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Wallaby a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.aftonbladet.se/nyheter/a/28vWQB/stefan-lofven-avgar-i-host (22 août 2021) Stefan Löfven a lâché une grosse bombe politique à la fin de son discours d'été au Runö kursgård à Åkersberga. Contrairement à ce qu'il a dit précédemment, il démissionnera - même avant les élections de 2022. Il quittera la présidence des sociaux-démocrates lors du congrès du parti en novembre. - Lors de la campagne électorale de l'année prochaine, les sociaux-démocrates seront dirigés par quelqu'un d'autre que moi, déclare Löfven. -
https://www.popsci.com/environment/colorado-river-water-cuts/ (19 août 2021) Le lac Mead alimente le barrage Hoover, l'une des plus grandes installations de production hydroélectrique du pays. La centrale produit de l'électricité en déplaçant l'eau à travers des turbines. Lorsque le lac Mead est haut, la capacité de production du barrage Hoover est de plus de 2 000 mégawatts, ce qui produit suffisamment d'électricité pour alimenter en moyenne quelque 450 000 foyers du Nevada, de l'Arizona et de la Californie. Mais la centrale a perdu 25 % de sa capacité en raison de la baisse du niveau du lac Mead. Si le niveau de l'eau descend en dessous de 950 pieds environ, le barrage ne pourra plus produire d'électricité. Les États du bassin du fleuve Colorado ont officiellement négocié qui peut utiliser quelle quantité d'eau du fleuve Colorado depuis la signature du Colorado River Compact en 1922. En 2007, ils ont négocié des lignes directrices provisoires en matière de pénurie qui spécifiaient dans quelle mesure chaque État devait réduire son utilisation en fonction de l'élévation du lac Mead. Une série d'accords ultérieurs ont inclus le Mexique, augmenté l'ampleur des réductions et autorisé le secrétaire à l'intérieur, en dernier ressort, à imposer des réductions vraiment draconiennes. Les États du bassin supérieur - le Colorado, le Wyoming, l'Utah et le Nouveau-Mexique - en pâtiront également. En effet, le Colorado River Compact oblige le Bureau of Reclamation à libérer une moyenne annuelle de 8,23 millions d'acres-pieds du lac Powell, le deuxième plus grand réservoir du pays, qui s'étend du sud de l'Utah au nord de l'Arizona. Le Bureau of Reclamation a prévu à la mi-juillet que l'écoulement dans le lac Powell pour 2021 ne totalisera que 3,23 millions d'acre-pieds, soit 30 % de la moyenne. Pour compenser ce manque à gagner, le bureau va libérer davantage d'eau de trois réservoirs du bassin supérieur : Flaming Gorge dans l'Utah, Blue Mesa dans le Colorado et Navajo à la frontière entre le Colorado et le Nouveau-Mexique. Ces lâchers d'eau nuiront aux agriculteurs et aux éleveurs, qui pourraient être contraints de pratiquer des cultures moins gourmandes en eau ou de réduire le nombre d'animaux en raison du manque d'eau. Les États du bassin supérieur tirent une grande partie de leur eau du manteau neigeux, qui a diminué ces dernières années avec le réchauffement de l'Ouest. Le problème ultime auquel sont confrontés les États du bassin du fleuve Colorado est simple. Il y a plus de droits d'eau sur le papier qu'il n'y a d'eau dans le fleuve. Et ce, avant de prendre en compte l'impact du changement climatique et la perte par évaporation des lacs Mead et Powell. L'évangile de la croissance motive encore certaines villes. Buckeye, en Arizona, à l'ouest de Phoenix, a une zone de planification de 642 miles carrés, ce qui est plus grand que Phoenix. La ville a approuvé 27 lotissements qui, selon les responsables, feront augmenter sa population de 800 000 personnes d'ici 2040. Pourtant, son approvisionnement en eau dépend d'un pompage non durable des eaux souterraines. D'autres collectivités ont fait face à la réalité. Au début de l'année 2021, Oakley, dans l'Utah, à l'est de Salt Lake City, a imposé un moratoire sur la construction de nouveaux logements, ce qui a donné des frissons aux promoteurs de l'Ouest. Alors que l'Ouest entre dans une ère de réaffectation de l'eau, la majeure partie de l'eau proviendra des agriculteurs, qui consomment plus de 70 % de l'eau de la région. Les villes, les promoteurs et l'industrie n'ont besoin que d'une infime partie de cette quantité pour un avenir indéfini. Et si les intérêts municipaux et industriels créaient un fonds pour aider les agriculteurs à installer des systèmes d'irrigation plus efficaces au lieu de se contenter d'inonder les champs, approche low tech qui gaspille beaucoup d'eau ?
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[Afghanistan]
Wallaby a répondu à un(e) sujet de g4lly dans Politique etrangère / Relations internationales
Je pense que tu as raison. Mais comme la majorité de la population est rurale, [on me murmure dans l'oreillette qu'elle était urbanisée à 68% en 1940]. les idéologues se fixent prioritairement l'ambition de fabriquer une idéologie qui séduise les ruraux. https://fr.wikipedia.org/wiki/Agronomie_et_politique_agricole_sous_le_Troisième_Reich Le Reichsnährstand est le nom désignant l'immense appareil bureaucratique règlementant tous les aspects de l'agriculture, de l'alimentation et de la vie rurale sous le Troisième Reich. Mise en place par Richard Walther Darré et promulguée le 13 septembre 19331, pour surmonter la crise agricole de 1932 initiée par la chute des prix agricoles de 1927-1928, cette loi instituant la « Corporation de l'agriculture » eut pour but d'atteindre l'autarcie alimentaire du Reich en sortant l'agriculture allemande de l'économie de marché spéculative, en vue d'une expansion territoriale prévue à l'est européen dans le cadre du Generalplan Ost. L’État nazi fait de la paysannerie la pierre angulaire de la Communauté nationale (volksgemeinschaft) : le retour à la terre étant considéré comme l’essence même de la race germanique (blut und boden). Par ailleurs le Reich ne se contente pas d'ériger le paysan en héros national, il souhaite également éduquer la population rurale afin de gagner la "bataille pour la production". Idéologiquement, le paysan à une place capitale dans la société puisqu’il est l’élément indispensable de l’alimentation de la nation. Ainsi, son devoir envers la communauté nationale et sa valeur honorifique lui sont sans cesse rappelées. L’idéologie du retour à la terre et de l’inhérence du monde rural à « l’esprit allemand » se retrouve dans divers domaines de la société comme l’éducation nationale: Les Landschulen étaient des écoles en milieu rural dans lesquelles les élèves effectuaient des travaux agricoles, les élèves des Napola (Nationalpolitischen Erziehungsanstalten) participent eux aussi aux travaux agricoles dans le cadre d'"actions à la campagne". On suggère aux travailleurs citadins le programme "l'année à la campagne" censé les revitaliser par le contact à la terre. Mais tout ne se passe pas comme prévu : À Alzenau, les paysans refusent de livrer leurs produits laitiers aux dépôts centraux tandis qu’à Bad Neustadt, ils forment une masse importante d’abstentionnistes à l’occasion du plébiscite d’août 1934 portant sur la confirmation d’Hitler à la tête du Reich. De plus, les paysans ne sont pas aussi sensibles à la propagande que d’autres couches de la population, car beaucoup ne « lisaient pas le journal, n’avaient pas la radio, n’assistaient pas aux meetings du parti et étaient en conséquence inaccessibles à la propagande du parti »25. Ils ne se déplacent pas non plus sur les places des villages où sont installés parfois des haut-parleurs et sont indifférents à tout ce qui ne sert pas leurs intérêts économiques propres25 ou leur conservatisme religieux, pas même les questions de suppressions de leurs droits politiques22. Ils boudent les fêtes des récoltes dès 1935 et depuis « l’obligation de livraison laitière » de 1934, refusent de plus en plus d'effectuer les livraisons, ce qui accroît la pénurie de 1936 et fait augmenter le prix du beurre. Certains menacent de produire du lait seulement pour leur consommation personnelle, et les points de collecte sont boycottés26 ainsi que la contribution obligatoire à l’Aide hivernale selon la loi du 13 septembre 1933. La répression policière commence alors avec des saisies de beurre dans les fermes, des arrestations et des mises en détention préventive. Les paysans bâtissent en retour une campagne de contre-propagande et s’adressent aux consommateurs en leur expliquant « qu’ils pourraient livrer assez de beurre mais qu’on ne les laissait pas faire » -
[Afghanistan]
Wallaby a répondu à un(e) sujet de g4lly dans Politique etrangère / Relations internationales
Je ne pense pas que l'Allemagne de 1939 ait été très urbanisée [on me murmure dans l'oreillette qu'elle était urbanisée à 68% en 1940]. L'urbanisation date de la mécanisation de l'agriculture, et ça c'est les années 1950. https://surface.syr.edu/cgi/viewcontent.cgi?filename=4&article=1016&context=books&type=additional Towards the Holocaust : the social and economic collapse of the Weimar Republic Timothy A Tilton - The Social Origins of Nazism: The Rural Dimensions Les nazis ont attiré un soutien disproportionné dans les zones rurales. Leurs plus grands succès électoraux sont obtenus dans des districts ruraux tels que le Schleswig-Holstein (la seule circonscription électorale à avoir donné aux nazis une majorité absolue avant que le parti n'arrive au pouvoir), la Basse-Saxe, la Poméranie et Mecklenburg. Dans ces provinces, les nazis tirent leur plus grand soutien des zones rurales ; dans le Schleswig-Holstein, par exemple, les communautés rurales ont voté à 63,3 % des voix pour le NSDAP en juillet 1932, tandis que les centres urbains ont voté pour le NSDAP à hauteur de 44,3 %. L'enquête stratégique sur les bombardements rapporte que les zones rurales ont le moral de guerre le plus élevé. Par-dessus tout, c'est la percée du parti dans les campagnes de 1928 à 1932 qui lui a donné une importance politique. Les nazis s'en prenaient par exemple à "l'art dégénéré", qui était l'expression de la culture des élites urbaines de l'époque, ce qu'on a appelé en France les "années folles". Le nazisme s'inspire du mouvement "völkisch" (populaire/folklorique) https://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_völkisch#Le_refus_de_la_modernité Pour les penseurs völkisch, tout ce qui fait référence à la société industrielle, alors en cours de formation, est rejeté ; mais cette opposition touche différents domaines selon les auteurs : pour Paul de Lagarde, l'incarnation du mal, c'est le libéralisme, pour Julius Langbehn, c'est la science. Ce refus de la modernité est en réalité le refus d'un monde quantifiable, réductible à des équations mathématiques et à des phénomènes mécaniques, d'un monde physique composé uniquement d'atomes, c'est-à-dire de matière. La modernité dans son ensemble est rejetée, car elle brise les liens qui unissent les membres du Volk (peuple), elle constitue la cause première du déclin de l'Allemagne ; Ainsi est magnifiée l'image du paysan allemand. En effet, celui-ci n'est pas encore touché par la société moderne, qui est proche des racines du Volk (peuple) germanique. Ces paysans ont leur aire de prédilection, la Basse-Allemagne, l'Allemagne du Nord-Ouest. C'est dans cette Allemagne du Nord-Ouest, l'ancienne Saxe d'avant la conquête carolingienne, que vivent les Allemands les plus authentiques, selon Langbehn : les paysans Niederdeutsche, dont le type même constitue l'incarnation du Volk germanique, non touché par la modernité, d'ascendance respectable, car enraciné sur un terroir. Cette hostilité à l'égard de la modernité se manifeste également par la multiplication de pratiques alors perçues comme alternatives, le végétarisme, les médecines douces, le naturisme. -
Alimentation et faim dans le monde
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Faut-il rappeler que le pays le plus impliqué dans l'UA, c'est la Chine, qui a fourni gratuitement le siège de l'UA à Addis Abeba : https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/01/26/a-addis-abeba-le-siege-de-l-union-africaine-espionne-par-les-chinois_5247521_3212.html Il y a un an, les informaticiens du bâtiment, construit en 2012 par les Chinois, ont découvert que l’intégralité du contenu de ses serveurs était transférée à Shanghaï. Le nouvel immeuble, « don de la Chine aux amis de l’Afrique », a été offert il y a tout juste six ans. Il a été entièrement équipé par les Chinois. Les systèmes informatiques ont été livrés clé en main. Et les ingénieurs chinois ont volontairement laissé deux failles : des portes numériques dérobées (« backdoors ») qui donnent un accès discret à l’intégralité des échanges et des productions internes de l’organisation.- 262 réponses
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Wallaby a répondu à un(e) sujet de g4lly dans Politique etrangère / Relations internationales
L'Afghanistan n'est-il pas une illustration supplémentaire de la théorie d'Ibn Khaldoun, qui conçoit la contradiction, le conflit, la dialectique entre un centre (Kaboul) urbanisé raffiné, cultivé, mais décadent, corrompu et qui ne sait pas se battre, face à des périphéries rustiques mais ancrées dans un solide code moral ? Les Talibans, c'est les Almohades qui renversent les Almoravides. -
Alimentation et faim dans le monde
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Cela irait à l'encontre des dogmes néolibéraux et libre-échangistes. Vu du Sénégal : https://www.lepoint.fr/afrique/l-afrique-doit-se-reinventer-sur-la-base-d-une-nouvelle-souverainete-18-06-2021-2431714_3826.php L'agriculture a rarement été considérée comme un levier du développement économique par les bailleurs de fonds internationaux, alors qu'elle occupe une place importante dans les économies et les sociétés africaines. Comment expliquer ce décalage ? Le secteur agricole n'a pas bénéficié de l'attention nécessaire. Il a longtemps été écarté dans les rapports internationaux auxquels les dirigeants africains sont attentifs. De fait, l'agriculture a été dévalorisée, « désinvestie ». Au début des années 1970, on parlait beaucoup de révolution agricole. Puis il y a eu la grande sécheresse au Sahel. On a alors compris que les pays africains devaient réinventer leur modèle agricole et réinvestir pour faire face aux chocs climatiques et à l'exode rural. Mais peu de temps après, la PAC (Politique agricole commune) a commencé à subventionner massivement l'agriculture au Nord, alors qu'en Afrique, où les plans d'ajustement structurels se mettaient en place, il n'était pas question de soutenir le secteur agricole. Et ce dessaisissement de l'investissement ou des capacités d'investissement dans l'agriculture, c'est ce que nous payons aujourd'hui, y compris en matière de migration des jeunes Africains vers les villes, puis à travers l'Afrique ou hors du continent. Et l'Afrique n'a pas eu l'audace, ni les moyens, d'inverser à l'époque cette orientation donnée par les institutions internationales à nos économies. Même aujourd'hui, quand on parle d'agriculture, c'est sous l'angle de la libéralisation, de la disponibilité de nos terres pour des investisseurs internationaux, et non pas en termes de souveraineté alimentaire. Que faudrait-il mettre en place pour favoriser la souveraineté alimentaire, une notion qui intègre la possibilité de mettre en œuvre ses propres systèmes agricoles et alimentaires ? Le préalable selon nous est une réforme du foncier. Nous observons une tendance des investisseurs nationaux et internationaux à accaparer les terres, et cela menace le paysannat. Y a-t-il des pays en Afrique qui favorisent ce type de réformes visant à sécuriser l'accès à la terre des agriculteurs ? Une commission sur la réforme foncière a été mise en place au Sénégal en 2017, mais pour l'instant, l'État tergiverse. Cela paraît mieux engagé dans les pays anglophones est-africains, et en Afrique du Nord, où l'acquisition de terres par des acteurs privés étrangers est plus contrainte. Vous avez évoqué le modèle de l'exploitation familiale. Ce type d'agriculture serait-il un modèle dominant selon votre vision, ou pourrait-il cohabiter avec l'agro-industrie ? La souveraineté alimentaire passe par la capacité des paysans, qui représentent entre 40 et 70 % des populations dans nos pays, à s'organiser pour produire ce dont ils ont besoin, avant même de penser à exporter des surplus. Il s'agit donc d'investir massivement dans l'agriculture familiale. Mais quand on parle d'agriculture familiale, il ne s'agit plus de la petite exploitation autour de la case. Nombre d'agriculteurs cultivent aujourd'hui de grandes surfaces. Au Sénégal, l'ex-président Abdoulaye Wade avait engagé en 2008 la Grande offensive agricole. Quelles sont les retombées ? En effet, la souveraineté alimentaire a été érigée en objectif primordial, par les régimes du président Abdoulaye Wade et du président Macky Sall avec des investissements dans le cadre d'un programme accéléré visant à augmenter la production de riz, de mil, de légumes et de fruits. De nombreux produits ont connu des croissances significatives, donc les résultats sont là, même si les délais pour atteindre l'autosuffisance en riz ont été dépassés. En attendant, nous importons encore beaucoup de riz, d'Asie, et de blé, que ce soit des pays du Nord, du Brésil ou de Russie. Nous aimerions que la crise engendrée par le Covid-19 soit un levier qui nous amène à repenser les priorités, à reconsidérer l'agriculture, la culture, l'industrialisation, la promotion de l'artisanat, au lieu de toujours mettre en avant les grandes infrastructures qui attirent les investissements. Pour nous, il s'agit d'un nouveau piège. Car la plupart des banques et des institutions financières internationales nous orientent vers des partenariats publics-privés. Sur le papier, c'est comme un idéal incontournable, mais il y a aussi dans ce package une volonté de redynamiser des entreprises européennes et des multinationales. Ce sont elles qui se positionnent sur ces marchés-là. Les acteurs privés locaux ont du mal à gagner des parts de marché dans ces partenariats. Les infrastructures ne sont-elles pas nécessaires pour écouler et commercialiser les produits issus de l'agriculture locale ? Certes, on estime qu'il y a entre 15 à 20 % de pertes post-récoltes, en raison des lacunes en matière d'infrastructures de stockage, de transport, mais des ressources considérables sont aussi investies dans des infrastructures de prestige. Il s'agit par exemple, au Sénégal, du train express régional à Dakar, dont on attend le démarrage depuis 4 ans, ou d'autoroutes peu utilisées, alors qu'on aurait pu faire des choix moins ambitieux mais plus utiles. L'accord établissant la ZLECAf (Zone de libre-échange continentale africaine) est entré en vigueur le 1er janvier 2021. Ce marché commun devrait dynamiser à terme le commerce intra-africain, alors que le continent a été la destination de seulement 17 % des exportations africaines en 2017. Est-ce une avancée que vous saluez ? Il y a une prise de conscience quant à la nécessité d'instaurer des dynamiques panafricaines plus poussées, on ne peut que s'en satisfaire. L'Union africaine met en place une vision à long terme, sous-tendue par des programmes, des politiques et des stratégies. Ce que nous craignons toutefois, en observant l'implication des pays du Nord dans le mode de fonctionnement de l'UA, c'est que ces initiatives soient détournées au profit de projets néocoloniaux des pays du Nord et de leurs multinationales. Nous devons aussi veiller à faire les bons choix politiques afin que la monnaie unique ouest-africaine ne se retrouve pas sous l'emprise excessive du Nigeria. Le 18 mai s'est tenu à Paris un sommet sur le financement des économies africaines. Au-delà de cette aide conjoncturelle, estimez-vous qu'il faut revoir les mécanismes d'aide en direction de l'Afrique ? Les mécanismes de l'aide sont contre-productifs et ne permettent pas de sortir de l'aide. Ils sont ankylosants et empêchent l'Afrique de redéfinir l'agenda à moyen et à long terme d'une souveraineté économique et monétaire véritable. Ils sont également un piège qui accentue l'influence des pays donateurs sur la définition de nos priorités et de nos politiques.- 262 réponses
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Bielorussie. Présent et avenir.
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Tetsuo dans Politique etrangère / Relations internationales
Bon, ça date un peu, mais... https://www.ft.com/content/3d6a30c5-7f66-4d4c-b03d-881688fed5fd (2 septembre 2020) Vous demandez ("EU needs a tougher response to Belarus", FT View, 1er septembre) que l'UE soit prête à intervenir plus vigoureusement au nom du mouvement démocratique biélorusse, y compris en imposant des sanctions si nécessaire à la Biélorussie et à la Russie. Vraiment ? L'UE semble avoir tiré la leçon du désastre ukrainien - l'annexion, la guerre, la rupture vraiment très dangereuse des relations de l'Europe avec sa superpuissance militaire locale - même si ce n'est pas votre cas. Si l'UE fait irruption en Biélorussie, les Russes se sentiront obligés de riposter, probablement avec moins de retenue qu'en Ukraine. Pour le moment, ils sont presque certainement aussi prudents que nous devrions l'être à l'idée d'être entraînés dans une nouvelle confrontation est-ouest au centre de l'Europe. Nous devrions discuter tranquillement avec eux (comme le font très probablement les Français et les Allemands) afin de trouver une solution concertée. Quant aux sanctions que vous préconisez (une fois de plus), cela devient une addiction. L'expérience de soixante-quinze ans de sanctions contre la Russie (c'est-à-dire depuis la seconde guerre mondiale) montre qu'elles ne fonctionnent jamais. Les sanctions actuelles n'ont fait qu'accroître l'inflexibilité de la Russie, renforcer le soutien interne à Poutine et placer l'Occident devant l'énorme problème politique de les dénouer lorsque le moment sera venu (et il le sera sûrement) de régler les relations avec la Russie. Quand vous êtes dans un trou, arrêtez de creuser. Tony Brenton Cambridge, Royaume-Uni Tout porte à croire que l'auteur de ce simple courrier de lecteur n'est autre que "Sir Tony", ancien ambassadeur en Russie. -
Alimentation et faim dans le monde
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est un thème qui m'avait paru intéressant à explorer : longtemps on a fait exactement l'inverse : on a favorisé les cultures d'exportation (avec ou sans accaparement des terres) et non les cultures vivrières : https://blog.mondediplo.net/2011-01-07-Au-Niger-le-cycle-des-crises-alimentaires Quant au riz, produit le long du fleuve Niger, dans des aménagements hydro-agricoles à la maintenance coûteuse, il souffre de la concurrence des riz asiatiques, et d’une commercialisation peu transparente, et de toutes façons, ne peut pas combler les déficits céréaliers. Le Niger n’est plus auto-suffisant du point de vue alimentaire, et ne le sera sans doute jamais plus. Il faut aujourd’hui voir cette réalité en face. On ne peut en imputer la cause à d’envahissantes cultures de rente, qui, au contraire, font plutôt défaut : lorsqu’elles existent (dans des secteurs limités comme l’oignon, le souchet ou le maraîchage), elles permettent au contraire aux producteurs de mieux s’en sortir. Les paysans eux-mêmes ne peuvent plus se nourrir uniquement avec le mil qu’ils produisent. Même les années de bonne récolte, rares sont ceux qui engrangent dans leurs greniers de quoi tenir douze mois, d’autant plus qu’une partie des récoltes devra être vendue pour faire face aux nombreux besoins sociaux (baptêmes, mariages, habillement) et, parfois, pour rembourser les dettes contractées l’année précédente. A ce tableau, il faut ajouter un phénomène qui n’a cessé de prendre de l’ampleur ces dernières années : la spéculation foncière, en particulier le long de la frontière avec le Nigéria, dans cette bande appelée parfois le « grenier à mil du Niger ». Car les crises alimentaires ont aussi leurs gagnants. Les paysans les plus pauvres, contraints de vendre leurs terres ou de les mettre en gage, les cèdent à des hauts fonctionnaires ou des grands commerçants. C’est une rupture totale avec la tradition, dans laquelle les terres ne se vendaient ni ne se louaient. Elles se donnaient ou se prêtaient. Cette époque est bien loin. L’explication d’un tel engouement des nantis pour les champs de mil (mais aussi, bien sûr, pour les jardins et les terres irriguées) est simple : le mil est devenu également une culture spéculative. Si les « ranches » dont ont rêvé certains politiciens n’ont guère donné de résultats, on voit se constituer, aux mains de propriétaires absentéistes, de grands troupeaux itinérants, qui dévastent les pâturages et monopolisent les puits, aux dépens des petits éleveurs locaux, de plus en plus fragilisés.- 262 réponses
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[Afghanistan]
Wallaby a répondu à un(e) sujet de g4lly dans Politique etrangère / Relations internationales
Comme l'indiquait la féministe que je citais plus haut, le problème c'est que la société plus ouverte elle a existé, c'était l'Afghanistan soviétique. Et les Occidentaux ont fait le choix de soutenir les "fermés" pour combattre les "ouverts". Donc j'ai bien peur que Jean-Marie Guéhenno ne nous offre pas une véritable analyse, mais une kyrielle d'éléments de langage pour politicien en campagne, ou pour journaliste en mal d'idées pour écrire un commentaire dans l'air du temps, qui ne prenne pas trop à rebrousse poil la ménagère de moins de 50 ans et surtout son rédacteur en chef et les forces qui financent son journal. Il fait une critique a minima de ce qui n'a pas marché en Afghanistan. Même s'il n'est pas de nationalité américaine, écrivant depuis une université américaine, il est prisonnier des cadres mentaux qui déterminent ce qu'on a le droit d'écrire ou ce qu'on ose écrire en Amérique. Il est vrai aussi que parfois le statut de professeur dans une université américaine avec la notion de "tenure" qui rend la personne pratiquement inamovible lui donne une certaine indépendance et cela peut produire de bons résultats. Je pense toujours à Alan Kuperman de l'université du Texas à Austin et sa critique cinglante de la guerre de Libye. Guehenno a surtout été président du "International Crisis Group" qui produit souvent d'assez bonnes choses, mais qui est une "GONGO" (organisation non gouvernementale organisée par des gouvernements). : https://fr.wikipedia.org/wiki/International_Crisis_Group Sources de financement en 2017 45 % gouvernements : Australie (Department of Foreign Affairs and Trade) • Canada (Department of Foreign Affairs and Trade) • Emirats arabes unis • Finlande (Ministry of Foreign Affairs) • France (Ministère des Affaires étrangères) • Islande (Ministry of Foreign Affairs) • Japon (International Coorperation Agency) • Liechtenstein • Nouvelle-Zélande (Ministry of Foreign Affairs and Trade) • Norvège (Ministry of Foreign Affairs) • Qatar (Ministry of Foreign Affairs) • Suède (Ministry for Foreign Affairs) • Suisse (Federal Department of Foreign Affairs) • Union européenne -
Chine
Wallaby a répondu à un(e) sujet de alexandreVBCI dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.tagesschau.de/ausland/china-drittes-kind-101.html (21 août 2021) En Chine, les couples sont désormais autorisés à avoir trois enfants. Le parlement du pays a donc modifié une loi par laquelle le Parti communiste (PC) au pouvoir prescrit la taille autorisée des familles pour ses résidents. Ce changement avait déjà été annoncé à la fin du mois de mai. -
[Afghanistan]
Wallaby a répondu à un(e) sujet de g4lly dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.theguardian.com/commentisfree/2021/aug/20/west-nation-building-fantasy-afghanistan-boris-johnson Quant à l'armée "formée à l'occidentale", l'un de ses formateurs m'a dit que c'était surtout pour la forme. Une puissance occupante ne pouvait pas motiver les jeunes locaux à tuer leurs compatriotes qui pourraient bientôt les gouverner. Il a prédit à juste titre : "Ils rentreront simplement chez eux." Cela fait maintenant 22 ans que Tony Blair a prononcé un discours à Chicago pour faire la leçon aux États-Unis sur sa doctrine d'intervention internationale. Il voulait que l'Occident envahisse des pays du monde entier, non pas pour se défendre, mais pour sauver les gens de l'oppression. Il s'agit d'une reformulation du concept victorien d'impérialisme moral d'Alfred Milner. Les politiciens britanniques, de gauche comme de droite, sont depuis longtemps mal à l'aise face à l'abandon du Milnerisme comme visage acceptable de l'empire. Le maintien de l'ordre au niveau mondial est en quelque sorte inscrit dans l'ADN politique de la Grande-Bretagne. Toutes les guerres d'agression de Blair ont été acclamées à la Chambre des communes. De nombreuses personnes ont parlé cette semaine du "déclin de l'Occident", déplorant l'effondrement de l'autorité morale américaine. Pourtant, ces théories sont hors sujet. La croyance que nos valeurs morales sont en quelque sorte dénuées de sens si elles ne sont pas imposées à ceux qui ne les partagent pas est un fanatisme impérialiste. La domination occidentale a tué environ 240 000 personnes en Afghanistan depuis 2001, soit plus que les talibans n'ont jamais fait. Ce n'est pas la morale qu'elle a laissée derrière elle, mais le désordre. Si vous demandez aux contribuables de dépenser des milliards pour la défense, vous avez besoin de quelque chose à montrer pour cela. Vous prétendez donc, comme Johnson l'a fait dans son étrange conversation avec Biden cette semaine, que des "gains" ont été réalisés en Afghanistan. Vous accusez les non-interventionnistes, comme l'a fait l'ancien leader conservateur William Hague, de démontrer "l'affaiblissement de l'esprit occidental". Dans une récente chronique, Hague a appelé la Grande-Bretagne à continuer d'envahir des pays étrangers lorsque "notre humanité commune l'exige". Ce faisant, il ressemblait au pape Urbain convoquant la première croisade. L'historien américain Francis Fukuyama, spécialiste de la guerre froide, a récemment écrit que les États-Unis "ne sont pas susceptibles de retrouver leur statut hégémonique antérieur, et ne devraient pas y aspirer". -
[Afghanistan]
Wallaby a répondu à un(e) sujet de g4lly dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.theguardian.com/commentisfree/2021/aug/19/afghanistan-crisis-britain-foreign-policy-delusional Si les atrocités commises par les talibans sont largement comprises, celles commises par les forces occidentales et leurs alliés ont été délibérément ignorées. Comme me l'a dit l'auteur et expert de l'Afghanistan Anand Gopal, les talibans se sont pratiquement évaporés en 2001. Mais les politiciens afghans du nouveau gouvernement ont exploité le désir des États-Unis d'éliminer les "méchants" en prétendant à tort que leurs opposants étaient des partisans des talibans. Des massacres, des arrestations massives, des perquisitions et des tortures ont suivi. Les forces progouvernementales ont recruté des enfants comme soldats, tandis que la police locale afghane - une milice progouvernementale de 30 000 hommes mobilisée par les États-Unis - a assassiné des civils, commis des fraudes et s'est livrée à des vols, des viols, des enlèvements, des trafics de drogue et des extorsions. La force de protection de Khost, soutenue par la CIA, a supervisé des violations similaires des droits de l'homme : ses victimes allaient de garçons de 14 ans à des anciens de 60 ans. Comme le dit Human Rights Watch, un mythe central était que les hommes forts, les seigneurs de guerre et les commandants afghans que les États-Unis avaient choisis comme alliés pour évincer les talibans "pouvaient contribuer à assurer la sécurité et la stabilité, malgré leurs antécédents d'abus". C'est le contraire qui s'est produit. Dès le début, les forces anti-talibans ont attaqué des villages, violé des femmes, exécuté sommairement des civils et volé du bétail et des terres. Les centres de détention afghans étaient remplis de prisonniers qui étaient battus, étouffés et soumis à des chocs électriques. Selon la Cour pénale internationale, les forces armées américaines et la CIA pourraient avoir commis des crimes de guerre en torturant les détenus. Gopal me dit qu'il y a eu des "dizaines d'Abu Ghraib" en Afghanistan qui n'ont pas été signalés. Les frappes aériennes ont tué des milliers de civils et ont été suivies de ce que Human Rights Watch décrit comme "des enquêtes médiocres et des paiements de condoléances peu fréquents". Selon les données de l'ONU, au cours des cinq dernières années, 40 % de toutes les victimes civiles des frappes aériennes étaient des enfants. Entre 2017 et 2020, le nombre de victimes civiles des bombes occidentales a bondi de plus de 300 %. -
[Afghanistan]
Wallaby a répondu à un(e) sujet de g4lly dans Politique etrangère / Relations internationales
Ce passage aussi est pas mal : https://www.cairn.info/revue-nouvelles-questions-feministes-2002-1-page-98.htm (1er trimestre 2002) Quand il s’agit des droits des femmes, c’est-à-dire des droits humains, la question qui se pose à propos d’une guerre est toujours, à la fin, la même : quels sont les maux pires que la guerre pour une population ? À quel moment la guerre devient-elle préférable ? Dire que la guerre est bénéfique pour les femmes afghanes, c’est décider qu’il vaut mieux pour elles mourir sous les bombes, mourir de faim, mourir de froid, que de vivre sous les Taliban. -
[Afghanistan]
Wallaby a répondu à un(e) sujet de g4lly dans Politique etrangère / Relations internationales
J'ai quelques doutes sur la possibilité d'un massoudisme après Massoud, et j'ai quelques doutes sur Massoud lui-même, car on ne nous a jamais présenté en Occident le vrai Massoud, mais une hagiographie de Massoud, un mythe Massoud enjolivé par les professionnels de la mise en récit. https://www.cairn.info/revue-nouvelles-questions-feministes-2002-1-page-98.htm (1er trimestre 2002) En septembre 2001 sont diffusés le film hagiographique Massoud l’Afghan et un documentaire fait par des femmes afghanes non nommées, qui ont filmé en caméra cachée les exécutions au stade de Kaboul par les Taliban. Après la prise de Kaboul, quelques informations sur la conduite de ces troupes « alliées » commencent à filtrer. Il est clair que les médias français se sont livrés à une autocensure, et ont interdit au public une information objective et équilibrée. Ils ne manquaient pas d’informations, car même si leur connaissance de la région est piètre – aucun journal français n’a de correspondant permanent au Pakistan – les agences de presse, la presse, la télévision étrangères et les sites Internet sont à leur disposition ; ils ont délibérément mis cette information sous le boisseau, et refusé les articles que nous leur avons envoyés. Il faudra attendre le 23 janvier 2002 pour que le film sur les exécutions au stade de Kaboul soit rediffusé en entier (sur ARTE) dans Sorties de ténèbres ? par Saira Shah ; qu’on apprenne que ses autrices sont les femmes de RAWA (Association Révolutionnaire des Femmes Afghanes) [7], pour qu’un autre documentaire, Femmes de Kaboul par Antonia Rados, également réalisé grâce à RAWA, montre la réalité de la vie des femmes après la prétendue « libération », et laisse enfin des Afghanes expliquer ce que les journalistes ont caché pendant quatre mois : que la répression des femmes a commencé avec les Moudjahidins, et non avec les Taliban. Récemment, Télérama a rompu avec le « politiquement correct » au point d’interviewer un musicien afghan qui dit : « Lorsque les communistes sont arrivés au pouvoir en 1979, les possibilités de concerts se sont multipliées et il m’est même arrivé d’aller faire des démonstrations dans les classes de musique des écoles de filles… Les difficultés ont commencé lorsque les moudjahidins sont arrivés en 1992 » [8]. Cette rétention d’informations peut sembler anodine : pourtant, c’est un des dispositifs majeurs de la mise en condition de l’opinion. D’une part, les puissances occidentales ne pouvaient pas admettre qu’elles s’adjoignaient des troupes au sol aussi douteuses ; parce que les Moudjahidins étaient les alliés de la Coalition occidentale, « nous avons idéalisé ces hommes de main… au point d’oublier leur passé » [9][Robert Fisk, « What will the Northern Alliance do in our name…]. D’autre part, pour justifier la guerre aux yeux de l’opinion, il fallait promettre qu’elle visait une « amélioration » du sort des Afghan·e·s, et pas seulement la vengeance américaine ou la consolidation du pouvoir occidental. Or l’opinion n’aurait pas cru aux promesses d’amélioration si elle avait su la vérité sur l’Alliance du Nord. Il fallait opposer, par action – les mensonges éhontés prononcés par les propagandistes habituels comme Bernard-Henri Lévy – mais surtout par omission, les « mauvais » Taliban aux « bons » Moudjahidins, tout au moins tant que ces derniers n’avaient pas gagné. Les soldats de l’Alliance du Nord pillent les maisons et violent les femmes. Les chefs locaux rançonnent les camions tous les 50 km, les transports sont impossibles, la corruption et le désordre empêchent l’application de la Charia. Certains d’entre les Moudjahidins, et surtout les plus jeunes, qui ont pris les idéaux islamiques au sérieux, sont écœurés. Ils partent étudier au Pakistan. Ce sont les étudiants, les Taliban, les fils spirituels et parfois physiques des Moudjahidins. Aussi anticommunistes que leurs pères mais plus disciplinés, plus sérieux, et encore plus fondamentalistes : bref, de bons candidats à l’aide des USA, qui allongent les dollars aux madrasas (écoles coraniques) pakistanaises via l’Arabie saoudite. Et en un an, les Taliban formidablement armés, conquièrent une grande partie du pays et entrent à Kaboul. Quand les Moudjahidins battent en retraite en 1996, ils laissent 50 000 morts rien qu’à Kaboul et la ville en ruines. Ce que six ans de guerre anti-soviétique n’avaient pas réussi à faire, quatre ans de guerre entre factions l’ont accompli. Car les droits des femmes ont été promus et défendus en Afghanistan entre 1978 et 1992 : mais par des gouvernements marxistes ou pro-soviétiques. C’est de cette époque, celle de Amin, Karmak, Taraki et Najibullah, que l’on tire ces statistiques étonnantes sur le grand nombre de femmes médecins, professeures, avocates. Et c’est pas de chance pour les femmes d’Afghanistan : car puisqu’elles étaient défendues par des gouvernements alliés à un ennemi des USA, il a bien fallu les sacrifier. https://time.com/5472411/afghanistan-women-justice-war/ (8 décembre 2018) Malgré les efforts déployés par le gouvernement afghan et les donateurs internationaux depuis 2001 pour éduquer les filles, on estime que deux tiers des filles afghanes ne vont pas à l'école. Quatre-vingt-sept pour cent des femmes afghanes sont analphabètes, tandis que 70 à 80 % d'entre elles sont confrontées au mariage forcé, souvent avant l'âge de 16 ans. Un rapport de septembre a qualifié le programme Promote de l'USAID, doté de 280 millions de dollars, d'échec et de gaspillage de l'argent du contribuable. Ce programme est présenté comme le plus gros investissement jamais réalisé par le gouvernement américain pour faire progresser les droits des femmes dans le monde. Les statistiques gouvernementales de 2014 montrent que 80 % des suicides sont commis par des femmes, ce qui fait de l'Afghanistan l'un des rares endroits au monde où les taux sont plus élevés chez les femmes. Les psychologues attribuent cette anomalie à un cycle sans fin de violences domestiques et de pauvreté. Lors du sommet de l'OTAN, j'ai demandé au président Ashraf Ghani pourquoi deux tiers des filles ne sont toujours pas scolarisées. Il a largement imputé ces chiffres aux efforts d'aide occidentaux mal conçus et mal orientés, qui ne tiennent pas compte des réalités sur le terrain. https://nationalinterest.org/feature/leaving-afghanistan-was-america’s-most-moral-choice-191952 (17 août 2021) Comme l'a souligné Vanda Felbab-Brown de Brookings, écrivant avec l'ancien commandant des forces de l'OTAN en Afghanistan John R. Allen, en s'appuyant sur des travaux d'enquête qu'elle a réalisés en Afghanistan, Les femmes urbaines peuvent préférer que les combats se poursuivent, notamment parce que les zones urbaines sont beaucoup moins touchées par la guerre que les zones rurales et que leurs parents masculins, en particulier ceux des familles d'élite, supportent rarement les risques liés aux combats sur le champ de bataille. Pour eux, la poursuite et l'intensification de la guerre ont été beaucoup moins coûteuses que pour de nombreuses femmes rurales. Il n'est pas surprenant que le régiment de parachutistes des médias ait ainsi trouvé un pays désireux de poursuivre la guerre, désireux de voir les forces américaines rester et les frappes aériennes américaines se poursuivre - et un pays qui allait changer profondément sous de nouveaux dirigeants. Le tableau dans les zones rurales était plus compliqué, ont écrit Felbab-Brown et Allen : Pour de nombreuses femmes rurales, en particulier dans les zones pachtounes mais aussi parmi d'autres groupes ethniques minoritaires ruraux, la vie réelle n'a pas beaucoup changé depuis l'ère des talibans, malgré l'autonomisation juridique formelle. Elles dépendent toujours entièrement des hommes de leur famille pour obtenir la permission d'accéder aux soins de santé, de fréquenter l'école et de travailler. [...] Les femmes afghanes des zones rurales - où vivent environ 76 % des femmes du pays - subissent les ravages des combats sanglants qui s'intensifient entre les talibans, les forces gouvernementales et les milices locales. La perte de maris, de frères et de pères dans les combats génère non seulement un traumatisme psychologique pour elles, mais compromet aussi fondamentalement leur survie économique et leur capacité à mener leur vie quotidienne. Ils écrivent : "La paix est une priorité absolue pour certaines femmes rurales, même un accord de paix très proche des conditions des Talibans." L'enquête de Felbab-Brown n'est pas le seul point de données ici. 2018 a vu un mouvement de paix public en Afghanistan, qui a fait pression sur les talibans comme sur le gouvernement, avec des manifestants marchant pieds nus sur des centaines de kilomètres en terrain dangereux pour montrer leur soutien à un processus de paix. Des voix comme celles des femmes rurales ou des marcheurs pour la paix ne s'inscrivent pas dans un récit propre du bien et du mal, d'une bataille entre la modernité en minijupe et la barbarie barbue. La guerre coûtait à l'Afghanistan des dizaines de milliers de vies et provoquait régulièrement des déplacements massifs, et de nombreux Afghans en étaient venus à préférer la paix à tout prix. -
Coronavirus - Covid 19
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Lordtemplar dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.theguardian.com/education/2021/aug/21/classrooms-england-monitor-air-quality-effort-combat-covid-better-ventilation À partir de septembre, le ministère de l'éducation (DfE)[britannique] dépensera 25 millions de livres sterling pour fournir 300 000 instruments de mesure du CO2 afin d'alerter le personnel et les élèves si les niveaux de CO2 augmentent, ce qui signifie que l'air frais ne circule pas. -
Allemagne
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Sondage : le sentiment de liberté des Allemands. Source : https://www.welt.de/politik/deutschland/article233260763/Allensbach-Umfrage-Freiheitsgefuehl-der-Deutschen-nimmt-deutlich-ab.html (20 août 2021) -
Géorgie
Wallaby a répondu à un(e) sujet de alexandreVBCI dans Politique etrangère / Relations internationales
https://foreignpolicy.com/2021/08/20/georgia-russia-belarus-putin-turns-back-on-west/ En 2019, les dirigeants de Rêve géorgien ont invité un législateur russe à s'adresser à l'assemblée législative géorgienne, ce qui a provoqué l'indignation et des troubles dans les rues. Il a torpillé deux projets qui auraient accru l'indépendance de la Géorgie vis-à-vis de la Russie, l'un un port en eau profonde sur la mer Noire et l'autre un nouveau corridor est-ouest de fibre optique. Certains membres de Rêve géorgien procèdent à ce qui s'apparente à une captation de l'État, concentrant le pouvoir et la richesse entre les mains d'un petit groupe d'élites, à un moment où la pandémie de coronavirus fait rage dans le pays et nuit à l'économie, le PIB ayant chuté de 6,2 % l'an dernier. La Géorgie a enregistré un demi-million de cas et plus de 6 500 morts, un taux de positivité de 10,4 %, et seulement 7 % de la population est entièrement vaccinée. Empruntant une page du livre de jeu des régimes illibéraux comme ceux de Moscou et de Minsk, Tbilissi a également commencé à s'en prendre à l'Occident. Fin 2019, Facebook a supprimé de faux comptes, tous rattachés à Rêve géorgien, qui exprimaient des sentiments anti-occidentaux, dont certains étaient spécifiquement anti-américains. Plus récemment, des sites web et des comptes de médias sociaux liés à Rêve géorgien ont lancé des attaques sans précédent contre l'ambassadrice des États-Unis à Tbilissi et ses collègues européens chaque fois qu'ils ont émis des critiques à l'encontre de Rêve géorgien ou du gouvernement, dans le but de faire taire ces critiques. La crise politique de la Géorgie a atteint son paroxysme l'automne dernier, lorsque les partis d'opposition ont contesté les élections parlementaires, alléguant que le gouvernement Rêve géorgien s'était livré à une manipulation et à une fraude des électeurs. S'il ne fait aucun doute que le Rêve géorgien a obtenu plus de voix que tout autre parti, beaucoup se demandent s'il en a obtenu suffisamment - 40 % - pour former un gouvernement sans avoir à former une coalition. Si la plupart des observateurs internationaux ont qualifié les élections d'automne de compétitives, la plupart des analystes s'accordent à dire que Rêve géorgien a cherché à marginaliser les forces d'opposition, à monopoliser le pouvoir et à contrôler le système judiciaire. La décision de l'opposition de boycotter le parlement a déclenché une crise politique que le gouvernement a ensuite aggravée en février en arrêtant et en emprisonnant Nika Melia, le chef du Mouvement national uni, le principal parti d'opposition. De nombreux membres de l'opposition ont également accusé les poursuites engagées contre Giorgi Rurua, propriétaire majoritaire de la chaîne de télévision d'opposition Mtavari Arkhi, d'être politiquement motivées. En avril, l'Union européenne est intervenue pour conclure un accord désamorçant la crise politique, du moins temporairement, et conduisant à la libération de M. Melia. Outre l'amnistie pour les "prisonniers politiques", l'accord prévoyait des élections législatives anticipées si le Rêve géorgien ne parvenait pas à obtenir 43 % des voix aux prochaines élections locales. Mais début juillet, des manifestants d'extrême droite se sont déchaînés le jour d'un rassemblement prévu pour la fierté LGBTQ, attaquant des journalistes et des bureaux de la société civile. Certains des manifestants avaient des liens avec Moscou, et ils ont été encouragés par l'Église orthodoxe géorgienne, qui entretient des liens avec son homologue russe. Plus de 50 journalistes ont été blessés, et l'un d'entre eux est mort plusieurs jours après avoir été brutalement battu. Le Premier ministre Irakli Garibashvili a accusé l'" opposition radicale " d'être à l'origine des affrontements. Son incapacité à prévenir et à condamner la violence a contribué aux tensions actuelles entre les partisans de la Marche des fiertés et les journalistes d'une part, et les contre-manifestants d'autre part. L'ambassadeur des États-Unis à Tbilissi a critiqué M. Garibashvili pour son manque de "leadership énergique" dans la gestion des violences homophobes et anti-médias. Faisant appel aux parties les moins tolérantes de la société géorgienne et jouant sur l'Église orthodoxe, M. Garibashvili a décrit la marche des fiertés comme "inacceptable pour une grande partie de la société géorgienne" et "organisée par des forces revanchardes telles que l'opposition radicale". Les organisateurs de la marche - qui étaient, en fait, les victimes de la violence - étaient, selon Garibashvili, "déraisonnables" et risquaient une "confrontation civile." Jusqu'à présent, aucune arrestation des organisateurs des attaques et des violences n'a eu lieu. Et dans les nouvelles stupéfiantes même par les normes géorgiennes, un accord interétatique sur la coopération entre le Comité de sécurité d'État de la Biélorussie et le service de sécurité d'État géorgien serait entré en vigueur ce mois-ci. Signé à l'origine en 2016, l'accord lie le gouvernement géorgien avec l'un des régimes les plus abusifs au monde, et le service KGB de la Biélorussie et le FSB de la Russie ont des liens très étroits. Jusqu'à présent, les responsables géorgiens n'ont pas nié l'existence de l'accord ; ils ont plutôt critiqué les reportages à son sujet. Abroger un accord avec l'UE tout en confirmant un accord avec le régime dictatorial de Minsk n'est pas de bon augure pour la Géorgie, c'est le moins que l'on puisse dire, et renforce les inquiétudes quant à l'engagement des autorités géorgiennes actuelles envers une orientation occidentale et les valeurs démocratiques. M. Garibashvili a dû annuler un voyage prévu dans les États baltes, les dirigeants de ces pays ne souhaitant pas qu'il s'y rende en raison des récents développements en Géorgie. -
Le Burkina Faso
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Coriace dans Politique etrangère / Relations internationales
Une thèse peut-être un peu extrême, signée "antiwar.com", qui rend les États-Unis, Bush, l'AFRICOM responsables d'un peu tout ce qui va mal au Burkina. En tout cas, indépendamment des conclusions qui sont justifiées ou pas, les faits qui sont pris comme pièces à conviction méritent d'être connus, notamment les suivants : https://www.les-crises.fr/burkina-faso-en-10-ans-le-gouvernement-americain-a-aneanti-le-pays/ L’Afrique, en particulier l’Afrique de l’Ouest, n’avait pratiquement pas de militants islamistes à proprement parler. En fait, c’est le Burkina Faso qui en avait le moins. Fin 2013, un rapport du département d’État notait qu’« aucun incident terroriste n’a été enregistré au Burkina Faso, qui n’est pas une source de recrutement pour les organisations extrémistes violentes pas plus qu’un foyer d’extrémistes religieux radicaux.» Depuis 2009, Washington a dépensé plus de 69 millions de dollars au profit des forces de sécurité du Burkina Faso et, en fait, le nombre de Burkinabés (plus de 13 000) formés par des soldats et des sous-traitants américains est plus élevé que celui de tout autre État sahélien. -
Le Burkina Faso
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Coriace dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.wakatsera.com/burkina-sur-1100-barrages-seulement-10-sont-en-bon-etat/ (20 août 2021) Sur ces 1100 barrages «40% sont en état de dégradation très avancé, 50% sont en état de dégradation moyennement avancé et seulement 10% sont en bon état». -
terrorisme Opération Barkhane
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Scarabé dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/08/19/une-attaque-djihadiste-fait-47-morts-au-burkina-faso_6091798_3212.html Quatre-vingts personnes, dont 65 civils et 15 gendarmes, ont été tuées, mercredi 18 août, dans une attaque menée par des djihadistes présumés contre un convoi militaire qui escortait des civils, dans le nord du Burkina Faso. « Pendant la riposte les FDS et les VDP ont abattu 58 terroristes, et de nombreux autres ont été blessés et ont pris la fuite » -
[OTAN/NATO]
Wallaby a répondu à un(e) sujet de zx dans Politique etrangère / Relations internationales
Le président Tchèque constitutionnellement est un président potiche, reine d'Angleterre, sans pouvoir. Il n'est pas dans la même catégorie que Macron. -
[Afghanistan]
Wallaby a répondu à un(e) sujet de g4lly dans Politique etrangère / Relations internationales
https://thediplomat.com/2021/08/the-talibans-careful-cheerleaders-pakistans-statements-on-the-fall-of-kabul/ (17 août 2021) En juillet 2021, un célèbre journaliste pakistanais et expert des talibans, Ahmed Rashid, a déclaré que les combattants talibans non seulement avaient un sanctuaire au Pakistan, mais qu'ils récupéraient même dans les hôpitaux pakistanais (voir cette interview, accordée à Nisad Hajari pour le Print). Et comme Aqil Shah l'a écrit il y a quelques jours pour Carnegie : Les talibans peuvent librement faire entrer des hommes et du matériel en Afghanistan [depuis le Pakistan] [...] et communiquer avec leurs commandants opérationnels en Afghanistan ; dans certains cas, ils ont même utilisé des passeports pakistanais pour voyager à l'étranger. Ils seraient également propriétaires de biens immobiliers lucratifs et auraient des intérêts commerciaux importants dans les villes pakistanaises de Karachi, Peshawar et Quetta. Maintenant qu'il semble que les talibans prennent le plein pouvoir en Afghanistan, le gouvernement pakistanais n'aura plus à faire semblant. Il est donc utile de suivre l'évolution de sa rhétorique pour demander des comptes à l'establishment d'Islamabad. Alors que les talibans défilaient en Afghanistan ces dernières semaines, des personnalités de l'establishment pakistanais ont fait divers commentaires qui ont mis en évidence les objectifs finaux de la diplomatie d'Islamabad et le récit dont elle habille sa politique. Les remarques éparses peuvent être généralement regroupées en deux catégories : (1) Tentatives d'affaiblir la critique mondiale des talibans. [Notamment] l'affirmation selon laquelle, pendant l'offensive actuelle, la population afghane a accueilli les talibans plutôt que de s'y opposer - une déclaration prononcée par le conseiller à la sécurité nationale du premier ministre pakistanais, Moeed Yusuf (dans une interview avec Becky Anderson pour CNN). (2) Tentatives visant à saper la légitimité du gouvernement de Kaboul. Yusuf a remis en question la légitimité de Ghani pour gouverner dans la même interview mentionnée ci-dessus. Deux jours plus tard, la ministre d'État pakistanaise chargée du changement climatique, Zartaj Gul Wazir, est allée beaucoup plus loin en acclamant la chute du gouvernement de Kaboul dès l'entrée des talibans dans la capitale. Même si Gul Wazir a supprimé son tweet dans l'heure qui a suivi, le lendemain, le chef d'orchestre lui-même a rejoint le choeur : le Premier ministre pakistanais Imran Khan. Dans un discours sur un sujet apparemment sans rapport, enregistré par Samaa TV moins de 24 heures après que les Talibans se soient assis dans le palais présidentiel de Kaboul, Khan a déclaré que "juste maintenant, ils ont brisé les chaînes de l'esclavage en Afghanistan". Comme d'habitude, les anciens officiers militaires pakistanais ont été encore plus directs et radicaux dans leurs déclarations que les politiciens du pays. Abdul Qayyum, lieutenant général à la retraite, a déclaré que c'était les États-Unis qui étaient responsables de la violation du droit international et de l'existence d'une "armée voyou", et qu'Islamabad devrait être "le premier pays au monde à reconnaître le nouveau gouvernement afghan". (Cette déclaration a été publiée après la capitulation du gouvernement de Ghani, comme le cite un article de Shakeel Ahmed pour Dawn). Un autre ancien général, Naeem Khalid Lodhi, a tweeté que : Les victoires des talibans ne sont pas militaires [...] mais politiques. [...] Il y a peu d'effusion de sang. Les talibans afghans bénéficient apparemment d'un soutien local. La population semble en avoir assez des forces d'occupation et du régime fantoche corrompu. En outre, étant donné que quelques commandants militaires et chefs de guerre se sont retirés et ont négocié des redditions, les Talibans pourraient leur offrir des postes. Cela permettra au Pakistan de déclarer que le futur régime est le gouvernement inclusif qu'ils souhaitaient pour l'Afghanistan, c'est-à-dire une représentation des différentes parties prenantes. Le processus d'intégration de quelques renégats dans la nouvelle administration des vainqueurs peut être présenté par le Pakistan comme un gouvernement d'unité nationale, ou en des termes similaires. Au final, il est plus que probable qu'Islamabad reconnaisse la légitimité du gouvernement taliban à Kaboul et établisse des relations diplomatiques avec lui (comme il l'a fait par le passé). Mais le Pakistan affirmera également que le gouvernement a été formé grâce à des négociations pacifiques et qu'il ne représente pas seulement les talibans. Cela constituera la ligne de défense du Pakistan contre les répercussions internationales, telles que les critiques diplomatiques ou la perspective d'être sanctionné par les institutions financières multilatérales pour avoir soutenu une organisation terroriste. Cela pourrait indiquer que Le Drian se met au diapason des éléments de langage pakistanais. -
[Afghanistan]
Wallaby a répondu à un(e) sujet de g4lly dans Politique etrangère / Relations internationales
Entre le budget de rénovation de l'infrastructure et le retrait d'Afghanistan, Joe Biden semble être le parfait exécuteur de la doctrine Obama de "nation building at home". - - Un article de Xinhua, publié en ligne mercredi, affirme que les États-Unis se sont repliés sur eux-mêmes et entrent dans leur propre période de tao guang yang hui. L'article affirme que la "confiance et le pouvoir" de l'Amérique d'"interférer" dans les affaires extérieures se sont affaiblis au cours des six dernières années, le président Barack Obama étant préoccupé par le développement économique intérieur. L'article cite en exemple la philosophie d'Obama, qui consiste à "ne pas faire de bêtises". L'article interroge des experts chinois qui conviennent, comme le dit Xinhua, que le repli sur soi des États-Unis est "de plus en plus évident" et que "pour les deux dernières années du mandat d'Obama, [les États-Unis] pourraient entrer dans une période de "profil bas" à l'américaine". L'un des experts qui a contribué au débat est l'universitaire Wang Jisi de l'Université de Pékin, qui note que, bien que les États-Unis ne soient pas en déclin irréversible, "l'influence des États-Unis sur les affaires politiques mondiales a manifestement diminué." Selon M. Wang, cette situation s'explique par la combinaison de l'affaiblissement de l'influence et du pouvoir des alliés des États-Unis (notamment en Europe et au Japon) et de la montée en puissance de pays en développement comme la Chine. M. Wang et un autre expert, Xu Changyin, du Centre de recherche sur les affaires mondiales de Xinhua, affirment tous deux que M. Obama tentera de se concentrer sur les questions économiques internes jusqu'à la fin de son mandat. Lorsque des Chinois disent qu'Obama (et par extension, Joe Biden) est un Deng Xiao Ping, c'est un compliment. -
[Afghanistan]
Wallaby a répondu à un(e) sujet de g4lly dans Politique etrangère / Relations internationales
En fait je ne suis pas d'accord avec Theresa May. Cela peut certes être exploité à des fins de propagande pour dire à tous les alliés des Américains (Sud-Coréens, Japonais, Ukrainiens) que les Américains ne sont pas fiables, mais pour la Russie et la Chine, ce retrait d'Afghanistan est une mauvaise nouvelle : cela veut dire que les Américains ont cessé d'être bêtes, cessé d'investir leur trésor à fonds perdus dans une guerre ingagnable et qu'ils vont se reconcentrer sur leurs intérêts vitaux en concentrant leur puissance au lieu de se disperser et de se surétendre (overstretch).