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aqva

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Tout ce qui a été posté par aqva

  1. Les guerres d'irak et d'aghanistan ont de plus été menés avec une disproportion de moyens tels qu'on peut difficilement parler d'une preuve de la supériorité de l'arme aérienne, dans les deux cas l'adversaire était de toute manière condamné pour la partie invasion, avec ou sans avions. De plus la guerre du golfe a été gérée d'une manière particulièrement incompétente coté irakien, l'emploi de l'aviation a fonctionné car Saddam a bien voulu entrer dans le jeu des occidentaux et tenté de mener une bataille classique perdue d'avance. Le kosovo on en a déja parlé plus haut. A ton avis a quoi ressembleront les guerres du futur: des batailles rangées classiques ou des conflits comme l'Afghanistan ou l'Irak où il s'agit de lutter contre des entités non conventionnelles et décentralisées? Sachant que le frappeur ne servira strictement a rien dans le second cas, les retex ont montré que l'emploi de l'aviation y est contreproductif. Dans le premier cas je ne suis pas non plus bien certain de son utilité, on ne tombera pas toujours sur un adversaire très inférieur ou ayant l'amabilité de se battre comme on le voudrait! A propos de tes liens, depuis les années 30 et Douhet on nous annonce régulièrement que l'aviation est l'arme miracle qui décidera du sort des guerres. A chaque fois ces belles théories ont été démenties sur le terrain mais les tenants de l'air power ne sont plus à une rodomontade près. =D
  2. Le problème avec ce frappeur est qu'on est dans une logique de première guerre mondiale coté allié: une armée idéale entièrement composée d'artillerie et d'observateurs avancés qui mesure l'efficacité à la quantité d'obus ou de missiles déversés en un point X. Les américains ont beaucoup donné dans ce travers "seconde génération", avec la RMA et ses prédecesseurs qui ont eu le succès qu'on sait mais qui reviennent encore et toujours sur le tapis. C'est le mode de pensée général qui cloche: l'effet stratégique obtenu n'est pas proportionnel de missiles que l'on balance ou au nombre de sorties faites alors que la maximisation de la puissance de feu est la raison d'être même du frappeur.
  3. Je suis d'accord sur le fait que le hamas a un lourd passif derrière lui aussi (qu'on ne prenne surtout pas mes propos pour une approbation). Néanmoins il n'empêche que si un premier pas peut être fait cela viendra nécéssairement du coté israelien, car il n'existe plus personne coté palestinien qui aie la légitimité ou l'envie de faire réussir le processus de paix. Sans autorité palestienne crédbile, je ne vois pas comment on peut parvenir à un résultat.
  4. Israel a tout fait pour faire échouer le plan de paix dans le but d'obtenir par la force des frontières plus favorables, a commencer par la destruction systématique de toute capacité d'action de l'autorité palestienne, le soutien initial au hamas pour mieux diviser les palestiniens, le refus de la négociation a moins d'y être forcés par la communauté internationale, l'emploi systématique de la force sans aucun égard pour les civils (pour ne pas parler de crimes de guerres). Avec le hamas a gaza, israel ne fait que récolter le juste fruit d'une décénnie de politique visant à saboter la création d'un état palestien qui aurait pu controler les mouvances les plus radicales et donner raison aux partisans de la paix. Si marge de manoeuvre il y'a, c'est du coté d'israel qui jusqu'ici a tout fait pour rendre impossible l'existence d'un interlocuteur coté palestinien ayant une autorité reconnue et prêt à négocier la paix, alors pourtant que les conditions étaient réunies il y'a quelques années. Je ne vois pas quelle initiative peut venir d'un camp palestien divisé en deux factions, dont celle qui recherche depuis toujours une solution négociée a perdu toute crédibilité et l'autre n'est pas reconnue au niveau international. Un "failed state" est beaucoup plus créateur d'instabilité qu'un état organisé même dirigé par quelqu'un de mal intentionné (par exemple un Saddam like), car au moins dans le second cas on a un interlocuteur avec qui ont peut employer des moyens de pressions et parvenir à discuter raisonnablement. Dans le premier cas il n'y a rien à faire (faire souffrir la population civile ne fera qu'augmenter la popularité du hamas).
  5. Je ne vise peut être pas les mêmes posts que toi, mais il me semble que ce qui posait problème n'est pas d'avoir payé les insurgés, comme tu le dis, tout le monde le fait et ce n'est pas forcément un mal, il y'a plein d'exemples dans notre histoire où cette tactique a été payante, je veux dire efficace. Le problème est de ne pas avoir informé correctement son successeur de la situation. Je me garderai bien de juger de la responsabilité de ces problèmes de communication, c'est assez stérile. Quoi qu'il en soit cela me fait douter encore plus de l'utilité réelle de l'apport des petits contingents européens.
  6. Dans ce cas pourquoi avoir soumis au référendum un traité imbuvable plutot qu'une vraie constitution énoncant des principes clairs? Le coeur du problème est qu'il n'y a aucun principe d'énoncé dans le TCE à part des soi disant "valeurs" vides de sens qui ne coutent rien à dire. Quand on vote, on vote pour un programme (ou pour une personne dans le cas du maire), pas sur un traité technique ne donnant aucun projet à l'Europe si ce n'est la tendance supermarché géant qui l'emporte actuellement. Si on avait voté sur un tel projet il aurait échoué tant les visions de ce que doit être l'Europe sont incompactibles d'un pays à l'autre. La vision d'une Europe qui serait une super puissance au niveau mondial est loin d'être majoritaire (pour ne par dire franco-francaise), de toute manière les différents pays ne seraient pas d'accord sur la manière d'utiliser cette puissance et n'ont pas de projet commun à 27. L'attitude à avoir face aux USA est particulièrement caractéristique des divergences entre européens, quand on voit qu'une question aussi peu signifiante que celle de l'irak a suffi à déclencher une crise majeure on n'a pas à être optimiste. Dès que c'est du sérieux, c'est chacun pour soi. Réussir à faire que 2 pays puissent se retrouver sur un nombre importants de points et une politique commune, ce serait déja beaucoup. Il y'a une différence entre nos représentants à l'AN et au parlement européens: les premiers sont légitimes (quoique la nullité de la classe politique fait qu'ils le sont de moins en moins), les seconds non. Comme disait Tancrède, il ne suffit pas de faire voter les gens pour avoir des représentants dont les décisions seront acceptées. On se sent représentés par nos députés à l'AN, même si il ne viennent pas de notre région, par contre on ne se sent pas représentés par un députe du parti travailliste britannique, même si on est socialiste et que les deux sont dans le même groupe au parlement européen (le PSE). A vrai dire on voit même mal quel pourrait être le point commun entre ceux deux partis. La méfiance de tout ce qui vient de l'Europe n'est pas liée à une crainte obscurantiste et arrièrée, mais au fait que le capital de confiance en l'Europe est nul. On est pas représentés par des députés venant de pays étrangers dont on ne sait rien et dont on ne peut comprendre les idées sans connaitre la culture politique de leur pays, donc sans être de leur pays. Je t'invite à voir un exemple historique intéressant, le saint empire romain germanique. Les micro états le composant se sont satisfaits pendant des siècles d'être des protectorats et le terrain de jeu des grandes puissances, sans que jamais l'idée d'une union pour être plus forts ne vienne à l'idée. Seul un état fort capable d'imposer par la force l'union autour de lui à fini par arriver à un résultat, et aucun état n'est à même de remplir ce genre de role en Europe. Non je ne crois pas que la constitution d'ensembles importants au niveau planétaire changera quelque chose. C'est une menace beaucoup trop lointainte et de toute manière il y'a le protectoral US pour rassurer les petits.
  7. Si les citoyens n'ont pas confiance en l'Europe au point d'y voir une remise en cause de leur souveraineté, n'est ce pas le signe d'un manque total de légitimité? Qu'est ce qui fait qu'un référendum en france sur un sujet X donnant "oui" sera accepté par tout le monde, même dans les régions où le non est majoritaire, alors qu'en Europe un pays ayant voté non n'acceptera jamais le résultat et se sentira oppressé si on lui impose? Combien de personnes qui ont voté OUI ont compris le texte? Surement très peu, on ne peut pas dire que les personnes qui ont voté OUI étaient beaucoup mieux informées que le camp d'en face, dans les ouistes il y'a curieusement beaucoup plus de facteurs, curés, patrons de bars que d'experts internationaux (en supposant qu'ils soient tous pour le OUI ce dont je doute)... Leur seul avantage c'est l'argument d'autorité "l'expert machin a dit truc donc c'est bien" qui atteint quand même rapidement ses limites. Pourquoi faire voter les gens si la seule chose qu'on leur dit c'est "il faut suivre l'avis des experts"?
  8. aqva

    Wellington sans Blücher.

    Je ne vois rien d'extraordinaire en termes de capacités de défense de l'armée brit par rapport à leurs contemporaines, que ce soit pendant les guerres napoléoniennes ou les deux guerres mondiales, elles sont même plutot un cran en dessous de la référence (francaise ou allemande) de l'époque. La grande armée et la heer étaient loin d'être des manches à balai en défense et savaient aussi très bien attaquer et exploiter. Le savoir faire brit se limite à la défense statique car cela leur est suffisant, tandis que sur le continent il faut savoir tout faire sinon c'est la sélection naturelle. Cela me semble bien illustrer le fait que les innovations militaires ne sont pas des grandes idées venues d'en haut mais se sont imposées dans des conditions très difficiles où la conservation du modèle existant (et de sa sécurité, car on sait qu'il fonctionne) n'était pas possible.
  9. Tenter de mettre dans le même états des peuples qui ne veulent pas les uns des autres n'a pas vraiment bien marché à l'essai... Pour que l'AH soit viable il aurait fallu que la monarchie hasbourg puisse rester un facteur d'unité, après la défaite, la désintégration de l'armée, la sécéssion des provinces je vois mal comment cela aurait pu être possible. La critique du traité de Versailles par Bainville est bien faite et il a totalement raison en expliquant que le retour d'une Allemagne agressive n'est qu'une question de temps, mais il n'a pas de solution alternative a proposer à part un retour à l'ordre ancien qui n'est plus possible. En fait on se heurte au mêmes problèmes qu'un traité différent ne changera pas: 1 la communauté germanique compte 80 millions d'habitants, la france 40 2 l'angleterre n'est pas disposée à coopérer (un traité plus favorable à la France aurait encore retardé la prise de conscience de la dangerosité de l'Allemagne et les illusions sur la puissance francaise) 3 l'europe centrale est morcelée entre différents peuples qui ne peuvent pas constituer ensemble un état solide 4 avec l'effondrement russe on a plus d'allié sérieux à l'est En fait la seule solution valable que je vois aurait été un retour en puissance russe (au moins une frontière avec l'Allemagne) mais pour cela il aurait fallu sacrifier la Pologne tant toute entente entre ces deux là était impossible. L'expansion polonaise à l'est a vraiment été catastrophique.
  10. aqva

    Chine vs Inde

    Vu les mouvements migratoires massifs que cela risque d'entrainer, la proximité du nord de l'Afrique avec l'Europe, je pense au contraire qu'on est concerné en premier lieu, bien plus que les chinois qui eux peuvent se foutre de ce qui se passe là bas.
  11. Oui mais pas à cause du choix de ne pas avoir continué en AFN en 1940. Sa politique après 1943 a par contre peu d'excuses, avec un peu plus de clairvoyance il aurait du renoncer à son titre de chef de l'état après l'invasion de la "zone libre" voire partir pour Alger. ;)
  12. Je voudrai parler de ce livre ici car il contient une description extrêmement bien faite de ce que peut être une désastre militaire, en l'occurrence la bataille de Tannenberg coté russe en 1914. Il s'agit d'un récit de la bataille vu coté russe qui constitue un réquisitoire impitoyable contre les milieux politiques et militaires russes. Tout y passe, à commencer par le fait que les forces russes sont divisées en deux armées dirigées par deux commandants qui se détestent (Rennenkamp et Samsonov). Le comble est que ce qui va se produire avait déja eu lieu contre le Japon en 1905, où Samsonov avait été attaqué par les japonais et Rennenkampf n'était pas venu à son secours. L'état major qui doit gérer la coordination entre les deux armées complique encore plus le problème au lieu de le résoudre, car dirigé par un adversaire de Samsonov qui ne cherche qu'à tout controler depuis son état major et à lui mettre des batons dans les roues. On sent ici les rivalités entre les différents clans affiliés aux personnages de la famille impériale qui cherchent à placer leurs généraux, histoire de tirer la gloriole à eux. Afin de retirer toute initiative à Samsonov, il a été flanqué d'un état major d'incompétents qui ne sont là que pour le surveiller et ne cesse de se faire retirer tel ou tel corps ou d'interdire tel ou tel ou tel mouvement. A noter que Samsonov n'a même pas été mis au courant du plan d'invasion, qu'il a découvert le jour de sa nomination à la déclaration de guerre et qu'il désapprouve. Au lieu de couper la liaison entre la prusse et le reste de l'empire allemand là où elle fait un goulot d'étranglement vulnérable, les deux armées vont attaquer depuis la frontière la plus à l'est. Le plan russe est de fixer l'armée allemande face à rennenkampf à nord, pendant que samsonov doit venir du sud la prendre de flanc. Rennenkampf se trouve en effet opposé à des forces allemandes inférieures en nombre qu'il finit par repousser à Gumbinnen, mais ces forces vont se redéployer rapidement sur le flanc de samsonov au sud par voie ferrée. L'état major russe persistera à penser qu'elles se trouvent toujours face à rennenkampf, jusqu'à la fin de la bataille il refusera de croire Samsonov signalant qu'il est attaqué par des forces allemandes considérables. Rennenkampf fixé face à un adversaire imaginaire ne fera rien pour venir à son secours. L'ordre de bataille de la IIème armée russe de samsonov a par ailleurs été mal composé, il n'a pas eu le temps de recevoir la cavalerie qui pourrait lui permettre de mener des opérations de reconnaissance, l'offensive russe ayant été accélérée afin de remplir les promesses d'aide à la France. Samsonov sent bien qu'il court au désastre avec un flanc ouest exposé, dans l'ignorance totale des positions allemandes et avec des lignes étirées au maximum pour aller à la rencontre de rennenkampf, mais tout ce qu'il peut faire est d'obliquer vers le nord ouest et de ralentir autant que possible la marche de son armée. Tout cela dans la limite de la marge de manoeuvre que lui donne son état major et qui n'est pas bien grande. On aborde également le problème des communications, samsonov n'a que deux automobiles pour communiquer avec son armée et des estaffettes à cheval. Les lignes télégraphiques ne sont pas utilisables, les russes ayant avancé au delà de leur portée. Une solution serait d'utiliser la radio, seulement les russes n'ont pas d'opérateurs qualifiés en cryptographie! Les centres de commandement russes sont placés trop loin en arrière, alors que les allemands ont plutot tendance à commander depuis l'avant (ce qui peut aussi poser des problèmes, notamment le risque d'être capturé). Le commandement finira par céder à la tentation de la radio, révélant aux allemands toute la vulnérabilité de la deuxième armée de Samsonov. Sans cet élément, les allemands auraient probablement hésité avant d'attaquer en infériorité numérique. La logistique de l'opération a été également très mal pensée, l'armée de samsonov avance dans une région éloignée des voies ferrées russes (alors que les allemands peuvent eux se redéployer facilement), quasiment désertique et où le ravitaillement pose problème (les puits sont bouchés et il y'a peu de grandes routes). Bref tous les éléments sont en place pour un désastre russe. Encore que le plan allemand n'était pas de réaliser une manoeuvre d'encerclement comme à la bataille de Cannes (ils n'ont pas assez de forces pour cela), c'est par la désobéissance de certains généraux (von Francois en particulier) agissant de manière agressive que la victoire sera possible. L'armée de samsonov est prise en tenaille, les corps gardant ses flanc gauche et droit étant rapidement submergés sous le nombre. Sa seule solution est d'ordonner la retraite vers le sud est et de sauver ce qui peut l'être. Comme dans les batailles classiques, le gros des pertes se fait dans la poursuite. Les armées centrales se voient contraintes de faire demi tour à travers le lacis des chemins de forets, conduisant à leur dislocation et à la perte de l'artillerie. Le peu de grandes routes hors de portée de l'artillerie allemande est complètement surchargé par les armées se repliant, provoquant de gigantesques embouteillages. Le soldat russe ne manque pourtant pas de courage et se bat brillamment à certains endroits, mais cela ne change rien à la situation générale. D'autres unités fuient, pourtant les soldats qui les constituaient n'étaient pas plus mauvais bougres et se seraient bien battus dans d'autres conditions. On voit le meilleur et le pire, certains généraux donnant leur reddition en ne s'étant presque pas battus ou fuyant au delà du raisonnable tandis que d'autres se révèlent être de très bons commandants. Bref tous les comportements habituels que l'on peut voir dans un désastre militaire. Samsonov est conscient qu'il allait au désastre et a tenté de l'éviter, mais on le sent écrasé par le poids des évènements. Il tente de remplacer les incompétents, pas toujours avec succès car les généraux écartés ont tendance à ne pas accepter leur renvoi et certaines armées se retrouvent avec deux voire trois commandants. La description de la fin de Samsonov également intéressante. Le livre se termine par le conseil qui doit déterminer les responsabilité du désastre. Hypocrisie supreme, les reponsables du désastre se déchargent sur samsonov qui a fait ce qu'il a pu pour d'éviter la catastrophe et se trouve accusé de n'avoir pas obéi aux ordres. A noter que l'auteur conclut que la russie a fait une erreur en voulant venir aussi rapidement au secours de la france et qu'il aurait été préférable de défendre ou de lancer une offensive après avoir réuni les moyens nécéssaires. Je voudrai avoir votre avis sur ce livre, apparamment soljenistyne semble avoir fait des recherches historiques sérieuses mais je ne sais pas à quel point il a pu inventer. Si il pouvait y avoir des détails sur l'armée russe de 1914 et les problèmes du commandement ce serait bien aussi. Quoi qu'il en soit il vaut le détour comme description d'une bataille et de la déroute suivant la poursuite, même si certains passages sont un peu longs (on pourra sauter le début).
  13. Bof, on sent bien que leur travail avait dès le début pour but de montrer que la France pouvait tenir durablement en AFN et que Pétain était un "traitre" en ayant choisi de retirer la France du conflit. Pour cela ils ont pris les argumentations les arrangeant et celles allant dans le sens contraire n'ont pas généré un enthousiasme colossal, on se demande bien pourquoi. =D Ils se sont aussi basés sur un certain nombre d'hypothèses qu'il est franchement aventuré de poser et en dehors dequelles leur belle construction tombe à l'eau. En gros ils se basent sur l'idée qu'Hilter continuera la guerre de la même manière que si la France n'était pas repliée en AFN et qu'il n'entreprendera rien pour sécuriser son flanc sud. Cela ne colle pas du tout avec ce qui s'est passé "en vrai", Hitler n'a pas hésiter à repousser Barbarossa de plus d'un mois pour écarter la menace allié en Crète ou à disperser des forces pour soutenir l'allié italien (toute défaite étant suceptible de provoquer un changement de camp de l'Italie). A chaque fois qu'il y'a eu une menace de ce coté, l'Allemagne n'a pas hésiter à mettre les moyens qu'il fallait pour écarter le danger. Ils se basent en outre si l'idée que l'Espagne n'entrera pas en guerre, oubliant qu'une france en AFN donne à la fois quelque chose à offrir aux allemands coté espagnol (la sécurisation du flanc sud de l'Europe, enjeu autrement plus important qu'un rocher) et quelque chose à offrir aux espagnols coté allemand (le Maroc voire plus si affinités). Bref leurs arguments ne m'ont pas convaincu, partir d'un a priori et vouloir le prouver à tout prix n'est pas une bonne démarche. Aussi peu sympathiques que peuvent être certains aspects de Pétain, je persiste à penser que le choix de l'armistice restait la meilleure solution en attendant le moment opportun pour retourner sa veste. Leur travail documentaire a un certain intérêt mais toute l'analyse qui suit reste biaisée par la thèse de départ, qui donne une belle fable mais peu réaliste malheureusement. Je préfèrerais me baser sur les sources qu'ils ont utilisé que le site en lui même.
  14. Le problème est que se passe il si l'ONU doit intervenir militairement contre les USA? On voit mal un tel scénario se produire, même chose pour israel sous protection US. En gros intervention militaire possible sauf contre les puissances majeures et leurs protégés, voilà qui ne risque pas d'ajouter à la crédibilité de l'organisation. Pour qu'une force internationale valable se mette en place, il faudrait en fait un consensus de toutes les puissances militaires majeures (au minimum du conseil de sécurité) qui auraient décidé que rien ne doit changer. A part dans une situation post congrès de vienne (et encore) je vois mal comment cela pourrait se produire. Le blocus ne vaut rien si tout le monde ne participe pas, une grande puissance peut donc très bien décider de mettre son veto de fait. Comme on voit mal les USA lacher israel, la Russie l'Iran ou la Chine la CdN, enlever le pouvoir de veto à l'ONU ne changera rien à la réalité du terrain (si ce n'est prendre des résolutions purement rhétoriques).
  15. Le problème belge me semble en effet une belle réponse au mythe qui voudrait que l'Etat soit un pur organisme de gestion, existant dans le seul but d'assurer à chacun son petit confort personnel minimal, version hardcore de "du pain et des jeux". Même dans la IIIème république finissante que l'on accuse de tous les maux et de la pire décadence, la classe politique avait une envergure toute autre que les nains auxquels on a droit aujourd'hui, le patriotisme était réel (la population n'était pas massivement défaitiste comme on l'a prétendu, les durs combats de juin 40 en témoignent) et les valeurs républicaines signifaient beaucoup plus qu'un vague postulat abstrait pour lequel on ne mettrait pas un clou. La vie politique actuelle à l'air franchement minable à coté, ne proposant aucun idéal si ce n'est la gestion au jour le jour de nos économies. Si on demande aujourd'hui quel est la raison d'être de la France, on a droit qu'a une vague "volonté de vivre ensemble", qui ne tient pas compte de l'Histoire de France qui est un rassemblement par la force et une combat à recommencer en permanence contre l'entropie naturelle poussant à la disslocation. La seule conscience qu'en étant réunis on est plus forts est trop éloignée des réalités concrètes pour être capable de s'opposer à cette tendance. Je ne dis pas que la France va se disloquer de suite (il existe encore beaucoup de choses qui font notre singularité par rapport à nos voisins), mais le néant que l'on nous propose aura forcément des conséquences néfastes, comme le dit Tancrède, les gens finiront par aller voir ailleurs.
  16. La vidéo qui montre en char en flammes après un stuka qui lache sa bombe est un montage de propagande, les avions de l'époque n'étaient pas du tout conçus pour l'attaque au sol à la facon d'un jabo. Même à la fin de la guerre, les avions sont loin d'être la cause principale de pertes en blindés. Ceci dit la parte sur 1940 est loin d'être aussi horrible que celle sur la pologne, c'est plutot une bonne surprise. EDIT: beaucoup de contre vérités également, mais pas aussi horribles que la soi disant charge de uhlan contre des chars
  17. Encore une fois la précision historique n'est guère le souci des producteurs, le sensationnel ça paie plus j'imagine. La nullité des séries "historiques" grand public est accablante, pourtant faire appel au concours d'un historien ne doit pas être à ce point ruineux pour ce genre de séries! =( De la merde à ce point comme commentaires, c'est se moquer du public...
  18. En fait on dirait que les flamands sont persuadés d'être la cible d'un complot francophone visant à faire disparaitre la culture flamande, via l "invasion" de la Flandre par des francophones.
  19. C'est la preuve qu'il est très difficile de créer un pays à partir d'un ensemble de groupes tribaux régionaux et d'une frontière arbitrairement tracée sur la carte... Il a fallu des siècles pour faire naitre les pays européens,avec l'emploi de méthodes très violentes pour imposer l'autorité de l'Etat et la mort des entités locales. Seul un dictateur maintenant son clan au pouvoir et tenant les autres grace a un puissant réseau personnel peut se maintenir durablement en Afrique, mais dès qu'il meurt tout est remis en question à nouveau car il était le seul à pouvoir réunir beaucoup de monde derrière lui.
  20. Ceci dit ce qui me pose problème avec cette guerre, c'est que moi aussi j'ai bien du mal à définir quels seraient les objectifs stratégiques... Al quaida et consorts? Partis depuis longtemps au pakistan. A part les élucubrations de certains journalistes sur le vernis à ongles et les petites filles afghanes, je ne vois pas trop. Une guerre menée sans stratégie étant vouée à la défaite, ça ne me rend pas optimiste...
  21. @loki: il parle surtout du moral, il n'y a pas de nouveauté sur les opérations militaires (du moins pas plus que ce qu'on peut trouver ailleurs) - l'intérêt du livre n'est pas dans l'analyse des opérations militaires mais donne plus une vue d'ensemble par contre il tranche un peu d'autres livres de 200 pages qui consacrent 3 pages à juin @roland: ce que tu décris implique plusieurs choses... d'une part il aurait fallu qu'on entre pas en Belgique pour monter une défense statique à la frontière, en effet le combat en Belgique est une bataille de rencontre et en plus presque rien n'est préparé sur les positions que doivent occuper les alliés (ça, c'est la mauvaise surprise car en théorie des points importants devaient avoir été fortifiés et les unités ne trouvent rien sur place) en gros on abandonne l'armée belge à son triste sort, ce qui risque d'aggraver l'infériorité numérique française mais surtout il aurait fallu que le haut commandement prenne conscience que l'AF n'est pas en mesure de mener autre chose qu'un combat défensif statique en attendant d'avoir appris la guerre de mouvement or ce n'est pas du tout le discours qui prévaut jusqu'en mai, le haut commandement même si il a tendance à surestimer les forces allemandes est confiant dans la capacité de l'AF a mener une bataille défensive en belgique, d'où l'effondrement et la stupeur des généraux quand des mauvaises nouvelles arrivent de partout sans discontinuer pour mettre ton modèle en place, il aurait fallu une préscience et une prise de consciente de la réalité de l'armée et de ses limites qu'on ne trouve presque jamais dans une institution militaire (d'autant plus que la prise de conscience d'une réalité à ce point dévalorisante risque d'être très difficile à faire accepter) ce qu'il aurait fallu c'est un second round où le combat sera moins déséquilibré car on sait à peu près comment les outils réagissent l'un à l'autre et ce qui marche et ne marche pas par exemple qu'une unité qui retraite face à un adversaire mobile est condamnée à disparaitre presque sans combats, qu'on ne peut pas "colmater" le front pas à un ennemi mobile ou que les chars doivent combattre sous les ordres de leurs chefs (fait bien accepté au niveau théorique mais qui prend du temps à entrer dans les mentalités des divisionnaires d'infanterie qui veulent détourner les chars pour eux) or comme on a pas de réserve stratégique disponible ni la supériorité numérique pour combler les pertes du premier round, pas de second round possible sauf changement majeur (comme une entrée en guerre de l'URSS contre l'Allemagne) par ailleurs l'organisation que tu décris a ses limites des fronts correctement fournis en terme de densité de divisions ont été largement percés lors des offensives allemandes de 1918 ou à koursk (où pourtant les russes ont une large supériorité numérique et ont eu des mois de préparation), or comme l'AF est foutue une fois qu'on sort du cadre du combat défensif statique, il faut surtout que ca ne perce nulle part sinon on est très mal sachant que les allemands ne manqueront pas d'attaquer les points les plus faibles du dispositif, qu'un problème peut toujours se produire au mauvais moment au mauvais endroit, miser sur le fait qu'il n'y aura absolument aucune défaillance locale sur tout le front me semble être un pari impossible à tenir à mon avis, si en 1914-1918 il avait existé des unités capables d'être aussi dévastatrices en percée que les divisions blindés, on aurait perdu la guerre trois fois: lors des deux batailles de marne et lors de l'offensive allemande de 1918 contre les britanniques
  22. Je suis en train de lire "les francais de l'an 40" de crémieux brilhac. Un des problème de la doctrine n'est pas qu'elle fut mauvaise mais que soit elle n'existait pas, soit il y'avait plusieurs doctrines concurrentes parmi lesquelles aucun choix n'était fait. Cela conduisait à construire des matériels dont on avait aucune idée précise de l'utilisation qu'on en ferait par la suite. L'auteur parle aussi pas mal de la période de juin 40 (totalement ignorée par les auteurs étrangers), en particulier du sursaut patriotique de juin et de l'espoir de remporter une nouvelle bataille de la marne (les nouvelles étant lentes à parvenir, seuls le haut de la hiérarchie militaire était au courant de la gravité de la situation). Il apparait par ailleurs que le front a tenu là où il y'avait une division pour 5km de front (densité de la premiere guerre mondiale), et que même les meilleures divisions ne peuvent tenir 15km de front. EDIT: pour les pertes voir ici http://atf40.forumculture.net/questions-diverses-f14/les-pertes-t1240.htm cela confirme l'importance de la distinction entre chars réparables dans un délai plus ou moins long, transformés en un autre modèle, ... et ceux définitivement hors d'usage et dont on ne pourra rien tirer
  23. Encore fallut il que cette "europe de la défense" existe, or pour l'instant elle n'a aucune crédibilité. Je ne fais que constater un fait: personne ne songe sérieusement à faire appel à l'europe pour sa protection (surtout que pas mal de pays entretiennent une relation ambigue avec la Russie, Allemagne en tête), les US sont la seule solution qui vaille d'où la déception quand le soutien se réduit. De manière plus générale, je ne crois pas que ce soit une politique viable pour les pays de l'est que de rester faché avec leur plus gros voisin. Ca n'a jamais donné de bons résultats historiquement, même avec le "soutien" d'un allié puissant mais trop éloigné. Une politique de bon voisinage avec la Russie serait nettement plus raisonnable, un peu comme ce qu'à fait la finlande pendant la guerre froide (pas de soumission mais faire en sorte de ne pas être un voisin menaçant). Mais pour ca il faudrait faire abstraction des sentiments...
  24. aqva

    Gamelin l'incapable

    Je rappelle que la thèse du front populaire et des acquis sociaux responsables de la défaite est invalidée depuis longtemps par les historiens. Ces histoires de pays qui font la fête au lieu de travailler sont bonnes pour la propagande...
  25. Dans ton décompte de chars perdu, sont ce ceux définitivement détruits ou ceux seulement endommagés? En général une bonne partie des chars endommagés peuvent revenir sur le front après quelques jours passés à l'atelier (surtout que les calibres de 40 - 25mm en particulier - créent rarement des dégats dévastateurs à l'intérieur d'un char). D'ailleurs c'est ce qui me rend pessimiste sur l'usure des stocks de notre coté: contrairement aux allemands, tout char endommagé ou simplement immobilisé est perdu si on mène un combat défensif. Bref tout percée même mineure risque de créer des pertes importantes de matériel, et comme la supériorité n'est pas de notre coté, je doute qu'on puisse monter des opérations offensives (d'ailleurs les DCRs sont une catastrophe en offensive, les chars se retrouvant vite tout seuls finissent dégommés par des 88 ou 105mm après un succès initial).
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