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Pas convaincu. Je pense plutôt qu'il s'agit chez certains hommes/femmes politiques allemands d'un réflexe pavlovien. L'Oncle Sam est assez rassurant (ce fut un allié plutôt fiable même si peu testé au cours des dernières décennies) et particulièrement séduisant (il offre pour lors un marché aux productions manufacturées à haute valeur ajoutée). Pour autant, je ne suis pas sûr que la posture de Kramp-Karrenbauer soit totalement sans risque pour l'Allemagne. On perçoit tout de même, alors que les élections nous habituaient jusqu'alors à des alternances politiques ayant finalement peu de conséquences en matière de politique internationale, que les démocraties occidentales ne sont plus aussi prévisibles que cela. Ce que je trouve le plus cocasse dans la posture de Kramp-Karrenbauer, ou d'autres personnalités politiques de la même ligne atlantiste, c'est une certaine tiédeur vis-à-vis des USA tant que Trump était au pouvoir. Dès lors qu'il a perdu sa réélection, on a relancé la machine comme si de rien n'était. Par ailleurs, il faut tout de même reconnaître que l'américanophilie de Kramp-Karrenbauer l'a conduite à une posture particulièrement prudente, la poussant même à certains moments dans une claire opposition, à Nord Stream 2. Dans son discours, elle a à plusieurs reprises rappelé que les intérêts des pays est-européens et notamment ukrainiens devaient être considérés avec attention.

Je me demande si Patrick n'évoquait pas plutôt l'hypothèse inverse d'une Pologne administrant ses valeurs et manières de voir à l'attention de la société allemande, voire européenne. C'est du moins ainsi que je l'ai compris.

Le planificateur ukrainien semble avoir de très bons renseignements et savoir déterminer quand mobiliser les moyens. Autrement dit, il semblait y avoir une fenêtre... et elle fut exploitée parfaitement, a-t-on l'impression.

Dans l'absolu, l'île pourrait offrir un point intéressant pour faire de l'A2/AD sur le golfe d'Odessa. Mais faut-il encore être en mesure de défendre ses propres systèmes de défense, du moins le temps de leur mise en place. Entre la perte du Moskva et la perte de l'utilité de cette île, à se demander si ce n'est pas une bataille qui est en train d'être gagnée par l'Ukraine dans le coin.

L'Azerbaïdjan au Haut-Karabagh ?

Certains semblent douter de notre démarche de préparation à la haute intensité.

J'avais initialement répondu sur l'autre fil, mais je pense que la réponse plus trouve sa place ici : L'Union Européenne s'avère tout de même être un ensemble assez baroque, adjectif que l'on emploie en français pour décrire une structuration un peu étrange. On a assez largement privilégié l'intégration économique à l'intégration politique, mais on voudrait néanmoins que l'ensemble soit un cadre au travers duquel se voient policées les sociétés et leurs opinions. Je pense que l'Union Européenne a largement omis la nécessité d'une intégration médiatique, permettant une meilleure compréhension des traditions et réalités, craintes et espérances des populations voisines. Je ne suis pas sûr, par exemple, que les citoyens allemands aient vraiment compris la réception par la population grecque de certaines sorties médiatiques commises par les hommes/femmes politiques allemands. Je ne suis pas sûr, par exemple, que les citoyens français aient vraiment saisi le ressenti d'une partie de la population italienne lors de la crise des migrants. Soit dit en passant, façonner une telle sphère médiatique européenne passe par des étapes finalement assez simples (ex : création d'une agence de presse européenne, création d'une chaîne télévisuelle et d'un canal radio diffusant sur l'ensemble du territoire européen et permettant la communication d'informations et l'échange d'opinions)* et d'autres beaucoup plus complexes (ex : on ne peut pas dire, à mon grand regret, que la majorité des citoyens français aient une réelle connaissance de la vie de leurs concitoyens sur les territoires et départements d'outre-mer)** Tant que l'on n'aura pas commis cet effort d'intégration médiatique, avec la volonté de faire émerger une bribe d'opinion européenne, je pense que tout regard/jugement porté sur une société voisine en décalage apparaîtra déplacé. _ _ _ _ * C'est tout de même un comble de voir l'UE bloquer la diffusion de Russia Today ou de Sputnik News, mais de ne pas avoir su jusqu'alors développer un canal d'informations et d'échanges d'opinions sur son propre territoire. ** Parfois, je m'amuse à demander à des amis, un peu par provocation, s'ils connaissent l'identité des derniers monarques en notre pays. Peu de Français le savent, mais leur pays compte encore quelques monarques : https://fr.wikipedia.org/wiki/Rois_coutumiers_de_Wallis-et-Futuna

En fait, je ne sais même pas s'il faut craindre un pays plus qu'un autre. Le système de gouvernance européenne étant ce qu'il est, la manière de penser le projet européen étant ce qu'elle est, la solidarité entre pays partenaires et peuples voisins étant ce qu'elle est... je vois en chaque pays une source potentielle de blocage/inertie majeure pour peu que le contexte pousse à une telle orientation.

Intéressant. Je le trouve néanmoins assez définitif sur ce que sera la Russie à la sortie de cette guerre, sur les éventuelles menaces que celle-ci pourrait faire peser sur les pays ouest-européens.... et sur ce que sera l'UE. Dans mon esprit, l'arbre des possibles demeure particulièrement large. D'ici 20 ans, on se dira peut-être que les problèmes majeurs à résoudre sont essentiellement au sein de l'union plutôt que face à une éventuelle menace russe.

En tout cas, les autorités russes ont apparemment voulu mettre en scène des TB2 abattus, ce qui laisse penser qu'ils n'ont pas un nombre immense de carcasses de l'engin à présenter. Néanmoins, c'est le genre de matériel qui peut se descendre sans que l'on retrouve nécessairement les restes de l'appareil. Et même du point de vue des images, on n'a pas forcément quelque chose de très visuel à montrer de la frappe sur le drone.

Par ailleurs, on a dans certains réseaux souterrains des phénomènes assez particuliers avec des circuits d'eau et des jeux de pression qui peuvent être assez différents d'un aléa à l'autre... Pour peu d'ailleurs que les circuits n'aient pas eux-mêmes été travaillés après un orage par exemple.

Oui. Mais, pour le coup, je ne me fierais pas non plus à celles qui ont été communiquées, il y a un petit moment déjà, par les autorités ukrainiennes en ce qui concerne leurs propres forces.

Le plus étonnant, c'est le décalage que l'on a pu avoir côté russe entre les annonces officielles en matière de mouvements sur le terrain... et la représentation cartographique disponible dans les médias destinés à l'opinion interne.

Il corrige parfois a posteriori certains tracés, le plus généralement parce que l'auteur a été amené à interpréter certaines données en l'absence de mieux. Puis il y a parfois de l'inertie entre le moment où il reçoit de premiers éléments et le moment où il se décide à modifier le tracé après avoir reçu de la donnée plus solide ou recoupée. Mais il y a clairement la volonté d'avoir un rendu de la situation robuste. Par ailleurs, les revendications en matière de gains territoriaux ne semblent pas excessivement exagérées côtés russe ou ukrainien. Du moins en ce qui concerne les communiqués officiels. De toutes manières, c'est assez rapidement vérifiable.

Pour beaucoup de pays européens, et d'autant plus est-européens, il apparaît bien plus logique, voire vital dans leur esprit, de livrer des armes à l'Ukraine qu'à un pays extra-européen. L'Ukraine aurait été située aux bords de l'Amour... je ne crois pas que les livraisons d'armes auraient afflué en nombre. Ou du moins, pas en provenance des mêmes pays. D'autres pays prônant actuellement l'apaisement se seraient peut-être réveillés d'une autre manière.

Est-ce vraiment si idiot ? Parce que l'on en a vu l'utilité durant la crise covid. On pourrait en voir l'utilité dans le cadre de cette guerre russo-ukrainienne. On pourrait imaginer un intérêt dans le contexte d'autres crises. Bon, j'ai en revanche plus de mal à percevoir l'intérêt d'une telle acquisition au niveau strictement allemand. Ne serait-ce pas le genre d'acquisition qui mériterait d'être pensée au niveau européen ?

Je trouve les décos hellènes absolument magnifiques... au point que j'aurais préféré l'avion sans les marques tigrées et "M" rouges. L'avion, avec simple fond noir et déco héllènes aurait été sacrément classe. Bon, j'imagine qu'il fallait rester dans le thème tiger meet.

Moi, ça me fait penser à cela :

Je ne suis pas sûr que la discrétion de l'exécutif français en la matière s'explique essentiellement par des raisons de politique interne. D'ailleurs, le seul qui a révélé un peu plus détails - sans d'ailleurs contester les décisions prises - fut Alexis Corbière (LFI) aux premiers jours du conflit : https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/guerre-en-ukraine-non-alexis-corbiere-n-a-pas-brise-le-secret-defense-en-parlant-des-livraisons-d-armes_5000349.html. Par ailleurs, l'électorat de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon n'étaient pas majoritairement opposés aux livraisons d'armes : https://www.ifop.com/publication/les-francais-et-la-livraison-darmes-a-lukraine/ Emmanuel Macron ne risquerait pas grand chose sur le plan intérieur, à mon avis, à révéler les aides apportées par la France. Je pense que c'est plutôt une posture diplomatique, vis-à-vis de la Russie notamment. Non pas que les décideurs russes soient dupes quant au soutien apporté à l'Ukraine par la France. Mais plutôt dans l'idée de ne pas vouloir appuyer là où cela fait mal, en révélant un peu plus l'isolement de la partie russe. Ce qui pourrait compliquer les choses plus tard quand il sera moment de concevoir une sortie de conflit.

La fiabilité, c'est toujours par rapport aux attentes/intérêts d'autrui, et donc variable selon l'angle de vue.

En partant dans le what-if d'une guerre russo-ukrainienne impliquant une érosion complète du potentiel militaire conventionnel et un chamboulement complet de la scène politique russe - ce qui est loin d'être le plus probable - on pourrait imaginer une refonte profonde de la pensée en matière de défense européenne, puis une réorientation massive des moyens vers le naval et le spatial. Et ce serait une sacrée bascule - pas seulement en termes d'équipements mais plus largement en termes de mentalités et de relations interétatiques - que de passer d'une priorisation sur le terrestre vers le naval et/ou le spatial.

Et ils étaient capables de prévoir à l'horizon 20 ans ce qu'il serait advenu pour ces pays ouest-européens en cas d'effondrement rapide de l'Ukraine ? J'ai tendance à penser qu'il est difficile d'échapper aux conséquences... A partir du moment où fut privilégiée une guerre de grande ampleur, il fallait se faire à l'idée, quel que fût le chemin pris, que cela serait coûteux. Très coûteux. Et pas seulement pour les belligérants de première ligne. Du moins, c'est ma lecture des choses. Et ce n'est pas pour rien que j'ai créé le fil : "Guerre Russie-Ukraine 2022+ : répercussions géopolitiques et économiques"

A observer certaines géométries, la furtivité fut sûrement considérée dans le cahier des charges. Néanmoins, et sans être spécialiste, j'ai l'impression que certains aspects doivent tout de même pas mal dégrader la furtivité. Pourtant, c'est plus ou moins la même génération que les Fremm.

Dans la version traduite sur le post de Stark Contrast : "It also doesn't break three dough has a duck" [il faut dire que les fautes d’orthographe ne facilitent pas le travail du traducteur ^^] Sur wordreference, ils proposent ces traductions : "It's nothing to write home about" / "It's no great shakes" (https://www.wordreference.com/fren/Ça ne casse pas trois pattes à un canard) [la première traduction m'a d'ailleurs l'air de mieux correspondre dans l'esprit]

Ben, cela ressemble bien à un Bohdana. Concept effectivement très proche du Caesar. On voit bien les vérins permettant de déplier et de caler la bêche.