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Guerre de l'information et propagande
Bat a répondu à un(e) sujet de Bat dans Divers non-conventionnel
Oui, c'est leur thèse. Mais ce que je voulais dire (peut-être n'était-ce pas clair), c'est que l'étude elle-même ne le prouve pas. En fait, elle ne permet pas de répondre à cette hypothèse. On sait ce que racontent les télés russes, on ne sait pas pourquoi même si on peut spéculer sur les motifs et mécanismes qui y mènent. Je ne dis pas que la thèse est fausse, je dis juste que les données ne permettent pas d'y répondre. Pour répondre à cela, il faudrait une démarche différente de recherche, avec des entretiens ou observations dans ces médias russes pour en comprendre le fonctionnement de l'intérieur, une approche j'imagine pas facile à mener pour une ONG ukrainienne financée par les occidentaux.- 802 réponses
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Guerre de l'information et propagande
Bat a répondu à un(e) sujet de Bat dans Divers non-conventionnel
Une dernière idée/précision nécessaire me vient à propos de cette analyse, dont je n'ai pas parlé hier, et qui me semble importante pour ne pas faire de surinterprétations non fondées par les données: le travail semble assez sérieux et les résultats ont très vraisemblablement une importante validité descriptive (moyennant les nuances/questions que je formulais hier). En clair, ils donnent une idée assez précise de ce que racontent les télés russes dans leurs programmes d'information et actualités. Par contre, la dimension explicative fait défaut (tout en précisant que ce n'est pas facile à faire): pourquoi les télés russes présentent-elles l'Europe comme un continent instable, décadent et dégénéré, anti-russe pathologique, envahi par les nègres et les sodomites, et j'en passe? On ne peut que formuler des explications spéculatives: parce que le pouvoir souhaite que les Tusses pensent cela, parce que cela reflète l'opinion et les préjugés de la population Russe, parce que les journalistes russes sont incompétents, etc. Quelle(s) que soi(en) l(es) hypothèse(s) faite(s), on notera qu'une analyse de contenu ne peut y répondre: pour cela, il faudrait analyser les processus concrets de "fabrication" de ces programmes (qui fait quoi comment, en gros). Les promoteurs de l'étude font une hypothèse semi-implicite (je dis "semi" car ils l'exposent clairement, mais ne donnent pas l'explication sous-jacente sur le comment et du reste ne la prouvent pas car ce n'est pas l'objet de l'analyse): cette vision catastrophiste de l'Europe est voulue par le Kremlin, et elle est imposée aux chaînes par le Kremlin qui possède les leviers potentiellement utilisables pour cela (notamment en termes d'actionnariat et de contrôle: il y a un ou deux slides là-dessus).- 802 réponses
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Guerre de l'information et propagande
Bat a répondu à un(e) sujet de Bat dans Divers non-conventionnel
Le HYBRID WARFARE ANALYTICAL GROUP est apparemment un groupe de recherche (ou groupe de travail thématique?) interne au Ukraine Crisis Mecia Center, une ONG unkrainienne créée en 2014 et axée sur les crises et menace en Ukraine de même que sur le partage et l'analyse de données les concernant. Cette ONG est notamment financée par différentes fondations occidentales (notamment celles mentionnées par @Boule75 et qui font tant hurler les partisans de Vladimir Poutine). Ceci dit, sur l'étude elle-même: Le résumé du résumé est assez bon, mais on pourrait ajouter qu'il y a tout un volet sur la représentation des ex-républiques soviétiques et de ses satellites (Bélarus, Arménie, Géorgie, Azerbaïdjan, etc.), avec un point commun (tous ces pays seraient des satellites du "patron" naturel et "grand frère" qu'est pour eux la Russie) mettant en avant des différences de représentation entre elles: outre un degré "d'obéissance" différent au "grand frère" (la Géorgie étant le plus mauvais), l'étude note que le Belarus est présenté comme une partie de la nation russe, les pays baltes comme un repaire de dépravés sodomites nazis et révisionnistes souhaitant détruire la culture et l'histoire [je ne caricature même pas, c'est à peu près dit comme ça], etc. Sur le volet critique, nécessaire, c'est assez difficile dans la mesure où on ne dispose que d'un PPT (certes très étoffé), mais il n'y a pa sde texte un peu systématique (présentant la en détail la méthode d'analyse, le détail des résultats) ni d'annexes (avec les données ou au moins un résumé plus étenduq ue les quelques éléments pointés dans le PPT). Si quelqu'un a un texte (article, rapport ou autre, je suis preneur). On peut néanmoins faire quelques observations: Sur le plan du corpus, pour ce que je comprends, ils ont travaillé sur un truc assez balèze: la retranscription de 3,5 années de programmes d'information et débats sur l'actualité des 3 principales chaînes russes en termes d'audience. On a a priori quelque chose d'assez sérieux qui dépasse de (très) loin les limites récurrentes et habituelles des analyses et critiques non-académiques des discours médiatiques (à savoir, en général, des corpus très restreints, un échantillonnage au doigt mouillé ou la mise en exergue de passages ponctuels jugés exemplatifs sans qu'on ne sache bien de quoi). La critique que j'aurais à faire est plutôt une question (à laquelle on aurait sans doute la réponse si on avait un texte et/ou les raw data) est que le PPT ne précise pas clairement sa logique d'échantillonnage: ont-ils bien travaillé sur toutes les émissions de la période (et qu'est-ce que ça représente en nombre), ou sur un échantillon de celles-ci et selon quelle logique (p.ex 1 par mois pendant 3 ans et demi). Sur le plan de l'analyse, ils ont fait quelque chose d'assez classique, largement utilisé dans les études marketing (notamment): identifier, par un logiciel automatique, le champ sémantique et la connotation (positive ou négative) de celui-ci associé à des termes d'entrées (ici: les noms des pays dont ils étudient l'image). On ne connaît pas le logiciel utilisé (ou ça m'a échappé). La principale limite de la méthode me semble être de se contenter à un traitement automatisé (ce qui est inévitable sur un corpus de cette taille): il aurait été intéressant (ou peut-être l'ont-ils fait, mais ce n'est pas clair) de compléter cela par une analyse de contenu plus qualitative avec deux objectifs. D'une part, vérifier sur des parts plus restreintes du corpus que ce que rend le logiciel correspond assez bien à qui est effectivement dit dans ces émissions (parce que selon le logiciel, les règles de recherche qui lui sont données et surtout la nature —par exemple est-ce une explication suivie ou un débat avec des points de vue contradictoire qui vont produire beaucoup de qualificatifs différents et divergents dans la proximité d'une clé d'interrogation— et la qualité des retranscriptions —une retranscription mal foutue te n*que facilement certaines possibilités d'analyse automatisée— avec laquelle le logiciel a été nourri). Au niveau des résultats, je noterais trois choses. Premièrement, il est très dommage que la présentation qui est faite ici globalise les médias étudiés (sur le mode: "voici ce que disent les médias russes sur..." avant de donner des statistiques). Il aurait été très intéressant de les spécifier davantage dans la présentation des résultats (ou en donnant ces nuances en annexe) en cherchant à répondre aux questions suivantes: y a-t-il une différence de traitement (dans le degré de négativité, dans les thèmes abordés ou dans les pays traités) entre les 3 chaînes considérées? Au sein d'une même chaîne, y a-t-il des différences entre les différentes émissions considérées, ou entre différents numéros d'une même émission? Y a-t-il des différences entre le genre d'émission (p.ex journaux télévisés vs débats d'éditorialistes)? Les évolutions temporelles sont-elles similaires entre chaînes/émissions? Y a-t-il des lieux de "dissidence" notables dans ce corpus, soit sous forme de période où on dirait moins de mal de l'Europe (voire du bien, sait-on jamais) et sur quels sujets? Ou des émissions/chroniquers spécifiques qui se démarqueraient? Deuxièmement, le fait que cette représentation d'une Europe décadente, instable, dangereuse et russophobe est destinée avant tout à l'audience intérieure (et, disent-ils, au maintien du régime autoritaire en place) est quelque part une évidence qui découle directement du corpus: ils ont travaillé sur les chaînes le splus regardées en Russie et qui ont très peu d'audience en-dehors. Si on voulait savoir ce que la Russie veut dire au monde, il aurait fallu étudier un autre corpus (p.ex Sputnik ou RT). Troisièmement, ce qui est mis en évidence dans cette étude n'est pas particulièrement "original": cela rejoint ce que mettent en évidence d'autres analyses du contenu des informations russes. De ce côté, c'est plutôt une gage de fiabilité: si plusieurs études différentes arrivent globalement aux mêmes conclusions, c'est qu'on peut considérer qu'elles touchent du doigt un phénomène clair et bien réel.- 802 réponses
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C'était le colonel (en retraite) Luc Gennart, qui s'est depuis lancé dans la politique (au MR). Ici, on parle du général chef de la Composante Air. Bon, allez, *bruit de pièce* Suite: https://www.lecho.be/entreprises/aviation/la-donne-industrielle-a-t-elle-change-pour-la-succession-du-f-16/10007721.html
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Guerre de l'information et propagande
Bat a répondu à un(e) sujet de Bat dans Divers non-conventionnel
Suite: https://www.letemps.ch/opinions/russie-une-vision-conspirationniste-monde?utm_source=twitter&utm_medium=share&utm_campaign=article Je mets ça ici notamment parce que:- 802 réponses
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Histoire de la police
Bat a posté un sujet dans Livres, magazines, multimédia, liens et documentation
Ceci juste pour signaler une émission de la RTBF - La Première sur l'histoire de la police belge, mais qui pose des questions plus générale sur l'évolution des polices entre les 18è et 21è siècles: https://www.rtbf.be/auvio/detail_un-jour-dans-l-histoire?id=2342013 (Normalement, c'est audible partout, moyennant création d'un compte gratuit) L'ouvrage dont il est question dans l'émission est celui-ci: https://pul.uclouvain.be/book/?GCOI=29303100325930 -
Chine
Bat a répondu à un(e) sujet de alexandreVBCI dans Politique etrangère / Relations internationales
Suite: http://www.lalibre.be/actu/international/comment-la-chine-menace-les-musulmans-ouighours-jusqu-en-belgique-enquete-5ae1ebe2cd702e6324ea9b37 -
Comme ce fil est très (trop?) calme depuis presqu'une semaine, quelque snouvelle sde notre telenovella (ou série comique, selon), aka les auditions de la Commission de la Défense sur le F-16gate! Désolé, le premier est en accès restreint et je ne parviens pas à copier-coller le texte, mais le chapeau m'a tellement fait rire que je vous en fais profiter! Suite: http://plus.lesoir.be/153315/article/2018-04-25/les-grands-patrons-de-la-force-aerienne-ignoraient-tout Suite: http://www.lavenir.net/cnt/dmf20180425_01161247/affaire-des-f-16-le-chef-de-la-composante-air-assure-ne-pas-avoir-vu-les-memos-de-lockheed
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Oui, je l'avais vu passer dans la semaine, mais je n'avais pas relayé parce que l'interprétation de ces travaux (antérieurs) dans contexte actuel du dossier de remplacement du F-16 relève plus, sans détails sur le contenu, les objectifs, les méthodes et résultats de ce travail de la surinterprétation et de l'instrumentalisation politique puisqu'apparemment personne n'a lu ledit travail, la plupart des journaux citent un article d'un autre journal qui en cite lui-même un troisième (la Gazet van Antwerpen semble avoir fait l'article initial, repris par De Standaard, traduit à son tour par la RTBF et repris par toute la presse francophone puis française) qui semble avoir fait son article au départ d'un tweet de l'auteur du mémoire (ci-dessous; où il répondait à un journaliste de la VRT sur les questions d'audit interne et non la corruption) et apparemment un contact avec le gars. Article initial en Français qui a un peu fait connaître le truc de ce côté-ci de la frontière linguistique, puis maintenant en France (etq ui dit tout ce que j'ai pu trouver sur la question): Source: https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_un-memoire-releve-des-failles-dans-le-systeme-de-controle-de-la-defense?id=9893553 J'ai pas trouvé le mémoire en question. Par contre, cela vaut une mini-célébrité à l'auteur dudit mémoire, pour ceux que ça intéresse (désolé, il a encore un nom qui va faire ricaner certains): https://www.rebelsatwork.com/stories/2017/6/12/jimmy-van-de-putte
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Dites, les gars et les filles, on peut encore débattre pendant 110 ans sur le thème "était-ce une bonne idée d'élargir l'OTAN il y a 20 ans", mais ça n'amènera à rien: ça a été fait parce que les gens de l'époque trouvaient, au départ d'un faisceau complexe de raisons (car, pour rappel, ça a donné lieu à pas mal de discussions, argumentations et médiations) que c'était la chose à faire, et puis c'est tout. On ne changera pas le passé, tout au plus peut-on envisager sur quelles bases construire l'avenir. (Et si je ne sais pas quel avenir il faut construire, je sais que si on essaie de le faire au départ de "il y a 20 ans tu as eu tort —non c'est toi qui a eu tort —oui mais tu as eu plus tort que j'ai eu tort", ça ne mènera pas à grand chose non plus.)
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Si tu dévoiles le spoiler, il n'est pas impossible que tu voies la partie protégée. Mais je n'ai rien dit.
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Un article qui entre peu dans l'analyse et dit peu de choses, mais intéressantes (surtout en regard du nombre de c***ries et spéculations gratuites qu'on a déjà pu lire sur le sujet): Source: http://www.lalibre.be/actu/belgique/f-16-que-faire-de-l-offre-francaise-5ad8e5d9cd702f0c1aef1436
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Guerre civile en Syrie
Bat a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
Polémique naissante sur des bugs qui auraient empêché le tir d'un certains nombres de missiles français: Suite: https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/armee-et-securite/rates-supposes-lors-des-frappes-en-syrie-florence-parly-refuse-de-commenter-les-performances-de-tel-ou-tel-systeme-d-armes_2714798.html -
Je ne dis pas que la Russie l'a pris comme tel. Mais quand on regarde les débats d'époque, c'est comme ça que les Occidentaux le voient: "faisons gaffe, n'allons pas trop vite, y a les Popovs qui vont râler". Dans la logique occidentale, c'est un élément important du processus, au même titre que de ménager ses relations avec ces pays nouvellement indépendants: on est dans quelque chose de beaucoup plus subtil que le storytelling simpliste maintes fois rabâché selon lequel l'OTAN, profitant honteusement d'une faiblesse passagère de la Russie, s'est empressée d'élargir l'alliance jusqu'à ses frontières dans le but de brimer le principal résidu soviétique.
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Ça c'est un point de vue occidentalo-centré: fallait-il ou non les accueillir pour, etc. Mais il ne faut pas oublier que les pays en question, en particulier la Pologne, ont commencé à tambouriner violemment à la porte de l'OTAN pour y adhérer sitôt la tutelle soviétique évanouie, en raison (notamment, mais pas uniquement) de sa peur ancestrale de l'impérialisme russe. On a donc un jeu plus complexe dans lequel les positions des pays en question compte, et pour beaucoup, et qui explique notamment le délais d'admission: les Alliés étaient partagés sur la question, ils en ont débattu, et ont choisi d'accepter l'adhésion dans une sorte de compromis considérant 3 choses: leur vision stratégique, ménager la Russie (en mettant des balises, en traînant les pieds), et ménager ces états nouvellement indépendants et qui voulaient tout tout de suite.
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Et même quelques Embraer, des NH-90 (certes, cloués au sol, à ce que j'avais cru comprendre), des A310 et A330, et demain des A400M, MRTT partagés avec les Pays-Bas et des drones. Donc non seulement elle ne fait pas une fixette spécialement sur le F-35, mais en plus elle considère même les choix européens! La Belgique n'est pas encore le 51è (ou 52 ou 53...) état des Etats-Unis, n'en déplaise à certains...
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Il ne s'est rien passé: les deux rapports ne parlent pas de la même chose, me semble-t-il. Espérant ne pas me tromper (car j'avoue que je finis par me perdre dans les rebondissements, et ayant beaucoup de travail pour le moment, j'ai du mal à suivre le détail des auditions), il me semble que la différence tient au fait que la note de LM "dissimulée" l'an dernier était une extrapolation basée sur les calculs de durée de vie des F-16C/D de l'USAF (plus récents, avec certaines différences et des données longitudinales complètes), alors que l'actuelle se centre spécifiquement sur le cas des F-16 A/B (plus anciens, plus en service dans l'USAF et aux données incomplètes).
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Je peux me tromper, mais ma conviction intime est que le problème n'est pas que lié au F-35, même si le F-35 concentre en quelque sorte les difficultés. La Belgique a acquis le F-16 dans un autre cadre (fin des années 70, guerre froide), en grand nombre (environ 160 appareils en tout), et gère depuis cet héritage par des modernisations combinées aux réductions de flotte (on est à 54 appareils, dont une grosse quarantaine dans des unités de combat, si je ne me trompe pas, les autres étant en OCU et réserve). On ne s'est en réalité pas posé la question de "l'après" parce que cette situation était confortable, allant même jusqu'à repousser la demande des Pays-Bas, au début des années 2000, d'envisager en commun le successeur (je résume, même si dans les faits c'est un rien plus complexe, notamment au niveau des relations belgo-néerlandaises). Mais maintenant, les F-16 atteignent les 40 ans et cette stratégie ne peut plus fonctionner. Et c'est là que les divergences apparaissent: D'une part entre militaires (convaincus de la nécessité de remplacer les F-16 maintenant) et une partie des politiques (dont personne ne semble vraiment vouloir assumer l'investissement nécessaire, qu'on soit pour ou contre ce remplacement) D'autre part entre politiques (qui ont des visions très différentes de la manière d'envisager ce remplacement, notamment sa finalité) Le résultat, c'est qu'on a "dépolitisé" la question autant que possible en la confiant à une sorte de commission d'experts techniques, tant pour la définition du cahier de charges (qui s'appuie sur un consensus politique vague —poursuivre "ce qu'on faisait avant"— plus que sur une vision stratégique cohérente et articulée, le tout mâtiné de bonnes intentions européennes quant à la nécessité de tendre vers une défense plus intégrée) que pour l'examen des propositions: les politique sont tenté de refiler la patate chaude aux militaires, pour jouer sur les deux tableaux (pouvoir dire à ceux qui sont pour ce remplacement qu'ils ont courageusement mené le dossier, dire à ceux qui sont contre "c'est pas nous, c'est les experts"). Sauf que cette stratégie prend l'eau de toutes parts à cause des différentes dimensions du "F-16-gate" et l'exploitation politique et émotionnelle qu'en fait une partie de l'opposition (en particulier, S.PA, CDH et Ecolo/Groen) parfois au mépris des données techniques. Résultats: Le dossier est pourri Personne n'a de plan crédible pour reprendre la main Il y a encore moins de consensus politique qu'en début de procédure Si on s'achemine (sans doute?) vers une décision de ne pas décider, c'est surtout pour se débarrasser de la patate chaude. Que le prolongement soit techniquement ou économiquement viable/aberrant n'est que très secondaire. Il est intéressant de noter que si on met de côté le cas particulier d'Ecolo/Groen, par principe opposés au remplacement de la flotte de combat, les partis d'opposition à la pointe du combat pour le prolongement ne sont pas contre le remplacement par principe, mais ils sont contre à cause du coût, quel que soit le gagnant. Ils font le forcing pour forcer le gouvernement à ne pas décider pour deux raisons: d'une part infliger une défaite politique et symbolique au gouvernement avant les élections (afin de pouvoir exploiter le dossier contre les partis de la majorité, chacun le sien - le S.PA tape sur la N-VA et le CDH compte peser sur le MR), d'autre part reporter la décision juste pour économiser l'argent (et pouvoir l'utiliser à autre chose). Donc, dans 6 ans: On ne sera pas plus avancés Ça coûtera toujours aussi cher (donc la question se posera, à moins que la Russie n'ait attaqué l'OTAN et/ou qu'on air découvert du pétrole en Campine - autant dire que c'est peu probable) On n'aura pas plus de vision stratégique, à moins que ce ne soit au cœur de la campagne de 2019 et de l'accord de gouvernement qui s'en suivra Aucune donnée n'aura fondamentalement changé, sauf celle des F-16 qui seront encore plus au bout du rouleau La seule chose qui pourrait à mon avis faire sortir la Belgique de cette impasse, c'est une évolution significative au niveau européen: mise en place concrète d'une formule de défense intégrée qui soit à la fois européenne et qui rejoint les fondamentaux de la Belgique en la matière (ancrage dans l'OTAN, coopération entre pays membres dépassant un ou deux grands pays leaders, poids réel aux "petits" dans le processus), et qui apparaisse suffisamment concrète et crédible (soit quelque chose qui va plus loin que "on met en place un groupe de travail pour discuter des normes au départ desquelles on pensera la répartition du gâteau économique entre les entreprises françaises et allemandes du secteur" > quelque chose qui dit "on met en place une stratégie d'intégration des forces aériennes membre dans une structure claire"). Dans ce cas, ce serait "bingo" pour la Belgique: on pourrait à la fois continuer à tergiverser (en n'achetant pas un avion et en tirant encore un peu plus les 20 ou 30 derniers F-16 le temps que ça se mette en place, voire laisser tomber sa flotte pour avoir du cash disponible pour le projet intégré) tout en disant "on fait quelque chose" (puisque la Belgique pourrait alors investir dans ce machin). Mais comme je le dis: c'est de l'interprétation, de la spéculation qui n'engage que moi. Mais les discours des uns et des autres semblent bien révéler cela, même si l'inconnue européenne est plus spéculative que le reste. Sur le prolongement (suite de la suite): Suite: http://www.lalibre.be/actu/belgique/les-experts-de-l-us-air-force-et-de-lockheed-martin-enterrent-la-possibilite-de-prolonger-les-f-16-5ad7a4b4cd709bfa6b6988e8
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Sur le prolongement, justement: Suite: http://www.lalibre.be/actu/belgique/prolonger-les-f-16-de-6-ans-est-parfaitement-possible-5ad77df4cd702f0c1aef0ad4
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La politique est-elle autre chose que les interactions et revirement d'acteurs pas vraiment d'accord mais obligés de travailler ensemble? Du coup, oui, c'est une sorte de telenovella allant de rebondissement en rebondissement, sans jamais entr'apercevoir de fin définitive.
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Suite: https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_les-auditions-dans-le-dossier-du-remplacement-des-f-16-se-derouleront-pendant-deux-jours?id=9894712
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Oui. C'est un peu HS, mais la Belgique s'est retrouvée puissance coloniale un peu "par hasard" (même si c'est une grosse simplification) en héritant du Congo à la mort de son "propriétaire", le Roi Léopold II. La Belgique a alors repris et développé le travail de "civilisation", au-delà de l'exploitation économique (brutale) qui prévalait jusqu'alors. Elle a par ailleurs récupéré les ex-colonies allemandes du Ruanda-Urundi, un peu par hasard, en guise de compensation à l'issue de la première guerre mondiale. Il ne s'agit pas de nier que la Belgique ait été une puissance coloniale avec tout ce que ça implique, mais juste que cette puissance n'est pas le résultat, comme pour la France, l'Espagne ou l'Angleterre, par exemple, d'une vision "impériale" ou "expansionniste" de son destin (même si cette vision de supériorité sur les peuples "indigènes" qu'il faudrait "civiliser", notamment, a bien sûr existé en Belgique comme on la retrouvait dans les autres pays européens colonisateurs, avec même des spécificités faisant de la colonisation belge une colonisation particulièrement "verticale" et raciste). Pour revenir à l'objet de ce fil, les forces armées belges —et en particulier son aviation— n'ont jamais été pensées dans ce but (même si un corps spécial destiné au maintien de l'ordre dans les colonies a évidemment été mis en œuvre). Ce sont les contingences européennes qui ont toujours structuré les forces belges: afficher et garantir sa neutralité jusqu'au début de la seconde guerre mondiale (donc une armée de défense du territoire contre les voisins, relativement nombreuse une fois mobilisée mais pas pensée pour être projetée ou frapper loin: on s'enterre dans de sforts et ouvrages fortifiés supposés protéger les villes et infrastructures essentielles), puis s'intégrer aux forces alliées en Angleterre pendant la seconde guerre mondiale, avec la poursuite de cette vision dans le cadre structurant de l'OTAN après la guerre. La Composante Air actuelle est en grande partie le résultat de cette histoire (plus que d'une vision "d'allégeance" aux USA, même si le poids des USA a évidemment beaucoup joué dans la crédibilité de cette alliance): "prolongement" des forces belges libres en Grande-Bretagne (la RAF, dont elle a récupéré les numéros de squadrons, l'organisation, les insignes de grades et les uniformes), et développée depuis dans et par l'OTAN (mission: assurer sa part de la défense commune face à la menace soviétique). La fin de la guerre froide a privé les forces belges (et les autorités politiques qui les dirigent) de cette boussole et depuis on tergiverse tout en désinvestissant (jusque récemment, puisque le gouvernement actuel veut relancer les investissements, mais sans vision stratégique très claire ou très assumée).
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Euh, la Belgique n'a jamais été un "empire". Elle a été une puissance coloniale, mais elle avait déjà la même politique internationale qu'aujourd'hui avant la décolonisation. Le tournant, pour la Belgique, c'est la seconde guerre mondiale, à la faveur de laquelle elle est passée de la neutralité (historiquement imposée au XIXè siècle par les grandes puissances de l'époque) à l'alliance Atlantique. Effectivement. Mais ce n'est pas nouveau, non plus: c'est patent depuis la fin de la guerre froide, en fait. C'est, du reste, ce que j'ai répondu de manière constante, depuis 2 ans, à tous ceux qui ici exposent très régulièrement des complots divers et variés qu'ourdiraient les politiques belges pour se doter du F-35. La Belgique (politique) ne veut pas plus le F-35 qu'autre chose, simplement parce qu'elle n'a pas de vision. Elle gère le passé, depuis 25 ans, dans l'attente qu'il se passe des choses au niveau européen, et qui n'arrivent pas.
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Source: http://www.lalibre.be/actu/politique-belge/f-16-gate-cette-operation-transparence-n-en-est-pas-une-5ad4e5f4cd702f0c1aeb657e
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Suite: http://www.lalibre.be/actu/belgique/remplacement-des-f-16-des-audits-qui-n-apportent-peu-voire-pas-de-reponse-selon-l-opposition-5ad4c4c2cd709bfa6b6502c2