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Wallaby

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Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. Je pense qu'il y a aussi simplement le prestige, la victoire de propagande qui découlerait du fait de se retrouver dans le camp des vainqueurs. Comme l'Italie ou l'Amérique dans la première guerre mondiale, un pays ne décide pas de se joindre à un conflit en calculant qu'il va se retrouver dans le camp des perdants.
  2. https://warontherocks.com/2024/10/conventional-arms-control-and-ending-the-russo-ukrainian-war/ (30 octobre 2024) Le contrôle des armes conventionnelles et la fin de la guerre russo-ukrainienne La mesure dans laquelle la Russie et l'Ukraine souhaitent limiter les capacités militaires de l'autre partie à la fin du conflit sera déterminée par la manière dont le conflit se terminera, et en particulier par la partie qui, le cas échéant, sera mutuellement perçue comme victorieuse. Le vainqueur sera en mesure de formuler des exigences que le vaincu pourrait être contraint d'accepter. En revanche, en cas d'impasse, aucune des deux parties ne sera en mesure de contraindre l'autre à accepter des limitations majeures de ses capacités militaires, ce qui créerait les conditions d'un conflit gelé ou d'une reprise de la violence à l'avenir. Ainsi, le contrôle des armes conventionnelles après un conflit constitue une base des objectifs militaires stratégiques de Moscou et de Kiev, et sera probablement un élément substantiel d'une paix post-conflit. Cela signifie que les deux parties, leurs partenaires et les parties neutres cherchant à faciliter les négociations pour mettre fin au conflit devraient définir les conditions de fin de conflit en partie en fonction des objectifs de maîtrise des armes conventionnelles ; les parties devraient ensuite être prêtes à intégrer la maîtrise des armes conventionnelles dans tout accord de fin de conflit, tout en gardant à l'esprit les exigences et les approches qui sont raisonnables et celles qui ont peu de chances d'être acceptées.
  3. https://www.bbc.com/afrique/articles/crm2x2xw34yo (3 octobre 2024) Claudia Sheinbaum est entrée dans l'histoire le mardi 1er octobre en prêtant serment en tant que première femme présidente du Mexique. https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/camille-passe-au-vert/camille-passe-au-vert-du-mardi-04-juin-2024-4207732 (4 juin 2024) Claudia Sheinbaum est à l’origine physicienne, elle est docteure qui a choisi donc la science dure plutôt que la danse qu’elle pratiquait depuis l’âge de 6 ans, éduquée par des parents 68-ards, scientifiques aussi, qui lui ont transmis très tôt le goût de la politique et de l’activisme. Elle a aussi un diplôme d’ingénieure spécialiste de l’énergie, été auteur du GIEC, un chapitre sur l’atténuation en 2007. Avant d’être candidate à la présidentielle et désormais présidente, Claudia Sheinbaum avait déjà un gros poste, maire de Mexico, l’une des plus grandes villes du monde avec 20 millions d’habitants, où elle a mis en place des mesures pour mesurer la pollution de l’air (c’est une catastrophe là-bas) et la diminuer, grâce à l’électrification des transports en particulier, c’est ce qu’elle vante dans son bilan, en plus d’avoir « planté 35 millions d’arbres et de végétaux dans la ville, soit 10 fois plus que ce qui était fait avant » elle. Mais, certains ne sont pas 100% emballés par Claudia Sheinbaum qui n’a pas mit le climat vraiment au coeur de sa campagne, c’est partout pareil, c’est un peu passer au second plan. Et son mentor, qui l’avait faite aussi ministre de l’environnement, est Andres Manuel Lopez Obrador le président sortant, qui lui, a boosté les énergies fossiles et notamment la production de pétrole au Mexique, même si le pays vise en même temps 35% de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, il a augmenté son objectif. Que va faire Claudia Sheinbaum, donc ? Parce qu’électrifier ok, mais si c’est à partir de pétrole, de charbon, comme c’est le cas pour la moitié de l’electricité aujourd’hui au Mexique c’est pas top, donc on attend de voir... En tout cas, dans ses discours, quand elle parle de climat, c’est pas toujours très clair... Un coup elle annonce que les renouvelables vont complètement remplacer les fossiles, d’autres, comme dans cette interview qu’elle croit que « l’Etat doit s’impliquer dans des domaines stratégiques de l’économie comme l’énergie et particulièrement l’électricité, le pétrole, et aussi le lithium désormais qui est déjà très important et le sera encore plus dans le futur... donc, ajoute-t-elle, c’est la base, mais on croit aussi dans le commerce, les investissements privés, et on croit dans la prospérité » On n’est pas loin de la croissance verte... https://www.institutmontaigne.org/expressions/claudia-sheinbaum-presidente-les-nouvelles-opportunites-du-mexique (1er octobre 2024) Ainsi, si Claudia Sheinbaum dispose de l’avantage d’un parti qui contrôle fermement les instances législatives du pays et de la légitimité d’un score électoral de 60 % des votes, fait rare pour une démocratie, si elle arrive au pouvoir à un moment où le contexte international n’a probablement jamais été aussi favorable au Mexique, il lui faudra relever le défi, si elle veut réussir à faire du Mexique un pays à haut revenu, de réformer une grande partie des politiques dont elle a héritée et ce avec l’appui d’un parti peu homogène et fracturé et face une polarisation extrême du pays. Son plus grand défi reste le contrôle d’un ex-président à qui elle doit sa carrière, et qui, populaire et populiste, aura du mal à lui laisser les coudées franches.
  4. Et pour mémoire, le changement climatique n'est pas une idée "progressiste" : L'administrateur de l'E.P.A. de Reagan, Lee M. Thomas, l'a affirmé le jour même où il a signé le protocole de Montréal sur les substances qui appauvrissent la couche d'ozone (le successeur de la Convention de Vienne), en disant aux journalistes que le réchauffement climatique allait probablement faire l'objet d'un futur accord international. En mars 1988, Wirth se joint à 41 autres sénateurs, dont près de la moitié sont républicains, pour exiger que Reagan réclame un traité international sur le modèle de l'accord sur l'ozone. Les États-Unis et l'Union soviétique étant les deux plus grands contributeurs aux émissions de carbone, responsables d'environ un tiers du total mondial, ils devraient diriger les négociations. Reagan est d'accord. En mai, il a signé une déclaration commune avec Mikhaïl Gorbatchev, dans laquelle il s'engageait à coopérer dans le domaine du réchauffement climatique. Et Margaret Thatcher, qui a étudié la chimie à Oxford, a averti dans un discours à la Royal Society que le réchauffement climatique pourrait "dépasser largement la capacité de notre habitat naturel à y faire face". James Baker a choisi cette occasion pour prononcer son premier discours en tant que secrétaire d'État. "Nous ne pouvons probablement pas nous permettre d'attendre que toutes les incertitudes concernant le changement climatique mondial soient levées", a-t-il déclaré. "Le temps ne fera pas disparaître le problème".
  5. Je suis déçu par ce texte. L'auteur explique qu'il n'aime pas le progressisme, pourquoi il n'aime pas le progressisme, en quoi consistait ce progressisme qu'il n'aimait pas. Mais : 1) Dans ma compréhension de la fenêtre d'Overton, plus la fenêtre d'Overton est grande, et plus il y a de liberté d'expression. Donc soit cet auteur est un adversaire de la liberté d'expression, soit il n'a pas compris ce qu'était la fenêtre d'Overton. 2) Il dit que le progressisme est en régression, mais il n'apporte pas de preuves à cette affirmation. Comme preuves que le DEI est en régression, il faudrait apporter des statistiques sur le nombre de programmes DEI en place dans les différentes institutions (universités, entreprises, etc...) et montrer chiffres à l'appui que les financements pour ces programmes sont en train de diminuer, année après année. Cette politique de Kimberly Cheatle, cela ressemble fort à du DEI. Il y a certes quelques signes de régression : Mais je ne suis pas sûr que ce soit plus qu'un cas isolé. Y a-t-il eu d'autres mouvements dans ce sens depuis le mois de juin ? 3) Bien sûr que les énergies fossiles sont une calamité. Ce n'est pas parce qu'une majorité d'Américains pensent le contraire que le problème va disparaître.
  6. Société de Plantation, histoire et mémoires de l'esclavage à La Réunion Musée historique de Villèle, Saint Paul : https://www.portail-esclavage-reunion.fr/documentaires/abolition-de-l-esclavage/l-abolition-de-l-esclavage-a-la-reunion/la-premiere-abolition-de-lesclavage-par-la-france-et-sa-non-application-a-la-reunion/ La première abolition de l’esclavage par la France et sa non-application à La Réunion Durant toutes ces années 1796-1801 La Réunion a non seulement approuvé les mesures prises par l’île voisine contre la menace abolitionniste mais même souvent surenchéri sur elles. Au point d’envisager, fin 1799 – début 1800, une déclaration unilatérale d’indépendance, au moins temporaire jusqu’au rétablissement de la monarchie en France, écartée par l’Assemblée coloniale après force débats, puis un rattachement à l’Angleterre. La crise se termine lorsque Bonaparte, sans doute influencé, comme il l’a affirmé plus tard, par « les criailleries du parti colon » mais surtout mû par des choix personnels foncièrement racistes, décide le rétablissement de l’esclavage par la loi du 30 floréal an X (20 mai 1802). https://www.portail-esclavage-reunion.fr/documentaires/abolition-de-l-esclavage/l-abolition-de-l-esclavage-a-la-reunion/20-decembre-1848-labolition-de-lesclavage-a-la-reunion/# 20 décembre 1848 : l’abolition de l’esclavage à la Réunion Une voie spécifique vers la « Liberté générale » ? Les îles françaises de l’océan Indien ont connu une voie vers la Liberté générale sensiblement différente de celle suivie par les colonies américaines : la Guadeloupe, Saint-Domingue et la Guyane ont connu de 1793-1794 à 1802 l’histoire tourmentée de l’abolition révolutionnaire de l’esclavage, imposée d’abord par l’insurrection victorieuse des esclaves de Saint-Domingue commencée fin août 1791. La Martinique n’a certes pas connu cette première abolition, mais ce fut l’occupation anglaise de l’île qui y empêcha l’application de la « loi française ». Cette première abolition de l’esclavage a été annulée en 1802 par le rétablissement imposé par Bonaparte par une violente guerre de reconquête en Guadeloupe ; mais l’échec a été total à Saint-Domingue, la colonie ayant proclamé son indépendance le 1er janvier 1804, après la capitulation des troupes françaises à Vertières le 18 novembre 1803. Dans l’océan Indien il en fut tout autrement : la première abolition de l’esclavage, votée par la convention nationale le 16 pluviôse an II (4 février 1794), ne fut pas appliquée et l’esclavage y fut maintenu dans son intégralité pendant la période révolutionnaire. Entre le début du 19e siècle et l’abolition française de 1848, le monde colonial de l’océan Indien a connu deux mutations majeures qui ont profondément marqué les pratiques esclavagistes. D’abord ce fut l’interdiction de la traite négrière : d’abord imposée par l’Angleterre en 1807, puis étendue à toutes les puissances présentes par un Acte additionnel au Congrès de Vienne en 1815 : la Réunion, désormais seule colonie française de la région, ne pouvait ignorer cette nouvelle donne. L’importation de nouveaux esclaves ne pouvait être que « clandestine », et illégale au regard du droit international, même si elle a pu longtemps se poursuivre. Ensuite, seconde mutation majeure, l’Angleterre prononça l’abolition de l’esclavage dans ses colonies en 1833. L’océan Indien colonial d’alors étant entièrement britannique, la Réunion restait ainsi seule terre esclavagiste dans la zone. Ces deux données ne doivent être perdues de vue pour expliquer le processus « pacifique » de 1848. Certes les colons français de la Réunion restaient fortement attachés à la pratique de l’esclavage qu’ils considéraient comme impérieusement nécessaire au travail sur leurs plantations, mais conscients du contexte local et international, pouvaient ils, comme entre 1794 et 1802, faire obstacle à une loi d’abolition votée à Paris ? De leur côté, les esclaves n’étaient pas dans une dynamique pré-insurrectionnelle. En Martinique l’abolition a été anticipée face à une révolte d’esclaves survenue au Carbet : le décret du 27 avril était certes connu dans l’île, mais toute attente du délai de deux mois prescrit par le gouvernement risquait de précipiter l’insurrection générale tant redoutée. L’abolition effective dès le 22 mai 1848 a pu ainsi être interprétée comme une abolition imposée par la révolte et non comme une « liberté octroyée » depuis Paris. A la Réunion le processus de « sortie » de l’esclavage est, à l’opposé, resté dans le cadre prévu par le Gouvernement provisoire. https://www.portail-esclavage-reunion.fr/documentaires/la-traite-des-esclaves/la-traite-dans-locean-indien/la-traite-dans-locean-indien-occidental-durant-la-seconde-moitie-du-xixe-siecle/ Concernant la France, en dépit de l’abolition de la traite (1817) puis de l’esclavage (1848), un trafic illégal continua d’approvisionner en esclaves et en « travailleurs engagés » les plantations coloniales françaises de l’océan Indien comme l’illustre le cas du Djamila. Ce trafic donna naissance à une traite d’une nouvelle forme entre l’Afrique de l’Est, les Comores, Madagascar et La Réunion. Au cours de la seconde moitié du XIXe environ 50 000 « engagés » furent ainsi « recrutés » par les planteurs de ces îles19. Les grands axes de la traite en Afrique orientale au XIXème siècle. Alexandre Nicolas, cartographe. In Intervention d’humanité : la répression de la traite à Zanzibar, Raphaël Cheriau, CNRS éditions, 2023, p. 16 https://www.portail-esclavage-reunion.fr/documentaires/abolition-de-l-esclavage/apres-l-abolition/les-consequences-economiques-de-labolition-de-lesclavage-a-bourbon/ La restructuration de l’économie de plantation, de l’esclavagisme au salariat contraint Mais après l’Abolition, il devint indispensable de rouvrir les vannes de l’immigration. Une législation fut conçue pour organiser les recrutements, le transport des engagés, leur débarquement à La Réunion, leur répartition entre les planteurs… Ces engagés étaient des salariés qui volontairement avaient signé des contrats de travail qui les liaient durablement (5 ans) à leur employeur. Une partie de leur salaire était versée en nature et l’autre en monnaie. Valable durant plusieurs années consécutives, ce contrat ne peut pas être dénoncé à tout moment : c’est pourquoi il s’agit d’un salariat “contraint” et non d’un salariat libre. Au début, les convois d’immigrants étaient formés presque exclusivement d’hommes jeunes et robustes, puis l’administration imposa un petit pourcentage de femmes. En 1860, celles-ci formaient 20 % des engagés présents dans l’île. Globalement, entre 1849 et 1881, près de 150 000 travailleurs furent drainés vers La Réunion en provenance surtout d’Inde, mais aussi d’Afrique et de Madagascar. En 1881, ils étaient au nombre de 46 450 dont 20 % d’Africains, 65,9 % d’Indiens, 13,7 % de Malgaches et 0,4 % de Chinois. Avec l’engagisme tout est changé : les engagés perçoivent un salaire qui vient augmenter la demande solvable sur le marché intérieur. Certes, il n’était pas très étendu car en 1859 La Réunion ne comptait encore que 65 000 engagés. Mais cette taille était suffisante pour attirer dans l’île de nouveaux immigrants venant du Goujarat (Inde) et de Chine. C’est à la charnière des années 1850-1860 qu’ils commencèrent à arriver. Il ne s’agissait pas d’engagés recrutés par les planteurs mais de personnes qui venaient de leur plein gré s’installer à La Réunion pour faire du commerce. Les engagés constituaient l’essentiel de leur clientèle. Les commerçants chinois proposaient surtout des produits alimentaires tandis que les commerçants indiens étaient spécialisés dans les tissus et les articles de quincaillerie. Tandis que la richesse s’accumulait à un pôle de la société, à l’autre pôle les engagés et les affranchis non intégrés dans l’économie de plantation vivaient dans la misère.
  7. https://etudiant.lefigaro.fr/article/la-prestigieuse-universite-yale-change-le-nom-de-l-un-de-ses-batiments-lie-a-un-esclavagiste_bc5a05a8-f297-11e6-9846-871839e5cbf9/ (14 février 2017) L’université de Yale (États-Unis) a décidé de modifier le nom de l’un de ses bâtiments. Celui-ci était lié à un ancien élève, vice-président américain du début du XIXème siècle défendant l’esclavagisme. Finalement, le « Calhoun College » changera de nom. Après quelques mois de tergiversation, le président de l’université de Yale, Peter Salovey, a annoncé samedi 11 février que ce bâtiment prendrait le nom de Grace Murray Hopper, une mathématicienne, pionnière de la programmation informatique au milieu du XXème siècle. «John Caldwell Calhoun était un défenseur du suprématisme blanc et de l’esclavage. Ses idées se sont endurcies au fil des années. À la fin de sa vie, il critiquait ardemment la déclaration d’indépendance et sa vision de l’égalité entre les races », a déclaré M. Salovey. https://www.nytimes.com/2024/02/16/arts/yale-slavery-apology-history.html (16 février 2024) L'université Yale a présenté vendredi des excuses officielles pour l'implication de ses premiers dirigeants dans l'esclavage, accompagnées de la publication d'un historique détaillé des liens de l'université avec l'esclavage et d'une liste de ce qu'elle a déclaré être des mesures initiales pour faire amende honorable. Cette annonce intervient plus de trois ans après que Yale a annoncé une enquête approfondie sur les liens de l'université avec l'esclavage, la traite des esclaves et l'abolition, dans le cadre d'intenses conversations nationales sur la justice raciale déclenchées par l'assassinat de George Floyd. Elle s'inscrit dans le cadre de ce que les dirigeants de l'université affirment être un engagement permanent en faveur de la réparation. https://www.bbc.com/news/world-asia-india-68444807 (13 mars 2024) Le mois dernier, l'université Yale a présenté des excuses officielles pour les liens que ses premiers dirigeants et bienfaiteurs ont entretenus avec l'esclavage. Depuis, le nom d'Elihu Yale, qui a donné son nom à l'université de l'Ivy League, fait l'objet d'un examen minutieux en Inde. Au XVIIe siècle, Yale était le tout-puissant gouverneur-président de la Compagnie britannique des Indes orientales à Madras, dans le sud de l'Inde (aujourd'hui Chennai), et c'est un don d'environ 1 162 livres sterling (1 486 dollars) qui lui a valu l'honneur de donner son nom à l'université. « Cela équivaut à 206 000 livres sterling aujourd'hui si l'on tient compte de l'inflation », a déclaré à la BBC l'historien Joseph Yannielli, qui enseigne l'histoire moderne à l'université d'Aston à Birmingham et a étudié les liens entre Yale et la traite des esclaves dans l'océan Indien. Cette somme n'est pas énorme par rapport aux normes actuelles, mais elle a permis à l'université de construire un nouveau bâtiment. Souvent décrit comme un connaisseur et un collectionneur de belles choses, ainsi que comme un philanthrope qui faisait des dons généreux aux églises et aux organisations caritatives, Elihu Yale est aujourd'hui considéré comme un colonialiste qui a pillé l'Inde et, pire encore, qui a fait le commerce des esclaves. Les excuses de l'université interviennent après plus de trois ans d'enquête sur son sombre passé. Dirigée par David Blight, historien à Yale, une équipe de chercheurs s'est penchée sur « l'histoire de l'université avec l'esclavage, le rôle des esclaves dans la construction d'un bâtiment de Yale ou dont le travail a enrichi d'éminents dirigeants qui ont fait des dons à Yale », a déclaré l'université dans un communiqué. Ces excuses ont été accompagnées de la publication d'un livre de 448 pages [1] - « Yale and Slavery : A history » (Yale et l'esclavage : une histoire) du professeur Blight, qui montre à quel point Elihu Yale a profité de l'esclavage. « La traite des esclaves dans l'océan Indien, qui a fini par égaler la traite des esclaves dans l'Atlantique en termes de taille et d'ampleur, n'a pris une telle ampleur qu'au XIXe siècle. Mais sur le sous-continent indien, le commerce d'êtres humains le long des côtes ainsi qu'à l'intérieur des terres et dans les îles était très ancien », écrit-il, ajoutant que Yale “a supervisé de nombreuses ventes, adjudications et comptabilités de personnes réduites en esclavage pour la Compagnie des Indes orientales”. Selon le professeur Yannielli, la traite atlantique a donné lieu à la vente de 12 millions d'esclaves sur une période de 400 ans. Selon lui, la traite dans l'océan Indien était plus importante car elle couvrait une zone géographique beaucoup plus vaste, reliant l'Asie du Sud-Est au Moyen-Orient et à l'Afrique, et elle a duré beaucoup plus longtemps. L'étude de ce passé est importante. Fondée en 1701 à New Haven, dans le Connecticut, Yale est la troisième plus ancienne institution d'enseignement supérieur des États-Unis et compte parmi ses anciens élèves un certain nombre de présidents des États-Unis et d'autres personnalités éminentes. À sa mort, en juillet 1721, les journaux britanniques l'ont décrit [Elihu Yale] comme « un gentleman connu pour sa grande charité ». Mais les historiens affirment qu'il était également connu à Madras pour sa cruauté et sa cupidité. Mais Rodney Horace Yale [son biographe du 19e siècle] passe sous silence le rôle joué par son ancêtre dans la traite des esclaves, ce que de nombreux autres biographes d'Elihu Yale et des historiens récents sont également accusés de faire. Le professeur Yannielli, qui a passé au peigne fin les archives coloniales de Fort St George, affirme que « tout est là, noir sur blanc » et qu'il est indéniable qu'« Elihu Yale était un marchand d'esclaves actif et prospère ». « Je peux dire que sa capacité à gagner de l'argent était énorme. Il était chargé de diriger le commerce des esclaves dans l'océan Indien. Dans les années 1680, une famine dévastatrice [dans le sud de l'Inde] a entraîné un surplus de main-d'œuvre. Yale et d'autres responsables de la compagnie en ont profité pour acheter des centaines d'esclaves et les expédier vers la colonie anglaise de Sainte-Hélène », m'a-t-il raconté. Yale, ajoute-t-il, « a participé à une réunion qui a ordonné l'envoi d'un minimum de 10 esclaves sur chaque navire européen en partance ». En un seul mois, en 1687, Fort St George a exporté au moins 665 esclaves. En tant que gouverneur-président de la colonie de Madras, Yale a appliqué la règle des 10 esclaves par navire ». Selon lui, ce célèbre tableau est l'une des preuves les plus accablantes du lien entre Yale et l'esclavage. Datée entre 1719 et 1721, elle montre Yale et trois autres hommes blancs servis par un « page », terme qui désigne généralement un serviteur mais qui, dans ce cas, est un euphémisme pour désigner un esclave. « L'esclavage était omniprésent en Angleterre à l'époque. On ne sait pas s'il possédait lui-même l'esclave ou si c'était un membre de sa famille qui en était le propriétaire. Mais la présence de l'enfant dans le cadre, qui lui sert du vin ainsi qu'à d'autres, montre que l'esclavage faisait partie de sa vie quotidienne. Le professeur Yannielli réfute également les affirmations selon lesquelles Yale était un abolitionniste qui a ordonné l'interdiction de la traite des esclaves à Madras lorsqu'il était gouverneur. « Dire qu'il a mis fin à l'esclavage est une tentative de redorer son image. Si l'on examine les documents originaux, c'est le souverain moghol de l'Inde qui a demandé à la compagnie d'y mettre un terme. Mais Yale n'a pas tardé à revenir à la charge, ordonnant un an plus tard le transport d'esclaves de Madagascar vers l'Indonésie. [1] https://yaleandslavery.yale.edu/sites/default/files/2024-02/Yale and Slavery A History Feb2024 David Blight with the Yale and Slavery Research Project.pdf David Blight - Yale and Slavery, a history 449 pages Yale University Press, 2024 téléchargeable gratuitement
  8. https://www.washingtonpost.com/dc-md-va/2024/09/27/romeo-and-juliet-folger/ La nouvelle production de « Roméo et Juliette » du Folger Theatre se déroule dans une version contemporaine du Washington partisan, où les Capulet sont républicains, les Montaigu démocrates, et où leurs antagonismes en période électorale alimentent les publicités d'attaque, les discours en pentamètre iambique et la violence. L'objectif est de parler de la situation difficile dans laquelle nous nous trouvons : « la division de notre époque, le tribalisme des partis politiques » et ce qui “fait obstacle à l'amour”, a déclaré M. Caldwell. Lorsque les spectateurs entreront dans le théâtre, ils verront des reprises, image par image, de véritables publicités de campagne pour les candidats à la présidence Kamala Harris et Donald Trump, réimaginées pour mettre en avant Lady Montague (Renee Elizabeth Wilson) et Lord Capulet (Todd Scofield). Ils verront également des extraits de discours de campagne inspirés des points de discussion des conventions républicaine et démocrate de cet été et transformés en pentamètre iambique à l'aide de l'intelligence artificielle.
  9. Tu as raison. C'est un changement récent, datant de l'année dernière : https://www.koreaherald.com/view.php?ud=20230711000640 (11 juillet 2023) La sœur influente du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a qualifié mardi Séoul de « République de Corée », le nom officiel de la Corée du Sud, dans deux déclarations, signalant un changement dans sa stratégie de plusieurs décennies visant à unifier la péninsule coréenne sous l'égide de la Corée du Nord, selon les observateurs. Le changement de nom dans les déclarations de Kim Yo-jong - qui ont été publiées à la fois en coréen et en anglais - pourrait indiquer que Pyongyang a commencé à reconnaître Séoul comme un État distinct de manière hostile, ont-ils déclaré. La Corée du Nord appelle depuis longtemps la Corée du Sud « Corée du Sud » ou « marionnette sud-coréenne », car elle prétend depuis longtemps être le seul gouvernement légitime de la péninsule coréenne, les deux Corées étant techniquement en guerre. Yang Moo-jin, professeur et président de l'Université des études nord-coréennes à Séoul, a déclaré que la mention par Kim Yo-jong de la République de Corée, ou ROK, avait « une signification significative, indiquant que la Corée du Nord considère les relations intercoréennes comme une relation entre deux États souverains ». L'accord de base de 1991 définit les relations intercoréennes comme une « relation intérimaire spéciale découlant du processus d'unification », plutôt que comme une relation traditionnelle entre deux États distincts. La Corée du Nord a parfois utilisé l'expression « République de Corée » dans de rares cas. C'est notamment le cas lorsque la Corée du Sud est citée dans des déclarations de tiers ou lorsque des déclarations conjointes sont publiées à l'issue de sommets et de pourparlers intercoréens. La constitution sud-coréenne ne reconnaît pas la Corée du Nord comme un État indépendant, mais ses tribunaux ont tenté de le faire, par exemple dans le cadre d'une action en dommages et intérêts visant à obtenir une indemnisation pour l'enlèvement de deux Sud-Coréens qui avaient été contraints de travailler dans le Nord pendant la guerre. En mai, le tribunal central de district de Séoul a décidé que la Corée du Nord devait payer 50 millions de wons (38 682 dollars) chacun pour dédommager les deux ressortissants sud-coréens.
  10. Pyongyang ne se bat pas contre la Corée du Sud, mais défend la Corée éternelle contre l'ennemi impérialiste, capitaliste, "l'agression des États-Unis" etc... rayer la mention inutile.
  11. https://www.lefigaro.fr/vox/monde/visite-au-quebec-entre-justin-trudeau-et-le-general-de-gaulle-emmanuel-macron-a-fait-son-choix-20241002 (2 octobre 2024) À Ottawa, aux côtés du premier ministre Justin Trudeau, Attal avait déclaré avec aplomb et sérénité son appui à la politique de la « non-ingérence et de la non-indifférence » inaugurée par Alain Peyrefitte et suivie par presque tous ses successeurs. Une formule favorisée par le Québec et tolérée par Ottawa. En quelques heures, ce vendredi, Emmanuel Macron allait montrer qu'il s’en contrefichait. Interrogé sur Justin Trudeau, à la veille d'une élection qui mettra probablement fin à sa carrière politique, Macron a livré ce signal clair : « Moi je crois que le chemin qui est le sien, qu'il vous a proposé et que vous avez validé à plusieurs élections est le bon. » Le chef de l'opposition, le conservateur Pierre Poilièvre, qui pourrait devenir premier ministre canadien dans les semaines qui viennent, aura apprécié. La realpolitik est pourtant ailleurs : l'essentiel des touristes canadiens qui viennent en France sont Québécois ; l'essentiel de l'investissement canadien en France est québécois; l'essentiel des produits français vendus au Canada l'est au Québec.
  12. https://unherd.com/newsroom/justin-trudeaus-immigration-u-turn-is-too-little-too-late/ (27 octobre 2024) Accompagné du ministre de l'immigration, Marc Miller, M. Trudeau a annoncé une réduction de 21 % du nombre d'arrivées de résidents permanents l'année prochaine, qui passera de 500 000 à 395 000. Cette réduction sera suivie d'autres réductions à 380 000 en 2026 et 365 000 en 2027. L'effet estimé de ces changements est une baisse de 2 % de la population après environ trois années d'expansion démographique exorbitante, au cours desquelles le pays a atteint une population totale de plus de 40 millions d'habitants, contre 37 millions en 2021. Il s'agit des plus fortes augmentations annuelles depuis le baby-boom des années 50, à la différence que la majeure partie (97 % en 2023) de cette croissance est due à l'immigration plutôt qu'aux naissances. Le Premier ministre s'est également empressé de fustiger le secteur des entreprises qui « exploite les travailleurs étrangers tout en refusant d'embaucher des Canadiens pour un salaire équitable ». De plus, « les collèges et les universités accueillent plus d'étudiants étrangers que les communautés ne peuvent en accueillir, les traitant comme un moyen non indispensable de se remplir les poches ». M. Trudeau a tout à fait raison d'identifier les principaux groupes d'intérêt qui ont plaidé en faveur de ces chiffres insoutenables. Mais la question est de savoir pourquoi son gouvernement fédéral, qui est responsable de l'approbation des visas, ainsi que les différents gouvernements provinciaux (notamment le gouvernement conservateur de Doug Ford en Ontario), qui sont responsables de l'enseignement supérieur et du logement, ont écouté ces groupes de pression et ont acquiescé pendant si longtemps. En effet, ces mêmes lobbies sont aujourd'hui en colère. La Chambre de commerce du Canada a averti que « la diminution de notre réservoir de main-d'œuvre aura un impact sur les employeurs du Canada qui luttent pour trouver la main-d'œuvre dont ils ont besoin [...] ». Un article d'opinion paru dans le Globe and Mail affirme que « le Canada se dirige potentiellement vers un déclin de l'offre de main-d'œuvre ». Quant à savoir si les réductions suffiront à rétablir l'équilibre du système - un problème pour le prochain premier ministre - tout dépendra de la question de savoir si les quelque 2,36 millions de détenteurs de visas temporaires quitteront effectivement le pays à l'expiration de leur visa au cours des deux prochaines années.
  13. https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/affaires-etrangeres/ukraine-union-europeenne-les-enjeux-de-la-presidentielle-americaine-4249394 (26 octobre 2024) 30:56 Christine Ockrent : Kamala Harris, il me semble qu'elle n'a jamais eu un seul mot à propos de l'Union Européenne... 31:04 Nicole Gnesotto : Non, c'est toute la difficulté de Kamala Harris. On aimerait bien qu'elle soit élue, mais on ne sait pas pourquoi.
  14. https://www.amazon.com/New-England-Bound-Slavery-Colonization/dp/0871406721 New England Bound: Esclavage et colonisation dans la jeune Amérique – 7 juin 2016 par Wendy Warren Finaliste du prix Pulitzer Livre remarquable du New York Times 2016 Choix de la rédaction du New York Times Dans un ouvrage qui refonde fondamentalement l'histoire de l'Amérique coloniale, Wendy Warren montre comment l'institution de l'esclavage a été inexorablement liée au premier siècle de la colonisation anglaise de la Nouvelle-Angleterre. Alors que la plupart des histoires de l'esclavage dans les premières années de l'Amérique se limitent aux colonies du Sud et aux Caraïbes, New England Bound élargit avec force l'ouverture historique pour inclure l'ensemble de l'Amérique du Nord anglaise, intégrant la célèbre « ville sur la montagne » de la Nouvelle-Angleterre puritaine du XVIIe siècle dans le cruel système atlantique dès ses débuts. S'appuyant sur des recherches originales tirées de dizaines d'archives, Warren établit un lien concluant entre la croissance des colonies du Nord et le commerce atlantique des esclaves, montrant comment l'économie naissante de la Nouvelle-Angleterre du XVIIe siècle tirait sa vitalité de la profusion de navires qui passaient par ses ports, à destination ou en provenance des colonies sucrières des Antilles. De plus, les grandes familles de Nouvelle-Angleterre, telles que les Winthrops et les Pynchons, ont investi massivement dans les Antilles, possédant à la fois des terres et des biens humains, dont les bénéfices ont fini par remonter vers le nord. Cet argent, comme le montre New England Bound, a tragiquement alimenté les guerres coloniales d'expulsion et de remplacement des Indiens de Nouvelle-Angleterre qui ont caractérisé la colonisation initiale de la région. Warren documente minutieusement l'histoire peu connue de la vente systématique d'esclaves amérindiens aux plantations des Caraïbes, dès les premières décennies de la colonisation anglaise. Si New England Bound explique comment la traite atlantique des esclaves a favorisé la colonisation de la Nouvelle-Angleterre, il met également en lumière, souvent pour la première fois, la vie des milliers d'esclaves indiens et africains réticents qui ont été contraints de participer au projet de construction de cette ville sur une montagne. Nous rencontrons des Africains esclaves qui exercent des emplois secondaires comme escrocs, des Indiens esclaves qui protestent contre leur bannissement dans les îles à sucre, des Africains esclaves qui mettent le feu aux maisons et aux biens de leurs propriétaires, et des Africains esclaves qui sauvent la vie de leurs propriétaires. Grâce à la récupération méticuleuse, convaincante et durement gagnée par Warren de ces vies oubliées, la véritable variété de l'esclavage dans les Amériques apparaît au grand jour, et New England Bound devient la nouvelle référence pour comprendre l'Amérique coloniale.
  15. https://www.politico.eu/article/georgian-dream-party-georgia-elections-eu-accession-bidzina-ivanishvili/ (24 octobre 2024) Si les Géorgiens étaient si passionnés par l'intégration occidentale, pourquoi ont-ils réélu le Rêve géorgien (RG), hostile à l'UE, pendant plus d'une décennie ? En juillet 2023, la Géorgie a annoncé un partenariat stratégique avec la Chine, rejoignant ainsi deux de ses nouvelles plateformes : l'Initiative de sécurité globale et l'Initiative de civilisation globale. Puis, en mai 2024, la Géorgie a cédé la construction d'un port en eau profonde à Anaklia à une entreprise publique chinoise, renforçant ainsi l'influence de Pékin en Géorgie et dans la région de la mer Noire.
  16. https://www.dw.com/en/georgia-ruling-georgian-dream-party-wins-election/a-70611564 (27 octobre 2024) Stefan Meister, du German Council on Foreign Relations (DGAP), a déclaré à DW : « Si Rêve géorgien a vraiment remporté cette élection, je pense que cela éloignera la Géorgie de la voie vers l'UE et qu'elle perdra son orientation. Cela signifie que la Russie aura plus de poids... plus de marge de manœuvre pour influer sur la Géorgie et que le pays deviendra de plus en plus autoritaire. » M. Meister a ajouté que l'opposition n'offrait pas de réelle alternative aux électeurs, notant que Rêve géorgien « a fait d'autres sujets un enjeu principal de l'élection... et c'était la guerre... la guerre de la Russie en Ukraine ». En fin de compte, M. Meister a déclaré que le vote s'était résumé à la sécurité personnelle des gens et à l'avenir socio-économique du pays.
  17. https://dgap.org/de/forschung/publikationen/fuer-einen-europaeischen-plan-b-bleibt-die-deutsch-franzoesische (23 octobre 2024) Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les relations franco-allemandes ont toujours été dépendantes d'une variable tierce : le gouvernement américain. Si des progrès bilatéraux ont été réalisés en matière de politique de défense depuis 2017, c'est en raison du premier mandat de Donald Trump. Aujourd'hui, Trump pourrait redevenir président des Etats-Unis en janvier, mais le duo franco-allemand est en crise. Le gouvernement allemand doit de toute urgence donner concrètement vie au pilier européen de l'OTAN, en collaboration avec la France. Quelle que soit l'issue de l'élection présidentielle américaine, le gouvernement allemand doit reconnaître l'engagement accru de la France sur le flanc est de l'OTAN et, sur cette base, jeter les bases d'un renforcement à long terme de la souveraineté de l'UE. Quel que soit le résultat des élections de novembre, Berlin risque sinon de perdre, outre les Etats-Unis, le partenaire le plus proche de l'UE et de se retrouver « seul chez lui », comme l'avait déjà si bien dit Jana Puglierin en juillet. Le « Pivot to Europe » français offre au gouvernement fédéral la base d'un nouveau départ. La prétention de la France à rester une puissance mondiale fait depuis longtemps l'objet de moqueries en coulisses. Le fait que Macron, président d'une puissance moyenne depuis 2017, se soit vu comme l'architecte d'une nouvelle relation avec la Russie, qu'il ait voulu maintenir la France comme puissance régionale en Afrique francophone et au Proche-Orient et la positionner comme alternative entre les Etats-Unis et la Chine dans l'Indo-Pacifique, a toujours semblé présomptueux du point de vue allemand. Une série de coups d'Etat en Afrique, l'échec de la médiation de Macron au Liban, l'affaire AUKUS et la guerre en Ukraine ont réduit les ambitions de la France. Ce qui reste, c'est la prétention au leadership dans la politique de défense de l'UE. Au lieu de susciter la Schadenfreude dans les cercles gouvernementaux berlinois, cette situation devrait être reconnue comme un point de départ favorable à de nouvelles initiatives franco-allemandes. Certes, le chancelier allemand revendique lui aussi le leadership européen depuis 2022 dans le cadre de la Zeitenwende (changement d'époque). Le fonds spécial de 100 milliards d'euros et la réalisation à long terme de l'objectif de 2 % de l'OTAN doivent le souligner, tout comme le leadership de l'initiative European Sky Shield (ESSI) et le déploiement durable d'une brigade allemande en Lituanie. Mais qu'il s'agisse du fonds spécial, de l'initiative Sky Shield ou de la brigade en Lituanie, du point de vue français, la Zeitenwende [allemande] est transatlantique et ne laisse guère de place à des alternatives européennes. Mais si la bienveillance américaine à l'égard de l'Europe diminue, elle risque de devenir un piège. Paris comprend également que les fonds spéciaux aient été principalement investis dans des systèmes américains. A court terme, il n'y avait pas d'alternatives européennes pour combler les lacunes en matière de participation nucléaire et de transport aérien. Mais il en va autrement pour Sky Shield. L'initiative est considérée comme un projet phare qui définit le leadership allemand pour l'avenir. Le fait qu'il n'y ait pas eu de concertation avec Paris, que les systèmes français ne jouent aucun rôle et que les préoccupations concernant l'effet de signal pour la dissuasion nucléaire n'aient pas été prises en compte est perçu comme un affront en France et devrait être corrigé au plus vite. Des possibilités de coopération franco-allemande existent également sur le flanc est de l'OTAN. Les deux États y sont de plus en plus présents, mais les alliés américains se voient jusqu'à présent attribuer une place totalement différente dans le « pilier européen », et aucune concertation n'a lieu avec l'UE. Les planifications autour des Battlegroups de l'OTAN le montrent clairement : tandis que la Bundeswehr construit sa base en Lituanie selon le modèle américain, Paris considère ses propres contingents de troupes européennes et ceux de ses alliés en Roumanie comme un champ d'expérimentation pour une OTAN européenne qui fonctionnera à l'avenir, en cas de doute, sans le commandement américain. Mais en réalité, les deux modèles restent dépendants des « strategic enablers » extra-européens, de l'infrastructure américaine pour les capacités de commandement et de contrôle, le renseignement à distance et la logistique. En collaboration avec la France et ses partenaires d'Europe de l'Est, l'Allemagne doit investir de manière ciblée dans ce domaine et combler les lacunes en matière de capacités. Aucune approche n'est meilleure que l'autre. Le regard de la France et de l'Allemagne sur les États-Unis est, pour des raisons historiques, totalement différent. Mais il s'agit maintenant de trouver ensemble de nouvelles voies européennes. A long terme, ce sont de toute façon les alliés des Etats-Unis qui ont le plus grand intérêt à une plus grande souveraineté de l'UE - peu importe que ce soit Trump ou Harris qui arrive à la Maison Blanche en janvier.
  18. Je vous conseille l'explication d'Alexis, pour moi limpide : - Le 19 octobre 2016, la moyenne des sondages donnait à Clinton 6,5 points d'avance sur Trump - elle a perdu de justesse. Le 19 octobre 2020, le même indicateur donnait à Biden 8,9 points d'avance - il a gagné, mais pas de beaucoup. Ce 19 octobre 2024, il donne à Harris 1,3 point d'avance sur Trump
  19. https://www.lopinion.fr/international/au-japon-les-electeurs-infligent-une-lourde-defaite-au-gouvernement (27 octobre 2024) Le PLD a perdu la majorité à la Chambre basse à l’issue d’un scrutin très incertain, obtenant au total 215 sièges avec le Komeito contre 279 précédemment. Il va devoir chercher un troisième parti pour rejoindre la coalition. https://www.japantimes.co.jp/news/2024/10/28/japan/politics/lower-house-election-results/ Négocier avec un tiers parti pour obtenir son soutien au parlement pour chaque projet de loi exacerberait l'instabilité politique et réduirait considérablement l'autorité du PLD sur la coalition, ce qui rendrait l'administration d'Ishiba encore plus fragile. Le processus d'élaboration des politiques deviendrait inévitablement plus fragmenté et plus laborieux, nécessitant un capital politique important de la part du gouvernement. Les membres du PLD qui n'ont pas été soutenus par le parti en raison de leur implication dans un scandale de caisses noires et qui ont obtenu des sièges en tant qu'indépendants pourraient devenir la clé si la coalition au pouvoir ne parvient pas à obtenir une majorité. Ishiba pourrait leur demander leur soutien au parlement. « Le PLD essaiera probablement de ramener quelques membres non affiliés ou de recruter quelques partis d'opposition. Cependant, comme le Parti démocratique du peuple et Nippon Ishin no Kai ont tous deux exclu une coalition avec le PLD, nous pourrions nous retrouver avec un gouvernement minoritaire », a déclaré M. Uchiyama [professeur à l'université de Tokyo]. https://www.theguardian.com/world/2024/oct/26/japans-new-prime-minister-faces-tight-election Des médias locaux ont émis l'hypothèse que M. Ishiba pourrait même démissionner immédiatement.
  20. Pourcentage d'Américains qui seraient "contrariés" si leur enfant se mariait avec une personne de l'autre parti. source : https://www.vox.com/xpress/2014/9/23/6828715/heres-how-many-republicans-dont-want-their-kids-to-marry-democrats
  21. https://www.amazon.fr/tragédie-géorgienne-2003-2008-révolution-guerre/dp/2246753910 La tragédie géorgienne, 2003-2008 Broché – 29 avril 2009 de Salomé Zourabichvili 23 novembre 2003 : dans l’enthousiasme général, la « révolution des Roses », pacifique et démocratique, porte le jeune Mikhaïl Saakachvili à la tête de la Géorgie. Moins de cinq ans plus tard, les chars russes envahissent le pays. Que s’est-il passé entre ces deux dates, et en quoi ce qui se joue aujourd’hui sur le théâtre apparemment lointain de ce petit pays est-il essentiel à l’équilibre géostratégique du monde ? L’auteur raconte cette aventure « de l’intérieur », comme actrice de premier plan : la griserie réformatrice des débuts, ses négociations pour le retrait des bases militaires russes de Géorgie... Elle avoue son aveuglement volontaire, lorsque des doutes commencent à l’assaillir sur la dérive autocratique du régime. Mais la reprise en main progressive des oligarques, la rémanence des vieux réflexes autoritaires, la fabrication du mensonge, la multiplication des morts suspectes au plus haut niveau d’un Etat de plus en plus policier, la contraignent à ouvrir les yeux. Limogée en octobre 2005, c’est en opposante qu’elle assiste à la « chronique d’une guerre annoncée » : la menace du grand voisin lui semble être désormais le seul ciment par lequel l’autocrate de Tbilissi préserve son pouvoir. Dans la nouvelle grande partie qui se joue entre l’Amérique, la Russie et l’Europe, l’enjeu géorgien va jouer un rôle central.
  22. https://regard-est.com/georgie-vers-un-regime-autoritaire-entretien-avec-regis-gente (22 juillet 2024) Pourtant, le niveau de vie et le pouvoir d’achat des Géorgiens augmentent ? Effectivement, une partie de la population vit de mieux en mieux grâce à la croissance économique. Cependant, il y a aussi une tranche de la population, plus aisée, pour qui la liberté et la vision globale du pays sont tout aussi importantes. Ces personnes voient leur avenir et celui de leurs enfants avec l'Europe, et non avec la Russie. Il y a tout de même des doutes sur la fiabilité des statistiques produites, qui pourraient être manipulées. En réalité, au cours des deux dernières années, 240 000 personnes auraient quitté le pays. Sur une population de 3,7 millions d'habitants, c'est une part importante. Le motif majeur de départ a été le facteur économique. Par exemple, il y a quelques années, l'Allemagne a accordé des quotas de travail saisonnier dans le secteur agricole pour 5 000 Géorgiens, avec un salaire de 9€ de l'heure. En Géorgie, c'est le salaire moyen d'une journée. Il y a eu plus de 100 000 candidatures. Le succès de la politique économique du gouvernement n'est donc pas certain. Il y a également une inégalité dans la redistribution des richesses au sein de la société géorgienne. En 2023 par exemple, 280 Porsche ont été vendues en Géorgie, un record pour le pays qui révèle le différentiel entre la partie de la population qui a du mal à survivre dans un pays où l’inflation est effective et celle qui n’a jamais été aussi riche.
  23. https://www.crisisgroup.org/europe-central-asia/caucasus/abkhazia-georgia/easing-travel-between-georgia-and-breakaway-abkhazia (5 septembre 2019) Parfois, les passages sont complètement fermés. L'année 2019 a été la pire année en termes de fermetures à ce jour. Pendant deux périodes prolongées - d'abord du 11 janvier au 5 février et maintenant depuis le 27 juin - le passage a été soit impossible, soit considérablement restreint. Les fermetures laissent les familles séparées et créent des difficultés économiques, en particulier chez les personnes vivant du côté abkhaze de la frontière, qui dépendent des voyages vers le côté contrôlé par la Géorgie pour accéder à la nourriture et aux médicaments, qui y sont moins chers. Fin juillet [2019], les points de passage ont été fermés sur fond de manifestations anti-russes dans les rues de Tbilissi. Bien que l'interdiction générale de circuler ait été levée après environ deux semaines, les hommes géorgiens d'origine abkhaze âgés de 18 à 65 ans continuent d'être refoulés du côté abkhaze de la ligne de séparation, apparemment par crainte qu'ils ne se joignent aux manifestations - même si celles-ci se sont calmées. En 2013, les autorités abkhazes de facto de la capitale régionale, Soukhoumi, ont retiré aux Géorgiens ethniques d'Abkhazie leurs passeports abkhazes, au motif qu'ils jouissaient déjà de la citoyenneté géorgienne - que nombre d'entre eux avaient acquise lorsque Tbilissi l'avait offerte aux habitants de la région au début des années 1990.
  24. Nouvelles d'Abkhazie : https://regard-est.com/donner-la-vie-pour-survivre-en-tant-quetat-nation-labkhazie-face-a-labime-demographique (5 octobre 2024) Démographie : Le nombre de naissances en 2021 a été inférieur de 601 à celui de 2017, causant d’importants problèmes démographiques ; la détérioration de la santé reproductive des femmes serait en cause. Les Abkhazes ethniques représentent désormais 51 % de la population globale du territoire (soit 125 000 personnes), tandis que les Géorgiens, les Arméniens, les Russes et les Mingréliens compteraient pour 49 %. Et aussi : Or, depuis décembre 2023 et le transfert gratuit des propriétés publiques de la station balnéaire de Bichvinta (Pitsunda) [1] à la Russie, l’Abkhazie traverse une période d’instabilité. En janvier 2024, l’incendie de la Galerie nationale d’art [2], en provoquant la disparition d’une centaine d’œuvres prépondérantes de la culture de l’ethnie abkhaze, a pris valeur de symbole de ce marasme. [1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Pitsounda Depuis la fin récente du blocus, imposé par la Géorgie, la ville retrouve un certain essor touristique, grâce à l'afflux de touristes russes. Elle doit également une grande partie de son rayonnement au festival de musique créé en 1983 par la violoniste géorgienne Liana Issakadze. Les 12 et 13 mars 1974, eut lieu une rencontre officielle franco-soviétique entre Georges Pompidou et Leonid Brejnev à Pitsounda. https://en.wikipedia.org/wiki/Pitsunda#2023_Gosdacha_deal Le complexe touristique de Gosdacha a été construit en 1958-1961 pour le dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev sur un terrain de plus de 180 hectares près de Pitsunda[20] ; il était utilisé par les hauts fonctionnaires du parti communiste et, après la dissolution de l'Union soviétique, il est resté sous le contrôle du Service fédéral de protection russe[21]. La Russie et l'Abkhazie ont signé un accord en 1995 pour louer le complexe à la Russie ; toutefois, à l'époque, la Russie ne reconnaissait pas l'Abkhazie et la légitimité de l'accord a été remise en question par des activistes locaux[22]. Le 27 décembre 2023, le président de l'Abkhazie a signé la loi louant la station à la Russie pour 49 ans[24]. Des centaines de manifestants ont protesté contre la ratification de l'accord à partir du 26 décembre et ont exigé la modification des limites de la station[23]. L'accord a été condamné par le gouvernement géorgien, le ministère des Affaires étrangères de la Géorgie[24]. Salomé Zourabichvili a qualifié l'accord de « nouvel accaparement de terres par les Russes dans les territoires géorgiens [...] et de leur politique d'annexion rampante ». [2] https://edition.cnn.com/2024/01/24/style/abkhazia-georgia-national-gallery-fire/index.html https://carnegieendowment.org/research/2017/04/enhancing-the-eus-engagement-with-separatist-territories?lang=en&center=europe (janvier 2017) En décembre 2009, l'Union européenne a approuvé une politique de non-reconnaissance et d'engagement (NREP) pour l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud. Cette politique soutient l'engagement dans ces territoires à plusieurs niveaux tout en excluant explicitement la reconnaissance de leur souveraineté. La NREP a été lancée à la suite de la guerre russo-géorgienne d'août 2008 concernant l'Ossétie du Sud. Après ce conflit, la Russie a reconnu l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie, beaucoup plus vaste, comme des États indépendants. Paradoxalement, la démarche de Moscou a renforcé l'isolement international de ces deux régions. La stratégie de l'UE avait été conçue bien avant son lancement, mais il a fallu beaucoup de temps pour que tous les États membres de l'UE l'approuvent et pour qu'elle soit coordonnée avec les acteurs sur le terrain. Bien que conçue pour les deux territoires, la politique n'a été mise en œuvre qu'en Abkhazie. L'Ossétie du Sud bénéficie d'une présence militaire russe beaucoup plus manifeste que l'Abkhazie, sa frontière est restée fermée et elle s'est fermement opposée à presque toutes les formes d'interaction avec le monde extérieur. Le concept du NREP a été imaginé par le représentant spécial de l'UE pour le Caucase du Sud de l'époque, le diplomate suédois Peter Semneby. Le mandat régional étendu du représentant spécial permet toujours à ce fonctionnaire de se rendre en Abkhazie et en Ossétie du Sud et d'interagir avec leurs autorités de facto. Ce que la politique ne cherche pas à faire est aussi important que ce qu'elle aborde. Elle ne cherche pas à résoudre les relations souvent tumultueuses de l'UE avec la Russie dans le Caucase du Sud, ni à résoudre explicitement les conflits qui s'y déroulent. Elle cherche uniquement à renforcer l'engagement et l'influence de l'UE au niveau régional. Pour reprendre les termes d'un fonctionnaire européen, « en fin de compte, la politique est là pour garder les canaux ouverts, pour garder les options ouvertes ». Bien que l'UE soutienne une politique de non-reconnaissance, ses fonctionnaires n'utilisent pas le terme « occupation » pour décrire le statut actuel de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud (bien que le Parlement européen l'ait fait, tout comme certains États membres de l'UE et les États-Unis). Les fonctionnaires de l'UE estiment que l'utilisation formelle de ce terme n'est pas utile car elle suggère que la Russie a entièrement pris le contrôle des deux territoires et nie donc tout rôle utile pour les Abkhazes et les Ossètes du Sud. Le deuxième pilier de la politique de l'UE, l'engagement, repose sur le principe selon lequel l'UE a un intérêt légitime dans des endroits qui risquent de devenir des taches blanches sur la carte de l'Europe, des régions qui ne relèvent pas du droit international. Cet intérêt direct est exprimé dans un sens positif : les habitants de ces régions devraient avoir le droit de travailler et d'étudier en Europe et ne pas vivre isolés du reste du monde. Il s'exprime également dans un sens négatif : ces territoires sont des sources potentielles de conflit, de criminalité et d'instabilité politique pour l'Europe.
  25. https://www.osw.waw.pl/en/publikacje/osw-commentary/2024-10-08/a-journey-a-glorious-past-three-terms-georgian-dream (8 octobre 2024) Les 12 années de règne de Rêve géorgien (RG) ont été marquées par une série de succès en termes d'efficacité politique et de réalisations concrètes. Le parti a remporté trois fois les élections parlementaires et locales, et les candidats soutenus par Rêve géorgien ont accédé deux fois à la présidence. Les sondages prédisent que lors des prochaines élections législatives du 26 octobre, Rêve géorgien obtiendra à nouveau le plus grand nombre de voix. Sous la gouvernance de ce parti, la Géorgie a signé un accord d'association avec l'Union européenne, les citoyens géorgiens ont pu voyager sans visa dans l'espace Schengen et, en décembre 2023, le pays a obtenu le statut de candidat à l'UE. Selon les sondages, le Rêve géorgien est toujours en passe d'obtenir le plus grand soutien, avec 32 à 35 % des voix, tandis que le Mouvement national uni devrait recevoir environ 20 % des suffrages. Cela s'explique en grande partie par le fait que le Rêve géorgien est associé à la stabilité et à la croissance économique, ce qui a été réalisé au cours des deux dernières années, en partie grâce aux relations avec la Russie et à l'afflux de migrants en provenance de ce pays (au cours du mandat du Rêve géorgien, le PIB de la Géorgie a presque doublé, passant de 16,89 milliards de dollars à 30,54 milliards de dollars). Cependant, les résultats combinés des sondages des quatre blocs d'opposition sont presque deux fois plus élevés[27]. Ce qui reste incertain à l'heure actuelle, c'est la volonté de l'opposition de s'unir (toutes les tentatives précédentes ont échoué) et la détermination du Rêve géorgien à maintenir son emprise sur le pouvoir. Si la Géorgie parvient à un accord avec la Russie, elle pourrait récupérer l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud (officiellement : la région de Tskhinvali) sous une forme ou une autre, mais l'ensemble du pays tomberait sous le « parapluie » russe. La déclaration d'Ivanichvili sur la nécessité de « s'excuser » auprès du peuple d'Ossétie du Sud pour l'attaque de leur région en 2008, qui a servi de prétexte à l'invasion de la Géorgie par la Russie[26], pourrait suggérer que les discussions se dirigent dans cette direction. Cependant, cela reste pour l'instant de simples spéculations, car le Premier ministre Irakli Kobakhidze insiste sur le fait que les troupes russes doivent être retirées des régions séparatistes, une demande que Moscou n'acceptera probablement pas. Si le Rêve géorgien remporte les élections, en particulier s'il obtient une majorité constitutionnelle, le pays s'éloignera probablement de l'intégration occidentale et continuera à tisser des liens plus étroits avec la Russie. Ainsi, le système politique actuel s'enracinera, l'opposition politique sera pratiquement éliminée et la démocratie s'érodera progressivement dans le pays. Ce constat est corroboré par les déclarations d'éminents politiciens du Rêve géorgien, qui ont exprimé leur intention d'interdire l'UNM et d'autres partis d'opposition, d'introduire des mesures juridiques visant les communautés LGBT, d'établir l'orthodoxie comme religion d'État (bien que l'Église orthodoxe géorgienne ait pris ses distances par rapport à cette idée) et de poursuivre le rétablissement de l'intégrité territoriale du pays. Compte tenu de la dépendance des régions séparatistes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud à l'égard de la Russie, ces mesures s'inscriraient dans le cadre de l'accord susmentionné avec Moscou. En revanche, la défaite du Rêve géorgien - bien que difficile à envisager - entraînerait sans aucun doute une obligation de rendre des comptes pour les 12 années passées au pouvoir. Dans un cas comme dans l'autre, les tensions post-électorales risquent de s'intensifier, avec d'importantes protestations de la part de groupes mécontents des résultats des élections ou remettant en cause leur légitimité.
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