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Tancrède

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Tout ce qui a été posté par Tancrède

  1. Certes, mais c'est pour ça que je ne suis pas libertarien: d'une part, le privé, malgré toutes ses fautes, a quand même la limite corrective de l'échec (si on ne l'empêche pas de se casser la gueule, notamment par copinage), de l'autre, je suis pour une lutte farouche, active et très armée contre les situations de rente, de monopoles et oligopoles. Quand au court-termisme, qu'il soit déguisé (des "plans quinquennaux"/décennaux aux statistiques "aménagées" et contrôlées par qui? Les mêmes qui les mènent), j'ai bien peur que ce soit un mal commun à toute activité de grande ampleur. Personnellement, je vois plus de mécanismes correctifs dans le privé, si on veut bien les appliquer/laisser s'appliquer, que dans le public, mais dans les deux cas, beaucoup, vraiment beaucoup, dépend du niveau d'attention et de la volonté des proprios, cad les actionnaires ou les citoyens.... Et faut quand même avouer qu'on a tous souvent tendance à être une bande de flemmards râleurs sur ces sujets. Le champ d'action est certes limité par la nature de club fermé que les élites corporate ou politiques tendent à devenir, limitant les choix, la visibilité et les moyens d'action d'un côté, acroissant leurs prérogatives et leur impunité de l'autre par mille et un grignotages et par un opportunisme permi par l'avantage de situation et l'expertise, mais quand même....
  2. Je ne suis franchement pas si sûr, entre autres raisons parce que je n'ai jamais vu l'incitation à servir l'intérêt public durer si longtemps que ça.... Dans le giron public. L'énergie, par exemple, c'est de l'infrastructure très lourde; dans la pratique, ce sont des marchés à quoi? 20 à 30 ans quand on parle de centrales nucléaires. La filière nucléaire comme fournisseur majeur d'électricité en France date essentiellement des années 70: à l'échéance de 30 ans, elle était déjà pourrie comme pas deux et dysfonctionnelle, sans aucun mécanisme correctif, pas même les plus graves scandales publics: la fausse déchéance d'Anne Lauvergeon, survenue des années plus tard après avoir foutu toujours plus les problèmes sous le tapis, n'a même pas été un épilogue permettant de tirer des leçons et d'imposer de vrais changements. Et quand on parle plus précisément, comme c'est le cas ici, d'un secteur de moindre terme (un peu) comme les médocs, ça n'incite pas à attendre beaucoup d'une corruption par la "place de marché" qu'est l'Etat, par rapport à la place de marché privée, surtout à notre ère de dénationalisation et de patriotisme faible à inexistant, avec au sommet un esprit de caste chez des gens pour qui l'Etat est encore moins qu'avant l'alpha et l'omega, et plus une étape sur une grande et brillante carrière dans le privé (tendance internationale) lucratif ou non (y'a pas que les entreprises), ou le public supra souverain (institutions internationales, européennes en tête), ou n'importe quel point d'articulation entre les deux. Sans compter, comme je l'ai mentionné plus haut (en ajout ultérieur sur le post mentionné), qu'il n'est pas forcément si évident que des nationalisations soient encore réellement faisables, d'une part, et surtout que le monstre ainsi obtenu soit réellement pertinent, quand on voit l'échelle du marché de la santé et de ses coûts de développement actuels: même en cumulant tout ce qu'il y a de pharma en France dans une seule entité, on n'arrive pas à une organisation qui puisse supporter les coûts de recherche pour une part significative des besoins en produits pharma. On n'aura qu'un acteur de marché qui, même s'il était géré efficacement dans la durée, ne serait qu'une boîte parmi d'autres, avec juste assez pour travailler quelques trucs utiles. Le reste du besoin, soit l'essentiel, serait toujours dépendant de l'extérieur et de ses prix, et cet extérieur est en immense majorité américain. Qu'est-ce que cela changerait, je me le demande, et je ne vois en aucun cas comment l'intérêt public serait mieux servi. Quand à faire l'équivalent aux USA (ce qui est probablement anti-constitutionnel, de façon encore plus protégée qu'en Europe), je crois beaucoup aux effets de taille: si c'est difficile et plein d'effets pervers en France, ça le sera 5 fois plus aux USA (en fait plus, parce que le secteur pharma est beaucoup plus que 5 fois plus grand aux USA qu'en France: 5, ce n'est que le rapport démographique). Chaque augmentation arithmétique de taille s'accompagne d'une augmentation exponentielle des problèmes; c'est un peu la loi des grandes organisations avec leurs effets de seuil: on multiplie plus les dysfonctionnements que les vertus). Pour le palmarès des grandes oeuvres publiques françaises hors de quelques-unes "centrales", je crois plus à des moments plus vertueux dans l'Histoire qu'à des vertus intrinsèques au fait de décider que tel truc doit être public par essence. De courtes périodes où les bonnes personnes regroupées de la bonne façon ont été soutenues par des dirigeants avec le capital politique et l'esprit de suite nécessaires pour enclencher une dynamique vertueuse pour quelques décennies. Après, l'entropie a pris la tête, sans mécanisme correctif. Pour la note; sans être un libertaire, j'ai le même état d'esprit même en ce qui concerne les fonctions régaliennes. C'est juste qu'elles sont à mon sens trop importantes et dangereuses pour être laissées à des acteurs non directement soumis au suffrage universel, à un cadre juridique si strict qu'aucun acteur de marché ne s'y soumettrait, et à la plus extrême transparence (dans l'idéal). Mais du coup, elles souffrent d'une absence de concurrence (dans le cas de l'armée, la concurrence ne peut venir que de l'extérieur: autant prier pour qu'on ne la voit jamais, donc) qui conduit à une gestion le plus souvent douteuse, et, à moins que l'attention publique ne soit constamment dessus et y accorde toujours une importance extrême (on est sur AD.net, donc on voit le contraire sur l'armée), il n'y a rien pour empêcher le gaspillage, les dysfonctionnements, les distorsions, la formation de chapelles déconnectées....
  3. Et qu'est-ce qui te fait croire que l'Etat, surtout en situation de monopole (pire encore, un monopole qui ne peut pas faire faillite et être remis en question), et qui plus est sur un marché nécessitant des capitaux d'une telle ampleur, est un bon opérateur économique? Un bon allocateur de ressources? Un acteur capable d'obtenir de bons résultats sur des choses aussi spécifiques? Un bon employeur? L'Education Nationale est un exemple à suivre, selon toi? La gestion de la Sécu et de la politique de santé? feu-Areva? EDF? Pour une dose d'intérêt supérieur de la nation qui sera implantée dans les objectifs du putatif nouveau monopole/oligopole, qui sera AUSSI un monopsone (un seul acheteur), on trouvera 10 doses d'impératifs et arrangements politiciens, d'absence de comptes à rendre ou d'évaluations fiables de performances à tous les niveaux qui comptent, de sur-représentation des intérêts des personnels de tous échelons animant l'organisation aux dépends du public... Et toutes les mauvaises incitations possibles. Cf Air France: combien l'entreprise a t-elle coûté de milliards à l'Etat en 40-50 ans, en plus de son budget propre? Pour quel avantage à la nation, au final? Je revois encore Mélenchon se vanter à la télé de la "'réussite" de la compagnie et justifier le constant renflouement du bouzin (sans dire évidemment que c'était pour ses copains syndicalistes et les petits arrangements dans les deux sens avec la caste de hiérarques à cheval entre parti, Etat et entreprise publique). La corruption corporate est une chose dérangeante, mais elle au moins peut avoir à être confrontée à ses échecs; celle de l'Etat/secteur public, quasiment jamais. Surtout sur des activités de grande taille et de long terme qui sont l'équivalent public (en encore pire) d'un marché "too big to fail" et d'une place boursière pourrie jusqu'au trognon dont les traders et investisseurs ne sont JAMAIS mis en face de leurs saletés et de leur incompétence. Pas si facile de décider ainsi, parce que comme tous les marchés mêlant importance vitale, long à très long terme et investissements férocement lourds et soutenus, le secteur pharma/matériel médical est une gageure, quasi impossible à vraiment bien gérer en favorisant l'intérêt public. C'est comme l'énergie, la distribution de l'eau ou les infrastructures de transport (rail en particulier): personne ne trouve de bonne formule durable. Y'en a des mauvaises, et y'en a de vraiment très, très mauvaises. En plus, nationaliser poserait de multiples problèmes pratiques, avant même d'en arriver au système monopolisitique ainsi défini: - est-ce encore possible dans le cadre de l'UE? - l'Etat a t-il les moyens? Et s'il achète à prix cassé ou confisque, quel sera l'impact économique pour l'investissement dans le pays? Il n'y aura plus aucune confiance dans le respect de la propriété - les grandes pharmas françaises sont-elles encore réellement "françaises" dans le monde actuel? Quelle part de leur activité est en France? Leur cotation est sur Euronext: est-ce un registre de propriété "français"? - même en cumulant les pharmas françaises et en présupposant le bouzin obtenu efficace, on arrive à une taille assez ridicule par rapport au marché: ce que le secteur ainsi obtenu pourra réellement développer, comme médocs, sera une paille par rapport au besoin. Donc retour à la case départ.
  4. Je ne sais pas si c'est encore vrai, mais quand j'ai fait un bref passage quelque part dans l'industrie pharma (une start up de recherche), on résumait la chose ainsi: - 50% du budget R&D (à mettre entre guillemets, vraiment) était pour le marketing dans ses parties moins immédiatement visibles: recherche marketing, conférences et due diligence des médecins, réseaux de distribution.... Toutes ces choses concourant de mêmes logiques, démarches et personnels (une bonne partie est très légitime et nécessaire, attention) - 50% du reste de ce budget R&D va aux travaux sur les antidépresseurs et antidouleurs (à un degré ou un autre... Des opiacées, pour l'essentiel) - à l'arrivée, il reste un quart du budget R&D total pour absolument tout le reste. Et quand on connaît les coûts invraisemblables de la recherche pharma, et les délais phénoménaux qu'elle implique (de la phase I au dernier chapitre de la phase III, il peut se passer jusqu'à 20 ans pour certains items, et sans temps mort), ce peut être un peu flippant. C'était autour de 2004-2005, et la description couvrait les deux décennies écoulées à ce moment. Je ne sais pas dans quelle mesure cela a changé, mais quelque chose me dit que pas tant de trucs que ça ont bougé dans les fondamentaux. On peut donc voir les énormes incitations à la recherche de rentabilité/profit qui sont inscrites dans le business model, et donc l'importance nécessaire des efforts pour atteindre ces objectifs, créant un paradigme auquel il est difficile de voir une alternative, puisque c'est ce même paradigme qui permet de faire venir les énormes sommes nécessaires (et pas du tout rapidement rentables) à la recherche. Les Américains (et par là j'entends la population et les systèmes de couverture santé dans leurs structures financières) sont par ailleurs doublement piégés par ce système dans son extension internationale, puisque l'exportation, où le secteur pharma est si dominant mondialement (les ricains sont quoi? 80% de l'innovation médicale dans le monde?), se fait à des prix nettement plus cassés de par la taille des interlocuteurs d'autres pays (des systèmes de santé souvent plus unifiés/nationaux, voire l'Etat lui-même, et d'autres grands assureurs, avec diverses formes de privilèges locaux et d'interactions prioritaires avec les Etats): les bénefs ne sont pas les mêmes (voire sont négligeables.... Mais faut bien occuper le marché), et un certain niveau de "pillage" (façon de parler) a lieu quand des acteurs nationaux décident de copier/faire copier des produits patentés au nom de la nécessité médicale (parfaitement légitime dans le principe), aggravant de ce fait la rapacité des pharmas US à domicile. Cette dynamique malsaine est cependant la seule chose qui permet de continuer le niveau d'investissement dans l'industrie, ce qui fait de la population US, à certains égards, la victime nécessaire du système qui permet à d'autres pays de profiter des bénéfices de cette innovation hors de prix sans vraiment payer son coût.
  5. C'est pas incompatible, juste que le sionisme est une vaste réalité, un spectre sur lequel on trouve divers degrés d'intensité d'opinions, avec différents contenus associés: le trip du "Grand Israël", c'est la partie la plus à droite sur le spectre, qui contient aussi l'ambition de reconstruire le Temple de Jérusalem surle mont éponyme où se trouve actuellement la mosquée Al Aqsa... Ce qui causerait de "menus" problèmes pour beaucoup de monde .
  6. Ca, c'est plus la définition "hard". La définition "soft", qui est ce que la plupart des Israéliens (et pro-sionistes hors d'Israël, juifs ou non) revendiqueront, est le droit d'Israël à exister pleinement et de façon normale comme Etat reconnu, et comme Etat juif. En somme, pour ce point de vue là, tant qu'il y aura quelque chose qui s'apparente de près ou de loin à une contestation de la légitimité de l'etat hébreu dans sa réalité physique et légale et dans son principe (comme des mouvements et Etats ne reconnaissant pas le pays ou ayant comme but avoué sa destruction), le sionisme sera politiquement justifié et aura une assise populaire, mais offrira aussi une couverture à des visions plus "dures"/ambitieuses/extrêmes (comme toute idéologie politique). Et le problème d'un état continu de tension régulièrement ponctué d'attaques est qu'il tend à favoriser le raidissement, voire un certain degré de radicalisation dans une partie de la population.
  7. Qu'en penser? Est-ce un autre front de l'érosion des Etats telle que décidée "d'en haut" comme l'appui du régionalisme par Bruxelles? https://www.marianne.net/societe/l-union-europeenne-lance-un-erasmus-des-religions-farouchement-anti-laique http://resistancerepublicaine.eu/2019/09/14/grace-a-bruxelles-les-musulmans-pourront-pratiquer-un-islam-authentique-dans-les-pays-europeens/ https://francais.rt.com/france/65755-offensive-contre-laicite-union-europeenne-va-financer-erasmus-religions https://www.la-croix.com/Religion/LUnion-europeenne-cree-Erasmus-religion-2019-09-09-1201046266 C'est peut-être pas si dérangeant que ça pour d'autres pays, mais dans le cas français, cela risque de poser problèmes, à moins que les ultra-européistes à la sauce macronaise ne décident une fois de plus de s'aplatir, parce qu'ils étaient favorables au projet dès l'amont.
  8. Quelle horreur! nettoyez moi ça à la javel!
  9. C'est bien connu: seuls les méchants ont des espions. Les gentils ont des agents de renseignement. Ou au pire des contre-espions. C'est pourtant simple!
  10. Quoi? Trump est sur Twitter ? Comment se peut-ce? Depuis quand? Première nouvelle !!!! Quelqu'un d'autre avait remarqué ça?
  11. La vraie raison est la même pour laquelle Trump ne l'avait pas pris dans son premier cabinet: la moustache. Avec un tel truc accroché à ses narines, il ne pouvait pas durer longtemps.
  12. [Mode cynique mais pas totalement délirant ON] En même temps, le kilo de thon atteint de ces prix, ces temps-ci.... Alors la baleine, pourquoi pas? [Mode cynique mais pas totalement délirant OFF] Parce que c'est ce qu'il faut regarder: à combien va chercher le kilo de baleine à l'achat? Quelle évolution ces dernières années? Ca dira l'essentiel de la réalité du problème: si c'est en demande ou non, s'il y a des incitations à continuer.... Pareil pour la monstruosité de plus grande échelle qui est ce qui est fait aux requins. Oh merde: en ne lisant que la citation que tu fais de Jorion, je croyais à de l'ironie.... En lisant le texte, on a en fait un quasi fanatique religieux prêt à toutes les campagnes de dénigrement et "d'annulation" d'autres individus et opinions, qui s'inscrit en plus dans cet étrange complexe de persécution de la gauche bien-pensante persistant à se présenter comme opprimée dans ses opinions alors qu'elle domine si totalement la conversation dans les grands médias et les institutions.
  13. Les royaumes du Nord, c'est quoi? C'est le nom français pour Northern Lights/The Golden Compass? J'ai vu qu'il allait être adapté avec James McAvoy.
  14. Sur les 2 hypothèses, je dirais que c'est surtout la 2ème qui pèse lourd, dans une proportion 80-20%. Et encore, je ne suis vraiment pas sûr du "changement générationnel". D'autant plus, attention aux noms de générations, que les millenals font partie des générations qui ont grandi avec la prélogie: les millenials, ce sont ceux qui sont nés entre 1980, grosso modo, et la 2ème moitié des années 90. Une bonne partie a été le public cible de cette trilogie. Les "codes" changeant, j'en vois, mais pas de nature à bouleverser le paysage ou la nature de la fiction à consommer (juste la façon dont elle est consommée). Mais j'ajouterai une 3ème hypothèse qui pèse lourd: la concurrence. A l'époque où SW est sorti, c'était un produit unique et novateur, qui tranchait tellement dans le décor de tant de façons (la technologie, la représentation du futur, une histoire épique forte, un scénario qui n'a rien de fin ou de fondamentalement novateur, mais qui respire l'ampleur, la dimension cosmique, le bon choix d'archétypes et d'acteurs pour les incarner, l'imagerie....), avec tellement rien de comparable à l'horizon, que l'impact en fut démultiplié. Le problème de devenir à ce point une référence, c'est que tout le monde copie. Le plus souvent mal, mais tous les éléments finissent par être réemployés jusqu'à plus soif. Et maintenant, on est à l'heure où non seulement ce copiage est pour ainsi dire rentré dans les moeurs et automatismes, mais aussi où la production audiovisuelle et les moyens dédiés à cette production ont explosé: hyper-abondance d'offre, y compris pour la partie grand spectacle qui en met plein les yeux. Le caractère unique passe est plus difficile à recréer. Et ce point renvoie à l'argument 2: pour en refaire un succès, et l'épisode VII a montré amplement qu'il y a un marché qui ne demande que ça (même lesrésultats en Chine étaient bons, pour un pays non "contaminé" par SW, donc sans préalable pour le transmettre plus facilement aux jeunes), en reposant sur la nostalgie, la fanbase et le public plus ou moins déjà favorable. Le résultat obtenu n'a pu se faire sans un large impact sur tous les publics mondiaux, et sans non plus un énorme taux de re-visionnage par une part conséquente du public, avant tout jeune (plus obsessionnel, plus enclin à revoir -surtout les ados). Donc de la bonne volonté et de l'envie, y'en avait. Ce qui renvoie le manque d'enthousiasme, l'incapacité à créer du mémorable, surtout au niveau des persos, dans le camp de la production: scénar, dimension épique, persos forts.... Rien n'a été là dès le départ, et la bonne volonté a été bouffée. Pour joindre les points 3 et 2, c'est vraiment ça qui fait la différence: au milieu de l'avalanche désormais constante de films et séries à grand spectacle, c'est l'histoire, le contenu, l'attachement aux persos, le caractère unique, tous pris comme un ensemble unique, qui va marquer. On ne peut s'en tirer avec du générique, et encore moins avec du pastiche, surtout s'il se met à chier sur le capital déjà construit. Et là, c'est l'écriture à Lucasfilm (Abrams, Johnson, Kennedy) qui porte toute la responsabilité. D'autant plus que, côté concurrence, on est aussi à l'ère Marvel, qui a accroché les jeunes générations et les a pour l'instant gardées. Ca pourrait changer très bientôt avec le wokisme désormais dominant, la fin du cycle entamé il y a 10 ans avec Endgame, et le dégagement (R Downey Jr, Chris Evans, S Johannson) ou l'abaissement (Thor) des persos "historiques" qui sont ceux qui ont fait l'attachement à la marque, qui ont pu se développer à l'écran et dans l'imaginaire du public. A voir si la suite (et son hyperabondance en plus) garderont l'intérêt au même niveau, en maintiendra une partie plus ou moins significative, ou démolira le bouzin.
  15. On va pleurer.... Si on s'emmerde même à aller voir le film. Il semble que le plus vaste problème d'Abrams et Lucasfilm maintenant soit d'affronter ce qui semble être désormais un grand désintérêt pour Star Wars, avant tout chez les jeunes générations (le "grand retour" de 2015 ayant été, semble t-il, un essai largement du au marketing et au push des fans historiques -entraînant leurs enfants-, fondé sur la bonne volonté héritée de ce qui précède), et dans la fanbase "historique" désormais très divisée, le public plus large semblant aussi peu intéressé après les derniers épisodes. Nul doute qu'il y aura du chiffre, en tout cas pour le premier WE, mais la suite, à ce jour, semble devoir être plus ardue. Pour ce qui est des fuites, difficile de dire de quoi il retourne: pas mal de commentateurs ayant des "insiders" disent que ça a des chances d'être authentique, mais qu'il faut se méfier parce qu'Abrams larguerait pas mal de trucs de cette façon pour tâter le terrain et créer des fausses pistes, essentiellement pour relancer de l'intérêt, avant tout dans la fandom (ce qui va de pair avec une posture nettement moins insultante à l'égard de l'audience et des fans que dans les mois et années précédentes: tiens, tiens) en suscitant des discussions, fan-theories.... Il semble aussi, d'après les mêmes sources, qu'à ce jour, ils ne soient pas sûrs de tout et qu'ils aient tourné et monté quantité de scènes, sous-intrigues, voire pan d'intrigues et fins alternatives, sans encore savoir ce qui figurera à l'écran en décembre, béta-testant tout ce qu'ils peuvent, y compris par le biais de telles fuites de scénar, pour essayer de raccommoder l'audience, en tout cas celle qui semble encore en avoir quelque chose à foutre. Donc faut rester sur son quand à soi, la version définitive de ce qu'on voit sous forme d'extraits écrits, n'étant en fait peut-être pas encore finalisée. Savoir si un film réalisé par comités et retours d'audiences disparates peut être un bon film est autre chose, mais JJ Abrams n'est pas connu pour faire de bons films au sens plein du terme: c'est un patchworker qui fait des belles scènes, repose sur un registre purement référentiel et le réemploi de recettes toutes faites, au mieux avec un grand talent, mais n'a aucun sens d'une vraie histoire et de persos solides, ni aucun sens de l'ampleur et du registre épique: il est parfois décrit comme quelqu'un qui veut mettre juste du dessert dans ses oeuvres, sans le reste du repas, ce qui tend à saturer vite et à rendre ce qu'il fait immédiatement oubliable. Mais c'est joli, et ces temps-ci, alors qu'il devient tout puissant à Hollywood (il a les doigts dans vraiment beaucoup de trucs ces jours-ci, et arrive à bosser pour plusieurs studios à la fois, plus des services de streaming), il oeuvre avec des budgets énormes. Savoir si ce sera suffisant.... En tout cas, ça contraste avec l'affiche récemment publiée, qui a l'air d'avoir été photoshopée par un pré-ado à partir de la couv' d'une mauvaise BD, avec en plus la photo d'arrière plan de Palpatine qui est un réemploi direct d'une photo d'une figurine du perso.
  16. Surtout pour les partis politiques qui sont même un peu "hors système": dès lors qu'on n'est pas un de 2-3 "grands" partis, ou plutôt parti "mainstream", bien dans l'étroite fenêtre d'Overton du "monde civilisé" et des médias qu'il faut (et souvent corrompu par le statu quo et l'écosystème en place), même si on est un parti plutôt modéré mais proposant des choses qui bouleverseraient la façon dont l'équilibre du moment est maintenu et pas l'équilibre lui-même (genre rien qui sort des politiques fondamentales habituelles, mais proposant une énorme réforme de la fonction publique ou un truc du genre), on est hors de circuits de financement, hors du système médiatique (sauf comme curiosité occasionnelle ou qu'on ne prend pas réellement au sérieux) et hors des réseaux relationnels qui peuvent très effectivement bloquer mille et une petites et moins petites choses permettant de réellement participer et être dans la course, à tous les échelons et niveaux. Avec le risque bien senti que ce genre de comportement de "la bulle" du système crée des oppositions radicales incitées à se radicaliser toujours un peu plus, parce que c'est le seul créneau jouable qui reste, et que la dite bulle tend à renvoyer dans cette "autre" sphère tout ce qui gratte aux entournures. Il est à cet égard infiniment illustratif de voir le parcours du FN sur 40 ans: banni de toutes les plates-formes du "monde civilisé" depuis les années 80, il est passé d'une proposition à 3-4% de l'électorat à une représentant entre un quart et un tiers de l'électorat.... Alors même que le Français moyen est devenu infiniment moins raciste ou entriste (cad n'ayant rien contre les étrangers sur un plan fondamental, mais faisant primer la protection et une certaine exclusivité du "club national" comme quelque chose devant avant tout bénéficier aux membres) qu'au début de cette ascension. Ca devrait quand même faire réfléchir sur la pertinence de ces comportements entristes de la "bulle" des opinions et courants "acceptables", qui impliquent censure, déplatforming/noplatforming, exclusion de la sphère du débat et de la prise en compte en général, handicaps de fait aux moyens de financement et possibilités de s'organiser sur le terrain.... Oh merde! On dirait que c'est comme si la prohibition renforçait ce qu'elle était censée éradiquer. Qui l'eut cru?
  17. Par opposition à ceux qui ne sont pas nationalistes et qui, du coup, n'ont aucun embarras à en faire autant ?
  18. Quoiqu'il arrive, la gouvernance d'une grande structure et la vision conflictuelle des intérêts qui s'y retrouvent est la norme: il est rare qu'il y ait un "PDG visionnaire" qui peut mener avec succès une politique de longue haleine, avec le plein soutien du CA ou un CA qui se fait tirer l'oreille. Cela n'arrive qu'avec des fondateurs exceptionnels et/ou particulièrement habiles et obstinés (cf le pré-mentionné Bezos, qui n'a pas fait de bénef avec Amazon pendant quoi? 10? 15 ans? Avant que la sauce prenne pleinement), et l'occasionnel personnage providentiel, ou celui qui arrive quand un faisceau de circonstances exceptionnellement favorables se réunit au bon moment. Pour le reste, il y a de la gestion moyenne, avec des variations en bien et en mal. Il y a certes un tas de mauvaises incitations construites dans le système: résultats de très court terme qui prennent le dessus, souvent parce que la moyenne de durée en poste d'un PDG est elle-même plutôt basse (quelque chose comme 4-5 ans dans les grandes boîtes il me semble), ce qui les attache peu à l'entreprise et incite à une mentalité "après moi le déluge", soit un mercenariat corporate focalisé sur le résultat annuel, voire semestriel, et de faux objectifs à 4-5 ans, avec souvent la plus grande complicité des "movers and shakers" du CA qui sont au final du même vivier, et font le même genre de carrière (tout le monde se renvoyant l'ascenseur sur ce plan: les tirages dans les pattes et poignards dans le dos, c'est juste le quotidien). On a aussi une trop grande centralisation des marchés financiers qui favorisent trop d'homogénéité de mentalités, trop de concentration du pouvoir d'allocation des ressources, avec une part trop grande réservée à ce qu'on appelait jadis la spéculation. Et il y a enfin un problème (issu de ce milieu d'entente) de réglementation et d'application des lois, qui, au fil du temps, a formé un cadre incitant par trop à la triche, à l'exemption, à la déresponsabilisation des décideurs, et à l'absence de transparence. Mais je ne vois pas en quoi les propositions de ce groupe aideraient beaucoup: j'y vois plus un "power grab" par une bande d'ambitieux jouant leur jeu habituel de pouvoir, qui a bien peu de chances d'établir une gouvernance plus vertueuse ou respectueuse des actionnaires tout en permettant des "visions de long terme" (notamment parce que les visionnaires ne sont pas légions). Qu'on agisse d'abord sur les "incentives" des dirigeants, qu'on ne leur accorde pas aussi facilement des rems pharaoniques comme si elles leur étaient dues de droit divin (et attribuées entre gens du même monde), qu'on les force à lier leur fortune à celle des boîtes dont ils prennent le contrôle (et pas sous forme de stock-ops), et qu'on s'outille pour appliquer plus sérieusement les lois et certains principes de base. Et j'aime surtout pas l'idée de patrons-seigneurs pouvant jouer un rôle plus hybride encore entre business et politique, se taillant des images de grands mécènes (avec le fric des autres) et de vastes clientèles sociales/politiques ce faisant. Même sur le simple plan de l'actionnariat, j'imagine que des épargnants et investisseurs seraient pas super joasses à l'idée de voir leurs économies et espoirs servir l'ambition, le délire idéologique ou égomaniaque, ou encore le jeu politique, d'un patron moins contrôlé, qu'il se la pète humanitaire ou joue un jeu cynique avec. Parce qu'à ce niveau, décider de l'allocation des ressources d'une boîte a plus de chances de servir la personne à sa tête qu'autre chose. Et une chose dont je suis sûr, et qui serait un bon indicateur de la réalité d'un tel patron à vision focalisé aussi sur l'utilité sociale de "l'entreprise citoyenne", c'est qu'il ne paiera pas mieux ses employés, surtout vers le bas de l'échelle, et n'améliorera pas le sort des travailleurs de pays à bas coût; ce serait pourtant la vraie utilité sociale d'un tel décideur "reformaté": une entreprise acceptant un plancher sur ce qu'elle peut contraindre dans son processus de production, acceptant pour ce faire un certain plafond sur la rapacité de ceux qui exigent des retours. Hors de ça, ce qu'on verrait en réalité, ce sont de constantes photo-ops autour du dit patron en train d'investir avec munificience dans des projets qui plaisent aux médias (et au secteur de la com' en général, grassement alimenté par ces processus), et qui ont aussi.... Une valeur de court terme (c'est ce qui paie le mieux en matière de com: les vrais trucs utiles sont peu télégéniques).
  19. Tancrède

    Nanas au combat

    L'un des multiples problèmes avec cette idée de "féminiser" en en faisant un objectif (tout comme pour la question de certaines minorités), et par là une politique à laquelle des moyens sont dédiés, une image est créée.... C'est qu'on peut surtout dégoûter bien plus de candidats des viviers "traditionnels" qu'on n'en attire des "nouveaux". Le message envoyé, de mille et une façons, par cette "féminisation programmée", qu'il s'agisse de la com, de budgets dédiés, de l'image générale qu'on essaie de créer dans les esprits, des comportements imposés par règlements ou moins formellement (notamment les notations, les répartitions de tâches, les promotions...), est un message qui fait sentir plus encore qu'il ne dit ouvertement que "les mecs c'est pas bien", qu'ils sont moins bienvenus dans l'institution, qu'ils seront plus ou moins sensiblement un deuxième choix.... Ca et la technocratisation/bureaucratisation du domaine militaire, plus un brin de culture PC qui fait multiplier les règles et codes (formels et informels) contraignant l'activité au point de la dénaturer en partie, il y a de quoi dissuader une bonne part du vivier existant (au recrutement ou au renouvellement) sans vraiment en créer un nouveau (au-delà des discussions sur la qualité suffisante ou non du dit vivier de rechange). Tout l'inconvénient d'assigner des quotas, de les graver dans le marbre d'une façon ou d'une autre, de "réserver des places", avec une bureaucratie qui essaiera de remplir ces objectifs à tout prix, surtout la triche et le mensonge, couverts par le baratin officiel et l'absence de responsabilisation sur les critères pertinents du produit final. L'un dans l'autre, je me dis que les unités d'élite et FS seront un peu le thermomètre de tout cela. Quand on voit les différentiels de performances physiques entre les deux sexes (j'ai quelques graphes sur de larges population, ce n'est même pas une discussion), et qu'on se dit que ces unités sont censées taper dans le top du vivier masculin, la conclusion est que le jour où on verra des femmes y entrer, ce sera un jour d'alerte grave (désolé si ça choque ou emmerde): ce sera surtout le signe d'un vrai grand problème d'insuffisance extrême de candidats masculins, quantitativement, et sans doute qualitativement. Déjà quand ça grignote l'infanterie, il y a des questions à se poser. Il ne sera alors plus question de voir s'il y a de la triche sur le niveau demandé: ce sera le point où la chose sera absolument indéniable, reflétant que la barre aura été abaissée, sans doute graduellement, depuis un bon moment.
  20. Ca, ça va direct sur la liste des jobs de rêve: être le manager d'une entreprise productrice de reblochon!
  21. C'est pas le cas ? Alors comment tu expliques certains de mes voisins?
  22. Il y a un peu de ça, c'est à quelques moments un tantinet irritant, ou juste lourdingue (comme toutes les choses qui sentent un peu comme de la propagande, ou du cliché vraiment pas fin et trop resservi), mais dans l'ensemble, c'est pas trop écrasant: il y a vraiment une histoire et des personnages, et il y a de la nuance en quantité suffisante pour rendre la chose tolérable. Evidemment, c'est comme traiter l'Angleterre victorienne, et les USA actuels en filigrane, à travers un prisme de fantasy plus visuel, où le poids d'une certaine idéologie est certainement très présent (et il faut donc savoir la filtrer. Mais franchement, quelle oeuvre touchant des sujets délicats est neutre?); disons que c'est suffisamment bon pour qu'on puisse se permettre de regarder et d'y trouver quelque chose de plaisant tout en ayant ensuite ses réserves.
  23. Oui, ça fait 3-4 ans que le "marketing woke" bat son plein, s'articulant dans les médias tradis et les médias sociaux, cooptant une critique professionnelle décrédibilisée (comme dans la presse: idéologues, opportunistes et individus "sponsorisés"), utilisant des faux "vrais fans" en masse et matraquant la "vérité" à l'envi en faisant ce que font maintenant tous les médias sur tous les sujets: semer la division, créer la polémique, pour faire du buzz. Le "rage-baiting" doit avoir été considéré comme la bonne méthode, mais je ne suis pas sûr que ce soit une bonne formule. Néanmoins, c'est ce qu'on verra: la moindre critique, même la plus légère, sera matraquée comme "sexiste", un portrait-robot/épouvantail sera construit du fan/geek mâle frustré qui "harcèle" en hordes l'oeuvre et ses artistes, confondant volontairement 1% ou moins de ceux qui n'aiment pas ou émettent des réserves et qui le font agressivement et avec des griefs ou moqueries qualifiables de sexistes, avec la masse, juste pour essayer de faire du trending qui fait parler du film. Peut-être changera t-on encore une fois les règles de Rotten Tomatoes, aussi en cours de décrédibilisation, pour produire le résultat voulu.
  24. J'ai surtout l'impression que cela relève d'un habillage altruiste d'une réalité purement corpo-politicienne: le groupe en question est un groupe exclusivement composé de CEOs, cad en langage clair, de "chefs de l'exécutif" de grandes sociétés, par opposition aux actionnaires qui, directement ou par des représentants, sont le pouvoir législatif et les "citoyens" ou élus des "citoyens"/propriétaires. C'est un coup d'échec pour que les dits CEOs essaient de s'arroger plus de prérogatives dans le mix au nom de "valeurs" et entités plus abstraites. Non qu'elles soient nécessairement abstraites en soi (la nation, "l'intérêt général", la main d'oeuvre, les communautés d'implantation....), mais dans le sens où elles ne peuvent réellement avoir une représentation efficace, légitime ou qui "pèse" dans le processus de décision. En l'état de telles déclarations, ce serait le dit PDG qui déterminerait la politique en ce sens, soit un "power grab" aux dépends du conseil d'administration, un peu plus vers l'idée d'un patron-monarque tenu par des "obligations" (que, pour l'essentiel, lui seul détermine avec des apparences de consultation avec des entités extérieures... A grands coups de com) qui lui donnent plus de marge de manoeuvre par rapport aux actionnaires. Il est possible que certains d'entre eux croient à ce soudain besoin "d'altruisme" et de "valeur ajoutée sociale" de l'entreprise, mais outre le fait que cela implique plus nécessairement un processus sans doute plus autoritaire dans la boîte (et plus de budgets et activités discrétionnaires), on est plus en face de patrons qui sont en train de devenir de vrais petits seigneurs féodaux. Déjà que nos patrons du CAC ont en général plus de pouvoir dans leur boîte que les patrons US, et que les tentatives de plus de gouvernance partagée/transparente ne sont jamais allées nulle part, on voit la tendance générale dans la mentalité de ces gens. C'est juste le Game of Thrones corporate: faut pas se fier à ce que dit la bande annonce. Aucun d'entre eux n'a la fibre humanitaire ou citoyenne dès qu'il s'agit de leur ambition et de leur "bottomline". Les requins ne se mettent pas soudainement au tofu.
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