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Jojo67

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Tout ce qui a été posté par Jojo67

  1. "La Chine aujourd'hui, c'est le Far West". Propos que m'a tenu un économiste revenant de là-bas, et il ne faisait pas allusion aux règlements de comptes à coups de revolvers mais au dynamisme fou que l'on voit dans ce pays. Autres témoignages de plusieurs autres personnes: "En rentrant en France on prend un sacré coup de vieux..." Pour leurs avoirs en dollars, ils sont en train de les recycler en douce. Achats de mines, autorisation de payer en Yuan avec certains pays étrangers suite à des accords bilatéraux (on quitte en douce le dollar monnaie de change), bref ils ont compris que leurs avoirs en dollars allaient se dévaloriser très vite dans les années qui viennent et ils se désengagent en douceur, pour ne pas casser la machine. En prime elle achète des obligations en euros. Une vidéo intéressante à visionner, qui parle de la Chine: http://blog.turgot.org/index.php?post/Boublil-vid%C3%A9o Mais aussi cet article récent: http://www.forexpros.fr/fundamental/analyses/la-chine-enfonce-le-dollar-17868
  2. Si même les Chinois vont à Benghazi... Bon d'accord, ils étaient allés en Egypte et n'ont fait qu'un crochet rapide à Benghazi, juste en passant, comme ça, c'est pas pareil que s'ils avaient pris l'avion de Pékin pour Benghazi, là ça aurait été trop gros, faut pas pousser, quand même, hein... :lol:
  3. Ouhais, bon, moi j'ai plutôt fréquenté les forums d'astronomie ces dernières années, alors le spindoctor est un animal que j'ai peu croisé... :lol:
  4. Tout à fait, slider69, et de plus, elle a permis se se poser la question de la vulnérabilité potentielle d'un Président à "casseroles", casseroles qui seraient utilisables par des services étrangers pour le faire chanter, ou du moins le faire incliner à, et pas à... quand l'occasion se présente. Y a pas de solution type à ce problème, sauf peut-être dans une plus grande transparence grâce à la presse, si elle veut bien arrêter sa connivence envers tous les pouvoirs, de quelques bords que ce soit. J'ai appris à ce propos que l'Etat verserait 1 milliard d'euros par an à différents secteurs de la presse en France. C'est du grand n'importe quoi si c'est vrai. On est décidément dans un système étatisé à l'extrême. Si de Tocqueville voyait ça... :O
  5. Oui bon, le spin c'est l'intoxication, la désinformation, ou les équipes qui les pratiquent, quoi... C'est un mot plus court (un avantage) mais ambigu, car avec plusieurs sens finalement, car pour un scientifique c'est lié à l'électron, et ça c'est embêtant.
  6. Euh... le seul spin que je connaisse est le spin de l'électron... :O C'est quoi ce truc? C'est du langage parisien branché?
  7. J'ai pris ce qui suit ici: http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=18980215&ID_dossier=161 Le soir du 15 février 1898, vers 21h40, le cuirassé américain Maine est victime d'une violente explosion dans la rade de la Havane, à Cuba. La détonation est si violente qu'elle souffle les vitres des maisons de la ville. Le navire sombre presque immédiatement et malgré les secours qui arrivent des autres navires, 252 hommes périssent dans l'accident. 8 autres allaient plus tard mourir de leurs blessures. Immédiatement, la presse américaine accuse les Espagnols, qui gouvernent Cuba, d'avoir placé une mine sous la coque du navire, lequel était en visite de courtoisie. Dans les faits, une commission d'enquête concluera - mais en 1911 seulement - à une explosion accidentelle dans la salle des machines. Entre-temps, la campagne de presse contre l'Espagne aura entraîné les États-Unis dans la guerre et débouché sur rien moins que l'occupation par Washington de Cuba, Guam, Hawaï, Porto-Rico et les Philippines ! Guerre sur commande: Il faut dire qu'à Cuba, les Espagnols, qui occupent l'île depuis sa découverte par Christophe Colomb, font face à partir de 1895 à une insurrection indépendantiste. Aux États-Unis, la presse populaire prend fait et cause pour les insurgés cubains et dénonce à qui mieux mieux la barbarie des Espagnols, catholiques et latins, leurs «camps de la mort» et même leur pratique de l'anthropophagie. Deux hommes rivalisent dans cette recherche du sensationnel : le magnat de la presse Joseph Pulitzer, du World, et William Randolph Hearst, qui venait de fonder à 32 ans le New York Journal. Cette presse populaire est qualifiée de «yellow press» (presse jaune) parce qu'elle propose des bandes dessinées en jaune dont la couleur a la fâcheuse tendance à déteindre sur les articles. La campagne de presse a le soutien intéressé des hommes d'affaires américains qui ont beaucoup investi à Cuba et rêvent d'en évincer la vieille puissance coloniale. Mais le public ne manifeste guère d'intérêt pour le conflit cubain. Les journalistes non plus d'ailleurs. Début 1898, le dessinateur du New York Journal Frederick Remington écrit de La Havane à son patron : «Il n'y a pas de guerre ici, je demande à être rappelé». Hearst lui câble en réponse : «Restez. Fournissez les dessins, je vous fournis la guerre». Là-dessus, il publie le 9 février une lettre confidentielle de l'ambassadeur d'Espagne à Washington qui présente le président américain McKinley comme un homme terne et timoré... À cette provocation vient s'ajouter quelques jours plus tard l'explosion du Maine. Le magnat de la presse monte une violente campagne. Pendant plusieurs semaines, jour après jour, il consacre plusieurs pages de ses journaux à l'affaire du Maine et réclame vengeance en répétant inlassablement : «Remember the Maine ! In Hell with Spain !» (Souvenez-vous du Maine ! En enfer l'Espagne !). Ses concurrents ne sont pas en reste. Pressé de partout, le président William McKinley déclare la guerre à Madrid le 25 avril 1898. Il était arrivé au pouvoir l'année précédente sur la promesse de maintenir la paix quoiqu'il en coûte. ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Commentaire: Dire que ce Pulitzer a donné son nom par la suite au prix Pulitzer, qui récompense les journalistes de haut niveau... :lol:
  8. Loki, ne te focalise pas sur le nom Staline, j'aurais pu dire "Tartanpion" la démonstration serait la même. Sinon, la première intervention des hélicoptères du côté de Brega a porté ses fruits. Une vingtaine de véhicules genre pick-ups détruits, un radar, un poste de commandement en une seule sortie. C'est pas mal du tout.
  9. J'aurais pas mieux répondu... :lol: Tout le problème est là, en effet, toutes ces visions d'un homme politique raisonnant de façon froidement rationnelle (sous-entendu sans interférence de ses émotions, de ses sentiments sur son jugement, comme un homme fort, pas un femmelette, etc.) sont des visions qui font comme si... on n'avait pas subodoré l'existence de ce continent intérieur qu'est l'inconscient avec Schopenhauer au XIX° siècle, et confirmé ensuite avec Freud et les autres au XX°. Je parle pour l'Occident, bien sûr, car en Orient ils avaient intégré ça depuis bien longtemps. Je ne pars pas en vrille, car c'est bien le terme utilisé ici régulièrement, et si on l'emploie dans une acception plus modeste, il faut le préciser... ;) Car usuellement cela dit bien ce que ça exprime. Je te rejoins sur la suite du propos. Les contraintes liées aux oppositions de palais et hors palais obligent plus un chef d'Etat qu'un particulier, là je trouve ça pertinent, car il osera moins montrer sa "faiblesse" émotionnelle devant les autres, quoique Hitler devant ses généraux et son délire sur la Russie et le "lebensraum"... Mais bon, la Gestapo derrière soi ça aide, mais passons. Là par contre je ne te suis pas. Un "adulte" c'est quoi? Les marqueurs somatiques déclenchés par un stimulus n'agiraient plus sur lui? Ben si. Il se connaîtrait mieux qu'un adolescent? Pas forcément, cela dépend des gens. L'introspection il y en a qui ne connaissent pas, et auxquels ça fait peur. N'oublie pas que les processus sont souvent inconscients! De plus j'ai remarqué que plus un homme est intelligent et cultivé moins il aura tendance à admettre que son magnifique tas de cellules grises se fait manipuler par de vulgaire émotions... :lol: Idem, plus un type est du genre "para" des grosses c..., moins il aura tendance à admettre la même chose, car il perçoit ça comme une atteinte à sa virilité. =) Un exemple de biais émotionnels qui ne sont pas individuels mais appartiennent à l'espèce: disons que Staline veut savoir si Hitler va l'attaquer. Pour cela il analyse des renseignements et discute avec ses conseillers. Dans l'analyse du renseignement qui vise à se former une opinion sur un problème précis, un phénomène connu est le fait que l'esprit humain a horreur de l'incertitude, il veut assez vite (trop vite) qu'une image même provisoire de la situation étudiée se forme dans son esprit, image qui va le rassurer. Car notre esprit a horreur du vide, cela le rend fou. Notre Staline hypothétique va donc avoir tendance à ne pas attendre d'avoir suffisamment de renseignements pour se faire une idée personnelle sur la question qui l'occupe, ce qui va induire des erreurs de jugement. Bien. Autre chose. Notre esprit offre une certaine résistance (tenace souvent...) au changement d'idée. Cela fatigue de changer d'idée car le côté rassurant qu'avait l'opinion précédente est abandonnée et on resouffre de nouveau dans l'incertitude. Quand il s'est fait une image de la situation donc, notre esprit va avoir tendance à minimiser systématiquement les renseignement futurs qui viendront infirmer cette image et à maximiser ceux qui viennent la confirmer. Autre chose. Notre esprit n'aime pas qu'on lui apprenne des infos qui dérangent ses certitudes personnelles, cela le déstabilise. Les subordonnés vont donc avoir tendance à y regarder à deux fois avant d'avancer des infos ou des analyses venant contredire l'image que s'est forgée du chef. Chef qui va être ainsi subtilement désinformé, surtout si c'est un dictateur sanguinaire et parano... ;) Faut du courage pour aller dire à Staline "T'es un blaireau, tu te trompes!" :lol: On vient de voir des tendances générales de l'esprit humain. Et si on ajoute à cela les enregistrements d'émotions personnelles passées (on n'oublie rien en fait, d'où la fameuse "madeleine de Proust"...), qui viennent interférer avec notre analyse du moment, car tel chef du B2 qui vient de faire un point de situation a une tête qui me rappelle mon prof de maths, etc. etc., car tel rapport comporte plein de fautes d'orthographe et je les déteste, car j'ai besoin de montrer ma virilité (contesté par mes copains quand j'étais jeune) et je le prouve en osant attaquer alors que c'est risqué etc. On voit bien que sans les garde-fous liés à la présence d'opposants, de rivaux, les conflits de pouvoir et de palais, cela dériverait beaucoup plus. Finalement plus le pouvoir est collégial plus il pourra se montrer équilibré et modéré dans ses décisions, voire pertinent.
  10. Je reviens plus en détails sur le processus de nos décisions, toujours dans le fil de la discussion sur le bien fondé de la décision de partir en guerre en Libye ou pas: Les hommes de pouvoir sont des hommes comme les autres, ils savent juste plus de choses, car ils ont accès à des dossiers non publics et ils ont acquis l'expérience de la vie politique et des relations internationales. Leur avantage sur les autres est quantitatif, pas qualitatif. Pour eux, comme pour nous, les choses se passent ainsi, selon les neurosciences et la psychologie modernes: Nous ne percevons pas "la Réalité", nous ne découvrons pas "les Lois de la Nature". Nous sommes un produit de la Nature, donc s'en extraire pour la voir objectivement, condition nécessaire pour en tirer ses "Lois", est impossible. Nous construisons donc notre propre version du monde extérieur à partir: * des données reçues par nos organes des sens (organes aux performances limitées); * du travail de reconstruction de notre cerveau, tel que nous l'a donné notre espèce ; * du corps qui coopère avec le cerveau pour ce travail par le relais des « marqueurs somatiques » qu’il a stockées (le terme est du professeur Antonio Damasio), et qui sont les restes indestructibles des émotions (agréables et désagréables) que nous avons vécues dans le passé. Ces millions de "marqueurs somatiques" enregistrés en nous au fil de notre vie interviennent dans nos analyses et nos décisions en nous permettant de voir certaines choses et pas d'autres, en minimisant ou en maximisant des approches, en nous faisant haïr ou aimer des choses ou des êtres, des idées, etc. D'où l'influence extrêmement puissante des émotions sur notre intellect. Les émotions sont l'interface entre notre esprit et notre corps, l'intermédiaire en quelque sorte. Si l'on en prend conscience on appelle ça des sentiments. Exemples d'influence des marqueurs somatiques sur notre vie: - La petite fille et les crevettes: une petite fille est au restaurant et mange des crevettes. Bruit de crissement de pneus au dehors, elle tourne la tête et voit sous ses yeux son chien adoré se faire écraser par une voiture. Devenue adulte, chaque fois qu'elle veut manger des crevettes, son corps présente des symptômes bizarres, son pouls s'accélère, elle se sent mal, a envie de vomir, elle doit renoncer. - Des souris que l'on a élevées dans un décor peuplé de raies verticales sont par la suite incapables de voir les raies horizontales. - L'anecdote du Peau rouge emmené à New York (raconté par Claude Lévi Strauss): Un Peau rouge qui n ’avait jamais quitté sa tribu est amené à New York. Qu’est-ce qui le frappe le plus? Les gratte-ciel? La circulation automobile? Non, pas du tout! Seulement les feux tricolores aux carrefours, car ils lui rappellent les totems… Bref, on ne voit que ce que l ’on est préparé à voir, phénomène bien connu dans le monde du renseignement. Le reste nos yeux le perçoivent, mais notre cerveau zappe. - L'expérience des élèves d ’une école primaire aux Etats-Unis: Expérience réalisée par le docteur psychologue Robert Rosenthal. 18 enseignants et 650 élèves. L ’expérience consistait à induire une prédiction parmi les enseignants sous la forme suivante: Tous les enfants sont soumis à un test d ’intelligence (QI). On dit aux enseignants que ce test permet aussi d ’identifier parmi les élèves les 20% qui feront des progrès intellectuels rapides et au-dessus de la moyenne pendant l’année scolaire. On fait le test, et, avant que les enseignants ne rencontrent les élèves pour la 1° fois, on donne les noms (en fait pris au hasard dans la liste des élèves) de ceux dont on peut attendre des résultats exceptionnellement bons. La différence entre ces enfants et les autres n ’existe donc que dans l ’esprit des enseignants... A la fin de l ’année scolaire, on fait repasser les tests à tous les enfants, et l’on constate alors des progrès réellement exceptionnels chez les 20%, dont les QI et les résultats on réellement dépassé la moyenne. Les rapports des enseignants disent de même que ces 20% là se sont distingués par leur comportement, leur curiosité intellectuelle etc. - Staline, en dépit des tonnes de renseignements venus de partout sur l'imminence d’une attaque allemande au printemps 1941, n'a rien voulu ou pu voir. Pourtant ces renseignements venaient du terrain (concentration de troupes impossibles à masquer), et des "Services" : Sorge au Japon etc. La chose se disait dans Moscou, même parmi les gens les moins informés, etc.;) . Pourtant Staline n'était pas un romantique, un lecteur idiot de la presse sentimentale, ni un fan de Barbara Cartland... :lol: Il a toujours eu la réputation d'un calculateur "froid". Je mets ce terme, ridicule quand on l'applique à un homme, entre guillemets. Pourquoi a-t-il été trompé? On n'en sait rien, car pour le savoir il faudrait être capable de sonder les reins et les cœurs. Quels sont les marqueurs somatiques (les émotions enfouies) qui ont induit Staline en erreur? On ne le saura pas. Bien entendu, il n'a pas fait exprès de laisser Hitler l'attaquer, avec une machine de guerre nazie qui venait de vaincre à l'Ouest en un mois et demi et de liquider la campagne des Balkans en un temps record. Il n'était pas suicidaire quand même. - Les opinions politiques sont d'abord un choix émotionnel, et APRES une justification rationnelle. Pourquoi? Ben pour une raison bien simple: si c'était rationnel, l'on pourrait faire changer d'avis les autres en les raisonnant. Or c'est extrêmement rare! Et quand ça se produit, l'autre le fait le plus souvent pour vous faire plaisir, par choix émotionnel... ;) Bref oui les hommes d'Etat savent plein de trucs, oui ils ont plein de diplômes le plus souvent, oui ils sont égoïstes et cyniques, oui leur intérêt et celui de leur pays passe d'abord, oui ils n'ont aucune reconnaissance et arrivent souvent au pouvoir en ayant trahi celui qui les a mis dans la course. Mais non ils ne voient pas les choses comme elles sont, et arrêtons avec ce mythe complètement dépassé de les voir se comporter selon un mode "froidement rationnel". Ils les voient comme leur cerveau perché au sommet d'un énorme tas d'émotions peut les voir... Leur cerveau, qui est doublement façonné par les émotions: 1- Via la culture qu'ils ont reçue en naissant. 2- A chaque instant via le réveil de marqueurs somatiques (émotions enfouies) qui interfèrent dans nos analyses et nos décisions, le plus souvent inconsciemment, mais moins chez les gens qui font l'effort de se connaître eux-mêmes. Imaginons un énorme iceberg, la partie émergée c'est la raison, l'intellect, la raison, et la partie immergée ce sont les émotions, les sentiments. Comment faire pour être moins dépendant de ses émotions dans la prise de décision stratégique? 1- Avoir une très grande culture personnelle, qui permet de voir beaucoup de choses. 2- Se connaître le plus possible soi-même, pour avoir conscience de ses biais émotionnels. Ils sont moins puissants quand ils ne sont pas inconscients. D'où l'importance de s'observer soi-même dans la vie de tous les jours, ses réactions d'humeur, de joie, de dégoût etc. Ceci sans juger surtout. Car si on juge, on ne "voit" pas. Tiens pour finir, le Soleil est du genre masculin en français et la Lune du genre féminin. En Allemand c'est l'inverse... Alors en déduire des réflexions "profondes" sur le côté actif du Soleil, et passif de la Lune, qui reçoit le rayonnement solaire, ben c'est raté, car pas propre à l'humanité mais propre à une culture, la française.
  11. Toi au moins on ne peux pas t'accuser d'optimisme démesuré... :lol: Quel festival! :lol: Après avoir prédit que ce serait extrêmement dur, voilà que tu dis à présent que ce sera une victoire au rabais...
  12. Au rythme actuel de perte de ses soutiens, et d'attrition de ce qui reste de son armée, sans oublier les progrès des insurgés, et la montée en puissance de l'OTAN (entrée dans la danse des hélicos), Kadhafi est foutu et j'estime qu'il ne passera pas l'été, et s'il passe le mois de juillet ce sera déjà énorme. Ce sera déjà un très beau succès franco-anglais ce qui n'arrive pas tous les jours! =) Ce ne sera pas hélas un succès européen because l'Allemagne, qui avec Merkel décide de travers dans plein de domaines en ce moment. Pour la suite, pour les retombées de cette affaire libyenne, l'on verra qui aura raison ou tort dans ses analyses, des pessimistes qui se veulent réalistes, et des optimistes qui voient le verre à moitié plein.
  13. Là tu me mésestime en caricaturant... ;) J'ai parlé d'un complexe raison/affect indissociable et d'ailleurs non quantifiable séparément, c'est tout. Il se trouve que je me suis intéressé à ces problèmes de prise de décision en fonction de l'information disponible de longue date, notamment dans le domaine du renseignement. Et que j'ai notamment étudié les travaux du professeur Antonio Damasio aux Etats-Unis, un expert mondialement connu de ces problèmes. Par ailleurs, le prix Nobel dont je parlais était celui du Daniel Kahneman, "pour avoir introduit en sciences économiques des acquis de la recherche en psychologie, en particulier concernant les jugements et les décisions en incertitude". Voilà c'est tout, je ne vais pas loin car ce serait HS. Donc quand un type me dit, moi je sais comment raisonner "froidement", donc sous-entendu sans interférences des émotions, je sais qu'il ne dit pas la vérité. Bon j'arrête là... ;)
  14. Tancrède, le fait qu'il y ait décision collective va en fait pour moi encore compliquer les choses, car chaque participant va emmener avec lui son intellect et son affect. Et au final, de toutes façons, la décision ne sera la plupart du temps pas collective, sauf chez les Romains de la République peut-être, via leur Sénat, ou aux Pays-Bas du XVII° siècle. C'est le Roi ou le Président qui décidera seul, au vu des avis de ses conseillers et des études menées par les experts. Bref moi ce qui me hérisse c'est que l'on entretienne ce mythe bien français (Descartes...) de l'existence d'une "décision rationnelle", que ce soit chez les particuliers, les économistes ou les hommes d'Etat. Cela n'existe pas, et cela n'a jamais existé! Une décision est toujours, toujours, une combinaison indissociable d'affect et d'intellect. Dire le contraire est tout simplement nier les progrès de la science du cerveau et de la psychologie depuis un siècle. En plus, il y aurait beaucoup à dire sur le terme de raison, car la raison pure ça n'existe pas... ;) La rationalité d'un Britannique n'est pas la même que celle d'un Afghan, ni que celle d'un Japonais. La forme de raison que l'on déploie dans ses raisonnements est toujours lié à la culture dont on est issu, qui vous a enseigné par exemple que c'est la terre qui est importante, et pas la mer, ou l'inverse. Donc via la culture, la forme de raison que l'on utilise est déjà bâtie au départ sur une part d'affectivité... C'est bien pourquoi par exemple, les Américains avaient des équipes de "kremlinologues", pour essayer non pas de prévoir les décisions des Soviétiques, mais pour tenter de se mettre à leur place, avec le même complexe raison/affect qu'eux, à supposer que ce soit possible, au moins partiellement.
  15. Tancrède, il y avait un smiley qui a sauté après le terme "mauvaise foi"... ;) Désolé... =) Je crois que tu exagères l'importance de la raison chez les hommes d'Etat et les décideurs en général. La complexité des problèmes est telle que pour un homme purement rationnel, et en théorie, la décision serait de toutes façons très difficile car les paramètres sont légion... Ok. Mais un homme purement rationnel ça n'existe pas, et quand il existe, car ses sentiments et ses émotions ont disparu (maladie ou accident), il est justement incapable de prendre la moindre décision, même pour décider de l'heure de sortir de chez soi pour aller acheter une baguette de pain. Finalement, la décision se prend sur un mouvement combinée de la raison et de l'affect, qui intègre en un instant tout ce qu'on sait, donc tout ce qu'a réuni et mis en ordre l'intellect, mais maximise grâce à la composante émotion certains points au détriment d'autres. Et c'est là que le vécu de la personne au plan émotionnel joue un très grand rôle, en privilégiant certains partis pris au détriment d'autres. D'après les travaux des neurophysiologistes, c'est un avantage acquis tiré de la lutte pour la survie de l'Homo Sapiens. Cela permet des raccourcis décisionnels sans trop réfléchir longtemps quand le danger menace. Pour un décideur politique de haut niveau, les paramètres sont si nombreux et si complexes, que j'imagine que s'il prenait le temps de les étudier tous et de les synthétiser, au bout d'un moment il deviendrait malade ou fou. En plus, il n'a pas le temps. Et de toutes façons rien ne lui dit qu'il aurait tout appréhendé. Donc vient un moment où l'on décide en se jetant à l'eau sans avoir la bouée de la certitude, et c'est là que les hommes de caractère dont parle de Gaulle*, justement, prennent toute leur importance. Car eux ils sont capables de décider sans tout savoir, sur un mouvement de l'âme (au sens de corps-esprit), et sont capables d'assumer après. Les types trop purement intellectuels ne font pas de bons généraux ni de bons hommes d'Etat. Ils ont trop peur de sortir du rationnel pour utiliser l'émotionnel et décider. Ils hésitent trop longtemps et l'occasion passe. * Dans son livre Le fil de l'épée. Ps: je ne pense pas qu'on soit totalement HS, car il s'agit de savoir comment les décisions se prennent pour lancer un pays en guerre, et c'était parti de l'exemple libyen.
  16. Les décideurs ne sont pas des gamins mais ils ne sont pas des robots sans âme non plus, ne calculant que de façon rationnelle comme tu sembles le croire. Ce sont des hommes, avec leurs travers psycholoqiques. Hitler s'est persuadé qu'il pouvait bouffer la Pologne sans risquer la guerre au motif que ça avait marché pour la Tchékoslovaquie, je ne parle pas de l'Autriche qui était peuplée de Germains. Staline, qui se rapproche le plus de ton modèle de décideur "monstre froid", a cru que Hitler ne l'attaquerait pas car il lui faisait confiance du moins durant un certain temps. Bill Gates déclarait en 1996 qu'Internet était une mode passagère sans avenir. Là tu as tout faux! Ben si, ils en ont, car encore une fois ce ne sont pas des robots mais des hommes. C'est bien beau de le vouloir, mais être capable de mettre de côté son affect pour prendre une décision c'est un mythe cartésien qui a été abattu totalement par la psychologie puis par la neuropsychologie moderne, dès le XIX° siècle et surtout au XX°. En fait c'est parfaitement impossible. Que ce soit pour des décisions politiques, militaires, ou économiques, ou pour acquérir une voiture, tout homme décide en fonction d'un raisonnement combiné étroitement avec ses émotions. Qu'on ne peut séparer. D'ailleurs il a été prouvé que les gens dépourvus d'émotions (accident, maladie) étaient incapables de prendre une décision, même pour les choses les plus simples de leur vie quotidienne. Il y a eu un prix Nobel d'économie décerné à ce sujet de la prise de décision en économie, et ce à un psychologue... Là où je te rejoins, c'est pour dire que ces dirigeants pensent d'abord à leurs intérêts, nationaux puis personnels, (l'ordre peut s'inverser...), certes. Mais ce n'est pas tout, car ils sont influencés par leurs préjugés personnels nés de leur vie passée (Hitler pensait Français = dégénérés), par le climat mental dans lequel ils baignent dans leur gouvernement et au niveau collectif du pays. Ils sont aussi trompés par leur propre propagande... Cf. Goering déclarant devant la vérité des chiffres: "c'est ça ma Luftwaffe?" Parce que c'est conforme à la réalité des choses, même si ce n'est pas toute la réalité. Voir ci-dessus... Là je ne pige plus ta logique. Ils sont capables de mettre de côté leurs émotions et leurs sentiments ou pas? ;) Les militaires "savent"... Voilà que tu recommences... =) Je t'épargnerai ici les choix d'avions pris au nom de motifs rien moins que rationnels. L'Histoire en est pleine. Quelle mauvaise foi! Tu sais parfaitement que les Allemands sont sous protectorat militaire US. Ce qui leur permet de grosses économies sur le budget de la Défense, du moins depuis la chute de l'URSS. D'autre part, ils n'ont pas de DOM-TOM, et sont entourés de pays amis, on voit mal qui pourrait leur chier dessus gravement sur le plan géopolitique.
  17. Laisse tomber, fool, si ton analyse n'est pas noire comme la suie sur les capacités et l'avenir de la France, tu passes pour un débile ou un premier communiant, et si tu emploies le mot "pessimisme", on te répond "réalisme"*. C'est comme ça aujourd'hui en Franchouillie. Pour ceux qui ne le croient pas (ils doivent vivre à l'étranger...), il suffit de lire les commentaires ici, au sujet du projet de Ministère de la défense à Balard, c'est 95% de négatif et 5% de positif: http://www.marianne2.fr/blogsecretdefense/Voici-le-futur-ministere-de-la-Defense-a-Balard_a271.html * Or le vrai réaliste voit les deux côté de la balance, alors que le pessimiste ou l'optimiste ne voit qu'un côté. En fait la plupart des gens (moi y compris) préfèrent croire ce qu'il leur fait plaisir, la vérité vraie ils s'en moquent. En fait cela demande un réel effort sur soi-même d'essayer seulement d'appréhender toutes les composantes d'une situation, sans rien omettre d'essentiel, que ce soit en négatif ou en positif. Donc quand je lis des commentaires où 100% à 90% du propos est négatif, que l'on me dise pas que c'est du réalisme. ;) Bien sûr ce n'est pas toujours du 50/50, il peut y avoir des situations où c'est 40/60 ou 30/70, voire plus. Mais sortir du commentaire à 90/10 en faveur du négatif, jour après jour, là je dis il y a anguille sous roche! :lol:
  18. Tancrède, si ça a un effet sur la perception que nous avons de nous-mêmes ce sera déjà énorme. Tu doutes qu'un pays ait une "âme", une espèce de mentalité collective, qui évolue dans le temps en fonction des évènements?
  19. Il y a eu perte de puissance dans le cas de la France au niveau mondial c'est évident, mais j'ai l'impression qu'on en rajoute trop souvent une couche au niveau mental... Ce pays est malade dans sa tête. Il a honte de lui-même, doute de lui-même, ne croit plus en rien, voit des obstacles partout, bref Toynbee n'avait pas complètement tort. Aux pertes physiques terribles (et je soupçonne sous-estimées) de 14-18, s'est ajouté le traumatisme psychologique, et depuis 1940, un grand manque de confiance en soi. Mais bon, la Grande Bretagne et la France montrent en Libye qu'il faut encore compter avec elles, et c'est pas si mal.
  20. Au terme de ce conflit, le peuple libyen ne sera pas "libre" au sens occidental, sa structure sociale ne le permet pas, mais il sera débarassé d'un tyran sanguinaire, et ma foi ce sera déjà pas mal, et ce sera tout à notre honneur d'y avoir participé, et aux premières loges en plus. Cela confortera le mouvement des printemps arabes, qui va dans notre intérêt général, puisque avoir des peuples démocratiques et bien nourris bordant la rive sud de la Méditerrannée c'est mieux que l'inverse. Pour les bénéfices franco-français, il y aura le côté matériel, qui se verra peu à peu (ou pas, mais ça m'étonnerait), mais déjà j'en vois un, énorme, c'est le fait que pour la première fois depuis longtemps, la France a montré au monde qu'elle pouvait (et surtout "voulait") mordre et pas seulement ratiociner à perte de vue. C'est bien d'être les champions du monde des discours (le plus souvent critiques), mais bon, ça suffit pas. Bref on a vu que le cadavre de notre nation bougeait encore, n'en déplaise à Arnold Toynbee... ;) Ps: Arnold Toynbee, pour ceux qui ne connaîtraient pas, est un historien britannique qui a écrit que la France était morte au champ d'honneur en 1918. C'est vrai que parfois j'ai l'impression qu'il n'a pas tort. :P
  21. Certes, mais on s'en moque, puisqu'il fallait reprendre la main suite à la caguade de la Tunisie, et que c'est fait. Il vaut mieux une bonne décision prise pour de mauvaises raisons qu'un mauvaise décision prise pour de bonnes raisons. :lol: Finalement la vraie responsable de notre incursion dans le ciel libyen, c'est Mam... :lol:
  22. Euh, je parlais des colonels, qui fini leur temps de commandement, passaient d'un bureau magnifique dans leur régiment en province, à un petit truc qu'il fallait partager à 4 ou 5 voire plus. Il y avait le nombre de colonels voulu à mon sens. Pour les généraux, ça c'est autre chose, on peut discuter et je n'ai plus les chiffres actuels. Et alors? Une bonne partie de Paris est comme ça, je me suis laisser dire... ;) Et ça se règle techniquement ce genre de problème.
  23. Tu as dit qu'il fallait te reprendre, quand tu verses trop dans le pessimisme... Voilà, je te reprends... :lol:
  24. Moi je trouve ça pas mal, on peut chipoter pour l'esthétique des parties vitrées du dessus, qui font un peu bizarre pour mon goût personnel, mais pour l'essentiel c'est beau, et cela a le mérite de regrouper tout le monde dans des locaux spacieux, (pas comme à St-Dominique où l'on fout six colonels pleins dans 15 mètres carrés) qui vont permettre de doter notre Ministère et nos grands Etats-Majors d'une série de bâtiments modernes. Gémir parce que ça va coûter cher ne mène à rien, parce que citez-moi une époque où ça n'aurait pas été le cas (coûter cher), et il fallait bien qu'une génération se dévoue pour faire cette démarche qui s'inscrit dans le long terme.
  25. Ceci dit ça me paraît normal que le Président de la République ne paye pas de loyer ni de charges quand il habite à l'Elysée... Faut pas pousser non plus. =)
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