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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Et cela leur a pris des années. Et les usines où des milliers de centrifugeuses sont rassemblées pour fonctionner jour et nuit font des cibles tentantes. Ni Israël ni les Etats-Unis n'ont à ce jour pris le risque de viser les sites iraniens concernés, ne serait-ce qu'à cause de la "dissuasion classique" de Téhéran qui pourrait probablement arrêter ou du moins très gravement perturber l'exportation de pétrole depuis le Golfe persique (40% du commerce mondial), et peut-être aussi faire s'effondrer le réseau électrique donc l'économie d'Israël en visant la poignée de centrales israéliennes avec des balistiques (en fonction de la qualité de la DAM israélienne, qui n'est pas connue) Moscou n'aurait aucune raison de se priver de neutraliser de telles usines, avec une volée de missiles de croisière suffisamment grande pour passer la DAA, voire avec des balistiques Iskander, voire même au pire avec quelques Kinjal. La Corée du Nord de ce que j'ai compris a mis en place les deux filières. Cependant, il y faut un réacteur nucléaire et une usine de retraitement du plutonium. Technologie spécifique, dont ne dispose pas l'Ukraine, et qu'il lui faudrait des années pour acquérir - encore plus de temps si elle ne recevait aucune aide extérieure. Bien sûr, Moscou ne laisserait pas faire. Vague saturante de missiles de croisière, ou balistiques, ou quelques Kinjal... En 1981, le réacteur nucléaire Osirak, construit par la France en Irak, et qui n'avait rien, mais alors rien à voir () avec un programme clandestin d'armes nucléaires, a été détruit par un raid aérien israélien. Ce n'est pas bien de colporter des rumeurs infondées. Si tu continues, tu finiras par prétendre qu'Israël a des armes nucléaires ! Bien sûr, si tu suggérais que Dimona a été initialement construit par la France, qui a transféré à Israël la technologie d'enrichissement du plutonium, tu verserais carrément dans le complotisme ... A condition de déjà en disposer... Construire la filière dans les conditions de la guerre russo-ukrainienne, c'est totalement impraticable. Naturellement, si l'Ukraine avait déjà eu une dissuasion nucléaire en 2021, même une petite comme celle de la Corée du Nord en 2018, il n'y aurait jamais eu d'invasion russe. On aurait sans doute eu des images semblables à celles-ci, mais avec Poutine et Zelenski dans les rôles principaux, avec les mêmes sourires... Seulement voilà, l'Ukraine n'en avait pas. Dans l'un ou l'autre de ces cas, la Russie l'emporterait, voire triompherait. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Les nouvelles sont pour l'instant (Reuters) que le nouveau paquet d'aide américaine qui doit être annoncé en fin de semaine devrait inclure des GLSDB Les États-Unis préparent une aide militaire de plus de 2 milliards de dollars pour l'Ukraine, qui devrait inclure pour la première fois des roquettes à longue portée ainsi que d'autres munitions et armes, ont déclaré mardi à Reuters deux responsables américains informés de la question. L'aide devrait être annoncée dès cette semaine, ont précisé les responsables. Elle devrait également inclure des équipements de soutien pour les systèmes de défense aérienne Patriot, des munitions guidées de précision et des armes antichars Javelin, ont-ils ajouté. C'est donc une probabilité, peut-être forte, mais pas une certitude à ce stade. En cas de confirmation, les GLSDB ne proviendraient pas des stocks américains mais seraient commandées à l'industrie. Reuters a fait état pour la première fois de la proposition de Boeing de déployer le GLSDB en Ukraine en novembre. À l'époque, on prévoyait que le GLSDB pourrait être en Ukraine au printemps. Le délai pour qu'elles soient effectivement disponibles pour l'Ukraine serait à confirmer. Pas avant "le printemps", peut-être plus sûrement l'été, étant donné que nous ne sommes plus en novembre. C'est comme les chars lourds - si confirmé, ce sera un matériel utile pour une éventuelle offensive d'été de Kiev. Quant à faire face à l'offensive russe que l'on attend généralement pour le mois de février, ce sera avec le matériel déjà disponible. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Une Ukraine qui gagnerait la guerre, c'est-à-dire qui demeurerait un pays indépendant, soit après une victoire nette, soit après un gel du conflit façon péninsule coréenne, se fixerait à l'évidence comme objectif premier sa sécurité. Ce serait par nécessité un pays fortement militarisé. Il s'agit là du scénario positif pour l'Ukraine. "Si" L'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN nécessiterait au moins deux conditions préalables fortes : - Non seulement défaite nette, mais effondrement de la Russie, ou remplacement du pouvoir par un gouvernement non seulement démocratique, mais amical envers Europe et Etats-Unis. Dans le cas contraire, Moscou même expulsé d'Ukraine aurait beau jeu de continuer la guerre même à bas bruit - bombardements de temps en temps, raids en force ici ou là - de façon à "convaincre" les membres de l'OTAN de s'abstenir d'accueillir Kiev et à s'assurer que l'économie ukrainienne ne se relève pas - Changement de posture profond des Etats-Unis, dont le rôle dans l'OTAN est bien de fournir la protection aux pays européens - sauf ceux qui garantissent leur survie tous seuls, c'est-à-dire France et Royaume-Uni. La question de l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN est donc celle de la réponse à la question "Washington serait-il prêt à attaquer un pays qui agresserait l'Ukraine ?" Or la réponse actuelle à cette question... est assez évidente ! Et les Etats-Unis ne vont pas s'engager à faire quelque chose qu'ils ne veulent pas ! L'Ukraine exploite des réacteurs nucléaires, et ils ont des gisements d'uranium. Mais ils n'ont pas d'usines d'enrichissement d'uranium. L'Ukraine, qui dispose de puissantes réserves de minerai d'uranium, ne fait pas partie des pays qui peuvent enrichir l'uranium et produire du combustible nucléaire de manière indépendante. Développer cette technologie prendrait des années, sur un chemin déjà suivi par le Pakistan, la Corée du Nord ou l'Iran... Rien d'impossible sans doute, mais les délais et les efforts nécessaires ne doivent pas être sous-estimés. Je note tout de même que Zelenski s'est abstenu de dire au Times of Israel "Nous deviendrons un 'nouvel Iran' avec son propre visage" -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Pourquoi pas ? (c'est une question sérieuse) Le radar RDI a la capacité de détection et tir vers le bas. S'agissant de SER, le Geran-2 (alias Shahed-136) fait 2,5 mètres d'envergure, et je ne suis pas sûr qu'il bénéficie de mesures de furtivité, étant donné que c'est un engin conçu pour être produit en masse à bas coût. Quant aux 3M-54 Kalibr, je suis loin d'être un expert en furtivité, mais son corps est un joli cylindre, ce qui n'est pas forcément le summum en matière de furtivité ? Une marche qu'on ne peut pas gravir. Pas sans dépouiller l'AAE, et Macron l'a clairement exclu. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est l'argument principal il me semble, d'autant que la frappe en profondeur par les Ukrainiens est vraiment ce que les Occidentaux veulent éviter - ça a été explicité par Biden dans son texte de mai dernier, c'est aussi ce qu'a dit Macron comme condition à toute livraison d'avions de combat à l'Ukraine. En revanche, s'agissant de lutter contre des missiles de croisière et/ou des mobylettes volantes drones suicide, bref face à une vague anti-infrastructures, un avion de combat est un moyen intéressant : - Capacité à décoller sur alerte puis à se diriger rapidement vers l'endroit adéquat, différent en cela des batteries sol-air forcément fixes à l'échelle de temps d'une vague d'attaque - Capacité à poursuivre éventuellement des missiles de croisière, à plus forte raison des drones suicide beaucoup plus lents, et à les abattre à bon compte : une rafale d'obus de 30 mm suffit - Capacité de chaque avion à abattre un certain nombre de cibles en cas de vague d'attaque, s'il arrive à les rejoindre. Les Mirage 2000-C RDI sont équipés de 2 canons de 30 mm, chacun avec 125 obus. Ils peuvent aussi transporter 2 missiles air-air infrarouge R550 Magic 2, ainsi que 2 missiles moyenne portée Super 530D - Capacité à recommencer à la prochaine vague, et les munitions de 30 mm ce n'est pas forcément le plus rare Une autre condition définie par le PR est que la défense française n'en soit pas diminuée. Or les derniers Mirage 2000C RDI ont été retirés en 2022, ils ne manqueraient donc pas à l'ODB français, tout en ayant probablement (?) encore un peu de potentiel. Face à un Su-30 ou -35 dernière version, je ne suis pas sûr que l'avantage serait au Mirage 2000C RDI avec ses Super 530D ... mais comme défense contre vague de missiles et de drones, l'appareil pourrait avoir son utilité. S'il en existait encore une douzaine d'exemplaires opérationnels, je ne pense pas que les Ukrainiens les négligeraient. ... A condition bien sûr de résoudre les questions de formation et de maintenance, délicates pour le transfert d'avions d'armes Edit : Selon Air & Cosmos, Les 10 Mirage 2000C récemment retirés du service ne peuvent pas être mobilisables, car ils n’ont plus de missiles air-air. Cela dit, je ne suis pas sûr que ce soit complètement bloquant. Qu'il n'y ait plus de Super 530D en état de marche est une chose, mais le R550 Magic 2 est utilisé par pas mal de forces aériennes - ne serait-il pas possible d'en récupérer auprès d'un tiers ? Et il y a toujours les canons, s'agissant de s'attaquer à des missiles de croisière et des drones suicide, c'est même plus économe. Le budget total de défense des Etats-Unis était en 2019 d'un peu plus de 1 000 milliards de dollars. Presque 700 milliards pour le budget du ministère de la défense, 30 milliards pour d'autres ministères (notamment l'Energie, qui s'occupe de tout ce qui est nucléaire), environ 300 milliards pour les services aux vétérans et les taxes. La même année, le budget total de défense de la France était d'environ 44 milliards d'euros, soit 36 milliards pour le budget du ministère et 8 milliards pour les pensions. Avec 1 $ = 0,9 € le taux de change approximatif cette année-là, le budget de défense américain était 20 (VINGT) FOIS le budget français. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Je ne sais pas si ces gens, Quatremer par exemple, les Ukrainiens qui ont conçu ce "plan pour quand on aura désoccupé la Crimée" encore plus, sont payés par la Russie, ou si c'est de la stupidité pure et simple. Mais même dans ce cas, ils mériteraient quand même un joli chèque de Moscou. Ce "plan", certaines déclarations dans ce débat, sont du pain bénit pour la propagande russe. Il suffirait de traduire les "bons" extraits du plan, il suffirait de sous-titrer du Quatremer et le passer à la TV russe, pour faire un tabac. Et motiver du mobilisé, s'il en était encore besoin, et si Moscou décide d'appeler un nouveau contingent. Les déplacés de la Crimée suite à sa prise de contrôle par la Russie en 2014 sont diversement estimés entre plusieurs dizaines de milliers et une centaine de milliers Officiellement, 49 000 déplacés internes sont enregistrés en Ukraine, mais les associations, comme les autorités, reconnaissent que ce chiffre est largement sous-estimé. Selon eux, près de 100 000 personnes auraient quitté la péninsule depuis 2014 : des défenseurs des droits de l’homme, des journalistes, mais aussi des gens ordinaires, qui ne supportent plus le poids de la vie « en isolement » D'autre part, il s'agit de déplacés volontaires, ce qui est certainement très désagréable, mais n'est pas la même chose qu'une épuration ethnique. En dehors de Crimée, c'est-à-dire essentiellement depuis le Donbass, le HCR estimait fin 2014 Le porte-parole du HCR William Spindler a cité des statistiques collectées par les Services ukrainiens d’aide d’urgence. Il a déclaré que quelque 514 000 personnes étaient déplacées par le conflit à début décembre. Des Ukrainiens ont également demandé la protection internationale dans d’autres pays, avec quelque 233 000 demandes du statut de réfugié ou d’asile temporaire en Fédération de Russie, selon le Service fédéral russe de la migration. Il faut compter à la fois ceux qui se sont réfugiés dans d'autres provinces de l'Ukraine afin de fuir les séparatistes et leurs soutiens russes, et ceux qui se sont réfugiés en Russie afin de fuir les troupes ukrainiennes. A partir de 2022, c'est l'évidence en effet. -
Les Ukrainiens, puis les Polonais... puis les Allemands. ==>[ ] Je sors ! En tenant compte du besoin de "densifier", ainsi que de former des réserves sérieuses, j'aurais bien vu d'abord un retour au format "RC80" pour les quatre régiments de chars lourds, avec chacun 2 bataillons de 40 chars. Plus 50% de matériel en réserve, ce qui devrait à mon sens devenir une règle s'il s'agit d'être vraiment prêt à une éventuelle guerre de haute intensité, c'est-à-dire une guerre où les pertes sont lourdes, et il faut pouvoir les remplacer. Donc 4 x 80 = 320, plus 50% de réserves, total 480 chars Leclerc modernisés. D'où le besoin d'en produire 280, et il me paraît vraisemblable que ça justifie les frais de réouverture - recréation - d'une chaîne de production. Bénéfices : - Capacité blindée un peu sérieuse, que ce soit pour peser un peu quand même en Europe (même si ce ne serait pas l'objectif principal) ou pour peser aussi à l'international (joint à une capacité de projection maritime sérieuse, une flotte de rouliers notamment), sachant que les chars lourds se répandent, et il sera de plus en plus indispensable de pouvoir aligner une composante blindée pour être un peu crédible, même dans le cadre d'une projection de forces en Méditerranée, Moyen-Orient ou Afrique - Maintien (recréation) d'une chaîne de production, donc aussi d'améliorations, avec soit la capacité de peser davantage dans MGCS et "convaincre" les Allemands de le relancer, soit au pire s'ils refusent la capacité d'y aller seuls (ne pas avoir cette option joue sans doute aussi dans l'immobilisme de la partie allemande puisqu'ils peuvent à raison considérer que les Français sont "coincés") - Potentiel d'exportation, donc rentrées commerciales et fiscales, pour un char qui si j'en crois cet exposé est parmi les meilleurs au monde, concurrencé seulement par K2 sud-coréen et Type 10 japonais Ce qui semble avoir de meilleurs résultats stratégiques, c'est une action décidée et en force sur quelques mois seulement, puis retrait et simple coopération avec les pays ou forces locales concernées. - Fin 2001, les Etats-Unis ont en deux mois "explosé" le pouvoir taliban, exerçant les dures représailles que les attentats du 11/9 appelaient vu l'aide fournie par les Talibans à Ben Laden. S'ils s'étaient retirés début 2002, alors qu'il ne restait que quelques fuyards et groupes talibans qui se cachaient, s'ils s'étaient contentés d'appuyer le nouveau gouvernement afghan avec de la formation ou du renseignement (et zéro "boots on the ground"), les talibans seraient probablement restés dans cet état, devant faire face à la dure concurrence des autres formations et groupes concurrents au pouvoir à Kaboul. L'Afghanistan ne serait probablement pas une démocratie libérale et féministe, mais ce ne serait pas un enfer taliban. Mais ils ont choisi de rester, et de commencer la francisation de l'Algérie transformation de l'Afghanistan en une version plus montagneuse du Kansas. Les Talibans, étant ennemis par excellence de l'Amérique, sont devenus progressivement le centre et point de ralliement de tout ce qui au "pays des hommes libres" ne voulait pas obéir aux étrangers. Les groupes et tendances afghanes concurrentes, partenaires de l'Amérique, sont apparus par comparaison comme les servants de l'étranger. Vingt ans de guerre et des milliers de morts au combat plus tard, Washington a du se retirer en laissant un pouvoir taliban plus fort que jamais. - On pourrait aussi parler, avec le bénéfice du recul, de l'intérêt qu'il y aurait eu pour nous à nous contenter d'avoir sauvé Bamako de la conquête par les djihadistes en 2013 - et d'en avoir éliminé un bon nombre par la même occasion. Si nous étions partis quelques mois plus tard, je ne sais pas où en seraient le Mali et le Burkina Faso, mais nous aurions probablement de meilleures relations avec eux - et ils ne se seraient pas laissé embringuer par Wagner La capacité d'agir fortement, y compris (surtout) à grande distance, et pendant quelques mois ou un an, ça suppose : - Une armée de Terre forte, effectivement. Pas la future armée polonaise ni l'armée russe, évidemment, ce serait plus petit, mais il faudrait plus de punch et de capacité à encaisser les pertes, donc de munitions et de réserves. Aussi la capacité à mobiliser et employer effectivement ces forces à délai d'un très petit nombre de mois. Et pas d'impasse genre "les chars lourds ça sert pas à grand chose" - Une capacité de projection maritime sérieuse. Donc une Marine forte évidemment, et une capacité maritime logistique sérieuse Ca ne suppose certainement pas de centrer la conception de la force opérationnelle autour du scénario de projection de durée indéfinie, avec 4 mois d'Opex sur 2 ans pour chaque unité, donc une projection limitée au grand grand max à 1 / 6ème des unités. Ce n'est vraiment pas le scénario central... sauf à vouloir refaire l'Afghanistan ou le Mali Le scénario central serait alors plutôt la projection de 1 / 3 à 1 / 2 des unités, mais pour plusieurs mois seulement
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Je confirme -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Tu veux dire : "Encore eût-il fallu qu'ils le sussent" ? -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Je n'y crois pas du tout. Derrière les discours des différents pays de l'OTAN, plus ou moins "durs" ou "modérés", il me semble qu'il y a une conscience nette de certaines limites qu'il serait dangereux de dépasser. La limite fixée par Biden en mai dernier de ne pas livrer à l'Ukraine de moyens de frapper la profondeur du territoire russe, elle tient toujours. Elle est d'ailleurs appliquée aussi par la France, voir Macron qui donnait comme condition à l'éventuel don d'avions de combat Quant à la Pologne, sa communication est certes "tout feu tout flamme", mais quand il s'est agi de donner des MiG-29 à l'Ukraine (printemps 2022), elle a insisté pour qu'ils passent par la base américaine de Ramstein en Allemagne, afin d'être sûr d'être "couverts" par les Etats-Unis. Quand Washington a répondu "Ah non, vous livrez directement si vous voulez, mais sans passer par nous merci", Varsovie s'est abstenu. Le chancelier allemand n'a pas fait autre chose en refusant de livrer des Leopard 2 tant que les Etats-Unis ne couvraient pas l'Allemagne en livrant eux aussi des chars lourds ... Et la Pologne se dit maintenant prête à livrer des avions. Mais seulement en même temps que les autres, merci. Y a des mêmes amusants. Mais ce ne sont que des mêmes. La Pologne est beaucoup plus prudente qu'elle n'en a l'air Elle n'a d'ailleurs pas tort. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Attention tout de même, on parle ici du scénario d'une défaite ukrainienne - au sens de fin de l'indépendance - mais ce n'est qu'un scénario. Il est tout à fait réaliste, mais la survie d'une Ukraine indépendante l'est probablement aussi Mon point essentiel est de ne pas s'illusionner sur un "deuxième tour de rattrapage" si l'armée ukrainienne s'effondre. Il n'y en aurait pas. La conséquence, ce serait l'assimilation forcée. Cependant, l'armée russe ne l'a pas encore emporté. Et l'armée ukrainienne pourrait avoir une chance réelle de protéger l'existence de son pays. Si elle reçoit un soutien en armes déterminé - certes dans le cadre et les limites déjà définies par Biden, afin de parer tout risque d'extension géographique du conflit. Quant aux conséquences sur l'ensemble de la sécurité européenne de la disparition de la carte du septième pays le plus peuplé du continent, qui serait absorbé mode assimilation forcée par ce qui deviendrait un Empire de > 180 millions de personnes - plus éventuellement Biélorussie - lourdement armé, à l'armée expérimentée, avec un passé très récent d'expansion territoriale... Il faudrait tout repenser de fond en comble. -
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Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Au temps pour moi, merci. Loin de moi l'idée de faire attendre davantage les chers bambins ! C'est là une barre très haute : faire totalement disparaître une grande organisation clandestine. Je ne l'envisageais même pas dans le cas d'une occupation russe de l'Ukraine de long terme. Ce dont je parlais est le simple objectif "limiter les coûts de l'occupation pour que ça soit viable sur des décennies", comme la Turquie en Turquie orientale. Celui-là me paraît atteignable. -
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Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est justement pourquoi j'ai fait un effort pour discuter des différences qui me paraissaient pertinentes pour le succès d'une telle occupation. Visiblement tu penses qu'il y en a d'autres. Tu pourrais développer ? -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Armistice ou pas, la "zone libre" a été occupée à partir de 1942, et c'est justement la période que je prenais comme référence. D'autre part, ce n'était pas d'abord la police française qui réprimait les résistants, c'était la milice, une force auxiliaire spécifique. Une occupation à long terme de l'Ukraine générerait aussi ce genre de forces supplétives. On peut aussi prendre comme base de comparaison l'occupation à très long terme de la Turquie de l'est par la Turquie. Les régions peuplées de Kurdes. Dont une partie résiste à l'occupation à main armée.. Ankara conserve certes une épine dans son pied - et il paraît clair que Moscou occupant l'Ukraine serait dans la même situation. Mais cette épine... est tout à fait tolérable pour la Turquie. Ankara lutte contre les "terroristes", Moscou luttera contre les "nazis" - ce ne sont de toute façon que des mots. Si la Russie gagne cette guerre, elle n'aura sans doute pas davantage de mal à occuper la "Russie de l'ouest"... C'est à dire le pays que nous continuerons à appeler Ukraine. Il n'y a qu'une seule chance pour l'Ukraine d'être un pays indépendant. C'est de gagner cette guerre, au sens d'empêcher les forces russes de "passer", afin de préserver une souveraineté. Si la souveraineté ukrainienne est submergée, il n'y aura pas de"seconde chance". Les partisans ukrainiens ne pourront pas réussir à faire renoncer Moscou à occuper, et tenter de transformer par assimilation forcée, le peuple ukrainien. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Merci pour le lien, je ne suis pas tout à fait convaincu par l'article qui est issu de personnes certainement courageuses - être dans l'opposition en Russie aujourd'hui, ce n'est pas sans risque - mais pas nécessairement objectives, l'esprit partisan est aussi de la partie. En revanche, le site Histoires importantes est riche en matériel, je ne connaissais pas, c'est une source de plus Regardant l'article Que se passerait-il si le rêve de guerre chéri de Poutine se réalisait, par le même auteur, je tombe sur une remarque intéressante au sujet d'une éventuelle occupation russe à long terme d'une Ukraine vaincue La Russie n'a pas assez de soldats pour occuper l'un des plus grands pays d'Europe. La population de l'Ukraine est d'environ 40 millions d'habitants (d'accord, moins cinq millions de réfugiés). Le ratio d'un occupant pour 40 à 50 habitants doit être maintenu pour préserver l'ordre d'occupation. Où la Russie trouvera-t-elle plus de 700 000 soldats ? Pour tester cet argument, je me réfère au cas de l'occupation allemande de la France. En 1940, la France avait environ 40 millions d'habitants, soit une population supérieure à celle qui se retrouverait sous occupation russe en cas de défaite de l'Ukraine (population dans les frontières internationales 45 millions, moins 7 millions en zone sous contrôle russe depuis 2014 qui ont accepté le pouvoir de la Russie, moins sans doute plusieurs millions de réfugiés en Europe), de plus la superficie de la France métropolitaine et de l'Ukraine moins Crimée et 1/3 du Donbass sont presque identiques, c'est donc une "base de comparaison" intéressante. Naturellement le bloc occidental ne se priverait pas de faire passer des armes aux partisans ukrainiens. Mais c'était déjà le cas des Alliés à la Résistance pendant l'occupation de la France. Bien sûr la résistance ukrainienne serait déterminée, mais elle ne serait pas forcément réprimée avec une férocité moindre que la résistance française l'était - les échos qu'on a pu avoir des parties de l'Ukraine conquises l'année dernière sont assez clairs sur le sujet. Les attentistes seraient probablement majoritaires, comme en France en 1940-44, les collaborationnistes pourraient être plus nombreux étant donné qu'une partie des Ukrainiens étaient pro-russes autrefois et aussi que la "proposition de valeur" de la Russie à ceux qui acceptent l'occupation est "Tu seras comme nous", tandis que la "proposition de valeur" de l'Allemagne aux Français qui acceptaient l'occupation se limitait à "Tu auras une place subalterne dans la nouvelle Europe" ==>Donc la taille du contingent allemand en France occupée pourrait être une hypothèse pessimiste pour la taille d'un futur contingent russe d'occupation de l'Ukraine Suivant les sources, les troupes allemandes en France après l'occupation du sud du pays en 1942 étaient "50 000", voire "40 000 ou 94 000 ou 200 000". Même le plus grand de ces nombres - la version pessimiste du point de vue russe - est encore largement envisageable pour des forces armées qui compteraient dans trois ans 1,5 million d'hommes. Quant aux pertes à prévoir... Rappelons que la France occupée était pour la majorité des troupes allemandes qui y stationnaient une zone de repos On y était envoyé, par roulement, pour se reposer de la guerre à l'Est. La Résistance n'est passée sérieusement à la lutte armée qu'en coordination avec les débarquements de Normandie et de Provence, auparavant c'était anecdotique, car la lutte armée n'avait pas d'intérêt militaire auparavant et les Allemands faisaient exécuter des otages en représailles. Et la Résistance n'a vraiment recruté d'ailleurs qu'à partir de 1942, car un espoir de victoire était alors apparu, l'Union soviétique luttant pied à pied sur le front et les Etats-Unis entrant en guerre. Il fallait un tel espoir "visible" pour motiver la majorité des résistants. Une Ukraine occupée n'aurait aucun espoir visible à l'horizon - les Etats-Unis n'entrant évidemment pas en guerre, ni aucun pays européen. ==>L'occupation à très long terme de l'Ukraine par la Russie est tout à fait réaliste Je ne pense pas que ce soit une influence étrangère. C'est plutôt l'esprit partisan, partagé assez naturellement par un peu tout le monde. Nous parlons d'opposants à la dictature de Poutine. -
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Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
65. Nous irons au paradis, et ils mourront simplement. Le fait que la Russie et nous, ses soldats, nous battions aujourd'hui du côté du Bien, comme en témoigne le fait que des milliers de Russes de toutes les ethnicités et de toutes les religions, sans contrainte, par l'appel de la conscience, pour combattre le mal. Cela n'est arrivé qu'une fois dans l'histoire - dans la Grande Guerre Patriotique, où nos grands-pères ont combattu contre le fascisme rampant. Aujourd'hui, nous, orthodoxes et musulmans, bouddhistes et chamanistes, luttons à l'unisson contre le nationalisme ukrainien et le satanisme mondial qui se cache derrière. Et peut-être que notre Président ne plaisantait pas quand il a dit, que "... nous irons au paradis en tant que martyrs, et ils vont juste mourir." Peut-être que Poutine savait quelque chose dont il n'est pas encore temps de parler. 66. Si le pamphlet arrive à l'ennemi Laissez-les le lire. Tôt ou tard, les Ukrainiens redeviendront des Russes, car ils ont toujours été des Russes. Et plus les combattants actuels de l'AFU sauveront leur vie, moins leurs proches verseront de larmes. L'opération militaire spéciale prendra fin et les soldats ukrainiens actuels se retrouveront à nouveau côte à côte avec les soldats russes pour affronter l'Occident, qui est à l'origine de cette guerre fratricide. Les Roumains et les Finlandais ont combattu ensemble avec les Allemands contre l'URSS pendant trois ans, puis, dès que la botte du soldat soviétique a posé le pied sur leur terre, ils ont retourné leurs armes contre les nazis. Il en a toujours été ainsi. Et il en sera ainsi cette fois-ci. Plusieurs répandent l'idée que le régime russe serait maintenant "fasciste", voire "nazi". C'est à mon avis un contresens complet. L'appeler ainsi, c'est manquer d'imagination. L'idéologie qui est en train de se répandre en Russie - à des degrés divers certes, non sans pesanteurs et résistances certainement même si elles sont passives ou discrètes, mais enfin à la faveur de la guerre elle se répand - est à mon sens une idéologie nouvelle. On peut lui trouver un "air de famille" avec telle ou telle du passé, certes. Mais il ne faut pas manquer sa nouveauté. Ce n'est pas du fascisme. Pas du nazisme. Ni du stalinisme, pas davantage que du maoïsme. Ce n'est pas non plus de l'exceptionnalisme américain. Ni de l'impérialisme révolutionnaire français (à la Napoléon) ==>Non. C'est nouveau. ... Je n'ai pas dit que c'était moins dangereux -
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Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
J'hésite entre les deux fils, mais il me semble que ça a davantage sa place ici, car il s'agit ici non d'opérations militaires, mais de l'idéologie qui est en train de s'enraciner dans la société et parmi les combattants russes. Voici "Je vis, je combats, je gagne - Règles de vie à la guerre", un manuel à l'intention des soldats russes édité par l'Union russe des vétérans d'Afghanistan, organisation de vétérans fondée en 1990, dont le dirigeant est un membre de la Douma, et comptant 500 000 personnes. Ce texte de ce que j'en comprends n'est pas officiel au sens d'être édité par le Ministère de la Défense. Mais il vient bien d'une organisation qui a pignon sur rue, et à qui il est permis de le distribuer parmi les soldats, donc son contenu doit nécessairement être acceptable du point de vue des autorités. Je ne sais pas par quel biais il a été récupéré - je l'ai trouvé en suivant un lien Twitter. Théoriquement cela pourrait être de l'intox, mais je n'y crois pas vu la taille et la cohérence de ce manuel - on est bien au-delà de la brochure. La version russe originale est là. On peut aussi trouver une traduction automatique en anglais ici. Beaucoup de conseils s'adressent au fantassin. Peut-être sont-ils intéressants - à mon œil inexpérimenté de simple ancien appelé, ça a l'air bien fait et de bon sens - mais ce n'est pas à mon avis l'intérêt de ce texte. L'intérêt c'est la présentation du contexte de la guerre. C'est une sorte de Pourquoi nous combattons. Une plongée directe dans une version "sans filtre" de l'idéologie de combat de la Russie contemporaine Quelques extraits particulièrement... 1. Qu'est-ce que l'opération militaire spéciale ? Les politiciens ont qualifié les actions de notre armée en Ukraine d'opération militaire spéciale. En termes de droit international, il en est bien ainsi. Mais pour ses participants c'est une vraie guerre avec du sang, de la douleur, de l'amertume... des pertes et la joie des victoires. 2. La Grande Guerre Patriotique 2.0. Il suffit de regarder la liste des pays qui nous ont imposé des sanctions et qui aident le régime ukrainien : l'Allemagne, la Pologne, la République tchèque, la Croatie, la Norvège, le Danemark, le Japon, l'Italie... Ils se sont tous battus contre nous. Aujourd'hui en Ukraine ils se vengent de la Russie pour notre grande victoire. Donc, pour nous c'est une continuation de la Grande Guerre Patriotique. Et nous, comme nos grands-pères en 1945, nous devons gagner. 3. En Ukraine, nous défendons la Russie Il n'y a pas d'Ukraine en tant qu'État, il y a le territoire de l'ancienne URSS, temporairement occupé par une bande terroriste. Tout le pouvoir y est concentré dans les mains des citoyens d'Israël, des États-Unis et de la Grande-Bretagne, qui ont organisé un génocide de la population indigène, "réduisant" de 20 millions de personnes pendant les années d'"indépendance". Pour survivre, les gens, comme le faisaient autrefois les Noirs aux États-Unis, travaillent dans les plantations européennes pour un salaire de misère. Les bordels d'Europe sont remplis de jeunes femmes ukrainiennes. Les hommes sont contraints de mener une guerre contre la Russie. Les États-Unis et l'Europe veulent mener cette guerre jusqu'au dernier Ukrainien. Ils n'ont pas besoin de personnes. Ils ont besoin de territoire et de ressources. C'est ce même avenir qu'ils ont préparé pour nous. Donc en combattant en Ukraine, nous protégeons la Russie et sauvons le peuple ukrainien contre le génocide déclenché par l'armée ukrainienne et les politiciens occidentaux. 4. Qui sont les Ukrainiens ? Il n'y a pas si longtemps, 96,7 % des Ukrainiens étaient des Russes. Mais pendant 30 ans d'indépendance, ils ont été privés d'une éducation normale, de leur culture, de leur langue maternelle, et sont devenus des "sauvages" russophobes. Il leur reste encore quelque chose des Russes. Comme nous, ils ont été élevés sur les exploits de leurs grands-pères qui ont vaincu le fascisme. Ce sont des combattants tout aussi courageux - fermes en défense, audacieux en attaque. Un jour, après la dénazification, ils seront à nouveau russes, mais pour l'instant ils sont l'ennemi. Cruel et perfide. Ce qui veut dire qu'on doit les frapper jusqu'à ce qu'ils se retirent, jusqu'à ce qu'ils lèvent les mains, ne pas lâcher, jusqu'à notre victoire. (...) 16. Si les habitants deviennent arrogants Toutes les actions de protestation, de sabotage, d'espionnage et de sabotage de la population locale dans les territoires libérés sont menées à partir des centres de commandement de l'AFU et du SBU. Ainsi, conformément à l'article 45 du premier protocole additionnel aux conventions de Genève de 1978, les manifestants peuvent être considérés comme des combattants qui ne se distinguent pas par des uniformes, des insignes et autres. Cela permet de détenir les habitants qui empêchent nos troupes d'accomplir leurs tâches, de les traiter comme des prisonniers de guerre et, lorsque les habitants représentent une menace pour la vie et la santé des combattants, d'utiliser la force létale sur eux. L'article 46 du premier protocole additionnel à la quatrième convention de Genève nous permet de considérer tous les ressortissants qui photographient ou filment nos positions comme des espions potentiels. Dans les conditions d'opérations de combat, cela les prive du droit d'être considérés comme des prisonniers de guerre, avec toutes les conséquences qui en découlent... Mais tirer sur des hommes non armés n'est pas notre méthode. Il existe des dizaines de façons de maintenir le statu quo. Les manifestants et ceux qui filment nos sites peuvent être détenus comme des prisonniers de guerre, faire l'objet d'une enquête et être remis aux autorités compétentes. L'essentiel est d'agir rapidement, avec détermination. et avec l'ingéniosité de notre peuple. (...) 64. Le plus important. Dieu est avec nous ! "Dieu nous conduit, il est notre général !" - a écrit le grand Suvorov dans son livre "La science de la victoire". La foi sincère en Dieu, la primauté du spirituel sur le matériel. c'est le secret des victoires du commandant et de ses héros miraculés. "Ni les bras, ni les jambes, ni le corps humain mortel, c'est l'âme immortelle qui dirige les mains, les pieds et les armes...", "Sans prière ne dégainez aucune arme, ne chargez aucun fusil, ne commencez rien !", "Priez DIEU : de LUI la victoire !". - nous enseigne Suvorov. (Voir l'annexe, "Prière des orthodoxes") Guerriers avant la bataille", "Troparion à la Croix et Prière pour la patrie", "Le Du'a des musulmans orthodoxes, qui aide à gagner"). Et Alexandre savait aussi fermement que la mort n'existe pas, et que la mort au combat n'est qu'une étape sur notre chemin vers Dieu. L'épreuve de la guerre est une sorte de purgatoire, par lequel nous purifions nos âmes et gagnons la foi, et la providence de Dieu est de prendre nos âmes, ou de les laisser sur terre pour un avenir que Lui seul connaît. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Propagande russe interne. Ca envoie du lourd Trois minutes d'armes et d'actions militaires, mêlées d'images religieuses, sur le slogan "Les Russes en avant !" affiché successivement en plusieurs langues. Sur fond de récitation du Notre Père, avec une citation de l'Evangile au final (Matthieu 10, 28) Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps Percutant, et tout aussi explicite pour affirmer que cette guerre serait une guerre sainte que The Battle Hymn of the Republic composé en 1861 du côté nordiste pendant la guerre de Sécession. La citation d'Evangile semble être mise en avant pour suggérer que celui qui tombe au combat n'a rien à craindre, mais bien plutôt celui qui refuserait le combat - par inspiration diabolique, donc, puisque la guerre est sainte ? - et s'exposerait au jugement divin. Je repense à la thèse de l'historien et théologien orthodoxe Jean-François Colosimo comme quoi pour le plus grand malheur des peuples, le temps des guerres de religions n'est pas fini -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Je ne connais pas la géographie de cette région, merci de la précision. Je trouve cette carte de la fin XIXème en ligne qui semble indiquer que les marais ne s'étendent pas jusqu'à la frontière polonaise à l'ouest. Passer du côté de Loutsk semblerait possible. Faute de connaissance de la région, aucune idée si en creusant et en détaillant on s'aperçoit que la situation est du genre "Envoie ton char dans une tourbière", ou plutôt "Les Ardennes sont infranchissables, ça tombe sous le sens" -
[OTAN/NATO]
Alexis a répondu à un(e) sujet de zx dans Politique etrangère / Relations internationales
Il n'a jamais été question de "donner" un droit de veto à des nations. Le droit pour une nation de participer ou de ne pas participer à une décision est la situation "naturelle", la situation de départ, conséquence immédiate du droit de chaque nation de décider de ce qui la concerne. Un certain nombre de nations (27 parmi 193 à l'ONU) ont par traité - le TUE - décidé d'abandonner leur droit de décider de ce qui les concerne dans un certain périmètre, pour certains domaines et pas pour d'autres. Ces nations ont ainsi abandonné une part de leur souveraineté - le droit de prendre leurs décisions à une superstructure institutionnelle appelée "UE" Il n'est pas exact de dire que ce serait ''UE qui aurait "donné" aux nations qui l'ont créée leur droit de prendre leurs propres décisions. C'est le contraire, ce sont ces nations qui n'ont pas entièrement abandonné leur droit de prendre leurs propres décisions - pas dans tous les domaines. Quant à modifier le TUE ou faire un nouveau traité pour que les 27 nations abandonnent des parts supplémentaires de leur droit de prendre les décisions qui les concernent, il faudrait que non pas 2 ou 3, non pas 10 ou 15, pas même 26, mais toutes les 27 soient d'accord. Ca n'arrivera pas à vue humaine. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Tout à fait d'accord, le plus probable est qu'il ne s'agit que d'immobiliser à cet endroit des unités ukrainiennes qui de ce fait ne pourront intervenir dans l'est ou dans le sud du pays. Cela dit, on ne peut rien exclure a priori. Même une offensive en Ukraine de l'ouest bien menée, un pari audacieux qui rencontrerait le succès. Encore moins un pari hasardeux voire une décision opérationnellement stupide - après tout, ce genre de choses s'est vu assez souvent dans les guerres du passé, et pas plus tard qu'en février-mars de l'année dernière en ce qui concerne l'armée russe. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Cet article est un bel (hum) exemple d'anaphore, avec le fameux "Moi président" de Hollande lors du débat de 2012. Pour Klarsfeld c'était "Je suis pour la guerre contre l'Irak". Je ne suis pas surpris qu'être de confession juive n'empêche pas de dire n'importe quoi. Je soupçonne d'ailleurs que ça explique assez peu, voire pas grand chose, des positions d'une personne. Par exemple, je ne pense pas que le fait que je sois de confession catholique explique beaucoup de ce que je peux dire, et je soupçonne que c'est à peu près pareil pour les juifs, musulmans, bouddhistes et tous les autres athées Propagande peut-être, je pense aussi à un "effet retard". Que la question du Donbass ait été le cœur du conflit russo-ukrainien entre 2015 et disons 2020 ne fait guère de doute, et peut-être aurait-il été possible alors de le résoudre en résolvant seulement la question du Donbass - ce que les accords de Minsk 2 visaient à faire. Mais depuis l'invasion de 2022 au plus tard, tout est différent. Le conflit est beaucoup plus large, il s'agit de savoir si l'Ukraine restera une nation indépendante, ou si elle sera intégrée de force à un nouvel Empire russe. Rien de moins. S'accrocher à des espoirs du passé, ou à ce qui aurait pu être fait, ne sert à rien. De l'eau sous les ponts. Arno Klarsfeld, faut-il le rappeler, est en effet le fils de Serge et Beate Klarsfeld, dont l'action en faveur de la mémoire de la Shoah fut fondamentale Serge Klarsfeld, né le 17 septembre 1935 à Bucarest en Roumanie, est un historien et avocat français. Défenseur de la cause des déportés juifs en France, avec son épouse Beate, il a mené une action militante pour la reconnaissance de la Shoah, de la responsabilité des hommes et des États dans sa mise en œuvre, des droits des survivants et de leurs descendants. Serge Klarsfeld échappa à la Gestapo à Nice en 1943 mais son père, Arno, fut interné à Drancy le 5 octobre 1943 sous le matricule 5 989 puis déporté de la gare de Bobigny par le convoi no 61 du 28 octobre 19431 vers Auschwitz-Birkenau Il y a fort à parier qu'être héritier de cette histoire-là pèse lourd dans le manque de tolérance d'Arno Klarsfeld envers les nostalgies ukrainiennes pour Bandera et les autres criminels ukrainiens ayant participé à la Shoah. C'est parfaitement compréhensible. Mais il n'empêche que Klarsfeld se trompe en donnant à ces nostalgies banderistes une place centrale. Le chiffre à retenir est 2% - Les partis ukrainiens qui se présentent comme héritiers des fascistes génocidaires de la seconde guerre mondiale - et qui n'ont évidemment rien à voir avec des partis comme le RN ou Reconquête chez nous - font environ 2% aux élections - Le régiment Azov, créature et vecteur de l'idéologie néofasciste ukrainienne, c'était avant la guerre - avant qu'elle ne soit beaucoup agrandie - 2% de l'armée ukrainienne Les fascistes ukrainiens existent bel et bien. Ils installent bien des statues de leur héros Bandera en place publique, ils donnent son nom à des avenues. Mais ils ne sont PAS représentatifs de l'Ukraine d'aujourd'hui. Si l'Ukraine remporte cette guerre, c'est-à-dire si elle reste un pays indépendant, il sera toujours temps plus tard de dire aux Ukrainiens "Vous ne devez pas tolérer des fascistes en place publique, de même que Berlin interdit la reconstitution du NSDAP". Il y a aujourd'hui, hélas, bien plus urgent ... -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Ca a aussi une importance pour l'offensive russe attendue au mois de février ou un peu après. Si les sols ne sont pas gelés, ça pourrait en fait être une bonne nouvelle pour l'Ukraine, en gênant voire limitant cette offensive. Cela dit, il est permis de supposer que si les sols sont gelés en Ukraine, ce sera plus vrai au nord qu'au sud. Ce gel plus limité pourrait contribuer à convaincre Moscou de choisir l'option beaucoup plus risquée (mais à récompense plus importante en cas de succès) consistant à attaquer l'ouest de l'Ukraine depuis la Biélorussie, avec pour objectif de bloquer physiquement le support occidental qui arrive en Ukraine de l'ouest depuis la Pologne. Si ce support était bloqué, il est difficile de voir comment la Russie pourrait être empêchée de l'emporter. J'ai vu l'idée passer sur des comptes pro-russes, aucune idée si c'est réaliste - ça me paraît au mieux (pour la Russie) une opération du genre "coup de dés" - mais c'est sans doute la raison pour laquelle l'Ukraine maintient des forces dans le nord donc ça ne doit pas être tout à fait aberrant. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Les États Unis refusent de donner à l'Ukraine le moyen de frapper en profondeur en Russie. Ceci afin de parer le risque d'être entraînés contre leur gré dans la guerre Russie-Ukraine. Et en dépit de leur puissance militaire, écrasante, qui ne leur épargne pas la nécessité d'éviter de faire des conneries ("Don’t Do Stupid Shit") suivant la forte expression de Barack Obama. Je note que la puissance militaire de la France est nettement moindre que celle de l'Amérique. Je pense que nous n'avons pas moins besoin d'éviter les conneries que les États Unis. Je pense aussi qu'être indépendant consiste à prendre ses décisions soi-même. Pas à faire systématiquement le contraire d'un allié plus puissant, même quand il prend une bonne décision. Sinon sur le principe, je pense effectivement que nous ne valons pas mieux que les Allemands, les Américains, les Russes et tous les autres Congolais. Pas moins, non plus. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Très logique en effet, il y a peu de pilotes militaires ukrainiens, les gaspiller avec des appareils inférieurs n'aurait guère de sens. La conclusion est inévitable : ce n'est pas à la France de fournir des avions de combat à l'Ukraine. Le nombre de nos Rafales est insuffisant, nos Mirage 2000-5 sont en nombre très limité, nous ne pouvons pas les remplacer en 1 an - il faut 3 ans pour construire un nouvel avion de chasse, et encore il faut un créneau dans le planning de la chaîne de production. Quant aux 2000-D leur rôle est de frapper y compris à plusieurs centaines de km. Les États Unis prennent les plus grandes précautions pour éviter de donner une telle capacité à l'Ukraine, dans leur cas avec des missiles ATACMS. Ils ont très certainement leurs raisons. Ce n'est pas à la France d'aller là où même les États Unis se gardent bien d'aller.