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Tout ce qui a été posté par Bat
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Bon, entre 2 blagues sur le Mondial, une petite brève qui coupe les ailes à certains canards: Suite: http://www.lesoir.be/166788/article/2018-07-06/lotan-appelle-la-belgique-choisir-des-avions-de-combat-modernes-et-capables
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Vu ce qu'ils sont en train de montrer face au Brésil (reste à voir s'ils vont tenir), je dirais qu'ils ont potentiellement les moyens d"'accéder à la finale sans arrangement avec la France!
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C'est HS sur ce fil donc que les modos n'hésitent pas à dégager mon message si nécessaire, mais Hebebouw et moi avons le même âge (à un an près). À l'époque où il a adhéré au parti, j'avais des copains d'unif qui militaient à fond là-dedans et distribuaient sur le campus Solidaire, le journal du parti. Dans l'ours du journal (l'encadré avec le rédac-chef, l'adresse, etc.), il y avait une phrase qui disait (je cite de mémoire): "Le PTB condamne le révisionnisme krouchtchévien et réhabilite la mémoire du Camarade Staline, sauveur du Parti et de la Révolution".
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Je ne suis pas @MeisterDorf, mais je me permets de répondre. C'est un artifice de procédure qui consiste à passer à la suite de l'ordre du jour suite à des interpellations parlementaires des ministres ou du premier ministre. C'est généralement déposé par des députés de la majorité, et en gros ça marche comme ça: les députés déposent leurs questions, éventuellement gênantes pour le gouvernement/la majorité, quelqu'un dans la majorité dépose une motion pure et simple, et si elle est adoptée, on enregistre les questions/critiques des députés (sur le mode: "on note, on a entendu"), mais le gouvernement n'est pas tenu d'y répondre. En clair, c'est un machin pour éviter le débat. (Pour éviter les surinterprétations sur le dossier des F-16, il faut savoir que c'est très très fréquent.)
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Oui, enfin, Raoul Hedebouw, c'est Raoul Hedebouw, hein... S'il fallait prêter crédit et attention à tout ce qu'il dit, on n'arrêterait pas. (C'est un ancien stalinien relooké en alter-mondialiste, partisan de la fin de l'UE, de l'OTAN, relais régulier de la vision russe et pro-Bachar al-Assad du monde —et des diverses thèses conspirationnistes liées— et opposé au remplacement des F-16 pour investir le budget de la défense dans le logement social.)
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Peut-être parce que la B61-12 LEP a (déjà) été négociée avec la Belgique en 2013? https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_le-site-de-kleine-brogel-accueillera-t-il-de-nouvelles-armes-nucleaires?id=8088412
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Je pense que plus ou moins tout le monde est d'accord sur ce constat, le problème n'est pas là. La difficulté, c'est de savoir lequel des 3 ou 5 projets on garde et pourquoi, sachant que chacun a une forte dimension nationale. Couper le autres revient à saborder l'industrie de ces pays. Tout le monde défend son bifteck en prétendant défendre l'Europe, et en disant qu'il a plus raison de le faire car lui seul a les vraies compétences qu'il faut selon ses propres critères. Débattre de la nécessité de ne développer qu'un seul avion n'a aucun intérêt, ce qu'il faut est savoir dans quel cadre on peut trouver les compromis nécessaires pour que chacun estime s'y retrouver sans être le sacrifié au profit des intérêt du champion national du voisin. On en revient à cette "institutionnalisation" dont je parlais.
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Si on décide de faire des choses ensemble, il convient de mettre noir sur blanc ce qu'on entend faire, dans quel but et surtout comment. L'institutionnalisation porte essentiellement sur le comment: qui peut décider sur quoi, selon quelles règles et procédures, avec quels contrôles et recours, etc. Bref, sortir d'une logique où un dossier n'avance que par initiatives personnelles et/ou annonces individuelles des uns ou des autres en ordre plus ou moins dispersé. Si on construit une Défense Européenne, il faut savoir qui construit, coordonne, décide, arbitre ou contrôle ce qu'on met là-dedans et selon quels moyens, règles et procédures. Ne pas faire ça, c'est (1) fragiliser la construction d'ensemble et (2) la livrer aux aléas des plus activistes. Concrètement, cela peut prendre plusieurs formes dont, comme l'a bien dit @mehari un traité est la base: traité spécifique liant les pays engagés, ou si c'est possible extension de traités existants (p.exemple au Traité de Lisbonne en imaginant une coordination par un haut représentant comme pour la politique extérieure de l'UE). Après, ce que prévoira le traité peut prendre des formes très différentes: Conseil spécifique (comme le Conseil de l'Atlantique Nord), Conseil des ministres compétents (comme le Conseil de l'UE), administration dédiée ou autre. Pour comprendre la position belge, il faut savoir qu'il y a un vieil adage politique belge disant "tant qu'il n'y a pas d'accord sur tout, il n'y a d'accord sur rien". Cela signifie que tant qu'on n'a pas mis noir sur blanc ce qu'on entend faire et comment, rien ne sera fait car n'importe quel gogo pourra tenter de tout remettre en cause. (Soit dit en passant, c'est pour cela que la Belgique a tant de mal avec la proposition française dans le remplacement des F-16: elle vient à l'encontre de ce sur quoi tous les partis concernés s'étaient entendus et avaient signé: sortir de ce cadre impose idéalement une nouvelle négociation.) Contrairement à ce que certains semblent penser ici, ce n'est pas une apologie de l'inaction, c'est considéré comme une exigence démocratique minimale. La Belgique est bien plus attentive aux procédures (comment on fait, qui a le droit de faire et dans quel cadre) qu'à ce qui est réellement fait. En d'autres termes, elle se battra sans doute sur la définition d'un cadre institutionnel précis pour mettre en place cette défense européenne, mais ne se battra pas (ou peu) sur le contenu de la politique de défense dans la mesure où elle n'en a pas vraiment elle-même en-dehors du fait de construire la relation avec les alliés. Si la France veut que la Défense Européenne développe une flotte de SNE ou un GAN européens, la Belgique ne sera sans doute pas contre (voire sera pour), à condition qu'on sache dans quel cadre ils sont décidés, mis en chantier, arbitrés, gérés, alloués... Si c'est juste un machin décidé entre un ministre français et un ministre allemand (ou un ministre portugais et un ministre danois, ou qui vous voudrez) pour l'effet d'annonce, la Belgique se contentera de dire "c'est une option à étudier" mais ne considérera pas que c'est une réalité tant qu'on n'aura pas un papier un bonne et due forme signé par tous et définissant tout cela en détail. Les décideurs belges sont des champions de la procédure et du détail, pas des grandes visions, et cette compétence reconnue au sein de l'UE (ou de l'OTAN): c'est souvent grâce à eux qu'on peut faire parler ensemble des pays pas d'accord et envisager des bases de compromis sur les idées avancées par les uns ou par les autres. La présidence européenne d'Herman Van Rompuy a assez bien illustré cette philosophie.
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La Belgique fait partie des 9 pays qui ont signé "l'Initiative Européenne d'Intervention" de coopération renforcée initiée par la France. Par ailleurs, on y "marque son intérêt" aux idées exprimées dans les échanges franco-allemands. Ce qui veut dire en substance: "on n'est pas contre, mais cela doit être institutionnalisé". Institutionnalisé, pour être clair, ça ne veut pas dire "paralysé" comme certains semblent le sous-entendre en ricanant, mais "mis en institutions": si on met ces idées en œuvres, ça dépend de qui, comment, avec quels mécanismes de décision, dédiés à qui, etc. Je dirais que par principe la Belgique sera contre toute initiative qui ne donne pas lieu à une telle institutionnalisation claire et qui se limiterait à des accords verbaux entre chefs d'état ou ministres. Dans la culture politique belge, le processus est plus important que le fond. Parce que le fond peut changer (selon les majorités, les opinions, etc.), il est jugé essentiel de garantir le cadre dans lequel on peut le fixer ou le faire évoluer. C'est vrai de tous les dossiers en Belgique, donc de la défense. Sur le contenu des questions, je n'en sais rien. Par contre, cela s'inscrit clairement dans une montée de la pression de la N-VA sur ses partenaires de coalitions pour éjecter la proposition française pour des raisons formelles et/ou technique. On dirait qu'il y a une crainte ou un refus de la N-VA à discuter de la question sous l'angle politique, alors même que c'est paradoxalement elle qui repolitise le dossier en en parlant beaucoup, dans un contexte où globalement personne ne disait grand chose dessus. Il est à parier que cela va continuer jusqu'à discussion du dossier au sein du kern/gouvernement, soit probablement une bonne partie de l'été. Du coup, mon conseil: garder la tête froide et ne pas surréagir et surinterpréter chaque fois qu'un membre du parti fera une petite phrase sur le dossier, parce que ça va sans doute arriver souvent.
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De jalousie? De qui ou de quoi? Si tu sous-entends que ce qui gène la Belgique est que ces orientations sont définies à 2 (France et Allemagne) et non à 3 (France, Allemagne, Belgique), je pense que tu te trompes. La Belgique n'est pas "jalouse" de la grandeur allemande ou française, elle défend la nécessité de construire un processus politique européen. Deux chefs d'état et de gouvernement qui se rencontrent et décident à deux des orientations pour 27 n'est pas un processus politique européen, quel que soir l'intérêt par ailleurs de ces orientations.
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Si je souscris largement à ton analyse de la proposition française, il ne faut pas oublier que du point de vue belge ou luxembourgeois, dépendre des USA, de la France ou de l'Allemagne, c'est toujours "dépendre d'une entité tiers[e]". D'où l'insistance belge sur la mise en place d'un processus politique et non d'une simple politique industrielle au service de conceptions nationales: ces pays nécessairement dépendants auront avantage à privilégier une dépendance à une autre (par exemple européenne à américaine) uniquement s'ils peuvent politiquement peser sur cette dépendance. Aujourd'hui, la Belgique pèse dans l'OTAN en matière de défense. PAs dans l'UE, où la défense n'est pas une compétence européenne et se règle par des accords entre chefs d'état qui s'auto-proclament "leaders" de l'Europe. Et ça, ça posera nécessairement problème aux "petits" pays, même s'ils ne sont pas nécessairement opposés au contenus des idées des "grands" (par exemple, Charles Michel voit d'una ssez bon œil le contenu des discussions franco-allemandes, mais sans doute moins le process —ou l'absence de processus— politique). Sans nier l'intérêt du fond de l'analyse, il est important de savoir que Groen est par principe opposé à une aviation de combat. Donc ça sent aussi surtout la manœuvre visant à construire un argumentaire permettant de justifier cet objectif sous le couvert du respect de procédures de marché.
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La Belgique n'est certainement pas un modèle à suivre en matière de politique et d'investissements de défense, loin de là. mais ceci étant dit, il est caricatural voire faux de considérer que le "modèle belge" serait d'abord un modèle "de dépendance aux USA". Comme on a déjà eu l'occasion de le dire (notamment sur ce fil), la Belgique a longtemps été neutre, ce qui ne l'a pas préservée de deux invasions et occupations. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, forte de ce constat, de la menace soviétique et du faite que quoi qu'elle fasse la Belgique n'a pas les moyens d'assurer seule sa défense (comme l'ont montré les 2 guerres mondiales), le choix qui a été fait est celui de son intégration à une alliance. Le "modèle belge" n'est pas un modèle de dépendance aux USA, mais un modèle d'intégration dans une alliance organisant une défense commune aux capacités plus importantes que les capacités individuelles de chaque membre. L'idée est que ensemble on doit pouvoir dissuader un ennemi important et, surtout, que la Belgique puisse peser politiquement sur les orientations de cette alliance. L'idée de s'affirmer comme "autonome" vis-à-vis de qui que ce soit n'est pas comprise en Belgique comme elle l'est en France: l'autonomie n'est pas une finalité. La finalité est le processus politique s'appuyant, le cas échéant, sur un volet militaire dont la crédibilité (et aussi la faiblesse, parfois, il faut bien dire) vient du collectif. Certes, comme ça s'est construit autour de l'OTAN, il serait vain de nier le poids qu'ont les Etats-Unis dans cette alliance, mais contrairement à ce que beaucoup semblent fantasmer ici, la relation aux Etats-Unis est loin d'être centrale dans les discours et conceptions des responsables belges (par exemple, les interrogations du genre "où en est la relation avec les ETats-Unis", qui agitent périodiquement le Landerneau politico-médiatique en France, sont à peu près absentes de l'espace public): l'OTAN est avant tout un outil pour collaborer et coordonner la défense avec les voisins et alliés proches de la Belgique: Pays-Bas, Luxembourg, Danemark, Allemagne, France... Disons que la conception française n'a pas beaucoup plus de chance de faire consensus. Elle en a même moins, je dirais: la plupart des pays d'Europe n'ont aucune envie ou prétention à s'affirmer comme puissance planétaire et nucléaire capable de porter le fer et le feu partout dans le monde de manière autonome suite à la décision d'un unique chef suprême. Une partie importante des pays européens veut une défense européenne limitée à la défense du territoire européen face à la menace russe et/ou islamiste, est contre le nucléaire, et dans une bonne partie de ces pays la culture politique veut que l'engagement des forces se fasse sous contrôle parlementaire (ce qui n'est pas le cas en Belgique, soit dit en passant). D'où la nécessité de construire un modèle original qui dépasse ces conceptions nationales. Je ne sais pas ce que doit être ce modèle (même si j'ai des idées personnelles), mais je sais que si la France (ou l'Allemagne, ou un autre pays) dit "joignez-vous à moi sous mon commandement avec un strapontin pour donner un vague avis consultatif sur telle ou telle orientation technique", ça ne passera pas. Je précise que je considère que les positions françaises sont (heureusement) plus subtiles que ça, tant que les tentatives françaises seront considérées par une partie des autres pays comme une manœuvre française pour "mettre la main" sur la défense européenne, cela ne passera pas. Même si c'est un fantasme un peu irrationnel, je note que cette idée semble notamment assez présente en Flandre ou certains pensent (pas totalement sans raisons) que le discours pro-européen mis en avant par la France dans le dossier du remplacement des F-16 est aussi (surtout?) une instrumentalisation de l'idée européenne au profit de ses intérêts propres (de défense et industriels) qu'une volonté sérieuse de construire quelque chose avec un champ politique ouvert aux "petits" pays.
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Cela montre, tout simplement, que ces éléments considérés par les uns ou par les autres comme des évidences sont tout simplement contingents. Il s'expliquent par l'histoire, la culture, la culture politique, etc. Et ce serait une erreur que de considérer que leur évidence s'imposerait d'elle-même (et que par conséquent, toute politique qui s'en éloignerait serait nécessairement folle ou irrationnelle). C'est pour cela que depuis des mois (des années!), je dis deux choses de manière constante sur ce fil: Il ne sert à rien de "plaquer" les conceptions et débats franco-français sur le processus belge: cela ne sert à rien, à part à s'égarer dans des spéculations infondées et des discussions stériles sans fin; La défense européenne ne pourra pas être la défense d'un de ses membres "en plus grand": si on veut la construire, il va falloir construire un modèle nouveau, qui fait consensus entre les pays engagés. Parce que le prix (au sens de: prix unitaire) n'a pas beaucoup de sens, l'enveloppe étant fixée. La Belgique demande, en gros: "qu'est-ce que vous me donnes pour ce prix?" Le prix d'un appareil n'a pas beaucoup d'intérêt. Les coûts et surcoûts cachés vont se nicher ailleurs: les services, le maintien en condition opérationnelle, la formation, etc.
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*Play again! Play again* Source: http://www.lalibre.be/actu/politique-belge/bart-de-wever-a-tout-faux-le-rafale-est-operationnel-et-polyvalent-5b311d035532692547bb7f4d
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J'avoue que je n'ai pas de réponse à la question (légitime). On ne peut que faire des hypothèses. Je pense qu'on a le résultat (éventuellement paradoxal) de plusieurs facteurs combinés: D'abord, globalement, le remplacement des F-16, tout le monde s'en fout ou presque, ne poussant pas vraiment le dossier Ensuite, le ministre Vandeput a, dans une certaine mesure, dépolitisé et technicisé le dossier en considérant, dans la ligne de son parti prétendant lutter contre les arrangements douteux et la mauvaise gestion publique qui en découlerait (et qui a encore en mémoire les affaires précédentes, comme "Agusta-Dassault" qui a traumatisé les partis flamands), qu'un achat d'avions de combat c'était un peu la même chose que lancer un appel d'offre pour renouveler les photocopieuses du ministère, mettant au premier plan des critères techniques plus qu'économiques ou politiques Je pense qu'il y a la conscience que c'est bien tard, voire trop tard: rééditer les retombées du F-16 aurait nécessité de "monter" dans les projets bien plus tôt, et on peut supposer que le ministre faisant ce constat fait de cet aspect une question secondaire et non centrale car impossible (et de ce fait, il risquerait d'être vu comme faisant des promesses intenables ou apparaître incapable d'engager la Belgique au niveau des annonces) Les retombées économiques, c'est très compliqué en Belgique parce que cela implique des niveaux différents: la défense est une compétence fédérale, mais l'économie est très largement une compétence régionale. On peut faire l'hypothèse que mettre beaucoup plus en avant la dimension économique impliquerait des discussions sans fin et des accords complexes entre au moins 4 ministres (1 au fédéral et les ministres compétents pour l'économie dans les 3 régions), ce qui n'est pas nécessairement évident (comme le montrent d'autres dossiers, comme la contribution belge à la réduction des Gaz à effet de serre, bloquée faute d'accord entre les niveaux de pouvoir concernés) ... tout en ne le disant pas explicitement, car s'il le faisait, Bart débrancherait la prise du gouvernement.
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*Pièce dans la machine!* Source: http://www.lalibre.be/actu/politique-belge/meme-au-mr-on-ne-croit-pas-vraiment-au-rafale-5b3131b555324d3f12fdc039
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Non. Pour être clair, la Belgique n'a pas de vision précise de la défense européenne. Par contre elle a une vision précise de la manière de faire avancer les dossiers européens, dont celui de la défense: un processus de négociation politique qui a pour objectif d'en faire une compétence européenne, avec des mécanismes européens de contrôle de cette compétence. En dialogue avec tout le monde, mais sans privilégier le modèle d'un "grand" (n'oublions pas que beaucoup de "petits" pays de l'UE, dont la Belgique, craignent une Europe au service de la politique intérieure et extérieure de l'un ou l'autre "grand", et la Belgique promeut des européennes au sens de "négociées entre tous"). Peut-être le sous-estiment-ils, peut-être ont-ils tort, mais la vision est clairement: définissons un cadre politique, les aspects techniques et la plomberie industrielle viendra après, pour opérationnaliser ce cadre. Il ya une cohérence à cette vision, même si on peut la critiquer: faire autre chose reviendrait à donner à Dassault et à la France les clés de la politique de défense européenne à venir, et la Belgique est contre l'idée que ce soit un industriel ou un seul gouvernement qui définisse le cadre futur. Elle a une vision de l'Europe reposant sur le compromis et le consensus, pas sur le génie éclairé qui entraîne tous les autres. Ce faisant, elle se plante peut-être, mais ça va être dur de convaincre les politiciens belges à la doctrine du génie éclairé dans la mesure où c'est aux antipodes de de leur culture politique.
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C'est ton droit de le considérer. Il n'en demeure pas moins que c'est au départ de ce "logiciel" que les responsables politiques belges envisagent la question, et donc apprécieront les propositions des uns et des autres (dont la proposition française).
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Au risque de radoter (une nouvelle fois), ce que certains prennent ici pour l'absence de réflexion pro-européenne en Belgique en matière de défense s'explique très largement par des différences culturelles et politiques de ce qu'est "l'Europe" et de la "souveraineté européenne". Le point de vue belge sur la question est relativement constant: la défense a, à terme, vocation à devenir une compétence européenne et les politiques d'équipement seront alors décidées dans ce cadre. L'essentiel pour la Belgique est de construire d'abord un cadre et un processus politique pour mettre en place cette conception, l'équipement est secondaire et viendra ensuite. Ceci explique que le gouvernement actuel soutienne les initiatives Merkel-Macron pour aller vers un cadre politique, tout en ne partageant pas la vision française qui consiste à penser que cette autonomie doit d'abord se construire sur une autonomie industrielles (dans les faits: une européanisation des groupes de défense français, c'est-à-dire ce qui est parfois vu comme l'imposition d'un "modèle" là où la Belgique promeut l'émergence d'un modèle propre par la discussion entre les membres). Même la N-VA qui semble vue ici par certains comme "anti-européenne" partage ce point de vue. Vers 2014 (de mémoire), Bart De Wever s'était interrogé sur la nécessité d'avoir encore une armée nationale et avait évoqué l'idée d'une armée européenne financée par les contributions financières des membres. Certes, il y avait une arrière-pensée politique dans ces déclarations, car cela lui permettait de montrer l'inutilité d'une des dernières institutions fédérales belges (dans sa doctrine de "l'évaporation de la Belgique"), mais ça montre qu'il n'est pas, sur ce plan, dans un nationalisme "classique". Par contre, c'est clair qu'il est contre l'idée d'une défense européenne qui consisterait en une européanisation de la défense d'un membre qui aurait une grande armée et qui dépendrait de fait de la politique intérieure ou des intérêts de ce seul membre.
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Personnellement, je crois assez peu tropisme "anti-français" de le N-VA sous prétexte qu'on y parlerait le français. La N-Va n'est pas contre la langue française, elle est pour la sanctuarisation du territoire flamand, ce qui est un peu différent. La N-VA est la première à développer, au gouvernement flamand, des collaborations avec les régions françaises frontalières,q ui ne lui posent aucun problème parce que cela ne vise pas à influencer la Flandre. Quant à la crainte que cela ne renforce des responsables francophones, encore faudrait-il qu'il y en ait. Au niveau de la défense, et de bon nombre d'autres ministère sou administrations, ce n'est plus vraiment le cas. Si la N-VA est anti-française, c'est à mon avis un peu différemment: Elle croit en une intégration militaire belgo-néerlandaise, et s'ils n'ont rien contre la France en tant que telle, ils sont contre le modèle alternatif qu'elle propose, à savoir arrimer la Belgique à une politique française qui est à l'opposé, dans la façon de faire, de la conception flamande d'une "bonne politique" et d'une bonne façon de mener les affaires publiques Elle pense que l'industrie flamande à moins à gagner du choix du Rafale que l'industrie wallonne, par contre il semblerait (si on se fie aux déclarations des derniers jours qui vont dans ce sens) que les retombées seront plus importantes pour les industries flamandes avec le choix du F-35 Elle doit montrer qu'elle est plus "pro-flamande" que le CD&V suite aux dernières déclarations de Pieter De Crem Elle ne pardonne pas à la France de ne pas avoir remis d'offre dans le cadre de la procédure et considère cette façon de faire très cavalière et très douteuse Dans tous les cas, je suis d'accord avec l'idée que si De Wever se lancer aussi ouvertement dans la bataille contre le Rafale, c'est qu'il pense que la ligne défendue par son ministre de la Défense est loin d'être assurée.Il adore venir mettre son grain de sel dans tout et n'importe quoi avec des déclarations fracassantes mettant de préférence en difficulté les autres pour tenter de faire bouger les lignes ou, au moins, rappeler son pouvoir de nuisance.
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Notons que dans ce dossier, la connerie est tout autant, sinon plus, dans l'opposition qui conteste la procédure, comme le montre la dernière sortie du S-PA qui exige de confier le dossier à une "commission d'experts indépendantes", le dernier truc à faire pour un choix éminemment politique. Ce faisant, soit il croit que c'est un choix purement technique (et il est incompétent), soit il vise juste à instiller cette idée dans l'opinion (ce qui est discutable). Suite: http://www.lalibre.be/actu/belgique/f-16-arretez-les-chamailleries-confions-ce-dossier-a-une-equipe-d-experts-independants-5b2ccb965532a296889a4639 Du coup, en alimentant des polémiques assez creuses, on en revient à l'idée qu'il ne serait peut-être pas si important de décider: https://www.rtbf.be/auvio/detail_la-polemique-des-f16-decider-de-ne-pas-decider?id=2366117
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En fait, pour produire de l'ammoniac, il suffit de pisser. Le problème, c'est que pour pisser, il faut de la bière. M..., on est faits!
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C'est difficile à dire parce que la N-VA fait le coup sur quasiment tous les dossiers: le parti, depuis qu'il est au gouvernement, a tendance à la jouer un peu franc-tireur et à menacer dès que sa ligne n'est pas suivie, ou à "tester" les autres partis avec des propositions borderlines. De ce point de vue, le fait que la N-VA mette la pression via la presse est assez cohérent avec ce que fait le parti sur tous les sujets. Mais c'est difficile à dire jusqu'où la N-VA est prête à (ne pas) aller sur ce sujet précis (l'erreur serait de croire, à mon avis, que ce dossier serait spécialement plus important qu'un autre pour la N-VA, même s'il est important car la N-VA en a fait un "marqueur" de ce qu'elle présente comme sa bonne gestion): malgré ses rodomontades, sur d'autres sujets, elle a infléchi sa position après avoir, il est vrai, fait bouger les lignes, d'autre part il semble qu'une bonne partie de la N-VA, qui a goûté pour la première fois au pouvoir dans cette législature, est prête à rempiler.
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Formellement, c'est le gouvernement. Mais pour une telle décision, c'est discuté en amont en kern: une décision du gouvernement est impensable sans consensus au sein du kern (qui regroupe le premier ministre et les vice-premiers ministres), donc en pratique, l'accord des partis (puisque chaque parti de la majorité a son ou ses vice-premiers).
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Je ne suis pas dans les secrets des Dieux, mais cela ressemble effectivement beaucoup à une manœuvre du ministre et/ou de la N-VA dans l'établissement d'un rapport de force en vue de la discussion de ce dossier en kern. En d'autres termes, chacun bombe le torse et essaie de voir jusqu'où les autres son prêts à aller (ou non) en vue de peser dans la discussion. Les chiens se flairent et montrent les dents pour intimider. Il ne m'étonnerait pas que d'autres politiques de la majorité fassent des déclarations de ce genre, dans un sens ou un autre, dans les prochaines heures/prochains jours. Dans tous les cas, ceci est à mon avis indicateur de deux choses: Que la discussion sur le question au sein du gouvernement (qui a abouti à la position que Charles Michel vient de rappeler, comme le montre @Boule75) a sans doute été plus houleuse que le gouvernement ne veut le laisser entendre Que s'il y a eu discussion houleuse et que des ministres essaient de peser à leur façon sur le dossier via le smédias (Pieter De Crem il y a quelques jours, Steven Vandeput aujourd'hui), c'est qu'il n'y a en l'état pas de consensus, donc que le jeu reste ouvert