Aller au contenu
Fini la pub... bienvenue à la cagnotte ! ×
AIR-DEFENSE.NET

Wallaby

Members
  • Compteur de contenus

    25 039
  • Inscription

  • Dernière visite

  • Jours gagnés

    68

Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. https://www.lettrevigie.com/bilan-ndeg-124-du-23-novembre-2025-guerre-dukraine/ (voir aussi la déclaration du VP Vance, ici). https://x.com/JDVance/status/1992071477382811790 (22 novembre 2025) Tout plan de paix entre l'Ukraine et la Russie doit : 1) Mettre fin aux massacres tout en préservant la souveraineté ukrainienne. 2) Être acceptable à la fois pour la Russie et l'Ukraine. 3) Maximiser les chances que la guerre ne reprenne pas. Toute critique du cadre de paix sur lequel travaille l'administration repose soit sur une mauvaise compréhension de ce cadre, soit sur une déformation d'une réalité cruciale sur le terrain. On s'imagine qu'il suffit de donner plus d'argent, plus d'armes ou plus de sanctions pour remporter la victoire. La paix ne sera pas l'œuvre de diplomates incompétents ou de politiciens déconnectés de la réalité. Elle pourrait bien être l'œuvre de personnes intelligentes, ancrées dans le réel.
  2. La Vigie n'est pas d'accord avec Muzyka sur les chiffres, mais elle est d'accord sur la tendance à la hausse des km² capturés par les Russes chaque semaine : Toujours d’après les relevés de Poulet Volant qui se fonde principalement sur Deepstate, ROSO ukrainien particulièrement conservateur, les Russes ont pris 155 km² en S46 et 113 km² en S 47 soit 19.1 km² par jour (en hausse). L’augmentation des gains russes démontre l’effritement de la résistance ukrainienne, pour les raisons que l’on a déjà évoquées. Tout donne l’impression qu’un point d’inflexion a été franchi et que l’accélération des pertes ukrainiennes s’établit. Sans transition : Peu de commentateurs notent le départ discret mais continu d’Ukrainiens qui quittent le pays, toujours en soutenant le pays, simplement parce que la vie quotidienne est devenue trop ardue. Ce qui suit n'est pas directement lié aux difficultés de la vie quotidienne, mais plus directement au changement de la législation qui permet désormais aux jeunes hommes de 18 à 22 ans de s'expatrier : https://www.france24.com/en/europe/20251113-merz-asks-zelensky-to-ensure-fewer-young-ukrainian-men-come-to-germany (13 novembre 2025) Le chancelier allemand Friedrich Merz a déclaré jeudi (13 novembre) avoir demandé au président ukrainien Volodymyr Zelensky que moins de jeunes hommes ukrainiens viennent en Allemagne en tant que réfugiés. Après un entretien téléphonique avec Zelensky, Merz a déclaré : « J'ai demandé au président ukrainien de veiller à ce que les jeunes hommes ukrainiens en particulier ne viennent pas en Allemagne en nombre toujours croissant, mais servent plutôt dans leur propre pays. » Plus récemment, l'Allemagne a connu un afflux de jeunes hommes ukrainiens suite à la décision de Kiev d'autoriser les personnes âgées de 18 à 22 ans à quitter l'Ukraine, a déclaré le mois dernier le ministère de l'Intérieur. Le nombre d'hommes de cette tranche d'âge cherchant refuge en Allemagne est passé d'un peu plus de 100 par semaine à 1 796 au cours de la semaine du 6 octobre, selon les données du ministère.
  3. https://www.lettrevigie.com/lv-278-reassurance-militaire-de-lukraine-antidrogue-et-force-armee-lorgnette-mali-rien-ne-va-plus/ (19 novembre 2025) Dix ans après Serval, la France démonta l’opération Barkhane en 2022. C'est la première fois que je vois quelqu'un ne pas écrire "la junte a chassé la France". Rien que ça - ne pas écrire une bêtise - ça mérite des félicitations. Le Nord a été abandonné aux djihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM en arabe). Ceux-ci poussent leur avantage et descendent jusqu’aux abords de la capitale. Là je suis moins d'accord. Il faudrait s'entendre sur ce qu'on appelle "le Nord". Si c'est le triangle Tombouctou, Gao, Kidal, que les indépendantistes appellent "Azawad", alors c'est pas comme ça que je vois les choses, car à ma connaissance, les troupes maliennes (FAMA) tiennent toujours les 3 villes où elles subissent et repoussent des attaques régulièrement, avec des pertes, des difficultés, mais il n'y a pas "d'abandon" au sens d'un repli militaire, à ma connaissance. À ma connaissance, les FAMA s'accrochent au symbole de Kidal, réoccupé pour la première fois par les FAMA le 14 novembre 2023 et précédemment sécurisée par la MINUSMA qui le faisait si j'ai bonne mémoire, avec une certaine tolérance et une paix négociée avec les mouvements armés indépendantistes, comme l'avaient fait les Français quand ils y étaient encore. Donc l'image que j'ai n'est pas celle d'un Nord abandonné, mais d'un archipel de villes tenues par les FAMA, dans une mer de périphéries assez fortement dominées par les rebelles de toutes obédiences, comme on peut le voir sur la carte X/Twitter de Clément Molin relayée par le Figaro : source : https://x.com/clement_molin/status/1987963816639164836 via https://www.lefigaro.fr/flash-eco/mali-apres-deux-mois-de-blocus-djihadiste-l-etau-se-desserre-autour-de-bamako-20251111
  4. Y compris sur le plan juridique, en prenant fait et cause pour le violateur du droit international.
  5. En Corée, les négociations pour aboutir à la paix de Panmunjeom ont pris 2 ans, de 1951 à 1953. Il faut être patient. https://fr.wikipedia.org/wiki/Armistice_de_Panmunjeom Le front se stabilise en 1951, après la contre-attaque des forces onusiennes contre la Corée du Nord. Dès lors, la Chine, voyant là un tournant du conflit, déploie l'« armée des volontaires du peuple chinois » (中国|人民|志愿|军, 中國|人民|志願|軍)[3] afin d'aider la Corée du Nord. Celle-ci ne connaît qu'un succès limité et le conflit se transforme en une guerre de positions. Alors que l'on parle d'un possible accord d'armistice, fin mai et début juin 1951, le président de la Corée du Sud Syngman Rhee s'oppose aux pourparlers de paix. Il pense que la république de Corée doit continuer à développer son armée afin de marcher jusqu'à la rivière Yalu et d'unifier complètement la nation[2]. L'UNC n'approuva pas la position de Rhee[2]. Même sans le soutien de l'UNC, Rhee et le gouvernement sud-coréen tentent de mobiliser l'opinion publique pour qu'elle s'oppose à tout arrêt des combats en deçà de la rivière Yalu[2]. D'autres responsables de la république de Corée ont soutenu les ambitions de Rhee et l'Assemblée nationale de Corée du Sud) a adopté à l'unanimité une résolution soutenant la poursuite de la lutte pour un "pays indépendant et unifié"[2]. À la fin du mois de juin, l'Assemblée décide toutefois de soutenir les pourparlers d'armistice[2], bien que le président Rhee continue à s'y opposer[4]. Le 23 juin 1951, Jacob Malik, délégué permanent de l’URSS aux Nations-Unies, insère dans un discours un passage où il suggère une négociation sur la base d'un retour à la situation antérieure : un tel scénario avait débouché deux ans plus tôt sur la levée du blocus de Berlin[5]. Comme Syngman Rhee, le dirigeant nord-coréen Kim Il-sung souhaite également une unification complète. La Corée du Nord a été lente à soutenir les pourparlers d'armistice et ce n'est que le 27 juin 1951 (sept jours après le début des pourparlers) qu'elle a changé son slogan de « pousser l'ennemi dans la mer » à « pousser l'ennemi jusqu'au 38e parallèle[2]. » La Corée du Nord a subi des pressions de la part de ses alliés, la république populaire de Chine et l'Union soviétique, pour soutenir les pourparlers d'armistice. Leur soutien était vital à la Corée du Nord pour lui permettre de continuer à se battre. Dès le 10 juillet 1951, les délégués des deux camps se rencontrent à Kaesong, à proximité de l’ancienne ligne de démarcation, mais les négociations entreprises sont infructueuses. Après le décès de Staline survenu le 5 mars 1953, les négociations aboutissent enfin à Panmunjeom [le 27 juillet 1953].
  6. 13 novembre 2025. Leo of Chicago C'est la communication officielle du Vatican, donc n'y cherchez pas un point de vue critique, mais c'est un petit documentaire, que je n'ose pas appeler "biopic" car il me semble que pour cela il faudrait que le personnage soit incarné par un acteur, mais de bonne facture cinématographique qui donne quelques clés sur son origine sociologique et intellectuelle. Agrémenté d'une séquence intéressantes sur la religiosité spontanée, le "culte des reliques" qui apparaît désormais autour de sa maison natale. Seul bémol, s'il existe une version en italien (celle ci-dessus est l'originale en anglais), il n'existe pas à ma connaissance de version ou de sous-titres en français. C'est aussi "l'épisode 2" d'une série entamée par León de Perú en espagnol avec sous-titres anglais, sur la partie péruvienne de sa carrière.
  7. https://www.valeursactuelles.com/clubvaleurs/politique/catherine-nay-beaucoup-de-bruit-pour-quelque-chose (23 novembre 2025) Catherine Nay ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Catherine_Nay ) « Je suis costaud, je ne vais pas être détruit par une petite année de prison. » Boualem Sansal le jure à son compatriote Kamel Daoud. Le Point a publié leur échange. Il assure que sa libération est due au bruit que faisaient ceux qui en France s’indignaient contre l’inhumanité d’Alger. Fin septembre et encore le 4 novembre, Emmanuel Macron plaidait devant des intellectuels que le meilleur service qu’ils pourraient lui rendre était de ne pas en parler. Le cas de Boualem Sansal est devenu un sujet européen. L’Italienne Giorgia Meloni, le président allemand, jusqu’au pape Léon XIV, qui envisage une visite en Algérie (berceau de saint Augustin dont il est un disciple), ont interpellé le pouvoir algérien. À l’occasion du 71e anniversaire de la révolution du 1er novembre, le Saint-Père écrivait au président Tebboune : « Dans le sillage de notre dernière rencontre [à Rome, lors de la cérémonie de son intronisation], j’implore le Très-Haut de guider les pas de vos concitoyens, afin qu’ils soient des bâtisseurs de paix et de fraternité pour l’intérêt commun. » Admirons les subtilités de la diplomatie vaticane, qui se garde bien de mettre en cause les dirigeants. On verra comment est traité le second otage, le journaliste Christophe Gleizes, dont le procès en appel se tient le 3 décembre. Petite lueur d’espoir : son avocat et ses parents ont obtenu un visa pour y assister, quand la famille et l’avocat de Boualem Sansal en avaient été privés (il est possible qu’on lui demande d’être discret jusque-là). Les deux chefs d’État se rencontreront à la fin de ce mois au G20, en Afrique du Sud. https://www.sudouest.fr/politique/opinions/la-chronique-de-pierre-vermeren-pourquoi-boualem-sansal-a-t-il-ete-libere-26721607.php (16 novembre 2025) L’ancien haut fonctionnaire algérien vivant depuis des années entre la France et l’Allemagne, a eu le tort de revenir sur l’histoire des frontières de l’ouest. La France a dessiné ces frontières au XIXe siècle à son profit mais elles ont fait de l’Algérie le plus grand pays d’Afrique. Or le sentiment national algérien, sacralisé depuis 1962, ne supporte aucune discussion de sa souveraineté. Ce qui est en France une liberté d’expression, vaut dès lors la prison en Algérie. L’affaire a fait suite à l’emprisonnement en Algérie du journaliste français Christophe Gleizes, le 28 mai 2024 à Tizi-Ouzou, et à celui de deux Franco-Algériens à leur retour au pays – Mohand Barache alias Taferka (75 ans) et Omar Aït Yahia alias Assalas (jeune styliste parisien) –, condamnés en 2024 à sept ans, un an et un an et demi de prison. Depuis la fin du Hirak (2019-2020) qui l’a ébranlé, le régime est obsédé par sa stabilité. L’hostilité à la France – à usage interne – vise à retrouver les faveurs du peuple algérien. Alger redoute davantage les Franco-Algériens (soit 85 % de sa diaspora) que la France elle-même, avec laquelle elle a désactivé l’essentiel de sa coopération. La diaspora aurait fomenté et soutenu le Hirak – les Franco-Kabyles en particulier – et ce sont... https://algeriepatriotique.com/2025/11/23/le-pseudo-intellectuel-boualem-sansal-et-le-pari-perdu-de-lextreme-droite-francaise/ (23 novembre 2025) Boualem Sansal, comme son ami Kamel Daoud, entre parfaitement dans cette grille de lecture. Ancien haut fonctionnaire algérien, écrivain primé, pseudo-intellectuel laïc impitoyable envers son pays d’origine avec toutes ses composantes politiques, religieuses et culturelles, Sansal réunit tous les attributs de la figure que l’extrême-droite peut aisément ériger en icône. [À supposer que ce soit vrai, ce n'est donc pas très malin d'en avoir fait un martyr...] https://www.liberation.fr/economie/medias/boualem-sansal-sexprime-pour-la-premiere-fois-je-vais-bien-20251123_LXLB5XD4ONGAJDO553HWPIU2PQ/ (23 novembre 2025) Et quand le journaliste de France 2 lui demande si sa parole est contrainte, l’écrivain répond : «Je ne vous parle pas de manière naturelle parce que naturellement, je suis plutôt exubérant. Là, je contrôle chacun de mes mots. Déjà, j’ai peur pour ma famille, j’ai peur qu’on arrête mon épouse. Je pense à Christophe Gleizes [journaliste sportif français détenu en Algérie, ndlr] et il n’est pas le seul, ils sont plusieurs dizaines de détenus politiques pour des raisons comme ça, bizarres.»
  8. Dans "convaincre" il y a "vaincre". Je ne suis pas sûr que "convaincre" et "paix" soient des objectifs identiques et synonymes. Pour moi la paix devrait plutôt résulter d'un accord mutuel de renoncer à se "convaincre" l'un l'autre. Il faut mutuellement renoncer à avoir raison. Idéalement, il faudrait s'asseoir autour d'une table, dans un pays neutre. Un pays vraiment neutre. Je pense que la Suisse c'est fichu puisqu'elle est en pleine négociation tarifaire avec les USA. Donc quel pays ? L'Oman ? Le Bouthan ? Un pays comme ça. Donc s'asseoir autour d'une table et arrêter de s'écouter soi-même, arrêter de réciter son petit discours d'arguments dont on s'est auto-convaincu qu'ils étaient les meilleurs [1] [2], et écouter les propositions du pays tiers. Il faudrait une sorte de thérapie de couple à la sauce de l'école de Palo Alto [3] Et le prix Nobel de la paix serait finalement remis à ce pays tiers qui aurait joué le rôle de psychiatre de cette thérapie. [1] La fabrication de l’ennemi est un exercice de lucidité politique fondé sur l’axiome selon lequel il ne faut pas, sans examen critique, adhérer à la propagande de son propre camp. [les caractères gras sont de Gérard Chaliand]. [2] René Girard : 51:44 Par exemple ce qu'on appelle le nationalisme n'est jamais qu'une chose : c'est trouver l'autre nation coupable et la sienne propre innocente. [3]
  9. Crois-tu que Poutine soit quelqu'un qui se laisse convaincre par des arguments verbaux, qui peuvent être "plus persuasifs, plus fermes, plus intransigeants" ? J'en doute. Je pense que la seule façon de "convaincre" Poutine soit d'augmenter la pression militaire. Et faire cela, ce serait alimenter la guerre, et ce ne serait pas digne du prix Nobel de la paix.
  10. Pourquoi à l'effet inverse ? Dans quel sens peux-tu dire que l'attitude de Trump, certes bâclée, incohérente, velléitaire, remplie de défauts prolonge ou attise la guerre ?
  11. https://www.theatlantic.com/national-security/2025/11/dmz-ukraine-russia-trump-korea/685020/ (21 novembre 2025) Dan Driscoll a fait attendre tout le monde. Le secrétaire américain à l'Armée devait arriver plus tôt dans la journée à la résidence de l'ambassadeur américain à Kiev pour s'entretenir avec des diplomates des États membres de l'OTAN. Les invités étaient impatients d'entendre parler du plan de paix en 28 points que M. Driscoll avait remis au nom de l'administration Trump au président ukrainien Volodymyr Zelensky. Mais ce qu'ils ont entendu lorsque M. Driscoll est enfin arrivé a provoqué la colère de certains Européens. « J'ai la nausée », nous a confié un diplomate après coup. « C'est comme si le monde s'écroulait autour de nous et que nous assistions à cela en temps réel. » Selon trois personnes proches de M. Driscoll, celui-ci a proposé aux Européens la construction d'une « zone démilitarisée impénétrable » le long des lignes de front en Ukraine, une fois que les belligérants se seront mis d'accord sur un cessez-le-feu. D'après elles, son ton suggérait qu'il s'attendait à ce que cette proposition soit bien accueillie. Au contraire, l'allusion à la zone démilitarisée coréenne a brossé un tableau sombre de la vision de l'administration Trump pour l'avenir de l'Ukraine. S'étendant sur environ 250 km à travers la péninsule coréenne, la zone démilitarisée est devenue le symbole des conflits gelés et des hostilités non résolues depuis sa création après la fin de la guerre de Corée, en 1953. Cette zone neutre située sur le 38e parallèle, tout comme le mur de Berlin (qui est tombé il y a 36 ans ce mois-ci), est l'un des symboles les plus forts de la guerre froide. La zone démilitarisée est tout sauf paisible, avec des canons d'artillerie postés de chaque côté, des tunnels d'incursion creusés dans le sol et des avions militaires patrouillant dans le ciel. Des centaines de soldats ont été tués au cours des années dans des violations du cessez-le-feu. Dans des interviews passées, Zelensky a qualifié la zone démilitarisée de modèle de résolution des conflits que l'Ukraine suivrait à ses risques et périls. « Ce serait une zone morte », a-t-il déclaré à l'un d'entre nous en mars. La ligne de front en Ukraine s'étend sur plus de 960 kilomètres à travers les principales régions industrielles et agricoles de l'est et du sud du pays, entourant des milliers de villes et de villages. « Lorsque la ligne est aussi longue, a déclaré Zelensky lors de l'interview accordée en mars, un conflit gelé conduit toujours à des affrontements militaires d'une manière ou d'une autre. » Il se souvient d'avoir expliqué cela au président Donald Trump en février, lors de leur rencontre controversée dans le Bureau ovale : « Lorsque vous divisez les gens de cette manière, la paix ne peut régner dans ces villes. » M. Driscoll n'a pas donné beaucoup de détails aux Européens sur ce à quoi ressemblerait ce nouveau rideau de fer en Europe, comment il serait construit ou qui le protégerait. « Mais il était enthousiasmé par le niveau de technologie de pointe qu'il représenterait », nous a confié l'un des diplomates européens, se souvenant des promesses de technologies américaines avancées, telles que des drones et des capteurs, qui seraient beaucoup plus adaptées au XXIe siècle que les fortifications qui divisent les deux Corées. Le plan en 28 points de Trump fait référence à une « zone tampon neutre et démilitarisée » qui serait établie une fois que les forces ukrainiennes se seraient retirées de l'oblast de Donetsk, dans l'est du pays. Selon plusieurs informations sur les dispositions du plan, cette zone serait reconnue comme appartenant à la Russie. Un porte-parole de Driscoll nous a déclaré après la réunion d'aujourd'hui que le secrétaire avait discuté « des intentions des États-Unis, de l'urgence et de la dynamique que nous avons créée. Ce fut un échange positif ». Dans un discours à la nation ce matin, Zelensky a déclaré que l'Ukraine était confrontée à « l'un des moments les plus difficiles de son histoire ». La proposition américaine a placé le pays devant un choix, a-t-il poursuivi : « soit la perte de notre dignité, soit le risque de perdre un partenaire clé ». Plus tard dans la journée, Trump a confirmé les informations des médias selon lesquelles les États-Unis avaient fixé à l'Ukraine la date limite de Thanksgiving pour accepter la proposition. « J'ai eu beaucoup de délais », a déclaré Trump sur Fox News Radio. « Mais si les choses fonctionnent bien, on a tendance à prolonger les délais. Mais jeudi est, selon nous, un moment approprié. » Depuis la rencontre entre Zelensky et Trump à la Maison Blanche en février, Steve Witkoff, envoyé spécial et ami proche de Trump, a travaillé à l'élaboration d'un plan de paix pour l'Ukraine avec son homologue russe Kirill Dmitriev. Jared Kushner, gendre de Trump, a également joué un rôle important dans ce processus, selon deux personnes proches du dossier. Le premier point de leur proposition garantit que « la souveraineté de l'Ukraine sera confirmée ». Mais d'autres dispositions entraveraient les droits souverains de la nation à déterminer son avenir. Le plan obligerait l'Ukraine à se retirer de plusieurs villes et de vastes portions du territoire de la région du Donbass que la Russie tente en vain de conquérir depuis des années. Il limiterait la taille de l'armée ukrainienne à 600 000 soldats et mettrait fin à son objectif d'adhérer à l'OTAN, une ambition inscrite dans l'article 102 de la Constitution ukrainienne. La Russie, quant à elle, serait réintégrée dans la communauté internationale en tant que membre à part entière, avec le rétablissement de sa place au sein du G7 des nations industrialisées et la levée des sanctions internationales. Certains participants à la réunion de Kiev avec M. Driscoll ont exprimé leur frustration face au fait que les États-Unis n'aient pas consulté leurs alliés de l'OTAN lors de la rédaction de la proposition, qui concerne directement l'avenir de l'OTAN. Lorsqu'on a demandé à M. Driscoll pourquoi les autres membres de l'OTAN n'avaient pas été consultés sur la proposition américaine, l'un des participants nous a rapporté qu'il avait répondu : « Avoir trop de cuisiniers peut gâcher la sauce ». Cette approche autoritaire dans les relations avec les Européens fait depuis longtemps partie de la stratégie de Trump pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Son envoyé aux négociations de paix, le général Keith Kellogg, a déclaré lors d'un sommet réunissant des responsables européens en février que les États-Unis tiendraient compte de leurs intérêts lors des négociations avec les Russes, mais qu'ils n'inviteraient pas les Européens à participer directement aux pourparlers. « Ce que nous ne voulons pas, c'est nous lancer dans une grande discussion de groupe », a-t-il déclaré lors du sommet de Munich. « Nous essayons de mettre fin à cette situation dans un délai court. » Cela a toujours été l'intention de Trump. Pendant la campagne électorale, il avait promis de mettre fin à la guerre en 24 heures. Alors que les efforts se prolongeaient pendant des mois après son investiture, il se plaignait en privé des deux camps, affirmant que le président russe Vladimir Poutine l'avait embarrassé en continuant à lancer des attaques brutales contre les civils tout en lui assurant que le Kremlin voulait faire la paix. Le refus de Zelensky d'accepter l'idée que son pays n'avait aucune chance de victoire a également frustré Trump, qui cherchait à ajouter un nouveau cessez-le-feu à son dossier pour obtenir le prix Nobel de la paix. Ces derniers mois, Trump s'est montré disposé à rejeter les exigences maximalistes de Moscou pour mettre fin à la guerre. Mais il n'a pas été très impliqué dans la rédaction de la nouvelle proposition. « Trump ne prête pas attention aux détails », nous a confié un conseiller externe familier avec la pensée du président sur le conflit. « Il est simplement fatigué de la guerre, d'y penser et d'être interrogé à ce sujet. Il veut juste que ça se termine, point final. » Lors de leur rencontre avec M. Driscoll, certains responsables européens ont estimé que la position américaine n'était pas figée. « Il essayait de calmer les esprits », nous a confié un haut diplomate européen à propos de M. Driscoll. « Il disait très gentiment que ces questions devaient être discutées et que nous n'imposions rien aux Ukrainiens », a ajouté le diplomate. « Mais la date limite donne l'impression qu'ils imposent leur point de vue à Zelensky. »
  12. https://nationalinterest.org/feature/russias-african-strategy-isnt-working (19 novembre 2025) Contrairement au coup d'État de 2012 au Mali, qui avait été initié par des officiers subalternes et avait rapidement conduit à un retour au pouvoir civil, le coup d'État de 2020 a été mené par des officiers supérieurs qui, dès le début, bénéficiaient du soutien clair de la Russie. Deux des meneurs du coup d'État de 2020, Malick Diaw et Sadio Camara, venaient de rentrer d'une formation en Russie avant de lancer le coup d'État. La Russie a été le premier pays à reconnaître le nouveau gouvernement, et la population et le gouvernement ont d'abord accueilli chaleureusement le soutien russe. Même avant le coup d'État, il y avait un certain désenchantement vis-à-vis des puissances occidentales. L'Occident souhaitait contenir l'extrémisme islamique, mais il n'y avait aucune volonté politique de mettre en place un programme de reconstruction à grande échelle, à l'image de ceux menés en Irak ou en Afghanistan, soutenu par d'importantes forces d'occupation. Déployer une telle force dans cinq pays (Burkina Faso, Tchad, Mali, Mauritanie et Niger) dans le désert impitoyable du Sahara (une région représentant environ un tiers de la superficie des États-Unis continentaux) aurait été une entreprise trop coûteuse. Au lieu de cela, une force très mobile composée principalement de parachutistes français et d'équipes d'opérations spéciales américaines a attaqué des cibles avec précision. En revanche, des forces plus importantes gardaient des positions statiques telles que des villes, des actifs économiques ou des bases militaires, libérant ainsi les forces gouvernementales pour le combat sans qu'elles aient à se soucier d'attaques provenant de directions inattendues. Il s'agissait d'une stratégie tactiquement judicieuse. L'opération Barkhane menée par la France, avec pas plus de 6 000 soldats et seulement environ 500 déployés pour des opérations mobiles, a stabilisé les cinq pays dans lesquels elle a opéré pendant des années, tout en contribuant à améliorer la sécurité dans les États voisins tels que la Libye, l'Algérie, le Soudan, le Nigeria et la République centrafricaine. Les problèmes qu'ils ont été envoyés résoudre n'ont pas été définitivement réglés, et les problèmes structurels endémiques ont persisté. Néanmoins, en termes de conduite d'une contre-insurrection avec une empreinte légère, il existe peu de meilleurs exemples. Aussi judicieuse que fût cette stratégie sur le plan militaire, elle constituait un cauchemar en termes de relations publiques, que la Russie n'a pas manqué d'exploiter. La défense des actifs économiques par les troupes occidentales a eu pour conséquence sur le terrain que de nombreux soldats occidentaux se sont regroupés autour de mines précieuses, sans faire grand-chose d'autre. Afin de libérer les armées locales, les troupes occidentales ont fini par rester sur place, défendant les routes, les villes et d'autres actifs économiques, tandis que les soldats locaux menaient l'essentiel des combats. L'image des troupes françaises gardant les mines françaises dans les anciennes colonies françaises à l'étranger, tout en exhortant les populations locales à faire de plus grands sacrifices, a été perçue comme du néocolonialisme. « La France se battra jusqu'au dernier Africain », pouvait-on lire sur une affiche dans la rue après le coup d'État de 2020 au Mali. [Il ne faudrait pas faire l'impasse sur la MINUSMA qui a semble-t-il assez bien sécurisé les deux grandes villes du nord que sont Gao et Tombouctou. Une MINUSMA qui avait probablement une grande légitimité vu l'origine internationale des militaires la composant - il y avait même des Chinois - son principal inconvénient, pour l'ONU étant qu'elle a coûté très cher financièrement et qu'elle a subi des pertes importantes. Le congé donné par la junte malienne à la MINUSMA est probablement sa décision la plus inexplicable. L'inverse aurait été plus prévisible : que l'ONU supprime la MINUSMA contre l'avis du gouvernement malien parce qu'elle coûte trop cher en financement et en hommes. De ce que je comprends, la MINUSMA était payée gratuitement par l'ONU et le Mali n'avait pas un centime à débourser. La MINUSMA, ce n'était pas des "troupes françaises gardant des mines françaises" mais des troupes africaines ou asiatiques gardant des villes maliennes] La stratégie occidentale méritait certainement des critiques qui allaient au-delà des apparences. Au-delà des petits programmes de formation destinés aux formations d'élite, peu de capacités de contre-insurrection ont été accordées aux armées locales, et peu d'équipements spécialisés ont été fournis. Les initiatives de renforcement des capacités, telles que la formation des bureaucrates ou la promotion des réformes économiques, étaient pratiquement inexistantes. L'aide financière était également limitée. Les choix effectués étaient compréhensibles, mais pas idéaux. Lorsque l'Occident a pris conscience de ses erreurs, il était trop tard : le Mali avait déjà connu son coup d'État et la « ceinture des coups d'État » s'étendait dans la région. L'arrivée de la Russie dans la région a initialement donné un nouveau souffle à de nombreux gouvernements en difficulté. Le blé russe bon marché a afflué dans la région et fait baisser les prix des denrées alimentaires, tandis que la Russie a introduit des mercenaires prêts, aux yeux des gouvernements locaux, à « faire le sale boulot ». La volonté du groupe Wagner, la principale organisation mercenaire russe, de violer les Conventions de Genève pour pacifier les zones sous son contrôle a produit des résultats à court terme, mais, comme c'est souvent le cas dans les contre-insurrections, le mépris des pertes humaines a engendré un ressentiment à long terme. Même si Wagner a nettoyé certaines zones, il a renforcé ses ennemis. Après le début de la guerre en Ukraine, le rythme des opérations russes s'est intensifié au Sahel, à peine affecté par la disparition de Prigozhin ou le changement de nom qui a suivi en Africa Corps. L'Africa Corps devait extraire le plus rapidement possible autant de matières premières fongibles et précieuses que possible afin d'alimenter la machine de guerre russe d'une manière que les sanctions ne pouvaient pas arrêter. De l'or, des diamants, de l'ivoire, des terres rares et d'autres marchandises ont afflué de la région vers la Russie. Cette stratégie au Sahel n'était peut-être pas viable, mais elle a permis d'aider la Russie à un moment où son économie était particulièrement vulnérable. Alors que les sanctions commençaient à se faire sentir pendant sa transition vers une économie de guerre, ces marchandises ont constitué des apports inestimables pour une économie assiégée. Si les entreprises occidentales ou chinoises entretiennent des relations inégales avec les États africains qui manquent d'influence, elles ont toutefois un intérêt tangible pour la paix, la stabilité et les relations à long terme. La stratégie de la Russie était intrinsèquement à court terme, extractive et non durable. Il n'est pas nécessaire d'être un génie militaire pour comprendre qu'une stratégie consistant à terroriser et à piller les populations locales à la demande d'un gouvernement hôte a une durée de vie limitée. Il convient de noter que la Chine s'est également opposée au coup d'État soutenu par la Russie au Mali. Les programmes à long terme de la Chine en Afrique, notamment l'initiative « Belt and Road », sont fondamentalement incompatibles avec le modèle opérationnel de la Russie en Afrique. Cela fait de la désapprobation de la politique africaine de la Russie un rare domaine d'accord entre Pékin et Washington. Le siège de Bamako n'est donc pas simplement le dernier épisode en date de la saga de l'instabilité au Sahel. C'est l'aboutissement prévisible d'un gouvernement qui a confondu défiance et souveraineté, opportunisme et stratégie. En rejetant les partenariats occidentaux, certes imparfaits mais, en dernière analyse, stabilisateurs, voire chinois, au profit des promesses creuses de puissance de la Russie, la junte malienne a troqué une forme de dépendance contre une autre, plus corrosive. Les mercenaires russes ont donné un répit au gouvernement pendant qu'ils pillaient les zones sous leur contrôle et isolaient les gouvernements hôtes de leurs propres populations. Le modèle de sécurité russe est l'un des perdants de cette triste histoire, mais le plus grand perdant est le peuple du Sahel. Ce qui se passe au Mali devrait servir d'avertissement : les protecteurs extérieurs, qu'ils soient occidentaux, chinois ou russes, ne peuvent se substituer à une gouvernance légitime ou au consentement populaire. Sans ces fondements, même les régimes les plus puissants finiront par s'effondrer sous le poids de leurs propres illusions. Si les autres États du Sahel qui dépendent encore de la Russie ne réagissent pas rapidement à ces développements, nous pouvons nous attendre à ce que cette tragédie se répète.
  13. https://www.lefigaro.fr/international/meurtre-de-l-ex-premier-ministre-japonais-shinzo-abe-le-juge-et-l-assassin-martyr-20251122 Ce 13 novembre, jour de la septième audience, le procès de Tetsuya Yamagami, l’assassin de l’ex-premier ministre Shinzo Abe, commence vraiment. À la demande de la défense, sa mère a accepté de témoigner - mais à visage couvert.
  14. Oui mais les Finlandais traitent leur minorité suédoise avec respect ce qui ne semble pas être toujours le cas dans le cas des minorités russophones des pays baltes. Les Finlandais n'apportent pas sur un plateau des prétextes à des différends.
  15. Je ne suis pas sûr que la couleur orange soit adéquate pour représenter les Pays Bas espagnols, puisque c'est justement un prince d'Orange qui a mené la révolte contre les Espagnols.
  16. Tu as des informations à nous partager sur la propension des Suédois à lire les écrivains et l'histoire finlandaise ?
  17. L'écrivain Emmanuel Carrère est le fils d'Hélène Carrère d'Encausse, née Zourabichvili, cousine de Salomé Zourabichvili, présidente de Géorgie de 2018 à 2024. https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/repliques/kolkhoze-8901968 (21 novembre 2025) 43:48 Salomé, comme ma mère, est une espèce de pur produit très brillant de la méritocratie républicaine [française], pardon, elle devient, elle entre au Quai d'Orsay, elle [est nommée à] divers postes diplomatiques, elle est nommée à un moment ambassadrice de France en Géorgie, donc elle revient au pays déjà à cette place-là, personne n'est revenue au pays, elle y revient, elle est ambassadrice de France. Après, elle entre au gouvernement géorgien comme ministre des Affaires étrangères, ce qui est une première dans les annales diplomatiques. 44:45 C'est un gros dossier, Saakachvili, parce que, non non, ce que je veux dire c'est que ça a été à la fois l'incarnation du désir d'Europe de la Géorgie, ça a été pendant son premier mandat un président qui a modernisé son pays, qui l'a ouvert à la démocratie, enfin on faisait pas mieux que Saakachvili. Il a eu un deuxième mandat détestable, pas seulement parce qu'il a échoué, mais parce que le taux d'incarcération a été le plus élevé du monde, les... ... et ça c'est vraiment, en termes de corruption, c'est aussi pour ça qu'il est en taule quand même. Elle est nommée par Saakachvili ministre des Affaires étrangères encore une fois c'est une chose qui n'est jamais arrivée. Saakachvili s'est entendu avec Chirac là-dessus : il y a une séance extraordinaire où ils sont tous les deux à l'Elysée Salomé qui fait anti-chambre et puis ils sortent tous les deux bras-dessus bras-dessous l'air de collégiens qui ont fait un bon coup et lui disent, Chirac, lui dit : « bah écoutez, si vous voulez, je vous prête à la Géorgie c'est une bonne idée, hein ! » et ils sont hilares. Alain Finkielkraut : Ah oui quand même... Emmanuel Carrère : Non, je veux dire, s'il meurt en taule comme ça, c'est quand même en train de se profiler, c'est une catastrophe pour l'image de la Géorgie. Emmanuel Carrère a raison à propos du deuxième mandat de Saakachvili : https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Mikheil_Saakachvili&oldid=202079937 Le 15 août 2017, dans une interview accordée à l'édition ukrainienne de « Observer », Nana Kakabadze, militante géorgienne des droits de l'homme, leader de l'ONG « Anciens prisonniers politiques pour les droits de l'homme » et du mouvement populaire « Justice », a déclaré que, selon elle, les accusations portées par le Bureau du Procureur général géorgien ne reflétaient pas pleinement les crimes commis pendant la présidence de Saakachvili. Selon elle, sous la présidence de Saakachvili, la Géorgie comptait le plus grand nombre de prisonniers au monde. Selon Kakabadze, quand Saakachvili est arrivé au pouvoir il y avait 5700 prisonniers ; un an plus tard ce nombre était de 12000. Pendant toute la durée de la présidence de Saakachvili, elle estime qu'il y aurait eu entre 25000 à 30000 prisonniers. Elle met par ailleurs en avant les tortures de les « traitements inhumains » infligés aux prisonniers. Kakabadze fait également état des cas où les forces de police ont tiré dans la rue sur des « gens innocents », surtout des « jeunes ». Pour sa seule organisation, elle dénombre 150 noms de personnes « tuées là, dans la rue ». Selon Kakabadze, dans la plupart des organisations non gouvernementales indépendantes qu'il a dissoutes, Saakachvili « soudoyait les gens », créait des fonds informels et forçait ses opposants à y transférer leurs fonds. Ces fonds étaient par ailleurs sobrement baptisés « Fonds pour le développement du Bureau du Procureur », « Fonds pour le développement du Ministère de l'intérieur ». En outre, elle accuse Saakachvili d'avoir, pendant sa présidence, organisé et fait prospérer un racket d'état. Kakabadze détaille ainsi l'impressionnant système mis en place permettant de procéder rapidement à la création d'entreprises, placé sous la coupe de Saakachvili et son équipe. « Seules trois ou quatre personnes contrôlaient tout »[51]. https://www.nouvelobs.com/monde/20131029.OBS3145/georgie-le-depart-de-saakachvili-la-fin-d-un-systeme-brutal-et-repressif.html (29 octobre 2013) Charles Urjewicz, historien spécialiste de la Géorgie On imagine mal le ressenti des Géorgiens vis-à-vis de Saakachvili et son équipe et leur volonté de les voir payer pour les crimes commis. Beaucoup de gens ont été touchés par ce système brutal et répressif qui s'était abattu sur les Géorgiens durant ces dernières années, en particulier dans le monde de l'économie ou contre de pauvres gens qui avaient commis des fautes mineures mais se retrouvaient en prison. Le pouvoir aujourd'hui freine les pulsions de vengeance qui émanent d'une partie très large de la population. Salomé Zourabichvili a refusé à plusieurs reprises de le gracier : https://www.osw.waw.pl/en/publikacje/analyses/2024-05-29/georgia-veto-law-agents-rejected Dans la situation actuelle, une marge de manœuvre s'ouvre pour la présidente géorgienne. Zourabichvili, qui est en conflit avec le gouvernement et s'oppose fermement à la nouvelle loi, s'est en même temps positionnée loin de l'opposition traditionnelle. Par exemple, elle a refusé à plusieurs reprises de gracier l'ancien président Mikheil Saakashvili (le Mouvement national uni qu'il a fondé est le parti d'opposition le plus puissant). Cela a renforcé sa crédibilité aux yeux des manifestants. On oublie souvent, y compris dans l'émission de France Culture citée, de rappeler que Salomé Zourabichvili a été élue présidente de la République avec le soutien du parti "Rêve géorgien" : https://regard-est.com/georgie-analyse-de-lelection-presidentielle-2018 (30 novembre 2018) Finalement, le Rêve géorgien a apporté son soutien à Salomé Zourabichvili (résidante française avant de s’établir en Géorgie, ancienne diplomate française, ayant renoncé à la nationalité française et gardé la nationalité géorgienne), candidate indépendante. Bien que leurs parcours soient très différents, les deux candidats ont occupé la fonction de ministre des Affaires étrangères sous la présidence de Mikheïl Saakachvili, en 2004 et 2005 pour Salomé Zourabichvili, et de 2008 à 2012 pour Grigol Vachadze : la première s’est désolidarisée du Président géorgien après la guerre russo-géorgienne d’août 2008 (lui en imputant une part de la responsabilité) et s’est rapprochée du Rêve géorgien ; le second est resté fidèle au Mouvement national. Pour la Russie, en revanche, il n’est pas certain que le résultat de cette élection soit une bonne nouvelle : une cohabitation dure entre un Président Mouvement national et un Parlement majoritairement Rêve géorgien aurait affaibli la position de la Géorgie sur la scène internationale et arrangé les affaires de Moscou. Quel sera son réel degré de liberté [de Salomé Zourabichvili] vis-à-vis du Rêve géorgien et de B. Ivanichvili ? Ne risque-t-elle pas d’apparaître comme une Présidente « de l’extérieur », privilégiant la politique étrangère et négligeant les valeurs nationales (comme certains de ses adversaires le lui ont déjà reproché, remettant en cause sa pratique de la langue géorgienne)
  18. Emmanuel Carrère signe un livre, intitulé Kolkhoze, où il règle ses comptes avec sa mère, Hélène Carrère d'Encausse, - et en creux avec la Russie - donc c'est du pain bénît pour les russophobes. https://www.nytimes.com/2025/11/03/world/europe/emmanuel-carrere-russia-ukraine.html Ce qui était peut-être le plus troublant pour un homme dont la passion pour la Russie l'avait autrefois conduit à passer plusieurs semaines dans un coin perdu à 700 km à l'est de Moscou — une expérience qu'il a racontée dans « Ma vie en tant que roman russe » —, c'était de réaliser combien de Russes soutenaient la guerre ou détournaient simplement le regard. « Quelque chose en moi s'est brisé, et l'est toujours, et mon amour pour la Russie a pris un coup dur », a déclaré M. Carrère lors d'une récente interview dans son loft parisien, dont les murs entièrement blancs sont tapissés de rangées de livres. Il a fait remarquer que tout ce qui l'avait autrefois attiré en Russie – sa riche littérature, son histoire tragique et ses personnalités hors du commun – semblait désormais avoir abouti à une guerre brutale. « Il y a une sorte de dépréciation vertigineuse des valeurs russes », a-t-il déclaré. Ce constat transparaît dans son dernier livre, « Kolkhoze », publié en France en août et dont la publication aux États-Unis est prévue pour l'année prochaine. Best-seller en France et finaliste du prix Goncourt, la plus prestigieuse récompense littéraire du pays, cet ouvrage est une sorte d'autobiographie qui explore les racines russes de M. Carrère et sa relation avec sa mère, qui fut de son vivant la plus grande historienne française spécialiste de la Russie. Oui mais voilà : on n'est jamais assez russophobe. Comme dans tous les fanatismes et tous les totalitarismes, on n'est jamais assez du bon côté de l'histoire. Les victimes des purges staliniennes étaient toutes communistes, mais elles n'étaient "pas assez" communistes au goût des gens qui les jugeaient, pas assez désembourgeoisées. De même, on n'est jamais suffisamment dérussisé : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/repliques/kolkhoze-8901968 (22 novembre 2025) 32:48 Emmanuel Carrère : Et alors le fait est que j'ai un de mes amis [ukrainiens] dont je parle dans ce livre, Volodymyr Irmolenko, il disait à un ami commun, la dérussisation d'Emmanuel n'est pas encore achevée, car il estime que la dérussisation est la meilleure chose qui puisse m'arriver.
  19. Par exemple, lire ce qu'écrit Nikolai Karayev dans la revue estonienne Vikerkaar et cesser la cancel culture visant les russophones. Ne pas se comporter comme les Tchèques vis à vis des germanophones des Sudètes ou comme les Britanniques vis à vis des Indiens. https://forum.air-defense.net/topic/19099-pays-baltes/page/6/#comment-1663778 Positivement, se comporter comme les Finlandais vis à vis de la minorité suédophone de Finlande.
  20. https://meduza.io/en/feature/2025/11/21/one-of-the-toughest-moments-in-our-history-zelensky-addresses-ukrainians-as-trump-s-peace-plan-looms (21 novembre 2025) « L'un des moments les plus difficiles de notre histoire » : Zelensky s'adresse aux Ukrainiens alors que le « plan de paix » de Trump se profile Voici des extraits du discours prononcé par le président ukrainien Volodymyr Zelensky devant la nation le 21 novembre. Nous traversons actuellement l'une des périodes les plus difficiles de notre histoire. L'Ukraine est confrontée à un choix extrêmement difficile : soit perdre notre dignité, soit risquer de perdre un partenaire clé. Soit accepter une série de 28 conditions très strictes, soit endurer un hiver très rigoureux. On nous demande de faire confiance à quelqu'un [la Russie] qui nous a déjà attaqués deux fois, et ils attendent notre réponse. Nous travaillerons calmement mais rapidement avec les États-Unis et nos autres partenaires, et nous ne donnerons à l'ennemi aucune raison de prétendre que l'Ukraine ne veut pas la paix. Je me battrai pour que tout plan de paix inclue deux points essentiels : la dignité et la liberté des Ukrainiens. Nous ferons tout pour que la guerre prenne fin, mais pas au détriment de l'Ukraine, de l'Europe ou de la stabilité mondiale. Depuis près de quatre ans, nous avons repoussé l'une des armées les plus puissantes au monde. Notre peuple veut que cette guerre prenne fin. Nous sommes faits d'acier, mais même le métal le plus résistant peut se briser. Le premier jour de l'invasion, l'ennemi n'a pas vu notre dos. C'est cela, la dignité. C'est cela, la liberté. Ce que la Russie craint le plus, c'est l'unité ukrainienne. Et aujourd'hui, nous avons plus que jamais besoin de cette unité pour parvenir à une paix juste. Peuple, citoyens, politiciens, nous devons nous unir, mettre fin aux querelles internes et aux jeux politiques. Il me sera plus facile de lutter pour une paix juste si je sais que le peuple ukrainien me soutient. La semaine prochaine ne sera pas facile. Nous subirons beaucoup de pressions visant à nous diviser. L'ennemi fera tout ce qui est en son pouvoir pour nous empêcher de réussir. Nous ne pouvons pas le permettre. Nous devons rester unis au sein de l'Ukraine pour le bien de notre paix, de notre dignité et de notre liberté. Je crois – et je sais – que je ne suis pas seul. https://www.politico.eu/article/volodymyr-zelenskyy-ukraine-corruption-scandal/ (20 novembre 2025) La présidence canard-boîteux de Zelensky Les dégâts causés au dirigeant ukrainien sont probablement irréversibles, mais il doit s'efforcer de rétablir la confiance et de constituer une équipe qui jouisse de la confiance du public, ainsi que de celle de ses alliés. Le vaste scandale de corruption qui secoue actuellement l'Ukraine a profondément terni l'image du pays. Il a également gravement érodé la confiance envers le président Volodymyr Zelensky, le transformant en un canard boiteux dans son propre pays. Impliquant un complot visant à extorquer environ 100 millions de dollars au secteur énergétique ukrainien, le scandale a jusqu'à présent englouti le ministre de la Justice de Zelenskyy, German Galushchenko, la ministre de l'Énergie, Svitlana Hrynchuk, ainsi que des responsables de l'agence nationale de l'énergie atomique et des hauts fonctionnaires du Bureau national d'enquête. Cependant, le plus dommageable pour Zelensky est que les allégations s'étendent à ses alliés les plus fidèles : son ancien partenaire commercial Tymur Mindich serait au centre de ces manœuvres. Et le très puissant mais impopulaire chef de cabinet Andriy Yermak est accusé par ses adversaires de subvertir et d'entraver le travail du Bureau national anticorruption et du procureur spécialisé dans la lutte contre la corruption, dont les services ont mis au jour cette vaste conspiration, désormais baptisée « Mindichgate ». Au niveau national, ces révélations provoquent déjà un bouleversement radical dans la carrière politique de Zelensky, contribuant à une colère généralisée. Et bien qu'il n'y ait aucune preuve de corruption personnelle de la part du président, son style de gouvernement et son recours à un groupe de copains et de favoris pour gouverner ont fini par lasser. Il est significatif que Zelensky soit arrivé au pouvoir sur une vague de discours nobles promettant d'éradiquer la corruption et de remplacer des générations de fonctionnaires malhonnêtes par de nouveaux visages intègres. Mais ses promesses exagérées ont été mises à mal par la mauvaise gestion qui se révèle chaque jour dans des rebondissements aussi captivants qu'une série policière Netflix. Pendant des années, le pouvoir du dirigeant ukrainien a découlé de son contrôle de la majorité parlementaire grâce à son parti Serviteur du peuple, mais des fissures apparaissent désormais au sein de cette base. Un rapport du site d'information d'investigation Ukrainska Pravda indique que le chef de la faction parlementaire du parti, David Arakhamia, s'est désormais joint aux appels lancés à Zelenskyy pour qu'il réforme la présidence et remplace Yermak. Il rapporte également que Danylo Hetmantsev, un puissant législateur à la tête de la commission des finances du Parlement, envisage de créer un nouveau parti. Et mercredi, le député Mykyta Poturayev a annoncé sa propre initiative visant à créer une nouvelle majorité parlementaire, qui inclurait des membres de l'opposition patriotique. https://www.spectator.co.uk/article/the-scandal-that-could-bring-down-volodymyr-zelensky/ (12 novembre 2025) Le scandale qui pourrait faire tomber Volodymyr Zelensky Des toilettes en or massif et des placards remplis de sacs contenant des billets de 200 euros font partie des trésors liés à l'éminent homme d'affaires ukrainien Timur Mindich, selon une enquête menée par le Bureau national anticorruption ukrainien (Nabu). Mindich est un acteur important dans les secteurs de l'immobilier, des engrais, de la banque et du commerce des diamants, mais il est surtout connu pour être depuis longtemps copropriétaire de la société de production télévisuelle Kvartal 95 de Volodymyr Zelensky. L'enquête de 15 mois menée par le Nabu sur ce qu'il qualifie de corruption « de haut niveau » au sommet de l'élite politique ukrainienne risque d'avoir des conséquences considérables sur l'avenir politique de Zelensky. Au cours de leurs perquisitions, les agents de Nabu ont découvert plus de 1 000 heures d'enregistrements audio que Mindich aurait réalisés lors de ses conversations avec des partenaires commerciaux. Une courte bande-annonce publiée sur les réseaux sociaux par Nabu présentait une série d'extraits de différentes conversations entre deux hommes identifiés par des noms de code qui s'expriment en russe. Ces enregistrements n'ont pas beaucoup de sens pour les non-initiés, mais leur publication semble être un avertissement destiné à un public très spécifique au sommet de la classe politique ukrainienne. Une triste conclusion à tirer de cette histoire trouble est que, à bien des égards, l'Ukraine continue de fonctionner selon les mêmes règles que celles qui prévalaient dans les années 1990 sous Leonid Kuchma ou dans la Russie de Boris Eltsine. Au lendemain de l'effondrement de l'Union soviétique, il est devenu courant pour les riches hommes d'affaires d'acheter le contrôle de certains éléments des forces de sécurité et de les mettre à contribution pour enregistrer les conversations privées entre des personnalités politiques de premier plan ou des rivaux commerciaux, puis d'utiliser les « kompromats » ainsi obtenus comme un outil politique. Cette fois-ci, les acteurs sont le Nabu, soutenu par l'Occident, et le SBU, soutenu par Zelensky, mais le croisement entre corruption et politique de haut niveau donne malheureusement l'impression d'un retour vers le futur. L'image de toilettes en or découvertes dans la luxueuse demeure suburbaine de l'ancien président Viktor Ianoukovitch est devenue le symbole emblématique de la corruption qui a conduit aux manifestations historiques de Maïdan en 2014. Il est extrêmement ironique que la révolution contre les propriétaires de ces toilettes en or ait finalement conduit à une guerre totale avec la Russie, dont les profits semblent avoir été utilisés pour acheter encore plus de toilettes en or.
  21. Je ne sais pas si c'est cet article-là que tu as lu (vraisemblablement non, puisque tu traduis "depleted" par "réduits", tandis que 45enord traduit ce mot par "épuisés") mais apparemment la citation est d'un certain Konrad Muzyka : https://45enord.ca/2025/11/la-russie-utilise-desormais-des-drones-iraniens-shahed-107-pour-frapper-au-dela-des-lignes-de-front/ (18 novembre 2025) « Jusqu’au milieu de l’année 2025, l’activité des drones russes s’est concentrée principalement sur le ciblage des troupes ukrainiennes à proximité du FLOT [Forward Line of Own Troops], tandis que les Ukrainiens tentaient de frapper les forces russes avant qu’elles ne puissent s’engager », a récemment noté l’analyste indépendant de la défense Konrad Muzyka. L’unité d’élite russe de drones Rubicon « a complètement changé ce schéma : opérant à 10-20 km à l’arrière, elle cible désormais non seulement les éléments de soutien – dont beaucoup s’appuient fortement sur les drones – mais aussi les capacités de base dont l’Ukraine dépend pour sa défense », a avancé Muzyka. « Depuis lors, l'utilisation des drones par la Russie a continué d'évoluer. Les formations de manœuvre utilisent désormais des tactiques mieux organisées, appuyées par des drones, engageant les unités ukrainiennes jusqu'à 10 km de profondeur tandis que le Rubicon maintient la pression sur l'arrière. Cela a créé une dynamique dans laquelle les pertes ukrainiennes parmi le personnel logistique et les équipages de drones dépassent désormais celles de l'infanterie – même s'il faut souligner que les effectifs de l'infanterie sont fortement épuisés. » Source : Konrad Muzyka (basé à Gdańsk en Pologne apparemment) : https://rochan-consulting.com/impressions-from-the-field-research-trip-to-ukraine-october-2025/ (mi-novembre ?) Impressions du voyage d'étude sur le terrain en Ukraine – octobre 2025 Il y a près de deux semaines, je suis revenu d'un autre voyage d'étude sur le terrain en Ukraine. Vous trouverez ci-dessous quelques-unes de mes principales observations. Avant d'y venir, il convient toutefois de rappeler les principales conclusions de mon voyage en juillet. Je suis revenu de cette visite avec une vision quelque peu plus prudente des perspectives défensives de l'Ukraine. À l'époque, l'Ukraine avait déjà du mal à contrer les tactiques de plus en plus organisées d'utilisation de drones par la Russie, menées principalement par Rubicon. Rubicon érodait le seul avantage provisoire dont disposait encore l'Ukraine : ses drones. Jusqu'à la mi-2025, l'activité des drones russes s'est principalement concentrée sur les troupes ukrainiennes près de la ligne de contact, tandis que les Ukrainiens tentaient de frapper les forces russes avant qu'elles ne puissent engager le combat. Rubicon a complètement changé cette donne : opérant à 10-20 km à l'arrière, il cible désormais non seulement les éléments de soutien, dont beaucoup dépendent fortement des drones, mais aussi les capacités essentielles dont dépend l'Ukraine pour sa défense. Depuis lors, l'utilisation des drones par la Russie n'a cessé d'évoluer. Les formations de manœuvre utilisent désormais des tactiques mieux organisées, appuyées par des drones, engageant les unités ukrainiennes jusqu'à 10 km de profondeur tandis que Rubicon maintient la pression à l'arrière. Cela a créé une dynamique dans laquelle les pertes ukrainiennes parmi le personnel logistique et les équipages de drones dépassent désormais celles de l'infanterie, même s'il faut souligner que les effectifs de l'infanterie sont fortement réduits. En théorie, la mobilisation continue de générer un nombre respectable de personnel chaque mois, mais cela n'a aucun effet perceptible sur le front. Les raisons sont structurelles, organisationnelles et profondément enracinées dans le système ukrainien. Selon les sources ukrainiennes, les cas d'absentéisme continuent d'augmenter. Si de nombreux soldats finissent par revenir, rien ne laisse présager que ce problème sera résolu à court terme. Pour la Russie, les tactiques d'infiltration continuent de jouer un rôle central. De petits groupes recherchent constamment les points faibles, exploitant toute faille plutôt que de s'opposer à une forte résistance. Une fois qu'une zone est sécurisée, les troupes motorisées interviennent pour la consolider. Les détachements d'assaut sont plus importants que ne le prévoient les normes doctrinales, et les régiments hautement performants constituent de plus en plus l'épine dorsale des efforts offensifs, tandis que les formations régulières assument des rôles de soutien. Les unités spéciales russes, y compris les éléments du GRU, se déplacent souvent dans les zones arrière en civil avant de reprendre leur équipement standard. Les radios livrées par drone permettent aux groupes infiltrés d'opérer sur de nouvelles fréquences, limitant ainsi la valeur du renseignement que l'Ukraine pourrait tirer de tout équipement qu'elle parvient à capturer. Les capacités russes en matière de drones se sont considérablement développées. Les unités régulières utilisent désormais un grand nombre de drones FPV, y compris des variantes à longue portée guidées par câble, et emploient des moyens de guerre électronique de plus en plus sophistiqués. Les drones Shahed, désormais de plus en plus utilisés à des fins tactiques, sont beaucoup plus efficaces que l'année dernière grâce à l'amélioration des tactiques et des systèmes embarqués. Une meilleure coordination entre les drones russes et les moyens de guerre électronique a progressivement réduit les zones de tir ukrainiennes et repoussé les opérateurs de drones plus loin à l'arrière. L'artillerie russe conserve son avantage. Ses canons se trouvent bien au-delà de la portée des contre-batteries ukrainiennes, ce qui lui permet de mener des tirs spéculatifs continus contre des zones d'intérêt, en particulier les centres logistiques et les centres de drones, tandis que les unités ukrainiennes ne tirent que sur des cibles confirmées. Le moral des Russes reste inégal et leurs tactiques entraînent souvent de lourdes pertes, mais ils font néanmoins preuve d'une grande adaptabilité tactique et restent déterminés à poursuivre leurs opérations. Septembre a été le premier mois où de nombreuses régions n'ont pas atteint leurs quotas de recrutement, mais il est difficile de savoir si cela reflète une pénurie de volontaires ou un ralentissement délibéré du recrutement après que les objectifs annuels aient déjà été atteints avant septembre (ou soient sur le point d'être atteints avec un ralentissement des besoins). Dans l'ensemble, les éléments disponibles indiquent un écart qui se creuse. Le système défensif de l'Ukraine, articulé autour de drones, de tirs décentralisés et d'interceptions, est mis à mal par les méthodes d'infiltration russes, l'augmentation des capacités des drones et les frappes aériennes soutenues. Sans la capacité de frapper plus profondément, de perturber les arrières russes ou de stabiliser des secteurs clés tels que Huliapole et Pokrovsk avec des formations dotées de ressources suffisantes, la capacité de l'Ukraine à tenir ses positions continuera de s'éroder. Ces problèmes apparaissent désormais clairement sur plusieurs fronts. Les avancées russes s'accélèrent autour de Lyman (qui risque désormais d'être partiellement encerclée et devrait être l'un des secteurs les plus critiques cet hiver), Sieversk, au nord de Velyka Novosilka, et, plus inquiétant encore, au nord de Huliapole. Depuis juillet, les forces russes ont avancé de 20 à 25 km dans les lignes ukrainiennes entre Houliapole et Pokrovske, augmentant ainsi la possibilité d'un encerclement éventuel de la première. Plus de la moitié des gains territoriaux de la Russie en Ukraine sont désormais concentrés sur les axes de Velyka Novosilka et Huliapole, même si ces deux secteurs ne représentent que 17 % de toutes les attaques terrestres russes enregistrées. Cet écart souligne à quel point une pression limitée produit des résultats disproportionnés. C'est la deuxième fois que la Russie tire parti de l'affaiblissement croissant des lignes ukrainiennes. En juin, près de Dobropylia, les forces ukrainiennes n'ont pu stopper l'avancée russe qu'en procédant à un redéploiement d'urgence, ce qui a permis, comme on pouvait s'y attendre, à la Russie de s'emparer des zones que ces unités avaient abandonnées. Cette fois-ci, Pokrovsk étant le centre de gravité de l'Ukraine et la bataille pour la ville étant considérée au niveau national comme la preuve que l'Ukraine n'est pas en train de perdre la guerre, Kiev pourrait ne pas disposer des ressources nécessaires pour réagir efficacement. Si elle n'est pas stoppée, l'avancée russe pourrait avoir des conséquences bien plus graves que la chute de Pokrovske ou de Konstantynivka. D'autre part, le choix tactique de la Russie l'empêche de réaliser des gains territoriaux rapides, car les avancées sont limitées par la vitesse de déplacement de l'infanterie à pied ou à moto. Par conséquent, une percée au niveau opérationnel semble peu probable. De plus, comme l'ont montré les récentes contre-attaques ukrainiennes, les forces russes, malgré leur avancée, opèrent souvent avec une faible densité de forces. Cela permet à des unités ukrainiennes relativement petites, telles qu'une compagnie ou un bataillon, de repousser considérablement la FLOT lorsqu'elles sont soutenues par des moyens tels que des drones, la guerre électronique et l'artillerie. Le principal défi, comme toujours, consiste à maintenir ces gains compte tenu de la domination de la Russie dans le domaine des drones et de l'artillerie, et du manque de réserves de l'Ukraine pour exploiter ses succès tactiques. Dans le même temps, les attaques ukrainiennes contre les infrastructures russes vont non seulement se poursuivre, mais aussi, à coup sûr, gagner en ampleur et en intensité. En juillet, l'Ukraine a lancé une seule frappe OWA-UAV contre une infrastructure critique située en Russie. En octobre, il y a eu 40 attaques de ce type, et à la mi-novembre, ce nombre avait déjà atteint 31. À mesure que davantage de missiles (Long Neptun, FP-5) et de drones seront disponibles, les infrastructures critiques russes continueront de souffrir. Du point de vue de l'Ukraine, une priorité essentielle est la capacité à lancer des projectiles avec des charges utiles suffisantes, soutenues par un nombre suffisant de plates-formes de lancement pour maintenir un taux de salve élevé. La Russie prend des contre-mesures : elle met en place un réseau de capteurs plus robuste, mobilise des civils pour des missions CUAV et améliore les capacités locales de défense aérienne. Cependant, ces mesures ne devraient pas suffire à compenser entièrement la capacité croissante de l'Ukraine à mener des frappes massives, distribuées et persistantes. Je voudrais terminer sur une note prudente mais positive. Il existe de nombreux exemples de l'ingéniosité ukrainienne au niveau tactique. Dans de nombreuses situations, les unités ukrainiennes obtiennent des résultats impressionnants malgré des ressources limitées. Elles font souvent preuve d'une imagination, d'une adaptabilité et d'une capacité à résoudre les problèmes supérieures à celles des Russes, et cette créativité continue de produire de nouveaux outils, de nouvelles méthodes et de nouvelles solutions sur le champ de bataille. On peut espérer que ces approches se généraliseront au fil du temps au sein des forces terrestres. Les principaux obstacles auxquels l'Ukraine est confrontée ne sont pas un manque d'innovation tactique, mais plutôt des barrières organisationnelles et bureaucratiques qui empêchent les idées efficaces d'être mises en œuvre au niveau opérationnel.
  22. Si cela t'intéresse à ce point, prend le temps de regarder en détail l'article de la fondation Carnegie, et tu verras que l'auteur mentionne une source.
  23. https://carnegieendowment.org/russia-eurasia/politika/2025/10/russia-refinery-damages (3 octobre 2025) Les drones ukrainiens ont-ils vraiment détruit 38 % des capacités de raffinage pétrolier de la Russie ? Sur le papier, la Russie peut raffiner 327 millions de tonnes de pétrole chaque année (soit 6,5 millions de barils par jour). Et la capacité des 16 raffineries qui ont été attaquées par des drones ukrainiens en août et septembre est de 123 millions de tonnes par an, soit 38 % du total. En d'autres termes, 38 % est la limite supérieure des dommages potentiels. Trois questions importantes doivent être posées pour évaluer l'ampleur actuelle des dégâts subis par les raffineries de pétrole russes : fonctionnaient-elles à pleine capacité avant les attaques ? Les dégâts sont-ils totaux ou partiels ? Ont-ils été réparés ou continuent-ils d'entraver la production ? Bien que les informations accessibles au public ne soient pas suffisantes pour apporter des réponses exhaustives, nous pouvons tirer certaines conclusions. Au cours de la campagne de 2024, la plupart des raffineries ont continué à fonctionner, au moins en partie, après les attaques, et ont retrouvé leur pleine capacité de production en quelques semaines, ce qui est également le cas aujourd'hui. La raffinerie de Volgograd, par exemple, a pu réparer entièrement les dommages causés par les attaques de plusieurs drones les 13 et 14 août, et a repris son activité normale dès le 25 août. Le point de départ des calculs peut également être trompeur. La capacité de raffinage de la Russie n'est pas égale à sa production. Chaque année, la Russie raffine jusqu'à 270 millions de tonnes, ce qui signifie qu'au moins 22 % de la capacité totale du pays est toujours inutilisée (il y a plusieurs raisons à cela, mais l'une d'entre elles est qu'il existe de nombreux équipements anciens qui n'ont tout simplement pas été mis hors service).
  24. https://carnegieendowment.org/research/2025/10/unfreezing-politics-ukraines-internal-battlefield (23 octobre 2025) Alors que la plupart des Ukrainiens sont confrontés à une aggravation de la pauvreté, les revenus des responsables gouvernementaux et des fonctionnaires augmentent. Cette tendance a commencé en 2024, lorsque le Conseil des ministres a contourné le Parlement pour augmenter les salaires. Une loi récemment adoptée prévoit de presque doubler les salaires des responsables gouvernementaux cette année. Les employés ordinaires des ministères gagnent désormais entre 40 000 et 50 000 hryvnia ukrainiennes par mois (environ 1 000 à 1 200 dollars), et les hauts fonctionnaires plus de 200 000 hryvnia (près de 5 000 dollars). Cela dépasse de loin le salaire mensuel moyen estimé à environ 24 500 hryvnia (environ 600 dollars). Aujourd'hui, les quelque 2,5 millions de fonctionnaires forment une classe bureaucratique privilégiée, bénéficiant de revenus relativement sûrs et d'un accès à des logements et des services financés par l'État. Cette nouvelle élite administrative pourrait devenir un élément clé de la base électorale de Zelensky. Bien que les positions ouvertement pro-russes restent politiquement toxiques, les appels à une paix négociée – présentée non pas comme une capitulation mais comme un réalisme stratégique – refont surface. Cet espace, politiquement non représenté mais socialement présent, n'est pas insignifiant. Il a soutenu les percées électorales de Porochenko en 2014 et de Zelensky en 2019, qui ont tous deux fait campagne sur un programme de paix. Face à une opposition fragmentée et réactive, la présidence met en place une structure plus centralisée et sophistiquée d'alternatives politiques contrôlées. Cette stratégie, fondée sur une conception préventive et une pluralité contrôlée, n'est pas nouvelle, mais son ampleur actuelle marque une rupture significative avec les pratiques passées. Ces formations comprennent un bloc présidentiel rebaptisé, potentiellement dirigé par Zaluzhny, s'il coopère, ou par Mykhailo Fedorov, le vice-Premier ministre populaire et féru de technologie. Une autre idée qui circule dans les cercles politiques de Kiev est la création d'un parti militaro-patriotique ancré par Budanov et des unités de combat d'élite comme le régiment Azov et la 3e brigade d'assaut, destiné à mobiliser les vétérans et les nationalistes. Le flanc libéral-démocrate peut se rallier autour de figures progressistes urbaines telles que Serhiy Prytula, un showman devenu activiste, et Serhiy Sternenko, activiste de l'époque de la Révolution de la dignité. (Les deux hommes dirigent la plus grande fondation d'Ukraine, qui collecte des dons pour l'armée). Le bureau du président chercherait également à mettre en place un mouvement « d'opposition » destiné aux électeurs de l'est du pays, qui pourrait être dirigé par le député indépendant Vadym Stolar ou par Yevhen Shevchenko, un autre parlementaire actuellement détenu pour haute trahison mais qui reste influent. Ces différentes initiatives suggèrent une volonté stratégique de la part du cabinet présidentiel de dominer la scène politique d'après-guerre plutôt que de laisser libre cours à la concurrence. Pourtant, même au sein de l'entourage présidentiel, la cohésion est mise à rude épreuve. Le chef de la faction parlementaire Serviteur du peuple, Davyd Arakhamia, envisagerait de lancer son propre projet politique. L'une des options envisagées serait de s'associer à des maires influents, notamment ceux de Dnipro, Kharkiv et Odessa, pour former un nouveau groupe « centriste ». La récente décision de Zelensky de neutraliser le maire d'Odessa pourrait s'inscrire dans une stratégie visant à perturber ou à contenir un tel mouvement. Si la loi martiale a suspendu les processus démocratiques officiels, elle n'a pas pour autant éteint les ambitions démocratiques de l'Ukraine ni effacé son bilan en matière de politique concurrentielle et de liberté des médias. Le pays se trouve dans une phase de suspension de la concurrence, animée par des rivalités discrètes, des alliances émergentes, le retour de la violence politique et la reconfiguration progressive du pouvoir. La politique électorale fera son retour, probablement l'année prochaine. Ce qui reste incertain, ce n'est pas seulement qui dirigera le pays, mais aussi si le prochain chapitre renouvellera le contrat démocratique de l'Ukraine ou se contentera de mettre en scène une nouvelle représentation sur une scène politique familière. Le prochain parlement ne devrait pas donner lieu à une majorité d'un seul parti comme en 2019, ce qui annonce un retour à un véritable pluralisme. Et si les conditions de guerre ont rehaussé l'image des personnalités militaires dans l'imaginaire collectif, l'après-guerre pourrait au contraire voir un regain de préférence pour les dirigeants civils, ouvrant ainsi le champ politique de manière bien moins prévisible que ne le laisse supposer la configuration actuelle du pouvoir.
×
×
  • Créer...