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Tout ce qui a été posté par SinopeMT

  1. Pour avoir eu ma bonne part de désaccord avec @jean-françois, je trouve la réaction de @Boule75 absolument exagérée et d'une violence toute américaine en terme de rapports politiques. Certes mon vécu brésilien commence à dater un peu mais je doute que les rapports politiques se soient adoucis depuis mon départ, et surtout mon expérience de la culture des réseaux sociaux des brésiliens, de leur crédulité et du profond manque de confiance, de charité et de persévérance dans la société ne peut que leur exploser à la figure. C'est déplorable mais finalement c'est un peu le destin constamment renouvelé de l'Amérique du Sud, et encore le Brésil est probablement le pays dont les soubresauts sont les plus "doux" comparés aux pays voisins à l'heure actuel (hors l'Uruguay). Quant à la possibilité d'un coup d'Etat, je n'en sais rien, je pensais qu'au bout d'une génération, la culture démocratique serait plus enracinée.
  2. Je me trompe certainement et j'étais bien trop jeune à l'époque pour avoir des souvenirs de la presse à ce sujet. Mais ce qui apparaît de mes lectures sur la Fédération de Russie entre 1991 et 1996 était celle d'un chaos total où la description d'une société d'Hobbs n'aurait pu être plus approprié : l'homme est un loup pour l'homme. La thérapie de choc n'a pas du tout fonctionné économiquement, et le pays s'est retrouvé totalement pillé de ses ressources par des gens connectés politiquements et plus malins/violent pour extorquer les parts auprès de la population. La production s'étant désorganisé complètement, les institution de l'Etat se sont effondrées et le Kremlin servait à faire du business via les privatisations cousues de fil blancs avec les oligarques des deux côtés du manche. Yelstine et sa Famille était très corrompue, incompétente économiquement ( il faut cependant reconnaître que le cas était plus qu'épineux) mais malgré la mascarade de sa réélection, antidémocratique ne me semble pas approprié. Sa faction était très pro droits politiques et a beaucoup "sacrifié" pour empêcher le retour des canassons du PCUS. Certes en ayant la cécité de penser que le KGB serait plus libérale sur la question que les communistes, ce qui était naïf et révélé être une erreur.
  3. Il semblerait que cette archive soit la reprise de l'article de l'époque si je comprends bien, et non pas un coup d'oeil dans le rétro connaissant le futur antérieur. Cette théorie du complot est reprise par Catherine Belton dans le livre "Les hommes du Président Poutine" dont j'ai fait une recension à la fin d'année dernière. Les réseaux de sociétés amis établies à l'ouest par des "honorables correspondants" du KGB sont très bien détaillés, ainsi que tout le maillage économique établi par le même service. Quant à Poutine, son arrivée au pouvoir est l'issue d'un compromis entre la faction de Yelstine ("la Famille") corrompue et les services contre les communistes. En effet, pour corrompue que la faction d'Elstine était, elle était également pro-libéralisme politique (à l'échelle soviétique bien entendu) et l'accord entre la famille et les service était l'impunité contre le pouvoir avec "libéralisme" politique pour les services. La Famille pensant avoir le dessus sur le falot Poutine mais qui a finalement rapidement perdu la partie contre Patrouchev. C'est la thèse du bouquin que je recommande de lire. Par ailleurs, le fait que la réélection d'Elstine a été spinnée et truquée n'est pas contestée dans le bouquin.
  4. Effectivement, si on suit Infoclimat ou météofrance ou accuweather on constate un vrai décrochage des températures par rapport aux synoptiques (configuration générale des masses d'air) depuis 20 ans maintenant. A iso-synoptique l'hiver, les températures sont loin de descendre autant maintenant. Une vague de froid telle que 1997 à Paris (vu comme forte mais pas incroyable à l'époque) paraît maintenant hallucinante. En plus de ça, la circulation atmosphérique semble être de plus en plus erratique avec une persistance accrue de vent de sud, i.e : on a des masses d'air bien chaudes qui remontent de plus en haut en latitude. L'année 2022 en Europe a été un nouveau choc pour la météorologie & les climatologues : les dynamiques atmosphériques ont certes été favorable à la chaleur, pour autant, il n'était pas sensé faire aussi chaud de façon aussi durable (peu ou prou 6 mois consécutifs de chaleur record en Europe). Par ailleurs, le climat européen est en général beaucoup plus stable à l'échelle d'une année que le climat américain ou asiatique car la masse continentale est plus réduite, et que nous sommes en façade ouest avec un océan. En Amérique du Nord et en Asie, les masses d'air ont des autoroutes pour monter ou descendre très loin en latitude, c'est ainsi qu'il peut neiger tous les 10 ans à Brownsville, Texas (ville la plus au Sud du Texas par 22° de latitude) là où ça n'est jamais arrivé en Mauritanie à latitude comparable. De même, les écarts-types entre extrêmes absolus et annuels sont plus faibles en Amérique et Asie qu'en Europe.
  5. C'est en tout cas toujours une belle leçon d'humilité que de regarder dans le rétro, une fois la marée retirée. Je me souviens que Proglio était très contesté et peu apprécié, décrit comme un homme de réseaux, vénale et mafieux. En effet, il voulait garder la présidence non-exécutive de Veolia, et son frère était l'un des patrons de la filiale française d'une banque d'affaire américaine. J'ai tout de même de l'ambivalence vis-à-vis du politique : autant la branche exécutive me semble profondément subvertie mais j'apprécie beaucoup la diffusion de ces commissions et entretiens. Il y a beaucoup d'informations qu'il faut savoir chercher, mais même si nous sommes clairement dans un processus de double-pensée, le revers "réel" est encore à portée de main. Le moment me semble charnière, et nous sommes dans la bascule mais l'espoir n'est pas encore perdu en somme. Par ailleurs, cette audition me rappelle celle de Thomas Piquemal il y a quelques années (alors DAF d'EDF de Proglio) par les députés pour un numéro grand-guignolesque où il expliquait qu'EDF n'avait pas les moyens de remplir les injonctions paradoxales permanentes de l'Etat, et se prendre des commentaire ad personam de députés idéologisés et perchés.
  6. Je suis bien d'accord avec toi mais j'ai plusieurs bémol tout de même : je ne pense pas qu'Attali soit plus compétent que Macron et encore moins légitime. Attali, comme Alain Bauer, ou Alain Minc fait parti de ces lapins de corridors qui ont la noblesse républicaine et le génie du réseautage, mais dont l'oeuvre pratique aux responsabilité a été tellement catastrophique qu'ils n'ont même pas réussi à rester dans le jeu. Ce qui les sauve, c'est l'esprit de corps et de rang et probablement un sens de la flagornerie dont le renard de la fable pourrait être jaloux afin de continuer à gagner du fric en "conseils" (écoutés d'une oreille distraite par le CAC 40) et leur beau langage qui impressionne le milieu journaliste dont le niveau de la profession a passablement chuté (il suffit de lire toutes les hagiographies des raclures qui sont tombées dernièrement pour des affaires de moeurs pour le constater). Et là j'assume pleinement mon biais mais pour avoir interagi quelque fois avec Juppé, c'est un distillat d'une concentration hors-norme des travers de notre nomenklatura. Pour tout dire, je suis devenu un homme le jour où j'ai réussi à ne pas lui mettre de torgnoles après une discussion où j'ai eu droit à la cascade de mépris, de dégoût, de condescendance et de dédain donné du haut de son mètre 68 à talonnettes. C'est malheureux à dire mais si les grèves de 1995 furent si fortes, c'était aussi parce que c'était une question de personne, et la personne de Juppé est particulière... Par ailleurs, lors des primaires de 2017, ce fut un festival et comme mon père connaissait son directeur de campagne j'avais quelques anecdotes sur les coulisses. Qu'est-ce que j'ai rigolé ! Philippe, c'est exactement le même moule sauf qu'il a plus de prestance, il est très bien au Havre au même titre que Juppé n'a pas fait du mauvais travail à Bordeaux.
  7. Autour des 2h, la description du raisonnement autour de la sortie du nucléaire est un petit bijoux ! Comment peut-on être intelligent et surtout con ? C'est intéressant de constater à quel point le langage n'est que du vent pour ces gens-là, qu'il n'y a plus de signification ni pesanteur, c'est klemperien !
  8. Pour apporter une petite nuance, j'ai trouvé que M. Bréchet avait l'air d'avoir très mal vécu son expérience de haut-commissaire, et il m'a l'air - dans sa communication en tout cas - un radical qui ne s'embarrasse pas de filtre (comme moi en fait ), ça m'a l'air d'être un geek, passionné et investi à 300% pour la technique et capable d'aller très loin pour faire les choses "bien", à la hauteur de sa représentation de sa "mission". Peut-être a-t-il une vision un peu trop parcellaire de la politique. C'est clair que la déception est amère quand on se retrouve confronté à un mur d'indifférence et que l'on se rend compte qu'on ne baigne pas le même aquarium, quand bien même on parle la même langue. Et là, il semble y avoir un hiatus considérable entre les cabinets et les administrations, et comme trop souvent dans les organisations humaines, c'est souvent la tête qui pourrit en premier. En l'occurrence, on pourrait dire "Nani ?" (référence au trope des dessins animés japonais où le méchant n'a pas encore réalisé que c'était fini), et que les élites sont déjà décapitées. Par exemple, M.Bréchet (désolé je n'ai pas noté précisément le moment) témoigne qu'une rare fois qu'il a abordé le sujet de la souveraineté industrielle en matière d'énergie avec un membre de cabinet, il s'est fait entendre dire "Ben voyons monsieur, quand on aura besoin de cette technologie, on l'achètera aux Chinois". Son amertume vient du fait également, que l'aspect scientifique est totalement dénié et occulté par les cabinets : au mépris de la loi, les comités ne sont jamais réunis et les décideurs politiques ne consultent même pas cet éclairage ! Effectivement, l'allusion à Fessenheim est à ce titre cinglante. Par des sources privées, j'ai eu un témoignage d'Olivier Lluansi (conseiller industrie & énergie à l'Elysée hollandien) sur la décision politique à l'Elysée qui confirmait que le fonctionnement était profondément ubuesque, même si lui-même n'était pas étranger à cet esprit de mare à canard en voie d'assèchements qu'est la haute fonction publique française. Le rythme était intenable et travailler en cabinet est une véritable oblation de l'intégralité de sa personne (vie de famille inexistante, il s'est fait convoquer en pleine vacances pour des peccadilles risibles). Mais sinon, effectivement les décideurs politiques étaient des enfants capricieux qui exigeaient que ce qu'ils pensaient et voulaient devait se réaliser par le seul caprice de leur désir, et sans rapport avec les ressources, possibilités ou congruence avec les réalités du monde.
  9. Merci pour le partage @Wallaby Il semble en avoir gros sur la patate tout de même, il ressort de cette audition qu'il semble y avoir une logique bien subvertie au sein de l'appareil d'Etat et de nombreuses élites.
  10. @Wallaby Pour reprendre le fil de la digression Là ça parle plus de structure spatiale tandis que je faisais référence à des comportements en fait. 5 ans suffisent à faire un cycle immersif, en tout cas de passer à travers la lune de miel, puis l'atterrissage vers la réalité et finalement, j'en étais arrivé à penser que les déboires que subissent les brésiliens ne sont pour l'essentiel pas le fait de l'étranger et qu'ils en étaient significativement responsables et même coupables. Pour la faire courte, le manque de confiance au Brésil est patent et rien ne va de soi parce que règnent l'arnaque et la rapine. Cela engendre un désengagement parce que personne ni rien n'est fiable, loyable et probe. Rien ne se bâtit ni ne se fait qui nécessite un peu de coordination et de persistance et les rapports de force ainsi que la faveur auprès des détenteurs de la rente est importante pour s'en sortir. Quand aux élites locales, leur morgue et manque de considération vis-à-vis du peuple m'avait surpris et sont d'un degré nettement supérieur aux saillies fameuse de Griveaux sur la France qui roule au diesel et fume des clopes. Je me définissait la voie de "brésilianisation" comme le fait que l'esprit de corps et de confiance basique entre Français s'étiolait et que par conséquent la violence augmentait (plutôt que de demander, négocier en bonne intelligence, il faut s'emparer parce que l'autre est un autre à qui on ne peut faire confiance). Et je pense que ce processus sera achevé quand je douterai des prix de mon supermarché.
  11. Légère digression mais ça m'est régulièrement arrivé la même chose au Brésil. De mon côté, je trouvais que la France se brésilianisait . Néanmoins, mes lectures consécutive d'Anna Colin Lebedev et de Catherine Belton dont j'ai fait part précédemment me laissent peut-être (ac)croire que d'un point de vue caractère social (ceci est à prendre avec toutes les pincettes de rigueur et distance, je sais bien que toute généralisation est abusive), le peuple ukrainien a plus d'espoir d'améliorer son fonctionnement politique que le peuple russe dans l'empire de Patrouchev (dont mes lectures m'incitent à penser que c'est le Svengali russe, et qu'il n'est pas par hasard secrétaire du Conseil de Sécurité de la Russie). En effet, en dépit de toutes les crises, l'Ukraine depuis son indépendance a connu de véritables alternances et le corps politique a pu forcer le destin quand il a eu le sentiment d'avoir été abusé (révolution orange & Maïdan). Non sans heurts ni violences, le despote en place n'a jamais pu se maintenir sans le consentement de la rue, et les alternances ont progressés depuis 2014 (de Ioutchenko à Poroshenko puis Zemensky, les programmes politiques étaient souvent antagonistes et pourtant la transition s'est faite nettement plus facilement qu'avant les 2010's). De même, les bataillons de volontaires de 2014 montrent l'autonomie politique du peuple par rapport au pouvoir et leurs inclusions postérieures à l'armée démontrent plutôt une amélioration de l'Etat en tant qu'appareil de réalisation des aspirations du peuple. Dans les faits, depuis 10 ans, les Ukrainiens donnaient plutôt des signes positifs d'amélioration politiques, et leur résilience dans la guerre montre au prix d'énormes souffrances que ce travail a porté des fruits puisque contre toute attente, ils sont toujours debouts.
  12. En fait, la résurgence prosélyte orthodoxe date déjà de 2012 et du rapprochement entre Poutine et l'Eglise orthodoxe russe. Là, ce ne sont pas les siloviki en première ligne mais la fraction "russe blanc émigré impérialiste" à la manoeuvre. Mon bouquin consacre 2 chapitres aux actions de 2 banquiers genevois de descendance russe blanc émigré : Serge de Pahlen, et Jean Goutchkoff qui inspirent le discours revanchiste, religieux et radical qui est maintenant manifeste dans le discours du Kremlin : ce sont les "talibans orthodoxes". C'est pour tout dire, une sorte de djihadisme chrétien et la Russie se comporte comme l'Arabie Saoudite wahabite : elle finance la déstabilisation de toute structure qui n'est pas 100% alignée avec elle. D'ailleurs, la Suisse ne sort pas grandie dans ce bouquin et sa neutralité ainsi que son libéralisme sont exploitées sans vergogne par les crapules.
  13. Pour apporter un complément, je remets le lien sur le début de ma recension du livre "Les hommes de Poutine" de Catherine Belton. J'ai terminé le livre et c'était très intéressant. En effet, la thèse du bouquin est que c'est le KGB qui est la colonne vertébrale de l'Etat Russe, le marionnettiste qui porte le "ça" impérialiste de la Russie. En effet, Poutine initialement est un instrument du KGB en tant que coterie qui a réussi à prendre le pouvoir pour lui-même et ses affidés dans une logique mafieuse. Pour ce qui est de la prise de pouvoir de Poutine, le livre explique que c'est un pari perdant de l'entourage d'Elstine (la Famille d'Elstine) qui a fait un deal avec les siloviki afin de conserver 2 choses : la transition vers une société libéralisée (tant dans ses aspects économiques que politique) en empêchant les communistes de revenir au pouvoir, et une immunité quant à la corruption de la Famille (la pression montait très fort avec l'affaire Mabetex). Le principal décideur ayant été Pougatchev d'ailleurs. Initialement, Poutine était apeuré et n'avait clairement pas l'étoffe, et le livre penche plutôt pour des coups montés des siloviki dans les attentats de Moscou qui surviennent concomitamment à la prise de pouvoir de Poutine afin de lui édifier une stature d'homme d'Etat pour lancer la deuxième guerre de Tchétchénie. Le chef du FSB, Patrouchev étant décrit de façon particulièrement impitoyable. Les deux premiers mandats de Poutine ont été consacré à sa "formation" d'homme d'Etat par les services de sécurité du FSB, et la reprise de contrôle du Kremlin sur les principaux flux de trésorerie issus de l'extraction de ressources, avec notamment l'oukaze contre Khordoskovski de Yukos. Le mandat de Medvedev a été une sorte de taquyia du pouvoir russe pour pouvoir amadouer l'Occident tout en commençant la phase active des mesures de corruption de l'Occident. Le retour aux affaires de Poutine est le vrai début de la politique haineuse anti-occidentale et des mesures très actives de pourrissement de l'Occident avec corruption à grande échelle des élites politiques européennes et intervention dans la vie politique (comme pour le Brexit où la campagne du Yes a été très activement financée par des caisses noires des silovikis). Le dernier chapitre du livre est consacré aux affaires russes de Trump et de ses énormes financements à perte apporté par un réseau relié au Kremlin. Édifiant ! La dernière partie du livre est la plus effrayante car consacrée aux mesures actives destiné à subvertir l'Occident, et aux inspirateurs idéologiques de cette haine. Cela donne le vertige. Énormément de réseaux et de combines différentes sont décrites dans le livre et démontre une fusion du crime organisé et des services de sécurité de l'Etat Russe. En 2022, il est clair que le Kremlin des siloviki maîtrise presque la totalité des grandes fortunes russes, qui a accès à leurs fonds pour les opérations d'influences. Si Poutine n'est pas officiellement l'homme le plus riche, il l'est probablement par le flux dont il est décideurs dans un amalgame d'intérêt personnel et politique. D'ailleurs l'autojustification des siloviki dans le pillage de la Russie est que c'est une juste rétribution pour le redressement de la capacité impériale de l'État Russe. L'intérêt économique du peuple russe est inexistant dans leur horizon mental et décisionnel évidemment, et le naufrage dans une haine recuite anti-occidentale terriblement odieuse. Moi qui était relativement pro-russe jusqu'en 2020, ce livre contribue à me déciller quant aux actions indiscutablement voyou de l'oligarchie poutinienne : ce régime est indéfendable.
  14. C'est une jolie petite casuistique dont tu raffoles et que - pour le plaisir de la joute intellectuelle - tu partages, c'est quelque chose que j'adore faire aussi au prix de quelques déboires souvent . Evidemment qu'il y a une très grande différence entre ce discours là et celui russe, et il se trouve dans la proposition finale de ton extrait : "ensuite les traiter avec beaucoup de précaution et de douceur, mais de manière cohérente pour changer leur mentalité" versus le discours russe relayé tant par Poutine que les propagandistes, ou leurs manuels de l'armée "rééduquer de gré, ou la mort de force". La libération de Kubela ne réfère qu'au changement de gouvernement politique. Et puis, loin de déclarer les gens soumis à une propagande agressive comme cause perdue, son discours et à la fois pragmatique, réaliste et avec une pointe d'optimisme qui est plutôt rassurante. Mais en baguette de France parce que les baguettes belges, de la Suisse romande (pour les aires francophones) ou de boulangers français à l'étrangers ne sont en moyenne pas au même niveau que la tradition basique du coin de la rue française . Cela doit bien valoir la réduction de 30% du volume disponible d'espace utile de la valise diplomatique à destination de Moscou .
  15. *Poutine l'a fait . Et sans vouloir remettre une pièce dans le nourrain, le pourrissement du régime russe a plutôt des origines endogènes qui ont mené à cette guerre politiquement erronée et funeste pour la Russie. C'est plus un débit à attribuer à la Russie qu'un crédit à mettre aux US.
  16. Cette partie là est intéressante et rejoint la thèse de Ana Colin Lebedev que @Berezech et moi avons lu : il y a un espace politique et civil en Ukraine au contraire de la Russie. Ce paragraphe m'évoque aussi une version dystopique des Fables de la Fontaine telles Le Chat, la belette et le petit lapin ou celle du paysan qui vient voir son seigneur pour se débarrasser d'animaux sur sa parcelle et se la fait ravager par une partie de chasse à cour du seigneur. La partie sur l'habitus est également très éclairante, et montre les séquelles et les effets générationnels d'une éducation orwellienne. Je n'ai pas de témoignage de première main sur l'URSS et moi-même n'ai pas passé beaucoup de temps en Russie mais mon grand-père maternel a énormément travaillé pour les banquiers d'affaires dans le bloc de l'Est. En 2009 la famille décidât d'aller faire un voyage touristique là-bas, il se mit à table à nous raconter l'envers du décors (avec notamment de nombreux interrogatoires et de menaces). Pour la petite histoire, le voyage ne se fit finalement pas parce qu'il déclarât un cancer du pancréas et partit en 3 mois . Quant au grand-père paternel (un temps perçu par le pouvoir comme un grand espoir, comtemporain de Bébéar à l'X, et conseiller de Pompidou avant de changer de carrière et de passer au CNRS), bercé d'idées progressiste, il fit effectivement un voyage d'étude assez long et à haut niveau (rencontre des sherpas du Politburo notamment) au début des années 70, ce qu'il vit de la direction politique du pays et du comportement des gens l'atterra et l'effraya tellement que ce fut son épiphanie ! Quant aux russes que je connais assez bien sur un niveau personnel, il y a une grande différence entre ceux de la diaspora russifiés par passeport (cas d'une Gagaouze de Moldavie), et ceux qui ont grandi en Russie (et qui sont partis et me disent que leur meilleure décision dans la vie est d'avoir quitté cet endroit effrayant.)
  17. Vos deux messages sont complémentaires. Effectivement, penser que les russes se sont fait aussi proprement hacher par les mitrailleuses des commissaires politiques derrière eux que par le pillonnage adverse est une idée reçue et non pensée attentivement. Pour autant, d'un point de vue purement économique de la ressource, supprimer 1% de ses soldats à son initiative est hors-norme, et Heorl le met bien en perspective. Pour un béotien comme moi, ce sont deux bons apports qui ne s'opposent pas et il n'y a pas besoin d'y avoir cette agressivité latente. Statistiquement, il y aura au moins 1 ou 2 période de boue durant l'hiver. Avec le réchauffement climatique et les bizzareries synoptiques récurrentes, les Moscou-Paris n'existent plus vraiment en météo (quand une masse d'air bien froide sur la plaine de Russie subit un appel d'air vers l'Ouest Européen en glaçant tout sur son passage), le dernier un peu significatif étant 2012.
  18. Pour ajouter de l'eau au moulin, je suis en train le livre : Les hommes de Poutine : comment le KGB s'est emparé de la Russie, par Catherine Belton. Bien que n'étant qu'au tiers pour le moment (et que le livre souffre de la traduction dans le style de la prose), c'est très intéressant. La première partie lue était consacrée au système de financement du KGB en devises fortes mis en place par les services secrets via les sociétés "amies" en Occident (et notamment la Suisse). Ce système corrupteur organisait le pillage des ressources naturelles de l'URSS afin que les sociétés dites amies réalisent de gros profits qui puissent être réinvestits pour le compte du KGB en actifs en Occident ainsi que pour l'achat des technologies du camps capitaliste. Dresde était le coeur manufacturier - en particulier de l'optique et de la micro-électronique - du bloc de l'Est et la thèse de l'auteur est qu'il se passait beaucoup plus de choses là-bas qu'à Berlin-Ouest. Poutine y a fait ses classes, notamment d'agent traitant entre autres. Je suis actuellement au passage de Poutine à la Mairie de Saint-Petersbourg durant la transition chaotique post-URSS et de la guerre pour la maîtrise du port et du terminal pétrolier. Il est en tout cas très clair que les dés étaient pipés pour réaliser des fortunes à cette époque et que le pouvoir politique continuait à avoir une main mise sur le destin des agents économique via l'octroi de licence. Poutine à St-Petersbourg se serait allié effectivement avec une faction mafieuse pour le contrôle du port par exemple. Je suppose que la thèse du bouquin est que finalement, le fonctionnement du régime poutinien est très similaire aux sombres affaires du KGB avec une subjugation entière de l'économie au service des intérêts du pouvoir/renseignement et de leurs fortunes via le pillage encadré des ressources du pays. Dans ce cadre, toute grande fortune a l'assentiment tacite du Kremlin et lui est subordonnée mais ces fortunes sont issues de l'extraction et de l'exploitation. Les fortunes entrepreneuriales russes sont pour ainsi dire inexistantes, et le cas du fondateur de Yandex/VK qui a été exproprié et est exilé montre la chape de plomb sur le climat des affaires et de l'innovation.
  19. J'ai bien compris ta pensée mais un scandale arbitral ne touchera au pire qu'une seule nation, hors l'Occident est une coalition. En dépit de la récupération ostentatoire de Macron en 2018, les opinions publiques relativisent et digèrent très vites les éliminations, y compris en CDM. Donc penser que la CDM serait un gaslight efficace pour faire une crasse me rend dubitatif.
  20. @Ciders Je pense que la réponse à plus sa place ici. Pour la couverture médiatique, l'expulsion de la Coupe du Monde de la Sbornaya devrait empêcher le pouvoir russe d'exploiter cette manifestation pour détourner l'attention sur le front intérieur. Il serait plausible que les propagandistes du régime en profite pour en remettre une couche sur le déclin de l'Occident abêtit devant le football pendant que les vrais hommes se battent pour le sort du monde au front. Pour les Européens, effectivement le risque de phagocytage de la couverture est beaucoup plus important mais l'éloignement géographique et l'impopularité politique (le Qatar porte à controverse) en Occident ne devraient pas changer fondamentalement la donne en matière de soutien pour l'Ukraine. D'après la dernière étude IFOP du 13/10, le soutien demeure assez fort, même s'il érode à mesure du temps. Néanmoins, à plus de 65% toute catégorie confondue (à l'exception des Zemmouristes) à M+8, celui-ci demeure sans ambiguïté. Mon pari est que la tendance ne sera pas modifié par la Coupe du Monde. Pour les coups de Jarnac possibles, tout est concevable mais je doute que cela puisse passer inaperçue durant la Coupe du Monde. En terme de valeur médiatique, la guerre me semble bien être le rare véhicule médiatique à pouvoir tenir le choc face à la Coupe du Monde.
  21. Pour ce qui est de Louhansk, le climat indique 36 mm de précipitation en janvier avec une température moyenne de - 4°C. D'après la fiche climatique, il y a l'air d'avoir des changements de masse d'air assez fréquents entre l'air océanique et doux de l'Atlantique (zonal) et l'anticlyclone de Sibérie. Je vous renvoie vers cette analyse détaillée dans le forum Infoclimat sur le climat de Kharkiv. L'on constate qu'il n'y a finalement que peu de neige et que les précipitations sont plutôt sous forme liquides. Vu les épaisseurs maximal de 15cm environ, les dents de dragon de Wagner devraient suffire à faire obstacle, surtout s'ils sont pris dans une gangue de glace durcie par des -15°C. Mais effectivement, ce n'est pas parce qu'il peut faire très froid qu'il y a beaucoup de neige pour autant, la Russie et l'Ukraine ne sont pas aussi humides que nos montagnes (et la Sibérie est contrairement aux idées reçues assez montagneuse ou de plateaux d'altitudes significatifs).
  22. @Alexis qui est - même modestement - russophone ou @MoX qui semble-t-il a vécu longtemps dans le pays peuvent corroborer le sous-titrage. Mais vu que c'est une source qui est relayée depuis un certains temps ici et que les russophones du site n'ont pas relevé que c'était des parodies façon "la Chute" avec Bruno Ganz, il semble bien que l'argument du "vrai écossais" ne pourra marcher. Mes toutes petites notions de russe apprises à cause de mon travail tendent à confirmer que ça n'est pas forgé.
  23. Si j'ai écouté ce monsieur, et en effet il reprend les éléments de langages habituels qui sont un travestissement de la réalité des faits, et dont les manipulations ont déjà été discuté depuis très longtemps. Rien de nouveau dans son moulin à parole. Ce n'est pas parce que tu trouveras 5 personnes pour dire que ma théière blanche est noire, qu'à la 9ème je me rallierai à ton point de vue. Du tout, c'est un constat, tu n'es pas un nouveau venu ici et ce sur sujet-là, j'écris ce que je vois. Je ne prescris rien, ni ne fait de commentaires dégradants et méprisants à ton encontre, simplement je commente tes actes. Comme expliqué, il y a un grand faisceau d'indices indiquant que Juillet n'a aucune légitimité pour parler du sujet, ensuite, il est compromis. Par conséquent, ceci effectivement le disqualifie. Oh, que vois-je ? On redéploie ses ailes pour aller se mettre sur son perchoir de moraline et ta dernière proposition constitue une attaque ad personam qui te dessert.
  24. Tu noteras que sur le premier tweet que tu as posté, le posteur était extrêmement critique de la crédibilité et de la probité d'Alain Juillet. Un tour sur sa page Wikipédia permettra de constater que le gars est hors-circuit opérationnel depuis 20 ans mais que son réseau lui a permis d'avoir des colifichets jusqu'en 2009. Outre le fait qu'il émergeait chez RT France, authentique agent d'influence étranger en France, Alain Juillet n'est qu'un argument d'autorité usé qui n'impressionne même pas les concierges. En somme, tu tends le bâton pour te faire battre. Ce qui me fascine est qu'en réalité, il n'y a aucune démarche d'apprentissage dans ton activité : en effet, tu ne cherches pas de nouvelles connaissances, tu ne croises pas diverses sources, tu ne mets pas en perspectives, et tu maquilles tout ça en te mettant sur le perchoir de la bonne conscience. Tu as posté cet extrait d'Alain Juillet, qui est un nom qui sonne vaguement familier pour qui a lu des journaux au cours des 30 dernières années, mais le travail de vérification élémentaire n'a pas été fait. Tu as cru que l'autorité d'Alain Juillet suffirait comme argument. Or c'est un très faible cheval.
  25. Franchement c'est un disque rayé que tu uses depuis de nombreuses semaines et les hyperboles, exagérations, hommes de pailles sont omniprésents dans ton discours. Malheureusement, tu n'invites pas à la nuance ni à la réflexion dans tes assertions truffées de failles rhétoriques ni n'apporte de substance à tes yakafaukon teintés de moraline (moi j'ai une conscience et je trouve cette guerre atroce, stop à la souffrance !)
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