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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Je n'avais pas vu la manœuvre. Bien joué de la part de Varsovie ! Pour Berlin, bien sûr, c'est différent. Ils sont le premier contributeur dans les faits - 2ème puissance économique de l'UE, la France doit être deuxième - mais c'est la Pologne qui apparaît comme le soutien indéfectible de l'Ukraine. Au contraire de l'Allemagne - tellement réticente, tellement peu sérieuse. C'est vraiment un cadeau d'avoir obtenu d'estimer les dons à la valeur du remplacement, non à la valeur réelle Pas étonnant que les pays d'Europe centrale se soient dépêchés d'envoyer à Kiev tout leur vieux matériel. Si on me propose d'échanger une vieille 2 CV contre une C5 dernier cri, je ne dirai pas non ! D'ailleurs, je crois que je vais prendre toutes les options. Et du matos américain, bien sûr. Comme ça, Washington m'aura encore plus à la bonne.
  2. Je ne sais pas si j'ai été assez clair : mon interprétation est que la question pour Scholz n'est pas la comparaison entre le volume d'aide à l'Ukraine envoyé par Washington et par Berlin, mais la sécurité de l'Allemagne. J'ai du mal à imaginer que Scholz évalue très haut la probabilité de conséquences dommageables pour la sécurité allemande si Berlin approuve la livraison de chars lourds à l'Ukraine. Mais en cette matière, "0,1%" serait sans doute déjà trop. Et contrairement à Washington, Paris et Londres, Berlin ne peut pas se dire "Ils n'oseront jamais, ils savent très bien ce qu'on pourrait leur faire en riposte". Si Scholz a bien ce raisonnement, alors il y a une logique pour lui à refuser de donner le feu vert sauf à être "couvert" par un allié nucléaire s'engageant dans une action similaire au même niveau. Et ni Londres ni Paris ne peuvent jouer ce rôle, par incapacité à livrer des chars lourds au niveau voulu (pas un échantillon symbolique comme le RU l'a décidé), sans compter qu'à Berlin on a peut-être tendance à penser que les deux dissuasions européennes couvrent avant tout leurs pays respectifs, tandis que la dissuasion américaine serait plus "couvrante". Ils sont dans l'OTAN. Ils sont couverts par la protection militaire américaine, au titre de l'article 5. Lequel est un engagement solide de tous les membres, y compris et avant tout les Etats-Unis, de faire la guerre à tout pays qui agresserait l'un des membres du groupe - c'est du moins ainsi que je le vois. Cela dit, la rédaction de cet article est ce qu'elle est. Et cet article peut être aussi vu comme un chiffon de papier - si on veut faire de la polémique. Sans faire de polémique maintenant : cette protection reste à ce jour non testée. Si un homme doit confier sa vie à un parachute, mais que ce parachute n'a jamais été éprouvé, ne sera t il pas plus prudent ? C'est ton sentiment. Je ne le partage pas. Je crois qu'il ne faut pas oublier qu'à la fin des fins, une poignée de personnes dans le bloc occidental ont à prendre des décisions devant lesquelles ils sont seuls et dont ils doivent assumer les conséquences, en tenant compte aussi de toutes les incertitudes de la situation. S'ils sont responsables, c'est un peu plus difficile que d'écrire sur un forum comme nous le faisons, ou de causer sur un plateau télé comme d'autres. Et contrairement aux Biden, Macron et Sunak, Scholz ne peut pas compter sur un certain nombre d'armes nucléaires prêtes au tir, sur le fait que Poutine et les autres membres de la direction russe le savent, et qu'ils ne sont pas suicidaires. Lui, il doit compter sur le parachute. Non testé. Et il est prêt à le faire ! Simplement, il veut être sûr que le parachute est bien ajusté. Près du corps. Parfaitement solidaire de ce qu'il s'apprête à faire. L'avouerai-je ? Je trouve le chancelier Scholz tout à fait raisonnable, et sa position compréhensible et modérée : "Oui, si vous m'assurez que nous sommes ensemble"
  3. Je pense que la condition de Scholz à l'accord allemand pour l'envoi de Leopard 2 en Ukraine revient à dire que la dissuasion exercée par l'OTAN ne fonctionnerait pas sans les Etats-Unis - qu'il s'agit avant tout d'une dissuasion américaine. Ce qui ne serait pas une grande découverte En Europe, seulement deux pays peuvent se permettre de ne pas se demander s'ils sont couverts par la dissuasion américaine, France et Royaume-Uni. L'Allemagne n'a pas cette possibilité, pour des raisons évidentes. Pologne et Finlande n'ont pas cette possibilité non plus, mais les risques acceptés par Pologne et Finlande sont déterminés par leurs gouvernements, et les risques acceptés par l'Allemagne par le gouvernement allemand. Pour tous ceux qui souhaitent que l'Ukraine reçoive des chars lourds occidentaux, la position de Scholz est en fait une bonne nouvelle : d'une part elle pourrait recevoir des Leopard 2 puisque Scholz a défini une condition qui est très facile à remplir pour Washington qui a 3 700 M1 Abrams en réserve, d'autre part l'Ukraine recevra dans ce cas davantage de chars lourds, à la fois des Leopard 2 et des M1.
  4. Tiens, y a quelqu'un qui connaît ses classiques
  5. Tous les exemples sont différents, nous sommes d'accord. Et je n'ai fourni aucun argument à l'appui de l'idée que l'un de ces exemples aurait pu se terminer par la désintégration du pays en question. Mais c'est justement mon point. Car je n'ai fourni pas moins d'argument que le général Yakovleff, ou les autres personnes qui parlent et brodent autour de la crainte / du désir que la Russie se désintègre Ce genre de thèse est asséné soit sans argument (comme Yakovleff) soit avec des comparaisons qui n'en sont pas "ça sera comme après la guerre d'Afghanistan pour l'URSS" avec en prime un beau sophisme post hoc ergo propter hoc Tout ceci bien entendu... dans le cas où la Russie perdrait la guerre. De toute évidence, elle subirait une perte d'influence sévère dans son environnement, voire la perte de tel sujet de la Fédération. Il est impossible que la Russie se sorte grandie d'une défaite. Dans le cas où Moscou l'emporterait, tout serait différent. Yakovleff est intéressant à écouter, mais je vois un gros biais dans le sens "Tout ira mal pour la Russie" Le scénario d'une victoire russe, il prévient qu'il serait presque pire pour Moscou que la défaite. Quant à la défaite, elle pourrait entraîner la désintégration de la Russie. Alors imaginez ce que ça doit être, pire encore ! Je soupçonne qu'il pourrait souffrir d'une grosse tendance "prendre ses désirs pour des réalités"
  6. Il y a des exemples historiques. Voir l'explosion de l'Empire allemand peu après son échec dans la première guerre mondiale, et l'indépendance pour ses différents Länder. Ou encore l'explosion des Etats-Unis dès que la guerre de Sécession est devenue trop coûteuse pour le Nord. Ou encore l'explosion de la Chine après 1979 et l'échec de sa conquête du Vietnam. Ou encore l'explosion de la France en plusieurs Etats en guerre mutuelle après l'échec des conquêtes napoléoniennes. Les exemples sont nombreux... Ou pas Et ce n'est pas parce qu'une idée est souvent répétée et discutée qu'elle est crédible
  7. Il y a incertitude effectivement, et c'est bien pour cela que je disais "pas sûr du tout" concernant la capacité de l'économie ukrainienne à tenir dans la durée grâce au soutien financier occidental - plutôt que "certainement pas". La progression de la campagne aérienne anti-infrastructures électriques de la Russie s'est certainement ralentie. Dix jours après le début de cette campagne j'avais posté un article ukrainien où le directeur de la principale entreprise énergétique estimait à "30%" la baisse de disponibilité de la production électrique. J'ai vu passer il y a quelques semaines des estimations à "50%" - donc entre frappes plus espacées, défenses anti-aériennes et efforts de réparation il y a eu un très net ralentissement de la progression, de 0% à 30% en dix jours, puis de 30% à 50% en deux mois. Cela dit, il est tout sauf certain que cette progression soit stoppée. La vague de missiles de samedi dernier a semble t il mis hors service une centrale thermique de plus, par exemple. De source privée (donc certainement parcellaire), les résidents de Kiev n'avaient déjà plus que 3 heures d'électricité par jour. Il y a de toute façon une chape de plomb sur l'état du réseau ukrainien - j'avais vu passer une info comme quoi publier des infos sur les destructions, par exemple des photos, est puni par des années de prison. Il faut encore noter que certaines réparations (produire de nouveaux équipements) ça peut être très long (de nombreux mois). Quant aux stocks russes de missiles, quant au rythme des nouvelles productions... on n'en sait rien. Il est possible que la campagne anti-électricité finisse par échouer oui. Il est tout aussi possible qu'elle finisse par réussir. Avec quelles conséquences ? Je n'en sais rien. A ma connaissance, c'est la première fois que quelqu'un essaie de priver entièrement un pays d'électricité afin d'affaiblir son armée suffisamment pour pouvoir le conquérir. Oui, l'Ukraine conserverait une base arrière inattaquable. Est-ce que cela suffirait pour poursuivre l'effort sur le front, s'il n'y a plus du tout d'électricité dans le pays ? Ou est-ce que l'armée ukrainienne serait suffisamment handicapée pour que l'armée russe puisse l'emporter en dépit du soutien matériel occidental ? Le projet de la Russie est de le découvrir. Cela reste la responsabilité de Sourovikine, qui a déclenché cette campagne 48 heures après sa nomination en octobre, et qui continue de la diriger en tant qu'adjoint de Guerassimov chargé des opérations aériennes. Le Grand Jeu, c'est-à-dire l'opposition géostratégique autour de l'Asie centrale et du sous-continent indien au XIXème siècle entre l'Empire Britannique, première puissance mondiale et maître entre autres lieux des Indes, et l'Empire de Russie, puissance à la population en croissance rapide, maître de l'Asie centrale. Par comparaison, cette réédition du "grand jeu", c'est une dispute dans un EHPAD. Ca va faire bientôt trois générations que les Indiens s'occupent eux-mêmes de leurs propres affaires, ils sont la cinquième puissance économique, bientôt la quatrième quand ils auront dépassé l'Allemagne. Quant aux centre-Asiatiques, ils s'autonomisent de plus en plus vis-à-vis du partenaire russe. Bien vu, merci !
  8. Euh non, ce n'est pas du tout ainsi que je comprends cet article Ce sont les Léo 2 du stock Rheinmetall qu'il faudrait 1 an pour remettre en état, à partir du moment où l'industriel en aurait reçu la commande. Le message est "Si vous voulez envoyer des Léopard 2, c'est dans vos stocks qu'il faut taper" Selon Wikipedia, l'Allemagne avait 266 Leopard 2 en service en 2020, total qui devait être porté à 328 après quelques années. A la différence de la France, qui s'amputerait pour longtemps si elle se séparait de chars Leclerc, l'Allemagne pourrait choisir de donner par exemple 50 Leopard 2 de ses stocks, et de commander 50 chars de remplacement chez Rheinmetall, qui les livrerait au bout d'un an. Ceci, SI Berlin le décide. Attendons de voir. A mon avis, ce n'est pas du tout joué d'avance. Il faut rappeler que 33% des Allemands sont pour le don de chars lourds... et 45% contre. Sinon, un point à garder aussi à l'esprit concerne les tanks M1 Abrams, dont les Etats-Unis ont 3 700 en dépôt, en dehors de leur stock opérationnel donc. Une grande partie (ou la totalité ?) sont au Sierra Army Depot près de Herlong en Californie. On peut aussi aller zyeuter sur Google ce qui se trouve aux coordonnées 40.207601880372266, -120.14820821905202 ... Là, normalement, si vous avez le moindre lien avec l'Ukraine, vous avez la langue qui pend façon Tex Avery Ou pour le dire autrement vous pouvez vous croire Néo dans Matrix : "Tanks, lots of tanks" Sur ce point-là : pas sûr. Pas sûr du tout. Je pense à l'Ukraine. Il est vrai qu'elle est sous perfusion, il est vrai que ce sont des pays très riches qui financent et qu'ils peuvent continuer longtemps. Mais... il lui faut quand même conserver une économie, même réduite, pour que la guerre puisse continuer. Il faut bien que le pays continue à fonctionner, même sous perfusion financière. Or, pour tout cela, il faut de l'électricité. C'est-à-dire qu'il faut que la campagne aérienne de mise hors service du réseau électrique ukrainien échoue. Celle qui dure depuis trois mois, et dont il y a quelque temps déjà des estimations circulaient comme quoi elle avait privé l'Ukraine de 50% de sa capacité électrique installée.
  9. C'est pas mal comme disponibilité ... En référentiel F-35, je veux dire =>[ ] j'y suis plus !
  10. C'est très différent. Un peu comme "bon chasseur" et "mauvais chasseur"
  11. Une erreur potentiellement grave dans le soutien militaire américain à l'Ukraine Erreur dans l’envoi d’obus d’artillerie offensifs en Ukraine par les États-Unis à la place des obus défensifs Une erreur d’aiguillage entre containers s’est produite aujourd’hui sur la base du 62nd Airlift Wing dont les conséquences sont pour l’instant difficiles à évaluer. Alors que la livraison a été terminée, le commandement s’est rendu compte que le stock d’obus d’artillerie de 155mm promis à l’Ukraine avait été prélevé sur le stock de munitions offensif et non pas défensif. Une fois les vérifications faites, le commandement de l’unité basé à Washington tenta de corriger le tir, sans succès à l’image de la balistique des munitions envoyées. Il ne reste plus qu’à voir quelle sera la capacité pour les forces ukrainiennes d’utiliser de manière défensive, ces obus. (...) L’Allemagne n’a pas manqué de faire remarquer que limiter le soutien permet d’éviter de faire ce type d’erreur. L’ensemble de ses chars de bataille ayant reçu une configuration et des obus antichars défensifs. Ca vient du site d'analyses stratégiques pointues "Caporal Stratégique"
  12. Pas "bas de plafond", mais victime possible de l'affliction "Equipe Premier Degré" Mais si je comprends bien, face au second degré, tu étais toi-même en train de faire du troisième degré ? Moi j'appelle ça du réchauffement climatique ...
  13. Si je me base uniquement sur les cinq plus grands parcs de Leopard 2 en Europe (hors Turquie donc), c'est-à-dire Finlande, Grèce, Allemagne, Pologne et Espagne, et en excluant les chars chez les industriels, le total est de 1 503 machines. Si l'Allemagne donne son feu vert (ça reste un "Si"), et si ces cinq-là participent avec le même effort que la Pologne (14 dons annoncés pour un parc de 247) le total donné serait 85 chars. Il devrait bien sûr être possible de faire mieux que "moins de 6%". Ou pire, par exemple 0 si l'Allemagne refuse.
  14. Comme le dit ce journaliste qui traduit régulièrement en anglais des extraits de la TV russe, celui ci est vraiment déprimant La vérité bien sûr est que le gamin a perdu son papa à cause des mensonges d'un dictateur (Certes si ça avait été à cause des mensonges d'un président démocratiquement élu, au hasard GWB, ce ne serait pas mieux... Mais quand même)
  15. Certains fument des trucs costauds à Kiev ... Le gouvernement espère l'adhésion de l'Ukraine à l'UE "dans moins de 2 ans" Le Premier ministre ukrainien, Denys Shmyhal, a déclaré que le gouvernement prévoyait de clore tous les chapitres des négociations d'adhésion et de signer un accord sur l'adhésion de l'Ukraine à l'UE d'ici deux ans. (...) "De plus, nous avons une voie de négociations, qui devrait aboutir à la signature de l'accord d'adhésion de l'Ukraine à l'UE. Nous prévoyons d'achever cette voie en moins de 2 ans, puis l'Ukraine deviendra membre à part entière de l'UE, " a déclaré Denys Shmyhal. (...) Nous vous rappelons que la majorité des Ukrainiens sont convaincus que l'Ukraine peut devenir membre de l'UE d'ici 5 ans , ou "dès la fin de la guerre". Certains en Europe de l'ouest disent, ou laissent dire ou croire, à peu près n'importe quoi. Que le gouvernement ukrainien dise n'importe quoi, c'est son problème. Que la majorité des Ukrainiens le croient, c'est plus ennuyeux.
  16. Oui, de même que Saint-Pétersbourg est dans une grande mesure la plus au nord des villes italiennes Voici un exemple de post du fil Twitter adéquat (T'es pas le seul... Je suis abonné à ce fil, et j'ai mes raisons )
  17. Bon, le Chancelier résiste, et continue à freiner des quatre fers. Olaf Scholz critique le débat "pas cool" sur les blindés L'Allemagne livrera-t-elle aussi des chars Leopard ou pas ? Bien que la Pologne fasse pression et que la Grande-Bretagne envisage de mettre à disposition du gouvernement de Kiev des chars de combat occidentaux, le chancelier allemand Olaf Scholz ne veut pas se laisser entraîner. Il y a des "débats pas très cool", s'est plaint Scholz selon des participants à la réunion du groupe parlementaire du SPD au Bundestag ce vendredi. Tout est trop agité, tout est trop chaud - c'est ainsi qu'il voit les choses. (...) Vendredi, devant les députés du groupe parlementaire, Scholz a défendu avec véhémence sa ligne de conduite prudente. Selon les participants, il a raconté qu'un concitoyen polonais l'avait arrêté alors qu'il faisait son jogging et l'avait remercié de ne pas se laisser faire par le gouvernement polonais. (...) Le chancelier a donc demandé aux députés de ne pas se laisser déstabiliser. L'Allemagne est, avec la Grande-Bretagne, le deuxième plus grand fournisseur d'armes après les Etats-Unis, et il continuera à résister à la tentation d'avancer sans concertation. De nombreux citoyens et citoyennes soutiennent sa ligne de conduite. Dans son intervention, Scholz a également critiqué le débat médiatique. Le problème, c'est que de nombreux citoyens doivent presque espérer que le gouvernement garde son sang-froid et ne se laisse pas entraîner par les haut-parleurs. Les pressions vont continuer d'augmenter sur lui, de l'intérieur du SPD, des partenaires de coalition, de l'opposition, de l'étranger. Peut-être finira t il par céder. Mais il faut aussi envisager que pour lui "Nein" veuille dire "Nein". Et qu'il en reste là. Soit dit en passant, je pense personnellement qu'il aurait tort. Mais qui peut lui dénier le droit de prendre cette décision ? Il a été élu par les Allemands, non par les Ukrainiens. S'il estime que la sécurité de son pays pourrait être mise en danger par la livraison de Leopard 2, alors sa décision est compréhensible. Et c'est bien à lui de prendre la décision finale. Reste de mon point de vue un gros point négatif sur la franchise, et le style. Un "débat pas cool", vraiment ? Ca me fait penser à une citation célèbre de De Gaulle "J'ai écouté vos points de vue. Ils ne rencontrent pas les miens. La décision est prise à l'unanimité". Un dirigeant peut prendre des décisions - c'est même son rôle. Mais alors qu'il les assume, et ne se cache pas derrière son petit doigt, ou une plainte comme quoi les autres sont "pas cool" !
  18. S'il faut parler maintenant de facteurs incitant à l'optimisme pour l'Ukraine - je crois que j'en ai assez dit dans l'autre sens - je citerais effectivement en premier les effectifs militaires, sachant que leur mobilisation est maintenant ancienne. Evidemment des centaines de milliers de combattants, même si le "des" est imprécis Plus le fait que les manœuvres d'ampleur sont clairement plus difficiles ou moins réussies qu'on s'y attendait avant la guerre. Est-ce que les Russes s'y prennent mal, ou plus simplement les conditions de la guerre ont changé suffisamment pour que l'avantage soit de nouveau plutôt à la défensive, façon 1GM ? Toujours est-il que chaque zone urbanisée semble devenir un môle de résistance possible, si bien d'une part que la prise de grandes villes comme Kiev ou même Kharkiv s'est avérée impossible, et la Russie n'a pu gagner d'un peu moins grandes villes comme Marioupol ou Severodonetsk qu'en les ruinant à l'artillerie. Processus (très) long et consommateur en ressources et en hommes - et c'est l'histoire aussi de la bataille de Bakhmout que les Russes mènent depuis cinq mois et plus. ==>On peut donc aussi imaginer que la Russie échoue à faire davantage que "grignoter" le front. L'Ukraine ne ferait pas forcément mieux quand elle pourra reprendre des initiatives, mêmes avec des Wunderwaffen armes occidentales en petit nombre, et naturellement le coût humain serait encore plus terrible de part et d'autre, mais du moins un pays indépendant appelé "Ukraine" survivrait, jusqu'à peut-être quelque armistice à la coréenne. (Que l'Ukraine parvienne à reprendre tout son territoire, voire même seulement à revenir à la ligne de front du 23 février, franchement je ne vois pas de chemin réaliste pour) ==>On peut encore imaginer qu'à la faveur de l'augmentation des coûts surtout humains, la population russe ne commence à grogner, surtout si la propagande du régime "L'OTAN nous fait la guerre, le pays est en danger" est mise en doute puis en déroute par une démarche diplomatique occidentale (c'est-à-dire, pas seulement Macron !) sur le thème "Vous agressez l'Ukraine, on continuera à l'aider à vous résister" MAIS "Quant aux relations entre nous, nous sommes prêts à faire des concessions significatives ("garanties de sécurité") si vous arrêtez votre agression contre l'Ukraine". Bon, c'est la position française, mais... ce n'est pas la tendance des autres
  19. Voici une vidéo qui va bien, le Panzerlied avec images de la Bundeswehr. C'est l'une des rares (la seule ?) chanson de la 2ème guerre mondiale qui est passée à la postérité sans changement de paroles. Plus sérieusement, certains changements sont permanents et l'Histoire ne repasse pas tous les plats. Je ne vois guère un nouveau roi de Suède Gustave Adolphe massacrer les catholiques dans toute l'Allemagne, ni l'ABC polonaise lever le siège de Vienne par le Grand Turc, et je ne pense pas que Moscou ait trop à craindre la prise du Kremlin par un nouveau Napoléon. Ca vaut aussi pour Guillaume II et pour Hitler
  20. Tiens, cet influenceur pro-ukrainien a de l'humour Désespérant d'être envoyés en Ukraine, là où ils doivent être, et frustrés par le temps que cela prend de Libérer les Léopards, les chars prennent les choses en main - un Leopard2A6 et un Bergepanzer 3 se sont échappés à Gutersloh Sérieusement, combien de temps cette farce peut-elle durer ?
  21. Le résumé est expéditif mais... juste et efficace C'est la question. Le problème est que se reposer indéfiniment sur les erreurs et stupidités passées ou possibles de l'adversaire serait faire preuve d'un optimisme un tant soit peu béat... Et la Russie, dont l'étranglement économique a échoué (les "sanctions" certes nuisent, mais elles n'effondrent pas), qui doit certes faire face à un peuple décidé quoique peu nombreux et à des armes performantes quoique encore moins nombreuses, tandis que l'intervention directe de la superpuissance est exclue par l'ultima ratio regum... la Russie n'a besoin que de l'emporter une fois, et tout loisir de remobiliser et d'escalader d'ici là.
  22. La Pologne fait en effet le bon choix en donnant la priorité absolue à son armée de terre - elle est bien sur la frontière avec l'Empire, enfin plus exactement elle le sera si l'Ukraine perd ce qui ne saurait être exclu. En l'absence d'armes nucléaires, que Varsovie n'envisage semble t il pas, c'est la meilleure option. D'autres pays sont dans d'autres situations. Notamment un pays comme la France, sans menace sur ses frontières, garanti qui plus est par sa dissuasion nucléaire, et avec une dimension méditerranéenne, africaine et océanique. L'effort principal à mon sens, ça doit être pour nous la Marine.
  23. Merci de ce résumé. Quelques désaccords : La Pologne est le grand pays puissant d'Europe centrale. Par comparaison, les autres pays d'Europe centrale vont du nettement plus petit au beaucoup plus petit. La Pologne est aussi le 5ème pays de l'U.E. le plus peuplé, et sa 6ème puissance économique : Allemagne, France, Italie, Espagne et Pays-Bas ont un plus grand PIB, les quatre premiers sont aussi plus peuplés. Je ne pense pas que ces poids respectifs des principaux pays européens changeront beaucoup, et surtout ils ne peuvent changer que (très) lentement. Je soupçonne un effet grossissant essentiellement médiatique. Non. Une fois ses plans d'armement menés à bien, elle devrait avoir la plus grande armée de terre. Les trois armées de l'air principales resteront britannique, française et allemande. Les trois marines principales resteront britannique, française et italienne. Non en effet... sauf si elle l'est en définitive. Que l'Allemagne prenne un rôle directeur dans la défense des Européens, cela semble en effet exclu. Français, Britanniques, Italiens et Polonais ne l'entendront pas de cette oreille, et n'attendront pas les instructions de Berlin. Mais que l'Allemagne prenne un rôle important et influent, de même et sur le même plan que plusieurs autres pays, cela me semble possible. C'est mal parti certes, mais cette affaire durera pas mal d'années, et ce n'est pas parce que l'Allemagne a commencé par mal s'y prendre les premiers mois qu'elle continuera.
  24. Bonne synthèse en effet. Je rajouterais ou nuancerais quelques points : 1) Avant de parler d'une éventuelle 2ème mobilisation avec jusqu'à 500 000 hommes supplémentaires (?) il faut d'abord parler de la mobilisation de septembre dernier Comme le décrit Zaloujnyi lui-même, une grande partie voire le plus gros des mobilisés de septembre / octobre n'est pas encore entré en lice (Zaloujny et Goya disent 200 000 encore à l'entraînement, Poutine dit 150 000) La ou les offensives associées sont attendues "au premier trimestre" (Lecornu), "entre fin janvier et mars" (Zaloujnyi) Entre la première partie des mobilisés, qui aurait permis de combler les pertes définitives (tués et blessés trop graves) des 10 premiers mois de guerre (les blessés plus légers, on peut supposer qu'ils ont repris du service), et la seconde partie qui parachève son entraînement, on doit en être à 350 à 400 000 combattants dans l'armée russe (hors Wagner et ses détenus donc) ==>Que font ces 350 à 400 000 aujourd'hui ? Pas grand chose. Certains défendent le front des contre-attaques ukrainiennes, mais ce n'est pas ça qui peut occuper 350 à 400 000 hommes. Les autres se préparent à la suite. Qui devrait commencer en ce premier trimestre. S'il y a deuxième vague de mobilisation - à voir - les conséquences ne pourront être que 4 à 6 mois plus tard vu le temps de formation préalable. Soit fin printemps / début été, à supposer que cette potentielle 2ème vague soit annoncée ce mois-ci Si l'Ukraine doit éviter la défaite en 2023, il lui faudra d'abord résister aux offensives de début 2023 2) La tactique des "vagues humaines", et je me fiche des pertes, n'est pas celle de l'armée russe Elle est peut-être employée par Prigojine avec les détenus qu'il a fait signer, et qu'il maintient dans l'obéissance avec le même genre de dureté voire de cruauté qui se voyait dans les armées du XVIIIème siècle (basées largement sur le même "matériel humain") Elle correspond à la valeur que Prigojine, et les autres, attribuent à ces détenus - qui font de mauvais soldats, sachant qu'une disposition à la brutalité est un défaut non une qualité pour un soldat, sans parler de leur motivation Mais pour l'armée elle-même (les 350 à 400 000), il n'y a pas vraiment de raison de supposer une spécificité russe à cet égard, tout simplement mener une guerre de haute intensité suppose de très grandes pertes. Les pertes ukrainiennes et russes sont comparables, selon le CEMA américain général Milley, qui a probablement la meilleure information possible sur le sujet vu les moyens de renseignement américains 3) Les livraisons supplémentaires de blindés, c'est trop peu et trop tard pour aider l'Ukraine dans l'immédiat Les AMX-10 RC, on sait maintenant qu'il s'agira de 30 machines, prévues sur le front pour avril. C'est-à-dire... probablement après le début de l'offensive russe. Elles interviendront pour contrer cette offensive oui, mais même dans leur cas, pas dès le début. Et encore, c'est parce qu'elles sont relativement faciles à prendre en main, paraît-il. Les Bradley et Marder ? Ce ne sera probablement pas très différent. Et on parle au total de 70 à 90 véhicules de combat d'infanterie. En face ? Euh, va y avoir du monde Les chars lourds ? Non seulement ce n'est pas encore décidé, non seulement les nombres pourraient ne pas être très élevés (la Pologne veut en envoyer 14, si les autres pays fournisseurs s'alignent on sera sur un grand nombre de dizaines... utile, cependant pas vraiment beaucoup), mais la formation prendra sans doute plus de temps que pour des chars légers. Formation des combattants... et des techniciens capables de maintenir ces machines. Si les annonces correspondantes sont faites le 20 janvier, les Leopard 2 arriveront ils sur le front avant l'été ? L'Ukraine a subi l'amputation d'au moins 50% de son réseau électrique, et cette campagne aérienne continue, avec risque en définitive d'une diminution du soutien matériel de l'arrière au front - étant donné que tout fonctionne à l'électricité. L'armée ukrainienne va devoir faire face à une ou plusieurs offensives russes de grande ampleur dans les prochains mois, avec ce risque de soutien matériel diminué, et sans que l'aide militaire occidentale supplémentaire n'ait eu le temps de parvenir sur le front. Sans d'ailleurs d'assurance qu'une aide vraiment significative (pas des dizaines de blindés ...) lui parvienne, même à l'été ou au 2ème semestre. ==>Si les Russes font encore une fois de grosses erreurs, si les Ukrainiens réussissent à nouveau des prouesses d'habileté, l'Ukraine tiendra Pour qu'elle ne risque pas alors de s'effondrer au 2ème semestre, ni en 2024, encore faudra-t-il que les pays occidentaux soient devenus plus sérieux dans l'intervalle. C'est-à-dire très rapidement maintenant, vu les délais de formation de suffisamment de troupes sur suffisamment de matériels nouveaux... L'autre option, c'est de commencer dès maintenant à préparer l'adaptation de l'architecture de défense centre-européenne et ouest-européenne au voisinage d'un Empire de 200 millions d'habitants, lourdement armé, et avec un passé très récent d'expansionnisme. Bref au succès de l'entreprise suggérée par Vladimir Poutine le 12 juillet 2021 et initiée le 24 février 2022.
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