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SpaceX a décidé de répondre aux critiques concernant le Starship HLS, et notamment celles de l’administrateur de la Nasa, en publiant une longue communication sur son programme, ses avancées et les principaux prochains défis : La Source, parce que rien ne vaut lire l’information originelle, avec pleins d’illustrations en prime : https://www.spacex.com/updates#moon-and-beyond Les points clés de la publication : - SpaceX rappelle son objectif, et combien le Starship est vaste, pour à terme 4 occupants (la mission Artemis III est prévue par la NASA pour n’amener que 2 astronautes avec celui-ci) - SpaceX cite 49 jalons d’ores et déjà achevés dans le cadre du programme HLS (support-vie, système d’amarrage, pieds, etc) - La société est en train de fabriquer un prototype du HLS qui intégrera tous les systèmes critiques, pour tests et ajustements - Le reste est déjà connu, notamment les tests de ravitaillement en 2026, et bien évidemment le test d’un HLS lui-même en orbite - pour répondre aux exigences de la NASA, la société propose aussi une trajectoire révisée pour permettre un retour plus rapide sur la Lune (pas de précisions dans l’article quant aux options proposées) L’article s’accompagne de photos et d’images de synthèse qui illustrent assez bien le concept et les avancées réelles. Bref, SpaceX ne chôme pas, mais n’est pas encore proche de la ligne d’arrivée. Une synthèse par Ufotinik, en forme de grosse traduction de la publication de SpaceX :

Intéressant. Mais à déplacer dans le fil

Le X-59 vient enfin d’effectuer son premier vol. Celui-ci c’est apparemment déroulé sans problème notable. Les quelques photos de l’appareil en vol montrent combien son dessin est particulier. Vivement les vidéos de celui-ci.

À suivre de près dans les prochains jours : LandSpace s’apprête à réaliser son 1er vol, avec tentative de récupération du Booster. Il s’agit du 1er concurrent direct de Falcon 9, quasiment 10 ans après le lancement opérationnel de la fusée SpaceX.

Je le poste parce que c’est joli :

Les démolitions ont également commencé autour du Pad Orbital 1 (qui n’aura finalement lancé que des vols sub-orbitaux), en attendant de s’attaquer au vrai chantier, le pas de tir lui-même. Synthèse ci-dessous de ce qui va être démoli (en rouge), et re-localisé (en vert). Pas de certitude pour le moment concernant le reste des installations, et je n’ai toujours pas d’informations sur la Tour elle-même. Autant, il est évident que les bras vont être, sinon changés, du moins raccourcis et revus structurellement et les cordons ombilicaux (ou Quick Disconnect Arms) vont également être sérieusement remis au goût du jour, autant je ne sais toujours pas comment la tour elle-même va être adaptée. Elle semble manquer d’un segment pour être à hauteur suffisante pour permettre les lancements des Starships v3 et v4, mais SpaceX n’envisage a priori pas de la démolir (ce qui serait un sacré chantier). Le mur de protection des installations-sol est lui déjà en train d’être tombé : Quant à Boca Chica, la construction de la Gigabay a repris :

On aura passé une bonne partie de l’année un peu sevrés de mises à jour sur le développement de la fusée à 2 étages de Stoke Space. L’une des raisons est qu’ils se concentrent à présent sur Nova, le booster qui doit propulser Andromeda 2. Tout se passe donc majoritairement derrière les murs et loin des caméras, en attendant de le voir sortir et amené sur son stand de test. Je relaie assez peu les nouvelles parce que les informations sont relativement éparses dans le temps. Petit retour synthétique sur les 4 annonces importantes des 2 derniers mois : > les tests de performance de leur réacteur Zenith ont commencé le mois dernier : > La société a également mené le mois dernier des tests structurels de qualification sur un segment du futur booster Nova, qui a été l’occasion de quelques belles photos en prime. "Notre équipe vient de terminer la qualification structurelle de l'étape 2 pour Nova. Des opérations cryogéniques et plus de 100 cycles de pressurisation automatisés par le logiciel de vol, aux charges axiales et de cisaillement, la structure a prouvé qu'elle dépasse les marges de conception. Étape majeure — excellent travail de toutes les équipes de Stoke qui ont rendu cela possible." > Ces derniers tests ont été également l’occasion d’effectuer un nouveau tour de table financier, pour injecter 500 m$ supplémentaires dans l’entreprise. Enfin, Stoke Space entre en phase finale des tests de l’infrastructure sol à Cape Canaveral.

cette semaine pour SpaceX, c’est également : - le 31ieme vol avec succès du B1067 - la barre officielle des 10 000 satellites Starlink mis en orbite franchie

L’assemblage final du 1er Starship v3 vient de commencer. (Les portes étant à présent le plus souvent fermées, on devrait avoir de moins en moins de vue comme celle-ci. Alors autant en profiter) Si le plus grand défi de cette nouvelle mouture des Booster et Starship sera l’intégration, et donc la performance en conditions réelles, du nouveau Raptor v3, beaucoup d’autres petites et grandes modifications seront apportées aux 2 étages. Le 1er vol aura peut-être des airs de tout premier test en vol d’un Starship, la puissance au décollage en plus.

Oui, ils ont décidé officiellement de faire une nouvelle course à la Lune avec la Chine, alors que depuis 20 ans, l’objectif est de développer des technologies permettant de s’y établir et y rester durablement (d’où la complexité des systèmes). Mais vu la présidence en place, l’important est de faire n’importe quoi très vite et d’accuser ensuite l’autre de ses propres errements et échecs. C’est foncièrement crétin et même douteux (voire dangereux pour les astronautes), mais c’est ce qui sera repris en boucle par les journaux et c’est ce que retiendront les profanes.

Les 2 scénarios en concurrence au sein de SpaceX concernant le HLS : “ Deux scénarios pour le calendrier du Starship HLS. Les deux supposent que la démonstration du transfert de propergol aura lieu au quatrième trimestre 2026. Le scénario A prévoit que le PTD* et le vol de longue durée auront lieu séparément, avec un atterrissage prévu entre janvier et mars 2029. Le scénario B prévoit que le PTD et le LDF** auront lieu ensemble, avec un atterrissage prévu entre juillet et septembre 2028.“ *PTD => “Properlant Transfer Demo“ (SpaceX préfère le “Properlant Transfer Test“), ou test de transfert de carburant en orbite ** LDF => ”Long Duration Flight“ test de vol de longue durée, autour de la Mune

Ici, illustration comparative des volumes L'ISS a un volume pressurisé interne de 900 m³, soit seulement 50 % de plus. Il suffira de 2 Starship habités pour avoir un volume similaire, à un coût de production et de maintien largement plus faible. D’autant plus que ceux-là pourront être désorbités n’importe quand pour maintenance, upgrade ou remplacement pur et simple. Je découvre en parallèle Xplora qui en a fait une bonne synthèse en français. Je partage, du coup : Focus sur le développement du HLS, toujours par Xplora : SpaceX a dévoilé de nouveaux détails sur la conception du Starship HLS, l’alunisseur géant destiné aux missions Artemis de la NASA. - Abandon des conceptions actuelles : une fois le Starship V3 disponible, SpaceX mettra un terme aux travaux sur les versions précédentes (V1/V2). - Version figée : le Starship HLS sera entièrement développé sur la base du V3 et ne sera pas réitéré sur les futures générations (V4 et suivantes). - Optimisation spécifique : le HLS suivra son propre processus d’optimisation indépendant, dérivé du V3 mais adapté à ses missions lunaires. - Moins de vols de soutien pour la démonstration : le premier vol sans équipage nécessitera environ deux fois moins de vols de ravitaillement qu’une mission habitée.

Une bonne synthèse de Xplora concernant les prochaines missions Chang’e 7 et Chang’e 8 : Au moins, entre 2026 et 2028, il va y avoir du spectacle entre la Chine et les USA. Il y a longtemps que la Lune n’avait plus été à pareille fête.

Je partage, mais je ne décortique pas pour le moment. Des documents de la NASA viennent de faire leur apparition en ligne, qui parlent d’Artemis - notamment III, mais pas seulement - et qui ont des mines d’information. Les documents sont bien évidemment en anglais : ppt : https://ntrs.nasa.gov/api/citations/20250008728/downloads/25 08 26 IAC_Creech BP-1.pdf Wording : https://ntrs.nasa.gov/api/citations/20250008727/downloads/IAC 25 B3 1 v3.pdf Je rentrerai peut-être un peu dans le détail au fur et à mesure prochainement, mais si vous trouvez d’ici des videos en français qui en parlent, profitez-en parce que cela fourmille d’informations intéressantes.

Oui. C’est littéralement ce qui a transformé la NASA en maniaque de la sécurité des vols. Challenger et Columbia serviront de douloureux rappel.

Certaines photos sont absolument incroyables !

Finalement, ce S38, il va falloir qu’on en parle, maintenant que beaucoup d’observations ont été faites et les vidéos décortiquées. Pour commencer, 2 vidéos assez impressionnantes des amerrissages des Booster et Starship : Ensuite, une réflexion plus générale sur le pourquoi des tests extensifs de SpaceX sur le bouclier thermique, et ce que la société essaye d’achever : en premier lieu, le but est bien évidemment de tester le Starship et les limites du bouclier thermique. Mais au-delà de ça, il s’agit de prouver encore et encore à la FAA que la perte de "quelques" tuiles ne mettra pas l’intégrité du vaisseau en risque. L’accident de Challenger reste un traumatisme, tout comme le drame de la capsule Gemini l’a été en son temps (pour ce dernier, c’est même un traumatisme fondateur). Toutes les rentrées atmosphériques se sont au final réalisées avec de fortes dégradations, certaines absolument volontaires, d’autres inattendues, mais la démonstration a systématiquement été la même : même fortement dégradé, le Starship a amerri intact, et a même pu réaliser les manoeuvres attendues. Cette volonté de démontrer la résilience du vaisseau explique les tuiles absentes à certains endroits-clés, même quand il n’y avait manifestement plus d’enseignements techniques à en tirer. Le S38 n’a donc pas fait exception à la règle. Et on commence avec : le violent cabré à 54 kms d’altitude et un petit 180° pour le plaisir, histoire de démontrer la manœuvrabilité du Starship à 16 000 km/h (autour de T+57 min) en anticiper une possible manœuvre d’orientation à haute altitude fin d’éviter de rester sur une trajectoire sensible pour les pays survolés (Mexique et USA à terme). Le Starship résiste sans trop broncher et la manœuvre est un succès. Sauf une canalisation d’oxygène liquide qui se perce, entraînant une perte de pression avec écrasement du conduit, ainsi qu’une fuite qui elle restera visible lors de l’amerrissage. Point assez étonnant, donc : il n’y aura pas d’explosion du Starship après ça malgré une fuite constante d’oxygène liquide pendant tout le reste de la descente… Sauf également des pans entiers de tuiles qui partent d’un aileron arrière, et qui semblent avoir été autant arrachées que brûlées. La vidéo stabilisée de fin de vol permet de mieux se rendre compte de cette fuite : L’autre torture infligée au Starship aura donc été l’enlèvement de tuiles. Mais cette fois, pas question de tester en dessous une quelconque protection : il se sera agit de peinture sur l’acier, directement, ce qui explique les abondantes traînées de rouille sous le vaisseau.

Blue Origin, assez peu fan de l’approche “essai/erreur/amelioration“ de SpaceX, reste de fait très peu démonstrative et ne communique que rarement sur ses avancées. Le momentum lui est pourtant favorable avec cette discussion politique autour de la possible victoire de la Chine dans cette nouvelle course à la Lune, et le fait que Artemis III pourrait avoir du retard* Et pour une fois, Blue Origin en profite pour communiquer autour de son module lunaire et la future mission Blue Moon MK1 au Pôle Sud Lunaire : “ Simulations aujourd'hui, pôle sud lunaire bientôt Nous approchons de la dernière ligne droite de l'entraînement pour notre première mission Blue Moon MK1. Ce mois-ci, nous réalisons des simulations de bout en bout à haute fidélité de plusieurs phases de la mission — lancement, combustion pour l'élévation de l'apogée, insertion en orbite lunaire, insertion en orbite de descente, atterrissage et opérations de surface. Depuis notre centre de contrôle de mission lunaire à Washington, les contrôleurs exécutent de véritables procédures, envoient des commandes à un simulateur représentatif du vol et lisent les données de télémétrie provenant d'une émulation du réseau mondial de stations au sol et de satellites que nous utiliserons pendant le vol. » Le vol est attendu / espéré dans le 4 premiers mois de 2026. * histoire de ne pas partir dans des discussions sans fin : ce n’est pas parce que SpaceX pourrait avoir 1 à 2 ans de retard avec son Artemis HLS que cela va changer quoi que ce soit aux 20 dernières années d’atermoiements politiques et budgétaires au plus haut niveau et aux nombreux changements de directions techniques qui en ont découlé. Le gag dure depuis assez longtemps pour que personne n’en soit étonné et que l’on ne saute pas sur le 1er bouc-émissaire venu. Juste histoire de remettre les choses en perspective.

Comparaison avec l’état initial, et notamment là où des tuiles avaient été volontairement retirées :

les vidéos de l’arrivée du S38 :