Kiriyama Posté(e) le 17 mai 2018 Share Posté(e) le 17 mai 2018 Oui, à mon avis c'est qu'ils ont uniquement fait défiler des uniformes italiens au sens propre du terme. Il y a peut-être aussi des raisons politiques (les Romains ont conquis une bonne partie de l'Europe et un défilé de légionnaires serait peut-être mal passé). Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
kalligator Posté(e) le 17 mai 2018 Share Posté(e) le 17 mai 2018 Encore un gouvernement européen qui est contre Bruxelle Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 17 mai 2018 Share Posté(e) le 17 mai 2018 Il y a 9 heures, Kiriyama a dit : Il y a peut-être aussi des raisons politiques (les Romains ont conquis une bonne partie de l'Europe et un défilé de légionnaires serait peut-être mal passé). https://en.wikipedia.org/wiki/Propaganda_of_Fascist_Italy#Empire Raviver les gloires de l'Empire romain dans l'Italie moderne était un thème commun. Cela exigeait le contrôle de la Mare Nostrum, notre mer, comme on appelait la Méditerranée à Rome. La France, la Grande-Bretagne et d'autres puissances ont été dénoncées comme ayant maintenu l'Italie emmurée. Des efforts concertés ont été faits pour susciter l'enthousiasme pour le colonialisme dans les années 1930. Outre ses aspects symboliques, les faisceaux avaient été portés par les licteurs de la Rome antique en tant que représentation de l'autorité. Le 21 avril, anniversaire de la fondation de Rome, a été proclamé fête fasciste, destinée à remplacer la fête du travail socialiste comme célébration des vertus romaines du "travail" et de la "discipline". Le rôle de Rome dans l'établissement du christianisme en tant que religion universelle a également été exalté. L'architecture a été utilisée pour compléter le renouveau romain en juxtaposant des monuments modernes avec des bâtiments anciens, comme la création de la Via dell'Impero. Dans la ville de Rome, les projets archéologiques -propagandistes impliquant le défrichement, l'isolement (souvent en détruisant délibérément les bâtiments médiévaux environnants) et la restauration de monuments clés tels que l'Ara Pacis et le Mausolée d'Auguste ont reçu un fort soutien du régime fasciste. Un événement majeur de propagande fut l'ouverture de l'"Exposition Augustienne de la Romanité" le 23 septembre 1937 pour célébrer le deux millième anniversaire de la naissance d'Auguste. Ici, le lien symbolique entre la direction césarienne d'Auguste et la dictature de Mussolini a été souligné. A l'entrée de l'exposition était inscrite une citation de Mussolini : "Italiens, vous devez faire en sorte que les gloires du passé soient dépassées par les triomphes du futur". Rome constituait ainsi un point de référence dans le rêve du fascisme de construire une Italie agressive et tournée vers l'avenir. Après le succès de la campagne militaire contre l'Éthiopie et la proclamation subséquente de l'Empire italien, la propagande du régime décrivait le fascisme, comme étant même supérieur à son passé romain. https://www.nytimes.com/1976/06/20/archives/mussolinis-roman-empire-the-trouble-was-trying-to-keep-up-with-the.html (20 juin 1976) En effet, comme le montre clairement M. Mack Smith, Mussolini pensait que la propagande déclarant que l'Italie était prête pour la guerre pouvait remplacer la préparation pratique. Il a fait très peu pour combler les lacunes dans les forces armées italiennes, et il était caractéristique de ses méthodes qu'en 1938, il a réduit la taille d'une division de l'armée de trois régiments à deux afin qu'il puisse prétendre que l'Italie avait 60 divisions alors qu'en fait, elle n'avait qu'environ la moitié de ce nombre. "Son sens du spectacle ", comme le dit M. Mack Smith, " avait saisi la dangereuse demi-vérité que, dans une société totalitaire, il était moins important de faire des choses que de sembler faire des choses..... ". Pendant la plupart du temps, il se berce d'illusions sur le fait que le fascisme est synonyme d'efficacité et que, par conséquent, tout va bien". C'est la divergence entre les intérêts de l'Italie et les objectifs de guerre d'Hitler qui a conduit à la révulsion contre Mussolini et a convaincu les Italiens de la vacuité du système fasciste. Le livre de M. Mack Smith a exposé cette vacuité avec érudition et humour. S'il n'a pas entièrement expliqué comment un système aussi absurde, selon son récit, dirigé par un charlatan aussi ridicule, a été pris au sérieux par quiconque, il a clairement montré comment les rêves vains de la gloire impériale romaine ont joué leur rôle à la fois dans le succès de Mussolini et dans sa chute. 2 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
kotai Posté(e) le 17 mai 2018 Share Posté(e) le 17 mai 2018 Il y a 11 heures, kalligator a dit : Encore un gouvernement européen qui est contre Bruxelle Mais non, tu verras comment la France et l'Allemagne pliera ce trublion. Certainement comme avec l'Autriche lors de son basculement vers l’extrême droite ou alors comme la Grèce. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
rendbo Posté(e) le 18 mai 2018 Share Posté(e) le 18 mai 2018 Il y a 19 heures, kalligator a dit : Encore un gouvernement européen qui est contre Bruxelle On peut être Européen et ne pas vouloir de cette Europe... 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
kalligator Posté(e) le 18 mai 2018 Share Posté(e) le 18 mai 2018 J'en fait partie, l'UE était une bonne idée il y a des années mais c'est devenu juste un immense marché qui détruit toute la classe moyenne 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
true_cricket Posté(e) le 18 mai 2018 Share Posté(e) le 18 mai 2018 Le 17/05/2018 à 14:45, kalligator a dit : Encore un gouvernement européen qui est contre Bruxelle Là encore, le discours dégagiste s’accommode mal des réalités de l'exercice du pouvoir. On en reparle dans 3 ans, et on verra s'il a fallut des pressions extérieures ou si il y aura une prise de conscience interne de l’intérêt de l'Union Européenne. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Saber Posté(e) le 18 mai 2018 Share Posté(e) le 18 mai 2018 Le 17/05/2018 à 00:46, Tancrède a dit : Que les Italiens oublient le meilleur type de soldats de leur histoire? Affligeant. Z'ont la flemme de refaire assez de lorica segmentatae pour une compagnie manipule? Savent plus tricoter des cotes de mailles? Et ça se vante d'être un grand pays de la confection? Pfffff.... Et un de ces quatres, faudra que quelqu'un m'explique pourquoi les armées, quand elles se la jouent "uniforme de tradition/historique", pensent qu'histoire et tradition commencent à la fin du XIXème siècle (bon, dans le cas de l'Italie, c'est là qu'ils ont commencé à exister, mais la plupart de leurs trucs "anciens" remontent à avant, au Royaume de Savoir principalement, donc ils poussent). Les uniformes, pour les époques où il y en a, ont une plus riche et longue histoire, et ils sont franchement plus classes, si on remonte plus loin, que cette sempiternelle forme universelle avec juste quelques variations de détail, des couleurs variées et des chapeaux plus ou moins rigolos. Une compagnie de condottiere en armure et à cheval, ça aurait de la gueule, non? Ca tendrait plus vers le folklore que vers le défilé militaire à mon humble avis. Et puis il y a aussi un "impératif" de date correspondant aux commemorations de ces défilés (14 juillet, Unification italienne etc) qui rendrait anachronique l'apparition d'uniformes antérieurs à ces date (voir antagonistes). Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Phacochère Posté(e) le 19 mai 2018 Share Posté(e) le 19 mai 2018 (modifié) Il y a 17 heures, rendbo a dit : On peut être Européen et ne pas vouloir de cette Europe... Ça craint les populistes (G&D) . Indignez-vous... Modifié le 19 mai 2018 par Phacochère Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) le 19 mai 2018 Share Posté(e) le 19 mai 2018 6 hours ago, true_cricket said: ou si il y aura une prise de conscience interne de l’intérêt de l'Union Européenne. Même si l'Union avec un intérêt ce n'est pas une excuse pour tout accepter/avaler ... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alexis Posté(e) le 19 mai 2018 Share Posté(e) le 19 mai 2018 il y a 32 minutes, Phacochère a dit : Ça craint les populistes (G&D) . Indignez-vous... Un spectre hante l'Europe : le spectre du populisme. Toutes les puissances de la vieille Europe se sont unies en une Sainte-Alliance pour traquer ce spectre : le président de la commission européenne et la chancelière allemande, Macron et Tusk , les marcheurs de France et les austéritaires d'Allemagne. Quelle est l'opposition qui n'a pas été accusée de populisme par ses adversaires au pouvoir ? Quelle est l'opposition qui, à son tour, n'a pas renvoyé à ses adversaires de droite ou de gauche l'épithète infamante de populiste ? Il en résulte un double enseignement. Déjà le populisme est reconnu comme une puissance par toutes les puissances d'Europe. Il est grand temps que les populistes exposent à la face du monde entier, leurs conceptions, leurs buts et leurs tendances; qu'ils opposent au conte du spectre populiste leur propre manifeste. La suite est là. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alexis Posté(e) le 19 mai 2018 Share Posté(e) le 19 mai 2018 Il y a 18 heures, rendbo a dit : On peut être Européen et ne pas vouloir de cette Europe... Attends, attends, n'oublie pas que tout cela n'est qu'une "rhétorique complotiste multiforme, antiélite et antiscientifique" qui met en jeu "rien de moins que l’héritage de l’Europe des Lumières" C'est pas moi qui l'invente, c'est l'Imm... pardon le Monde qui le dit. Alors ? On ne peut pas se mettre du côté de ces gens-là, voyons ! 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
pascal Posté(e) le 19 mai 2018 Share Posté(e) le 19 mai 2018 Il y a 2 heures, Alexis a dit : Il est grand temps que les populistes exposent à la face du monde entier, leurs conceptions, leurs buts et leurs tendances; qu'ils opposent au conte du spectre populiste leur propre manifeste. Ce qu'il y a de bien avec le populisme c'est qu'on sait où cela mène invariablement. Ce qui est moins bien c'est qu'au bout de 70 ans de tranquillité et prospérité économique et sociale on oublie les enseignements de l'histoire, par calcul, par incompétence, par veulerie ou par malhonnêteté. Dommage 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. gustave Posté(e) le 19 mai 2018 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 19 mai 2018 Il y a 2 heures, pascal a dit : Ce qu'il y a de bien avec le populisme c'est qu'on sait où cela mène invariablement. Il s'agirait déja de définir le populisme avant d'envisager une loi d'airain de l'histoire sur ses conséquences.... Affirmation populiste en quelque sorte. 2 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) le 19 mai 2018 Share Posté(e) le 19 mai 2018 2 hours ago, pascal said: Ce qu'il y a de bien avec le populisme c'est qu'on sait où cela mène invariablement. Ce qui est moins bien c'est qu'au bout de 70 ans de tranquillité et prospérité économique et sociale on oublie les enseignements de l'histoire, par calcul, par incompétence, par veulerie ou par malhonnêteté. C'est peut être aussi les dirigeant qui profitent de ces "70 ans de tranquillité, prospérité ... " pour faire avaler n'importe quoi aux peuples ... sous prétexte qu'ils sont l'élite et qu'il détienne une sorte de droit divin. Ou quand le peuple commence a comprendre qu'on lui a volé la politique pour mettre a la place une forme de dictature ... certes tranquille et paisible mais une dictature quand même. Ou comment refuser de voir que ce con de peuple d'aujourd'hui qui vote mal n'est en fait simplement que la conséquence des choix des élites d'hier. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Boule75 Posté(e) le 19 mai 2018 Share Posté(e) le 19 mai 2018 il y a 19 minutes, g4lly a dit : C'est peut être aussi les dirigeant qui profitent de ces "70 ans de tranquillité, prospérité ... " pour faire avaler n'importe quoi aux peuples ... sous prétexte qu'ils sont l'élite et qu'il détienne une sorte de droit divin. Ou quand le peuple commence a comprendre qu'on lui a volé la politique pour mettre a la place une forme de dictature ... certes tranquille et paisible mais une dictature quand même. Ou comment refuser de voir que ce con de peuple d'aujourd'hui qui vote mal n'est en fait simplement que la conséquence des choix des élites d'hier. Pour en avoir pas mal discuté dans le temps avec un ami italien, j'ai le sentiment que s'il y a bien un jeu politique incompréhensible et absurde depuis des lustres, il est fermement établi à Rome. On parle quand même d'un peuple qui a réussit à élire puis réélire un Berlusconi, déjà outrageusement "populiste" (à la sauce Trump : affaires mafieuses, petites pépées, empreinte médiatique...) parce qu'il les fait rire d'une certaine manière. Grosse part d'affect pour ce que j'en perçois. Ca fait un bout de temps que la politique a été volée au peuple italien, et ce n'est pas Bruxelles, oh non. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alexis Posté(e) le 19 mai 2018 Share Posté(e) le 19 mai 2018 (modifié) Il y a 2 heures, Boule75 a dit : Ca fait un bout de temps que la politique a été volée au peuple italien, et ce n'est pas Bruxelles, oh non. Ce n'est pas faux. Mais les cas M5S et Lega, chacun assez surprenant voire remarquable à sa manière, sont peut-être avant tout le peuple italien qui justement cherche à tâtons à se saisir à nouveau du pouvoir, et de son destin. Modifié le 19 mai 2018 par Alexis 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 19 mai 2018 Share Posté(e) le 19 mai 2018 Il y a 5 heures, Boule75 a dit : Ca fait un bout de temps que la politique a été volée au peuple italien, et ce n'est pas Bruxelles, oh non. C'est pire que cela. Pour qu'on la lui vole, encore aurait-il fallu qu'elle existe. Mais il n'y a jamais eu de véritable politique italienne, ni de "peuple italien". Depuis le Moyen-Âge l'Italie est une géographie, mais ce n'est pas une politique. Ce n'est pas un Etat-Nation. Les élites - et le peuple y a cru pendant un moment - ont trouvé que l'Union Européenne était une aubaine, puisque cela semblait les dispenser du travail de faire l'Italie. Faire l'Europe, pour se débarrasser de l'Italie, pour ne pas faire l'Italie. http://www.rfi.fr/culture/20180302-publier-apres-minuit-elena-musiani-nation-italienne-question (3 mars 2018) En 2011, lors des cérémonies du 150e anniversaire de l’unité, explique Elena Musiani, le président Giorgio Napolitano n’est pas parvenu à réanimer « l’esprit national ». Bien au contraire, « c’est l’Italie des mille patries qui est réapparue » au gré d’une multitude de célébrations locales. « Cela n’avait rien à avoir avec le bicentenaire de la Révolution en France, quelles qu’aient pu être les retombées de ce dernier. » « En Italie, en revanche, l’élite libérale a parfois conquis les cœurs des citadins, mais s’est surtout alliée avec l’aristocratie. » Les masses rurales sont restées indifférentes ou hostiles aux combats pour une indépendance qui ne changeait rien à leur vie. L’unité pratiquement achevée avec la conquête de Rome en 1870, l’Italie devint en quelques décennies la première source d’émigration du monde, incapable d’assurer un avenir à ses nombreux enfants. Lors de la création du Royaume d’Italie en 1861, seuls 2% de ses sujets parlaient italien. Près de trois quarts des hommes et 80% des femmes étaient analphabètes. La prise en main du pays par l’ancienne administration piémontaise, la concentration des capitaux dans les investissements au nord en progressive industrialisation, l’importation du modèle politique français centralisateur et du modèle économique britannique libéral, allaient renforcer le retard du sud du pays, soumis pendant plusieurs années à une occupation militaire. http://www.lemonde.fr/idees/article/2018/03/05/italie-ce-vote-illustre-l-inachevement-de-l-unite-de-la-nation_5265807_3232.html (5 mars 2018) La nation, en Italie, n’a pas pu se construire sur le socle démocratique d’une large alliance entre les classes populaires et les élites libérales. Ces dernières, oublieuses du peuple, ont préféré, à plusieurs reprises, bâtir l’Italie contemporaine grâce à l’intervention de l’Europe. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
pascal Posté(e) le 19 mai 2018 Share Posté(e) le 19 mai 2018 Il y a 8 heures, gustave a dit : Il s'agirait déja de définir le populisme Larousse: attitude politique consistant à se réclamer du peuple de ses aspirations profondes, de sa défense contre les divers torts qui lui sont faits. Ortolang: Tout mouvement, toute doctrine faisant appel exclusivement ou préférentiellement au peuple en tant qu'entité indifférenciée Etymologie : du latin populus, peuple. Historiquement, le populisme est un mouvement politique russe de la fin du XIXe siècle qui luttait contre le tsarisme en s'appuyant sur le peuple et en prônant la transformation des communautés agraires traditionnelles. En politique, le populisme désigne l'idéologie ou l'attitude de certains mouvements politiques qui se réfèrent au peuple pour l'opposer à l'élite des gouvernants, au grand capital, aux privilégiés ou à toute minorité ayant "accaparé" le pouvoir... accusés de trahir égoïstement les intérêts du plus grand nombre. Pour les "populistes", la démocratie représentative fonctionne mal et ne tient pas ses promesses. Prônant une démocratie plus directe, ils ont donc pour objectif de "rendre le pouvoir au peuple". Le terme populisme est en général utilisé dans un sens péjoratif par ses opposants, c'est-à-dire les classes dirigeantes ou les politiciens au pouvoir, pour amalgamer et critiquer tous les "archaïsmes" et freins au développement de leur politique qu'ils pensent détecter parmi le peuple. Le terme "populisme" sert aussi à dénoncer les démagogues qui mobilisent le peuple par des promesses électoralistes ou qui flattent ses "bas instincts" comme le nationalisme, la xénophobie, voire le racisme ou qui exacerbent les réflexes sécuritaires. Le contour du mot "populisme" est relativement flou et varie selon celui qui l'utilise. De nos jours, il est souvent synonyme de démagogie, d'électoralisme, d'opportunisme. Il y a 8 heures, g4lly a dit : Ou comment refuser de voir que ce con de peuple d'aujourd'hui qui vote mal n'est en fait simplement que la conséquence des choix des élites d'hier. Le souci étant de savoir si le remède de la nouveauté est pire ou meilleur que le gouvernement des élites dont on souhaite la disparition ... Le second souci étant de savoir combien de temps les nouveaux élus mettront à se glisser dans le costume de ceux dont ils sont sensés bannir les pratiques ... Le jeu politique on l'accapare aussi grâce à sa réflexion, son éducation, sa culture, son intelligence ah merde ce genre de tendance se retrouve essentiellement chez les élites ... c'est ballot ! 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alexis Posté(e) le 19 mai 2018 Share Posté(e) le 19 mai 2018 il y a 18 minutes, pascal a dit : Le souci étant de savoir si le remède de la nouveauté est pire ou meilleur que le gouvernement des élites dont on souhaite la disparition ... C'est précisément la matière d'un débat politique, lequel gagne à être mené à partir des situations concrètes et des contextes effectifs, examinant les politiques jusque là suivies et celles qui sont proposées comme remplacement, non à partir de noms d'oiseaux ou d'adjectifs conçus comme tels, par exemple "populistes". Refuser un débat est cependant la façon la plus simple de le gagner, du moins à ses propres yeux, en espérant couvrir ce refus d'une réputation de compétence que l'on s'imagine avoir, ou en tout cas mériter, et grouper ainsi autour de soi une majorité suffisante pour s'assurer que les politiques que l'on défend, surtout, ne changeront pas. Et la meilleure manière de refuser un débat, c'est encore disqualifier son adversaire en l'accusant d'extrémisme, de populisme, d'incompétence etc. La réalité derrière l'accusation importe au fond assez peu. L'important, c'est que suffisamment de gens prennent cette accusation au sérieux. Ce qui s'est passé en Italie, c'est que cette stratégie de refus de débat et de disqualification a cessé d'être suffisamment efficace. (pour éviter tout malentendu : je ne parle absolument pas de toi, mais de tous ceux qui traitent des hommes politiques de "barbares" comme le Financial Times ou de menaces pour "les Lumières" comme le Monde... tous les qualificatifs, tous les noms d'oiseaux, pour éviter de laisser remettre sérieusement en question les options qu'ils défendent, et qui sont appliquées depuis bien longtemps déjà) Concernant l'Italie, quelques chiffres à garder en tête : - Exportations 455 G$, importations 401 G$ en 2016, soit un taux de couverture des importations supérieur à 113% - Position dans le système Target2 de compensations interbancaires entre pays utilisant l'euro débitrice de plus de 300 milliards d'euros En somme, si l'Italie devait quitter le système euro, que ce soit en l'ayant décidé ou par un "malheureux accident", et si cette sortie menait à défaut plus ou moins caché sur une partie de sa dette extérieure, elle n'aurait pas à craindre d'effondrement de son système financier - récupérant le contrôle de sa banque centrale - et se retrouverait en fait dans une situation plutôt confortable. Contrairement à la Grèce, qui ne pouvait sortir de l'euro en 2015 sans devoir équilibrer en urgence son commerce extérieur très déficitaire. Ça ne signifie pas que l'Italie va forcément sortir du système euro. Mais ça signifie que si elle cesse complètement d'obéir aux règles d'austérité de l'UE - par exemple si le gouvernement M5S-Lega applique le programme qu'il a construit - il n'y aura pas de moyen de pression de la BCE et du reste des institutions européennes pour forcer Rome à obéir comme cela a été fait à la Grèce. Beppe Grillo, le fondateur de M5S, a créé aussi depuis 2007 le V-Day, qui commémore la proclamation par laquelle l'Italie quitta l'Axe, mais est en fait l'abbréviation de Vaffanculo-Day... Sur le sujet de politique économique, c'est l'Italie qui est du côté du manche. Un gouvernement décidé à Rome pourrait adresser un grand V à Bruxelles. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Zalmox Posté(e) le 20 mai 2018 Share Posté(e) le 20 mai 2018 (modifié) Aucun franc-maçon ne pourra participer au gouvernement selon le contrat de gouvernement de la Ligue du Nord et du Mouvement 5 Étoiles http://www.grandeoriente.it/massoneria-incostituzionale-la-clausola-nel-contratto-lega-m5s Edit (ils ne disent quand même rien sur les Juifs) Modifié le 20 mai 2018 par Zalmox 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ciders Posté(e) le 20 mai 2018 Share Posté(e) le 20 mai 2018 Je crains hélas qu'ils ne le disent pas parce qu'au fond, tout le monde le sait déjà. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. g4lly Posté(e) le 20 mai 2018 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 20 mai 2018 On 5/19/2018 at 6:26 PM, pascal said: Le souci étant de savoir si le remède de la nouveauté est pire ou meilleur que le gouvernement des élites dont on souhaite la disparition ... Le second souci étant de savoir combien de temps les nouveaux élus mettront à se glisser dans le costume de ceux dont ils sont sensés bannir les pratiques ... Le jeu politique on l'accapare aussi grâce à sa réflexion, son éducation, sa culture, son intelligence ah merde ce genre de tendance se retrouve essentiellement chez les élites ... c'est ballot ! Député, ce dur métier d’élite Certains des élus entrés au Parlement en juin 2017 peinent à se faire à leur nouvelle vie. Le sociologue Etienne Ollion explique ce que montrent de tels mouvements d’humeur sur la condition de député. Le Monde | 17.05.2018 à 14h22 • Mis à jour le 19.05.2018 à 15h29 | Par Etienne Ollion (Chercheur au CNRS) Il est des phrases prononcées à demi-mot qui ne passent pas inaperçues. Depuis les élections législatives du printemps 2017, plusieurs députés ont exprimé leur mécontentement. Les revenus, jugés insuffisants par certains, furent d’abord mis en cause : « Difficile de joindre les deux bouts », a glissé un élu ; financièrement, « ça ne peut pas durer », a ajouté un autre. Jusqu’à cette déclaration rapportée par le journal L’Opinion : « Je vais moins souvent au restaurant, je mange pas mal de pâtes. J’ai ressorti des vêtements de la cave et je vais devoir déménager », se serait plainte une parlementaire de La République en marche (LRM). Accueil frais L’argent n’est pas leur seul grief. Le rythme de vie, imposé par une activité qui oblige à passer de longues journées à Paris et condamne souvent les week-ends à n’être qu’une succession de réunions, de permanences et d’inaugurations, est aussi régulièrement déploré. Après six mois de mandat, plusieurs élus se sont publiquement émus de ce rythme effréné, comme de leurs absences à répétition du domicile familial. Certains s’inquiètent même pour leur vie conjugale, allant jusqu’à prédire un taux de divorce sans précédent. Et depuis presque un an, c’est la condition même du député qui est régulièrement évoquée de façon négative. Activité sous pression constante qui ne laisse que peu de temps pour s’investir pleinement, travail répétitif, quotidien où les rôles sont largement prescrits et les marges de manœuvre limitées : certains élus ont du mal à se faire à leur nouvelle vie. C’est peu de dire que ces doléances, quand elles ont été rendues publiques, ont reçu un accueil frais. Il faut dire que le montant de l’indemnité parlementaire a peu de chance de susciter de la pitié pour les élus, même pour ceux qui, en quittant leur ancienne profession, auraient vu leur pouvoir d’achat diminuer. D’un montant de 5 700 euros net par mois pour les députés sans responsabilité particulière, elle les place en effet d’emblée parmi les Français les mieux payés. Propos parfois décalés De même, pour intenses qu’elles soient, leurs conditions de travail ont peu de chance d’émouvoir les centaines de milliers de salariés qui, ces dernières années, ont vu l’injonction au rendement augmenter à mesure que fondaient les effectifs de leur entreprise, pas plus qu’elles ne peuvent attendrir ceux pour lesquels le dimanche est un jour travaillé comme les autres. Indépendants ou employés, issus du secteur public comme du privé, il s’est trouvé peu de personnes pour exprimer de la sympathie à l’égard de ces nouveaux élus mécontents de leur situation. Au sein même de LRM, d’où provenaient la plupart de ces protestations, ces propos n’ont pas davantage fait l’unanimité. C’est que, collant trop bien à l’image de parti de la classe dominante régulièrement apposée à ce groupe, ces sorties confortaient un stéréotype que d’aucuns combattaient. On peut bien sûr s’offusquer de ces propos parfois tellement décalés avec le quotidien des Français qu’ils donnent l’impression d’une caricature. Du point de vue des sciences sociales, il est cependant plus fécond de chercher à les comprendre. Car contrairement à ce qu’affirmait un ancien premier ministre, on peut rendre raison sans donner raison, expliquer sans jamais cautionner. S’interroger sur ces plaintes répétées donne alors à voir le double mouvement qui s’est produit en juin 2017 : le champ politique s’est ouvert, mais uniquement au bénéfice de fractions très particulières de la population. En creux, cela permet d’explorer la condition politique en France au début du XXIe siècle. Une révolution en velours Les élections de 2017 ont été marquées par des changements massifs au regard des précédentes législatures. Un travail en cours sur les parlementaires français mené avec Julien Boelaert et Sébastien Michon nous permet de mettre en perspective historique ces résultats (« Le temps des élites », article à paraître dans la Revue française de science politique). Deux évolutions croisées se sont produites. D’un côté, on le sait, l’Assemblée nationale a connu son renouvellement le plus profond depuis des décennies : avec 72 % de nouveaux députés, le nombre de primo-élus dépasse très largement celui qu’avaient connu les chambres de 1958 ou, dans une moindre mesure, de 1981. Mais là n’est sûrement pas la transformation la plus importante. La part de novices élus – ceux qui n’ont jamais été rémunérés en politique – a, elle aussi, largement augmenté : elle concerne 28 % des élus contre 9 % dans les années 1970 et 5 % lors de la législature précédente. S’il faut aller au-delà de la communication politique, qui a largement mis en avant ce fait, il faut aussi reconnaître qu’un vrai changement s’est produit. Avec le succès de ce parti et, dans une moindre mesure, celui de La France insoumise (LFI), qui a elle aussi envoyé nombre de novices à l’Assemblée, le Parlement ne ressemble en rien à ce qu’il était sur le plan des carrières politiques. Les frontières du champ politique s’étaient progressivement fermées. Ce processus d’autonomisation a connu un net coup d’arrêt. S’arrêter à ce constat serait toutefois insuffisant, car il masque un autre changement de ces dernières élections. L’ouverture politique s’est en effet accompagnée d’une fermeture sociale, le recrutement des élus se faisant dans des fractions encore plus limitées de la population française. Plus discret, car il n’est que l’accentuation d’un phénomène déjà bien engagé, ce rétrécissement de la base sociale des élus est marqué : si les parlements n’ont jamais été à l’image de la population, celui-ci l’est encore moins qu’à l’habitude. Avec 55 % de membres des classes supérieures et 1 % de membres des classes populaires, quand ces groupes représentent respectivement 18 % et 48 % de la population, le décalage est indéniable. Plus encore, l’Assemblée nationale actuelle a vu la proportion des entrepreneurs et des cadres supérieurs du privé sur ses bancs s’élargir largement. Si les comparaisons historiques sont complexes dans ce domaine, le Parlement actuel est certainement l’un des plus socialement élitistes depuis la fin du XIXe siècle. Vertus de la file d’attente Ouverture sur le plan des carrières politiques, mais fermeture sociale : ce mouvement en forme de chiasme a permis des commentaires partiels sur l’Assemblée actuelle. Penser ensemble ces deux éléments a pourtant des vertus, dont l’une est de faire sens des déclarations déçues ou agacées des nouveaux députés. Car ce qui s’est passé en 2017, c’est précisément cette entrée en masse d’une population peu habituée au fonctionnement du monde politique. En quelques semaines, plusieurs dizaines de personnes complètement extérieures au champ politique sont parvenues à son centre, là où leurs prédécesseurs immédiats avaient mis des années, voire des décennies à arriver. Elles ont, de ce fait, contourné une file d’attente qui s’était formée devant elles. Les recherches qui se sont portées sur ces phénomènes ont montré que l’attente avait des propriétés singulières. Dans son livre sur les travailleurs journaliers à Chicago (Les Agences de la précarité, Seuil, 2010), Sébastien Chauvin a montré qu’elle permet de mettre à l’épreuve la fiabilité des candidats à un travail, si précaire et mal payé soit-il. Faire patienter les candidats au travail permet aux superviseurs de les observer pour mieux les filtrer. L’attente rappelle aussi aux travailleurs qu’ils pourraient être remplacés du jour au lendemain. Si la population est bien différente, cette configuration n’est pas si éloignée de ce qu’était jusqu’alors la carrière politique standard. Dans cette file d’attente particulière, on apprend le métier. En passant du temps à graviter autour des élus ou dans des positions subalternes, on acquiert les savoirs nécessaires pour naviguer dans cet espace, mais surtout le goût pour la politique. Dans son étude sur les organisations de jeunesse des partis, la politiste Lucie Bargel a montré comment les jeunes militants apprennent à s’intéresser à des activités parfois peu valorisées du quotidien de la politique, qu’il s’agisse des tractages ou des interminables réunions (Jeunes socialistes, jeunes UMP. Lieux et processus de socialisation politique, Dalloz, 2009). Ce faisant, elle analyse comment naît l’appétence pour ce milieu et pour son rythme de vie chaotique. Effets de désincitation La file d’attente sert aussi à discipliner. L’étude classique dirigée par Paul Lazarsfeld sur Les Chômeurs de Marienthal, publiée en 1933 (réédition Minuit, 1982), donnait à voir comment la recherche d’emploi prolongée limitait progressivement les ambitions chez des personnes mises à l’écart du marché du travail. Des parallèles existent avec la politique. Ceux qui auraient pu se voir rapidement ministres dans leurs premières années ont appris la patience. Les années ont ajusté les ambitions, et ils peuvent enchaîner sans trop se plaindre des soirées dans l’Hémicycle pour voter des scrutins à l’issue déjà connue ou consacrer des week-ends entiers à des événements dans leur circonscription. La file d’attente, enfin, sélectionne. En positif, l’existence d’un vivier permet de repérer ceux qui ont les dispositions les plus adaptées pour assurer une succession. Mais il faut surtout considérer, en négatif, les effets de désincitation que produit cette attente sur des candidats qui auraient pu être intéressés, mais qui ne veulent pas passer des années à patienter dans des positions qu’ils perçoivent comme des lieux de relégation. C’est particulièrement vrai pour ceux qui, disposant d’offres alternatives, quittent une activité qui aurait pu les intéresser si les conditions avaient été différentes. Un élu LRM de 2017, militant socialiste avant cette date, l’exprime de manière exemplaire. « Moi, être parlementaire, c’est quelque chose qui m’aurait toujours plu, mais que je n’avais jamais concrétisé dans ma tête. (…) Il faut être un fidèle de la section, se faire élire au bureau de sa section, se sacrifier pendant des années pour cela et, après, espérer un jour – mais à quel âge ? – être investi. D’abord dans une circo ingagnable, puis dans une circo gagnable, et un jour peut-être être parlementaire. Voilà. C’est ça, la vie d’un parlementaire classique. Donc, forcément, je n’avais pas ça en ligne de mire. Moi, j’avais ma carrière dans le privé, ça me plaisait. Point. » Au coût temporel d’un engagement perçu comme ingrat vient s’ajouter le coût d’opportunité pécuniaire de ces années d’attente dans des positions subalternes. Car pour certains, être député, c’est effectivement connaître une baisse de salaire. L’exercice de l’activité elle-même est contraignant. Or, n’ayant pas été socialisés par l’attente, les nouveaux élus ne sont habitués ni aux codes de la politique ni au type de travail attendu d’un parlementaire. De là proviennent la plupart des critiques à l’endroit de l’activité d’élu entendues depuis juin 2017. La condition politique Les expressions d’insatisfaction sont donc le résultat d’une expérience grandeur nature, qui a vu des corps novices plongés dans le grand bain de la politique. En creux, elles révèlent ce qui fait la condition politique aujourd’hui. La fin du cumul des mandats, qui a en principe soulagé les élus d’un nombre important de charges, ne semble pas avoir atténué le rythme de travail : les semaines restent remplies, et le temps demeure la ressource la plus rare. Le caractère total de la politique contemporaine est démontré par le niveau d’engagement familial qu’il implique. Dans son récent travail sur les conjoints d’élus, la politiste Christelle Gris souligne qu’ils (le plus souvent elles) doivent a minima accepter une vie commune en pointillé. Pour beaucoup, c’est encore davantage : un engagement réel est demandé aux partenaires, qui participent aux activités de représentation, secondent les élus quand ils ne peuvent être présents, voire prennent part à la gestion de l’activité. Entreprise collective, l’activité de député ressemble surtout à une PME qui accapare la vie de celui qui la dirige comme de sa famille – lire à ce sujet « Le rôle de figuration des conjointes d’élus en situation de représentation », dans l’ouvrage collectif Dans l’ombre des élus, édité par Willy Beauvallet et Sébastien Michon (Presses du septentrion, 2017). Le spectre des « quinze mille » Au moment où les volontés de transformation de la politique se multiplient, que nous apprend la difficile prise de rôle de certains novices ? Tout un volant de la réforme de l’Assemblée nationale entamée en septembre 2017 se penche sur la question des rythmes de travail et de l’organisation du temps parlementaire. Un consensus semble par exemple se dessiner pour mieux encadrer les horaires comme l’agenda des élus. A l’inverse, les propositions du gouvernement de diminuer le nombre de parlementaires sous prétexte qu’ils n’auraient pas assez à faire risquent d’augmenter ce volume de travail. Un temps évoquée, la question de l’indemnité n’a pas refait surface. Il faut dire qu’on touche là à un point sensible. En 1906, l’augmentation que s’étaient discrètement attribuée les parlementaires avait donné lieu à un scandale public d’ampleur nationale. Comme l’a montré Alain Garrigou dans un article classique (« Vivre de la politique », revue Politix, 1992), le spectre des « quinze mille » – montant de l’indemnité annuelle que se sont alors octroyés les élus – hantait toujours, plusieurs décennies après, la classe politique : l’augmentation qu’on se verse soi-même a toujours un parfum de conflit d’intérêts. Par ailleurs, une augmentation de l’indemnité pourrait rapidement placer les députés parmi les 1 % des Français les mieux payés. Si chacun est libre de valoriser le travail parlementaire comme bon lui semble, il ne semble pas que faire passer les députés dans cette classe des one percent tant décriée soit la mesure la plus à même de redorer le blason de la classe politique. Un mode de scrutin élitiste Surtout, voir dans l’indemnité un frein à l’engagement et appeler à sa réforme, c’est finalement s’inquiéter de quelques cas particuliers là où une autre absence est autrement plus flagrante : celle des classes populaires sur les bancs de l’Hémicycle. Des années d’après-guerre jusqu’aux années 1980, certains partis parvenaient à faire élire quelques ouvriers et employés. Beaucoup empruntaient une voie longue vers l’Assemblée : de l’usine au bureau d’un syndicat ou du parti, elles et ils enchaînaient de nombreuses années de service avant d’être élus. Comme l’a bien montré Bernard Pudal dans Prendre parti (Presses de la FNSP, 1989), c’était le cas du Parti communiste français (PCF), qui prêtait une attention particulière à la biographie des candidats présentés. Avec le fort recul électoral du PCF et la professionnalisation des partis français, ces mécanismes au pouvoir modérément correcteur n’agissent plus. A cela s’ajoute le fait que le scrutin uninominal, en usage pour l’élection des députés, est l’un des plus élitistes qui soit. Une raison peu évoquée, quoique centrale, en est le coût des campagnes. En théorie, tout candidat qui dépasse le seuil des 5 % des suffrages exprimés sera remboursé des dépenses engagées. Encore faut-il pouvoir avancer les fonds – une incertitude qui s’ajoute aux complexités logistiques de l’organisation d’une campagne. On aurait tort de sous-estimer l’effet désincitatif de ces règles. Des entretiens menés avec des candidats pour LRM montrent combien cette question fut saillante, poussant certains d’entre eux à se retirer de la course à l’investiture. C’est qu’une campagne législative peut coûter cher : dans un travail en cours, les économistes Yasmine Bekkouche et Julia Cagé rappellent que la dépense moyenne par candidat en 2012 était de plus de 30 000 euros pour les partis de gouvernement. Si la question s’est posée pour une population généralement à l’aise financièrement, elle joue forcément pour d’autres. Mettre fin à la défiance Les réformes en cours n’évoquent pas l’organisation des partis, mais elles s’intéressent au mode de scrutin. Outre qu’elle assure une meilleure représentation du choix des électeurs, une élection à la proportionnelle transfère ces coûts de campagne vers les partis. La formation de listes, elle, met en lumière leurs choix en matière de représentation sociale, qu’il s’agisse du genre, de l’ethnicité ou des trajectoires professionnelles. Il n’est alors plus possible de se réfugier derrière l’argument du choix de l’électeur pour ne présenter, par exemple, que des hommes. Accroître la dose de proportionnelle bien au-delà des seuils évoqués à l’heure actuelle, voire passer à un scrutin proportionnel plus ambitieux, modifierait de manière certaine la représentation nationale. Un tel changement ne pourrait à lui seul mettre fin à la défiance qui touche la classe politique, mais ce serait un premier pas pour rapprocher citoyens et élus. Car s’il n’est évidemment pas besoin d’être pour représenter, tous les travaux de sciences sociales montrent que l’exclusion de long terme de tout un ensemble de la population est lourde de conséquences. D’abord à cause du ressenti de ceux qui ne se voient pas représentés. Ensuite, du fait des sujets abordés au Parlement et du traitement qui en est donné. L’arrivée de novices, si souvent mise en avant, n’a de ce point de vue rien changé. Il est urgent de remédier à cette situation. http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2018/05/17/depute-ce-dur-metier-pour-l-elite_5300535_3232.html 1 2 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
pascal Posté(e) le 20 mai 2018 Share Posté(e) le 20 mai 2018 Il y a 2 heures, Zalmox a dit : Aucun franc-maçon ne pourra participer au gouvernement selon le contrat de gouvernement de la Ligue du Nord et du Mouvement 5 Étoiles hmmm çà commence à sentir bon cette affaire ... et les homosexuels c'est pour quand ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Zalmox Posté(e) le 20 mai 2018 Share Posté(e) le 20 mai 2018 Le contrat de gouvernement est soumis à l'avis des Italiens Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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