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Wallaby

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Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. On peut voir dans Reagan le comédien ou le collaborateur du FBI en tant que président du syndicat des comédiens en pleine période Maccarthyste : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ronald_Reagan#Débuts Au milieu de la période du Maccarthysme de la fin des années 1940, Reagan fournit au FBI les noms d'acteurs qu'il considérait comme étant des sympathisants communistes au sein de l'industrie cinématographique.
  2. https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/ils-ont-change-le-monde/accords-de-minsk-la-defaite-de-la-diplomatie-europeenne-7048842 (15 juillet 2024) (suite) Céline Marangé 23:48 En fait le fait que les Russes et les séparatistes auraient pu aller plus loin en février 2015 et qu'il ne l'ont pas fait, eh bien Vladimir [Poutine] considérait qu'il avait fait là une concession de taille. Et que d'une certaine manière, cette concession lui donnait des droits et des avantages. Par ailleurs, il voyait ces accords de Minsk II comme une victoire personnelle, comme le signe de son habileté à négocier et à obtenir des concessions de ses adversaires. Et en fait, notamment, il a réussi à faire en sorte que les accords n'attribuent aucune obligation explicite à Moscou, et donc en fait le Kremlin pouvait d'une certaine manière se présenter non pas comme une partie au conflit, ce qu'il a toujours été depuis le début, mais comme un médiateur. 25:03 Il voulait forcer Paris et Berlin à imposer à Kyiv les renoncements qu'il exigeait. Il aurait voulu, notamment, que les dirigeants Ukrainiens discutent sur un pied d'égalité avec les représentants séparatistes autoproclamés, ça c'était inacceptable, évidemment. Et je pense que le fait que rien n'ait marché comme prévu, et que, en fait, les Européens n'aient jamais accepté de jouer ce rôle, qu'ils soient toujours en parallèle restés attachés au projet de partenariat oriental de l'Union Européenne avec ces pays, et bien ça a nourri le ressentiment du président russe. [Je n'ai pas souvenir qu'il y ait eu de clauses économiques touchant le partenariat oriental dans les accords de Minsk, et lorsqu’il y avait des échanges de prisonniers, les dirigeants Ukrainiens acceptaient d'être sur un pied d'égalité avec les dirigeant séparatistes avec qui ils se mettaient d'accord sur les détails]. 25:50 Et ça l'a sans doute convaincu, en particulier après l'échec du sommet du format Normandie en décembre 2019, que ça irait plus vite d'utiliser la force et de répéter le scénario de la Crimée à l'échelle de toute l'Ukraine. Jacques Audibert 27:26 Pourquoi on n'a pas avancé, parce qu'on a toujours refusé de tordre le bras des Ukrainiens. Évidemment on était du côté des Ukrainiens. [J'espère que la mémoire de Jacques Audibert défaille. Si les Français et les Allemands refusent de tordre le bras des Ukrainiens, comment espérer que les Russes tordent le bras des séparatistes ? Il n'y a que les alliés qui puissent tordre le bras de leurs alliés. Si ce ne sont pas les alliés qui le font, personne ne le fera] 28:12 Je pense qu'on ne sous-estime jamais assez l'incapacité des Russes à mettre en oeuvre leurs plans, c'est à dire que je ne sais pas s'ils avaient une capacité conventionnelle, opérationnelle sur le terrain pour faire ce qu'ils menaçaient de faire. Peut-être qu'il ne se serait rien passé du tout, mais ce que l'on voit ces accords de Minsk, encore une fois, comme l'a dit Mme Merkel d'une manière un petit peu directe, ces accords de Minsk, ont donné du temps à l'Ukraine pour acquérir une capacité - et ça j'en témoigne - qu'ils n'avaient pas du tout à l'époque. Vous savez on travaillait beaucoup avec les conseillers militaires. Moi je travaillais avec le général Puga qui était le chef d'état major particulier du président : ils avaient une bien piètre opinion de la manière dont ces affrontements étaient menés. 28:56 Tirer sur des villes avec de l'artillerie, c'est en gros le Moyen-Âge de la guerre, et c'est ce que ces deux forces, d'ailleurs les Ukrainiens pareil, étaient capables de faire : tirer depuis 20 km sur des villes, avec de l'artillerie. C'est le Moyen-Âge, c'est en gros ce qui est en train de se passer encore aujourd'hui. Céline Marangé 29:28 En tout cas il faut se rappeler qu'à l'époque il y avait ce projet de Novorossiya, c'est à dire toute l'extrême droite, les franges de l'extrême droite impérialiste qui tiennent aujourd'hui le haut du pavé d'ailleurs, à Moscou, était favorables à l'idée que la Russie devait pousser son avantage plus loin et aller jusqu'à Kiev. Enfin, c'est ce que plaidaient certains d'entre eux, et les dirigeants russes ont eu du mal, en fait, à imposer à tous ces volontaires - parce que du côté russe aussi, il y avait des volontaires, issus de l'extrême droite, qui se sont engagés dans le conflit - et ils ont réussi à imposer, enfin à mettre fin à cette poussée, à cette avancée. Donc est-ce que s'il n'y avait pas eu les accords de Minsk, et ce relatif gel du front, même si la guerre n'a jamais cessé, est-ce que ces personnes seraient allées plus loin ? Ils cherchaient aussi à l'époque à déstabiliser Odessa. Ils cherchaient aussi, ils ont tenté aussi de prendre Kharkhiv au tout début de la guerre, donc ils auraient peut-être pu pousser leur avantage plus loin militairement, mais on ne le saura jamais. Ce qui est sûr, c'est que ces accords, de mon point de vue, il ne faut pas les dénigrer entièrement, ils ont eu le mérite d'exister et de donner un répit à l'armée ukrainienne et de permettre aussi une négociation, qui certes n'a pas abouti, mais elle aurait pu aboutir, donc de créer un cadre de négociations avec l'Allemagne et la France.
  3. https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/ils-ont-change-le-monde/accords-de-minsk-la-defaite-de-la-diplomatie-europeenne-7048842 (15 juillet 2024) (suite) Céline Marangé 11:51 Donc cette montée en puissance de l'armée Ukrainienne, elle n'a pas été facilitée par les accords de Minsk, mais en tout cas, les accords de Minsk ne l'ont pas empêchée. Jacques Audibert D'abord il faut se souvenir pourquoi on les a faits [les accords de Minsk], donc là, je vous disais tout-à-l'heure comment on a créé le chemin, en février 2015 on se dit : "il faut absolument aller plus vite et plus loin parce que les choses se dégradent. Comme l'a dit Mme Marangé les choses se dégradent sur le terrain et on est dans une situation dramatique avec des Ukrainiens qui ne sont pas... ils ne sont pas rompus à ce genre de négociations. Ils ne sont pas non plus rompus au contrôle opérationnel d'une armée sur le terrain. Quelquefois, dans les conversations qu'on a eues avec eux et on en a eu en permanence, on sentait bien qu'il y avait un flottement. 18:36 Donc on arrive à Minsk, on est accueillis par Loukachenko, et il avait préparé un immense festin et Mme Merkel et le président Hollande disent non, non, pas de festin, on travaille. Et on a passé la nuit dans le hall d'entrée, à travailler dans l'espace qui était un espace d'attente. Pourquoi ? Parce que [inaudible]. Mais la situation était était d'autant plus dramatique qu'évidemment Poutine l'a dramatisée : il a accueilli tout le monde - c'est pas lui qui accueillait, mais sa première prise de parole a été de dire : désolé, il y a 8000 soldats coincés dans la poche de Debaltsevo, il y a autour des forces d'artillerie de forces séparatistes que je ne contrôle pas, je n'y peux rien, moi russe, et ils risquent tous d'être massacrés si on ne s'entend pas ce soir. Voilà le climat d'entrée d'une négociation qui a duré 16 heures. 19:35 Lorsque quelqu'un vous dit explicitement qu'il risque d'y avoir des milliers de morts si vous échouez, vous êtes dans une situation de tension extrême, ce qui était le cas de tout le monde, mais en particulier des Ukrainiens.
  4. https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/ils-ont-change-le-monde/accords-de-minsk-la-defaite-de-la-diplomatie-europeenne-7048842 (15 juillet 2024) Jacques Audibert, ancien conseiller diplomatique de François Hollande 04:44 Pourquoi on a fait Minsk ? Parce qu'auparavant on avait fait ce qu'on appelait le format "Normandie", Mme Merkel et le président Hollande ont décidé ensemble de prendre les choses en main, au moment d'une période extrêmement critique. Rappelez-vous : Porochenko est élu en mai, mais Poutine refuse de lui adresser la parole, il considère que le seul président qui compte, c'est Ianoukovitch [1], qu'il a été démis de ses fonctions de manière indue, et donc on a une possibilité de crise qui monte très fort. Si à cela on ajoute le fait que Poutine a pris la Crimée en février-mars, on a une vive tension. 07:35 Jusqu'au dernier moment, Poutine pouvait refuser de le faire [rencontrer Porochenko en Normandie le 6 juin]. 07:50 « Poutine et Porochenko se sont parlé et ils ont convenu d'une prochaine rencontre » : voilà comment ça s'est passé, mais protocolairement, c'était un cauchemar : c'était un déjeuner avec le président Obama, la reine d'Angleterre, il avait fallu faire venir Poutine un petit peu en avance pour ménager 10 à 15 minutes, où vous ne faites pas vraiment attendre la reine d'Angleterre en lui disant : désolé, il y a un rendez-vous ailleurs, ça se produira un peu plus tard, donc on était vraiment vraiment tendus, et on avait vraiment quelques minutes pour organiser ce contact. 08:20 Poutine a accepté. Il a accepté une photo, à condition qu'elle ne soit jamais publiée. Et elle n'a jamais été publiée. Céline Marangé 11:55 Les deux fois [les deux accords de Minsk] les forces armées ukrainiennes étaient en grandes difficultés. C'est à dire que les premiers accords de Minsk, Minsk I, en septembre 2014, c'était après la défaite autour d'Ilovaïsk, et les seconds accords, qui étaient censés, en fait, de mettre en oeuvre les premiers accords conclus, eh bien eux, ils ont été négociés à un moment où l'armée ukrainienne venait de subir une défaite très cuisante à Debaltseve, où les séparatistes épaulés par la Russie, armés par les Russes avaient vraiment l'avantage et pouvaient pousser... ce qui était craint à l'époque c'était qu'en fait ils puissent aller plus loin, et ces accords, en fait, ils ont été arrachés aux Russes au terme d'une nuit sans sommeil, après de longues tractations, et l'idée c'était de définir un ensemble de mesures qui permettraient d'appliquer les premiers accords conclus l'année précédente, mais surtout, d'interrompre l'offensive russo-séparatiste, donc le premier objectif, c'était d'obtenir un cessez-le-feu. 13:05 Évidemment, du fait de ce déséquilibre sur le front, les Russes avaient l'ascendant, en fait, pour imposer leur point de vue sur un certain nombre de sujets, et Vladimir Poutine ne s'est pas gêné, ne s'en est pas privé, si vous voulez. L'un des points de contentieux concernait la loi de décentralisation : il était prévu, en fait, que l'Ukraine procède à une réforme constitutionnelle de façon à inscrire la décentralisation et l'autonomie des régions séparatistes dans la loi. Et de facto, ça aurait conduit, en fait, à une forme de fédéralisation de l'Ukraine, ce qui aurait un moyen pour Moscou de garder des leviers de pression sur Kyiv et d'entraver ses aspirations à rejoindre l'Union Européenne et l'OTAN, donc si vous me posez maintenant la question de savoir pourquoi ça n'a pas fonctionné et qui est responsable, je pense qu'il y a deux raisons principales qui expliquent cet échec : premièrement, Moscou et Kiev avaient des lectures opposées des accords, et en particulier de l'ordre d'application des accords. 14:16 Et en fait Kyiv insistait pour que les clauses de sécurité, comme par exemple le rétablissement de la frontière avec la Russie ou le désarmement des combattants, pour que ces clauses de sécurité interviennent en premier [oui mais ce n'est pas ce que Kyiv a signé ! Kyiv a signé des accords de Minsk qui stipulent noir sur blanc que ces clauses doivent intervenir en dernier, pas en premier !], et Moscou de son côté entendait faire appliquer les clauses politiques et refusait en fait que les questions de sécurité viennent en premier [et dans les accords de Minsk II, Kiev a accepté et signé ces exigences de Moscou]. 16:51 Je crois qu'en fait, à l'époque, la situation comme je viens de le dire était extrêmement critique pour l'armée ukrainienne, et qu'en fait ces accords ont permis à l'armée ukrainienne de ne pas s'effondrer sur le moment, ce qui aurait eu potentiellement des conséquences politiques autrement plus graves, et par la suite, ces accords, même s'ils n'ont pas abouti, ils ont donné du temps, en fait, à l'Ukraine, et avec l'aide et l'entraînement des Britanniques, des Américains, des Canadiens, l'armée Ukrainienne a pu s'entraîner aux modes de combat de l'OTAN, se renforcer, comment dire, pratiquer la subsidiarité dans le commandement, pratiquer la dilution en défense, enfin, qui sont des choses qui lui ont permis d'encaisser le choc initial au moment de l'invasion de l'Ukraine en février 2022. [1] renforcé par l'accord du 21 février 2014 sur la résolution de la crise politique en Ukraine, signé par le français Laurent Fabius, l'allemand Frank-Walter Steinmeier, et le polonais Radoslaw Sikorski, maintenant sa présidence jusqu'à de nouvelles élections au plus tard en décembre 2014 : https://en.wikipedia.org/wiki/Agreement_on_settlement_of_political_crisis_in_Ukraine
  5. https://responsiblestatecraft.org/harris-trump-election-ukraine/ (5 novembre 2024) « Quel que soit le vainqueur, le prochain président américain sera confronté à de dures réalités en Ukraine qui exigeront un changement par rapport à la politique actuelle de M. Biden. Les Russes sont beaucoup plus nombreux que les Ukrainiens et produisent beaucoup plus de matériel militaire que l'Ukraine et ses soutiens occidentaux », souligne George Beebe, directeur du programme Grand Strategy du Quincy Institute. « Par conséquent, l'Ukraine ne peut pas gagner une guerre d'attrition avec la Russie et se dirige, tôt ou tard, vers un effondrement général en l'absence d'un accord diplomatique pour mettre fin à la guerre ou d'une décision des États-Unis d'entrer en guerre avec la Russie. " En attendant, malgré le soutien des dirigeants européens, les élections dans la région, en particulier en Allemagne - deuxième fournisseur d'armes de l'Ukraine - ont reflété l'épuisement de l'opinion publique face à la guerre, en grande partie à cause de ses impacts économiques visibles. Les sanctions contre la Russie n'ont pas « écrasé » l'économie ou l'effort de guerre de Moscou, mais ont eu des effets négatifs sur les prix de l'énergie en Europe. « Si l'on maintient le cap actuel, l'Ukraine deviendra un État failli, ce qui plongera l'Europe dans un désarroi croissant », note M. Beebe.
  6. Si Margaret Thatcher avait été en vie - ce qui est plausible, vu qu'elle est plus jeune que Jimmy Carter et que Jimmy Carter est toujours en vie - elle aurait favorisé les solutions diplomatiques, plaçant la Grande-Bretagne aux côtés de la France et de l'Allemagne dans le format Normandie, au lieu de le bouder [1], en luttant contre le sabotage par les Américains des accords de Minsk [2]. Pourquoi ? Parce qu'elle n'avait pas froid aux yeux : elle n'avait pas peur de s'opposer aux Américains. Autre exemple à propos de l'invasion de la Grenade [3]. [1] https://responsiblestatecraft.org/britain-russia/ (9 juin 2024) Comme le raconte Proud, les dirigeants britanniques à Londres se sont ingéniés à s'exclure des négociations qui ont mené à Minsk, ce qui signifie que les Britanniques n'ont joué que peu ou pas de rôle dans les divers efforts visant à trouver des moyens de mettre en œuvre les accords. La seule contribution britannique majeure à l'histoire désolante des accords de Minsk a été de persuader le Conseil européen de l'UE de convenir que les sanctions contre la Russie ne seraient pas levées tant que Minsk n'aurait pas été pleinement mis en œuvre. Kiev s'en est réjoui et a été incité à bloquer la mise en œuvre des accords de Minsk afin de verrouiller les sanctions occidentales contre la Russie. [2] http://www.lopinion.fr/edition/international/ukraine-guerre-peut-elle-repartir-98998 (28 mars 2016) Les autorités ukrainiennes jouent la montre – des diplomates français parlent, en privé, de « manœuvres dilatoires » – et réinterprètent les documents signés. C’est notamment le cas en ce qui concerne le contrôle de la frontière avec la Russie, dont Kiev fait un préalable à l’organisation d’élections dans le Donbass alors qu’il doit être restauré au lendemain du scrutin selon les termes de l’article 9 des accords de Minsk. A l’automne dernier, le sherpa de François Hollande, Jacques Audibert, a appelé son homologue américain Susan Rice à la Maison Blanche pour lui faire part du mécontentement de Paris face aux messages, jugés déloyaux, que ferait passer Victoria Nuland à Kiev sur les accords de Minsk. [3] https://en.wikipedia.org/wiki/United_States_invasion_of_Grenada « Je ne peux pas cacher que je suis profondément troublée par votre dernière communication. Vous m'avez demandé mon avis. Je vous l'ai exposé et j'espère que, même à ce stade tardif, vous en tiendrez compte avant que les événements ne soient irrévocables »
  7. Même Margaret Thatcher, tenant tête à Ronald Reagan, était pour le gazoduc "parce qu'elle a vraiment envie de voir le problème comme un problème de souveraineté énergétique européenne" :
  8. Sous l'inspiration de Tucker Carlson qui avait fait un show télévisé pour s'opposer à une entrée en guerre contre l'Iran.
  9. J'avais noté que les propositions de Donald Trump en matière de tarifs douaniers sur les automobiles chinoises avaient bien vite été reprises par les démocrates, jusqu'à Joe Biden : https://forum.air-defense.net/topic/22849-relations-et-rivalité-chine-etats-unis/page/24/#comment-1720726- https://forum.air-defense.net/topic/22849-relations-et-rivalité-chine-etats-unis/page/24/#comment-1725637 Dont ces remarques à propos du Mexique :
  10. Les énergies renouvelables vues par Jean-Marc Jancovici (c'est la cerise sur le gâteau, mais malheureusement, ça remplace pas le gâteau) : source : https://www.theguardian.com/environment/2024/oct/19/world-without-end-fossil-fuel-arrives-uk-comic-france-nuclear Et cette réflexion sur le Danemark, qui réclamerait certes une mise à jour parce qu'elle date de 2012-2014, mais qui me parait typique de la manière d'utiliser les énergies renouvelables pour faire du green washing, pour faire l'arbre qui cache la forêt et l'éléphant dans la pièce : https://www.theguardian.com/world/2014/jan/27/scandinavian-miracle-brutal-truth-denmark-norway-sweden Selon un rapport de 2012 du Fonds mondial pour la nature, les Danois ont la quatrième plus grande empreinte écologique par habitant au monde. Ils devancent même les États-Unis. Ces éoliennes offshore peuvent sembler impressionnantes lorsque vous atterrissez à Kastrup, mais le Danemark brûle énormément de charbon. Cela vaut la peine de s'en souvenir la prochaine fois qu'un Danois agitera le doigt contre votre chauffage de terrasse. Donc beaucoup de gens qui ont pris des décisions sur la guerre d'Ukraine et par ricochet sur l'approvisionnement en gaz russe de l'Europe, sont des gens qui se font des illusions sur les énergies renouvelables. Donc ce sont en grande partie des gens qui ne comprennent pas le problème qui ont pris les décisions.
  11. Pour préciser, c'est juste parce qu'étant donné qu'on achète la plupart de nos appareils électroménagers en Chine [1], il faudra bien qu'on paie les Chinois d'une manière ou d'une autre. Je parle chinois. J'ai vécu quelques temps en Chine. La culture chinoise me convient parfaitement. Donc c'est pas contre les Chinois que je dis ça. [1] et les jouets : https://www.tf1info.fr/conso/video-tf1-reportage-jouets-non-conformes-faut-il-se-mefier-des-plateformes-chinoises-shein-et-temu-2331888.html
  12. C'est peut-être parce que c'est le seul pays qui a encore une industrie (enfin avec l'Italie). C'est facile de dire "nous on ne croit pas au gaz" quand on n'a pas d'industrie. Mais cela trahit un esprit de capitulation face au phénomène de désindustrialisation. Couper le gaz entre la Russie et l'Allemagne, c'est accélérer la désindustrialisation de l'Europe, pour en faire un paradis pour touristes chinois, appauvri, et incapable de produire quoi que ce soit.
  13. https://www.asahi.com/ajw/articles/15497062 (6 novembre 2024) Le nombre annuel de naissances dans le pays passera [en 2024] sous la barre des 700 000 pour la première fois depuis 1947, date à laquelle des statistiques comparatives ont commencé à être disponibles. En 2022, le nombre de naissances était passé sous la barre des 800 000 pour la première fois.
  14. Ma réaction (suite) 3) Le héros de la soirée, c'est Dean Phillips, car il avait vu avant tout le monde que le parti démocrate devait organiser une primaire compétitive pour sélectionner un candidat jeune et compétent, de façon à tourner la page Biden : -
  15. Ma réaction : 1) Je ne suis pas très surpris car le raisonnement d'Alexis qui suggérait une avance cachée de Trump malgré des sondages mettant Harris en tête m'avait assez fortement séduit : 2) La guerre civile a été évitée :
  16. https://www.eurotopics.net/fr/328941/estonie-les-russes-prives-de-droit-de-vote (5 novembre 2024) En Estonie, la coalition gouvernementale souhaiterait priver les citoyens russes et biélorusses du droit de vote aux scrutins municipaux. On ignore si cette mesure concernerait aussi les "non-citoyens" – statut accordé aux ex-citoyens soviétiques non-estoniens et à leurs descendants après l'indépendance. Quoi qu'il en soit, la mesure nécessite une révision constitutionnelle, sur laquelle le Parlement doit se prononcer. Les médias du pays en débattent. Dans Õhtuleht, Liia Hänni, l'une des corédactrices de la Constitution estonienne, y voir une atteinte aux droits fondamentaux : « Donner le droit de vote à tous les habitants permanents aux élections municipales n'a pas été une erreur faite jadis par l'assemblée constituante, contrairement à ce que prétendent certains 'experts', mais une décision prudente, qui tient compte de la responsabilité des communautés locales dans l'organisation de leur propre vie, ainsi que des réalités dans un grand nombre de villes et de communes d'Estonie. ... La révision active de la Constitution avant les élections municipales de l'automne 2025 est un exemple notoire de la volonté de certains partis politiques de remodeler le corps électoral juste avant un scrutin, en instrumentalisant l'émotion suscitée par l'agression russe en Ukraine ».
  17. https://www.eurotopics.net/fr/328851/presidentielle-moldave-quel-impact-aura-la-victoire-de-maia-sandu Le mandat qui attend la présidente ne sera pas une partie de plaisir, juge G4Media.ro (Roumanie, 4 novembre 2024) : « Sandu devra présider un pays profondément divisé. Sans les voix des Moldaves de l'étranger, Sandu ne serait jamais devenue présidente. Le candidat pro-russe [Alexandr Stoianoglo] aurait alors obtenu la majorité des voix. En d'autres termes, Sandu dispose d'une base fragile dans le pays, la majorité des citoyens vivant dans le pays étant même opposés à elle. Dans un contexte politique aussi tendu, il est difficile de mener de grandes réformes. Comme on ignore du reste si la diaspora se mobilisera autant la prochaine fois, Sandu devra veiller à ne pas s'attirer davantage les inimitiés d'une partie de la population ». Il est préférable de ne pas donner de perspective d'adhésion à la Moldavie à l'heure actuelle, fait valoir Frankfurter Allgemeine Zeitung (Allemagne, 4 novembre 2024) : « A moyen terme, l'UE n'est pas en mesure de s'élargir. La venue d'un nouveau membre à part entière, grand ou petit, susceptible de bloquer les décisions avec son droit de veto, nuirait à ses processus décisionnels. De plus, le sentiment prorusse reste fort en Moldavie, comme l'a montré il y a deux semaines le référendum sur l'adhésion à l'UE, qui a failli échouer. Une aide réaliste et durable à la Moldavie, voilà ce qui est nécessaire. Par exemple par une amélioration significative des voies de communication avec la Roumanie, les deux pays étant historiquement liés ».
  18. Donc des taxes franco-françaises qui font entrer de l'argent dans les coffres de l'État français... Donc le "marché extrêmement rentable" de la Russie "épongeait les pertes" et faisait entrer de l'argent dans les coffres de l'État.
  19. https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/11/05/le-plan-social-geant-d-auchan-acte-la-fin-de-son-modele-historique_6377546_3234.html « C’était un peu écrit d’avance », persifle un distributeur concurrent au regard des points faibles du groupe nordiste : « Un modèle de l’hypermarché en déclin, source de charges élevées, et une place importante de la Russie, un marché extrêmement rentable. » Cet équilibre avait permis pendant des années d’éponger les pertes de l’activité en France. Mais la cession de ses activités en Russie étant engagée, il devenait urgent pour l’enseigne alimentaire de la famille Mulliez de s’attaquer au redressement de ses activités françaises, pour ne pas subir le même sort que son concurrent Casino.
  20. https://www.tabletmag.com/sections/news/articles/america-crisis-leadership-walter-russell-mead (4 novembre 2024) Le problème central de l'Amérique aujourd'hui n'est pas que la nation est indigne des élites qui s'efforcent de la diriger. Cette réponse superficielle et dédaigneuse est elle-même un symptôme de l'échec des élites et un obstacle à la réforme profonde dont les classes dirigeantes américaines ont cruellement besoin. Depuis 1945, les forces armées les plus puissantes du monde n'ont gagné qu'une seule guerre (la guerre du Golfe contre l'Irak). Le renforcement massif, soutenu et très public de l'armée chinoise n'a pas suscité de réponse cohérente de la part des États-Unis. En conséquence, l'équilibre des forces dans le Pacifique occidental s'est dangereusement déplacé en faveur de la Chine, augmentant le risque d'une guerre catastrophique entre grandes puissances. Vingt années de tentatives sérieuses pour construire une société civile en Afghanistan se sont effondrées de manière ignominieuse lorsque les talibans ont repris le pouvoir en 2021. Des décennies de « promotion de la démocratie » illusoire par les diplomates et les philanthropes américains n'ont pas réussi à enrayer une « récession de la démocratie » bien réelle, l'État de droit reculant dans le monde entier. Une grande partie de ce que les figures de l'establishment en détresse déplorent comme étant de l'« isolationnisme » n'est rien d'autre qu'un scepticisme bien fondé quant à la compétence des dirigeants civils et militaires américains en matière d'affaires internationales. Pour de nombreux membres de l'establishment de la politique étrangère, il est plus facile de condamner la myopie du néo-isolationnisme que de se demander pourquoi, en tant qu'individus et en tant que classe, nous avons commis des erreurs aussi importantes et aussi coûteuses pendant si longtemps et dans tant de régions du monde. Plus profondément, l'incapacité de la société américaine à répondre efficacement à des phénomènes répandus et profondément dommageables tels que le fléau du fentanyl reflète l'inadéquation du leadership dans tous les domaines de la vie. Dépenser du capital politique pour affirmer les étudiants transgenres en mettant des tampons à disposition dans les toilettes des garçons dans les écoles publiques alors que l'épidémie d'opioïdes tue plus d'Américains chaque année que la guerre du Viêt Nam n'en a tué en près d'une décennie frappe de nombreuses personnes sensées comme un signe de dérangement. Ont-ils tort ? Les principaux programmes sociaux, depuis Medicare et la sécurité sociale au niveau fédéral jusqu'aux régimes de retraite des fonctionnaires dans de nombreuses villes et États, sont gravement sous-financés et placés sur des trajectoires insoutenables sur le plan budgétaire. La construction d'infrastructures est devenue presque impossible à financer. Le cercle vicieux urbain de l'augmentation des coûts, de l'augmentation des impôts et du départ des entreprises et des habitants des villes se poursuit sans relâche, sans que le parti démocrate, qui s'est ostensiblement engagé à améliorer la vie des pauvres, ne se montre très actif à cet égard. Les coûts par élève continuent de monter en flèche dans de nombreux systèmes scolaires, alors même que les élèves obtiennent des résultats médiocres aux tests standardisés. Le système d'enseignement supérieur accable trop de jeunes avec des dettes impayables. Les diplômés d'une poignée d'universités prestigieuses bénéficient souvent d'un accès immérité à des emplois recherchés, mais nombre de ces universités ont perdu de vue les valeurs qu'il est de leur devoir de défendre. Lorsqu'un président de l'université Harvard peut être accusé de manière crédible de plagiat, les signes de décadence et de décomposition sont évidents. L'accession à la propriété, qui est le fondement de la prospérité de la classe moyenne et de la stabilité politique américaine, est de plus en plus inabordable pour les jeunes familles. Dans le même temps, l'affaiblissement des syndicats a privé des millions d'Américains du soutien et de la protection que l'organisation et la solidarité, aussi imparfaites qu'aient pu être les anciens mouvements syndicaux, apportaient aux membres des syndicats. Et le problème du leadership transcende la division entre les populistes et l'establishment actuel. Le populisme a lui aussi besoin de dirigeants, et nombre de ceux qui se présentent comme de prétendus tribuns du peuple sont au moins aussi mal préparés à un véritable leadership que les élites maladroites qu'ils espèrent remplacer. Quel que soit le vainqueur des élections de demain, une période orageuse de l'histoire américaine et mondiale s'annonce. Si la qualité des dirigeants américains ne s'améliore pas de façon spectaculaire, le pays pourrait connaître des heures extrêmement sombres. Une façon de décrire le problème de leadership de l'Amérique est de dire que notre classe dirigeante est devenue trop française. En 1682, Louis XIV a installé sa cour et son gouvernement à Versailles et a commencé à obliger l'aristocratie française à s'installer au château. Cent sept ans plus tard, en octobre 1789, son descendant et successeur Louis XVI a été raccompagné à Paris par une foule en colère. Les leaders naturels de la France se sont enfermés dans la culture et la vie d'une société exclusive qui tournait autour du roi. À l'intérieur de la bulle de Versailles, ils ont perdu le contact avec l'opinion publique et se sont éloignés des familles et des relations qui, dans le passé, avaient soutenu leurs familles et leur pouvoir. Ils étaient plus intéressés par l'extraction de la dernière goutte de revenu de leurs domaines ruraux pour financer les dépenses somptuaires nécessaires pour faire bonne figure à la cour que par la représentation des intérêts locaux devant le roi. Jouissant du mode de vie le moins naturel et le moins authentique que la planète Terre ait jamais connu, Marie-Antoinette et ses dames de compagnie s'habillaient en simples laitières et se faisaient passer pour d'innocentes paysannes. Marie-Antoinette et ses dames ont leur équivalent aujourd'hui dans les enclaves de privilèges des États-Unis. Elles seraient parfaitement à l'aise pour accomplir des "land acknowledgements" [1], cultiver des variétés de légumes anciennes et boire du café équitable coupé avec du « lait » fabriqué à partir d'avoine cultivée biologiquement. L'ancienne élite dirigeante de la France n'a pas compris la montée du mécontentement paysan. Elle n'a pas compris comment les classes moyennes et professionnelles urbaines se retournaient contre le régime. Physiquement, les banlieues aisées dans lesquelles vivent les classes moyennes supérieures sont de plus en plus ségréguées en fonction des revenus et de la classe sociale. Il en va de même pour les écoles publiques et privées qui les accueillent. Après l’élection de 2020, un rapport du Brookings Institute a révélé que les 520 comtés remportés par Joe Biden représentaient 71 % de la production économique américaine, tandis que les 2 564 comtés remportés par le président Trump ne représentaient que 29 % du PIB du pays. De plus en plus, les enfants des classes moyennes et supérieures vont à l'école ensemble, voyagent à l'étranger ensemble, font du sport ensemble et ont des relations sociales ensemble. Le monde des classes moyennes et supérieures est tout ce qu'ils connaissent et, comme il est naturel, leurs parents utilisent toutes les ressources financières et le capital social qu'ils peuvent commander pour donner à leurs enfants la plus grande chance possible de rester à Versailles. Pour la plupart des aspirants à l'élite américaine, le chemin de la réussite passe par la maîtrise des codes de Versailles, plutôt que par la capacité à travailler efficacement avec les gens de l'extérieur. Les forces qui, dans les générations passées, s'opposaient à cette tendance ont perdu beaucoup de leur pouvoir. Dans l'Amérique du milieu du XXe siècle, par exemple, un jeune ambitieux voulait avoir de bons antécédents de guerre. Cela impliquait généralement de servir en tant qu'officier de combat à la tête d'un petit groupe de combattants non élitistes. Pour cela, il fallait être capable de gagner la confiance de ses camarades et de forger des liens profonds avec les simples soldats, liens qui perduraient souvent des décennies après la guerre. La gestion efficace d'une usine impliquait souvent de traiter avec les syndicats et les délégués syndicaux. La déracinement de l'élite américaine signifie que chaque nouvelle génération d'élite a moins de liens intuitifs et émotionnels avec ses concitoyens en dehors de la bulle, et est donc moins capable de comprendre, et encore moins de diriger la société qui l'entoure. En tant que partisan d'une vie intense depuis le pupitre de la Maison Blanche, Théodore Roosevelt a inspiré des millions de jeunes et d'éducateurs avec une vision de l'éducation au leadership adaptée aux besoins d'une république en voie de démocratisation. Bien que les conditions aient radicalement changé depuis l'époque de Théodore Roosevelt, il existe certains éléments de la méthode Roosevelt que les Américains d'aujourd'hui seraient bien avisés d'adopter. [À l'école Groton en 1960] La nourriture était spartiate (une soupe de haricots noirs particulièrement peu appétissante figurait souvent au menu de Groton), les chambres et le mobilier clairsemés, les règles strictes et les punitions à la fois communes et sévères. Autrefois, les garçons se douchaient à l'eau froide. Notre eau était chaude, mais nous faisions nos lits, balayions nos compartiments et servions les tables au réfectoire. L'exposition aux divertissements populaires et au monde extérieur était strictement limitée. Il était interdit aux garçons de posséder des radios ou des tourne-disques, et l'unique télévision attribuée à chaque dortoir était limitée à une demi-heure par semaine. Les écoles étaient généralement situées dans des zones rurales ou semi-rurales, où les tentations étaient peu nombreuses et généralement peu attrayantes. De toute façon, il n'y avait pas beaucoup d'argent à dépenser. À Groton, les fils des capitaines d'industrie et les étudiants boursiers se voyaient attribuer les mêmes 2 dollars par semaine d'argent de poche. Tout cela était voulu. Pour Roosevelt et ses alliés, éduquer les enfants dans un confort et une aisance excessifs était une forme de maltraitance. Sur la scène nationale, c'était une forme de suicide politique. Elle produisait des adultes moralement rabougris, accros au plaisir, trop faibles pour diriger et trop paresseux pour réussir. Elle garantissait que la progéniture des riches serait confirmée dans des vices autodestructeurs - le narcissisme et l'auto-complaisance combinés à l'incompétence politique. Les parents consciencieux devaient sauver leurs enfants d'un tel destin et, en tant que citoyens patriotes, ils avaient l'obligation de doter les héritiers de grandes fortunes - et d'une poignée de boursiers compétents soigneusement sélectionnés - de la capacité de contribuer au bien-être du pays. Le culte du bonheur tel qu'il est interprété par une société organisée autour de l'excitation et de la satisfaction de la demande dans une économie de consommation est l'une des caractéristiques les plus destructrices du monde contemporain [2]. Le principal objectif de l'éducation et, plus généralement, de l'éducation des enfants a toujours été de guider les jeunes vers la prise de conscience que le devoir et l'honneur comptent plus que la satisfaction des appétits. [1] rituel de reconnaissance de l'origine amérindienne de la terre : https://en.wikipedia.org/wiki/Land_acknowledgement [2] et c'est constitutif du fascisme, selon Pasolini (voir l'intervention de Marc Lazar dans mon précédent message sur cette même page). Voir aussi les réflexions d'Harry Lewis, le prof d'informatique de Bill Gates et Mark Zuckerberg, à propos d'Harvard : https://forum.air-defense.net/topic/11243-usa/page/887/#comment-1702631
  21. https://www.foreignaffairs.com/ukraine/perfect-has-become-enemy-good-ukraine-haass (4 novembre 2024) Richard Haas Au lieu de s'accrocher à une définition infaisable de la victoire, Washington doit faire face à la sombre réalité de la guerre et accepter une issue plus plausible. Il devrait toujours définir la victoire comme le fait que Kiev reste souveraine et indépendante, libre d'adhérer aux alliances et associations qu'elle souhaite. Mais elle devrait abandonner l'idée que, pour gagner, Kiev doit libérer l'ensemble de son territoire. Alors que les États-Unis et leurs alliés continuent d'armer l'Ukraine, ils doivent prendre la décision inconfortable de pousser Kiev à négocier avec le Kremlin et à définir clairement la manière dont elle doit le faire. Sans un réel effort diplomatique occidental, le président russe Vladimir Poutine peut faire valoir que son régime n'est pas le principal obstacle à la fin de la guerre, en invoquant les refus de négocier des Etats-Unis et de l'Europe. Il en résulte une diminution de la pression internationale et interne sur le Kremlin. Bref, l'Ukraine et ses partisans se retrouvent à poursuivre une politique qui a peu de chances de réussir mais qui sera certainement coûteuse. Le temps n'arrangera pas les choses. La fatigue s'installe, tant à l'intérieur de l'Ukraine que chez ceux qui la soutiennent. La trajectoire de la guerre n'est ni souhaitable ni durable. L'objectif devrait être de faire de l'Ukraine un pays indépendant, souverain et économiquement viable. Elle doit être libre de choisir son système politique et ses dirigeants. Elle doit également être libre de se réarmer et de maintenir une armée de la taille qu'elle souhaite, d'adhérer à l'Union européenne et d'accepter des engagements de sécurité de la part d'acteurs extérieurs. Elle doit avoir un accès économique à la mer Noire. Kiev n'a pas besoin de la totalité de son territoire pour atteindre ces objectifs. La première phase viserait à instaurer un cessez-le-feu, soit le long des lignes de combat actuelles, soit avec des ajustements limités, avec une zone tampon séparant les deux protagonistes. Elle mettrait fin à l'effusion de sang et permettrait à l'Ukraine de se reconstruire. Elle n'obligerait pas le pays à renoncer ou à faire des compromis sur ses revendications juridiques ou politiques en matière de frontières. Il pourrait y avoir une sorte de présence internationale pour surveiller l'accord. Il pourrait s'inspirer du cessez-le-feu qui a permis de maintenir la paix à Chypre pendant 50 ans. [La] deuxième phase serait beaucoup plus longue, peut-être des décennies, jusqu'à ce que la Russie ait un dirigeant post-Poutine désireux de réintégrer le pays dans l'Occident. Elle porterait sur d'autres arrangements, notamment sur ce que l'on appelle souvent les questions relatives au statut final. Cette phase pourrait impliquer des transferts territoriaux dans les deux sens et un certain degré d'autonomie pour les habitants de Crimée et de l'est de l'Ukraine. L'OTAN, tout en admettant l'Ukraine, pourrait s'engager à ne pas stationner ses forces sur le territoire ukrainien. [On voit ce que vaut ce genre de promesse avec l'invitation récente faite par l'Allemagne de faire venir des militaires de l'OTAN à Rostock] Pour certains, ce qui est décrit ici peut ne pas ressembler à une victoire. On peut dire que ce n'est ni juste ni équitable. Cela ne promet pas la paix. Mais ce serait incomparablement mieux que l'alternative qui consisterait pour l'Ukraine à perdre la guerre ou à se battre sans fin. [Sauf que pour l'instant les Ukrainiens préfèrent se battre sans fin aux deux alternatives que sont la paix de compromis ou la défaite]. Cette approche priverait Poutine d'une grande partie de ce qu'il recherche, à savoir ramener la majeure partie ou la totalité de l'Ukraine sous la coupe de Moscou. La politique étrangère doit être réalisable et souhaitable. La comparaison que les analystes devraient faire n'est pas entre ce qui existe et l'idéal, mais entre le possible et l'alternatif. À l'heure où nous écrivons ces lignes, il reste environ 75 jours à la présidence de Joe Biden. M. Biden devrait utiliser ce temps pour faire tout ce qui est en son pouvoir pour augmenter les chances que les États-Unis adoptent cette nouvelle stratégie pour l'Ukraine, une stratégie qui soit acceptée à la fois par les alliés des États-Unis et par Kiev. Il devrait le faire quel que soit le vainqueur du 5 novembre. Il serait préférable pour elle [Harris] que ce soit lui [Biden] qui cesse d'insister sur des objectifs impossibles à atteindre. Biden se chargerait d'encaisser les coups, laissant à Harris l'espace nécessaire pour mener à bien ce qui serait un changement de stratégie controversé mais nécessaire. [En cas de victoire de Trump] M. Biden pourrait contribuer à fixer la barre de la politique américaine de manière à protéger les intérêts fondamentaux de Kiev face à une personne moins encline à soutenir l'Ukraine contre la Russie. Le rejet par Trump de cette approche ou d'une approche similaire ferait porter à son administration et aux États-Unis la responsabilité morale et politique d'une victoire russe et d'une défaite de l'Ukraine. [Et pas le rejet par l'administration Biden de cette approche entre avril 2022 et aujourd'hui ?]
  22. https://www.theguardian.com/commentisfree/2024/nov/04/finland-progressive-rightwing-government Une enquête menée par l'Institut national pour la santé et le bien-être a révélé que 25 % des étudiants avaient du mal à se nourrir, tandis que les réductions des allocations de logement obligent les locataires à déménager ou à absorber le manque à gagner des loyers. On craint que de nombreux jeunes chômeurs ne deviennent des sans-abri. La situation des soins de santé n'est guère meilleure. Le système finlandais à deux vitesses signifie que si les fonctionnaires et les employés du gouvernement local (y compris les enseignants) bénéficient paradoxalement d'une couverture médicale privée, beaucoup d'autres personnes sont confrontées à de longues listes d'attente. Ne bénéficiant pas d'une couverture dentaire dans le cadre du plan de mon université, j'ai demandé un rendez-vous chez un dentiste public en avril. J'ai été rappelé et j'ai reçu un SMS m'indiquant que je serais contacté lorsque la liste d'attente serait rouverte. Six mois plus tard, j'attends toujours. Li Andersson a remporté le plus grand nombre de voix pour un candidat aux élections européennes en Finlande. Mme Andersson, qui était ministre de l'éducation dans l'ancien gouvernement de coalition de centre-gauche de Sanna Marin (qui a perdu face au PCN en avril 2023), s'est présentée sur un programme progressiste rouge-vert visant à accroître l'égalité des richesses et à prendre des mesures pour lutter contre la crise climatique. Elle a également critiqué les lois d'urgence qui empêchent les demandeurs d'asile de franchir la frontière orientale de la Finlande, arguant qu'elles contreviennent aux obligations en matière de droits de l'homme.
  23. C'est l'inverse. C'est la RFA qui a fait bloc derrière les occidentaux qui sans elle n'auraient pas fait le poids. C'est les Occidentaux qui étaient demandeurs de la remilitarisation de la RFA. Les Allemands seraient bien volontiers restés neutres comme les Autrichiens. La RFA n'avait absolument pas envie d'attaquer les soviétiques et de remettre ça. Ni a fortiori de tirer sur ses frères, ses parents, ses amis de RDA. La RFA tirait les conclusions des ses propres désirs de conquête récents et y avait renoncé.
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