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  1. Si l'on veut être provocateur, rien que d'avoir une dotation moyenne signifierait une péréquation, vu le peu de ressources normale. Or énormément d'équipements sont financés en banlieue par l'Etat. Si ceux-ci s'usent très vite et dégradés régulièrement et que les incivilités récurrentes étouffent la vie de quartier, c'est certes une responsabilité de l'Etat mais qui est indépendante des efforts réalisés au niveau de l'investissement qui eux existent.
  2. Pas tout à fait d'accord. En effet, la valeur de l'immobilier et du foncier est telle dans Paris intra-muros que leur dotation paraît démentiel (en incluant le loyer fictif ou la valeur d'achat du tel), et c'est la même distorsion qui s'applique pour tous les lycées de centre-ville dans les études de dotation. Je ne suis pas certain en valeur pécuniaire pure que les lycées publics parisiens voient plus de sous, et surtout en rapport avec les besoins d'entretien de foncier ancien géré à l'économie par la collectivité. La mairie de Paris n'est pas la meilleure gestionnaire de son parc immobilier et la région n'a pas tant son mot à dire par rapport à la capitale non plus. Malheureusement, la sève manque dans l'économie française pour financer à la fois les nouveaux équipement et l'entretien de tout l'immobilier qui lui aussi réclame un "grand carénage". Les banlieues ne manquent pas des investissements d'équipements mais en revanche ceux-ci probablement manquent des budgets d'entretien et souffrent d'une très forte usure en raison des comportements anti-sociaux plus réguliers de ses usagers. Le gouvernement français est très fortement redistributeur et des péréquations importantes ont lieu, surtout à l'égard des banlieues, se plaindre d'une sous-dotation me semble être des pleurnicheries qui ne sont pas robustes.
  3. C'est tout de même assez pénible ces rappels récurrents à la Guerre d'Algérie qui remonte maintenant à 3 générations, et dont une partie importante de la population n'est pas liée. Par exemple, ma famille maternelle est venue en France après les Accords d'Evian des Pays-Bas et côté paternel, mon grand-père et ses frères ne l'ont pas fait non plus en raison de leur âge. Concrètement, dans la psychologie des membres de ma famille, la guerre d'Algérie n'a strictement aucune incidence. Surtout je ne vois pas le rapport entre "quasi guerre civile" et l'ambivalence envers les populations émigrées des français de souche alors que la France a toujours été une interface entre le Nord et le Sud de l'Europe, et Paris -macrocéphale comme elle est- un creuset pour le mélange des populations françaises aussi. Par ailleurs, le gouvernement français a tout de même accordé un nombre de privilèges importants à l'Algérie dont le gouvernement continue à exploiter sans vergogne une rente mémorielle qui ne devrait plus avoir de signification 3 générations après. En fait, les propos du sociologue semble être à large maille, manquant de spécificité, une sorte de collection d'aphorisme et langue de bois. Parce que oui, il y a toujours une ambivalence vis à vis des populations émigrées vu que la différence culturelle peut parfois s'apparenter à un fossé. Pourtant, la France a une proportion de mariage mixte (d'un point de vu "racial") élevé, et même les diasporas réputées endogames sont plus ouvertes en France (notamment Asie de l'Est) par exemple. En revanche, je serai plutôt enclin à penser que le désoeuvrement lié à un manque d'attractivité, de déconsidération et de mépris des emplois non/peu-qualifiés ainsi que le sentiment d'une société bloquée nourriraient le ressentiment de beaucoup de monde. Pour ce que ça vaut, l'un des moment les plus tristes et où j'étais le plus énervé dans ma vie fut durant le bac où j'avais été atterré par le niveau des sujets en 2007. Vraiment, c'était une telle pantalonnade que j'ai perdu pour de bon mon respect pour l'EN à ce moment-là (j'ai eu 15 au bac sans option mais mon passage par l'EN fut un chemin de croix à partir de mes 10 ans à mon arrivée en France). Le décalage entre la prétention (des élites mais aussi de tout un chacun dans sa dignité "supérieure") et la réalité des choses en France pèse lourdement sur la cohésion sociale en tout cas. 3615 mylife again mais en tant qu'hôtelier ou commerçant, je suis beaucoup trop souvent confronté à des gens incivils, analphabètes fonctionnels ou fats, même si la pire engeance est celle qui n'a que le mot "respect" à la bouche en se comportant de façon incivile et irrespectueuse avec la susceptibilité en bandoulière .
  4. Avant ton arrivée, nous avions pas mal roucoulé sur l'audition de Bréchet notamment dans le cadre de la commission sur la souveraineté énergétique. Ce qui m'avait surtout laissé songeur, c'était le côté très nombriliste et infantile des politiques qui considéraient leurs paroles ou désirs comme performatifs, vraiment le syndrome de Dieu quelque part. Hulot notamment m'a semblé avoir trop pris goût à l'effet de cours et d'être dans un hubris narcissique catastrophique. Sa disparition du paysage n'est pas une grande perte à mon sens. Et bien d'accord pour les députés LFI & écolo, qui pour une proportion importante semblaient être des militants zélés et aveuglés sans colonne vertébrale, discernement et capacité d'analyse. Assez effrayant d'ailleurs d'avoir ce genre de profils sélectionnés et qui émergent au sein de la représentation nationale. Malheureusement, ces profils-là ne représentent pas le meilleur de la France et plutôt son radical opposé. Par exemple, l'opération de com des NUPES en cravate m'a profondément agacé, c'était d'une profonde puérilité de faire l'idiot à de tels degrés et d'en être si fier.
  5. Les pays européens, même les Américains ont proposé et agit dans cette direction dans les années 90 et début 2000, les allemands et français ont même persisté dans les 2010. Il me semble que ceux qui étaient dans le déni de l'agressivité russe étaient bien l'Europe Occidentale. Les rameaux d'oliviers étaient dans nos mains, la Russie dans ses rapports avec les voisins maniait beaucoup plus le gourdin et le knout.
  6. Merci pour ton élaboration et cette analogie qui tout de même atteint très vite ses limites : des loups et des ours n'ont pas accès à un bouton nucléaire. Par ailleurs, c'est faire fi du comportement depuis 2008 de la Russie qui est indéniablement celui d'un tigre (invasion de la Géorgie, Russki Mir, ingérences & déstabilisations chez les ennemis etc...). C'est un classique homme de paille et l'utilisation des hyperboles affaiblissent ton propos : personne n'a panthéonisé Zelensky ici ni présume qu'il guérit les écrouelles. Quant à l'immaturité politique de l'Ukraine, ceci est argumentable par rapport aux démocraties occidentales (en dépit de leurs crises) mais par rapport à il y a 20 ans, 10 ans ou même 5 ans, la trajectoire d'une maturation politique était palpable comme le démontre Anna Colin Lebedev dans son livre ("Jamais frères ?"). Et la comparaison avec la Russie est cinglante - il suffit de relire le fil sur tout le travail de dépolitisation mené par le régime poutinien pour en être édifié -. La démagogie de même manque de solidité : Zelensky avait un programme "pro"-russe par rapport à Porochenko, il voulait négocier et être "constructif" avec le voisin. C'est le 24/02/2022 qui a servi de révélation, et ce n'est pas une visite éclair du sous-secrétaire au conseil de sécurité nationale des EUA qui a déclenché le changement de posture politique de Zelensky. Nous nous rejoignons dans une certaine mesure puisque mes lectures sur les réseaux (économiques ou du pouvoir) russes m'enclinent à penser que Poutine est l'avatar du système des silovikis qui est le principal tireur de ficelles. Simplement, je ne pense pas que VP ait été un homme d'Etat phagocyté par les silovikis, mais plutôt la représentation humaine de cette institution purulente de la société russe.
  7. Effectivement, d'un point de vue économique et business stricto-sensu le Paulistano n'a aucun rival à 4000 km à la ronde (Mexico City doit être la ville avec plus de fric la plus proche). Mais justement il y a un vraie hiatus entre le ressenti des populations et la géopolitique des pays, c'est là où le bât blesse. La France a - dans une moindre mesure - un problème similaire où le gouvernement ouvre sa bouche à mauvais conscient avec de grands concepts sans balayer devant sa porte. A la fin des fins, il est tout de même nécessaire pour un gouvernement d'avoir un alignement politique avec son corps social. C'est certain mais la chute ne date pas d'hier non plus, depuis la chute de la dictature, on peut estimer qu'elle a nettement moins bien passé la décennie 90 (critique) que le Brésil. En terme politique et économique, c'est en tout cas un anti-modèle.
  8. C'est le mystère de l'Amérique du Sud, où le Brésil malgré tous ses troubles demeure tout de même en meilleur posture que ses voisins qui lui permet de régner de facto. Par quasiment tous les aspects, le Brésil est au sein de l'Amérique du Sud un éléphant qui cohabite avec des animaux ne dépassant pas la taille d'un cheval (l'Argentine serait un roquet géant, c'est tout de même plus petit qu'un éléphant). A propos des "peuples frères", autant je peux le concevoir pour tous les pays où est passé Bolivar (nord de l'Amérique du Sud), je crois que c'est déjà un peu moins vrai pour le cône Sud (la Bolivie est à cran avec le Chili pour l'accès à la mer) et les Argentins vivent dans leur fantasmagorie où ce sont les meilleurs, les plus beaux, les plus grands et intelligents et que le reste ne vaut pas tripette avec le dédain afférent. Quant au Brésil, la présence de la Cordillère des Andes et la langue, ainsi que leur vaste côte Atlantique vers laquelle ils sont orientés font qu'il y a peu de fraternité naturelle avec leurs voisins. Ceux du Nord (les Guyanes hors Vénézuela) ne parlent pas de langues romanes et ne sont pas vraiment intégré à l'aire culturelle latino-américaine.
  9. Mais c'est Paris - qui ne fait pas d'erreur - et sait toujours mieux que tout le monde parce que c'est sa nature d'être plus intelligent n'est-ce pas ? On ne se refait pas mais c'est vrai que ça devient de plus en plus risibles ces forteresses parisiano-centrées dans les institutions (BRI, Préfecture de Police de Paris, BSP et je ne connais certainement pas tout le reste). Mais pour les milis pompiers, est-ce que les pompiers de Marseille ont la même mentalité institutionnelle ou c'est plutôt un apanache parisien (cette dernière proposition est en soi un oxymore on pourra noter d'ailleurs)?
  10. Ah là là, la culture du statut dans notre bonne vielle France ! Parfois, on se retrouve avec une culture du mépris et de la mauvaise foi inextricable .
  11. Et à noter que si les Italiens ne sont pas réputés pour leur aisance en langues étrangères, les tessinois sont ceux qui maîtrisent le mieux les 3 principales langues nationales d'après mon expérience (les romands étant probablement les plus faibles). On peut arguer que la notion de dialectes sous une langue-toit n'étant pas connue dans l'aire francophone, à contrario de l'italien et de l'allemand, ne doit pas aider non plus . Quant à l'ancrage du Tessin en Suissse, c'est logique, la Suisse étant une communauté politique avant tout et depuis toujours, l'argument ethniciste n'a pas vraiment court.
  12. Nous sommes d'accord mais j'ai un peu l'impression - désolé - que tu joues au Capitaine Obvious, mon propos portant le conditionnel et présentant une interprétation possible. Estimer, de mes propos, que je dis que Patroushev est le véritable dirigeant de la Russie est une exagération. En revanche, ce n'est pas un "simple" conseiller à la sécurité nationale. Dans ma recension du livre de Belton, j'avais résumé la thèse du bouquin à comment les silovikis ont gagné la partie. Et le siloviki en chef est Patroushev. D'ailleurs, on pourra noter que là où passe Patroushev, la doctrine "silovikaire" s'applique. Jusqu'en 2008, c'est en politique intérieur avec la reprise en main du Kremlin sur les ressources naturelles. Puis à partir de son passage au comité de sécurité, c'est le début de l'expansionnisme et ingérence russe avec la Géorgie et le Russki Mir d'abord puis le Donbass etc... Certes il n'est pas tout seul dans l'appareil d'état et pour la partie réactionnaire et expansionniste la faction des "talibans orthodoxes" nourrie par l'argent suisse a fortement encouragé le Kremlin dans ces entreprises. Poutine a rétabli la verticale du pouvoir, le personnalise beaucoup mais in fine, il n'est pas la baleine qui engloutir le krill, l'appareil sécuritaire dont il est issu a une existence propre qui s'incarne plus par Patroushev que par Poutine. En d'autres termes, Poutine a peu de marge vis-à-vis des silovikis et ne peut pas aller à leur encontre. Ce n'est pas une marionnette mais le rapport de force est beaucoup plus équilibré que de prime abord d'après mes lectures.
  13. C'est très bien de mettre un modulo, et je ne pense pas que mon propos était péremptoire. J'ai cité ma source (il est même écrit noir sur le blanc dans le livre : "le but de Patroushev était de souiller Poutine avec le sang des attentats"). Donc tout est discutable, certes mais as-tu des éléments pour préciser tes objections ?
  14. En fait, si on suit le travail de Belton sur les réseaux de pouvoir russe (dans son livre "Les hommes du Présidents : dans les réseaux de pouvoir de Poutine"), Patroushev serait même le "Svengali" du pouvoir russe. En effet, c'est le mentor de Poutine dans les services de sécurité et il aurait joué un rôle décisif lors des premiers mois de Poutine président avec la série d'attentats (fortement soupçonnés d'être des faux drapeaux des services de sécurité russe) de l'époque qui ont énormément aidé à asseoir le pouvoir de Poutine, décrit comme mal à l'aise, falot et courroie de transmission de la reprise en main des silovikis sur la Russie. En quelque sorte, Patroushev est beaucoup plus qu'un simple conseiller de longue date de Poutine, c'est une sorte d'épée de Damoclès couverte de sang et affûtée qui le nargue d'après Belton. Sa position de secrétaire au sein du conseil de sécurité de la Russie en fait d'ailleurs techniquement le boss de facto.
  15. SinopeMT

    Ksimodo

    Bienvenu à toi, Un nebbiolo de Lessona, un malbec de Cahors ou un Irouléguy conviennent également très bien. Dernièrement, un assemblage syrah/merlot du Palatinat a également fonctionné. Mais ma plus belle réussite fut un sanglier en sauce sucré-salé accompagné d'un Furmint sec de Tokaj en Hongrie : une révélation des accords mets/vins . (Je suis dans la partie aval du secteur et j'aime cuisinier).
  16. Bien d'accord, n'en demeure pas moins que le niveau de débilité de certain est tout de même triste, car d'un néant absolu. Tiririca - quand bien même il était incapable de signer son nom - avait eu beaucoup plus d'esprit lors de sa campagne par exemple. ça c'est en attendant l'avion pour rentrer de Thaïlande que j'ai eu cet effet, la vulgarité des passagers était odieusement choquante et je l'accorde, jamais eu cette sensation avec le vol de 23h20 pour SP .
  17. Je trouvais ça beaucoup plus grotesque avec un nombre de chaînes de messages triviaux et abrutissants passant par WhatsApp ou Insta. Le problème n'étant pas l'autorité de l'émetteur (de toute façon, il n'y a pas de confiance au Brésil - c'est ma thèse - tout un chacun est amené à être un pigeon ou un arnaqueur) mais surtout l'enfermement dans les délires les plus gras et triviaux (en gros, pornographie & racisme) parce que ça ne demande aucun effort et que c'est communément partagé. Il faut bien dire qu'il y a un anti-intellectualisme assez ancré dans beaucoup de strates de la société, il suffit de voir le nombre de candidatures authentiquement débiles (par exemple ici : https://www1.folha.uol.com.br/poder/eleicoes/candidatos/2022/sp/deputado-estadual/wolverine-do-tick-tok-250001614900.shtml) pour se faire une idée. @poti sera certainement en complet désaccord et je n'ai rien contre lui et encore moins le Brésil qui m'a beaucoup appris "à la dure". Quand vous écrivez ceci, ça me penser à cette vidéo : A partir de 4:47, la 9th personne qui est totalement perchée mais prétend avoir un diplôme d'histoire. Coup de pied de l'âne mais il faut bien dire que vous n'êtes le dernier non plus.
  18. Pour avoir eu ma bonne part de désaccord avec @jean-françois, je trouve la réaction de @Boule75 absolument exagérée et d'une violence toute américaine en terme de rapports politiques. Certes mon vécu brésilien commence à dater un peu mais je doute que les rapports politiques se soient adoucis depuis mon départ, et surtout mon expérience de la culture des réseaux sociaux des brésiliens, de leur crédulité et du profond manque de confiance, de charité et de persévérance dans la société ne peut que leur exploser à la figure. C'est déplorable mais finalement c'est un peu le destin constamment renouvelé de l'Amérique du Sud, et encore le Brésil est probablement le pays dont les soubresauts sont les plus "doux" comparés aux pays voisins à l'heure actuel (hors l'Uruguay). Quant à la possibilité d'un coup d'Etat, je n'en sais rien, je pensais qu'au bout d'une génération, la culture démocratique serait plus enracinée.
  19. Je me trompe certainement et j'étais bien trop jeune à l'époque pour avoir des souvenirs de la presse à ce sujet. Mais ce qui apparaît de mes lectures sur la Fédération de Russie entre 1991 et 1996 était celle d'un chaos total où la description d'une société d'Hobbs n'aurait pu être plus approprié : l'homme est un loup pour l'homme. La thérapie de choc n'a pas du tout fonctionné économiquement, et le pays s'est retrouvé totalement pillé de ses ressources par des gens connectés politiquements et plus malins/violent pour extorquer les parts auprès de la population. La production s'étant désorganisé complètement, les institution de l'Etat se sont effondrées et le Kremlin servait à faire du business via les privatisations cousues de fil blancs avec les oligarques des deux côtés du manche. Yelstine et sa Famille était très corrompue, incompétente économiquement ( il faut cependant reconnaître que le cas était plus qu'épineux) mais malgré la mascarade de sa réélection, antidémocratique ne me semble pas approprié. Sa faction était très pro droits politiques et a beaucoup "sacrifié" pour empêcher le retour des canassons du PCUS. Certes en ayant la cécité de penser que le KGB serait plus libérale sur la question que les communistes, ce qui était naïf et révélé être une erreur.
  20. Il semblerait que cette archive soit la reprise de l'article de l'époque si je comprends bien, et non pas un coup d'oeil dans le rétro connaissant le futur antérieur. Cette théorie du complot est reprise par Catherine Belton dans le livre "Les hommes du Président Poutine" dont j'ai fait une recension à la fin d'année dernière. Les réseaux de sociétés amis établies à l'ouest par des "honorables correspondants" du KGB sont très bien détaillés, ainsi que tout le maillage économique établi par le même service. Quant à Poutine, son arrivée au pouvoir est l'issue d'un compromis entre la faction de Yelstine ("la Famille") corrompue et les services contre les communistes. En effet, pour corrompue que la faction d'Elstine était, elle était également pro-libéralisme politique (à l'échelle soviétique bien entendu) et l'accord entre la famille et les service était l'impunité contre le pouvoir avec "libéralisme" politique pour les services. La Famille pensant avoir le dessus sur le falot Poutine mais qui a finalement rapidement perdu la partie contre Patrouchev. C'est la thèse du bouquin que je recommande de lire. Par ailleurs, le fait que la réélection d'Elstine a été spinnée et truquée n'est pas contestée dans le bouquin.
  21. Effectivement, si on suit Infoclimat ou météofrance ou accuweather on constate un vrai décrochage des températures par rapport aux synoptiques (configuration générale des masses d'air) depuis 20 ans maintenant. A iso-synoptique l'hiver, les températures sont loin de descendre autant maintenant. Une vague de froid telle que 1997 à Paris (vu comme forte mais pas incroyable à l'époque) paraît maintenant hallucinante. En plus de ça, la circulation atmosphérique semble être de plus en plus erratique avec une persistance accrue de vent de sud, i.e : on a des masses d'air bien chaudes qui remontent de plus en haut en latitude. L'année 2022 en Europe a été un nouveau choc pour la météorologie & les climatologues : les dynamiques atmosphériques ont certes été favorable à la chaleur, pour autant, il n'était pas sensé faire aussi chaud de façon aussi durable (peu ou prou 6 mois consécutifs de chaleur record en Europe). Par ailleurs, le climat européen est en général beaucoup plus stable à l'échelle d'une année que le climat américain ou asiatique car la masse continentale est plus réduite, et que nous sommes en façade ouest avec un océan. En Amérique du Nord et en Asie, les masses d'air ont des autoroutes pour monter ou descendre très loin en latitude, c'est ainsi qu'il peut neiger tous les 10 ans à Brownsville, Texas (ville la plus au Sud du Texas par 22° de latitude) là où ça n'est jamais arrivé en Mauritanie à latitude comparable. De même, les écarts-types entre extrêmes absolus et annuels sont plus faibles en Amérique et Asie qu'en Europe.
  22. C'est en tout cas toujours une belle leçon d'humilité que de regarder dans le rétro, une fois la marée retirée. Je me souviens que Proglio était très contesté et peu apprécié, décrit comme un homme de réseaux, vénale et mafieux. En effet, il voulait garder la présidence non-exécutive de Veolia, et son frère était l'un des patrons de la filiale française d'une banque d'affaire américaine. J'ai tout de même de l'ambivalence vis-à-vis du politique : autant la branche exécutive me semble profondément subvertie mais j'apprécie beaucoup la diffusion de ces commissions et entretiens. Il y a beaucoup d'informations qu'il faut savoir chercher, mais même si nous sommes clairement dans un processus de double-pensée, le revers "réel" est encore à portée de main. Le moment me semble charnière, et nous sommes dans la bascule mais l'espoir n'est pas encore perdu en somme. Par ailleurs, cette audition me rappelle celle de Thomas Piquemal il y a quelques années (alors DAF d'EDF de Proglio) par les députés pour un numéro grand-guignolesque où il expliquait qu'EDF n'avait pas les moyens de remplir les injonctions paradoxales permanentes de l'Etat, et se prendre des commentaire ad personam de députés idéologisés et perchés.
  23. Je suis bien d'accord avec toi mais j'ai plusieurs bémol tout de même : je ne pense pas qu'Attali soit plus compétent que Macron et encore moins légitime. Attali, comme Alain Bauer, ou Alain Minc fait parti de ces lapins de corridors qui ont la noblesse républicaine et le génie du réseautage, mais dont l'oeuvre pratique aux responsabilité a été tellement catastrophique qu'ils n'ont même pas réussi à rester dans le jeu. Ce qui les sauve, c'est l'esprit de corps et de rang et probablement un sens de la flagornerie dont le renard de la fable pourrait être jaloux afin de continuer à gagner du fric en "conseils" (écoutés d'une oreille distraite par le CAC 40) et leur beau langage qui impressionne le milieu journaliste dont le niveau de la profession a passablement chuté (il suffit de lire toutes les hagiographies des raclures qui sont tombées dernièrement pour des affaires de moeurs pour le constater). Et là j'assume pleinement mon biais mais pour avoir interagi quelque fois avec Juppé, c'est un distillat d'une concentration hors-norme des travers de notre nomenklatura. Pour tout dire, je suis devenu un homme le jour où j'ai réussi à ne pas lui mettre de torgnoles après une discussion où j'ai eu droit à la cascade de mépris, de dégoût, de condescendance et de dédain donné du haut de son mètre 68 à talonnettes. C'est malheureux à dire mais si les grèves de 1995 furent si fortes, c'était aussi parce que c'était une question de personne, et la personne de Juppé est particulière... Par ailleurs, lors des primaires de 2017, ce fut un festival et comme mon père connaissait son directeur de campagne j'avais quelques anecdotes sur les coulisses. Qu'est-ce que j'ai rigolé ! Philippe, c'est exactement le même moule sauf qu'il a plus de prestance, il est très bien au Havre au même titre que Juppé n'a pas fait du mauvais travail à Bordeaux.
  24. Autour des 2h, la description du raisonnement autour de la sortie du nucléaire est un petit bijoux ! Comment peut-on être intelligent et surtout con ? C'est intéressant de constater à quel point le langage n'est que du vent pour ces gens-là, qu'il n'y a plus de signification ni pesanteur, c'est klemperien !
  25. Pour apporter une petite nuance, j'ai trouvé que M. Bréchet avait l'air d'avoir très mal vécu son expérience de haut-commissaire, et il m'a l'air - dans sa communication en tout cas - un radical qui ne s'embarrasse pas de filtre (comme moi en fait ), ça m'a l'air d'être un geek, passionné et investi à 300% pour la technique et capable d'aller très loin pour faire les choses "bien", à la hauteur de sa représentation de sa "mission". Peut-être a-t-il une vision un peu trop parcellaire de la politique. C'est clair que la déception est amère quand on se retrouve confronté à un mur d'indifférence et que l'on se rend compte qu'on ne baigne pas le même aquarium, quand bien même on parle la même langue. Et là, il semble y avoir un hiatus considérable entre les cabinets et les administrations, et comme trop souvent dans les organisations humaines, c'est souvent la tête qui pourrit en premier. En l'occurrence, on pourrait dire "Nani ?" (référence au trope des dessins animés japonais où le méchant n'a pas encore réalisé que c'était fini), et que les élites sont déjà décapitées. Par exemple, M.Bréchet (désolé je n'ai pas noté précisément le moment) témoigne qu'une rare fois qu'il a abordé le sujet de la souveraineté industrielle en matière d'énergie avec un membre de cabinet, il s'est fait entendre dire "Ben voyons monsieur, quand on aura besoin de cette technologie, on l'achètera aux Chinois". Son amertume vient du fait également, que l'aspect scientifique est totalement dénié et occulté par les cabinets : au mépris de la loi, les comités ne sont jamais réunis et les décideurs politiques ne consultent même pas cet éclairage ! Effectivement, l'allusion à Fessenheim est à ce titre cinglante. Par des sources privées, j'ai eu un témoignage d'Olivier Lluansi (conseiller industrie & énergie à l'Elysée hollandien) sur la décision politique à l'Elysée qui confirmait que le fonctionnement était profondément ubuesque, même si lui-même n'était pas étranger à cet esprit de mare à canard en voie d'assèchements qu'est la haute fonction publique française. Le rythme était intenable et travailler en cabinet est une véritable oblation de l'intégralité de sa personne (vie de famille inexistante, il s'est fait convoquer en pleine vacances pour des peccadilles risibles). Mais sinon, effectivement les décideurs politiques étaient des enfants capricieux qui exigeaient que ce qu'ils pensaient et voulaient devait se réaliser par le seul caprice de leur désir, et sans rapport avec les ressources, possibilités ou congruence avec les réalités du monde.
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