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Tout ce qui a été posté par Wallaby
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
https://unherd.com/2025/12/europes-humiliation-over-ukraine/ (1er décembre 2025) Wolfgang Munchau Les Allemands, qui entretenaient des relations commerciales particulières avec la Russie, ressemblaient davantage à Trump. Les politiciens allemands disposaient de leurs propres canaux privés avec leurs homologues russes, tout comme Steve Witkoff, l'envoyé de Trump, aujourd'hui. Les Allemands constituaient autrefois le groupe le plus important au Forum économique international de Saint-Pétersbourg, l'équivalent russe de Davos. Aujourd'hui, j'entends dire que les hôtels de Moscou et de Saint-Pétersbourg sont remplis d'Américains qui espèrent conclure des accords lucratifs avec la Russie. C'est un ironique coup du sort, car ce sont les États-Unis qui ont tenté de forcer l'Allemagne à abandonner le gazoduc de la mer Baltique entre la Russie et l'Allemagne. Aujourd'hui, on parle de l'intervention des Américains en tant qu'intermédiaires pour vendre du gaz russe à l'Allemagne. Cela ne s'invente pas. Je pense que les Allemands finiront par rejoindre le club « La Russie est ouverte aux affaires ». Ils se méfient des Français dans le domaine militaire et n'ont aucune ambition de voir l'UE devenir un acteur stratégique mondial. Ils pourraient vouloir renouer avec le seul partenariat économique indépendant vaguement fructueux qu'ils aient eu au cours de ce siècle, à savoir celui avec la Russie. -
Le Vietnam
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Mani dans Politique etrangère / Relations internationales
https://unherd.com/newsroom/vietnams-huawei-deal-expose-limits-of-western-pressure-on-china/ (1er décembre 2025) À la fin de la semaine dernière, le Vietnam a attribué de nouveaux contrats 5G aux géants chinois des télécommunications Huawei et ZTE. Si Ericsson, Nokia et Qualcomm restent les principaux fournisseurs des systèmes 5G de base du Vietnam, les entreprises chinoises commencent à remporter une part croissante de contrats auxiliaires, certes plus modestes, mais stratégiquement importants. En l'espace de deux décennies, le pays est devenu un pôle industriel majeur pour des entreprises telles qu'Apple, Samsung et Nike, et la nécessité de développer rapidement ses infrastructures numériques à un coût raisonnable a rendu les systèmes fabriqués en Chine de plus en plus attractifs. Au début de l'année, l'Assemblée nationale vietnamienne a donné son feu vert à un projet ferroviaire de 8,3 milliards de dollars, dont une partie du financement devrait provenir de prêts chinois. Plus récemment, lors du défilé organisé à l'occasion du 80e anniversaire de la fête nationale, un contingent militaire chinois en visite a été accueilli par les acclamations de la foule, ce qui laisse entrevoir un changement plus général dans l'opinion publique. Les implications plus larges — d'un État qui a longtemps tenu à distance la technologie chinoise et qui l'adopte désormais dans des secteurs clés — ne sont pas de nature à rassurer Washington. Il pourrait en résulter un paysage où les espoirs occidentaux d'une résistance coordonnée à l'influence croissante de Pékin seraient supplantés par les besoins nationaux. -
Cambodge
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.cfr.org/article/conflict-cambodia-and-thailand-resumes-no-end-sight (1er décembre 2025) Reprise du conflit entre le Cambodge et la Thaïlande — sans issue en vue Plusieurs semaines après l'échec du cessez-le-feu négocié par Trump, les deux pays semblent loin de trouver un nouvel accord pour mettre fin aux combats. En réalité, le conflit frontalier risque même de s'aggraver. En marge du sommet d'octobre de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) organisé en Malaisie, le président Donald Trump et le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim ont assisté à la signature par les représentants du Cambodge et de la Thaïlande d'une déclaration commune [PDF] désormais connue sous le nom d'Accords de paix de Kuala Lumpur. Trump, dont la participation au sommet semblait dépendre fortement de la perspective de présider cet accord de paix très médiatisé, en plus de négocier de nouveaux accords commerciaux bilatéraux, semblait apprécier le faste et le cérémonial de la signature des accords. À peine deux semaines plus tard, cependant, une explosion dans la province thaïlandaise de Sisaket, à la frontière avec le Cambodge, a gravement blessé quatre soldats thaïlandais. Le 10 novembre, la Thaïlande a suspendu le cessez-le-feu, et depuis, aucune des deux parties ne semble motivée pour mettre fin au conflit. La frontière entre les deux pays reste donc tendue et dangereuse, une situation qui ne devrait pas changer. La définition, dans l'accord d'octobre, de plusieurs objectifs intermédiaires cruciaux, tels que la libération prévue de dix-huit prisonniers de guerre cambodgiens, le retrait des armes lourdes des zones contestées, de nouvelles procédures de déminage et la mise en place d'une équipe d'observation politiquement neutre chargée de surveiller la frontière contestée, semblait de bon augure pour l'avenir. Mais cet espoir s'est effondré quelques jours plus tard. Comme l'ont fait remarquer Japhet Quitzon et Gregory Poling, du Center for Strategic and International Studies, peu après la reprise du conflit : « Les tensions se sont encore exacerbées après les échanges de tirs entre soldats cambodgiens et thaïlandais le 12 novembre, qui, selon Phnom Penh, ont causé la mort d'un civil cambodgien. La Thaïlande a annulé ce jour-là la libération prévue des soldats cambodgiens capturés. Lors d'une conférence de presse le 17 novembre, le ministère thaïlandais de la Défense a présenté des preuves montrant que les mines terrestres le long de la frontière avaient été récemment posées et n'étaient pas des vestiges de conflits antérieurs, comme le prétendait le Cambodge. Phnom Penh continue de nier avoir posé de nouvelles mines. » -
Venezuela
Wallaby a répondu à un(e) sujet de tharassboulbah dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.msn.com/en-us/news/world/trump-s-boat-strikes-could-make-the-cartel-problem-worse/ar-AA1RuULR (1er décembre 2025) La Maison Blanche n'a fourni que peu de preuves attestant que les personnes visées par ses frappes maritimes étaient des trafiquants de drogue. (Les deux seuls survivants connus ont été rapatriés dans leur pays d'origine, où l'un d'eux a été libéré après que les enquêteurs équatoriens n'aient trouvé aucune preuve qu'il avait commis un crime.) Mais même en supposant qu'ils l'étaient, les responsables américains ont souligné que les attaques sont conçues pour tuer, et que les bateaux et les cargaisons sont détruits, ainsi que toutes les preuves possibles. « Vous êtes en train d'assécher une source d'informations essentielle pour comprendre le réseau criminel », nous a déclaré Adam Cohen, ancien chef des groupes de travail sur la lutte contre le crime organisé et le trafic de drogue du ministère de la Justice. La Colombie était à l'origine de 85 % de toutes les « informations exploitables » dont disposait la Joint Interagency Task Force South (Force opérationnelle interagences conjointe Sud) entre janvier 2024 et juin 2025, selon une lettre adressée en septembre à Donald Trump par un membre démocrate de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants. Fin octobre, la marine colombienne a intercepté 2,8 tonnes de cocaïne grâce à des informations fournies par le Commandement Sud des États-Unis. « Si l'on examine l'ascension et la chute des cartels, 100 % de ces cas ont été résolus grâce à la coopération » entre les États-Unis et la Colombie, nous a confié John Tobon, ancien haut responsable des enquêtes de sécurité intérieure, qui supervisait la stratégie de lutte contre le trafic de stupéfiants et a pris sa retraite en janvier. Lorsque les États-Unis ont commencé à cibler les petits bateaux, Petro a annoncé la suspension du partage de renseignements avec les agences américaines au sujet des frappes maritimes, qu'il a qualifiées de meurtres. Depuis, lui et d'autres membres de son gouvernement ont assoupli leur position. L'ambassade de Colombie à Washington, D.C., a déclaré dans un communiqué que, bien qu'« aucune information colombienne n'ait été ou ne soit partagée en rapport avec les récentes frappes contre des bateaux », la coopération se poursuit. Un haut responsable colombien nous a également indiqué que le pays continuait à partager d'autres types d'informations, notamment avec les garde-côtes. Les cartels colombiens font passer la majeure partie de la cocaïne du pays par le Pacifique vers l'Amérique centrale et le Mexique, d'où elle est acheminée par voie terrestre vers les États-Unis. Si Petro met à exécution ses menaces de mettre fin à la coopération, les conséquences pourraient être catastrophiques pour la lutte antidrogue américaine. Une diminution des renseignements provenant de Colombie signifierait « que nous serions encore plus aveugles que nous ne le sommes peut-être déjà », nous a déclaré Todd Robinson, qui a occupé le poste de secrétaire d'État adjoint chargé des stupéfiants et de l'application de la loi au niveau international sous l'administration Biden. Jake Braun, ancien responsable de la sécurité intérieure qui a dirigé les opérations de lutte contre le fentanyl sous l'administration Biden, nous a déclaré qu'il n'avait aucun problème avec le recours à l'armée pour lutter contre la crise du fentanyl, un phénomène qu'il qualifie d'« empoisonnement public de masse ». Mais il a ajouté que « toute notre puissance de feu » devait être dirigée contre les cartels mexicains, et non contre les groupes sud-américains. À cette fin, a-t-il déclaré, la coopération du gouvernement mexicain est irremplaçable. « En fin de compte, nous avons besoin que le Mexique travaille avec nous », nous a-t-il confié. « Comment avons-nous arrêté El Chapo ? Comment avons-nous arrêté Gallardo, l'ancien chef de Sinaloa, avant que le cartel ne s'appelle Sinaloa ? » C'est grâce à la collaboration entre l'armée mexicaine et les services de renseignement américains que ces arrestations très médiatisées ont été possibles, a-t-il déclaré. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Il a fallu deux ans de négociation entre les Américains et les Russes pour trouver un accord de cessez-le-feu en Corée, et c'est la mort de Staline qui a débloqué les choses. Je me demande si le départ de Yermak - quelqu'un d'attaché à la notion de "paix par la victoire" comme je l'ai montré - ne pourrait pas être une pièce importante du déblocage du processus de paix en Ukraine. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Il n'y a pas si longtemps, le 11 janvier 2024, Andriy Yermak affirmait que : "la victoire est la seule voie véritable vers la paix pour l'Ukraine" : -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
https://kyivindependent.com/polish-prosecutors-seek-european-arrest-warrant-for-ukrainian-suspects-in-alleged-russian-backed-sabotage/ (1er décembre 2025) Les procureurs polonais demandent un mandat d'arrêt européen contre deux Ukrainiens soupçonnés d'avoir saboté des voies ferrées avec le soutien de la Russie Yevhenii Ivanov, 41 ans, et Oleksandr Kononov, 39 ans, sont soupçonnés d'avoir saboté la ligne ferroviaire Varsovie-Lublin les 15 et 16 novembre sur ordre des services secrets russes avant de s'enfuir en Biélorussie. Après qu'un conducteur de train ait signalé des irrégularités sur une voie ferrée le 16 novembre, les autorités polonaises ont confirmé par la suite qu'elle avait été endommagée par des explosifs. Près d'une autre partie de la voie, des caténaires endommagées ont brisé une fenêtre d'un train. Varsovie a qualifié cette attaque d'« acte de sabotage sans précédent », soulignant l'escalade des opérations hybrides sur le territoire polonais. Cette ligne était utilisée pour acheminer de l'aide à l'Ukraine. La Pologne a également inculpé un autre citoyen ukrainien, Volodymyr B., pour avoir aidé au sabotage en conduisant Ivanov sur le site à l'avance afin de planifier l'opération. Les juges polonais sont très forts, qui ordonnent "la détention provisoire par contumace" de suspects qui ont pris la poudre d'escampette, en citant "le risque de fuite" pour justifier leur décision : https://www.polskieradio.pl/395/7784/Artykul/3613703,polish-court-orders-arrest-of-rail-sabotage-suspects-who-fled-to-belarus (28 novembre 2025) Un tribunal de Varsovie a ordonné l'arrestation par contumace de deux hommes accusés d'avoir saboté des voies ferrées en Pologne pour le compte des services secrets russes. Le tribunal de district de la capitale a approuvé une ordonnance de détention provisoire de deux mois pour Yevheniy I., 41 ans, et Oleksandr K., 39 ans, a déclaré le procureur Artur Kaznowski du bureau du procureur national. Les deux suspects se sont enfuis en Biélorussie. Le tribunal a estimé qu'il était très probable qu'ils aient commis les infractions présumées et a invoqué le risque de fuite, de dissimulation et de falsification de preuves, a déclaré M. Kaznowski. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Cela pourrait être une forme de verdict sur le bilan d'Andrij Yermak. Au delà des problèmes de corruption, le simple fait d'avoir limogé Zalouzhny pourrait s'avérer avoir été une erreur majeure. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Article intéressant pour moi car c'est la première fois que je rentends parler de Svetchine depuis l'interview de Markus Reisner : https://forum.air-defense.net/topic/26223-guerre-russie-ukraine-2022-op%C3%A9rations-militaires/page/2659/#comment-1820389 https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Svetchine -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Qui a raison ? La Dépêche ou Le Grand Continent ? https://legrandcontinent.eu/fr/2025/12/02/larmee-russe-a-conquis-500-km²-de-territoire-ukrainien-en-novembre-soit-30-de-moins-que-lan-dernier/ L’armée russe a conquis 500 km² de territoire ukrainien en novembre, soit 30 % de moins que l’an dernier Si ce chiffre représente près du double du mois précédent (267 km²), la fin de l’automne étant généralement propice à des avancées sur le terrain, il est en baisse de plus de 30 % par rapport à 2024, lorsque Moscou avait conquis 730 km² de territoire. https://www.ladepeche.fr/2025/12/01/guerre-en-ukraine-plus-de-700-km2-repris-a-kiev-comment-larmee-russe-a-realise-en-novembre-sa-plus-forte-progression-sur-le-front-depuis-un-an-13084140.php (1er décembre 2025) Plus de 700 km² repris à Kiev… comment l’armée russe a réalisé en novembre sa plus forte progression sur le front depuis un an Ce sont près de 701 km² qui ont été repris aux Ukrainiens. Du jamais vu depuis novembre 2024 : à l’époque, ce sont 725 km² qui avaient été repris par Moscou. Depuis le mois de janvier dernier, Moscou a gagné 5 400 km² de terrain… c’est 2 000 km² de plus que l’année précédente à la même période. -
Venezuela
Wallaby a répondu à un(e) sujet de tharassboulbah dans Politique etrangère / Relations internationales
Jeffrey Sachs: Et nous le voyons au Venezuela, [les sanctions] c'est le coup de pied qui a poussé le Venezuela dans cette spirale catastrophique du déclin et de l'hyperinflation. C'est toujours la faute de Maduro dans notre presse, mais les gens ne regardent même pas et ne comprennent pas comment les États-Unis ont les instruments de sanctions qui bloquent l'accès aux marchés financiers, poussent les entreprises en défaut, bloquent le commerce, confisquent les actifs appartenant au gouvernement vénézuélien, précisément pour créer ce genre de crise, car l'idée, si la douleur est suffisante - selon des gens comme Bolton - il y aura alors un renversement militaire. Ils essaient donc de créer un désastre absolu. Eh bien, ce qu'il y a de si stupide dans ces politiques américaines, ces politiques néoconservatrices, c'est qu'elles créent un désastre, mais qu'elles n'atteignent même pas les objectifs politiques de ces gens méchants comme Bolton. Ce n'est pas comme s'ils étaient efficaces et méchants ; ils sont complètement inefficaces et totalement méchants en même temps. -
Venezuela
Wallaby a répondu à un(e) sujet de tharassboulbah dans Politique etrangère / Relations internationales
Il y a beaucoup d'Américains qui désapprouvent ce que Trump menace de faire. Ce n'est pas être anti-américain que d'être d'accord avec 70% des Américains : -
Russie et dépendances.
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Tactac dans Politique etrangère / Relations internationales
Quelques années plus tôt 92 ou 93 peut-être, je me souviens que quand on se baladait en touriste à la porte de Brandebourg à Berlin, on trouvait des vendeurs - je n'irai pas jusqu'à dire que c'était des militaires russes - qui vendaient du matériel russe, je crois que c'était surtout des montres. Et j'étais horrifié par mes amis qui voulaient acheter ça. Je leur disais, "vous n'allez quand même pas acheter ces machins communistes !". -
Russie et dépendances.
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Tactac dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.archives-lyon.fr/pages/1893-une-visite-des-marins-russes En octobre 1893, Lyon reçoit la visite de l’escadre russe. Les gouvernements souhaitaient par cette association entre la Marine française et son homologue Russe vaincre l'isolement diplomatique dont souffrait la France depuis sa défaite humiliante de 1870. L'alliance franco-russe était d'abord un accord de coopération militaire signé entre la France et la Russie qui fut en vigueur de 1894 à 1917. Dans le cadre des premiers accords, une escadre de la marine française se déplace en Russie durant l'été 1891. Durant 16 jours en octobre 1893, la flotte russe rend sa visite à la flotte française à s’arrêtant à Toulon, Paris et Lyon, donnant lieu à de grandes festivités. Après avoir séjourné à Paris, l’escadre russe s’arrête à Lyon le 25 octobre 1893. C’est à 8 heures du matin que le train de l’amiral russe Avellan arrive en gare de Perrache où s’est massée une foule importante. La délégation russe est alors accueillie par le préfet Rivaud et Antoine Gailleton, maire de Lyon. Le départ vers l’Hôtel de Ville est donné vers 10h30 et Paul Boyer, dans « Le livre d’or des fêtes franco-russes », témoigne : « Ce n’est pas une petite affaire que de franchir la distance qui sépare le cours du Midi et la place des Terreaux. L’enthousiasme est indescriptible. On jette des fleurs de tous les balcons. Les mouchoirs, les chapeaux, les éventails s’agitent. A tous les coins de rues des fillettes forcent le cortège à faire halte, lisent des compliments, offrent des bouquets et se font embrasser pour la peine ». L’escadre russe finit sa soirée au Grand Théâtre où Alexandre Luigini, chef d’orchestre, fait jouer l’hymne russe à la fin du 2e acte de Samson et Dalila. Leur train repart vers Toulon tard dans la nuit. La convention scellant l’Alliance franco-russe fut ratifiée par le tsar Alexandre III le 27 décembre 1893 et le 4 janvier 1894 par le gouvernement français. -
Venezuela
Wallaby a répondu à un(e) sujet de tharassboulbah dans Politique etrangère / Relations internationales
On pourrait aussi comparer avec la Libye et Khadafi et se demander si les Libyens vivent mieux depuis la brillante "opération militaire spéciale" de 2011 dans ce pays. -
Royaume-Uni
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.bbc.com/news/articles/cn0k520v4xro (1er décembre 2025) Le Royaume-Uni et les États-Unis ont conclu un accord visant à maintenir à zéro les droits de douane sur les expéditions de produits pharmaceutiques britanniques vers l'Amérique. En vertu de cet accord, le Royaume-Uni paiera davantage pour les médicaments par l'intermédiaire du NHS (système de santé publique britannique) en échange d'une garantie que les taxes américaines à l'importation sur les produits pharmaceutiques fabriqués au Royaume-Uni resteront à zéro pendant trois ans. C'est la première fois en plus de 20 ans que le montant payé par le NHS pour les médicaments va augmenter. Cet accord intervient après que le président américain Donald Trump ait menacé d'augmenter les droits de douane jusqu'à 100 % sur les importations de médicaments de marque, l'un des principaux produits exportés par le Royaume-Uni vers les États-Unis. Le Royaume-Uni augmentera également le montant total des dépenses du NHS en médicaments, avec pour objectif de faire passer ces dépenses de 0,3 % du PIB à 0,6 % du PIB au cours des dix prochaines années. Le montant que les laboratoires pharmaceutiques doivent rembourser au NHS pour garantir que le système de santé ne dépasse pas le budget qui lui est alloué sera plafonné à 15 % - l'année dernière, les laboratoires pharmaceutiques ont dû rembourser plus de 20 %. Le ministre de la Santé Wes Streeting a déclaré en août qu'il n'était pas prêt à laisser les laboratoires pharmaceutiques « plumer » le Royaume-Uni, après l'échec des négociations entre le gouvernement et les laboratoires pharmaceutiques sur le coût des médicaments. Mais par la suite, le ministre des Sciences Sir Patrick Vallance a déclaré à la BBC qu'il acceptait que le NHS doive dépenser davantage en médicaments après avoir constaté que ses dépenses en médicaments avaient diminué en pourcentage de son budget au cours des dix dernières années. -
Russie et dépendances.
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Tactac dans Politique etrangère / Relations internationales
Octave Mirbeau Paris, le 11 juillet L’alliance franco-russe a mal commencé, il semble maintenant qu’elle doive se terminer fâcheusement. Par alliance franco-russe, j’entends d’un côté un accord dont les termes me sont inconnus et dont, comme tout le monde, je ne sais rien de plus, sinon qu’il existe. De l’autre côté, je vois surtout les considérations politiques qui ont permis à cet accord de voir le jour et de durer, en Russie et – ce qui me concerne plus directement – en France. Petit à petit, certaines idées politiques se généralisent. Et lorsqu’une idée politique devient générale, elle ne correspond bien souvent plus à la réalité, elle est déjà vidée de son sens et morte. Le rapprochement entre la France et la Russie – l’une des conséquences les plus tristes du bouleversement de 1871 – ne pouvait s’exprimer que dans les années 1890. Les sentiments de sympathie populaire qu’on avait suscités de part et d’autre, ce théâtre raffiné dont la mise en scène ressemblait à une farce, tout cela ne s’est révélé qu’en 1893, soit vingt ans après les événements qui en furent la cause. Aujourd’hui encore, j’en ai la nausée. De l’opinion publique en Russie au début du mouvement, je ne sais pour ainsi dire rien. Je ne crois d’ailleurs même plus aujourd’hui, malgré les éphémères parlements fantoches et malgré une liberté de presse très précaire et balbutiante, à l’existence d’une véritable opinion publique en Russie. Mais je sais que, lorsque l’on déploie les drapeaux, lorsque le ballet de cuirasses commence,lorsque les soldats défilent en parade, lorsque de rutilants uniformes brodés paradent à cheval ou en véhicule de gala avec casques et panaches, en toute contrée le peuple amassé jubile, s’enivre et se presse là où il y a à boire et où l’on tire des feux d’artifice. Je sais qu’on fait ce qu’on veut avec le peuple, qu’il y a ce qu’on veut : du sang et de l’argent. J’imagine bien que le parti qui maintint le tsar sous sa coupe à la fin des années 1880 et qui pensait, dans son animosité envers l’Allemagne, contre laquelle il cherchait un soutien économique et militaire, aux inépuisables économies de la France, ne s’occuperait pas de préparer à une alliance une opinion publique tout juste présente en Russie. J’imagine aussi que l’aristocratie et la bourgeoisie russes, celle qui parle et lit le français, celle qui vient déjà chez nous, préfère notre littérature un peu légère à celle des Allemands. Les aristocrates et les bourgeois de tous horizons,même ceux des contrées allemandes, s’accordent plutôt à dire que les Français sont pleins d’esprit et galants, qu’ils sont de vrais boute-en-train. On reconnaît le goût parisien, on achète chez nous toilettes et bijoux. Notre cuisine paraît toujours aussi excellente, et le service dans nos restaurants développe un art et un sérieux, lié à ses devoirs, qui séduisent la clientèle étrangère et lui en imposent. Les Parisiennes excellent dans le jeu de l’amour. Cela suffit pour qu’on accoure de toutes parts chez nous. Car, si l’on sort du cercle très restreint, en Russie comme ailleurs, des intellectuels et des hommes de goût, je ne m’explique pas autrement la sympathie des Russes pour la France. De surcroît, cette pure attirance pour le luxe n’est qu’un phénomène de surface, qui reste marginal et bien souvent inavoué. L’énorme masse des paysans russes, dans son ignorance crasse, sait aussi peu des Français que des Allemands, de même qu’elle n’a pas non plus ni saisi ni réalisé sa propre misère. Il n’en va guère mieux de la sympathie des Français pour les Russes. Loin de là. Certes, on trouve bien chez nous, ici ou là, quelque personne qui a lu Guerre et paix ou Crime et châtiment. On compte toutefois sur les doigts d’une main ceux qui reconnaissent qu’un Tolstoï est porteur d’une tradition héritée de Rousseau ou de Stendhal et que le célèbre auteur de La Mort d’Ivan Ilitch apporte une nouvelle sensibilité et une nouvelle philosophie qui ont, de leur côté, fait fructifier notre littérature en maints aspects. Très peu de gens seulement savent qu’un auteur comme Dostoïevski a considérablement élargi notre palette expressive et qu’il a approfondi l’étude de l’homme jusqu’à ses abîmes les plus sombres. On ne comprend pas très bien chez nous les nouvelles vibrations et l’embrasement de l’âme d’un Gorki. On ne comprend pas non plus, par exemple, que les Rimski-Korsakov, Borodine, Balakirev et Moussorgski ont complètement renouvelé la musique de notre temps. D’ailleurs, tout cela n’est que balivernes ! Quelle importance cela a-t-il dans l’élan qui pousse un peuple vers l’autre ? En France, les politiques qui ont préparé l’alliance, les naïfs promoteurs de ce rapprochement,comme ceux qui en ont fait une machine électorale, grâce à laquelle les plus ambitieux aspiraient à entrer dans l’histoire, ont tous spéculé sur les sentiments et les instincts les plus bas qu’on pouvait réveiller dans ce pays. Ces instincts, nous les avons vus se déployer sans gêne ni pudeur. Pourtant, les politiques ne sont que les symptômes d’une maladie dont les origines sont dans l’âme même du peuple. Ils ne sont en quelque sorte que les ferments d’une ancienne plaie. Soyons sincères ! Les sentiments et les instincts qu’ils ont réveillés étaient – honte à nous ! – déjà présents en nous auparavant. Le pire de tous est le sentiment de revanche. Vingt ans n’avaient pas suffi pour nous remettre des douloureux événements de 1870 et 1871. Qu’on ait besoin de cinq ou dix ans pour retrouver de nouvelles forces et se réorganiser, soit ! Mais après vingt ans ! Si l’on avait essayé de récupérer nos milliards et nos provinces, cela eût été, quelle qu’en pût être l’issue, un malheur. On se serait relevé de ce côté-ci du Rhin, pour qu’une nouvelle fois on nous reprenne ce qu’on aurait regagné. Autant dire, une nouvelle série de coups du destin pour notre civilisation et pour l’humanité. La victoire n’engendre que des hommes rustres. Heureusement, nous avons introduit l’armée populaire. Comme tout le monde avait un délicieux souvenir de son séjour à la caserne, le dégoût pour l’appareil militaire s’était généralisé. On aurait volontiers payé une armée de quelque cent mille mercenaires pour qu’ils se laissent descendre en Champagne ou dans le Palatinat. Mais où la trouver ? À la manière de ces petits polissons qui, une fois giflés, vont se chercher un adulte pour les venger, on croyait – eh oui, à l’époque, on y croyait – que le colosse russe nous porterait sur ses bras de l’autre côté du Rhin. Toute ma vie, j’aurai à l’esprit l’image de cette foule de mes compatriotes, pleurant d’enthousiasme à la vue des premières flottes russes, leur jetant des fleurs, se bousculant et se précipitant pour embrasser ces jeunes gaillards grossiers et un peu éméchés que la liesse divertissait au plus haut point. Au fond, c’était l’humiliant sentiment de sécurité que l’on avait ranimé de cette manière. Tous les paysans de France, qui cultivaient leur champ en 1893, avaient vécu l’invasion. Et cette alliance était une sorte de prime de sécurité contre une nouvelle invasion. On pouvait donc continuer, en toute quiétude, à râler et à chicaner l’Allemagne. Absolument sans aucun danger ! Dégradante insouciance ! Maudits soient les peuples, aussi bien que les individus, qui perdent haleine en osant ! On peut refuser, détester la guerre, ne pas avoir d’autre aspiration que celle d’être laissé en paix. Je ne comprends plus rien [sic]. Mais avoir une attitude guerrière quand on se croit en sécurité !... L’alliance devrait conduire à un spectacle hautement divertissant, si ce n’est encore plus hideux. Alors que l’on s’était habitué – au moment où l’enthousiasme se refroidissait – à ce que soit saluée, dans les programmes ministériels, dans les concours agricoles, dans les cérémonies de remise de prix, dans les parlements et dans les foires en tous genres, la nation amie et alliée, alors que MM. Millevoye et Déroulède avaient reconnu qu’alliance ne rimait pas avec revanche, on se mit avec mesquinerie à compter l’argent qui avait pris, depuis les premiers jours de l’idylle, le chemin de Saint-Pétersbourg. La caricature s’en empara. Les couplets fleurissaient. On attachait une bourse à la panse de l’ours et le cosaque, qui faisait des mamours à Marianne, plongeait sa main dans son sac. De galanterie, il n’était plus question, ni même de finesse d’esprit ; en vérité, tout cela était d’une certaine manière vulgaire. Mais lorsque, pendant la guerre japonaise, diminua la confiance insensée qu’on avait accordée à cette armée russe, qui ne faisait plus peur qu’à elle-même, on se mit à rire jaune. Un vent de panique souffla et tout un peuple se mit à pleurnicher : « Mon argent ! Mon argent ! Je veux mon argent ! Rends-moi mon argent ! » Faut-il vraiment que je plaigne les pauvres possesseurs de papiers russes ? Je n’éprouve pas la moindre tendresse pour le patriotisme. Hormis dans les beaux discours, je ne crois pas au patriotisme. Je ne me fais du reste pas le moindre souci pour nos patriotes qui ont envoyé leurs milliards en Russie. Ils feront d’autres placements, si ce n’est pas déjà fait. Les placements sont faits pour être utilisés. Que les Russes les engloutissent, ou bien les Allemands, les Américains, les Japonais, les Suédois, les Suisses ou les Bulgares – tout cela est au fond bien légitime ! J’ai pourtant quelque chose de plus sérieux sur le cœur contre cette alliance. S’il est exact qu’une nation puisse, au sens propre du terme, se déshonorer, alors le pacte russe nous a déshonorés. Au moment où un si tragique réveil attendait la Russie malheureuse et vaincue, au moment où, fatiguée, elle s’indignait d’être maltraitée, piétinée, asservie, assassinée, on laissa un Anglais, un Campbell-Bannerman, tirer seul son chapeau devant une révolution malheureuse. Et pour ne pas entendre ces martyrs-là baragouiner la Marseillaise qu’on leur avait apprise, nous avons entonné à gorge déployée le funeste et sanglant Bosche Zarja chrani. Et nous avons nous-mêmes fondu le plomb et trempé l’acier avec lesquels ils réprimèrent, sur les chemins et dans les villages, l’élan de ce pays qui voulait à nouveau vivre. Concrètement, le seul point commun entre la France et la Russie était leur intérêt commun à agir contre l’Allemagne. Cette alliance, la vraie, était née à Sedan, avait grandi sur les rives de la Loire, s’était affermie à Versailles au son du tintement des glaives des princes alliés qui placèrent le nouvel empereur sur le trône, et avait été signée à Francfort. Pourtant cette alliance, cette communauté d’intérêts, n’avait plus de raison d’exister, plus de contenu réel à partir du moment où la France elle-même, bien que sans se l’avouer, avait renoncé à la revanche. Son prestige diminua peu à peu ; à Port-Arthur elle subit un premier coup ; sur les bords du Yalu, les difficultés commencèrent et, entre Mukden et Tsushima, elle succomba. Si, en 1893, il n’y avait pas eu cet enthousiasme qui ne reposait sur rien, cette griserie artificielle, la fracture de 1905 n’aurait pas été un affront. Si nous ne nous étions pas faits, en dépit du bon sens, les complices du gouvernement tsariste, nous ne garderions pas le honteux sentiment de continuer à soutenir la répression d’une révolution juste et nécessaire. Mais c’est le propre des hommes politiques que de faire naître des fleuves qu’ils détournent sitôt après avoir pris le pouvoir. Sans cesse, l’histoire se répète, sans que jamais elle réussisse à instruire celui qui l’observe. Quand, je me le demande, pensera-t-on enfin à sceller, au lieu de pactes trompeurs entre ceux qui dirigent, une entente infiniment plus fructueuse et plus durable entre les hommes… Octave Mirbeau Neue Freie Presse 14 juillet 1907 (Traduction de Mathieu Schneider) -
Russie et dépendances.
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Tactac dans Politique etrangère / Relations internationales
https://mirbeau.asso.fr/dicomirbeau/index.php?option=com_glossary&letter=R&id=530 Dictionnaire Mirbeau - Russie La Russie a joué un rôle non négligeable dans la vie et les combats d’Octave Mirbeau, et, curieusement, c’est en Russie que son œuvre a été le mieux reçue et le plus abondamment traduite, probablement pour des raisons à la fois littéraires et politiques. D’une part, le soutien qu’il a toujours apporté au peuple russe et son engagement éthique et libertaire l’ont fait apprécier de l’intelligentsia et son progressisme politique a eu des échos dans les courants tolstoïens et anarchisants. D’autre part, sur le plan littéraire, Mirbeau offrait des perspectives de dépassement de l’opposition stérile entre les courants symboliste et naturaliste, qu’il renvoyait dos à dos. Mirbeau a manifesté un double intérêt pour la Russie, sur le plan littéraire et sur le plan politique. Mais autant il a rendu hommage à la richesse de la littérature russe, autant il a vu dans l’autocratie tsariste le pire des régimes politiques contemporains. Il a été particulièrement sensible à la « révélation » littéraire venue de Russie. C’est au début des années 1880 qu’il découvre, presque simultanément, Gogol, à qui il emprunte le nom du dîner des Bons Cosaques qu’il fonde en 1885 ; puis Tolstoï, dont Guerre et paix, traduit en français la même année, lui paraît une œuvre à l’inépuisable richesse ; et Dostoïevski, qui lui révèle les abysses de l’âme humaine et à côté de qui les romanciers français font désormais pâle figure. Mirbeau présente ainsi sa dette à l’égard des grands Russes dans une lettre à Tolstoï de 1903 : « Vous nous avez appris à déchiffrer ce qui grouille et gronde, derrière un visage humain, au fond des ténèbres de la subconscience : ce tumulte aheurté, cette bousculade folle d’incohérences, de contradictions, de vertus funestes, de mensonges sincères, de vices ingénus, de sentimentalités féroces et de cruautés naïves, qui rendent l’homme si douloureux et si comique… et si fraternel !… » En revanche, sur le plan politique, la Russie sert de repoussoir. Mirbeau voit dans le régime tsariste un despotisme asiatique barbare, qui repose sur la terreur liée à une répression à grande échelle, sur une police secrète omniprésente, sur « l’ignorance la plus basse, la misère la plus profonde » et « la saleté la plus abjecte », que l’on entretient délibérément dans les larges masses (« L'Âme russe », L’Humanité, 1er mai 1904). Il n’a donc cessé de dénoncer l’autocratie tsariste et l’abjection dans lesquelles le régime laisse croupir la grande majorité de la population, l’épouvantable arbitraire bureaucratique qui règne dans tout le pays, et les atroces camps de Sibérie, « pays de deuils et de souffrances », où l’on déporte, « par voie administrative », sans jugement et en tout arbitraire des intellectuels coupables de penser (voir « Sous le knout », Le Journal, 3 mars 1895). Il dresse de la société russe, de son impitoyable police secrète, de son aristocratie corrompue et bornée, de son armée de parade, de carnaval et de racket, un tableau impitoyable : « À mesure que l’on pénètre plus avant, dans le pays, loin des grands centres, des activités industrielles, on ne voit plus rien que de la misère, que de la détresse. Cela vous fait froid au cœur. Partout des figures hâves, des dos courbés, des échines dolentes et serviles. Quelque chose d’inexprimablement douloureux pèse sur la terre en friche, et sur l’homme aveuli par la faim. On dirait que, sur ces étendues désolées, souffle toujours un vent de mort. Les bois sombres où dorment les loups sont sinistres à regarder, et les petites villes silencieuses et mornes comme des cimetières. Nulle part on n’aperçoit plus de brillants uniformes, ni des chevaux valseurs ; les cavaliers aux voltiges clownesques ont disparu. Je demande : “Et l’armée ?.. Où donc est-elle, cette armée formidable ?” Alors, on me montre des êtres déguenillés, sans armes, sans bottes, la plupart ivres d’eau-de-vie; ils errent par les chemins et, la nuit, rançonnent le paysan, dévalisent les isbas, mendiants farouches, vagabonds des crépuscules meurtriers. Et l’on me dit tout bas : “Voilà l’armée. Il n’y en a pas d’autre. On garde dans les villes, çà et là, de beaux régiments qui dansent et jouent de la musique, mais l’armée, c’est ces pauvres diables... Il ne faut pas trop leur en vouloir d’être ainsi... Car ils ne sont pas heureux, et on ne leur donne pas toujours à manger” » (chapitre XIII des 21 jours d’un neurasthénique, 1901). La guerre russo-japonaise de 1904, qui a inspiré à Mirbeau « Ils étaient tous fous » (La Rue, janvier 1905) [ https://www.atramenta.net/lire/oeuvre26191-chapitre-21.html ], allait apporter une confirmation expérimentale de ce diagnostic sans concession. En revanche, Mirbeau rend hommage à ce qu’il appelle « l’âme russe », à son mysticisme confus, au courage du peuple écrasé, au sein duquel « bouillonnent un immense amour de la vie, un immense besoin de pitié et de sacrifice, un inextinguible désir de vérité, qui vont se répandant sur le monde, par la voie prédestinée des grands écrivains » (« L'Âme russe », L’Humanité, 1er mai 1904)[ https://fr.scribd.com/doc/2285884/Octave-Mirbeau-L-Ame-russe ]. Aussi a-t-il fait partie de ceux qui ont vigoureusement stigmatisé d’emblée l’alliance contre-nature entre la République Française et le sanglant despote de toutes les Russies : en 1907, rétrospectivement, il en a encore « la nausée ». Il a également dénoncé l’emprunt russe, taché de sang, qui ne profite qu’au régime de terreur, alors que les économies des Français auraient pu être investies avantageusement en Allemagne et consolider le rapprochement entre deux peuples et deux systèmes de production complémentaires. Aussi ne pleure-t-il pas sur les spéculateurs qui y ont laissé des plumes : « Un vent de panique souffla et tout un peuple se mit à pleurnicher : “Mon argent ! Mon argent ! Je veux mon argent ! Rends-moi mon argent !” Faut-il vraiment que je plaigne les pauvres possesseurs de papiers russes ? » (« De l'alliance franco-russe », Neue freie Presse, 14 juillet 1907) [ https://fr.scribd.com/document/11703827/Octave-Mirbeau-De-l-alliance-franco-russe ] . De même a-t-il soutenu la révolution de 1905 et participé, en janvier-février 1905, aux côtés d’Anatole France, à la fondation de la Société des amis du peuple russe. Il a de surcroît pris personnellement l’initiative, couronnée de succès, d’un pétition d’intellectuels pour exiger la libération de Maxime Gorki emprisonné : Monet et Rodin l’ont signée, mais non Paul Hervieu ni Maurice Barrès. Mirbeau en Russie Le nombre de traductions russes de l’œuvre de Mirbeau est tout à fait impressionnant : environ 150 ou 160... -
Russie et dépendances.
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Tactac dans Politique etrangère / Relations internationales
On trouve plein de choses dans ce texte, par exemple ceci : https://legrandcontinent.eu/fr/2025/12/01/tout-bruler-jusqua-la-manche-face-a-loccident-la-diplomatie-russe-appelle-au-sang/#easy-footnote-bottom-7-306880 4 — Financer l’agresseur. Au cours de la guerre russo-japonaise, les milieux financiers américains accordèrent à Tokyo des prêts faramineux : le banquier new-yorkais Jacob Schiff y engagea à lui seul 200 millions de dollars, l’équivalent actuel de 4,5 milliards de dollars 15. Le message était on ne peut plus clair : l’Occident accueillerait favorablement et généreusement toute initiative tendant à réduire la sphère d’influence de la Russie. Oui mais ce n'est pas le cas de la France ! Au contraire, la France a financé l'armement de la Russie par l'emprunt russe et soutient la guerre russo-japonaise, au grand dam d'Octave Mirbeau : https://mirbeau.asso.fr/dicomirbeau/index.php?option=com_glossary&id=760 Dictionnaire Mirbeau - Mandchourie Mirbeau voit dans cette guerre la préfiguration des monstrueuses guerres de l’avenir, et il stigmatise l’indifférence des nations européennes, hypocritement camouflées derrière le principe de non-ingérence. La présence de reporters occidentaux devrait en principe permettre au public d’être tenu au courant des péripéties de la guerre, mais, d’après Mirbeau, les journalistes français, mal vus des belligérants et très loin du front, ne rapportent que la version officielle des Russes et participent à une grave campagne de désinformation : « Voilà pourquoi, à supposer qu’il existe, le Japon n’a ni armée, ni flotte, ni argent, ni approvisionnement, ni munitions... Voilà pourquoi les Japonais, pauvres petits diables de rien du tout, hâves, faméliques, épuisés, décimés par la peste et le typhus, n’ont encore débarqué nulle part, ne débarqueront jamais nulle part, et que, s’ils avaient l’audace dérisoire de débarquer quelque part, n’importe où, trois joyeux cosaques se chargeraient, en riant, de les rejeter à la mer, bons et chers cosaques du Don et de l’Amour !... Voilà pourquoi, ô magie de l’alliance ! bien loin que les obus japonais endommagent les forts qu’ils bombardent et les vaisseaux qu’ils coulent, ils ont cette vertu providentielle et comique de les consolider, de les multiplier... » (« Un sport malade », L’Auto, 25 mars 1904). Il va donc, pour sa part, s’employer à inverser la tendance en fournissant à ses lecteurs des informations qu’ils ne trouveront pas dans la grande presse, porteuse de la pensée unique et par trop favorable à l’alliance franco-russe qu’il n’a cessé de dénoncer comme contre-nature. Dans « Le Chancre de l’Europe » (L'Humanité, 28 août 1904), il cède la parole à un officier de marine français, qui reconnaît n’avoir rien d’un enfant de cœur et être plutôt du genre « brigand », et qui n’en a pas moins été épouvanté par ce qu’il a vu en Mandchourie, malgré sa cuirasse de dur à cuire : « Il s’est passé là-bas des faits si monstrueux, de telles boucheries humaines, que nous avons peine à en concevoir l’horreur. » « Il y a des bornes à l’horreur, et cette guerre les dépasse », ajoute-t-il, en précisant que cette « guerre imbécile et criminelle », « seuls les Russes l’ont voulue, l’ont déchaînée », même si ce sont les Japonais qui ont ouvert les hostilités. https://fr.wikipedia.org/wiki/Alliance_franco-russe La guerre russo-japonaise contribue aussi à rapprocher les Français et les Britanniques, d'une part, et les Russes et les Britanniques de l'autre. La Russie ayant déployé ses moyens en Extrême-Orient ne se trouve en mesure, ni de soutenir la France face au Reich dans la crise marocaine, ni de multiplier les initiatives en Asie centrale[4]. Dans ces conditions, Edward Grey propose une négociation pour mettre un terme aux antagonismes anglo-russes, l'action de la diplomatie française aboutit à la conclusion d'un accord, signé le 31 août 1907 : les Britanniques évacuent leur mission militaire au Tibet et les Russes renoncent à leur action en Afghanistan[N 2],[4]. La guerre russo-japonaise constitue également un prétexte pour les personnalités russes hostiles à l'alliance avec la France pour manifester leur opposition, reprochant par voie de presse l'attitude française « égoïste » durant le conflit[4]. -
Venezuela
Wallaby a répondu à un(e) sujet de tharassboulbah dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est à propos des opérations navales qui ne concernent pas directement le Vénézuela, mais il y a eu un peu de vaisselle cassée : https://www.theguardian.com/world/2025/nov/12/us-strikes-against-boats-in-caribbean-disregard-international-law-french-minister-says (12 novembre 2025) « Nous avons observé avec inquiétude les opérations militaires dans la région des Caraïbes, car elles ne respectent pas le droit international et parce que la France est présente dans cette région à travers ses territoires d'outre-mer, où résident plus d'un million de nos compatriotes », a déclaré M. Barrot aux journalistes au début de la réunion. « Ils pourraient donc être affectés par l'instabilité causée par toute escalade, ce que nous voulons évidemment éviter. » Ses remarques ont été faites au lendemain d'un reportage de CNN selon lequel le Royaume-Uni avait suspendu le partage de renseignements avec les États-Unis dans les Caraïbes, craignant d'être tenu pénalement responsable s'il était impliqué dans les attaques. Mercredi, Rubio a répliqué aux critiques concernant la légalité des frappes, affirmant que les Européens n'avaient pas à dicter à Washington comment défendre sa sécurité nationale. La chef de la politique étrangère de l'UE, Kaja Kallas, a déclaré à Reuters en marge de la réunion que de telles frappes ne pourraient être justifiées que par la légitime défense ou par une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies. Le vice-président américain, JD Vance, a également rejeté les accusations selon lesquelles ces attaques constituaient un crime de guerre, déclarant : « Je me fiche complètement de la façon dont vous appelez ça. » -
Ukraine 3
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Jojo67 dans Politique etrangère / Relations internationales
source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Intervention_alliée_pendant_la_guerre_civile_russe Chars et soldats français à Odessa, en 1919, pour soutenir l'armée de Denikine. Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Anton_Denikine Soldats français déployés à Odessa. Source : https://en.wikipedia.org/wiki/Southern_Russia_intervention#French_plans Le plan français La première indication des intentions du gouvernement français d'intervenir dans le sud de l'ancien Empire russe fut la nomination, le 7 octobre 1918, du général Henri Berthelot, vétéran du front roumain, à la tête d'une mission militaire couvrant la Roumanie et l'Ukraine. [12] Sa mission consistait non seulement à assurer le retrait des puissances centrales de ces deux territoires, mais aussi à « réaliser l'encerclement économique du bolchevisme et provoquer sa chute »[8]. Berthelot devait utiliser les unités alliées déployées dans les Balkans dans le cadre d'une intervention militaire combinant des objectifs politiques et économiques, à la manière des expéditions coloniales. [13] Afin d'apaiser les soupçons d'Anton Denikine, qui considérait Berthelot comme trop pro-roumain[11][a], et de le convaincre du sérieux des plans français, le général français déclara au représentant de Denikine, le général Dmitri Chcherbatchev, que les Alliés étaient prêts à déployer douze divisions dans le sud de la Russie et à collaborer avec leurs forces dans la lutte contre les bolcheviks. [15] Ces promesses étaient basées sur des informations informelles que Berthelot avait reçues en France avant de partir en mission et étaient exagérées, même si elles alimentaient les illusions de l'Armée des Volontaires.[14][b] Pour sa part, le général Franchet d'Espèrey, dont les forces devaient venir en renfort à celles de Berthelot et qui était en mauvais termes avec Clemenceau, critiqua sévèrement les plans d'intervention[14]. Selon Franchet d'Espèrey, les forces prévues pour l'opération étaient insuffisantes, une partie des unités qui devaient marcher vers l'est étaient très faibles et certaines, comme les Sénégalais, ne seraient pas capables de supporter le climat rigoureux de la région. [16] Il mit également en garde contre le découragement et la lassitude de la guerre qui s'étaient répandus dans certaines unités[14][c]. Berthelot ne tarda pas à partager le scepticisme de Franchet d'Espèrey à l'égard de la campagne : au lieu des douze divisions prévues, il ne put en obtenir que trois, dont l'une était affaiblie par la propagation de la grippe dans ses rangs[17]. Après plusieurs semaines sans recevoir d'autres instructions concernant sa mission, Berthelot obtint enfin de nouvelles directives le 21 novembre : l'opération devait aller au-delà de l'occupation d'Odessa et, pour cela, elle disposerait de trois divisions françaises et d'autant de divisions grecques, en plus d'un contingent roumain qui lui serait envoyé ultérieurement. [18] Berthelot, qui jugeait ces forces insuffisantes pour garantir le succès de la mission, suggéra d'y ajouter quinze régiments roumains, intégrés dans des divisions mixtes franco-roumaines, ce qui rendait nécessaire d'augmenter les forces françaises d'environ sept à neuf régiments.[18] Les unités de soutien, l'artillerie et le financement de ces unités devaient être pris en charge par la France.[19] En décembre, il mit à nouveau en garde contre le risque d'échec si les forces affectées à la campagne s'avéraient trop maigres, un point de vue partagé par Franchet d'Espèrey, qui préférait armer les forces anti-bolcheviques locales et limiter l'implication française à des conseillers.[2] Finalement, le gouvernement français, désireux de démobiliser des unités et ayant d'autres régions à s'occuper, n'approuva pas le plan de Berthelot et n'envoya qu'une partie d'une division française et quelques unités grecques. [2] Leur inclusion était due au souhait de Clemenceau d'utiliser autant que possible des troupes alliées plutôt que françaises et à la disponibilité de forces grecques relativement fraîches, fournies en échange de promesses d'examen favorable des revendications territoriales grecques lors de la Conférence de paix de Paris. [20] En effet, les autorités grecques avaient promis la participation de quarante-deux mille hommes, répartis en trois divisions du Ier corps d'armée, mais seules deux d'entre elles, la 2e et la 13e, furent finalement déployées sur le territoire ukrainien.[20][d] Les troupes terrestres furent rejointes par une escadre alliée composée de navires français, britanniques et grecs.[20] Situation de la région à la veille de l'intervention En novembre 1918, la 7e division allemande atteignit Odessa, une ville à la population très hétérogène, composée d'à peine un cinquième d'Ukrainiens et d'un grand nombre de Russes et de Juifs [21], pour remplacer les forces austro-hongroises en retraite. [22] L'unité fut rapidement coupée du reste du pays par les forces du Directoire ukrainien, qui l'encerclèrent[22]. Des navires de guerre britanniques et français accostèrent au port (le 17 décembre[23]), mais aucune troupe ne débarqua. [22] La présence de ces navires encouragea toutefois les officiers polonais et russes à créer des unités de volontaires.[22] Avec l'arrivée des forces du Directoire dans la périphérie de la ville le 24 décembre, ces unités se réfugièrent dans le port, sous la protection des Alliés.[22] La ville fut laissée aux mains des unités dirigées par Symon Petliura,[24] qui maintint une trêve précaire avec Denikine.[3] Intervention Une force expéditionnaire française, l'Armée du Danube (AD), débarqua dans la ville une semaine après l'arrivée des unités du Directoire et, avec l'aide d'officiers polonais et russes et après de violents combats, les expulsa de la ville. [25][e] Les Allemands restèrent neutres dans le conflit, tout en essayant avec un succès relatif d'abandonner la ville.[27] La 15e division allemande à Nikolaïev se trouvait dans une situation similaire à celle de la 7e, capturée à Odessa.[27] L'objectif initial du gouvernement français était de remporter la victoire militaire sur les bolcheviks et, dans le même temps, d'acquérir une zone d'influence dans la région qui pourrait apporter des avantages économiques. [28] Une fois Odessa sous contrôle, le général Borius, commandant des forces françaises qui l'avaient occupée, la plaça sous protection française. Il nomma le général Grishin-Almazov, représentant local de Denikin, gouverneur militaire de la ville, ce qui renforça l'impression que les Français le soutenaient.[29] Alors que les contingents polonais, russes et roumains restaient à Odessa, les unités grecques débarquaient à Kherson[27][f]. D'autres unités alliées se déployèrent à Sébastopol le 25 décembre[17]. Le commandement conjoint fut confié au général français Philippe d'Anselme[20] à partir du mois de janvier[31]. Il ordonna à la 15e division allemande de maintenir l'ordre à Nikolaïev. [27] Cette ville, ainsi que Tiraspol et Kherson, étaient contrôlées par les Alliés.[32] D'Anselme négocia la reddition pacifique de Kherson et Nikolaïev avec les délégués de Petlioura. [32] Ces conversations dégoûtèrent Dénikine[21], même si D'Anselme lui rappela que ses ordres stipulaient qu'il devait coopérer avec toutes les forces anti-bolcheviques et que les accords avec le Directoire n'étaient pas politiques, mais uniquement militaires[32]. Les négociations avec le Directoire se poursuivirent sans succès jusqu'en février, lorsque les bolcheviks les expulsèrent de Kiev. [21] Ce dernier [le Directoire] était prêt à accepter pratiquement toutes les exigences françaises, à l'exception de la démission de Petlioura, mais cela ne suffisait pas pour parvenir à un accord entre l'Entente et le premier [Denikine]. [33] De plus, plus le Directoire s'affaiblissait, moins les Français étaient intéressés par la conclusion d'un accord avec lui[34]. Les pourparlers avaient toutefois permis d'étendre le périmètre sous contrôle français autour d'Odessa et de faciliter le contrôle d'une bande de territoire qui s'étendait jusqu'au Dniepr, sans qu'il soit nécessaire de combattre[35]. Cependant, les villes côtières étaient coupées du reste de l'Ukraine par les forces du Directoire et les différents otamans. [27] Le principal d'entre eux, Nykyfor Hryhoriv, qui s'opposait au rapprochement avec la France et avait renoncé à sa loyauté envers le Directoire pour passer du côté des bolcheviks, contrôlait l'intérieur du pays.[36] Les Français et leurs alliés ne parvinrent pas à le chasser de ses positions lors des opérations qu'ils menèrent au cours du mois de février.[27] Situation Le plan français dépendait de la collaboration de toutes les forces antibolcheviques de la région, ce qui n'a pas été le cas. [9] L'hostilité générale de la population[37], la résistance des bolcheviks, les mutineries de leurs propres troupes, le manque de ravitaillement et la désunion des forces anti-bolcheviques ont d'abord convaincu les commandants militaires français, puis leur gouvernement, de l'inopportunité de poursuivre l'intervention militaire dans la région[9]. Passant d'une intervention directe à une stratégie d'endiguement et d'aide au mouvement blanc, les Français ont adopté une nouvelle stratégie[9]. [9] La désunion des formations antibolcheviques, qui était déjà apparue clairement lors de la conférence de Iaşi, se manifesta à nouveau en Ukraine et causa une grande frustration aux commandants militaires français[17]. Les querelles entre les différents groupes, qui comprenaient aussi bien des monarchistes que des socialistes, empêchèrent l'élaboration d'un programme politique commun[38]. De plus, les relations entre l'armée des Volontaires et les commandants français étaient tendues[26]. Ils la considéraient comme excessivement réactionnaire, manquant de sympathie populaire et de forces dans la région pour devenir le noyau d'une armée anti-bolchevique[39][g]. Les impressions de divers officiers français sur les partisans de Dénikine étaient défavorables : ils continuaient à maintenir leurs habitudes d'arrogance et d'irresponsabilité d'avant-guerre, ils constituaient une petite force et étaient en sureffectif. [38][h] La perception des officiers russes de la force expéditionnaire française était également négative : ils trouvaient les commandants français arrogants et critiquaient leurs contacts auprès de leurs rivaux politiques dans la région[40]. De même, l'intervention militaire n'a pas reçu le soutien de la population[41]. Selon D'Anselme, la plupart des habitants de la région étaient pro-bolcheviques et hostiles à ses forces. [41] Le rejet de la population a encore davantage sapé le moral des troupes alliées.[40] Les unités algériennes ont refusé d'embarquer à Constanța lorsqu'elles ont appris qu'elles partaient pour Odessa ; les commandants craignaient une mutinerie des troupes démoralisées.[4] Les bolcheviks ont également lancé une intense campagne de propagande pour saper le désir déjà déclinant des soldats français de se battre en Russie. [42] Le pessimisme et le manque d'enthousiasme pour la campagne ne se limitaient pas aux troupes, mais touchaient également les officiers.[42][i] À cette situation décourageante s'ajoutait le manque de renforts ; six semaines après le débarquement à Odessa, Berthelot se plaignait de ne disposer que de trois mille hommes pour dominer toute l'Ukraine.[42] Berthelot demanda vingt nouvelles divisions, dont neuf françaises « de confiance ». [43] Le rejet de l'intervention par la gauche française au Parlement et le refus des Américains et des Britanniques de déployer des forces importantes comme le recommandait le maréchal Foch compliquèrent l'envoi des renforts demandés par Berthelot.[44] Clemenceau dut promettre au Parlement de limiter l'intervention à l'occupation d'un territoire où les forces antibolcheviques pourraient se regrouper, sans que les forces alliées n'entrent en combat avec les forces soviétiques.[45] La défaite Ukraine À la fin du mois de février, alors que l'envoyé de Berthelot demandait des renforts à Paris, Nykyfor Hryhoriv commença à avancer vers la côte, défendue par des forces insuffisantes[43]. Début mars, il était aux portes des principales villes[43]. À Kherson, à peine cent cinquante Français, sept cents Grecs et quelques officiers russes à la valeur militaire douteuse défendaient la ville. Les forces de Hryhoriv qui encerclaient la ville comptaient entre dix et douze mille hommes. De son côté, Nikolaïev disposait d'une garnison allemande de douze mille hommes, mais dont la loyauté envers les Alliés était douteuse ; les soldats allemands n'avaient aucune intention de s'engager aux côtés de leurs anciens ennemis contre les bolcheviks. Les revers français encouragèrent les forces de Hryhoriv à prendre d'assaut Nikolaïev et Kherson — qui avaient refusé de se rendre dans la nuit du 1er mars — entre le 3 et le 5 mars. Mais un train blindé allemand, l'artillerie navale française et des unités grecques repoussèrent l'assaut[48]. Le 6 mars, l'arrivée de deux compagnies grecques permit une contre-attaque alliée à Kherson et le repoussement d'un nouvel assaut. [49] Le lendemain, cependant, une nouvelle attaque des forces de Hryhoriv réussit à percer les défenses de la ville, aidée par un soulèvement de la population.[50] Deux compagnies françaises envoyées dans la ville pour assurer la défense le 8 mars refusèrent de se battre.[51] Le 9 mars, cependant, Hryhoriv attaqua à nouveau Kherson, et cette fois, les défenseurs grecs décidèrent d'évacuer la ville. [27] Les assaillants s'emparèrent du train blindé et prirent le contrôle de la gare et du port, tandis que les défenseurs se réfugièrent dans la citadelle.[50] Grâce au bombardement des navires français et à l'assaut d'une compagnie grecque, les Alliés réussirent à reprendre le port et à briser l'encerclement de la citadelle. [52] L'évacuation commença la nuit même et, le lendemain, les navires alliés quittèrent la ville, qui resta aux mains des assiégeants.[50] Une fois Kherson prise, Hryhoriv concentra ses troupes sur Nikolaïev[53], qu'il n'avait pas réussi à prendre le 7 mars[50]. Les forces défensives, composées de cinq cents Grecs et de deux faibles compagnies françaises, étaient encore moins nombreuses que celles qui avaient été vaincues à Kherson[49]. Les défenseurs ne pouvaient compter ni sur la collaboration de la garnison allemande[53] ni sur celle de la population locale. [50] Incapables de défendre le périmètre de la ville et craignant un soulèvement populaire, les commandants français convinrent avec un délégué communiste local d'une évacuation pacifique, [53] qui eut lieu entre le 14 et le 16 mars sans incident.[54] Les troupes de Hryhoriv entrèrent dans la ville au moment même où les Allemands — les derniers à quitter la ville —[54] s'embarquaient pour l'abandonner. [27] Une grande quantité d'armes allemandes et alliées tomba entre les mains de Hryhoriv.[54] Les Alliés se concentrèrent alors sur la défense d'Odessa, destination de nombreux réfugiés et des forces grandissantes de Hryhoriv[55]. Les principaux responsables français conseillèrent les uns après les autres au gouvernement d'évacuer la ville[56]. Le 16 mars, Berthelot demanda des renforts[57]. Bien que Clemenceau ait ordonné la défense de la ville et que D'Anselme ait commencé à renforcer son périmètre le 13 mars, le 16 mars, les assiégeants resserrèrent l'étau en prenant Berezivka[58], à soixante kilomètres au nord-est[59]. Au cours de diverses batailles, les quelques forces alliées et celles de l'armée volontaire furent vaincues par les bolcheviks, plus nombreux. [59] Bien que les Alliés disposaient de 25 000 hommes à Odessa et de 4 000 autres de l'Armée volontaire — les premiers très découragés et les seconds considérés comme n'ayant aucune valeur militaire réelle —, les forces de Hryhoriv étaient estimées à 30 000-40 000 hommes et on pensait que les bolcheviks pouvaient compter sur le soulèvement[53] d'environ 50 000 ouvriers de la ville. [60] Manquant de nourriture car ne contrôlant pas les zones rurales, [53] la population croissante de la ville — près d'un million de personnes — se trouvait dans une situation désastreuse, avec seulement dix jours de provisions et dépendante de l'approvisionnement allié par voie maritime.[61] Les tentatives de dernière minute de la France pour installer un gouvernement ukraino-russe sous le contrôle clair des commandants militaires alliés échouèrent et ne firent qu'accroître l'hostilité de la population envers les forces d'occupation.[62] Franchet d'Espèrey, lors d'une visite d'inspection le 20 mars, conclut, comme D'Anselme, que la retraite était inévitable[61]. Tout en assurant aux volontaires qu'il avait l'intention de rester dans la ville, il demanda à Paris, le 23 mars, de se retirer[63]. Séparément, les commandements français et grec se préparèrent à l'évacuation, tandis que le commandement français suivit officiellement[64] en déclarant son intention de défendre la ville. [65] Les Français ne communiquèrent pas leurs plans de retrait à leurs alliés grecs — qui représentaient près de la moitié des forces de la ville, alors que les Français n'en représentaient qu'un tiers —[30] ni aux partisans de Dénikine.[6] Le 29 mars, Clemenceau annonça à Franchet d'Espèrey que les Alliés avaient approuvé la retraite.[66] Le 1er avril[67], le gouvernement de Paris ordonna à D'Anselme de se retirer d'Odessa, qui tomba aux mains des maigres forces de Hryhoriv — quelque deux mille hommes — qui s'emparèrent d'une grande quantité d'armes[27]. L'évacuation eut lieu entre le 3 et le 7 avril[68]. Les premières rumeurs concernant le départ des Alliés, qui se répandirent le 2 avril, provoquèrent la panique et la concentration d'un grand nombre de citoyens sur les quais, impatients d'embarquer sur les navires français[6]. Au total, trente mille soldats et cinquante mille civils quittèrent Odessa[67]. Les bolcheviks ne perturbèrent pas l'évacuation[69]. Une partie des forces alliées, ainsi que d'autres hostiles aux bolcheviks[70], se replièrent par voie terrestre vers la Bessarabie, qui était temporairement défendue contre toute attaque bolchevique par des unités de la 13e division grecque, couvrant l'arrière des Alliés pendant leur retraite vers l'ouest[71]. Denikin, qui n'a été informé du retrait français qu'après coup, a accusé les commandants français de lâcheté et d'avoir quitté la ville inutilement. [6] Crimée La situation en Crimée, où les Alliés avaient déployé 2 500 hommes début avril, était similaire à celle en Ukraine[72]. Le gouvernement régional de Crimée avait demandé l'aide de l'armée volontaire d'Anton Denikin, qui n'était pas non plus très bien vue par la population locale[73]. Les commandants français considéraient à nouveau que les cinq ou six mille volontaires n'avaient que peu de valeur en tant que troupes. [72] À la mi-avril, grâce à l'arrivée de renforts initialement destinés à la défense d'Odessa, les Alliés disposaient de 5 000 hommes, dont 2 000 Grecs peu désireux de continuer à se battre sous le commandement français. [74] Ce sont toutefois les unités grecques de la 13e division qui furent chargées de réprimer les soulèvements ouvriers à Sébastopol, soutenus par des soldats français mutins[71]. Les troupes françaises, dont beaucoup étaient coloniales, étaient également peu enthousiastes à l'égard de la campagne et des incidents se produisirent tant en Crimée qu'à Constanța[74]. Le 3 avril, les forces bolcheviques entrèrent dans la péninsule après avoir vaincu la faible résistance des volontaires. [74] Le 8 avril, le gouvernement criméen dut évacuer sa capitale, Simferopol.[75] Le 14 avril, les bolcheviks atteignirent Sébastopol, où les commandants français et russes entretenaient des relations tendues.[75] Le 16 avril, l'artillerie navale française repoussa un assaut contre la ville et permit la signature d'une trêve le lendemain, qui devait durer jusqu'au 25 avril. [74] Pendant la trêve,[70] l'évacuation serait préparée et le gouvernement de la ville serait remis aux soviets locaux.[74] Une fois de plus, le manque de troupes pour la défense, l'hostilité de la majeure partie de la population et le moral bas des soldats conseillaient la retraite.[76] Le retrait ayant été approuvé par Paris, des émeutes éclatèrent le 19 avril à bord des navires français amarrés dans le port, le jour même où l'administration devait passer aux mains des Soviétiques conformément à l'accord de trêve. [77] Les mutins exigèrent leur retour en France et la fin de l'intervention militaire. Le lendemain, certains participèrent[78] à une grande manifestation en faveur du gouvernement soviétique.[77] Le commandement naval français envoya des troupes à terre qui tirèrent sur la foule, faisant deux morts et une douzaine de blessés.[79] Le lendemain, le départ immédiat des navires vers la France fut convenu, qui commença le 23 avril. [79][j] Le 21, Franchet d'Espèrey ordonna finalement l'évacuation, qui s'acheva le 28, après une prolongation de la trêve[80]. La stratégie anti-bolchevique française passa de l'intervention militaire à la mise en place d'un « cordon sanitaire » de pays hostiles au communisme[37] [ https://fr.wikipedia.org/wiki/Cordon_sanitaire_(pays) ]. -
Bolivie
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Borisdedante dans Politique etrangère / Relations internationales
Je recopie, l'article du New York Times du 7 juin 2020 n'ayant peut-être pas été noté dans ce fil :- 159 réponses
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
30 novembre 2025. Pierre Lellouche 27:14 Moi ce que je regrette c'est que nous nous soyons engagés à fond derrière l'Ukraine sans réfléchir aux conséquences. Je constate que certains pays ont été plus malins. Je pense à la Turquie par exemple. La Turquie a aidé l'Ukraine militairement en envoyant des drones, par exemple, mais sans jamais couper avec les Russes ce qui fait qu'elle peut servir de médiateur dans la guerre. 27:34 Nous, nous sommes maintenant dans le camp ukrainien jusqu'au bout et depuis plusieurs mois, la réalité c'est que l'Ukraine est battue, elle peut pas reconquérir donc elle va être partiellement occupée par les Russes. Mais on est dans le déni en fait là, parce que cette défaite-là, c'est la nôtre en même temps et c'est une défaite dont on ne tire toujours pas vraiment les conséquences, puisqu'il n'y a pas de réarmement massif, sauf en Pologne avec l'argent de l'Union européenne, et en Allemagne parce qu'ils ont de l'argent. 28:10 Mais nous on est en retard, les anglais... il n'y a pas d'argent. C'est ça le sujet, c'est que le réarmement, il est possible si, je vais vous dire, avec des moyens et si l'Angleterre, la France, l'Allemagne dépensent 100 milliards d'euros par an pendant 10 ans, on aura une armée très largement supérieure à celle des Russes. Et il n'y a même pas de problème de dissuasion parce qu'en plus nous avons des armes nucléaires. 46:34 Encore une fois, on n'est pas dans un scénario Hitler versus Churchill. Il n'y a pas d'analogie idéologique. Qu'il y ait des tentations impériales en Russie, ça a toujours été le cas. Est-ce qu'il faut se préparer à les dissuader ? Bien sûr. Donc si on est inquiet de ça, il faut réarmer, il faut dissuader. Voilà. Et arrêter de monter le son sur la dénonciation, les principes moraux, tout ça. 47:04 Comme disait mon vieux maître Raymond Aron, à la fin de la journée, ce qui compte c'est le rapport de force sur le terrain. Vous pouvez faire autant de proclamations morales que vous voulez sur la violation du droit international. Vous avez ou vous avez pas de quoi peser sur la situation. C'est ce que Trump a compris. Il appelle ça : "vous avez les cartes ou vous n'avez pas les cartes". Si on n'a pas les cartes, on n'est pas dans la négociation. C'est pour ça qu'on y est pas. 49:10 L'Allemagne va émerger très rapidement comme la puissance dominante. Elle avec 500 milliards, elle deviendra très vite la première armée conventionnelle d'Europe. Si des choses continuent à être tendues, vous allez voir surgir ressurgir la question nucléaire en Pologne, en Ukraine, possiblement en Allemagne. Les petits États européens vont se rapprocher de l'Allemagne un peu comme ça s'est passé après le traité de Versailles et l'Angleterre et la France risquent de se retrouver repoussées. Donc on va vers une Europe dont le pivot massif politique stratégique sera l'Allemagne. 49:59 Les Américains joueront volontairement un rôle beaucoup moins fort que par le passé et il va falloir que cette Europe-là réapprenne à vivre sans la protection américaine, ce qui est un changement systémique considérable. 50:44 Insensiblement, les Américains vont partir. Une situation que la majorité des gens n'ont jamais vécue finalement. 50:49 Alors, il va falloir qu'on réapprenne à vivre sans l'Amérique présente en Europe avec une Allemagne qui sera... mais elle est en voie aussi de dépeuplement démographique. C'est compliqué. Elle est pas en en dans la meilleure forme industrielle possible, mais bon, l'Allemagne sera quand même la puissance la plus forte. Elle va naturellement chercher à avoir des relations avec la Russie, y compris en matière d'énergie parce que nos industries souffrent du prix de l'énergie. Le prix de l'énergie a été multiplié par 4. On a remplacé le gaz russe par du gaz américain et qatari qui coûte beaucoup plus cher. 51:25 Donc voilà, ça va être cette Europe là très différente de ce qu'on a l'habitude dans nos cerveaux parce qu'on a été conditionné par l'histoire des 30 40 50 dernières années. Moins d'Amérique. Et alors la question de l'Europe va se poser parce que comme je l'ai comme je l'écris aussi dans dans mon livre, la construction européenne, elle n'a été possible qu'après l'engagement américain de 1954. Vous souvenez qu'en 54, après l'échec de la Communauté européenne de défense à l'Assemblée nationale française, c'est l'Amérique qui intervient et qui déploie ses forces. C'est les conséquences de la guerre de de Corée, c'est la guerre froide, et la construction européenne, la Réunion de Messine en 55, le traité de Rome en 57, 58 ne sont possibles que parce que ils sont bâtis sur un socle de sécurité garanti par les États-Unis. Qu'est-ce qui se passe quand ce socle s'en va ? C'est ça la question qui est majeure. Question majeure. Est-ce que l'Europe peut survivre au départ de la garantie américaine ? Et à défaut de garantie américaine, qu'est-ce qui garantit le ciment de sécurité de l'ensemble des Européens ? Ça c'est la question clé que personne ne pose mais qui est à mes yeux la question essentielle. 52:53 Est-ce que c'est comme ça qu'il faut concevoir la sécurité de la France dans les années qui viennent ou bien est-ce qu'il faut reprendre notre souveraineté euh y compris sur le commerce extérieur et plein d'autres sujets comme l'agriculture. C'est ça les questions qui vont découler de la guerre d'Ukraine et qui sont pas évidentes du tout, du tout, du tout. Mais vous voyez bien que cette guerre elle est en train de changer complètement le tissu géopolitique de l'Europe, mais on n'a pas le temps de l'évoquer maintenant : elle a aussi des conséquences absolument massives sur les rapports de force dans le reste du monde. -
Venezuela
Wallaby a répondu à un(e) sujet de tharassboulbah dans Politique etrangère / Relations internationales
https://edition.cnn.com/2025/11/28/politics/us-military-second-strike-caribbean L'armée américaine a mené une deuxième frappe contre un navire soupçonné de trafic de drogue opérant dans les Caraïbes le 2 septembre, après qu'une première attaque n'ait pas tué toutes les personnes à bord, ont déclaré à CNN des sources proches du dossier. Cette frappe de septembre a été la première d'une série d'attaques régulières contre des bateaux soupçonnés de trafic de drogue. Si la première frappe semblait avoir mis le bateau hors d'état de nuire et causé des morts, l'armée a estimé qu'il y avait des survivants, selon les sources. La deuxième attaque a tué les membres d'équipage restants à bord, portant le nombre total de morts à 11, et a coulé le navire. Les commissions des forces armées du Sénat et de la Chambre des représentants, dirigées par les républicains, ont déclaré qu'elles prévoyaient d'exercer un « contrôle rigoureux » sur la frappe de suivi. « Ils enfreignent la loi dans tous les cas », a déclaré Sarah Harrison, ancienne avocate générale adjointe au Pentagone qui occupe désormais le poste d'analyste senior au sein du groupe de réflexion Crisis Group. « Ils tuent des civils, tout d'abord, et ensuite, si l'on suppose qu'il s'agit de combattants, cela reste illégal : en vertu du droit des conflits armés, si une personne est « hors de combat » et n'est plus en mesure de se battre, elle doit être traitée avec humanité. » On ne sait pas exactement pourquoi les survivants n'ont pas été secourus comme cela avait été le cas lors d'une autre attaque dans les Caraïbes en octobre. À cette occasion, l'administration Trump avait secouru deux survivants et les avait rapatriés dans leur pays d'origine. Les hauts responsables de la commission sénatoriale des forces armées, dirigée par les républicains, ont déclaré vendredi soir que leur groupe prévoyait d'exercer un « contrôle rigoureux » sur la deuxième frappe. « La commission a pris connaissance des récentes informations parues dans la presse – et de la réponse initiale du ministère de la Défense – concernant les frappes qui auraient été menées contre des navires soupçonnés de transporter des stupéfiants dans la zone de responsabilité du SOUTHCOM », ont déclaré dans un communiqué le président républicain de la commission, le sénateur Roger Wicker, et le principal démocrate, le sénateur Jack Reed. « La commission a adressé des demandes de renseignements au département et nous exercerons un contrôle rigoureux afin de déterminer les faits liés à ces circonstances », indique le communiqué. Les représentants Mike Rogers et Adam Smith, respectivement républicain et démocrate de premier plan au sein de la commission des forces armées de la Chambre des représentants, ont emboîté le pas samedi soir, déclarant qu'ils « prenaient des mesures bipartites afin de recueillir un compte rendu complet de l'opération en question ». Avant que l'armée américaine ne commence à faire exploser des bateaux en septembre, la lutte contre le trafic illicite de stupéfiants était assurée par les forces de l'ordre et les garde-côtes américains, et les membres des cartels et les trafiquants de drogue étaient traités comme des criminels bénéficiant des droits prévus par la procédure pénale. https://www.ft.com/content/16a45061-99a6-4db3-a361-6d960d32335c Une frappe américaine contre un navire vénézuélien pourrait constituer un crime de guerre, selon des législateurs Des commissions bipartites du Congrès s'engagent à enquêter sur l'ordre présumé donné par le secrétaire à la Défense de ne laisser aucun survivant Des législateurs de haut rang ont déclaré que le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, aurait commis des crimes de guerre en ordonnant une frappe contre les membres d'équipage survivants d'un navire vénézuélien soupçonné de trafic de drogue dans les Caraïbes en septembre. Les sénateurs démocrates Tim Kaine et Mark Kelly, ainsi que le membre républicain du Congrès Mike Turner, ont suggéré dimanche que M. Hegseth aurait enfreint le droit international, suite à des informations publiées par les médias américains selon lesquelles il aurait ordonné la mort de toutes les personnes à bord du navire après qu'une première frappe ait laissé deux survivants. « Si ces informations sont vraies, il s'agit d'une violation flagrante des lois de la guerre du [ministère de la Défense], ainsi que des lois internationales sur la manière de traiter les personnes qui se trouvent dans cette situation », a déclaré dimanche M. Kaine, sénateur démocrate de Virginie, à l'émission Face the Nation de CBS. -
La souveraineté numérique est-elle possible ?
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Shorr kan dans Economie et défense
https://www.georg.ch/moins-d-amerique-dans-nos-vie (14 novembre 2025) Moins d'Amérique dans nos vies Les Européens sont devenus les vassaux des Big Tech étatsuniennes ! Observateur transatlantique depuis trente ans, Bruno Giussani retrace dans cet essai l’ascension des plateformes numériques, désormais infrastructures incontournables de notre quotidien. L’omniprésence des réseaux sociaux, l’avènement de l’IA et la dépendance des entreprises et États européens aux serveurs et logiciels des multinationales américaines donnent à ces dernières — de plus en plus alignées sur leur gouvernement — un pouvoir démesuré de contrôle et d’influence qui va jusqu’à la capacité d’en refuser l’accès à tout moment. À travers analyse et anecdotes, l’auteur lance une invitation urgente et passionnée : il est temps de se désaméricaniser. De décoloniser nos esprits. De s’émanciper, autant que possible, de cette soumission technologique.