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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Erreur de traduction, il me semble. Habeck ne veut pas empêcher la livraison de chars polonais Leopard à l'Ukraine Le ministre allemand de l'Économie Robert Habeck s'est prononcé pour que la livraison de chars de combat polonais Leopard à l'Ukraine ne soit pas bloquée par une objection allemande Habeck n'exprimait que sa position : "devrait" dans le sens de conseil. Pas "devrait" dans le sens de "il faut s'attendre à ce que" Il fait pression lui aussi, mais le décisionnaire s'appelle Olaf -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Une infraction au Code de la route suffit ! Viens à Moscou, traverse hors du passage protégé, et on en reparle, OK ? (Oui, on est toujours prêts à rendre service, dans l'Armée russe) -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Il en est ! Gné ? La quoi ? De quoi tu parles ? Un autre point de vue dans le Wall Street Journal, plus dubitatif, sur la bataille de Bakhmut - dont la bataille de Soledar n'est en quelque sorte qu'un épisode Les prises d'assaut des positions ukrainiennes sont généralement effectuées par des condamnés, qui sont exécutés pour désertion ou lâcheté, mais à qui l'on a promis une grâce et la possibilité de rentrer chez eux s'ils survivent à six mois en Ukraine. Ce mois-ci, M. Prigozhin a rendu public le premier lot de quelques dizaines de ces survivants, dont beaucoup sont amputés d'un membre. "L'ennemi ne prête aucune attention aux pertes énormes de son personnel et poursuit l'assaut actif. Les approches de nos positions sont simplement jonchées des corps des soldats morts de l'adversaire", a déclaré la vice-ministre ukrainienne de la défense, Hanna Malyar. Cependant, l'Ukraine subit également de lourdes pertes sur le front Bakhmut-Soledar, épuisant rapidement les effectifs de plusieurs brigades envoyées en renfort au cours du mois dernier. En mai et juin, l'Ukraine a tenu une position similaire dans les villes voisines de Severodonetsk et Lysychansk, écrasant les forces russes dans de violents combats de rue avant de se retirer pour échapper à l'encerclement. Cela a neutralisé, pendant un certain temps, les capacités offensives de la Russie. À l'époque, toutefois, la Russie menait la guerre essentiellement avec des troupes professionnelles sous contrat et souffrait d'une grave pénurie de main-d'œuvre. La mobilisation par M. Poutine, en octobre, de 300 000 réservistes, associée à la campagne de recrutement de Wagner dans les prisons, qui a commencé sérieusement en août, a modifié l'arithmétique de l'attrition en faveur de la Russie. M. Prigozhin a déclaré que son objectif dans la région de Bakhmut n'est pas tant de prendre la ville elle-même que de détruire les forces ukrainiennes les plus aptes au combat. Les fonctionnaires, les soldats et les analystes occidentaux et ukrainiens s'inquiètent de plus en plus du fait que Kiev s'est laissé entraîner dans la bataille pour Bakhmut aux conditions russes, perdant les forces dont elle a besoin pour une offensive de printemps prévue alors qu'elle s'accroche obstinément à une ville d'une pertinence stratégique limitée. Certains d'entre eux affirment qu'il serait judicieux de se replier sur une nouvelle ligne défensive sur les hauteurs à l'ouest de Bakhmut tant qu'un tel retrait peut encore être organisé de manière coordonnée, préservant ainsi la force de combat de l'armée ukrainienne. "Ce n'est pas moi, c'est le roi Léonidas qui a compris qu'il fallait combattre l'ennemi sur le terrain qui vous est avantageux", a déclaré un commandant ukrainien à Bakhmut, en référence au souverain de Sparte qui a combattu l'Empire perse aux Thermopyles. "Jusqu'à présent, le taux d'échange de nos vies contre les leurs favorise les Russes. Si ça continue comme ça, nous pourrions en manquer". Le "taux d'échange" - terme extrêmement dur, mais assez explicite - est en réalité inconnu. Il y a plusieurs versions de ce qu'il pourrait être. J'entendais sur LCI "1 Ukrainien pour 6 Russes", c'est l'impression que veut transmettre la communication ukrainienne, et c'est peut-être vrai. Mais peut-être pas. Déclaration de Prigojine, témoignage il y a quelques semaines de "Arsène" le médecin franco-ukrainien après son déploiement à Bakhmut, inquiétudes d'analystes et de militaires occidentaux... il existe plusieurs signes comme quoi le taux d'échange réel pourrait être différent. Donc menaçant, potentiellement un piège pour l'Ukraine. D'autant que les détenus recrutés par Wagner, du point de vue de la Russie, ne sont vraiment pas précieux... C'est le genre de troupe qu'on ne maintiendra en ligne que par des punitions extrêmement dures, le genre de troupe auquel on ne pourra donner que des missions simples. Leur perte, si c'est en échange de pertes de troupes ukrainiennes expérimentées, pourrait être une très bonne affaire pour Moscou. -
[Corée du Sud] Vecteur nucléaire possible?
Alexis a répondu à un(e) sujet de Fenrir dans Dissuasion nucléaire
Ah ben c'est carrément le président sud-coréen qui l'a dit ! M. Yoon a également souligné la nécessité de répondre fermement aux provocations nucléaires et balistiques de la Corée du Nord, en déclarant que la composante la plus importante du système de dissuasion "à trois axes" est le plan de représailles et de punition massive de la Corée (KMPR), un plan opérationnel visant à neutraliser les dirigeants nord-coréens en cas de conflit majeur. "Nous devons dissuader l'esprit de provocation en établissant fermement le KMPR", a-t-il déclaré. "Construire fermement une capacité KMPR qui nous permet de riposter 100 fois ou 1 000 fois plus si nous sommes attaqués est la méthode la plus importante pour prévenir les attaques." Yoon a également évoqué la possibilité d'un armement nucléaire propre à la Corée du Sud, affirmant que si les provocations de la Corée du Nord s'intensifient, "la République de Corée pourrait déployer des armes nucléaires tactiques ou posséder ses propres armes nucléaires." "Si cela se produit, nous serons en mesure d'en avoir plus rapidement grâce à notre science et à notre technologie", a-t-il ajouté. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Effort significatif, sans être maximal. Comme on en avait déjà discuté, le Jaguar successeur de l'AMX-10 RC a été livré à 38 exemplaires l'année dernière, et 22 autres sont prévus cette année. Tenant compte des livraisons de cette année, j'avais imaginé que le total donné à l'Ukraine serait entre 40 et 60 exemplaires, suivant la prudence de l'EM. Finalement, ce sera un peu moins. Faut-il imaginer que certains des AMX-10 RC récemment retirés du service étaient en fait déjà presque H.S. si bien qu'il ne peut être question de les livrer à l'Ukraine ? Ou est-ce le stock de munitions qui pèche, sachant que l'obus de 105 mm de l'AMX-10 RC est non standard ? Peut-être, mais ce n'est certainement pas l'objectif du commandement russe que de lancer "une offensive mal préparée à base de conscrits" Ils visent certainement à lancer une offensive bien préparée, et pas avec des types auquel on a donné leur arme il y a une semaine. D'ailleurs les "150 000" (Poutine) ou "200 000" (Zaloujnyi, Goya) mobilisés qui sont encore gardés en réserve ont à ce jour reçu plusieurs mois de formation. A voir s'ils réussiront. Je ne l'exclurais pas du tout. Compter que l'adversaire se complaira dans l'erreur, ce serait de l'arrogance. Et les Russes ont certes eu beaucoup de pertes dans leurs troupes expérimentées au printemps 2022, mais d'une part elles doivent déjà être compensées en partie (blessés légers revenus en service, voire certains blessés lourds, montée en expérience de combattants au départ peu expérimentés), d'autre part des troupes peu expérimentées mais en (grand) nombre sont certainement utiles - pas pour faire les choses les plus complexes certes. Tandis que les stocks de matériel russes, même s'ils ont souffert, restent très importants. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Je l'ai posté dans le fil Corée du Sud de la partie Dissuasion nucléaire mais... ce n'est pas sans rapport avec la guerre en Ukraine. Et ses potentielles conséquences, même à grande distance. C'est aussi le moment où l'Arabie Saoudite envisage d'enrichir l'uranium - l'annonce en a été faite le 11 janvier L'Arabie saoudite envisage d'utiliser l'uranium produit dans le pays pour développer son industrie nucléaire, a déclaré mercredi le ministre de l'énergie, le prince Abdul Aziz bin Salman. Il a ajouté que de récentes explorations avaient révélé un portefeuille diversifié d'uranium dans l'État du Golfe, premier exportateur mondial de pétrole. L'Arabie saoudite dispose d'un programme nucléaire naissant qu'elle souhaite étendre pour inclure à terme l'enrichissement de l'uranium. Et bien sûr il peut être tout à fait rationnel pour l'Arabie d'enrichir l'uranium de ses centrales elle-même. Mais bon, ça ouvrirait aussi d'autres possibilités. Même si ce serait nécessairement... -
[Corée du Sud] Vecteur nucléaire possible?
Alexis a répondu à un(e) sujet de Fenrir dans Dissuasion nucléaire
Sondages 2022, le soutien de la population sud-coréenne à l'armement nucléaire du pays demeure très élevé Le soutien aux armes nucléaires est solide, avec 71% en faveur du développement par la Corée du Sud de ses propres armes nucléaires, tandis que 56% soutiennent un déploiement d'armes nucléaires américaines en Corée du Sud. Toutefois, lorsqu'on leur demande de choisir entre ces deux options, les citoyens préfèrent massivement un arsenal indépendant (67 %) à un déploiement américain (9 %) Les appels à développer des armes nucléaires se renforcent, non seulement du fait du comportement de la Corée du Nord, mais aussi du fait de la guerre en Ukraine La Corée du Sud fait face à des appels croissants à acquérir des armes nucléaires La menace croissante de la Corée du Nord et la guerre en Ukraine incitent certains Sud-Coréens à repenser leur politique de dénucléarisation. "Il existe un tabou nucléaire - une inhibition normative contre la première utilisation d'armes nucléaires - mais la Russie est sur le point de le briser dans sa guerre contre l'Ukraine, alimentant ainsi les inquiétudes des pays (dont la Corée du Sud) qui ne possèdent pas leurs propres armes nucléaires", a déclaré Go Myong-hyun, membre senior de l'Asan Institute for Policy Studies. Go a ajouté que, malgré la menace de la Russie d'utiliser des armes nucléaires contre l'Ukraine, les États-Unis et l'OTAN étaient prêts à y répondre avec des armes conventionnelles, de nombreux Sud-Coréens craignant que Washington ne réagisse que mollement à une éventuelle attaque nucléaire de la Corée du Nord contre le Sud. Tout ceci est pour le moins "intéressant". Les allusions nucléaires de Poutine, les réactions précises de Biden... ne sont pas passées inaperçues. Même de l'autre côté du Monde Je ne dis pas que les Coréens vont forcément passer à l'action. Je n'en sais rien. Mais la question se pose. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Peut-être est-ce un point de vue "trop catholique" - orthodoxes et catholiques vivent différemment l'universalité de l'Evangile, les uns avec une Eglise unique pour toute l'Humanité, les autres avec une communion qui n'exclut pas des Eglises nationales - mais sur le plan de la stricte liberté religieuse, j'ai du mal à voir une véritable restriction dans le fait de se rattacher à une Eglise dépendant du patriarcat de Moscou ou à une Eglise autocéphale du patriarcat de Kiev. Mais c'est peut-être une erreur. Un orthodoxe serait peut-être mieux à même de commenter, parce qu'il le vit de l'intérieur (@Zalmox ?) Ce sujet me semble important, non parce que les droits des Ukrainiens orthodoxes seraient gravement réduits, mais à cause de la puissance discrète du facteur religieux, ne serait-ce que sur un plan symbolique. La personne parmi mes connaissances (lointaines) qui a le plus tôt compris "Il y aura une grande guerre entre Russie et Ukraine", c'est une orthodoxe très pieuse qui a réagi ainsi à l'annonce de l'obtention de l'autocéphalie par l'Eglise orthodoxe d'Ukraine. Cette personne ne souhaitait pas cette guerre, c'était une crainte pas un souhait ! C'est plutôt qu'elle a ressenti cette décision comme "tellement choquante et grave" que le conflit déjà existant depuis 2014 ne pourrait que déboucher sur de très grandes violences. Elle l'a compris 3 ans à l'avance. Plus tard, mais cependant avec 1 à 2 ans d'avance, il y a mon épouse, qui a constaté le changement de ton dans les émissions de propagande type Solovyov, qui déjà étaient très "chaudes" sur le sujet ukrainien et en parlaient continûment depuis 2014, mais qui ont viré tout à coup à la contestation du droit à l'Ukraine à exister indépendamment, ce qui n'était pas le cas auparavant. Sa prédiction alors "Tu verras qu'ils finiront par faire une grande guerre !" Enfin, beaucoup plus tard, avec seulement 2 mois d'avance, il y a moi, qui ai compris que Poutine allait attaquer à la lecture des "propositions de traité" adressées en décembre 2021 par la Russie, en constatant qu'elles avaient la même structure que l'ultimatum de l'Autriche-Hongrie à la Serbie en juillet 1914 ou celui de l'OTAN à la Serbie en mars 1999 - des textes tellement outranciers qu'ils étaient impossibles à accepter, qui étaient donc en fait conçus pour qu'il soit certain que le destinataire les refuserait, et prouvaient donc une décision déjà prise d'attaquer. Raison pour laquelle j'ai démarré le fil sur la guerre le 20 décembre 2021. Tout ça pour dire que l'attention à la tonalité de la propagande donnait un signal beaucoup plus précoce que l'analyse du contenu logique d'un discours. Mais que le signal le plus précoce venait de la sensibilité et de l'intuition religieuse. Je constate ce fait. Je ne cacherai pas que je ne me l'explique pas vraiment. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
La Pologne remettra à l'Ukraine une compagnie de chars Leopard II, soit 14 engins. Décision annoncée par le président polonais Duda à Lviv Duda : la Pologne fournira des Léopards à l'Ukraine Telle est la déclaration faite à Lviv par le président Andrzej Duda, lors du sommet du Triangle de Lublin. "Une compagnie de chars Leopard pour l'Ukraine sera remise dans le cadre de la mise en place d'une coalition internationale. Une telle décision est déjà prise en Pologne". - a-t-il écrit sur Twitter. Je ne sais pas si la Pologne est en train d'affirmer que le cas échéant elle n'attendrait pas l'autorisation préalable d'exportation de Berlin ? Pas sûr tout de même. Les mots "dans le cadre de la mise en place d'une coalition internationale" sont peut-être importants. Pression maximale sur Berlin en tout cas. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Beaucoup de guerres civiles étaient si viles ! Loin. Mais alors... Loin ! -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Hallucinante TV russe, épisode Nème C'est une présentatrice qui fait remarquer qu'il serait peut-être temps d'appeler un chat un chat. En effet, les Ukrainiens considèrent les Russes comme des ennemis, tandis que les Russes ne disent que "adversaires" en parlant des Ukrainiens. Mais la patience de la Russie n'a t elle pas trop duré ? Ne faut il pas reconnaître que les Ukrainiens sont des ennemis ? Ce serait comique si c'était seulement du dernier ridicule... mais c'est une partie d'une guerre qui n'a strictement rien de comique, hélas Vient alors la question "Qui sont les ennemis au juste ?" Ceux qui tirent sur les Russes, oui bien sûr. Mais ceux qui répandent de fausses informations sur l'armée russe, ceux qui manifestent contre les "Moskals" (mot insultant pour Russe), ceux qui interdisent l'Eglise orthodoxe du patriarcat de Moscou ? "Oui" aussi ! "Ce n'est pas nous qui les définissons comme ennemis, c'est eux-mêmes qui nous ont définis comme ennemis, alors que nous essayons de faire encore des nuances dans l'essence nazie !" Et les ennemis, on les rééduque ou les élimine ? On les élimine "strictement" ! "Les enfants des ennemis on peut les rééduquer oui. Les ennemis il faut les éliminer" Dans une Ukraine conquise par la Russie, ce sera / serait vraiment : la soumission ou la mort -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Ce que dit le plus Grrr-Ouaf-Ouaf des poivrots, c'est "un grand trou là où y avait la France". C'est l'expert militaire qui fait remarquer ensuite que pour détruire une nation il n'y a que les armes nucléaires. Puis que la France en a aussi. Tout à fait, la victoire n'a pas transformé la Tchétchénie en sujet "ordinaire" de la Fédération de Russie. Il s'agit plutôt d'une satrapie, du fief d'un vassal portant une loyauté presque plus personnelle à Vladimir Poutine que nationale à la Russie. La loi, c'est la loi russe bien sûr... enfin avec modifications locales naturellement. C'est un système féodal. Avec échange de services - des troupes en nombre pour les guerres du suzerain, dont le vassal met en scène et vante la férocité et la fidélité, et qu'il envoie en nombre en Syrie, maintenant en Ukraine. Contre du sonnant et trébuchant. La Tchétchénie est une région reculée et sans guère de ressources, et pourtant Grozny est une ville riche... "Original" pour dire le moins. Mais fonctionnel du point de vue de Moscou. Si Poutine avait la possibilité de transformer tout ou partie de l'Ukraine en hetmanat fournissant en nombre des troupes cosaques pour les guerres de l'Empire, dans les plus pures traditions... je pense qu'il achèterait volontiers. Cet homme-là est tout sauf un moderniste. La politique de Staline après 1945 en Galicie, où les nationalistes ukrainiens avaient sévi et où ils continuèrent d'être soutenus par la CIA, n'était pas exactement "mi figue mi raisin" La dénazification - terme justifié dans leur cas - a pris plusieurs années, mais elle a été totale, et physique. Poutine n'est pas Staline naturellement. Mais il a clairement choisi de "rattraper" son erreur d'imaginer une guerre courte en Ukraine - à supposer qu'il l'ait identifiée in petto comme une erreur - de la seule manière qu'il pouvait imaginer, en continuant et en escaladant. Il cherche une solution, mais il la cherche seulement vers l'avant. Entre 1999 et 2009, un minimum de 10% de la population de Tchétchénie est décédée dans la guerre. Entre "90% de bons Tchétchènes" (soumis) et "100% de mauvais Tchétchènes" (pas soumis), Poutine a du faire un choix, et il a choisi. On n'a pas de témoignages sur la qualité de son sommeil, mais je ne connais pas de raison de penser qu'il dormait mal à ce moment-là. Appeler ça un génocide ne serait pas sérieux. Il n'y a pas volonté de détruire une ethnie. Mais il y a bien un choix conscient d'utiliser quelque niveau de violence qui pourrait être nécessaire, afin d'obtenir la soumission d'une population. Si la Russie l'emporte en Ukraine - et ce n'est pas fait, ça pourrait être l'Ukraine qui gagne, et ce serait bien mieux y compris pour nous - je le vois bien viser un "arrangement" similaire à l'arrangement soviétique en Ukraine, avec reconnaissance de la culture ukrainienne mais supériorité pratique du russe, arrangement d'ailleurs héritier de l'empire des Tsars qui ne visait pas la disparition des langues et cultures des peuples de l'empire. De même qu'il n'a absolument pas visé la disparition de la langue ni de la culture tchétchène. De même qu'en Russie aujourd'hui les langues et cultures tatare, bouriate, ingouche etc. sont reconnues. Mais à la condition impérative de la soumission et de la loyauté. Si Poutine a le choix entre 90% de "bons Ukrainiens" soumis et 100% de "mauvais Ukrainiens" insoumis - selon la phraséologie : des otaniens / nazis / satanistes - je ne doute pas qu'il choisisse des Ukrainiens moins nombreux, mais "bons". Encore une fois, tout cela n'est pas fait ! Cet avenir, les Ukrainiens luttent pour l'éviter, et ils pourraient réussir - pas sans notre aide cependant. Mais je trouve utile d'explorer les possibles... et les conséquences du choix de Poutine de rechercher une solution vers l'avant, et de l'idéologie qui se répand quand même de plus en plus dans les journaux et médias russes. Appeler Poutine "Hitler" est une sottise sans nom, Hitler c'était bien autre chose, et les pertes humaines en Ukraine ne sont pas un génocide. L'appeler Staline est aussi une exagération. Mais c'est certainement un conquérant qui s'est montré impitoyable pour obtenir la soumission d'une petite région la Tchétchénie, et qui a choisi un chemin qui pourrait l'amener à être tout aussi impitoyable pour obtenir celle d'un pays beaucoup plus grand l'Ukraine. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Ce n'est pas un compte satirique. S'il est faux, il se fait clairement passer pour vrai. S'il est faux, alors Surovikin n'a pas de compte Twitter - car les autres sont clairement faux comme @surovikin_ss @SurovikingSergei ou @Ru_Armaggedon -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Le général Sourovikine, commandant les forces russes en Ukraine, s'adresse au général Zaloujnyi, commandant les forces armées ukrainiennes. Y a t il début de dialogue, voire de négociation ? Zaloujnyi, va te faire foutre, tes 890 soldats à Soledar vont soit venir à nous comme prisonniers, soit on va les dénazifier au 7,62 mm Euh, non, le dialogue ça sera pour une autre fois on dirait -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Je réponds ici à un post de @Wallaby dans le fil Russie, parce que je me rends compte que c'est le bon endroit Le cas des Tchétchènes est très remarquable. La première guerre gagnée par la Russie au XXIème siècle était la seconde guerre de Tchétchénie, reconquête et répression violente d'une région séparatiste à idéologie islamiste-djihadiste, guerre de 10 ans à la fois coûteuse - 12 000 soldats russes morts pour assurer le contrôle d'un peuple d'un peu plus d'1 million d'habitants - et impitoyable, pertes civiles d'au moins 100 000 morts. Ce qui est vraiment remarquable, c'est que dix ou quinze ans après la fin complète des combats en 2009, lorsqu'on parle à nouveau des Tchétchènes... c'est comme des combattants russes les plus décidés et effrayants, ceux qui crient "Vive la Russie Vive Poutine Allahou Akbar". Il y a une part de mise en scène naturellement, mais quel contraste avec le début des années 2000 ! On trouverait certainement des nuances, par exemple dans l'indépendance dont fait preuve le dictateur local Kadyrov quand il s'agit d'appliquer la législation russe qui lui déplaît - par exemple les lois protégeant les homosexuels de la persécution - mais ça ne change pas le tableau d'ensemble. Imagine-t-on la Russie lancer une guerre vers 2040, et mettant en avant ses combattants les plus décidés... les terribles Ukrainiens ? Je n'y crois pas moi-même, alors même que la logique me pousse à en envisager la possibilité. Mais je soupçonne que plus d'un nationaliste / impérialiste russe y croit. Ce qu'il était certainement. Son poste peut-être, l'invasion de 2022 à coup sûr, l'ont fait changer - et à quel point ! Si les choses en restent là, avec un bout de l'Ukraine sous contrôle russe, ou même un bout plus gros par exemple l'ensemble des quatre provinces déclarées annexées en septembre dernier, la guerre sera une défaite catastrophique pour la Russie - même si elle serait aussi une défaite pour l'Ukraine - parce qu'elle aura solidifié et unifié une Ukraine, même plus petite, qui serait unie dans l'opposition résolue et presque identitaire à la Russie et à tout ce qui est russe. Descendants d'Ukrainiens, descendants de Russes - les citoyens ukrainiens ont principalement ces deux ascendances - unis au-delà des différences linguistiques, voire les russophones abandonnant volontairement leur langue pour passer à l'ukrainien cette tendance commence à apparaître, se transformant non seulement en pays uni et indépendant, mais en pays dont une bonne partie de la raison d'être sera l'opposition à la Russie. Et tout cela à Kiev la ville-origine à la fois pour Russes, Biélorusses et Ukrainiens. A Kharkov la russe. A Odessa fondée par l'impératrice Catherine II ! Bref, le cauchemar que prétendait redouter Poutine d'une "anti-Russie" aux portes de la Russie. Mais réel cette fois-ci, tandis que la peur de Poutine en 2021 était largement fantasmatique. Le mal qu'a fait Poutine à son propre pays est de dimension historique. Ceci... si les choses en restent là. Il y a deux voies pour changer la situation. ==>Comment limiter les dégâts ? La seule solution est d'arrêter la guerre, retirer les troupes, reconnaître la faute criminelle qui a été commise, réparer ce qui peut l'être, faire un travail sur soi. La génération actuelle d'Ukrainiens ne pardonnerait pas forcément aux Russes. La suivante pardonnerait sans doute : l'Allemagne a bien réussi à se réconcilier avec la France en moins d'une génération, et ils nous avaient fait bien pire. Alors, Kiev, Kharkov, Donetsk et Odessa seraient sans doute étrangers, mais peuplés de gens qui se sentiraient souvent proches des Russes, comme par exemple les Belges sont souvent proches des Français, ou les Canadiens des Américains. Une option extrême. Qui n'intéresse sans doute personne à Moscou. ==>Comment transformer tout cela en victoire pour la Russie ? Là aussi, l'option est extrême, mais dans l'autre sens. La solution est premièrement de gagner la guerre complètement - Sourovikine évoque une "capitulation complète" - ensuite une fois pris le contrôle militaire de l'ensemble du territoire ukrainien - d'aucuns disent "Bon pas la Galicie quand même" - d'y établir partout la loi de la Russie et la politique de russification forcée. Avec une dimension militaire bien sûr - les nationalistes ukrainiens ont continué à combattre en Galicie dix ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale - et avec surtout une dimension culturelle et idéologique. On appliquera l'idéologie comme quoi des extrémistes avaient pris le contrôle de l'Ukraine, comme quoi certes beaucoup d'Ukrainiens ordinaires ont été contaminés et y ont cru, cependant la Russie peuple frère pardonne - d'ailleurs l'Eglise orthodoxe du patriarcat de Moscou est de nouveau autorisée, voire recommandée - on laissera les ukrainophones continuer à parler leur langue - enfin pour progresser dans la société ce sera le russe bien entendu. Naturellement les Ukrainiens qui ont fait plus que suivre le mouvement, qui ont fait partie des structures de force de l'Etat... vous dites, on ne les voit plus ? Ah non on ne les voit plus effectivement. Et les Ukrainiens qui recommenceraient à répandre la doctrine russophobe / otanienne / nazie / sataniste... seront traités en fonction de leurs crimes. J'ai vu des estimations - par des nationalistes bien sûr - comme quoi une, ou alors deux générations de cette politique permettraient de rassembler les Ukrainiens aux Russes, enfin plutôt leurs enfants ou petits-enfants. Une option extrême. Qui est clairement celle qu'a choisi Moscou. Je ne crois absolument pas à une modération quelconque des objectifs de la Russie. Deux projets politiques divergents sont en lice, projet d'être une nation indépendante et souveraine, projet de demeurer ou redevenir l'Empire intégrant toutes-les-Russies y compris la Petite-Russie (Ukraine) et la Russie Blanche (Biélorussie) L'un des deux va l'emporter. L'autre sera écrasé. L'enjeu est maximal pour l'Ukraine - l'indépendance, ou l'intégration forcée à un Empire, comme la Pologne démantelée à la fin du XVIIIème siècle. L'enjeu est essentiel pour la Russie, lié à l'idée même de soi - simple Nation, certes grande mais assumant des pertes définitives dans l'idée qu'elle a d'elle-même, ou Empire rassemblant au minimum les Slaves de l'Est Russes Ukrainiens et Biélorusses, héritier valable de la Rus d'il y a mille ans. L'enjeu est sécuritaire pour les membres européens du bloc atlantique - si l'Ukraine perd, si l'Europe centrale devient frontalière d'un Empire de 200 millions d'habitants, lourdement armé et ayant démontré son expansionnisme, comment reconstruire la sécurité des pays centre-européens voire ouest-européens contre l'empire de Russie ? L'enjeu est géopolitiquement menaçant pour les Etats-Unis - si l'Ukraine perd, si Washington échoue dans son objectif proclamé d'assurer la survie de son indépendance, quelles conséquences pour la position mondiale des Etats-Unis, qui auraient perdu une guerre par procuration contre un pays militairement plusieurs fois plus faible, économiquement dix fois plus faible que leur véritable concurrent la Chine ? Qui croira à la capacité américaine à assurer la sécurité de pays étrangers - sauf à s'engager eux-mêmes en première ligne à tous risques, et sont-ils toujours prêts à le faire ? Il y a risque à sous-estimer les enjeux de cette guerre. Qui n'est certainement pas une dispute entre garnements dans une école, comme la décrivait il y a quelques jours le général Desportes -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Plusieurs points : - Je me suis laissé dire que ces éructations font de moins en moins recette auprès des Russes, l'audience de Solovyov et quelques autres serait en baisse. Ce n'est pas étonnant, qui a envie d'écouter longtemps l'équivalent d'une bande de poivrots voulant refaire le monde à coups de bombes nucléaires ? Car ce type de délire est récurrent chez Solovyov, simplement c'est la première fois qu'ils déblatèrent contre la France - La séquence complète n'inclut pas seulement les délires sur une frappe "préventive" contre la France - ou la Grande-Bretagne c'est selon mon cœur balance - mais l'intervention d'un véritable expert militaire qui... eh bien remet les pendules à l'heure C'est à partir de 7'50'' ici Franchement, je ne sais pas quoi penser de cette séquence. Est-ce entièrement spontané / hasardeux, on met des poivrots atomiques et un expert ensemble et on voit ce qui se passe ? Ou bien était-ce organisé dans une certaine mesure, l'expert était là pour siffler la fin de la récré à un moment donné ? Car en fait la voix de cet expert... c'est celle du pouvoir. Il rappelle ce que sont les armes nucléaires, il rappelle qu'une guerre nucléaire limitée "ça n'arrivera pas", mais lorsque le présentateur Solovyov dit "lorsque nous arriverons sur la frontière ouest de l'Ukraine" nous la dépasserons, il dit que nous ne la dépasserons pas... il ne nie absolument pas l'objectif de prendre le contrôle de toute l'Ukraine. C'est-à-dire qu'il affirme et défend la position du pouvoir. Cette position nous apparaît modérée et rationnelle, parce qu'elle suit une séance de grand n'importe quoi nucléaire. Et il est vrai qu'elle est rationnelle. Mais elle n'est pas du tout modérée. C'est celle des nationalistes, ou faut-il dire impérialistes les plus radicaux. Poutine, et les impérialistes radicaux avec lui, utilisent peut-être consciemment les discours détraqués des atomiseurs à tout va pour apparaître modérés par comparaison. Je soupçonne que c'est du chiqué. Juste une différence concernant l'article 42.7 de l'UE, dont la formulation est effectivement plus rigoureuse que celle de l'article 5 de l'OTAN, mais... qui n'est pas appliqué. Mais alors pas du tout Voir ce qui s'est passé lorsqu'une puissance non-européenne a tenté l'intimidation militaire contre deux pays de l'UE en 2020. Tous les pays désirant appliquer le traité et son article 42.7 sont évidemment intervenus en déployant des chasseurs et des navires de guerre... ... C'est-à-dire qu'on s'est retrouvé tous seuls à appuyer militairement la Grèce et Chypre contre la tentative d'intimidation de la Turquie. Le traité de l'UE il est appliqué. Sauf ce qu'on applique pas. L'article 123 sur le financement des déficits publics par la BCE, il a été simplement contourné, au grand chagrin des Allemands mais enfin les apparences du moins étaient sauves quoique l'article ait été vidé de son sens. L'article 42.7 il est juste totalement négligé, s'en fout ma bonne Lucette, et si les Français sont chagrins ben ça n'y change rien. Une différence encore concernant le scénario 1 - même si on parle de choses qui n'arriveront pas donc la discussion est plutôt oiseuse, voir la "rectification" par le représentant du pouvoir dans la séquence à la télé russe - la réaction serait évidemment définie par le président de la République, mais je ne vois pas pourquoi il se retiendrait d'une frappe symétrique d'avertissement dans une zone peu peuplée du territoire russe. Et les réactions aux autres scénarios n'auraient pas forcément grand chose à voir avec l'OTAN non plus. Puisque l'OTAN n'a aucune arme nucléaire - seuls trois pays de l'OTAN en ont - et que la riposte serait nucléaire. A coup sûr française. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
"Ah Gudule, viens m'embrasser et je te donnerai..." -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Vrai, mais demander N et chars et M véhicules de combat d'infanterie n'est pas tout à fait la même chose que de déclarer des chiffres de pertes ultra-gonflés chez l'ennemi. Et puis les évaluations de Zaloujny sont assez cohérentes quand on pense aussi à l'objectif. Y a t il aujourd'hui 200 000 soldats russes en Ukraine, ou moins ou plus, compte tenu des pertes et aussi des mobilisés déjà déployés en avance de phase ? Et les mobilisés encore en formation qui seront déployés pour permettre les offensives du 1er semestre, sont ils 150 000 (selon Poutine) ou 200 000 (selon Zaloujny ou Goya) ? On doit être dans les 400 000 soldats ou pas loin, dont certains seront équipés assez simplement sans doute, mais avec toujours beaucoup de chars, de VCI, une artillerie très fournie, des hélicos de combat... ce n'est pas une petite armée ! Dire "J'ai besoin d'autant de 300 chars lourds et 600 VCI et 500 canons pour les repousser", ça ne me paraît pas trop. Loin de là. Je dirais même que Zaloujny me semble prendre en compte la qualité perçue du matériel, et l'habileté que les Ukrainiens ont pu démontrer... Sinon, ces nombres là me paraîtraient très justes, perso. Merci pour le lien. En fait, je pense en premier lieu... aux Etats-Unis Et, à tout seigneur tout honneur, personne ne fera pression sur eux C'est la logistique des M1 Abrams qui est difficile. Et leur maintien en condition. Voui Bizarrement, l'argument n'est guère cité pour les Leopard II. Ses opérateurs, de la Finlande à la Pologne, ne semblent voir rien d'irréaliste à ce que les Ukrainiens maîtrisent cette machine. S'agit-il d'avouer que le M1 est le F-35 des tanks, une espèce de catastrophe logistique et MCO impossible à maintenir correctement, à la différence du Leopard II qui étant allemand, eh bien vous voyez Deutsche Qualität et toute cette sorte de choses ? Ce serait un peu étrange s'agissant d'un engin le M1 produit à des milliers d'exemplaires pour une dizaine de pays et utilisé déjà dans plusieurs conflits... mais bon Ou bien faudra t il reconnaître que le prétexte est un peu transparent ? Et que Washington n'assume tout simplement pas ses décisions ? -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
On peut imaginer que des livraisons initiales soient étendues ensuite, que la chose soit organisée ainsi consciemment, mais en prenant en compte l'entraînement nécessaire et le temps qu'il prend, ce ne serait pas vraiment efficace. Quand j'écris que l'Occident n'a pas décidé d'équiper l'Ukraine pour qu'elle puisse reprendre le terrain occupé par la Russie, je décris une situation au temps présent. Je ne dis pas que la décision ne pourrait pas être prise - je n'en sais rien, personne n'en sait rien à mon avis. Une politique peut toujours être changée. Le point, c'est que cette décision n'est pas prise. L'autre point, c'est que cette absence de décision n'est pas assumée. Les discours officiels, de Washington notamment, disent bien qu'il s'agirait d'accompagner l'Ukraine "jusqu'à la victoire". Non, ce n'est pas vrai. Ce n'est pas ce dont il s'agit, du moins pour l'instant. Pas à cause de Macron "qui cause avec Poutine le vilain". Pas à cause de Scholz "oh qu'il est faible ce garçon". Mais parce que le président de la principale - et de loin - puissance militaire du bloc occidental a jusqu'ici décidé que non. Même s'il ne le dit pas. Les Etats-Unis ont puisé profondément dans leurs stocks de missiles Javelin notamment, et aussi semble t il dans leurs stocks d'obus de 155 mm. Il est permis de s'attendre à ce qu'ils donnent beaucoup moins de ces matériels à l'avenir - ce serait prudent pour eux. Cela dit, ils ont 3 700 M1 Abrams en stockage de longue durée, en plus de leurs chars opérationnels. Ils ont encore environ 2 000 Bradley en stockage de longue durée. Et les munitions associées (120 mm, 25 mm) existent sans doute en nombre. Ils pourraient même à eux seuls donner 300 chars lourds et 600 VCI s'ils le voulaient - et assez facilement. Encore plus facilement en insistant pour que les Européens participent aussi. Ils ne le font pas. C'est un choix conscient. De même que Scholz refuse tout à fait consciemment non seulement de livrer des Leopard 2, mais de donner l'autorisation à d'autres pays utilisateurs (Finlande, Pologne) d'en livrer. La France est à la limite de ses capacités en matière de don de canons haute capacité type Caesar - 18 sur 76 ont été livrés, presque un quart. Si le don d'AMX-10 RC porte sur 40 à 60 engins, nous serons aussi à la limite de nos capacités pour donner des chars légers - en attendant de produire davantage de Jaguar en 2024 et 2025 certes. La Pologne fait tout ce qu'elle peut - ils sont d'ailleurs frontaliers, on les comprend aisément, et leur discours et leurs actes sont alignés. Certains pays ont un discours très martial, nos-valeurs et rules-based-order mais... leurs actes sont différents. Je ne dis pas que c'est bien ni que c'est mal d'ailleurs. Je trouve juste ça intéressant à noter. L'auto-proclamé Général Blackout - par ailleurs commandant les forces russes en Ukraine général Sourovikine - en serait très heureux -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Au sujet des livraisons de blindés récemment annoncées par France, Allemagne, Etats-Unis et envisagées par la Grande-Bretagne, j'ai retrouvé les déclarations du commandant en chef des forces ukrainiennes général Zaloujnyi en décembre Je sais que je peux battre cet ennemi. Mais j'ai besoin de ressources. J'ai besoin de 300 chars lourds, 600-700 véhicules de combat d'infanterie, 500 canons. Ensuite, je pense qu'il est tout à fait réaliste d'atteindre les lignes du 23 février. Mais je ne peux pas le faire avec deux brigades. Ses besoins sont donc : - Autant de chars modernes que l'Allemagne (ils sont en train d'augmenter jusqu'à 328 Leopard 2) - Autant de véhicules de combat d'infanterie modernes que la France (628 VBCI) Ceci, rien que pour revenir aux lignes du 23 février et annuler toutes les conquêtes russes de 2022. Pas pour reprendre tout le Donbass, ni la Crimée. Zaloujnyi est-il en train de charger la barque, sur le principe "je demande 10 ils me donneront 1" ? Peu probable, car les chiffres qu'il donne en public, dont la plupart ne peuvent pas les vérifier, il doit aussi les défendre devant les militaires des potentiels pays donateurs, et il a tout intérêt à avoir des arguments solides même s'il ne les partage évidemment pas en public. Il y a donc de bonnes chances que ses besoins soient effectivement à peu près ceux-là, ni la moitié ni le double. Ces promesses lui ont-elles été faites ? Non. L'Amérique enverra 50 équivalents du VBCI (Bradley), l'Allemagne 20 à 40 équivalents VBCI (Marder). La France enverra envoyer 30 à 60 (mon estimation, à confirmer) AMX-10 RC, qui seront utiles mais ne sont pas équivalents à des chars lourds. La Grande-Bretagne pourrait se saigner pour envoyer 10 chars lourds... Tout cela est très, très loin du compte. Alors, que se passe-t-il ? A mon avis, c'est très simple. Ce qui se passe, c'est que les discours et les actes ne correspondent pas. De quel côté est la vérité ? Eh bien, du côté des actes bien sûr. Ce sont eux qui disent les vraies décisions. Le bloc occidental a décidé en train d'équiper l'Ukraine pour qu'elle ait de meilleures chances de résister aux futures offensives russes cet hiver ou au printemps. Les AMX-10 RC pourraient par exemple aider à contre-attaquer les flancs d'un assaut russe. Moins de 100 VBCI constitueront une contribution utile. ==>L'Occident n'a PAS décidé d'équiper l'Ukraine pour qu'elle puisse reprendre le contrôle des territoires occupés par la Russie depuis le 23 février. Quant à la Crimée ? En 2023 au moins c'est un vœu pieux. -
Royaume-Uni
Alexis a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Je peux comprendre que les frasques et les mauvais comportements à répétition de certains membres de la famille royale soient embarrassants pour les Britanniques. Le prince Harry dernièrement, et avant lui son oncle Andrew qui lui était carrément un compagnon de Jeffrey Epstein pour l'exploitation sexuelle de jeunes filles mineures ... Je vois deux solutions, l'une moderne (et française), l'autre plus traditionnelle et d'ailleurs bien anglaise. 1. Nous avons en France non pas une mais deux familles royales (orléaniste et légitimiste), et encore une famille impériale par-dessus le marché (prince Napoléon). Tous ces gens - qui n'exercent aucun pouvoir et n'ont même pas de rôle symbolique officiel - ont un point commun : ce sont des gens honorables et décents ! Des familles "normales", au sens où elles ne se donnent pas en spectacle en permanence ni ne font honte à leur pays. La première solution serait donc tout simplement d'avoir une République de Grande-Bretagne. Une fois que leur serait retiré tout rôle officiel même symbolique, les "Royals" deviendraient probablement eux aussi des gens décents et honorables. 2. L'autre solution est de maintenir la tradition, donc le rôle officiel de la famille royale britannique. Mais de la maintenir de manière plus complète. Je parle de l'éducation, plus précisément de l'éducation anglaise. Réhabiliter les châtiments corporels, du moins pour les Royals qui font honte à leur pays, et doivent être remis dans le droit chemin, satisferait à la fois le goût très britannique de la Tradition - il se dit que le roi Charles III y est très sensible - et la nécessité de motiver les gens chargés d'un rôle symbolique de représentation à se bien comporter. La deuxième solution serait donc d'établir une peine de flagellation publique. Andrew y aurait droit - et comment ! - et sans doute aussi Harry - à un moindre degré il se comporte mal certes mais il n'a quand même pas agressé des mineures. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
D'autres ont détaillé plus haut toutes les manières différentes de construire un régime démocratique, et comment la plupart des pays démocratiques choisissent eux-mêmes leur façon de faire, souvent en s'inspirant davantage des expériences européennes que de l'américaine. Je rajouterais qu'il n'y a pas non plus soumission stratégique aux Etats-Unis pour toutes les démocraties. D'une part le degré de dépendance stratégique à l'Amérique est différent suivant les pays européens, d'autre part des pays comme le Brésil et davantage encore l'Inde ont des régimes démocratiques sans accepter aucune soumission ni se mettre dans aucune mouvance stratégique américaine. -
Royaume-Uni
Alexis a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Ca s'appelle être un Etat client. Et c'est ce qu'était la France après la Libération. Il faut mendier l'assistance dont on a besoin, le donateur ne la concède qu'en prenant en compte ses propres intérêts - ce qui est d'ailleurs bien naturel - et encore faut-il le remercier. Ce qui, encore une fois, est bien le minimum. La reconstruction de l'économie, d'une industrie de défense, le début des développements pour l'arme atomique dès 1956, enfin la mise en service des premiers éléments de la dissuasion ont conduit la France à cesser définitivement d'être un Etat client des Etats-Unis en 1966, lorsque nous leur avons dit "Merci pour votre assistance, nous reprenons la suite, nous nous sommes relevés et tenons sur nos deux jambes, vous n'avez plus besoin de payer pour nous défendre et pouvez démanteler vos bases militaires chez nous" Nous sommes alors montés en grade, d'Etat client à allié des Etats-Unis. L'Amérique conserve à ce jour deux alliés en Europe, la France et encore la Grande-Bretagne - pour tenter de refermer le H.S. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Qu'est-ce qu'un tank ? Débat philosophique s'il en est, auxquels les plus grands ont contribué (Aristote, Spinoza, Pascal, Nietzsche...) et depuis que l'on parle d'AMX-10 RC pour l'Ukraine la question a été relancée. Voici une nouvelle contribution de Gustavo Fring -
Royaume-Uni
Alexis a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Graves atteintes aux Droits de l'Homme à craindre au Royaume-Uni, qui prend la voie de la Chine totalitaire Imposer les mathématiques à la population est tout droit sorti des méthodes de la Chine Les projets de Rishi Sunak visant à étendre les cours de calcul risquent davantage d'humilier et de décourager les écoliers que de les préparer à la vie adulte. Les mathématiques les plus utiles que j'ai apprises l'ont été entre l'âge de cinq et neuf ans, notamment la mémorisation des tables de multiplication, des fractions, des pourcentages et des divisions. Ces notions font partie de la vie quotidienne et il est tout à fait essentiel de les comprendre à un niveau très élémentaire. Au-delà de cela, les tentatives pour me faire avaler les maths de force et les faire digérer comme signifiant autre chose que la terreur et la confusion - et il y a eu beaucoup de tentatives - n'ont pas abouti à grand-chose. La journaliste Zoe Strimpel soulève un problème important et grave. Le régime Sunak doit être interpellé aux Nations Unies. Attention, imposer les maths à l'école, c'est un pas important vers une politique quasiment génocidaire.