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Wallaby

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Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. Rapport Duclert page 283-284 : https://medias.vie-publique.fr/data_storage_s3/rapport/pdf/279186_1.pdf La peur que la France change de politique est présente au Rwanda dans certains milieux. Un message de l’ambassade de France du 3 avril 1993 relaye une sorte de pétition signée par des intellectuels, hommes d’affaires, etc. qui semblent s’adresser au président Mitterrand (ils se réfèrent à « la gauche ») qui demande à la France de ne pas partir à l’occasion de « l’élection de la droite en France ». Une « lettre ouverte des fonctionnaires et agents des sociétés publiques et privées » est adressée à édouard Balladur pour que la France n’abandonne pas le Rwanda. Ca aussi c'est des "remontées du terrain".
  2. Le général Varret avait averti de la possibilité de massacres, sans en prédire l'ampleur. A fortiori il n'avait pas parlé de génocide. Patrick Robert voit les choses ainsi : https://www.lefigaro.fr/vox/monde/patrick-robert-la-france-n-a-pas-de-responsabilite-dans-le-genocide-rwandais-20210608 Pourtant les rapporteurs concluent à une responsabilité de la France dans l'exécution du génocide en considérant qu'elle savait que les extrémistes Hutu préparaient un génocide et qu'elle ne s'y est pas opposée. C'est très inexact, je le répète: si les observateurs français, à l'époque, étaient conscients que la menace de grands massacres était réelle, et qu'il était urgent de prendre de vitesse les extrémistes en aboutissant à un accord politique, aucun d'eux ne pouvait prévoir qu'ils deviendraient un génocide. D'ailleurs, la constatation de sa réalité a été faite très tardivement par la communauté internationale après qu'il eut commencé. Le fait génocidaire n'était tout simplement pas concevable dans les esprits à Paris. Les pressions pour inciter Habyarimana à contrôler ses extrémistes ont été faites, et faisaient même partie des négociations d'Arusha de partage du pouvoir. Certainement pas suffisamment, dans l'ignorance de ce que deviendrait le futur. On ne peut pas cependant être tenu responsable de quelque chose qu'on n'a pas imaginé possible alors que la France a tenté pendant quatre ans, à l'époque, de réconcilier les protagonistes. C'est profondément injuste. Le rapport s'indigne que des avis divergents, des analyses contradictoires provenant de militaires ou de diplomates informés sur place aient été écartés par l'exécutif. Mais c'est la règle du genre. Le président suivait sa ligne politique. Le décideur gère des considérations qui échappent aux analystes de terrain, même les plus avisés. Il doit tenir compte des relations multilatérales et diplomatiques. Il a un point de vue global propre à sa position.
  3. https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/france-culture-va-plus-loin-le-samedi/france-et-sahel-une-cooperation-culturelle-et-academique-en-peril-4688265 (23 septembre 2023) France et Sahel : une coopération culturelle et académique en péril ? Patrick Penot directeur du festival Sens Interdits Hassane Kassi Kouyaté metteur en scène, directeur du Festival des Francophonies en Limousin Emmanuelle Olivier chargée de recherche au CNRS, spécialiste du secteur musical en Afrique de l’Ouest, coordinatrice du projet Afrinum de l’Agence nationale de la recherche
  4. https://www.justiceinfo.net/fr/120960-centrafrique-comment-juges-appel-cps-innove-propose-modele.html (1er septembre 2023) Les trois accusés sont d’anciens membres du groupe armé dit des « 3R » (Retour, Réclamation, Réhabilitation), dirigé par Sidiki Abass (décédé en 2021). Ce groupe armé avait été officiellement fondé pour protéger la minorité peule des exactions des milices d’autodéfense « anti-balaka ». Les faits qui leur étaient imputés ont été perpétrés dans les villages de Lemouna et Koundjili, au nord-ouest de la Centrafrique, en mai 2019. Au moins 32 personnes auraient péri dans cette attaque. Au terme du jugement, Issa Sallet Adoum a été condamné à une peine d’emprisonnement à perpétuité et ses deux coaccusés à une peine de 20 ans d’emprisonnement. Les trois accusés avaient fait appel. Dans son arrêt du 20 juillet, la chambre d’appel constate que le jugement de première instance comprenait un certain nombre d’erreurs ou de manquements, tant sur la forme que sur le fond. Elle acquitte ainsi Issa Sallet Adoum du crime contre l’humanité pour autres actes inhumains et du crime de guerre pour atteintes à la dignité des personnes en ce qui concerne les événements survenus à Koundjili. Elle estime en effet que la chambre de première instance n’a pas mis en évidence la commission d’actes d’atteintes à la dignité avant la commission des meurtres des civils imputés à l’accusé. Mais au lieu de renvoyer l’affaire devant la section d’assises pour qu’elle soit rejugée comme elle aurait pu le faire, la chambre d’appel a décidé de statuer directement, en corrigeant elle-même les erreurs relevées. Elle condamne donc Issa Sallet Adoum pour les autres crimes contre l’humanité et crimes de guerre à une peine d’emprisonnement de 30 ans. Elle confirme également que Yaouba Ousman et Mahamat Tahir sont coupables des faits qui leur étaient reprochés et les condamne à une peine de vingt ans d’emprisonnement. Il s’agit de la première décision définitive prononcée par la CPS, une juridiction internationalisée et temporaire créée en juin 2015 pour enquêter, instruire et juger les violations graves des droits humains et du droit international humanitaire commises sur le territoire de la République centrafricaine (RCA) depuis le 1er janvier 2003.
  5. https://www.justiceinfo.net/fr/40829-philip-gourevitch-vivre-au-rwanda-avec-le-genocide-quelque-peu-derriere-1ere-partie.html (3 avril 2019) Il y a beaucoup de divisions et de tensions sociales au Rwanda, et certaines d'entre elles sont directement liées au génocide, mais beaucoup ne le sont pas. Donc, la question - et c'est la question éternelle et sans réponse avec laquelle je lutte - est la suivante : quand vous voyez des gens qui vivent ensemble, apparemment bien, cela signifie-t-il qu'ils ont vraiment réglé la question ou cela signifie-t-il qu'ils ne l'ont pas réglée ? On n’arrive pas à le dire. Pas de façon généralisée. On peut parfois le dire, en discutant beaucoup avec une personne et en y retournant régulièrement. Mais ils disent alors qu'il y a des choses qu'ils ont réglées et d'autres qu'ils n'ont pas réglées. Et cela change aussi avec le temps : les choses réglées peuvent redevenir des choses non réglées et vice-versa. Le fait que, dans la reconstruction du Rwanda, une grande partie de l'énergie a été consacrée à la santé publique et au développement économique et que les conditions s'améliorent, signifie que les gens trouvent un intérêt à aller de l’avant, ils y voient un avantage. La situation est aussi plus égalitaire au niveau Hutu/Tutsi. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas une élite tutsie et des couches sociales complexes, y compris de nombreux Hutus prospères et influents. Mais par exemple, parmi les personnes que je vois à Taba, dans la famille élargie d'une des grandes familles hutues, toute la génération qui avait la trentaine et la quarantaine en 1994 a participé au génocide et est allée en prison, et aucun d'eux n'était jamais allé à l’université. Leurs enfants, eux, y vont - certains d'entre eux ont même une mère ou un père en prison pour génocide. L’un des tueurs m'a dit que, "avant le génocide, pour des ‘petits Hutus’ comme nous, c'était impensable". Si les enfants réussissent aux examens, ils ont une chance. S'ils vont à la clinique, il y a des soins de santé décents. Cela ne veut pas dire que le Rwanda est un paradis ou qu'il n'y a pas beaucoup de ressentiment. Cela signifie que l'expérience sociale d'aujourd'hui, le champ social du possible, n'est pas simplement fondée sur les gacaca, ou sur le legs génocidaire de son ascendance, et cela leur fait sentir que quelque chose a évolué qui tend à rendre les choses moins injustes. Evariste est le beau-frère d'un tueur. Ce tueur était marié à sa sœur, donc une Tutsie. En 2009, quand j'ai vu Evariste, il m'a dit qu'il était très heureux tant que le type était en prison. Mais voilà que le type vient de sortir de prison. Soudain, il est de retour ! Evariste a encore peur de lui. Puis il se rend compte qu'il n’est plus si effrayant. Une importante chose dont il faut se souvenir ici est que, contrairement aux tueurs des temps normaux au sujet desquels chacun se demande s’ils vont récidiver quand ils sortent de prison, les génocidaires n’ont pas simplement tué de manière impulsive quand le crime était interdit mais seulement quand celui-ci était autorisé par l’Etat. Plus tard, je suis retourné là-bas plusieurs fois et, un jour, quelqu'un me dit : ces deux-là s'entendent bien maintenant, ils vont boire ensemble au marché. Je demande donc à Evariste : vraiment ? Vous buvez avec votre beau-frère ? Il dit oui. Evariste a observé son beau-frère pendant quelques années ; il a vu que la situation de sa sœur n’avait jamais été aussi bonne ; que ce type n'était plus la petite brute du foyer et de la colline ; qu’il était maintenant un homme prudent qui essayait d'aider sa femme à la maison, qui traitait bien ses enfants, qui ne traînait pas avec les autres génocidaires ; et il revenait sans cesse demander pardon. Evariste l'a donc accepté. D'autres survivants m'ont dit : "Bah, c'est son beau-frère, il ont des relations familiales, il doit s'en accommoder – mais moi, jamais." Les Rwandais disent souvent : nous n'avons pas le choix. Et cela donne l’impression qu’ils sont opprimés et fatalistes. Mais que veut dire « ne pas avoir le choix » ? Cela signifie que nous savons quelle est l'alternative à la coexistence, et que ce n'est pas une option. Et nous sommes donc coincés dans cette situation. Alors, lentement, à des rythmes et selon des relations différents, et avec des personnes différentes, cela peut conduire à des façons de retrouver le chemin de l'acceptation de l'autre plus librement. Une chose que les gens me disaient souvent vers 2009, c'est que tout le monde se sentait mal. Les tueurs n'aimaient pas voir les rescapés, et les rescapés n'aimaient pas voir les tueurs. Mais on me disait aussi toujours : il vaut mieux se dire bonjour quand on se croise que de changer de trottoir, parce qu'alors on est en conflit, on se craint, on a des soupçons et on demeure ennemis. On n’est pas obligé d’être amis, mais si on n’est pas une menace, d'autres choses peuvent, peut-être, se passer. Les Rwandais se plaignent souvent - ce qui n'est pas surprenant - de tout ce qui n'est pas dit. On entend aussi des commentateurs étrangers dire qu'il existe tout ce non-dit, ces silences tacites et ces tabous. Et je ne sais pas trop. Car enfin, les survivants de l'Holocauste n'en ont pas parlé, même dans leur propre famille, pendant les vingt premières années. Ici, on en a énormément parlé. [Le] souvenir de la guerre est très peu évoqué aujourd'hui. Le génocide est, bien sûr, l'expérience déterminante, et l'histoire qui l'entoure est intensément chargée et contestée, mais je pense qu'il serait sain que les Rwandais puissent parler de cette histoire plus large de façon plus complexe. Les gens disent que c'est complètement tabou ou que c'est totalement réprimé. Je ne le crois pas. Quand je soulève le sujet, il n'est pas difficile d'en parler avec les gens. Beaucoup de choses ressortent. Mais il n'y a pas de discours public à ce sujet. Certains pensent que c'est parce que le FPR [Front patriotique rwandais, mouvement rebelle ayant pris le pouvoir en juillet 1994] a commis des atrocités pendant cette guerre et après elle, et qu'il ne veut pas en répondre. C'est sans aucun doute un facteur. Philip Gourevitch [voir aussi sa réponse à la question : Considérez-vous cette partie manquante de la conversation - le fait que les Hutus n’ont pas pu parler des crimes commis par le FPR pendant cette période - comme une bombe à retardement ou un obstacle à la stabilité du Rwanda dans le futur ?] https://www.justiceinfo.net/fr/40835-philip-gourevitch-les-sequelles-du-genocide-sont-beaucoup-plus-difficiles-a-comprendre-et-a-ecrire-2eme-partie.html [2e partie] Le plus difficile à savoir, c'est ce que cela signifie pour les jeunes qui sont nés depuis 1994 et qui représentaient déjà, je crois, au 15e anniversaire, la moitié de la population. Qu'est-ce que cela signifie de grandir avec peut-être des silences à la maison, de différentes natures, ou des explications insuffisantes, et de ne se confronter à cela qu’au moment des commémorations ? Voici un pays qui a connu un génocide. Il a exécuté 24 personnes, puis aboli la peine de mort, continué à réviser les lois pour réduire les peines. Au fur et à mesure que la société pouvait le tolérer, ils les baissaient. Le processus est devenu moins punitif, exigeant énormément d'acceptation et de recyclage des individus. Cela va à l'encontre de la façon dont nous comprenons les choses dans une société punitive comme celle de mon pays [les États Unis]. C'est une sorte d'équilibre politique compliqué. Et c'est quelque chose qu'aucune société n'a jamais accompli avec succès. Le Rwanda y est-il parvenu ? On ne le saura pas avant un certain temps.
  6. https://www.justiceinfo.net/fr/121836-balade-memoire-postcoloniale-conflictuelle-allemagne.html (18 septembre 2023) Cette année, le long métrage Measures of Men est sorti sur les écrans. Ce film, réalisé par Lars Kraume, met en lumière le passé colonial brutal de l'Allemagne dans ce qui était alors le Sud-Ouest africain. En outre, depuis le début du millénaire, le sujet est de plus en plus souvent abordé dans les manuels scolaires allemands. Toutefois, l'inclusion du génocide colonial dans les manuels ne signifie pas nécessairement que ce passé est traité de manière consciencieuse. Par exemple, le manuel Horizonte II : Geschichte für die Oberstufe, publié en 2003, demandait aux élèves d'« opposer les aspects positifs et négatifs de l'impérialisme ». Au lieu de réfléchir au projet colonial allemand, le manuel tentait encore de désamorcer les critiques à son égard. Dans les manuels plus modernes, nous ne voyons pas de telles atténuations du colonialisme. Mais là encore, la nature intrinsèquement raciste et oppressive de l'ensemble de l'occupation coloniale est souvent (en partie) ignorée ou déformée. L'accent est mis principalement sur les expériences et les perspectives coloniales allemandes, négligeant celles des Herero et des Nama. Le colonialisme devient alors essentiellement une question de répression d'une rébellion des Hereros, qui aboutit à un génocide malheureux. L'exposition temporaire Schaumagazin Afrika, qui se tient dans le prestigieux Humboldt Forum de Berlin, fait mieux. L'exposition présente des photos de la période coloniale, des interviews et des réflexions sur les manuels scolaires allemands. En se concentrant sur les expériences des Namibiens et des personnes ayant une identité germano-namibienne, l'exposition parvient à briser le cadre national rigide. Elle montre comment la population d'origine a été continuellement considérée comme inférieure et comment cette vision peut encore avoir un effet aujourd'hui. La reconnaissance du génocide par le gouvernement d'Angela Merkel en mai 2021 est positive. Mais ne nous réjouissons pas trop vite. Il semble encore facile d'ignorer les expériences et les voix des groupes anciennement colonisés. L'exclusion des représentants des Herero et des Nama des discussions sur les réparations pour les crimes coloniaux allemands le montre douloureusement. Sans impliquer ces groupes, le gouvernement fédéral et le gouvernement namibien ont convenu en 2021 que l'Allemagne verserait 1,1 milliard d'euros pour des projets de développement en Namibie. Les descendants des victimes du génocide préfèrent que les réparations leur soient directement versées.
  7. https://www.justiceinfo.net/fr/122038-lundin-grave-intime-proces-plus-long-suede-sinstalle-pour-durer.html (21 septembre 2023) Semaine 3, jour 7. La justice suédoise a réussi cet exploit de publier un programme d’une précision chirurgicale pour le procès de Ian Lundin et Alexandre Schneiter, les deux dirigeants de l’entreprise pétrolière suédoise Lundin Oil inculpés de complicité de crimes de guerre commis au Soudan entre 1999 et 2003. Jamais un procès n’aura duré aussi longtemps en Suède, deux ans et demi. Jamais auparavant les dirigeants d’une compagnie ne s’étaient ainsi retrouvés dans le box des accusés avec un tel chef d’inculpation. En ce mardi 19 septembre 2023, à 9h15, s’ouvre le septième jour du procès, sur 307. Il entre dans sa troisième semaine. Les audiences ont lieu du mardi au jeudi uniquement. Le 307ème jour de ce procès hors du commun tombera le 19 février 2026. Près de trente ans après que les dirigeants de Lundin, rebaptisé l’an dernier Orrön Energy, aient acheté les droits pour exploiter le gisement pétrolier du « bloc 5A », une zone d’exploitation située aujourd’hui dans ce qui est devenu le Sud-Soudan. « Je trouve quand même qu’il y a des nouveautés chaque jour, dit Martin Schibbye, rédacteur en chef du site Blankspot, notamment la semaine dernière quand a été présenté le résultat de la perquisition dans les bureaux de Lundin à Genève, avec le courriel de Carl Bildt ». Carl Bildt est cet ancien Premier ministre et ministre des Affaires étrangères conservateur qui sera appelé à témoigner… en 2025. Il était membre du conseil d’administration de Lundin à l’époque des faits incriminés. Dans le courriel cité à l’audience, datant du 19 juin 2001, il mettait en garde la direction de Lundin face aux complications de travailler dans une zone où Khartoum menait une répression dure, qui allait isoler le Soudan sur la scène internationale. « Nous ne devons pas apparaitre comme des défenseurs du régime », prévenait Bildt. « Quand Carl Bildt viendra témoigner, pense Schibbye, ça va attirer beaucoup de journalistes. Idem avec les interrogatoires des prévenus ». https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20230905-crimes-de-guerre-au-soudan-deux-ex-dirigeants-pétroliers-en-procès-en-suède L'armée et ses milices ont mené une opération militaire dans cette zone "pour créer les conditions préalables nécessaires à l'exploration pétrolière par Lundin Oil", a dit l'accusation en ouverture du procès. Les assaillants "ont recouru à des tactiques et des armes que ne permettaient pas de distinguer les civils des combattants ni les cibles militaires des biens des civils", a estimé le procureur, Henrik Attorps. L'armée et ses alliés ont procédé à des bombardements aériens, des tirs d'hélicoptères sur des civils, des enlèvements, des pillages et des incendies de villages et de récoltes, selon l'acte d'accusation. Pour les procureurs, les deux accusés se sont rendus complices de crimes de guerre en nouant un accord avec le gouvernement.
  8. https://www.tagesschau.de/investigativ/ndr-wdr/migration-polen-100.html (22 septembre 2023) La Pologne est devenue une plaque tournante de l'immigration irrégulière vers l'Allemagne : La route des Balkans passe par une nouvelle voie - et la Russie continue d'envoyer des migrants vers l'UE. Les points névralgiques pour la police des frontières ne sont plus les passages vers l'Autriche, mais vers la Pologne. Selon des sources sécuritaires, les chiffres augmentent presque toujours en automne. Mais cette année, c'est l'aventure. Le ministre de l'Intérieur de Saxe, Armin Schuster (CDU), parle déjà d'une "véritable crise migratoire". La raison de cette évolution : la Pologne est devenue la plaque tournante d'une grande partie de la migration d'asile vers l'Allemagne. D'une part, la route des Balkans passe désormais par la Pologne. A cela s'ajoute la Russie qui, avec la Biélorussie, continue d'envoyer des migrants en direction de l'Union européenne. En revanche, on ne sait pas encore si le commerce de visas actuellement en discussion en Pologne pourrait encore faire augmenter les chiffres. La route des Balkans, par laquelle la plupart des migrants irréguliers arrivent en Allemagne, ne passe plus de la Turquie à l'Autriche, mais à la Pologne en République fédérale. Selon des informations de la WDR, de la NDR et du "Süddeutscher Zeitung", des enquêtes menées par l'Office fédéral pour la migration et les réfugiés (BAMF) auprès des demandeurs d'asile montrent que ce sont surtout les Syriens qui passent par la Serbie, la Hongrie et la Slovaquie pour arriver en Pologne et en partie par la République tchèque. Si l'on écoute les milieux de la sécurité, plusieurs raisons sont évoquées pour expliquer la nouvelle direction prise par la route des Balkans. D'une part, les contrôles fixes à la frontière allemande, qui n'existent jusqu'à présent qu'entre l'Allemagne et l'Autriche, ont un impact. D'autre part, le fait que l'Autriche enregistre apparemment les personnes de manière plus précise qu'auparavant a un effet dissuasif sur ceux qui souhaitent continuer vers l'Allemagne. Enfin, il est fait référence au régime frontalier croate : Selon différents rapports, la police des frontières repousse depuis des années les migrants par la force de l'autre côté de la frontière. Pour beaucoup d'entre eux, il n'y a donc pas de possibilité de continuer sur la route traditionnelle des Balkans. Outre la route des Balkans, les migrants passent principalement par la Biélorussie avant d'arriver en Pologne, puis, pour beaucoup, en Allemagne. Selon le ministère de l'Intérieur du Brandebourg, environ la moitié des personnes accueillies dans les centres de premier accueil arriveraient actuellement par Moscou et Minsk. Beaucoup d'entre eux posséderaient des visas russes ou biélorusses et auraient auparavant vécu longtemps en Turquie, mais aussi en Iran ou aux Émirats arabes unis. "Cet itinéraire peut être entièrement réservé avec vol et visa pour la Russie et la Biélorussie, suivi d'un passage clandestin", explique-t-on au ministère à Potsdam. Comme il s'agit d'un itinéraire coûteux, les prestations sociales sont utilisées plus tard pour rembourser les dettes contractées auprès des passeurs. Depuis que Moscou a utilisé la migration comme "arme" contre l'UE sur cette route il y a deux ans, les autorités de sécurité y regardent de près. Contrairement à l'époque, les milieux de la sécurité allemande affirment ne pas voir de plan directeur russe derrière tout cela. La Russie contrôle certes sciemment l'attribution des visas et les a encore assouplis à la mi-2022. Mais dans le même temps, les milieux de la sécurité affirment qu'une industrie de l'immigration clandestine s'est établie sur cette route au cours des deux dernières années et qu'elle y exerce désormais ses activités. En tout cas, les migrants sont aujourd'hui moins nombreux à emprunter la voie directe entre la Biélorussie et la Pologne - ce qui est certainement aussi lié à la robustesse des gardes-frontières polonais, auxquels on reproche régulièrement de ne pas respecter la loi. Interrogé à ce sujet, le gouvernement polonais a expliqué que le passage de la frontière depuis la Biélorussie se déroulait de manière de plus en plus organisée et dissimulée, sous la houlette de Russes par exemple. Le procédé est agressif, des pierres sont par exemple jetées sur les gardes-frontières. Selon Varsovie, la Biélorussie ne se contente pas de transporter les migrants jusqu'à la frontière, elle leur fournit également des outils tels que des échelles ou des outils de découpe ainsi que des pierres à lancer. Cette escalade croissante à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie a manifestement entraîné récemment la création de routes d'évitement : au nord, via la Lituanie, et au sud, via l'Ukraine, vers la Pologne. Des sources sécuritaires allemandes affirment que la Biélorussie ne cesse d'ouvrir des sections de la frontière aux passeurs.
  9. https://www.zeit.de/politik/ausland/2023-09/usa-joe-biden-kamala-harris-waffengewalt (23 septembre 2023) Rien que cette année, près de 30.000 personnes sont déjà mortes aux Etats-Unis à cause d'armes à feu. Un nouveau bureau fédéral est désormais chargé d'élaborer des solutions à ce problème. L'Office of Gun Violence Prevention sera dirigé par la vice-présidente Kamala Harris. L'ex-procureure est le choix idéal grâce à son expérience, a déclaré Biden. https://abcnews.go.com/Politics/biden-announce-white-house-office-gun-violence-prevention/story?id=103394253 (22 septembre 2023) Les États-Unis ont connu plus de 500 fusillades de masse jusqu'à présent en 2023, selon les archives de la violence armée (Gun Violence Archive). Une fusillade de masse se définit par le fait que quatre personnes ou plus sont abattues en même temps. Le Washington Post a rapporté en premier que Greg Jackson, un survivant de la violence armée qui dirige le Community Justice Action Fund, et Rob Wilcox de Everytown for Gun Safety, devraient avoir des "rôles clés" dans le nouveau bureau.
  10. https://www.lemonde.fr/international/article/2023/09/23/aux-etats-unis-un-influent-senateur-democrate-inculpe-pour-corruption-au-profit-de-l-egypte_6190642_3210.html Robert Menendez, président de la commission des affaires étrangères du Sénat, est poursuivi pour avoir utilisé ses fonctions, moyennant des pots-de-vin, au bénéfice d’entrepreneurs et du régime égyptien d’Abdel Fattah Al-Sissi.
  11. Rishi Sunak serait sur le point de supprimer la phase 2 de la liaison ferroviaire à grande vitesse HS2, entre Birmigham et Manchester pour des raisons de dépassement de coûts, alors que la branche Est initialement prévue vers Leeds a d'ores et déjà été enterrée en 2021. https://www.theguardian.com/uk-news/nils-pratley-on-finance/2023/sep/22/gold-plated-hs2-looks-dead-so-lets-run-the-numbers-on-a-bronze-plated-design Même dans le monde rose de 2012, avant que les coûts prévus du projet n'explosent, qui étaient initialement de 33 milliards de livres, l'évaluation économique du gouvernement indiquait que l'ensemble de la conception en forme de Y, vers Manchester à l'ouest et vers Leeds à l'est, serait nécessaire pour que les ratios coûts-avantages fonctionnent. La logique était évidente : si le principal bénéficiaire est censé être le nord de l'Angleterre, on ne peut pas construire seulement la moitié sud. Une ligne capable de transporter des trains à 400 km/h doit être aussi droite que possible et nécessite beaucoup de tunnels, de tranchées et une voie capable de supporter l'effort. Quelles seraient les économies réalisées avec, par exemple, un tracé plus sinueux à 300 km/h ? Le dernier rapport coûts-avantages publié par le gouvernement pour l'ensemble de la HS2 (moins Golborne) remonte à plus d'un an et s'élevait à un misérable 1,1, ce qui signifie qu'une livre sterling de dépenses équivaut à 1,10 livre sterling de bénéfices. Il y a forcément quelque chose qui doit céder si l'inflation a encore miné les calculs. source : https://www.bbc.com/news/business-66895425 Henri Murison, directeur général de Northern Powerhouse, a déclaré que tout recul sur le HS2 pourrait être considéré comme la "pire décision de M. Sunak en tant que premier ministre". "Cela repoussera la cause du rééquilibrage de ce pays de 100 ans", a-t-il déclaré à la BBC Breakfast.
  12. Si ce rapport peut servir de démonstration que l'élargissement de l'UE est une absurdité, il aura fait oeuvre utile.
  13. « Huawei Technologies a présenté le Mate 60 Pro, un smartphone chinois équipé d'une puce avancée qui aurait été fabriquée par SMIC. Le lancement de la semaine dernière a choqué les experts de l'industrie qui ne comprenaient pas comment SMIC, dont le siège est à Shanghai, aurait pu fabriquer une telle puce à la suite des efforts considérables déployés par les États-Unis pour restreindre l'accès de la Chine aux technologies étrangères en matière de puces »
  14. https://edition.cnn.com/2023/09/07/tech/china-smic-us-sanctions-huawei-intl-hnk/index.html Les actions de SMIC, le plus grand fabricant chinois de puces sous contrat, ont plongé jeudi, après que deux membres du Congrès américain ont demandé à la Maison Blanche de restreindre davantage les ventes à l'exportation de l'entreprise. Ces commentaires sont intervenus après que Huawei Technologies a présenté le Mate 60 Pro, un smartphone chinois équipé d'une puce avancée qui aurait été fabriquée par SMIC. Le lancement de la semaine dernière a choqué les experts de l'industrie qui ne comprenaient pas comment SMIC, dont le siège est à Shanghai, aurait pu fabriquer une telle puce à la suite des efforts considérables déployés par les États-Unis pour restreindre l'accès de la Chine aux technologies étrangères en matière de puces. TechInsights, un organisme de recherche basé au Canada et spécialisé dans les semi-conducteurs, a révélé peu après le lancement que le smartphone contenait un nouveau processeur 5G Kirin 9000s développé spécifiquement pour Huawei par SMIC. Il s'agit d'une "grande avancée technologique pour la Chine", ont déclaré mardi les analystes de Jefferies dans une note de recherche. Selon Reuters, le représentant américain Mike Gallagher, président de la commission de la Chambre des représentants sur la Chine, a demandé mercredi au ministère américain du commerce de mettre fin à toutes les exportations de technologies vers Huawei et SMIC. M. Gallagher aurait déclaré que SMIC pourrait avoir violé les sanctions américaines, car cette puce ne pourrait probablement pas être produite sans la technologie américaine. "Le moment est venu de mettre fin à toutes les exportations de technologies américaines vers Huawei et SMIC, afin d'indiquer clairement que toute entreprise qui bafoue la législation américaine et porte atteinte à notre sécurité nationale sera privée de notre technologie", a déclaré M. Gallagher. Les médias d'État chinois ont présenté ce développement comme un signe que le pays avait réussi à "briser les sanctions américaines" et à "atteindre l'indépendance technologique" dans la fabrication de puces de pointe.
  15. https://www.rfi.fr/fr/europe/20230918-en-allemagne-une-politique-migratoire-entre-solidarité-fermeté-et-confusion L'Allemagne, semble avoir du mal à trouver une ligne claire. L'annonce de l'arrêt de l'accueil de migrants venant d'Italie et l'attachement affiché à une politique de solidarité européenne en matière de migration vont-elles de pair ? « Madame Faeser crée un véritable chaos dans la politique migratoire européenne qui a besoin de décisions fiables et claires. Elle remet en cause la confiance dans notre pays et ne sait pas ce qu’elle veut. » Alexander Thom, un responsable du groupe parlementaire chrétien-démocrate au Bundestag n’a pas mâché ses mots pour commenter les déclarations contradictoires de la ministre allemande de l’Intérieur. Il est vrai qu’il est un peu difficile de comprendre la position de Berlin sur ces questions. En milieu de semaine, l’Allemagne confirmait avoir suspendu l’accueil de migrants en provenance d’Italie dans le cadre du mécanisme de solidarité volontaire entre pays européens. Berlin reproche à l’Italie de ne pas remplir ses termes du contrat, à savoir reprendre des migrants enregistrés en Italie aujourd’hui en Allemagne, comme le prévoient les accords de Dublin. https://www.welt.de/politik/deutschland/article247622714/Migrationskrise-Innenministerin-Faeser-will-Grenzkontrollen-zu-Polen-und-Tschechien.html (22 septembre 2023) La ministre fédérale de l'Intérieur Nancy Faeser a annoncé de nombreuses mesures de défense contre l'entrée illégale sur le territoire allemand. Elle veut ainsi mettre en place des contrôles fixes à la frontière polonaise et tchèque. Pour cela, elle a déjà renforcé la présence de la police fédérale à la frontière polonaise et tchèque. Mais il ne faut pas suggérer qu'il n'y aura plus de demandeurs d'asile dès qu'il y aura des contrôles fixes aux frontières. Faeser souhaite en outre que des policiers fédéraux interviennent sur le territoire tchèque. La Suisse est un modèle à suivre. "Il existe déjà une excellente coopération avec la Suisse. Les policiers fédéraux peuvent également effectuer des contrôles sur le territoire suisse en étroite collaboration avec les forces de police suisses et empêcher les entrées non autorisées". Parmi les points clés figure la facilitation du regroupement familial pour les bénéficiaires de la protection subsidiaire et les mineurs. Selon le projet, les demandeurs d'asile et les personnes tolérées devraient également avoir un accès plus facile au marché du travail. "Toute personne entrée en Allemagne avant le 7 décembre 2021 et séjournant sur le territoire fédéral avec une autorisation de séjour ou un permis de séjour toléré sera autorisée à travailler", peut-on lire. Outre des allègements, le document prévoit des durcissements. Les violations des interdictions d'entrée devraient à l'avenir être des motifs de détention, l'entrée des fonctionnaires dans les logements des réfugiés en vue de leur expulsion devrait être facilitée. Faeser a déclaré à ce journal que le document était dépassé. En ce qui concerne le regroupement familial, la proposition ne sera pas poursuivie "pour le moment". L'expert en affaires intérieures de la CDU Christoph de Vries a déclaré qu'il ne pensait pas que Faeser avait mis la proposition au placard : "La ministre fédérale de l'Intérieur n'a toujours pas reconnu les signes du temps. Nous nous trouvons au milieu d'une grave crise migratoire et d'une situation de surcharge qui s'aggrave de jour en jour et qui menace sérieusement la stabilité de notre démocratie". Si les plans étaient mis en œuvre, il n'y aurait pas moins, mais plus de migration vers l'Allemagne : "C'est donc inefficace". L'accord de coalition entre les trois partis prévoit certes des facilités, mais elles sont désormais rejetées par le FDP. Le secrétaire général Bijan Djir-Sarai a déclaré au Welt am Sonntag : "Que ce soit maintenant ou à une date ultérieure, la demande de facilitation du regroupement familial est complètement dépassée". Le député du FDP Gerald Ullrich a déclaré que "les projets de regroupement familial, même s'ils ont été retirés par la ministre de l'Intérieur Faeser, sont fondamentalement impossibles à réaliser avec nous". Il y a un large consensus sur le fait que "les limites de capacité d'accueil en Allemagne sont atteintes". Son collègue de parti Christoph Hoffmann a déclaré que "le contraire" devait se produire : un arrêt de tout regroupement familial.
  16. À quoi peut-on comparer la volonté de Kiev de récupérer la Crimée ? https://www.lefigaro.fr/international/haut-karabakh-et-crimee-la-curieuse-comparaison-de-la-presse-ukrainienne-qui-justifie-l-offensive-de-l-azerbaidjan-20230922 Au lendemain d’une victoire éclair de Bakou qui s’est félicité d’avoir «rétabli sa souveraineté» sur le Haut-Karabakh, la plupart des médias ukrainiens soulignent la légitimité de l’Azerbaïdjan au regard du droit international, relève Courrier International . «Entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, de quel côté se trouve la vérité ?», interroge le quotidien Gazeta, renvoyant dos à dos l’agresseur et l’agressé. Le quotidien de Lviv Vyssoky Zamok va plus loin et soutient que «conformément à toutes les règles du droit international, le Karabakh est un territoire inséparable de l'Azerbaïdjan». «L'Azerbaïdjan est dans son droit, car il s'agit de son territoire légitime», renchérit le quotidien. Tout en rappelant que l'Azerbaïdjan est le seul État du Caucase sud «qui soutient la lutte de l'Ukraine contre l'invasion russe» (Gazeta), plusieurs médias établissent un parallèle entre l’enclave arménienne et la péninsule de Crimée. «Le Karabakh et la Crimée sont en un certain sens des 'jumeaux'», explique le quotidien Vyssoky Zamok avant d’étayer la comparaison. «Depuis l'époque soviétique, la Crimée appartient à l'Ukraine et le Karabakh à l'Azerbaïdjan. Après le démantèlement de l'URSS, (...) la Crimée est devenue une région de l'Ukraine, et le Karabakh une région de l'Azerbaïdjan. Mais en Crimée, comme au Karabakh, une partie de la population locale était insatisfaite et s'est déclarée loyale envers un autre pays, soit respectivement la Russie et l'Arménie». «Oui, une certaine partie de la population du Karabakh ne veut pas vivre en Azerbaïdjan», reconnaît le quotidien, «mais regardez, une certaine partie de la population de Crimée ne veut pas vivre en Ukraine. Et, donc, il faudrait accepter l'annexion de la Crimée ukrainienne ? Bien sûr que non».
  17. Ton récit fait abstraction des crimes commis par le FPR : https://lvsl.fr/rwanda-comment-parler-des-crimes-commis-par-le-fpr/ (12 février 2022) En tant que journaliste ou chercheur, il est nécessaire de savoir « tenir les deux bouts » : admettre clairement que les Forces armées rwandaises et leurs milices ont commis un génocide contre les Tutsis ; et admettre clairement que le régime du FPR est à l’origine de crimes de masse, que ce soit contre les populations hutues durant la guerre civile et, après la guerre civile, en RDC, contre des réfugiés hutus et des Congolais, au cours de deux guerres qui ont fait entre 3 et 5 millions de morts directs et indirects. Admettre que le FPR a commis des crimes de masse ne revient pas à dire qu’il a commis un « second génocide », non plus que l’on « nie » le génocide des Tutsis, accusations souvent portées par Kagame. Dire cela, c’est simplement dire la totalité des faits.
  18. Apparemment, c'est plus compliqué : https://www.cairn.info/revue-histoire-monde-et-cultures-religieuses-2014-2-page-119.htm « Hutu » et « Tutsi » : des mots pour quoi dire ? Dans la première moitié des années 1950, l’Administrateur de territoire (AT), Arkady d’Arian, avait noté la propension des « Hutu » à se présenter comme « Tutsi » sitôt qu’ils pouvaient faire état d’une quelconque aisance matérielle. [À une époque ancienne] Les agriculteurs nantis s’efforçaient d’épouser une femme « tutsi » dans l’espoir de « tutsiser » leur lignée après deux ou trois générations. « Ces alliances matrimoniales n’étaient pas rares : un Tutsi moyennement riche ou pauvre donnait en mariage à des Hutu aisés ses filles qui n’avaient pas trouvé d’époux parmi les fils des Tutsi fortunés ». À la veille du génocide, Danielle de Lame a pu vérifier la persistance de la plasticité sémantique du mot « tutsi » sur les collines quand un de ses informateurs qualifia ainsi les enseignants rwandais, « pour leur style de vie qui les éloigne du travail manuel et les rapproche des sources de richesse, mais aussi de ses signes, en particulier la consommation de boissons ». Plus largement, la qualification de « Tutsi » a longtemps exprimé chez le « Hutu » un mélange de crainte et d’idéal de vie : il aspirait à devenir un « Tutsi » et à adopter son mode de vie, centré sur la vache et exempt de travail manuel.
  19. C'est difficile à dire dans un pays où la liberté d'expression n'est pas garantie.
  20. Des agriculteurs bulgares protestent contre la levée de l'embargo européen sur les produits agricoles ukrainiens. Source : https://www.independent.co.uk/news/world/europe/why-has-poland-stopped-arming-ukraine-b2416416.html
  21. https://www.assemblee-nationale.fr/14/rap-info/i2114.asp#P1258_213039 (9 juillet 2014) Rapport sur l’évolution du dispositif militaire français en Afrique Lors de leurs déplacements, les rapporteurs ont pu mesurer combien le déploiement de bases étrangères pouvait faire l’objet d’une approche politique très prudente dans certains pays, y compris parmi ceux qui sont résolument engagés dans la lutte contre les groupes armés terroristes. Tel est par exemple le cas au Niger, où le déploiement français a été calibré suivant une logique d’« empreinte légère », cohérente avec la politique des autorités politiques nigériennes. Il ressort en effet des entretiens conduits sur place que si les autorités politiques et militaires nigériennes sont conscientes de l’intérêt de leur pays à coopérer de façon étroite avec la France, et donc d’accepter la présence de forces françaises sur son territoire, ils n’en restent pas moins très prudents sur le plan politique. L’impression générale pourrait être résumée ainsi : pour fructueuse qu’elle soit techniquement, la coopération militaire franco-nigérienne est encore en voie d’être assumée politiquement. L’entretien des rapporteurs avec le président de l’Assemblée nationale était révélateur à cet égard. Le président a rappelé qu’il avait regretté publiquement que l’Assemblée nationale du Niger n’ait pas été consultée sur l’installation d’éléments militaires français sur le sol nigérien, ce qui a été « mal pris par l’exécutif ». Il s’agit, selon lui, d’une divergence portant sur des questions de transparence dans les procédures, plutôt que sur des questions de fond : estimant « qu’il faut préserver l’unanimité des forces politiques sur de tels sujets », il a affirmé que ni la majorité parlementaire ni l’opposition ne voyaient aucun inconvénient – au contraire – à la présence de détachements français et américains au Niger, ni n’avaient de « remontrances » à faire à la France. Il a ainsi déclaré : « le contexte nous oblige à accepter la présence et l’aide étrangère ». Pour lui, cependant, un débat parlementaire sur le déploiement d’éléments français et américains, au-delà même d’une vertueuse transparence démocratique, aurait permis « une meilleure appropriation des enjeux par les politiques et les militaires nigériens, rendant ainsi plus acceptable la présence des Français et des Américains ». Il a ainsi fait valoir que les parlementaires pouvaient jouer un rôle de relais entre les hautes autorités politiques du pays et l’opinion publique. Pour lui, « ce n’est pas la transparence mais au contraire la non-transparence qui crée des tensions inutiles », ce qui plaide en faveur de ce que les débats sur la sécurité et la défense « soient le plus publics possible ». Un point particulier paraît focaliser les réticences : l’emploi du terme de « bases » pour désigner les implantations des détachements français et américains. Le secrétaire général du ministère de la Défense a reconnu que certains acteurs politiques « faisaient feu de tout bois » sur ce sujet, notant que la France n’était pas plus visée que les États-Unis. En tout état de cause, les autorités nigériennes font preuve d’une grande discrétion quant à la coopération de défense qu’elles mènent avec la France et les États-Unis : les accords franco-nigériens en la matière sont tenus en partie secrets à la demande de la partie nigérienne, et le Niger s’est montré particulièrement vigilant à ce que les effectifs déployés demeurent à la fois : – peu nombreux : un premier projet de formatage du détachement américain a ainsi été rejeté ; – peu visibles, ce qui explique par exemple l’insertion des détachements étrangers dans une base nigérienne, et qui peut contribuer à expliquer que les Nigériens plaident en faveur du déplacement de la base américaine à Agadez, loin de la capitale. Le chargé d’affaires des États-Unis a partagé cette analyse devant les rapporteurs, rappelant que le président Issoufou avait promis à l’opinion publique qu’il n’y aurait pas de « bases » étrangères, mais de simples déploiements de forces étrangères au sein de bases nigériennes. Pour lui, la présence militaire étrangère demeure une question sensible au Niger : même si l’opposition n’y est pas défavorable, et même s’il faut saluer la clairvoyance du président lorsque la crise libyenne a mis en lumière et aggravé la menace pesant sur le Niger, une « population peu éduquée est souvent sensible aux arguments de ceux qui dénoncent une « guerre des infidèles contre l’islam », menée à l’aide de « drones assassins » ». Une attention particulière mérite en effet d’être portée à tout élément susceptible d’affecter la stabilité politique du pays, pour deux raisons principales : – le Niger a déjà une longue histoire d’instabilité politique, avec, en moyenne depuis son indépendance, une nouvelle Constitution tous les huit ans et un coup d’état tous les quatorze ans ; – il est confronté à une véritable « bombe démographique » que les structures éducatives et le marché de l’emploi ne suffisent pas à contenir.
  22. https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/09/22/a-l-onu-le-chef-de-la-junte-en-guinee-proclame-l-echec-du-modele-democratique-occidental-en-afrique_6190464_3212.html A l’ONU, le chef de la junte en Guinée proclame l’échec du modèle démocratique occidental en Afrique Le colonel Doumbouya a fustigé les « vrais putschistes », ceux qui « manipulent les textes de la Constitution afin de se maintenir éternellement au pouvoir » et ne sont jamais condamnés. « L’Afrique souffre d’un modèle de gouvernance qui nous a été imposé, un modèle certes bon et efficace pour l’Occident, qui l’a conçu au fil de son histoire, mais qui a du mal à passer et à s’adapter à notre réalité », a-t-il déclaré devant l’Assemblée générale des Nations unies. « Hélas, j’aimerais dire que la greffe n’a pas pris », a-t-il ajouté. Par sa propre expérience depuis 2021, il a « mieux mesuré à quel point ce modèle a surtout contribué à entretenir un système d’exploitation et de pillage de nos ressources par les autres, et une corruption très active de nos élites », a-t-il argumenté. Lui-même dit être passé à l’action en Guinée « pour éviter à notre pays un chaos complet ». La Guinée avait alors connu des mois de contestation contre la modification de la Constitution par le président Condé, sa candidature et sa réélection à un troisième mandat.
  23. https://www.trtafrika.com/fr/africa/neuf-personnes-tuees-par-des-assaillants-inconnus-dans-le-nord-du-ghana-15080048 (22 septembre 2023) Neuf personnes tuées par des assaillants inconnus dans le nord du Ghana
  24. https://www.koaci.com/article/2023/09/22/burkina-faso/politique/burkina-le-gouvernement-dement-des-rumeurs-de-grogne-au-sein-de-larmee_172457.html « Le Gouvernement burkinabè s’indigne d’un article tendancieux publié ce jeudi 21 septembre 2023 sur le site du journal Jeune Afrique dans lequel ledit journal tente de faire croire que « Au Burkina Faso, la grogne monte dans les casernes » https://www.jeuneafrique.com/1484931/politique/au-burkina-faso-la-grogne-monte-dans-les-casernes/ (21 septembre 2023) Des mouvements d’humeur ont eu lieu mercredi 20 septembre dans la soirée dans différents camps militaires – y compris au camp Sangoulé Lamizana de Ouagadougou – avant d’être finalement contenus. La grogne se serait propagée après la mort d’un sous-lieutenant des forces spéciales respecté de ses hommes lors d’une récente opération dans la région de Bobo-Dioulasso. Selon un officier, « plusieurs garnisons » ont connu des tensions. Les militaires mécontents se plaindraient, entre autres, des nombreuses pertes dans leurs rangs et d’enterrements à la sauvette de leurs frères d’armes tués au front. Moins d’un an après son arrivée au pouvoir par un coup d’État, le 2 octobre 2022, le capitaine Ibrahim Traoré redoute – particulièrement depuis quelques semaines – des tentatives de déstabilisation de son régime, sur fond de contestation grandissante de son action par une partie des hauts gradés de l’armée. La semaine dernière, il avait notamment remanié ses services de renseignement, après que les autorités de transition ont annoncé avoir déjoué un « complot contre la sûreté de l’État » impliquant des sous-officiers.
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