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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. "Tapis" ? Je n'utiliserais pas cette expression Varsovie met Berlin devant l'obligation de prendre position, de dire clairement "Ja" ou "Nein" - ce qui est déjà quelque chose. La Pologne envisage de transférer "14" Leopard 2 à l'Ukraine. Elle dispose d'un total de 249 Leopard 2. 14 parmi 249, ça n'est vraiment pas "tapis", c'est en fait moins en relatif que la Grande-Bretagne qui donne aussi 14 chars mais dans un stock plus réduit, et elle n'a pas de M1 ni de K2 en commande. Et il faut encore parler de la version ! Varsovie a 100 Leopard 2 A4 plus anciens - la version qui s'est fait massacrer en Syrie par Daesh car mal protégée contre l'infanterie avec armes antichar - les autres sont des A5 ou PL/PLM1 plus récents, sachant que les A5 et A6 ont eu de bons retours suite à leur utilisation en Afghanistan. Si Varsovie donne 14 "A4", non seulement ce sera moins en relatif que Londres... mais ce sera même un peu "cheap", franchement. Attendons de voir les précisions.
  2. A ce sujet, on a encore des Lebel en stock ? Pas mal comme idée, première fois que je l'entends Cela dit, si c'était vraiment l'intention du film, c'est complètement raté. Personnellement, à la sortie de Retour vers le Futur, l'adolescent que j'étais n'en a pas conclu que "science sans conscience n'est que ruine de l'âme", et toute cette sorte de choses... mais qu'accélérer à 140 pour voyager dans le temps ça serait vraiment super !
  3. Comme toutes les armées du monde, la Bundeswehr présente ses matériels et en vante les qualités et performances. Cela dit, était-ce vraiment le moment idéal pour publier une vidéo sur la dernière version du Leopard 2 ? Alors que l'Ukraine a exprimé un besoin urgent de donations de tels chars, que Berlin refuse - du moins pour l'instant et en l'absence de réassurance américaine par livraison simultanée de M1 Abrams ? Les commentaires sous la vidéo... ne sont pas tous sympathiques
  4. Globalement d'accord, oui. Une fois mises en branle, les capacités de production militaire nord-américaine et européenne sont nettement supérieures à celles de la Russie. ==>Je dirais qu'à court-moyen terme, le temps joue pour la Russie. Et à long terme le temps peut jouer pour l'Ukraine. En d'autres termes, la Russie a une "fenêtre d'opportunité" pour gagner la guerre, mais qui finira par se refermer. Un an, deux ans ? Difficile à évaluer, mais ça doit être à peu près ça, vu les annonces de délai qu'on a vu passer pour l'augmentation de la production d'obus de 155 mm et autres missiles et matériels. Le problème, c'est qu'en un à deux ans, la Russie a le temps d'effectuer plusieurs cycles "J'escalade plus fort, et je vois ce que ça donne". Leur cycle actuel d'escalade, initié en septembre-octobre avec les deux décisions de campagne anti-infrastructures pour faire s'écrouler totalement l'économie ukrainienne donc retirer à son armée le soutien de l'arrière, et de mobilisation partielle de 300 000 soldats dont la majorité est encore à l'entraînement, devrait porter ses résultats d'ici l'été au plus tard : Moscou va réussir à faire s'effondrer l'Ukraine avec ses nouvelles offensives de l'hiver-printemps 2023, ou il ne réussira pas. En cas d'échec, le risque me semble très élevé que la réaction russe ne soit pas "Bon tant pis, on cherche un compromis pour dissimuler notre échec" et l'entrée en négociations. Mais plutôt une nouvelle escalade (mobilisation d'un nouveau contingent ? attaques plus étendues contre les infrastructures ?) Nouvelle escalade qui encore une fois prendrait sans doute 6-8 mois avant que Moscou ne sache si cette fois ça a marché, ou pas. Voire moins de temps, si la Russie accélère et déclenche l'escalade N+1 avant d'être sûr que l'escalade N a échoué. Avant que la production, donc les livraisons d'armes (et la formation) au bénéfice de l'Ukraine n'aient eu le temps de vraiment prendre une grande vitesse de croisière, la Russie aura sans doute le temps de parcourir 2, 3 ou 4 fois ce cycle. Et il suffit qu'ils réussissent une fois S'ils continuent à échouer, si les Ukrainiens continuent à réussir à parer les offensives et escalades russes, alors arrivera un moment (vers 2024-2025 ?) où ils auront la supériorité matérielle conventionnelle sur la Russie. S'ils arrivent à mobiliser bien davantage leur population (4 à 5 fois inférieure à celle de la Russie si l'on parle des mobilisables) - ce qui est pensable vu que l'enjeu est existentiel pour eux - ils pourraient avoir la supériorité conventionnelle tout court. Une fois que l'Ukraine aurait la supériorité conventionnelle, et à condition bien sûr qu'elle s'étende à la protection de leur économie contre les campagnes aériennes russes destinées à la faire s'écrouler, la Russie devrait choisir entre d'une part défaite sur le terrain, et d'autre part 2 escalades potentielles / pensables : - L'appel à un ami, je veux dire obtenir le soutien militaire de la Chine. Dont les capacités de production... hmmm Pas certain du tout que Moscou parvienne à convaincre Pékin. Mais je ne l'exclurais pas non plus - Le passage du plan "B" - on gagne à long terme plutôt que de gagner en quelques semaines - au plan "N", c'est-à-dire on gagne en utilisant la carte "triche". La carte "Vous gagnez, mais personne n'a fait ça depuis 1945 c'est mauvais pour votre réputation" Pas certain que Moscou s'y résolve, même dans ce cas, à cause des conséquences de long terme d'une telle victoire. Mais je ne l'exclurais pas non plus. D'ailleurs la possibilité pourrait en être utilisée pour appuyer la demande à Pékin de vendre beaucoup d'armes à Moscou, sur le mode "Sinon on sera obligés de gagner de manière plus sale, ce qu'on voudrait éviter (et vous aussi n'est-ce pas ?)"
  5. Si Zaloujny obtient ce qu'il demande (nous en sommes loin), si la Russie n'a pas gravement détérioré la situation ukrainienne avant que les troupes ukrainiennes aient pu être entraînées avec ces nouveaux matériels (alors que cela prendra de nombreux mois), si enfin le plan de Zaloujny réussit comme il l'espère... alors la Russie sera renvoyée à peu près aux lignes de départ de février 2022. C'est ce qu'il annonçait dans son entretien avec The Economist, et Reznikov semble le confirmer. J'appelle cela un meilleur cas réalistiquement possible, dépendant de trois hypothèses optimistes. Je souhaite qu'il soit réalisé, mais je ne m'illusionne pas trop sur l'inéluctabilité de ce "meilleur cas possibles". Je ne suis pas sûr non plus que Poutine réagirait en disant "Bon puisque c'est comme ça, donnez-moi juste une feuille de vigne pour cacher mon échec auprès de la population de mon pays, et alors j'arrêterai d'attaquer". Quant à aller au-delà de la ligne de février 2022... Même si les Ukrainiens avaient les troupes et l'habileté pour cela ce qui n'est pas certain, même si les Russes avaient l'incompétence pour cela ce qui est tout sauf sûr, j'imagine assez mal les pays de l'OTAN donner les moyens militaires et économiques - lourds - qui seraient nécessaires. Si la Russie gagne complètement et absorbe l'Ukraine dans son Empire, le voisinage va devenir vraiment inquiétant pour les Polonais, Roumains et autres Finlandais. L'échec américain à assurer le maintien de l'indépendance de l'Ukraine sera embarrassant - surtout pour la manière dont il sera regardé en Asie - mais Washington pourra toujours compter sur un fort désir des Centre-Européens d'être protégés par les Etats-Unis (je n'ai pas dit que les Américains devraient nécessairement s'en réjouir) Dans un cas négatif mais plus modéré, où la Russie l'emporterait mais pas complètement et serait obligée de laisser une Ukraine indépendante, quoique plus petite et neutre, il sera possible de parler de succès partiel pour Washington - ce serait l'aide occidentale mais avant tout américaine qui aurait donné aux Ukrainiens les moyens de demeurer indépendants. Je ne suis pas sûr que même le premier scénario soit catastrophique pour les Etats-Unis. Gênant, embarrassant, avec un effet négatif de "réputation", oui. Mais pourquoi l'Ukraine serait elle "trop grande pour tomber" ?
  6. C'est une option qui semble réellement envisagée dans la communauté de sécurité et de politique étrangère. Mais plutôt à moyen-long terme, pas dans l'objectif de l'emporter en Ukraine. Voir ce texte de Dmitri Trénine, membre du conseil de défense et de politique étrangère de la Russie L'opération militaire spéciale en Ukraine comme tournant dans la politique étrangère de la Russie moderne L'auteur y examine la situation géopolitique de la Russie, ses contraintes et ses leviers stratégiques, et note comme en passant Le statut de « voyou » de la Russie signifie logiquement que Moscou a carte blanche dans ses relations avec d'anciens partenaires redevenus adversaires. Cette liberté de manœuvre mérite d'être exploitée : le pire serait que les Russes se croisent les bras et s'assoient dessus pour plus de certitude. Par exemple, il convient de reconsidérer la notion de stabilité stratégique. Ce n'est pas la même chose qu'une relation stratégique avec les États-Unis, et encore moins la somme des accords et des ententes avec Washington. Pour la Russie, la clé de la stabilité stratégique réside dans le développement de ses propres capacités dans divers domaines, et les arrangements avec les États-Unis, s'il y en a, ne peuvent être qu'un complément à ces capacités - très provisoire, étant donné le degré élevé de méfiance entre les parties. Il est également nécessaire d'examiner attentivement la non-prolifération nucléaire. En tout état de cause, la Russie ne peut pas agir conformément aux approches américaines en matière de non-prolifération à l'égard de l'Iran et de la RPDC. Oui, ce membre bien en vue de l'intelligentsia politico-stratégique russe est bien en train de conseiller de ne plus coopérer aux objectifs occidentaux de non-prolifération concernant l'Iran, et ceci en tant que "minimum évident" - il faudrait voir si on ne pourrait pas aller plus loin en termes de prolif... pardon de non-prolifération ? Ceci afin de profiter au maximum du nouveau statut de "voyou"... qui n'est donc plus lié par les règles et les conventions, n'est-ce pas ? Voilà une bonne manière d'accueillir un petit nouveau ! L'arrogance est dangereuse. C'est valable pour les Russes, qui pensaient balayer les Ukrainiens en quelques semaines voire moins, bref qui avaient un solide mépris des Ukrainiens. Lesquels n'ont pas tardé à leur montrer leur erreur. C'est valable pour les autres aussi. Tous les commentateurs qui répètent et déblatèrent, dans tel ou tel média, sur la défaite "inévitable", voire déjà arrivée, de la Russie, quand ce n'est pas sur l'effondrement "inéluctable" de ce pays en une poussière de chefferies, me font assez penser au personnage du méchant caricatural qui triomphe "Ha-ha-ha que peux-tu faire ? Ha-ha-ha-ha-ha tu n'as plus qu'à reconnaître ta défaite !" En général, ce type de personnage ne l'emporte pas à la fin. Bien sûr, la vie n'est pas un film, et il est possible aussi d'être arrogant... et de l'emporter quand même. Mais ce n'est peut-être pas tout à fait certain. C'est une liste assez impressionnante : autant de chars lourds que l'Allemagne, autant de véhicules de combat d'infanterie que la France... Mais d'un autre côté, ce n'est pas une liste si impressionnante que cela. Le général Zaloujny, commandant l'armée ukrainienne, qui listait ces requêtes, parlait de revenir aux lignes du 24 février, c'est-à-dire d'une victoire terrestre contre la Russie. Sachant que ni Allemagne, ni France, ne sont exactement surarmées - les "dividendes de la paix" ont été consommés avec appétit - sachant que la Russie, qui a eu de lourdes pertes, a aussi de grandes réserves en matériel et la possibilité d'appeler beaucoup d'hommes... la liste est en fait assez légère. Zaloujny compte probablement sur un fort degré de supériorité du matériel occidental sur le matériel russe, ainsi que sur une habileté opérationnelle ukrainienne supérieure à celle de la Russie.
  7. On ne parle pas d'un objectif capacitaire à atteindre le mois prochain ni même l'année prochaine Il faudra un certain nombre d'années pour atteindre les objectifs de la prochaine LPM, notamment la capacité de déploiement en haute intensité augmentée d'un tiers. Il faut s'attendre à une augmentation de taille de la FOT, en plus du "doublement" de la réserve opérationnelle déjà annoncé. @CortoMaltese @Banzinou @herciv @Scarabé @Ronfly @gustave Dites, et si on continuait la discussion sur la prochaine LPM et tout ce qui est lié... dans le fil approprié ?
  8. @herciv @CortoMaltese je vous réponds... mais dans le fil approprié Dans la précédente LPM, le contrat opérationnel était plutôt de 15 000 hommes « une capacité de commandement terrestre de niveau corps d’armée, et les moyens organiques de nature à permettre d’assumer les responsabilités de nation-cadre correspondant au niveau divisionnaire (systèmes de commandement, renseignement, logistique…) » incluant « jusqu’à deux brigades interarmes représentant environ 15 000 hommes des forces terrestres, mettant en œuvre près d’un millier de véhicules de combat. » Passer de 15 000 à 20 000 reste une augmentation notable. Noter aussi que la formulation utilisée par Macron est différente Si demain tel grand partenaire doit regarder ailleurs, nous devrons être en mesure d'agir avec les Européens à l'intérieur de l'OTAN ou en dehors de l'Alliance et, si nécessaire, d'assurer les capacités de commandement qui permettront de mener ensemble une opération d'ampleur. Pour nous, cela impliquera de pouvoir déployer une capacité interarmées représentant jusqu'à 20 000 hommes. Il s'agit d'être en capacité de le faire dans l'OTAN ou en dehors de l'OTAN. Notamment quand si les Etats-Unis finissent par se lasser que la plupart des pays européens se reposent sur eux pour leur défense et ramènent les boys ('n girls !) à la maison. Ce qui suppose des moyens supplémentaires. 20 000 hommes (trois brigades interarmes ?) ça n'aurait guère de sens sans une cavalerie lourde en effet. Surtout pour un pays qui se serait rendu capable - c'est ce que dit Macron - de prendre le commandement d'une opération "d'ampleur" en dehors de l'OTAN... Jusqu'à 60 000 hommes peut-être, la France en fournissant un tiers ? Au vu de ces ambitions, la bonne question ne me paraît pas être donne t on à l'Ukraine 50, 100 ou allons-y roulez jeunesse les 200 Leclerc. Mais combien de temps pour en relancer la production, sachant que le MGCS est dans un état pire encore que le SCAF - toujours pas de déblocage, point mort - donc la date de 2040 pour un remplacement n'est probablement déjà plus tenable, alors que 200 Leclerc étaient déjà trop justes pour le "contrat" précédent - pas de capacité d'absorber des pertes, notamment - sans parler du nouveau contrat plus ambitieux Pas d'accord pour dire que "20 000 hommes ce serait forcément contre la Russie". Je dirais que ce ne serait probablement pas contre la Russie, disons que ce scénario n'est pas le plus probable. D'ailleurs, ce ne serait alors qu'une contribution assez limitée, Varsovie prévoit au total de l'ordre de 1 400 chars lourds (K2 et M1), dans cinq à dix ans ses forces terrestres seront à mesure, et comment la France pourrait-elle avoir alors la prétention de prendre le commandement ? S'il y a un jour besoin de défendre l'Europe centrale contre une agression russe, alors que les Etats-Unis ont rembarqué leurs troupes, je verrais plutôt un haut-commandement polonais, et probablement un adjoint allemand, certes avec d'autres contributions y compris de la France... mais plus anecdotiques, et pourquoi la France s'épuiserait-elle pour que sa contribution dans ce cas soit juste un peu moins anecdotique ? Les "20 000 hommes" c'est pour un cadre beaucoup plus large. La France a des intérêts et des alliés en Méditerranée, au Moyen-Orient, en Afrique et dans l'Océan indien. Sans doute, la Marine et l'AAE sont prioritaires dans ce cas, mais l'AdT ne peut être négligée. Rien que d'ici 2030, sans parler de la décennie suivante, la compétition de puissances montera certainement en gamme dans ces régions, y compris avec du char lourd avancé, et comment la France pourrait-elle militairement crédible si elle ne sait pas projeter un corps expéditionnaire correctement équipé dans un rayon de 5 ou 6 000 km (en ligne droite, donc distance supérieure par voie de mer) ?
  9. Je n'ai plus les sources, mais en croisant diverses sources j'avais repéré deux points de vue différents sur les pertes : - Les Russes ont cinq fois plus de pertes que les Ukrainiens. De source ukrainienne - Les Ukrainiens ont dix fois plus de pertes que les Russes. De source russe Pas difficile de deviner que ces deux points de vue... sont à indice de propagande élevé. Bourrage de crâne, et ce n'est pas parce que l'Ukraine est agressée qu'elle n'y recourt pas, l'origine de l'expression est d'ailleurs la propagande française pendant la première guerre mondiale - les agressés aussi propagandisent ! Quant aux évaluations plus réalistes, je ne sais pas si le plus proche de la réalité est le CEMA américain Miley "Plus de 100 000 pertes" de chaque côté à mi-novembre, ou les services norvégiens presque 180 000 côté russe vs. plus de 100 000 côté ukrainien à mi-janvier, voire si les pertes ukrainiennes pourraient être supérieures. Je soupçonne qu'on n'aura pas d'évaluations vraiment fiables avant la fin de la guerre. Dans tous les cas, une guerre d'attrition est clairement plus dangereuse pour l'Ukraine que pour la Russie. Aux morts, et aux blessés trop sérieux pour jamais retourner au combat. J'avais entendu une "règle pour calcul sur un coin de table" qui donnait le classique 3 blessés pour 1 mort, mais précisait "1 blessé léger qui retourne au combat après quelques semaines + 1 blessé grave qui pourra retourner après quelques mois + 1 blessé trop grave pour jamais revenir au combat". Si cette règle a du sens (je n'en sais rien), alors les pertes définitives (morts + blessés très graves) devraient être de l'ordre de 50% des pertes totales. La population légale de l'Ukraine est de l'ordre de 44 millions, celle de la Russie 145 millions. Cependant les habitants de Crimée, ainsi que de la partie du Donbass sous contrôle séparatiste depuis 2014, combattent pour la Russie, soit un rapport de population de 151 à 38 soit 4 à 1 à la veille de l'invasion. Mais une partie supplémentaire de l'Ukraine est sous occupation russe. Qu'en est-il de leur population masculine ? Combien se sont réfugiés dans le reste du pays, et sont donc mobilisables, combien sont restés sur place et ne peuvent pas contribuer à l'effort ukrainien ? Et environ 5 millions des résidents ukrainiens sont des immigrés, dont les deux tiers de Russes. Sont-ils mobilisables ? Sont-ils même acceptés comme volontaires, vu les risques d'infiltration ? Je n'en sais rien. La question se pose aussi pour la Russie bien sûr, mais ils n'ont qu'un peu plus d'1 million d'immigrés (officiels), dont un tiers d'Ukrainiens. Je ne parle pas des 7 ou 8 millions d'Ukrainiens réfugiés à l'étranger du fait de la guerre, s'agissant de femmes, d'enfants et de vieillards qui n'étaient de toute façon pas mobilisables. Le rapport entre les populations masculines effectivement contrôlées et potentiellement mobilisables est clairement supérieur à 4 pour 1 en faveur de la Russie. En fonction de l'émigration intérieure des ressortissants des territoires sous occupation russe, il pourrait même approcher les 5 pour 1 C'est avant tout un facteur politique : les Russes ont clairement accepté le 1er tour de mobilisation partielle, accepteraient-ils d'autres tours si le gouvernement voulait préparer de nouvelles offensives pour l'été ou l'année prochaine ? Je n'en sais rien. Mon sentiment est qu'il est peu probable que les Russes se révoltent davantage que précédemment, parce que je ne vois pas pourquoi le (N+1)ème tour serait tellement plus révoltant à leurs yeux que le Nème, il y a un phénomène d'ascension vers l'extrême, voir aussi l'acceptation à l'Ouest de livraison de types d'armes de plus en plus larges. Mais ça n'est que mon sentiment.
  10. La France - en l'occurrence moi - prépare un char Abrams et le mettra à la Poste dès demain à l'intention du Président Zelenski
  11. Je ne voudrais pas jeter un pavé dans la mare, ni me rendre très désagréable, mais ça c'est si l'Ukraine l'emporte, c'est-à-dire est encore un pays indépendant à l'issue de cette guerre - quelle que soit le temps qu'elle dure. Le tribunal de la force n'a pas encore rendu son verdict. Je dirais plutôt que la majorité des contrats de reconstruction ira soit à la Russie, soit aux Etats-Unis.
  12. L'impression générée par l'expression "porc de guerre" en français, ce serait plutôt quelque chose de ce genre
  13. (suite du précédent) Si demain tel grand partenaire doit regarder ailleurs, nous devrons être en mesure d'agir avec les Européens à l'intérieur de l'OTAN ou en dehors de l'Alliance et, si nécessaire, d'assurer les capacités de commandement qui permettront de mener ensemble une opération d'ampleur. Pour nous, cela impliquera de pouvoir déployer une capacité interarmées représentant jusqu'à 20 000 hommes. Cela vous donne la mesure des défis et de l'ambition qui est la nôtre (...) Nous ferons vivre et densifier les partenaires exceptionnels que nous avons déjà conduits et que j’ai cités tout à l’heure en exemple. Avec eux, je l’espère, d’autres viendront, comme entre autres l’Indonésie, et il faudra explorer comment développer de nouvelles coopérations capacitaires, de nouvelles interdépendances, de nouvelles formes d’entraînement et d’action communes. C’est un atout extraordinaire que je souhaite développer. Il a tout son sens pour des pays qui, comme le nôtre, ne souhaitent pas à l’avenir être prisonniers de grandes rivalités entre tiers (...) Cette haute ambition s'accompagne donc d'une exigence qui ne l'est pas moins, exigence dans le cadrage de ces moyens d'abord. Il n'y a dans ce projet ni luxe, ni aise, ni confort. Il n'y a que le nécessaire (...) Il y a surtout des attentes importantes. Elles s'adressent aux armées, à la DGA, qui devront s'organiser pour raccourcir les cycles d'acquisition, accélérer l'expression du besoin, réduire drastiquement les contraintes normatives, développer l'innovation d'usage, celle des vrais utilisateurs et je sais combien vous y êtes attachés ici, toutes et tous, comme une fois encore nos amis ukrainiens d'ailleurs nous donnent un si bel exemple. Nous pouvons faire beaucoup plus vite, beaucoup mieux, parfois à moindre coût, si nous savons ensemble rapprocher celles et ceux qui utilisent et qui innovent. Et il y a encore d'autres choses dans ce discours - il ne s'agit ici que de ma sélection. L'ambition est haute. L'effort de prise en compte des enjeux apparaît réel. La volonté, forte. Si l'exécution suit, nous sommes à la veille de la troisième grande transformation des armées françaises depuis la fin des guerres de décolonisation, après la refonte autour de la dissuasion nucléaire décidée par le Général de Gaulle en 1959, puis la professionnalisation et l'orientation vers la projection décidée par Jacques Chirac en 1995. 26 à 28 ans d'écart, à chaque fois. Une génération. Cet effort est générationnel. Et comme l'a dit le PR dans une autre partie du discours, la période 2024-2030 ne sera que le début du chemin ! Ces 413 milliards ne permettent pas de dessiner à eux seuls le nouveau visage de nos armées pour le siècle qui commence. Mais ils amorcent un investissement inédit, un changement profond qui sera ensuite irréversible Y a du boulot. Pour une génération. Et va falloir économiser et être efficient ! Car les ambitions sont telles que je doute qu'elles puissent être atteintes avec une simple augmentation d'un tiers des moyens (moins en fait, ne pas oublier l'inflation à venir)... sans une rationalisation et une dépense ciblée et efficace.
  14. Voici la source - le verbatim du discours de Macron aujourd'hui Transformer nos armées : le Président de la République présente le nouveau projet de loi de programmation militaire Quelques extraits qui me semblent notables La loi de programmation militaire traduit les efforts du pays en faveur de ses armées. Et ces efforts seront, dans les années qui viennent, à proportion des dangers, c'est-à-dire considérables (...) Ne pas chercher à gagner intellectuellement le conflit précédent, mais permettre au pays d'être prêt pour celui qui peut venir (...) Les menaces sont multiples et s'agrègent plutôt qu'elles ne se succèdent. D'une part, des conflits de haute intensité en Europe, un raidissement des volontés de puissance sur fond de crise du multilatéralisme. Il n'y a plus de dividendes de la paix du fait de l'agression lancée par la Russie contre l'Ukraine. Et ce sont devant nous les frais brutaux de la violence de l'époque. En Europe, en Asie et dans l'Indopacifique, l'ordre international cède à un état de nature entre les Nations telles que nous n'en avions pas vu depuis des décennies. La Méditerranée orientale, les détroits de l'océan Indien, la mer de Chine méridionale ou les abords de Taïwan, parmi d'autres. Ce sont des lieux de régulières tensions. Nos Outremers sont, dans ce contexte, de plus en plus exposés (...) Ces formes de conflit prennent toutefois un nouveau visage qui oscille souvent entre la sophistication et la simplicité brutale. Sophistication avec une course technologique, du cyber au quantique, en passant demain par l’intelligence artificielle. Et brutalité presque nue, en Ukraine notamment, avec un retour de scènes que nous croyions appartenir à l'imagerie de Verdun ou de la Somme. Le réarmement mondial se fait donc aux deux bouts d'un spectre polarisé. Entre la technologie de pointe et le rudimentaire, qui peuvent malmener une armée puissante et bien équipée, mais vulnérable en haut et en bas de son champ d'action. L'un des pièges serait de s'épuiser en ne cherchant que le raffinement technologique, l'autre serait de ne pas investir ces nouveaux moyens (...) N'oublions jamais que notre Nation est un archipel. Et si la sécurité du territoire métropolitain est là assurée par vous toutes et tous, nos Outremers ne doivent jamais quitter notre regard et notre présence (...) Alors que la loi de programmation militaire 2019-2024 représentait un effort de 295 milliards d'euros, je peux vous le dire à présent, je solliciterai de la représentation nationale, que nous puissions consacrer, sur la période 2024-2030, un effort budgétaire de 400 milliards d'euros, ce qui permettra de couvrir un total de 413 milliards d'euros de besoins militaires (...) Je le dis avec gravité, ce sont des moyens considérables qui amplifient un effort de défense dont la dynamique est sans précédent depuis cinq décennies. Ces ressources exceptionnelles dictent évidemment une grande exigence. C'est le prix de la sécurité de nos enfants, c'est le montant de notre rang à tenir, de nos valeurs à défendre, d'un long récit, de gloire et de liberté dont il nous faut écrire les prochains chapitres (...) Mieux capitaliser sur la relation exceptionnelle bâtie avec des pays comme la Grèce, l'Égypte, les Émirats arabes unis ou l'Inde (...) Assurer, si les circonstances l'imposaient, que la France serait capable de construire et de commander une coalition de premier rang, avec ses partenaires, pour défendre les intérêts de l'Europe ou de ses alliés. C'est une responsabilité qu'elle seule en Europe continentale serait capable d'assumer et nous devons en avoir les moyens. C'est pourquoi, sur ma demande, le CEMA m'a proposé une évolution de notre modèle d'armée qui privilégie la cohérence sur la masse, la réactivité sans sacrifier l'endurance (...) En premier lieu, consolider notre cœur de souveraineté, là où le modèle de la précédente loi de programmation militaire mettait plutôt l'accent sur la capacité expéditionnaire et la lutte contre le terrorisme (...) d'abord renforcer notre dissuasion en nous donnant tous les moyens d'assurer sa robustesse, sa fiabilité, sa modernisation dans des conditions particulières et évolutives du monde d’aujourd’hui. La dissuasion est un élément qui fait de la France un pays différent en Europe. Nous mesurons à nouveau, en analysant la guerre en Ukraine, son importance vitale (...) Cette loi de programmation militaire à venir, augmentera massivement les crédits de renseignement de près de 60 % au total, avec, entre autres le doublement du budget de la DRM et de la DRSD, capacité accrue aussi de surveillance, avec des drones notamment, et des moyens d'action dans nos espaces de souveraineté, des moyens d'intervention en particulier dans nos DROM et COM, où des capacités apportant une première réaction locale doivent pouvoir être complétées par la projection de renforts conséquents. (...) Passer d’un modèle fait pour assurer des opérations dans des milieux ou notre liberté d’action était forte, à une capacité d’évolution dans des environnements contestés, face à des adversaires aguerris, technologiquement redoutables sur tout le spectre de la conflictualité. C’est ce que j’appelle le pivot vers la haute intensité. Nous devons être capables d’agir plus vite, d’être plus réactifs : en renforçant l'échelon en national d’urgence et disposer ainsi de moyens nécessaires pour une intervention sous court préavis même loin de la métropole. Et pour cela, tout en augmentant ces capacités et cette réactivité, d'augmenter aussi nos capacités à durer et résister à des efforts et des effets d'usure. Il faut pour cela rehausser résolument la préparation opérationnelle, renforcer la disponibilité des matériels, adapter nos stades d'alerte à l'intensité de la menace, penser et construire en conséquence nos stocks de munitions, notre logistique, notre soutien (...) Cela implique de durcir notre outil. Nous passerons ainsi au tout Rafale et maintiendrons cet avion d'exception au meilleur niveau mondial, nous poursuivrons résolument la modernisation de nos forces terrestres par une numérisation accélérée du champ de bataille et une contribution particulière dans les nouveaux combats cybers, nous augmenterons la puissance et la protection de nos frégates et bien sûr, nous développerons le porte-avions de nouvelle génération, nous devrons également innover en développant des munitions guidées à distance, en élargissant l'usage des drones par un doublement à cet égard de nos investissements. En investissant le quantique, l'intelligence artificielle qui aideront aussi à assurer notre cybersécurité et amélioreront nos moyens de renseignement. Si l'on durcit l'outil, et je viens ici simplement de donner quelques exemples. Le ministre des Armées aura l'occasion, dans les jours prochains et les semaines à venir de détailler tout cela (...) Nous renforcerons nos capacités dans des domaines à forte valeur ajoutée opérationnelles, la défense sol-air car même avec la dissuasion, notre territoire national n'est pas à l'abri de frappes isolées, du fait par exemple de perturbateurs, en particulier non étatiques. C'est pourquoi nous augmenterons nos capacités dans toutes les couches de la défense aérienne d'au moins 50 %, y compris évidemment dans la lutte anti-drone. La frappe de longue portée, la suppression des défenses aériennes adverses et bien sûr la lutte anti-sous-marine feront partie de ces priorités et de ce renforcement (...) Nous poursuivrons ainsi la montée en puissance de nos capacités spatiales, en nous appuyant bien davantage sur les services du New Space, surveillance, communication, protection, dorénavant encore davantage, seront les missions clés que nous développerons pour faire de la France une puissance spatiale (...) Je souhaite aussi que nous puissions acquérir une capacité de maîtrise des fonds marins jusqu'à une profondeur de 6 000 mètres pour des raisons militaires, mais aussi au titre de la protection de nos infrastructures sous-marines critiques (...) (la suite plus bas)
  15. Parfois les automates de traduction ont des défaillances... ou alors ce sont les robots qui ont de l'humour. Je pense que tu as dit "la guerre ne détermine pas qui a raison, mais seulement qui reste" (sur le terrain) L'automate a sorti "la guerre ne détermine pas qui a raison, mais seulement qui est à gauche" (sur l'échiquier politique) Naturellement, toute implication politique au présent post ne serait pas de mon fait. J'en suis totalement innocent. Tout est de la faute du robot !
  16. Ca se confirme, Américains et Allemands s'écharpent discutent sur la livraison de chars lourds à Kiev. Berlin campe sur son exigence de livraison simultanée de M1 par Washington comme condition à ce que l'Allemagne livre des Leopard 2 ou même accepte d'autoriser la livraison par des tiers. Washington n'a pas l'intention de bouger. "Ils nous tiennent par le bout du nez" : L'impasse américaine et allemande sur l'envoi de chars en Ukraine Ces derniers jours, les responsables allemands ont indiqué qu'ils n'enverraient pas leurs chars Leopard à l'Ukraine, ni ne permettraient à aucun autre pays possédant des chars de fabrication allemande de le faire, à moins que les États-Unis n'acceptent également d'envoyer leurs chars M1 Abrams à Kiev - ce que le Pentagone affirme depuis des mois qu'il n'a pas l'intention de faire étant donné les coûts logistiques de leur entretien. "Ils nous tiennent par le bout du nez", a déclaré jeudi à CNN un haut fonctionnaire de l'administration Biden, ajoutant que les Allemands exigent des chars pour des chars, et qu'ils n'envisagent pas d'autres offres que les États-Unis ont faites pour inciter Berlin à envoyer les Léopards. (...) Un certain nombre de hauts responsables de l'administration ont exprimé en privé leur frustration à l'égard des responsables allemands pour avoir fait ce que les États-Unis estiment être une fausse équivalence entre les chars américains et allemands. "C'est idiot", a déclaré un haut fonctionnaire de l'administration à propos de la demande allemande de chars américains aux côtés des chars allemands. "C'est comme s'ils pensaient qu'ils sont identiques alors qu'ils ne le sont pas. On a l'impression qu'ils ne comprennent pas la différence." (...) La pression monte dans certains milieux pour que les États-Unis aillent de l'avant et envoient des chars Abrams, simplement pour obtenir l'adhésion des Allemands. "Scholz veut être en phase avec les États-Unis", a déclaré le représentant Seth Moulton à CNN après avoir discuté de la question avec Scholz cette semaine à Davos. "Je pense que les États-Unis devraient donner quelques chars si c'est ce qu'il faut à l'Allemagne. Cela s'appelle du leadership" On verra comment l'affaire évoluera. Mais je ne vois guère Scholz plier et livrer des Leopard 2 alors que Biden ne livrerait pas de M1 - pas après avoir payé le coût politique du refus devant tout ce qui compte de relais d'influence dans le bloc atlantique, pas alors qu'une majorité des Allemands est contre. Et la suggestion du premier ministre polonais Morawiecki de livrer des Leopard 2 polonais même en violation des règles sans l'autorisation de Berlin ne peut pas mener bien loin, il faut du support logistique, des pièces de rechange, ça marcherait un temps peut-être mais pas à moyen-long terme. Reste la solution pour l'Amérique de livrer "quelques" chars (parmi leurs 3 700 stockés en réserve ). C'est possible, c'est peut-être même la dernière chance qui reste à l'Ukraine pour obtenir des chars occidentaux en nombre un tant soit peu sérieux (pas les 14 Challenger II britanniques, ni les 12 ou 14 Leopard 2 que Varsovie pourrait envoyer en faisant la nique à Berlin, ni les 13 Leclerc que Macron pourrait peut-être (?) contribuer) Mais visiblement, ça coince à Washington. Et ça coince sérieux. Pas pour raison logistique, on a déjà établi que la consommation d'un M1 n'est guère différente de celle d'un Leopard 2, et il n'y a guère de raison de croire qu'un char déjà éprouvé au combat, et acheté par de nombreuses armées dans le monde (y compris par la Pologne, en remplacement de ses Leo 2 et précisément face au même adversaire potentiel !) soit tellement plus difficile à entretenir. Sinon, ce serait un mauvais char tout simplement ! ==>Washington a ses raisons de refuser, qu'il ne publie pas, mais dissimule sous des prétextes ==>Berlin craint pour sa sécurité, et exige un garant nucléaire qui fasse exactement comme lui A voir si on en reste là. Allez un petit coucou à @Manuel77, @U235 et @Stark_Contrast
  17. Allez, pour le sourire, la dernière production "Plus d'armes pour le front !" des services de propagande étrangère ukrainiens Une petite inspiration historique :
  18. Les Etats-Unis continuent leur soutien très sérieux à l'Ukraine, en nombre et en nature des armements fournis. Aucune montée en gamme des types d'armement, en revanche. Pas de GLSDB, comme remarqué par Clairon. Et sauf grosse surprise, pas d'annonce de M1 Abrams aujourd'hui même alors que ce serait la clé pour débloquer le Leopard 2. Je ne crois pas à une grosse surprise sur ce sujet. D'autant que la publication de ce plan juste avant la réunion d'aujourd'hui à Ramstein pourrait être aussi une précaution pour protéger Washington de toute critique sur les M1 Abrams. Biden est très heureux de mettre en avant Scholz comme "le grand méchant qui veut rien donner à l'Ukraine"
  19. Aucune idée si Medvedev parle pour un groupe représentant une force réelle dans la politique russe - il s'agirait alors des plus radicaux - ou s'il n'est qu'un électron libre et sa position n'est rejointe par personne de vraiment influent. Il me semble cependant qu'on ne peut pas se contenter de le rejeter d'un revers de main, à l'égal d'un pitre télévisuel comme Soloviev. Il a après tout une position officielle comme vice-président du conseil de sécurité de la Russie, on ne peut pas exclure qu'il ait aussi un véritable poids. Je reproduis donc sa prise de position d'hier jeudi Demain, à la base de Ramstein, dans le cadre de l'OTAN, les grands chefs militaires discuteront des nouvelles tactiques et stratégies, ainsi que des livraisons de nouvelles armes lourdes et de systèmes de frappe à l'Ukraine. Et ce juste après le forum de Davos, où des partisans politiques sous-développés ont répété comme un mantra : "Pour obtenir la paix, la Russie doit perdre". Et il ne vient à l'esprit d'aucun de ces malheureux de tirer la conclusion élémentaire suivante : défaire une puissance nucléaire dans une guerre conventionnelle pourrait provoquer une guerre nucléaire. Les puissances nucléaires n'ont pas perdu les conflits majeurs dont dépend leur destin. Et cela devrait être évident pour tout le monde. Même un politicien occidental avec la moindre trace d'intelligence. Ca reste de toute façon inactuel. On se trouve très probablement à la veille d'une offensive majeure de la Russie, et si l'Ukraine parvient à la contrer ou du moins la limiter, il faudrait encore qu'elle ait les moyens de repartir à l'offensive avant que la possibilité même lointaine d'une véritable défaite de la Russie puisse être discutée. Disons que si - si - l'Ukraine parvient à éviter de gravement reculer dans les 3-6 prochains mois, si elle a dans l'intervalle reçu un supplément sérieux de moyens de repartir à l'offensive ou du moins de repousser de futures offensives (vu le délai nécessaire à formation et organisation, ça supposerait de commencer maintenant)... alors la question de la nature de l'objectif pour l'Ukraine et pour le bloc occidental devra être posée. En résumé, l'objectif pour 2023 est que l'Ukraine ne perde pas. L'objectif pour l'année suivante reste à définir - si celui pour 2023 est atteint.
  20. Euh... S'passe quoi, là ? Le gouvernement ukrainien a été mis en demeure de mettre fin aux crimes contre les Hongrois dans la région de Transcarpathie Le gouvernement hongrois a exhorté les autorités ukrainiennes à mettre rapidement un terme aux crimes commis contre les Hongrois dans la région de Transcarpathie. La Hongrie a exigé que l'Ukraine mette fin aux atrocités commises en Transcarpathie à l'encontre de ses citoyens (...) De telles actions sont inacceptables, selon Tamas Mentzer, secrétaire d'État aux relations bilatérales au ministère hongrois des affaires étrangères, qui a fait cette déclaration jeudi. Mentzer a déclaré : "Nous nous opposons à ce qui s'est passé". "Nous lançons un appel aux responsables locaux pour qu'ils mettent immédiatement fin aux atrocités commises contre les Hongrois, a écrit le secrétaire d'État dans un post Facebook. (...) Le secrétaire d'État affirme en outre que le gouvernement hongrois ne sait pas "comment les solutions anti-hongroises peuvent aider l'Ukraine" dans son conflit avec la Russie.
  21. Hmmm, mon allemand est très rouillé, mais il me semble bien que Phänomenologie des Geistes n'est pas le plus gros mot de la langue allemande Ce n'est pas comme si Manuel77 avait dit Kraftfahrzeughaftpflichtversicherung voire Donaudampfschifffahrtsgesellschaftskapitaenswitwe C'est très astucieux pour les relations avec les dames. Un moyen d'expliquer qu'en tant qu'Allemand, on est forcément un être mystérieux, complexe, et d'ailleurs incompris. Voilà qui peut intéresser plus d'une jeune femme romantique, il me semble On avait dit : compatible avec l'amitié franco-allemande ! Oui. Avec l'appui de Macron - traînant Merkel derrière lui - il a tenté à partir de 2019 de relancer le processus d'application des accords de Minsk 2. Suivant en cela l'un des objectifs principaux sur lesquels il s'était fait élire - à la fois la lutte anticorruption et la paix. Il a certes échoué à progresser, mais il n'a rien empiré. Et cet échec était aussi celui du président russe. Les protestations de Poutine et consorts dans les derniers jours avant le début de l'invasion contre une prétendue attaque ukrainienne imminente étaient de la foutaise pure et simple. C'était le 23 février, tard le soir, il a parlé une dizaine de minutes en russe, s'adressant aux citoyens du pays voisin, au sein d'un discours en ukrainien aux citoyens de son pays. Il faudrait que je retrouve la source, et de préférence une transcription, mais je me rappelle notamment d'expressions sur le thème "Russes et Ukrainiens, nous sommes différents, mais ce n'est pas grave, nous pouvons avoir de bonnes relations", et de rappels détaillés sur le prix payé par l'Ukraine pendant la 2ème guerre mondiale, et les millions d'Ukrainiens qui combattirent la Wehrmacht dans l'armée soviétique. ... Je m'en rappelle comme d'une soirée hallucinée à écouter les nouvelles, une nuit courte et troublée, se terminant au tout petit matin par le discours d'entrée en guerre de Poutine L'Ukraine est dans une évidente position de faiblesse. On consent des compromis quand on est en position de force. L'Ukraine ne peut pas se les permettre maintenant. Ou encore on les consent quand on est vaincu, bien sûr Mais l'Ukraine continue de se battre. Merci pour la source, mais 0,6 mile par gallon ça fait du 3,9 litres au km, et c'est sur route. Dans la cambrousse ("cross country"), la vitesse est de 30 miles à l'heure, et la consommation de 60 gallons à l'heure. Soit 2 gallons par mile, dont 4,7 litres au km. On n'est pas à 7 litres du km, cependant. Et le Leopard 2 est donné à 3,4 litres au km sur route, et 5,3 litres au km en tout-terrain. Largement équivalent donc. Ouais, le discours comme quoi "le M1 est trop compliqué, il consomme trop, nan il serait pas bon pour les Ukrainiens" ressemble bien à un bon gros prétexte Les Etats-Unis ont certainement leurs raisons pour refuser d'en donner à l'Ukraine... mais ils ne les donnent pas.
  22. Je tombe sur cette citation... comment dire... assez impressionnante Prémonitoire déjà en 1919, lorsque l'écrivit le capitaine De Gaulle, alors intégré à la mission militaire française en Pologne. Prémonitoire s'agissant de ce qui devait arriver vingt ans plus tard. Elle garde peut-être d'ailleurs une part de validité - en mettant la partie "Allemagne" un peu en filigrane tout de même.
  23. Je n'avais pas vu la manœuvre. Bien joué de la part de Varsovie ! Pour Berlin, bien sûr, c'est différent. Ils sont le premier contributeur dans les faits - 2ème puissance économique de l'UE, la France doit être deuxième - mais c'est la Pologne qui apparaît comme le soutien indéfectible de l'Ukraine. Au contraire de l'Allemagne - tellement réticente, tellement peu sérieuse. C'est vraiment un cadeau d'avoir obtenu d'estimer les dons à la valeur du remplacement, non à la valeur réelle Pas étonnant que les pays d'Europe centrale se soient dépêchés d'envoyer à Kiev tout leur vieux matériel. Si on me propose d'échanger une vieille 2 CV contre une C5 dernier cri, je ne dirai pas non ! D'ailleurs, je crois que je vais prendre toutes les options. Et du matos américain, bien sûr. Comme ça, Washington m'aura encore plus à la bonne.
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