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Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. https://www.theguardian.com/us-news/2025/nov/01/airports-delays-government-shutdown Jeudi, le manque de personnel dans le contrôle aérien a perturbé les vols à Orlando, Dallas/Fort Worth et Washington DC. Selon les données de FlightAware, 7 300 vols ont été retardés et 1 250 annulés à travers les États-Unis. Le shutdown a exacerbé les pénuries de personnel existantes, menaçant de provoquer des perturbations généralisées similaires à celles qui ont contribué à mettre fin au shutdown de 35 jours du gouvernement en 2019. La FAA manque d'environ 3 500 contrôleurs aériens pour atteindre ses objectifs en matière d'effectifs, et beaucoup d'entre eux effectuaient déjà des heures supplémentaires obligatoires et travaillaient six jours par semaine avant même le shutdown.
  2. Le "China Index" classe les pays par le degré d'influence chinoise : Source : https://medium.com/doublethinklab/china-index-2024-mapping-prc-influence-across-101-countries-full-report-6adc37562677 (18 septembre 2025)
  3. Tu vois bien que parmi la liste des agences indépendantes, il y a la Central Intelligence Agency. Et cela ne choque personne que le président remplace le directeur de la CIA.
  4. https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/11/01/dans-la-crise-des-puces-nexperia-la-chine-assouplit-ses-restrictions-sur-les-reexportations-en-europe-et-soulage-l-industrie-automobile_6650784_3234.html La Chine a annoncé son intention d’assouplir son interdiction des exportations vers l’Europe de composants Nexperia. Pékin avait interdit le transfert des composants vers l’Europe fin septembre en riposte à la décision du gouvernement néerlandais de reprendre de facto le contrôle de la société basée aux Pays-Bas, mais vendue en 2018 à une société chinoise. Le fabricant fournit 49 % des composants électroniques utilisés dans la filière automobile européenne. Fin septembre, invoquant des raisons de sécurité nationale, le gouvernement néerlandais a pris de facto le contrôle de Nexperia. Pékin a alors interdit les réexportations des produits de l’entreprise de la Chine vers l’Europe.
  5. https://legrandcontinent.eu/fr/2025/10/29/la-chine-est-en-train-de-depasser-les-etats-unis-10-points-sur-le-grand-decrochage/ Sur de nombreux fronts, la Chine est en train de rattraper les États-Unis — voire de les dépasser. Ses capacités économiques, commerciales et industrielles sont désormais comparables, sinon supérieures, à celles du géant américain. Ce rattrapage quantitatif se double d’un autre dans le domaine de la recherche et de l’innovation. La Chine domine désormais la plupart des champs d’étude sur les technologies critiques, en particulier celles d’application militaire ; la majorité des articles significatifs sur le sujet sont le fait de chercheurs chinois. Ce croisement de deux trajectoires intervient sur fond d’une dépendance croissante des États-Unis envers l’industrie chinoise, alors que Pékin arsenalise sa mainmise sur la production mondiale de terres rares. Dans les technologies de pointe, nombre d’entreprises américaines ont la plupart de leurs sites de production en Chine. Le décollage économique chinois n’est pas qu’un effet de masse, lié par exemple à la taille de la population chinoise : le niveau de vie de celle-ci s’améliore et l’espérance de vie en Chine a dépassé celle aux États-Unis en 2020. L’État chinois développe en quelques années un réseau d’infrastructures qui prit des décennies à être déployé aux États-Unis. Aujourd’hui, la Chine dispose de la plus grande flotte militaire au monde, avec 370 navires et sous-marins de combat. Avec 550 lanceurs de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM), l’Armée populaire de libération dispose désormais de capacités supérieures à celles de sa rivale américaine. La courbe de progression du nombre de têtes nucléaires suggère de plus que l’armée chinoise pourrait égaler l’armée américaine au cours de la décennie 2030 en termes d’ogives déployées.
  6. https://en.wikipedia.org/wiki/Independent_agencies_of_the_United_States_federal_government https://en.wikipedia.org/wiki/United_States_Commission_of_Fine_Arts Bonne lecture... Sinon : https://www.npr.org/2025/10/29/nx-s1-5589793/white-house-fired-arts-commission En 2021, le président Biden a limogé quatre commissaires [aux beaux arts] qui avaient été nommés par Trump lors de son premier mandat, dont Shubow. Tout comme Trump, Shubow est un fervent défenseur de l'architecture traditionnelle et classique.
  7. https://www.theguardian.com/us-news/2025/oct/31/conservative-reaction-tucker-carlson-nick-fuentes-interview Cet article analyse les réactions à droite de l'échiquier politique. Les positions de Fuentes sont tellement extrêmes - allant jusqu'à l'apologie d'Hitler - que personne ne le soutient. Le débat se porte donc sur Tucker Carlson. La Heritage Foundation - qui est à l'origine du programme électoral de Trump intitulé "project 2025" - soutient Carlson. Ted Cruz, ciblé par Tucker Carlson (et Nick Fuentes) en tant que chrétien sioniste, forcément lui renvoie la monnaie de sa pièce. La National Review (le conservatoire du conservatisme de l'ère Reagan ?) condamne Tucker Carlson en critiquant la Heritage Foundation.
  8. Lorsqu'une guerre a lieu entre deux pays, ou menace de se produire entre deux pays, où peut-on le mieux parler de cette guerre au vu de l'organisation de notre sous-section "Relations Internationales" du forum ? Il me semble que le plus simple est de parler de cette guerre dans le fil sur le pays dont le territoire constituerait le principal théâtre de ladite guerre. Par exemple la guerre d'Ukraine a lieu principalement en Ukraine donc on en parle dans des fils "Ukraine" ou "guerre d'Ukraine", mais pas dans le fil "Russie". On ne peut pas exclure qu'il y ait des ripostes vénézuéliennes sur le territoire américain, mais dans l'état de nos connaissances, il me paraîtrait plus naturel de parler de cette guerre ou de ce projet de guerre, ou de ce plan de guerre.... dans le fil Vénézuela qui se trouve ici : https://forum.air-defense.net/topic/673-venezuela/page/89/ et où - surprise ! - la même vidéo de Até Chuet avait déjà été postée...
  9. Ca fait quand même le double de la population américaine actuelle. Et avec une population deux fois moindre, les Américains prétendent, ou en tout cas une partie d'entre eux prétendent à la suprématie mondiale. Donc il ne serait pas particulièrement étonnant qu'une population chinoise de 600 millions d'habitants prétende à la suprématie mondiale. D’autre part la population américaine aussi va chuter à partir de 2080 : https://www.census.gov/newsroom/press-releases/2023/population-projections.html Et je ne parle pas des alliés asiatiques de l'Amérique, comme le Japon, la Corée du Sud... Mais je te suis quand même dans l'idée que les populations qui ont peu d'enfants par famille sont moins belliqueuses que les autres. C'est ce qu'expliquait Gérard Chaliand : De toute façon nous, nous avons opté pour perdre le moins de gens possibles, c'est d'ailleurs parfaitement compréhensible si on a un peu une évaluation de la démographie dans le monde : aujourd'hui ça représente quoi, ce qu'on appelle les Occidentaux, même en mettant les Russes dedans ? 12% de l'humanité ? C'est tout. Il y a un siècle c'était 33 [%]. Alors quand vous avez perdu une telle proportion, vous commencez à être très économes de vos forces, dans la mesure où pour un Somali qui a sept gosses et peut en risquer deux, nous on ne veut pas en risquer un seul, parce qu'on en a un virgule deux. Donc il faut s'attendre ce que les Américains deviennent de moins en moins belliqueux au fur et à mesure que leur démographie décline. C'est ce que reflètent confusément les positions "America First" de Trump reprises par Jennifer Kavanagh dans le Lowy Interpreter. Sur le déclin démographique américain :
  10. Justement, Taïwan est une île chinoise. Ce n'est pas comme si la Chine envahissait un autre pays. Le conflit sino-taïwanais est une relique de la guerre civile chinoise (1927-1949). Si tu veux parler de l'invasion chinoise de Formose, il faut remonter à Koxinga au XVIIe siècle : source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_Taïwan#Koxinga_et_le_royaume_de_Tungning_(1661-1707)
  11. https://www.lowyinstitute.org/the-interpreter/america-shouldn-t-pivot-asia (28 octobre 2025) Pour certains, la clé pour empêcher la domination chinoise en Asie réside dans le fait de s'assurer que Pékin ne soit jamais en mesure de prendre le contrôle de Taïwan. En réalité, une grande partie de la posture militaire actuelle des États-Unis dans la région vise à dissuader de manière crédible la Chine de tenter de réaliser ce désir ancien. Mais les avantages que la Chine tirerait d'une unification avec Taïwan sont bien trop modestes pour faire pencher la balance du pouvoir régional en faveur de Pékin. Pour atteindre ce point de basculement, la Chine devrait avoir au moins le Japon et probablement aussi l'Inde et la Corée du Sud comme États vassaux, ce qui est peu probable dans un avenir proche compte tenu de la taille, de la géographie, de la capacité industrielle et de la puissance militaire croissante de ces pays. La fin du projet américain de « pivot vers l'Asie » sera une déception pour certains, notamment les alliés de la région qui espèrent que les États-Unis continueront à leur garantir leur sécurité, les entrepreneurs du secteur de la défense qui cherchent à tirer profit du renforcement militaire américain, et les membres des cercles de politique étrangère américains qui rêvent encore de la primauté des États-Unis. Néanmoins, cela permettrait de tenir au moins deux des promesses électorales du président américain Donald Trump – donner la priorité aux intérêts américains et éviter les engagements étrangers coûteux et inutiles – et améliorerait la situation dans la région en réduisant les risques de confrontation entre les États-Unis et la Chine. Il est temps pour les États-Unis de se recentrer sur leur territoire.
  12. L'idée que cet hiver risque d'être plus dur que les précédents se retrouve dans cet article : https://www.politico.eu/article/dark-side-zelenskyy-rule-ukraine/ (31 octobre 2025) La face sombre du régime Zelensky Des législateurs de l'opposition et des militants de la société civile affirment que les dirigeants ukrainiens utilisent la guerre juridique pour intimider leurs opposants et réduire au silence leurs détracteurs. Il y a près de quatre ans, lorsque la Russie a lancé son invasion à grande échelle de l'Ukraine, Volodymyr Kudrytskyi, alors directeur de la compagnie nationale d'électricité ukrainienne Ukrenergo, s'est efforcé de maintenir l'approvisionnement en électricité. Il y est parvenu et a continué à le faire chaque année, gagnant le respect des dirigeants du secteur énergétique du monde entier en veillant à ce que le pays puisse résister aux frappes russes de missiles et de drones sur son réseau électrique et éviter des pannes catastrophiques — jusqu'à ce qu'il soit brusquement contraint de démissionner en 2024. Le renvoi de Kudrytskyi a été dénoncé par de nombreux acteurs du secteur énergétique et a également suscité l'inquiétude à Bruxelles. À l'époque, Kudrytskyi avait déclaré à Politico qu'il était victime de la centralisation incessante du pouvoir menée par le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy et son puissant chef de cabinet Andriy Yermak. Il avait déclaré craindre que des « individus corrompus » ne finissent par prendre le contrôle de l'entreprise publique. Selon ses soutiens, ce sont ces propos — et son refus de se taire — qui expliquent pourquoi Kudrytskyi s'est retrouvé la semaine dernière dans une cabine vitrée d'un tribunal du centre-ville de Kiev, où il a été inculpé pour détournement de fonds. Aujourd'hui, des législateurs de l'opposition et des militants de la société civile sont en colère, qualifiant cette affaire de nouvel exemple de recours à la justice par les dirigeants ukrainiens pour intimider leurs opposants et faire taire leurs détracteurs en les accusant de corruption ou de collaboration avec la Russie. Le bureau de Zelenskyy a refusé de commenter. Parmi les autres personnes ayant subi le même traitement figure le prédécesseur de Zelenskyy, Petro Porochenko, qui a été sanctionné et inculpé pour corruption cette année, une mesure qui pourrait l'empêcher de se présenter à une future élection. Des sanctions ont souvent été brandies ou utilisées contre des opposants, gelant effectivement leurs avoirs et empêchant les personnes sanctionnées d'effectuer toute transaction financière, y compris l'utilisation de cartes de crédit ou l'accès à des comptes bancaires. Poroshenko a depuis accusé Zelenskyy de « glisser vers l'autoritarisme » et de chercher à « éliminer tout concurrent de la scène politique ». Cela pourrait également expliquer pourquoi Kudrytskyi a été traduit en justice, selon le député de l'opposition Mykola Knyazhitskiy, qui estime que le recours à la guerre juridique pour discréditer les opposants ne fera qu'empirer à mesure que la présidence se prépare à une éventuelle élection l'année prochaine en cas de cessez-le-feu. Il craint qu'ils n'utilisent les tribunaux « pour éliminer leurs concurrents » afin d'organiser une élection frauduleuse. D'autres, dont la célèbre militante ukrainienne et directrice du Centre d'action anti-corruption Daria Kaleniuk, affirment que le président et son entourage utilisent la guerre pour monopoliser le pouvoir à un point tel que cela menace la démocratie du pays. Kaleniuk était présente dans la salle d'audience pendant les deux heures qu'a duré la comparution de Kudrytskyi, et elle fait écho à l'affirmation de l'ancien patron de l'énergie selon laquelle les poursuites sont « politiques ». Selon Kaleniuk, l'affaire n'a aucun sens sur le plan juridique, et elle a déclaré que tout cela semblait « encore plus étrange » lorsque le procureur a détaillé les accusations portées contre Kudrytskyi : « Il n'a pas réussi à démontrer qu'il avait tiré un quelconque avantage matériel » d'un contrat d'infrastructure qui, en fin de compte, n'a pas été mené à bien, a-t-elle expliqué. L'affaire en question est liée à un contrat que M. Kudrytskyi a autorisé il y a sept ans en tant qu'ancien directeur adjoint chargé des investissements chez Ukrenergo. Mais le sous-traitant n'a même pas commencé les travaux d'amélioration des infrastructures qui lui avaient été confiés, et Ukrenergo a pu récupérer l'acompte qui lui avait été versé. L'ancienne vice-Première ministre Ivanna Klympush-Tsintsadze estime que cette affaire « ne semble bonne sous aucun angle, ni au niveau national, ni au niveau des partenaires internationaux ». Selon elle, le moment choisi est défavorable pour l'Ukraine, car il coïncide avec l'appel lancé par Kiev pour obtenir davantage d'aide énergétique de la part de l'Europe avant ce qui s'annonce comme l'hiver le plus périlleux de la guerre. Avec la Russie qui multiplie les frappes de missiles et de drones à une échelle bien plus grande qu'auparavant, le défi énergétique de l'Ukraine risque d'être encore plus redoutable. Et contrairement aux hivers précédents, les attaques russes visent non seulement le réseau électrique ukrainien, mais aussi les installations de forage, de stockage et de distribution de gaz naturel. Actuellement, 60 % des Ukrainiens dépendent du gaz naturel pour chauffer leur logement. Certains dirigeants ukrainiens du secteur énergétique craignent également que les poursuites engagées contre M. Kudrytskyi ne s'inscrivent dans une stratégie préventive visant à désigner des boucs émissaires afin de rejeter la responsabilité sur eux au cas où le système énergétique du pays ne serait plus en mesure de résister aux attaques russes. Citant des sources anonymes, le média ukrainien Ukrainska Pravda a rapporté il y a deux semaines que d'anciens dirigeants du secteur énergétique craignaient d'être désignés comme responsables de ne pas avoir suffisamment renforcé la résilience des infrastructures énergétiques et sécurisé les installations. « Ils ont besoin d'un bouc émissaire maintenant », a déclaré à Politico un expert en politique étrangère qui a conseillé le gouvernement ukrainien. « Certaines régions d'Ukraine ne disposeront probablement pas d'électricité avant le printemps. Il fait déjà 10 degrés Celsius dans les appartements de Kiev, et la ville pourrait bien connaître des coupures de courant prolongées. Les gens sont déjà furieux à ce sujet, donc le bureau du président a besoin de boucs émissaires », a-t-il déclaré, s'exprimant sous couvert d'anonymat afin de pouvoir discuter librement de la question. « L'opposition va accuser Zelensky d'avoir laissé tomber l'Ukraine et affirmer qu'il aurait déjà dû prendre des mesures pour éviter des coupures de courant prolongées ou un grand gel », a-t-il ajouté. Adrian Karatnycky, chercheur senior à l'Atlantic Council et auteur de « Battleground Ukraine », s'inquiète également de l'orientation politique prise. « Bien qu'il soit un leader de guerre inspirant et courageux, l'exercice du pouvoir de Zelensky comporte en effet des éléments inquiétants », a-t-il déclaré.
  13. Ce qui est intéressant, c'est que l'oiseau de mauvais augure en question, était il n'y a pas si longtemps membre du fan club de Zelensky : https://www.thetimes.com/comment/columnists/article/why-zelenskys-gambling-it-all-on-kursk-cd6vv5ppz (13 août 2024) Pourquoi Zelensky mise tout sur Koursk L'incursion en Russie sera peut-être de courte durée, mais elle montre que l'Ukraine en a assez des restrictions imposées par l'Occident. Roger Boyes En observant la situation, Volodymyr Zelensky a compris deux choses importantes lors du sommet de l'OTAN à Washington cet été. Premièrement, l'Ukraine n'avait aucune chance d'adhérer à l'OTAN dans un avenir proche. Et deuxièmement, Joe Biden, qui l'avait accueilli en l'appelant « Vladimir Poutine », était déjà un président en fin de mandat. Le dirigeant ukrainien en a tiré les conclusions qui s'imposaient. Son pays devait combattre les Russes d'une autre manière. Il n'était pas bon de laisser l'Ukraine rester soumise aux conditions imposées par l'Occident pour l'utilisation du matériel donné : pas d'escalade, pas de tirs à l'intérieur du territoire russe. Ces restrictions de plus en plus absurdes étaient censées empêcher le Kremlin de déclarer qu'il était directement menacé par l'OTAN et de basculer dans la troisième guerre mondiale. Ces principes ont sapé l'Ukraine, la transformant en une victime permanente, un punching-ball pour les Russes. L'OTAN est en effet devenue une alliance auto-dissuasive. Une fois les armes occidentales livrées, elles devraient être utilisées à la fois pour défendre les Ukrainiens et pour mener le combat contre les Russes. À quoi bon envoyer des Ukrainiens en Grande-Bretagne et en Pologne pour suivre une formation sophistiquée aux armes combinées si la guerre pour le pays de Zelensky devait se livrer dans les tranchées ? Les remontrances de la Maison Blanche de Biden ou de la chancellerie berlinoise d'Olaf Scholz n'avaient plus de sens à Kiev. Les lignes rouges doivent être soutenues par l'autorité politique. L'apparente infirmité de Biden a enhardi Zelensky. Ainsi, depuis une semaine, six des meilleures brigades ukrainiennes, dont la 82e brigade aéroportée d'élite, se sont rapidement déployées à Koursk, une région stratégique de la Russie. L'infanterie légère a été transportée dans des véhicules blindés fournis par l'Occident : des Strykers et des Humvees américains, des Marders allemands. À mesure que l'incursion se poursuit, l'Ukraine voudra utiliser davantage d'équipements occidentaux, par exemple des missiles ATACMS de fabrication américaine, pour frapper des aérodromes situés plus profondément en Russie. Si on lui en fait la demande, Washington pourrait donner son accord sans pour autant donner une réponse affirmative explicite. Cela leur donnerait un certain poids dans les futures négociations de paix. Ou bien Zelensky pourrait simplement aller de l'avant quand même. Bientôt, le gouvernement britannique sera invité à lever les restrictions sur les missiles Storm Shadow afin qu'ils puissent être utilisés pour frapper les routes d'accès et les liaisons ferroviaires qui acheminent les renforts russes. Keir Starmer devrait laisser faire ; le but de notre aide militaire est justement de renforcer la capacité d'autodéfense de l'Ukraine. Tant que les Russes attaquent l'Ukraine depuis le sol russe, ils sont une cible légitime. Le black-out médiatique entourant l'incursion a été remarquable, motivé par la nécessité d'écarter toute ingérence occidentale, d'esquiver les questions difficiles sur la manière dont Zelensky compte mener à bien sa mission et de déstabiliser Poutine. Le message adressé à l'Occident est le suivant : merci pour les armes et les conseils, mais c'est nous qui fixons le rythme de notre guerre. Et travaillons sur cette base dans l'ère post-Biden. Le message à Poutine : cette guerre n'est pas terminée. Si vous pensez que nous allons accepter un accord de paix supposé soutenu par Trump qui partitionne l'Ukraine, détrompez-vous ! L'aventure de Koursk est conçue pour mettre en valeur les atouts de l'armée ukrainienne – mobilité, improvisation, rapidité de prise de décision – et souligner les insécurités de Poutine. Sa première initiative a été d'essayer de régler les conflits institutionnels entre l'armée et le FSB, qui, en temps de paix, est chargé de contrôler des milliers de kilomètres de frontières. Le chef de l'armée russe, le général Valery Gerasimov, semble affaibli (comme il l'était l'été dernier lorsque le patron de Wagner, Yevgeny Prigozhin, a lancé une mutinerie). Il en va de même pour les dirigeants du FSB. Et donc il en va de même pour Poutine. L'ambition de Zelensky est de forcer Poutine à déplacer ses troupes de l'est de l'Ukraine vers Koursk, afin de le confronter à un choix politiquement délicat : augmenter le nombre de soldats en procédant à une mobilisation générale. Cette mesure impopulaire pourrait raviver un mouvement anti-guerre parmi les jeunes et briser leur bulle de complaisance. Plus menaçant encore pour Poutine, elle pourrait provoquer des divisions au sein de l'armée. Le pari de Zelensky : l'invasion transfrontalière va rebattre les cartes en faveur de l'Ukraine. Pour éviter cela, Poutine se prépare à raser les 1 000 kilomètres carrés de la partie actuellement occupée de la province de Koursk. Tout comme il a laissé le sous-marin Koursk en détresse couler au fond de la mer de Barents il y a 24 ans. Le fait est que l'Occident a contribué à structurer la manière dont l'Ukraine mène ses combats, il ne peut donc pas simplement ignorer cette incursion comme une manœuvre audacieuse mais finalement imprudente. Zelensky troque les années de guerre de tranchées dans le Donbass, qui ont découragé son peuple ainsi que ses donateurs et ses soutiens occidentaux, contre une forme de Blitzkrieg. La recherche des lignes de moindre résistance, le recours à des ingénieurs, des blindés rapides traversant la campagne avec suffisamment de routes pour permettre aux attaquants de converger vers leurs objectifs et de se disperser de l'autre côté. Encerclement, percée, pénétration en profondeur : c'est ainsi que le général allemand Heinz Guderian a traversé la France en 1940, et les académies militaires l'admirent depuis lors. La version de Koursk consistait à aveugler les drones de reconnaissance russes et à dégager un passage pour les chars à travers ce qui est décrit comme un trou noir électromagnétique. La vitesse est un atout précieux en temps de guerre, mais elle ne suffira pas face à la profondeur stratégique considérable de la Russie, ni à son recours impitoyable à une force écrasante lorsqu'elle se sent menacée. La dure réalité est que Koursk ne pourra pas tenir longtemps. Zelensky pourrait être en mesure de répéter l'opération ailleurs le long de la frontière russe mal défendue et peut-être, juste peut-être, que les Russes exprimeront ouvertement leur consternation face à la compétence de leurs dirigeants. Le système de Poutine repose sur le cynisme populaire (rien n'a d'importance) et l'apathie (rien ne peut changer). Le dernier rebondissement de cette guerre pourrait contribuer à fissurer ce système.
  14. La comparaison avec l'Iran est intéressante dans le sens où Netanyahou avait promis un changement de régime, et ça n'a pas marché.
  15. C'est dans l'hypothèse où les Américains seraient tentés par une opération limitée, sans détruire au préalable les défenses aériennes : https://www.thetimes.com/us/american-politics/article/trump-venezuela-news-war-0qtzp90vb (12 octobre 2025) « Le déploiement n'est pas suffisamment important pour mener une invasion terrestre », a déclaré Ramsey. Au lieu de cela, Trump pourrait envisager d'utiliser des F-35 pour frapper des cibles au Venezuela, peut-être en détruisant un campement dans la jungle utilisé par les cartels à la frontière avec la Colombie. « Si vous frappez un camp d'entraînement des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) situé dans une région reculée à la frontière entre le Venezuela et la Colombie, vous frappez probablement une cible dont le gouvernement Maduro se moque. Ils feront une protestation symbolique, mais ils ne réagiront probablement pas beaucoup. Les victimes seront très probablement des guérilleros », a déclaré Ryan Berg, responsable de l'initiative « L'avenir du Venezuela » au Center for Strategic and International Studies. Cependant, voler dans un espace aérien contesté comporte des risques. Plus tôt cette année, un pilote de F-35 a dû effectuer une manœuvre d'évitement pour échapper à un missile sol-air tiré par les rebelles houthis au Yémen, un incident qui a mis en évidence les dangers liés au combat contre des défenses aériennes même rudimentaires. Compte tenu des risques, l'armée américaine pourrait choisir d'utiliser des missiles de croisière Tomahawk tirés par ses trois destroyers et son sous-marin de classe Los Angeles dans la mer des Caraïbes. Les camps d'entraînement de la guérilla à la frontière avec la Colombie pourraient être pris pour cible par des missiles Tomahawk, mais Trump pourrait également être tenté de détruire les défenses aériennes côtières du Venezuela et d'autres infrastructures militaires plus proches de Caracas, ce qui permettrait aux F-35 d'opérer sans opposition. « Nous disposons de plusieurs types de missiles qui pourraient être lancés depuis certains destroyers à une distance sûre du Venezuela, afin qu'aucun membre du personnel américain ne soit mis en danger », a déclaré Berg. « Je pense que les cibles elles-mêmes en diront long sur leurs intentions. S'ils se rapprochent de Caracas et commencent à frapper des installations militaires, ce sera probablement le meilleur indicateur qu'il s'agit bien d'une opération visant à renverser le régime. »
  16. En écrivant que "leur entrée est facilitée (sans qu'ils n'aient besoin de visa de long séjour)", France 24 suggère que ce qui leur est demandé est mieux que le régime commun.
  17. https://www.ouest-france.fr/politique/jean-noel-barrot/crise-france-algerie-jean-noel-barrot-veut-resoudre-les-tensions-sans-aucune-faiblesse-ee343a18-0efd-11f0-a359-3785f88c9270 (1er avril 2025) Les tensions entre la France et l’Algérie se sont exacerbées en juillet 2024 après l’annonce du soutien d’Emmanuel Macron à un plan d’autonomie marocain du Sahara occidental, un territoire au statut non-défini par l’ONU. Suite à ces déclarations, l’Algérie a refusé de territoire un influenceur franco-algérien interpellé en France pour des appels à la haine à l’encontre d’opposants au régime algérien. https://www.publicsenat.fr/actualites/international/la-france-reconnait-la-souverainete-marocaine-sur-le-sahara-occidental-ce-qui-relance-les-tensions-avec-lalgerie (31 juillet 2024) L’Algérie a annoncé le retrait immédiat de son ambassadeur à Paris ainsi que la diminution de sa représentation diplomatique. « Ce n’est pas un simple rappel d’ambassadeur pour des consultations. C’est une diminution de la représentation diplomatique. C’est un pas important pour exprimer notre condamnation et notre réprobation », a déclaré en conférence de presse Ahmed Attaf, ministre algérien des Affaires étrangères. L’Algérie devrait prendre d’autres mesures, comme la baisse des réadmissions liées à l’exécution d’une obligation de quitter le territoire français. La visite du président algérien, Abdelmajid Tebboune, en France au début de l’automne pourrait également être remise en cause.
  18. C'est un accord ancien, mais qui a été rénové plusieurs fois : https://www.france24.com/fr/france/20251030-que-contient-accord-franco-algérien-1968-rn-veut-remettre-en-cause L'accord a fait l'objet de trois révisions, en 1985, 1994 et 2001, qui ont débouché sur trois avenants
  19. https://www.thetimes.com/us/american-politics/article/trump-venezuela-news-war-0qtzp90vb (12 octobre 2025) Cependant, le simple fait qu'un radar vénézuélien ait pu repérer les chasseurs furtifs F-35 — conçus pour avoir « une capacité inégalée à échapper à la détection ennemie » — souligne les risques que prend le président Trump en déclarant la guerre à l'un des pays les mieux armés d'Amérique latine. Équipé d'intercepteurs sol-air russes S-300 et Buk-M2, le Venezuela a la capacité non seulement de voir venir une attaque, mais aussi d'abattre tout avion américain qui violerait son espace aérien, estiment certains experts militaires. « Ne faites pas d'erreur de calcul lorsque vous décidez d'attaquer militairement le peuple vénézuélien », a déclaré López. Certains analystes estiment que, compte tenu de l'intérêt de Trump pour les réserves pétrolières vénézuéliennes, Maduro pense pouvoir conclure un accord pour éviter la guerre et rester au pouvoir. « Je pense que le régime va probablement accorder aux États-Unis un plus grand contrôle sur les ressources naturelles du Venezuela », a déclaré Ramsey. « Cela inclut le pétrole et le gaz, mais aussi les minéraux essentiels et l'or. » Cependant, les faucons de l'administration américaine, menés par Marco Rubio, le secrétaire d'État américain, militent en faveur d'un changement de régime. Trump a rassemblé une force militaire importante dans les Caraïbes. Mais celle-ci n'est pas considérée comme suffisante pour lancer une invasion terrestre. Bref, comme Poutine au début de l'année de 2022 : ce n'est pas une guerre, ce n'est pas une invasion, c'est une "Opération Militaire Spéciale".
  20. https://www.thetimes.com/comment/columnists/article/i-hate-to-say-it-but-kyiv-wont-last-till-spring-5vlv0mb8j (28 octobre 2025) Ça me fait mal au cœur de le dire, mais Kyiv ne tiendra pas jusqu'au printemps Malgré toutes les belles paroles de l'UE, il n'y a tout simplement pas l'argent ni la volonté nécessaires pour continuer à défendre l'Ukraine. Comme beaucoup d'autres Occidentaux, j'ai été fasciné par la résilience des Ukrainiens dans leur longue lutte, souvent ingénieuse, contre l'invasion russe. Cependant, à l'approche de l'hiver, il semble de plus en plus probable que Volodymyr Zelensky soit dans une situation sans issue. Les fonds nécessaires pour armer, soigner et réchauffer l'Ukraine s'épuisent. La volonté occidentale de soutenir la guerre s'évapore. La défense d'une Kyiv indépendante a perdu de son importance dans la hiérarchie des urgences stratégiques. Vous pourriez opiner du contraire en écoutant les discours politiques — « L'Europe doit se battre pour ses valeurs et pour le droit de choisir son destin », a déclaré Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne — ou en suivant l'évolution des combats militaires et diplomatiques acharnés. Les sanctions américaines contre les deux plus grands producteurs de pétrole russes, Rosneft et Lukoil, visent le moteur économique du régime de Vladimir Poutine. Une frappe ukrainienne par drone sur le barrage de Belgorod, dans le sud de la Russie, a isolé un grand nombre de troupes de Poutine à l'intérieur de l'Ukraine. Pourtant, rien de tout cela ne change vraiment le cours de la guerre. La déclaration prétendument combative de Von der Leyen élude toujours la question cruciale à laquelle l'Occident est confronté : y a-t-il quelque chose qui vaille la peine d'être défendu ? Les nouvelles sanctions américaines perturbent une source importante de revenus d'exportation pour Moscou, mais elles ne l'empêcheront pas de créer de nouvelles sociétés écrans. L'annonce de ces sanctions a en fait fait grimper les prix du pétrole. Et l'attaque contre le barrage russe, comme beaucoup d'autres raids spectaculaires menés par l'Ukraine au cours des trois dernières années, a peu de chances d'être décisive. Elle a été présentée par le porte-parole militaire ukrainien comme un moyen utile d'augmenter le nombre de prisonniers de guerre russes en vue d'un futur échange de captifs. Cela ne ressemble pas à une armée qui entrevoit la victoire à l'horizon. Cet hiver, la Russie mènera une offensive plus concentrée sur la ceinture de fortifications ukrainienne sur son front oriental. Si ces lignes défensives commencent à tomber, la voie sera alors libre pour que les troupes russes progressent vers le centre de l'Ukraine. L'objectif de mobilisation de Moscou pour 2025 prévoit 350 000 soldats, engagés sous contrat à durée déterminée ; beaucoup d'entre eux sont actuellement en formation. Le plan semble être d'ouvrir l'est – quelques centaines de Russes ont déjà été aperçus à Pokrovsk, contrôlée par l'Ukraine, repérant et tuant des opérateurs de drones qui pourraient ralentir l'avance – puis de se préparer à une offensive dans le cœur de l'Ukraine au printemps. L'armée russe suit ainsi l'évaluation du Kremlin quant au temps qu'il faudra avant que les finances de Kyiv ne commencent à s'effondrer. Les dirigeants de l'Union européenne semblaient sur le point de s'accorder sur un prêt de réparation à l'Ukraine basé sur les 150 milliards d'euros d'actifs russes gelés depuis le début de la guerre. L'UE utilise les intérêts de ces actifs pour contribuer à hauteur d'environ 3 milliards d'euros par an à la défense de l'Ukraine. Si un moyen était trouvé pour transférer la totalité de cette somme à l'Ukraine, celle-ci pourrait continuer à se battre et à survivre. Cependant, ce transfert d'argent serait très certainement considéré comme illégal par le Kremlin et contesté devant les tribunaux. De plus, si la décision de l'UE était présentée comme une avancée dans le domaine des réparations russes pour les destructions horribles infligées à l'Ukraine, elle serait également contestée par Poutine, qui souhaite sortir de la guerre en vainqueur reconnu. Il n'est pas disposé à payer des réparations ni même à accepter une évaluation conjointe des dommages de guerre. Dans ce cas, qui paierait la facture ? Après avoir lu les petits caractères, la Belgique s'est rendu compte que la majeure partie de la facture pourrait lui incomber, puisque les actifs étaient déposés auprès d'Euroclear, basé en Belgique. Elle a donc refusé de donner son feu vert. Pourquoi ne pas mettre en place une garantie européenne commune, un partage des risques, puisque l'invasion de l'Ukraine a été classée comme le principal problème de sécurité du continent ? Cette idée a été catégoriquement rejetée. Comment, en ces temps difficiles, les contribuables européens pourraient-ils se retrouver à devoir payer les réparations que la Russie ne remboursera jamais ? C'est là, dans ce débat intriqué, que réside le cœur pourri de la lassitude européenne face à la guerre. L'Ukraine dispose de fonds suffisants pour mener une guerre existentielle et maintenir le fonctionnement de son État meurtri jusqu'à la fin du premier trimestre de l'année prochaine seulement. Son budget de défense pour cette année est passé à 70,86 milliards de dollars ; ses recettes publiques totales pour l'année prochaine sont estimées à 68 milliards de dollars. L'UE promet de pouvoir maintenir l'Ukraine à flot financièrement pendant encore un an ou deux. Mais aucun parti de droite dure en Europe, au pouvoir ou non, ne souscrirait actuellement à cette promesse. Pour les Russes, le calcul est clair : utiliser leur expertise nouvellement améliorée en matière de guerre des drones pour faire de cet hiver un véritable enfer pour les Ukrainiens ; détruire les infrastructures énergétiques, les gares ferroviaires, les zones résidentielles, dans l'espoir de monter la population contre le gouvernement Zelensky, le poussant ainsi vers un accord désavantageux et un État brisé et polarisé. Du point de vue de Poutine, cela pourrait masquer les pertes de la Russie, soit environ 150 000 morts pour gagner une petite partie du territoire ukrainien. Les attaques ukrainiennes contre les installations pétrolières et gazières russes visent à rétablir quelque peu l'équilibre et à faire en sorte que les Russes connaissent eux aussi un hiver froid et misérable. Au cours de ce qui pourrait bien être les 150 derniers jours de la guerre, les coûts réels ne se mesureront toutefois pas en milliards d'euros perdus, mais dans les paysages urbains de la Russie et de l'Ukraine, peuplés d'hommes aux jambes de bois et aux manches vides, sans emploi, écoutant les discours des revanchistes, peut-être accros aux tranquillisants, haïssant leurs dirigeants. J'aimerais qu'il n'en soit pas ainsi, mais c'est ce que nous indiquent les chiffres. Il n'y a pas de miracles hivernaux en Europe de l'Est. Préparez-vous à la paix ; elle ne sera pas belle à voir. Roger Boyes ( https://en.wikipedia.org/wiki/Roger_Boyes )
  21. https://www.eurozine.com/the-missing-palestinians/ (30 octobre 2025) L'approche prudente adoptée cette année par la Biennale de Berlin à l'égard des manifestations de solidarité avec la Palestine a laissé aux artistes et au public amateur d'art le sentiment que ce qui est actuellement autorisé dans le secteur culturel allemand n'est pas suffisant. Malgré – ou peut-être à cause – du ton ouvertement politique de l'exposition et de la mise en avant des injustices mondiales, la biennale a suscité des critiques de la part de ceux qui s'attendaient à... eh bien, davantage sur la Palestine. Certains critiques ont été frustrés par « l'évasivité irritante » de la biennale (Art in America) ; d'autres ont trouvé l'exposition « étrangement discrète dans le contexte d'un Berlin qui, au cours des 16 derniers mois, a été le théâtre d'intenses troubles politiques » (Frieze).
  22. Puisqu'on parle des idéologies en vogue aux États-Unis : Aleks Krotoski, The Immortalists: The Death of Death and the Race for Eternal Life https://www.newstatesman.com/culture/books/book-of-the-day/2025/10/big-techs-futile-attempt-to-kill-death (29 octobre 2025) Les immortalistes de la Silicon Valley sont eux aussi tous des lockeiens. Ils ne veulent pas qu'on se souvienne d'eux ; ils veulent se souvenir. Ils sont tellement convaincus que la question de l'identité d'une personne est réglée une fois pour toutes que nous pouvons simplement passer à d'autres questions théoriques qui se posent à nous dans notre quête d'immortalité. Parmi celles-ci figure ce que les philosophes de l'esprit appellent la « neutralité du substrat » : notre conscience peut-elle être transférée d'un substrat organique de neurones à un substrat de silicium constitué de puces, ou même, en principe, à un substrat constitué de rouleaux de papier toilette et d'élastiques disposés de manière appropriée ? Si tel est le cas, la conscience est neutre vis-à-vis du substrat. L'engagement envers la neutralité du substrat est presque aussi largement accepté que l'identité personnelle lockéenne, mais pas au point d'être considéré comme une vérité évidente. Dans la métaphysique dominante de la Silicon Valley, une personne est un type particulier de code neutre vis-à-vis du substrat, qui a la propriété singulière d'être conscient de sa propre existence. Ils pensent que la technologie peut nous permettre de manipuler ce code, de l'améliorer et, peut-être, le moment venu, de le transférer hors d'un corps mortel défaillant vers un réceptacle plus robuste. Leur conception de ce qu'est une personne et de ce que pourrait être l'immortalité est entièrement façonnée et limitée par la philosophie de l'individualisme libéral : une occasion de continuer à « vivre sa meilleure vie » et, si possible, de le faire dans son propre appartement. Le nouveau livre fascinant d'Aleks Krotoski explore en profondeur l'influence de la Silicon Valley sur cette philosophie vieille de plusieurs siècles. Il montre que les pratiques culturelles motivées par cette philosophie ne sont en réalité pas plus étranges que l'utilisation d'un tüktüïe pour abriter l'âme d'un parent décédé [un tüktüïe est un objet en bois sculpté, utilisé par le peuple Sakha du nord-est de la Sibérie, et censé accueillir les esprits des êtres chers décédés après un transfert rituel au moment de la mort]. Les vignettes et les portraits de personnages dressés par Krotoski viennent étayer l'affirmation du philosophe Bruno Latour selon laquelle « nous n'avons jamais été modernes ». Loin de là, en fait : les personnalités, les entreprises et les gadgets censés être à l'avant-garde de la modernité s'avèrent souvent façonnés par des croyances profondément irrationnelles et animés par des fantasmes qui ne diffèrent guère de ceux que nous aurions pu entendre autrefois de la bouche d'un alchimiste médiéval à la recherche de l'élixir de jeunesse. Personnellement, j'avais trouvé des parallèles assez fascinants entre ce mélange, chez Elon Musk entre voyage martien et immortalité, et la propagande de Christophe Colomb, qui promettait à la couronne d'Espagne non seulement une voie maritime vers les Indes, mais aussi d'y amasser suffisamment d'or pour entreprendre la reconquête de Jérusalem, donc de parvenir à la fin du monde qu'il pensait imminente, à l'union finale des créatures avec Dieu, au paradis.
  23. https://www.newstatesman.com/international-politics/2025/10/how-xi-jinping-bullied-donald-trump (31 octobre 2025) Ces décisions équivalent à un accord de la Chine pour reprendre « immédiatement » l'achat de soja américain, que Pékin avait suspendu en réponse aux droits de douane imposés par Trump en avril à l'occasion du « Jour de la libération », portant préjudice aux agriculteurs américains. Trump a écrit sur les réseaux sociaux que Xi avait accepté de « lancer le processus d'achat d'énergie américaine », suggérant qu'une « transaction à très grande échelle pourrait avoir lieu concernant l'achat de pétrole et de gaz provenant du grand État de l'Alaska ». Plus important encore, Pékin a également accepté de suspendre pendant un an les contrôles à l'exportation qu'il avait annoncés le 9 octobre sur les terres rares, ce qui avait incité Trump à menacer d'imposer des droits de douane supplémentaires de 100 % sur tous les produits chinois, ce qui équivaut à un embargo commercial virtuel. En échange, Trump a réduit les droits de douane qu'il avait imposés à la Chine en raison de son rôle présumé dans la production de fentanyl – les États-Unis affirment que les produits chimiques utilisés pour fabriquer cette drogue proviennent de Chine – de 20 % à 10 %, dans l'espoir que Pékin « travaillera très dur » pour réduire ces exportations de produits chimiques. Cela permettra de réduire le taux global des droits de douane sur les exportations chinoises vers les États-Unis de 57 % à 47 %. Trump a également discuté des semi-conducteurs avec Xi, convenant que le fabricant américain de puces Nvidia pourrait négocier ses propres accords avec Pékin, tout en suggérant que les États-Unis conserveraient un rôle dans toute discussion future. « J'ai dit que cela relevait vraiment de vous et de Nvidia, mais que nous étions en quelque sorte l'arbitre », a raconté Trump lors du long vol de retour vers Washington. On ne sait pas exactement ce que cela signifie concrètement. Il a insisté sur le fait qu'ils n'avaient pas parlé des puces les plus avancées de Nvidia, que la Chine cherche depuis longtemps à acquérir et que Washington cherche tout aussi longtemps à bloquer. Ils n'ont pas non plus abordé la question sensible de Taïwan, qui a fait l'objet d'une campagne de pression militaire concertée de la part de la Chine ces derniers mois. « Taïwan n'a jamais été évoqué », a déclaré Trump. « Cela n'a pas été discuté. » Les mesures réciproques finales comprenaient l'accord des États-Unis de suspendre pendant un an les frais portuaires qu'ils avaient récemment commencé à facturer aux navires chinois, la Chine faisant de même pour les navires américains. Washington suspendra également les contrôles à l'exportation qu'il avait annoncés en septembre sur les filiales des entreprises chinoises déjà inscrites sur la liste noire américaine, les empêchant ainsi d'accéder à certains produits et technologies de pointe fabriqués aux États-Unis. Avec Trump, toute géopolitique doit bien sûr être traduite en termes de « deals ». Mais le terme le plus approprié pour qualifier ce qu'il vient de convenir avec Xi est celui de trêve. Et une trêve décidément précaire. Les grandes victoires qu'il revendique ne sont guère plus qu'un retour au statu quo qui prévalait avant qu'il ne lance sa guerre commerciale mondiale le jour du « liberation day ». En d'autres termes, Trump a largement réussi à éteindre l'incendie qu'il avait lui-même allumé.
  24. Je recopie, suite à une erreur de fil :
  25. Je ne suis pas sûr d'avoir le temps de regarder, mais si j'avais ce temps, probablement j'essaierais de voir si ce type de discours "masculiniste" peut se comprendre comme une réaction aux défis, analysés par Richard Reeves, que pose la société américaine récente aux hommes :
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