Effectivement Trump avait négocié avec les talibans pour un retrait et c'était fixé - il me semble que c'était de mai 2021, le début, jusqu'en juillet pour la fin du dispositif - ... Biden veux changer la date pour une date symbolique le 11 septembre - pour la fin du dispositif avec un début en mai - ... j'avoue ne pas comprendre l'interet. D'autant qu'il reste trois pelé et quatre tondu en Afghanistan ... ... je ne vois pas trop en quoi ça va effacer la défaite ... peut être juste un message "i will be back" ... Pendant le retrait les talibans "plus ou moins réconciliables" et les loyalistes doivent assurer la sécurité des soldats ... notamment par rapport à d'autre groupe insurgés lié à Daesh notamment. Reste que les loyalistes se chient dessus littéralement et demande au américains de rester ... expliquant qu'autrement les talibans allaient reprendre possession rapidement de l'essentiel du pays. Pour le moment il reste environ 2500 soldats américains sur place - et en tout 9600 soldat OTAN, tous le monde par en même temps -. Au plus fort de l'invasion il y avait 100 000 soldats US. Depuis l'annonce les talibans ont quitté toutes les négociation ... notamment celles avec les loyalistes sur l'avenir du pays ... et annonçé qu'ils attaquerait les soldats étrangers sur place à partir du 1er mai. Tous les présidents US avaient défini un agenda de retrait, y compris OBAMA, pas un ne l'avait respecté, là Biden respecte l'agenda fixé par Trump, ce qui est cocasse. Par contre là ou je vais me corriger c'est que cette continuité là ne doit pas etre due au hasard, et que la révision des plans n'est ni républicaine ni démocrate, il y a bien un consensus sur ces questions géopolitiques. Il y a de quoi être inquiet sur le futur de ce pays, est ce que les US pourraient avoir un deal avec les talibans? on part mais vous ne portez pas atteinte à nos intérêts. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 15 avril 2021 Share Posté(e) le 15 avril 2021 il y a 21 minutes, debonneguerre a dit : est ce que les US pourraient avoir un deal avec les talibans? Non. Plutôt avec les Russes et les Indiens (et les Iraniens ? sujet tabou à Washington) https://www.theatlantic.com/ideas/archive/2021/04/exit-strategy/618590/ (13 avril 2021) La Russie, la Chine, l'Iran, le Pakistan, l'Inde et les républiques d'Asie centrale ont leurs propres enjeux dans cette guerre, et tous ne souhaitent pas une victoire pure et simple des talibans. Ils financeront donc des clients et des mandataires, tout comme, selon toute vraisemblance, les États-Unis. Et le peuple afghan continuera à souffrir. Les États-Unis seront en mesure de choisir leur camp dans le conflit, un luxe qu'ils n'ont pas actuellement. Pendant des décennies, ils ont fait l'objet de menaces pakistanaises implicites et explicites visant à étrangler les lignes d'approvisionnement des forces américaines en Afghanistan. Une fois que le retrait aura éliminé l'emprise du Pakistan sur sa logistique, les États-Unis pourront et devront soutenir plus librement les efforts de l'Inde pour protéger ses propres intérêts en Afghanistan. De même, les États-Unis peuvent opposer les Russes aux Chinois, qui ne veulent pas nécessairement la même chose là-bas. 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 15 avril 2021 Share Posté(e) le 15 avril 2021 Enfin, il y a bien une sorte de deal entre les Américains et les Talibans au sens de faire barrage à l'État Islamique : Le 21/06/2019 à 11:18, Wallaby a dit : J'adore cette phrase : Le 21/06/2019 à 10:02, Skw a dit : http://www.air-defense.net/forum/topic/10777-chine/?page=152&tab=comments#comment-1226405 Such unanimity sets the stage, under a possible peace deal, for the U.S., Russia and China to join Taliban fighters and Afghan security forces in fighting radical Islamist groups together and preventing Afghanistan from becoming a staging ground for terrorist attacks abroad, people briefed on the talks say. https://www.wsj.com/articles/russia-china-vie-for-influence-in-central-asia-as-u-s-plans-afghan-exit-11560850203?shareToken=st64d1291ad3a74a3998f935fec2132110 Une telle unanimité ouvre la porte à un probable accord de paix entre les États-Unis, la Russie et la Chine pour rejoindre les combattants Talibans et les forces de sécurité afghanes et lutter ensemble contre les groupes islamistes radicaux, évitant ainsi que l'Afghanistan ne devienne une base pour des attaques terroristes à l'étranger, ont dit les personnes tenues informées des pourparlers. Voilà maintenant que les Talibans sont les alliés des États-Unis dans la lutte, que dis-je, la "guerre contre la terreur", qui préviennent l'apparition d'attaques terroristes à l'étranger ! Qu'est-ce qu'en pense George W. Bush ? https://www.rand.org/blog/2020/09/the-islamic-state-in-afghanistan-is-down-but-not-out.html (14 septembre 2020) La Province de Khorasan de l'État Islamique (ISKP) reste une préoccupation croissante, même si le commandant américain du CENTCOM, le général Frank McKenzie, est optimiste quant à la volonté des talibans d'aider les États-Unis à lutter contre les militants de l'ISKP, comme il l'a déclaré à la mi-mars. Mais même si les talibans et l'ISKP restent des adversaires, il semble risqué pour les États-Unis de s'appuyer sur les talibans - un groupe contre lequel ils se sont battus au cours des deux dernières décennies - comme pierre angulaire de leur stratégie antiterroriste. Même s'il n'a pas de grandes étendues de territoire sous son contrôle, l'ISKP conserve un cadre solide de combattants engagés dispersés dans tout l'Afghanistan. Comme l'ont démontré l'attaque de la maternité de Kaboul et l'attaque le même jour des funérailles d'un commandant de la police locale à Nangarhar, les cellules de combattants de l'ISKP disposent de l'espace opérationnel et des ressources nécessaires pour lancer des attaques terroristes dévastatrices. Le mois dernier, les militants de l'ISKP ont attaqué une prison à Jalalabad dans le but de libérer des combattants emprisonnés, dans l'une des attaques les plus meurtrières du groupe à ce jour, en plus d'être sophistiqués d'un point de vue tactique et de planification. Cependant, pour faire revivre pleinement l'ISKP, son nouveau leader devra surmonter une litanie de défis. Au Pakistan voisin, la renaissance du Tehrik-i-Taliban (TTP), ou Taliban pakistanais, ajoute un autre ennemi potentiel à une liste déjà longue qui comprend les Taliban afghans, Al-Qaïda et le réseau Haqqani. Le retrait des troupes américaines aura probablement un impact sur les conditions sur le terrain en Afghanistan. Et la présence de groupes terroristes n'est pas une raison en soi pour que les États-Unis maintiennent une présence permanente, ce qui n'est ni faisable ni souhaitable. Mais dépendre de manière significative des talibans afghans pour combattre l'ISKP semble téméraire - les intérêts américains et talibans peuvent temporairement coïncider dans la lutte contre l'État islamique, mais les Talibans ne sont pas un partenaire digne de confiance. À moins qu'une stratégie antiterroriste cohérente ne soit définie, l'ISKP continuera de recruter, de mobiliser et de préparer de nouvelles attaques. L'État islamique en Afghanistan est peut-être à terre, mais il n'est pas hors jeu. https://www.afghanistan-analysts.org/en/reports/war-and-peace/hit-from-many-sides-2-the-demise-of-iskp-in-kunar/ (3 mars 2021) Il y a un an, la filliale afghane de l'État islamique - appelée Province de l'État islamique de Khorasan (ISKP) - a perdu sa dernière base territoriale en Afghanistan, dans la province de Kunar. Cela faisait suite à une première défaite sévère dans leur principal bastion dans le pays, dans la province de Nangrahar, fin 2019. Il ne reste plus de présence ouverte de l'ISKP à Kunar maintenant, ou ailleurs dans le pays, bien qu'une petite présence souterraine subsiste. Ce rapport est basé sur des entretiens avec des habitants proches de l'ISKP ou des talibans, des anciens des tribus, des journalistes, des militants de la société civile et des représentants du gouvernement, réalisés lors de divers voyages dans la province au cours des deux dernières années par l'un des auteurs, Obaid Ali d'AAN, et l'auteur invité Khalid Gharanai. Il examine l'émergence et l'évolution de l'ISKP dans cette province orientale, ainsi que les développements et les facteurs qui ont conduit à sa défaite. Il s'agit notamment d'un accord très inhabituel contre l'ISKP entre le gouvernement provincial et les talibans, ainsi que de l'aliénation de la population locale et même des communautés salafistes initialement proches de l'ISKP en raison du comportement extrêmement brutal du groupe, qui a fait basculer les salafistes du côté des talibans. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 15 avril 2021 Share Posté(e) le 15 avril 2021 https://www.nytimes.com/2021/03/22/world/asia/islamic-state-afghanistan.html "Nous pensons que l'État islamique sera un gros problème pour la province et le pays à l'avenir, après que les talibans auront rejoint le processus de paix, car les talibans qui n'en sont pas satisfaits les rejoindront", a déclaré Rasul Mohammad Khaksar, le chef du conseil de la jeunesse du district de Watapur, une tranche de maisons le long de la rivière Pech. "C'est ainsi que cela a toujours été en Afghanistan, un groupe d'insurgés en remplace un autre". Les niveaux élevés de pauvreté et l'absence d'emplois publics et de projets d'aide ont poussé certains habitants, en particulier les anciens combattants insurgés, à se réarmer ou à rejoindre l'État islamique. Trois anciens membres de l'État islamique ont déclaré que l'aide promise par le gouvernement ne s'est jamais matérialisé après qu'ils aient rendu leurs armes. M. Mumtaz a quitté les talibans pour rejoindre l'État islamique après avoir appris que le Pakistan exerçait une influence considérable sur ce dernier groupe. Tahir Walid, qui avait combattu aux côtés de M. Mumtaz, a déclaré que, face à la pauvreté, il allait rejoindre l'État islamique ou Lashkar-e Taiba, un groupe militant actif au Cachemire qui travaille souvent avec les Talibans. L'un ou l'autre groupe "paiera suffisamment pour que je puisse reconstruire ma maison et refaire ma vie", a déclaré M. Walid. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 15 avril 2021 Share Posté(e) le 15 avril 2021 https://www.foreignaffairs.com/articles/afghanistan/2021-04-14/taliban-are-ready-exploit-americas-exit Comme l'a déclaré un commandant taliban de haut rang au Washington Post le mois dernier, "Ce combat n'a pas pour but de partager le pouvoir. Cette guerre a des objectifs religieux afin d'instaurer un gouvernement islamique et d'appliquer la loi islamique." Tayeb Agha, qui a dirigé la commission politique des talibans de 2009 à 2015, a affirmé avoir conseillé au défunt chef taliban, le mollah Omar, que toute tentative de rétablissement de l'émirat islamique prolongerait la guerre, mais que les talibans "seraient grandement déshonorés" en acceptant la constitution afghane de 2004 et en partageant le pouvoir avec tout gouvernement élu. Si l'administration Biden donne suite à son plan annoncé de retrait de toutes les troupes américaines d'ici septembre, les talibans s'empareront probablement de la majeure partie du sud et de l'est du pays en quelques mois. Après cela, le gouvernement pourrait s'effondrer. Il est également possible que le gouvernement, ses forces d'opérations spéciales et les anciens dirigeants de l'Alliance du Nord - Tajiks, hazaras et ouzbeks- puissent rassembler suffisamment d'unité et de détermination pour éviter la chute de Kaboul. Le problème deviendrait alors une question de temps. Sans conseillers américains, l'équipement afghan devrait se dégrader et les forces d'opérations spéciales du pays s'épuiser. Sur le plan politique, le gouvernement actuel, dirigé par le président Ashraf Ghani, qui appartient à l'ethnie pachtoune, aurait du mal à justifier son pouvoir auprès des habitants du nord qui fournissent la plupart des combattants. Et les habitants du nord eux-mêmes ne sont peut-être plus ce qu'ils étaient. Au cours des quatre dernières années, les talibans ont remporté des victoires dans le nord, ce qui soulève des questions quant à la volonté de combattre des anciens alliés du nord. En dernière analyse, les Afghans et les Américains ne seront pas les seuls à déterminer le cours de la guerre. La Chine, l'Inde, l'Iran et la Russie ont tous des intérêts en Afghanistan et ne souhaitent pas voir un émirat taliban. L'Iran et la Russie entretiennent des relations de longue date avec les Hazaras, les Tadjiks et les Ouzbeks qui s'opposent aux Talibans. Les deux pays ont joué sur les deux tableaux pendant des années, en armant ou du moins en finançant les talibans afin de pousser les États-Unis hors de leur pré carré, tout en rejetant publiquement l'idée d'un émirat taliban. Les intérêts vont changer avec le départ des États-Unis. Le conflit pourrait finir par ressembler aux guerres civiles libyenne et syrienne, les différentes puissances régionales soutenant des camps différents. Même si cette intervention régionale suffit à empêcher les talibans de reprendre le pouvoir, les perspectives pour le gouvernement démocratique de Ghani ne seront pas bonnes ; de tous les acteurs régionaux, seule l'Inde est favorable à la démocratie. https://newlinesmag.com/reportage/after-america-inside-the-talibans-new-emirate/ (14 avril 2021) Musa Qala est tombé aux mains des talibans avec facilité au cours de l'été 2015 et est désormais considéré comme le centre politique de l'insurrection dans le Helmand. Relativement épargnée par le type de combat lourd qui a décimé Sangin, elle est animée par la vie. Les femmes marchent dans les rues en foulards, burqas et niqabs. On peut entendre de la musique sur les autoradios et, en l'absence de réseaux téléphoniques locaux, les gens sont autorisés à utiliser ouvertement les téléphones satellites et WhatsApp. Même la consommation de cigarettes et de narguilés est autorisée en public. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) le 25 avril 2021 Auteur Share Posté(e) le 25 avril 2021 Quote Comment les Etats-Unis ont consolidé un narco-Etat en Afghanistan L’Afghanistan, où les talibans avaient éradiqué en 2001 le pavot, est redevenu la principale source de l’héroïne mondiale tout au long des vingt années d’intervention américaine. Joe Biden a décidé de mettre fin en Afghanistan, en septembre prochain, à la plus longue guerre de l’histoire des Etats-Unis. Tout a déjà été écrit, et très bien écrit, sur le paradoxe de ce conflit, déclenché pour renverser les talibans, avec qui Washington négocie aujourd’hui les conditions les moins défavorables de son retrait. En revanche, peu d’attention a été accordée au fait que l’Afghanistan, où les talibans étaient parvenus en 2001 à interdire la culture du pavot, est redevenu la principale source de l’héroïne mondiale durant chacune des vingt années de l’intervention américaine. Avec 20% à 30% du PNB afghan liés à l’opium, la République islamique de Kaboul est gangrénée à bien des égards par la production et le trafic de stupéfiants (à titre de comparaison, seuls 6% du PNB colombien étaient liés à la cocaïne au plus fort de l’activité des cartels, à la fin du siècle dernier). LE RETOUR DES PARRAINS DE L’OPIUM Le mollah Omar édicte, en juillet 2000, une fatwa proscrivant l’opium comme contraire à l’Islam, dans une vaine tentative de briser l’isolement international du régime taliban, reconnu par seulement le Pakistan, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis. L’éradication du pavot sur l’ensemble du territoire taliban donne un coup d’arrêt sans précédent au trafic mondial d’héroïne. La brutalité d’un telle interdiction fragilise l’assise paysanne des islamistes, contribuant à la rapidité de leur chute, à l’automne 2001, lors de l’offensive déclenchée par les Etats-Unis, en représailles aux attentats du 11-Septembre. Les seigneurs de la guerre que les talibans avaient expulsés retrouvent leurs fiefs avec le titre de « gouverneurs », notamment dans les deux provinces les plus productrices d’opium que sont le Helmand, au sud, et le Nangarhar, à l’est. Malgré les déclarations de Hamid Karzai, le président installé par Washington, l’Afghanistan renoue dès 2002, avec 3400 tonnes d’opium, avec son niveau de production de 2000 (planté à l’automne, le pavot est récolté au printemps). Hajji Abdul Qadir, le gouverneur du Nangarhar, s’engage à sévir contre les stupéfiants, mais il est assassiné en plein jour à Kaboul, en juillet 2002. Son homologue du Helmand, Sher Mohammed Akhunzada, a partie liée avec les trafiquants jusqu’à ce que la découverte de neuf tonnes d’opium à sa résidence, en décembre 2005, lui coûte son poste. Même alors, son propre frère reste le gouverneur adjoint de la province, tandis qu’Akhunzada se venge en transférant trois mille de ses miliciens aux talibans. Quant au général Daoud, vice-ministre de l’Intérieur, en charge de la lutte contre la drogue de 2004 à 2010, il cible avant tout les réseaux concurrents de ceux qu’ils protègent. Ahmed Wali Karzai, le frère du chef de l’Etat, est accusé publiquement de complicité avec le narcotrafic dans le sud du pays. Dans un tel environnement, les campagnes d’éradication lancées par l’OTAN n’enregistrent que des succès sans lendemain. En 2006, le directeur de l’agence antidrogue de l’ONU considère que « l’Afghanistan est en train de passer de la narco-énonomie au narco-Etat ». L’année suivante, 8200 tonnes d’opium sont produites en Afghanistan, source de 90% de l’héroïne mondiale. LES ETATS-UNIS EPARGNES PAR L’HEROINE AFGHANE L’héroïne écoulée sur le marché américain vient essentiellement du Mexique, alors que c’est la drogue produite et raffinée en Afghanistan qui fait des ravages en Europe (la France compte plus de 150.000 héroïnomanes). Cette moindre vulnérabilité des Etats-Unis à la menace des stupéfiants afghans fait que le discours de « guerre à la drogue », en vogue durant les deux mandats de George W. Bush, est abandonné en Afghanistan par Barack Obama. En revanche, l’insurrection des talibans est caricaturée en « narco-guérilla », comme si elle était la cause principale de la production de drogue dans le pays. Certes, les rebelles islamistes, sous la direction du mollah Omar (puis, après sa mort en 2013, de ses successeurs Akhtar Mansour, tué en 2016, et Haibatullah Akhunzada), prélèvent désormais des taxes sur la culture du pavot, les laboratoires d’héroïne et la contrebande de stupéfiants. Mais, selon l’ONU, les revenus qu’ils tirent de la drogue ne représentent que 5% d’une enveloppe globale dont les trafiquants, souvent liés aux autorités, s’attribuent 80%, pour 15% aux cultivateurs. En 2017, l’Afghanistan bat un nouveau et triste record, avec une production de 9000 tonnes d’opium. Ashraf Ghani, qui a succédé trois ans plus tôt à Karzai dans des élections très contestées, avoue son impuissance. Donald Trump décide de lancer l’opération « Tempête de Fer », au cours de laquelle des dizaines d’ateliers de transformation de l’opium en héroïne sont, en territoire taliban, bombardés par des B52 et des drones Raptor. Washington affirme que cette très coûteuse campagne, suspendue au bout d’un an, a privé les talibans de 20% de leurs revenus liés aux stupéfiants, ce qui correspond à seulement 1% des profits de la drogue dans le pays. La réalité est que Ghani, déstabilisé par l’ouverture, en 2018, de pourparlers directs entre les Etats-Unis et les talibans à Doha, n’a jamais été aussi faible face aux parrains de l’opium. Si les mille milliards de dollars engloutis par Washington en Afghanistan n’ont pas empêché les talibans d’être aujourd’hui en position de force, la dizaine de milliards de dollars dépensés dans la lutte anti-stupéfiants a à peine ralenti la consolidation du pire des narco-Etats de la planète. Une leçon à méditer à l’heure du bilan des vingt années d’intervention américaine en Afghanistan. https://www.lemonde.fr/blog/filiu/2021/04/25/comment-les-etats-unis-ont-consolide-un-narco-etat-en-afghanistan/ 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
herciv Posté(e) le 4 mai 2021 Share Posté(e) le 4 mai 2021 Le déménagement US en plein boom : https://www.airforcemag.com/dozens-of-c-17s-have-flown-equipment-out-of-afghanistan-so-far/ 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. fraisedesbois Posté(e) le 14 mai 2021 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 14 mai 2021 Paris accorde le droit d'asile aux Afghans qui ont travaillé pour la France: https://www.lemonde.fr/international/article/2021/05/14/paris-accorde-le-droit-d-asile-aux-afghans-qui-ont-travaille-pour-la-france_6080180_3210.html (abonnés) 1 1 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
fraisedesbois Posté(e) le 21 mai 2021 Share Posté(e) le 21 mai 2021 "AfPak" Autres tags: Chine, CPEC, USA-Pakistan... Why Pakistan is changing its tune on the Taliban Islamabad no longer favors a Taliban total victory in Afghanistan as it seeks to balance its US and China relations by Salman Rafi Sheikh May 18, 2021 https://asiatimes.com/2021/05/why-pakistan-is-changing-its-tune-on-the-taliban/ Citation Pakistan Chief of Army Staff General Qamar Javed Bajwa, shown before the start of the Pakistan Day parade in Islamabad on March 23, 2019. Photo: AFP / Farooq Naeem Dans un revirement stratégique, l'establishment pakistanais de la sécurité semble voir plus d'avantages géopolitiques à un gouvernement afghan inclusif plutôt que dominé par les talibans à Kaboul lorsque les troupes américaines se retireront complètement d'ici le 11 septembre. Cela marque un net revirement par rapport à la position antérieure du Pakistan en faveur d'une victoire totale des talibans sur Kaboul, qui évincerait violemment le gouvernement du président Ashraf Ghani et établirait un nouvel émirat islamique à l'exclusion des groupes non talibans et non pachtounes. Comme les talibans, les autorités pakistanaises sont connues pour voir d'un mauvais œil le gouvernement élu de Ghani, à la fois comme un régime fantoche soutenu par les États-Unis et comme un régime qui se rapproche dangereusement de l'Inde, son rival. Le changement d'attitude d'Islamabad est devenu apparent il y a quinze jours, lorsque les services de sécurité ont renouvelé leurs efforts pour pousser les talibans à rejoindre les pourparlers de paix avec le gouvernement de Ghani. Selon des sources bien informées, les talibans ont été informés en termes clairs que s'ils ne le faisaient pas, ils s'exposeraient à des "mesures sévères" de la part du Pakistan. Lors d'une réunion entre les hauts responsables de la sécurité pakistanaise et les représentants des talibans afghans le 28 avril à Istanbul, en Turquie, ces derniers auraient reçu un message du type "trop, c'est trop", le Pakistan soulignant que la prise du pouvoir par les talibans par le seul usage de la force et de la violence ne serait pas viable. La réunion et son message ont été largement rapportés dans les médias pakistanais et n'ont pas été démentis par les deux parties. Les talibans ont multiplié les attaques alors que les États-Unis commencent à se retirer des installations gouvernementales du pays, faisant craindre qu'ils n'aient l'intention de mettre en déroute les forces nationales et d'ignorer tout règlement obtenu par des pourparlers multipartites. Tout en poussant les talibans à la table des négociations, le Pakistan redéfinit aussi rapidement ses relations avec Kaboul. Il est important de noter que le recalibrage du Pakistan est mené par l'establishment militaire, qui, depuis les années 1980, a été le principal acteur des longues guerres civiles en Afghanistan. Dirigés par le chef d'état-major des armées Qamar Bajwa, les hauts gradés pakistanais mènent depuis 2018 leur propre marque indépendante de "diplomatie militaire" sous le régime hybride civil-militaire du Premier ministre Imran Khan. Le 10 mai, Bajwa s'est rendu à Kaboul où il a rencontré Ghani et l'a assuré du soutien du Pakistan à un système politique inclusif en Afghanistan après que les États-Unis auront retiré leurs dernières troupes en septembre. Le 12 mai, M. Ghani a fait une déclaration publique inhabituelle, affirmant que le Pakistan n'était plus favorable à l'aide au rétablissement d'un émirat islamique dirigé par les Talibans, tel qu'il existait sous leur régime intransigeant entre 1996 et 2001. "L'armée pakistanaise, en toute clarté, a annoncé que la renaissance de l'émirat islamique n'est pas dans l'intérêt national du Pakistan", a déclaré Ghani dans un discours télévisé après les prières de l'Aïd Al-Fitr, marquant la fin du Ramadan. Bien que les remarques de M. Ghani n'aient pas été réfutées par Islamabad ou par les hauts gradés pakistanais, il ne s'agit pas encore d'une politique officielle, annoncée publiquement. Mais le Pakistan a manifestement ses propres raisons impérieuses de modifier sa position vis-à-vis des Talibans et de Ghani. Tout d'abord, de nombreux membres de l'establishment pakistanais de la sécurité estiment qu'une victoire totale des talibans inciterait les groupes basés au Pakistan et alignés sur les talibans à poursuivre des objectifs similaires par des moyens militaires, ce qui pourrait entraîner une nouvelle instabilité, notamment dans les zones traditionnellement chaudes le long de la frontière afghane. Des responsables de la sécurité cités par les médias pakistanais ont récemment déclaré que les talibans afghans et les groupes talibans basés au Pakistan sont "les deux faces d'une même pièce". Alors que les talibans afghans nient tout lien direct avec le Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), une organisation chapeautant des groupes radicaux actifs à la frontière et affiliés à Al-Qaïda, les récentes attaques terroristes au Pakistan ont fait craindre un renouveau du militantisme islamique. Le 22 avril, quelques jours seulement avant la réunion des responsables pakistanais avec les talibans à Istanbul, un attentat à la voiture piégée contre un hôtel cinq étoiles de Quetta a fait au moins quatre morts et 15 blessés. Le 29 avril, le lendemain de la même réunion, un autre attentat à la moto piégée a frappé Quetta, tuant un policier et blessant plusieurs autres personnes. Si le TTP a revendiqué les deux attaques, il est important de noter que les intérêts chinois étaient probablement visés par l'attentat du 22 avril. Les informations faisant état de la présence de l'ambassadeur de Chine dans l'hôtel ont été rapidement démenties par les autorités pakistanaises, mais les médias d'État chinois ont indiqué que le groupe militant impliqué dans l'attaque avait peut-être voulu faire plus de bruit en ciblant des responsables chinois. Depuis des années, les services de sécurité pakistanais affirment que le TTP entretient des liens étroits avec Kaboul et New Delhi. La renaissance du TTP à Quetta, où les talibans afghans ont été basés pendant des années après l'invasion américaine (connue sous le nom de "Shura de Quetta"), représente un casse-tête sécuritaire majeur pour Islamabad à un moment où la Chine cherche à construire des infrastructures dans cette région instable, notamment au port de Gwadar. Cette menace puissante, selon certains, pousse le Pakistan à redéfinir ses relations avec Kaboul et à repenser sa position en Afghanistan après le retrait des troupes américaines. En usant de son influence sur les talibans, le Pakistan semble négocier avec Kaboul pour mettre fin à son soutien à des groupes comme le TTP et, idéalement, déraciner la présence de l'Inde en Afghanistan, où elle soutiendrait des groupes militants anti-pakistanais qui ciblent les intérêts pakistanais et chinois dans la province du Baloutchistan. New Delhi a démenti ces allégations. Le nouvel accent mis par le Pakistan sur un système "inclusif" en Afghanistan concorde également avec la position de la Chine sur le retrait des États-Unis et l'impératif d'établir la paix par le biais d'un règlement politique convenu en interne. Dans une déclaration publique surprenante, le ministère chinois des affaires étrangères a récemment réprimandé les États-Unis pour ce qu'il considère comme un retrait trop hâtif de l'Afghanistan. Pékin se méfie des scénarios de guerre civile dans l'Afghanistan d'après le retrait, notamment du risque de débordement des activités militantes dans la province sensible du Xinjiang, où la Chine est accusée de persécuter la minorité musulmane ouïgoure de la région dans des camps "professionnels". Malgré les différends concernant les dettes et le blocage des travaux du corridor économique Chine-Pakistan (CPEC), qui représente 60 milliards de dollars dans le cadre de l'initiative "la Ceinture et la Route" de Pékin, le Pakistan accorde toujours une grande importance à ses relations avec la Chine. La dernière chose qu'Islamabad souhaite, c'est que le chaos qui règne en Afghanistan après le retrait de la Chine (des US) compromette à la fois le CPEC et la BRI dans la région. La Chine aurait fait miroiter aux talibans de gros investissements liés à la BRI ; la réaction des talibans n'est pas claire. Dans le même temps, le Pakistan semble également essayer de communiquer avec les États-Unis en délivrant un message "trop c'est trop" aux talibans. Jusqu'à présent, l'administration Biden n'a pas réussi à s'engager avec le gouvernement de Khan, que Washington considère probablement comme trop proche de la Chine. À ce titre, le soutien manifeste d'Islamabad à une victoire totale des talibans pourrait miner davantage ses liens politiques et économiques avec Washington. Les États-Unis, et non la Chine, sont la première destination des exportations pakistanaises, le total des expéditions vers les États-Unis ayant connu une croissance impressionnante de 14,8 % au cours des trois premiers trimestres de l'exercice 2020-21. En outre, on sait que l'accès du Pakistan à l'aide financière du Fonds monétaire international (FMI) est étroitement lié à la façon dont Washington considère le rôle du Pakistan dans le conflit afghan. Si le Pakistan n'a clairement pas renoncé à son soutien de longue date aux talibans, il se repositionne désormais en Afghanistan d'une manière qui vise à mieux équilibrer les États-Unis et la Chine tout en poussant à diminuer et idéalement à purger l'influence de l'Inde. Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite) 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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