Wallaby Posté(e) le 27 novembre 2015 Share Posté(e) le 27 novembre 2015 http://www.romandie.com/news/Alstom-va-payer-772-millions-de-dollars-d039amende-pour-corruption/649266.rom (16 novembre 2015)Alstom va payer 772 millions de dollars d'amende pour corruption à l'étranger Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
zx Posté(e) le 28 novembre 2015 Auteur Share Posté(e) le 28 novembre 2015 Présidentielle aux Etats-Unis: des républicains s'inquiètent des dérives de Trumphttps://fr.news.yahoo.com/présidentielle-etats-unis-républicains-sinquiètent-dérives-trump-081326884.html 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Tancrède Posté(e) le 28 novembre 2015 Share Posté(e) le 28 novembre 2015 La contre-attaque républicaine est même assez violente: la vidéo du camp de John Kasich (candidat rival et à peu près l'un des seuls adultes dans la course à l'investiture républicaine) est assez violente, puisant aux mânes du célèbre propos du pasteur Martin Niemoller à propos du nazisme, et frappant surtout avec une diffusion massive (donc très financée, principalement via SuperPAC.... Donc théoriquement ne venant pas de Kasich). Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) le 28 novembre 2015 Share Posté(e) le 28 novembre 2015 Ça se trouve tout un pan de l'électorat républicain ne rêve que de fascisme ... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ciders Posté(e) le 28 novembre 2015 Share Posté(e) le 28 novembre 2015 Ça se trouve tout un pan de l'électorat républicain ne rêve que de fascisme ...En effet. Pas sur que quand ils regardent Hunger Games, ils soient tous derrière les rebelles. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Tancrède Posté(e) le 28 novembre 2015 Share Posté(e) le 28 novembre 2015 C'est pas vraiment si évident, et c'est toute la particularité d'un mouvement populiste: le parti républicain a parmi tous ses fondamentaux, un plus grand tropisme pour une forme d'autoritarisme, essentiellement via la figure de "l'homme fort", tout comme la veine libertaire/libertarienne se trouve dans son ADN politique à un degré très élevé, du moins dans certaines formes (droits individuels, droit des communautés locales et des Etats, anti-fédéralisme....). Et ce tropisme autoritaire a connu un renouveau depuis Reagan et n'a fait que s'enfler depuis, littéralement enflammé par l'après 11 septembre, mais aussi l'évolution socio-économique de son électorat, le renforcement de mouvances populistes en interne aux dépends de la convention nationale (et de "l'establishment" républicain), l'autonomisation financière de ces mouvances via l'organisation locale, l'accroissement de puissance d'organisations surtout religieuses, le développement médiatique (internet, radio et télé surtout) qui a créé des "bulles" quasi autarcique dans des pans de la population (segmentation de l'audience) financièrement autosuffisantes, et les changements législatifs dans le financement électoral. Faut pas passer à côté d'une réalité assez simple: beaucoup de ceux qui poussent pour Trump ou Cruz ne sont pas fascistes, mais supportent la personne.... Dont le programme, sinon les intentions mêmes, ont en essence des dérives autoritaristes. C'est pourquoi ils se défendraient sincèrement de soutenir aucun fascisme, tout en votant pour, souvent sans comprendre la radicalité de nombre de mesures proposées, leurs conséquences probables/potentielles, et leurs contradictions entre elles (au sein du dit programme) et avec la constitution et la tradition américaine. C'est ainsi que beaucoup d'Américains (républicains surtout) se défendront (avec grande sincérité) d'être racistes tout en favorisant des politiques qui dans les faits sont racistes. Le syndrôme de "l'Etat n'a qu'à", du "yakafaucon" a souvent cet effet: on veut de la mesure simple, forte, visible, à impact immédiat, avec les bons mots de présentation qui vont avec et plaisent, on veut que des groupes humains particuliers soient ciblés parce qu'on pense/on a été amenés à penser que chez eux réside "le problème", on veut que tel groupe ou telle organisation "paye", parce que c'est simple, c'est visible, c'est un truc qui a un début et une fin (proches l'un de l'autre) et que ça donne l'impression de couper "le mal" à la racine. Donc contrairement à l'image employée, je suis assez persuadé que les pro-Trumps se verraient en totalité (ou presque) du côté rebelle dans les Hunger Games, même sans doute plus que dans l'électorat républicain au sens large vu la base électorale trumpienne (blancs CSP-): anti gouvernement (ironique vu qu'ils votent pour un gars qui propose des mesures nécessitant un président TRES puissant), anti-élites, anti-grandes entreprises.... La masse des contradictions (et de l'irréalisme souvent délirant) portées par la candidature Trump ne les effleure même pas, parce qu'ils voient une cohérence ailleurs, essentiellement résumée dans la personne de Trump et sa rengaine radicale. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Desty-N Posté(e) le 28 novembre 2015 Share Posté(e) le 28 novembre 2015 (modifié) Ça se trouve tout un pan de l'électorat républicain ne rêve que de fascisme ... En tout cas de populisme. D. Trump avec son coté "je dis tout haut ce que tout le monde pense tout bas", doit flatter leur plus bas instincts.Maintenant Tancrède a illustré à moult reprises les mécanismes qui en ont amené là le parti à l'éléphant: repli sur un électorat WASP vieillissant, montée des chrétiens militants flirtant avec le fondamentalisme, focalisation sur certaines question de mœurs, retour des "puissances de l'argent" avec le financement massif des milliardaires conservateurs etc... Tout cela ne date pas d'hier. Certains de ces facteurs se dessinaient déjà lors de l'élection de Reagan.Il me semble que les choses ont commencé à prendre tournure quand Nixon a décidé de profiter des décisions anti-discrimination de Kennedy et Johnson pour récupérer l'électorat des états du Sud. On peut tout de même se demander si Trump pense vraiment tout ce qu'il dit où s'il s'agit avant tout d'un bateleur qui sait parfaitement comment prendre son public. Personnellement, je tendrais à le prendre pour un manipulateur cynique, contrairement à Ben Carlson, que je trouve plus effrayant car je le crois sincère quand il énonce des énormités. Il reste à savoir comment inverser la spirale mortifère du "Grand Old Party". Lincoln revient !!! Edit : je viens lire de post de Tancrède. Grillé sur le fil, mais de toute façon je reprenais ses propos. Modifié le 28 novembre 2015 par Desty-N Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
rogue0 Posté(e) le 28 novembre 2015 Share Posté(e) le 28 novembre 2015 Une petite précision assez importante en ce qui concerne les campagnes électorales américaines, qui a son utilité pour qui est inquiet de voir l'argent submerger le processus démocratique dans le pays le plus puissant du monde:Tu dois faire référence à plusieurs décisions récentes de la Cour Suprême (Citizen United 2012 + McCutcheon 2014), de permettre des contributions à la campagne sans plafond limite (personnes privées ou surtout entreprises).Par curiosité morbide, est-ce que cette décision est vraiment justifiée par une logique constitutionnelle impeccable?Ou il y a des indications d'une influence extérieure / partialité sur les magistrats ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gerole Posté(e) le 29 novembre 2015 Share Posté(e) le 29 novembre 2015 (modifié) Bon. Je vois qu'on prend trump plus au sérieux comme il reste en tête des sondages. Je disais il y a des mois qu'il resterait très haut dans les sondages (et il est toujours numéro 1), que carson était chiant à mourir et qu'il baisserait de nouveau, que carly était un feu de paille. Ce qui peut le contrer, c'est des retirements ou alliances de candidats de l'establishment. Des candidats comme rubio peuvent encore monter je pense ou Ted cruz. il faudrait que bush se retire par ex, ça les aiderait lol.Cependant je pronostique toujours Trump gagnant pour la nomination au GOP. Pour l’élection générale, un sondage de fox news (le premier que je vois), annonce Trump gagnant contre Hillary. il est encore en dessous en général mais il peut l'emporter au final (c'est trop loin pour savoir) http://www.realclearpolitics.com/epolls/2016/president/us/general_election_trump_vs_clinton-5491.htmlBon après pour les explicitations, vous avez oublié de dire que la diffusion de "The man in the high castle" a du attirer les américains vers le fascisme dernièrement et que ça explique beaucoup. Bon je sors... (pas mauvaise série quand même) Modifié le 29 novembre 2015 par gerole Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Tancrède Posté(e) le 29 novembre 2015 Share Posté(e) le 29 novembre 2015 (modifié) Tu dois faire référence à plusieurs décisions récentes de la Cour Suprême (Citizen United 2012 + McCutcheon 2014), de permettre des contributions à la campagne sans plafond limite (personnes privées ou surtout entreprises).Par curiosité morbide, est-ce que cette décision est vraiment justifiée par une logique constitutionnelle impeccable?Ou il y a des indications d'une influence extérieure / partialité sur les magistrats ?Citizens United tient en fait en grande partie, sinon même essentiellement, au postulat que "money is speech": si l'argent est, en politique, de l'expression, alors il ne peut être restreint, du moins dans le cadre de SuperPACs qui sont théoriquement des organisations non liées à un candidat particulier et la manifestation politique de "simples citoyens" libres de mettre leur argent au service d'une cause (et non d'un candidat) qu'ils veulent voir mise en avant. Evidemment, cette présentation est si irréaliste (non coordination des SuperPACs avec des candidats, expression de messages tenant non à tel ou tel candidat -pour le favoriser ou le torpiller- mais plus à la dite "cause".....) que personne ne s'embarrasse de la respecter, et que les juges de la Cour Suprême qui l'ont avancée en faisant passer l'arrêt ont du forcer leur "poker face" ce jour là. Ajoutons que l'arrêt a aussi dépendu d'une interprétation pour le moins légère et partielle de ce qu'on peut appeler "corruption". On peut dire que la logique constitutionnelle est là dans la mesure où il s'agit d'une interprétation, mais, sans être assez versé dans le droit constit américain, je souligne qu'il est étrange qu'aucune interprétation de ce type ne soit jamais passée avant l'affirmation de CETTE cour suprême reconnue pour être une des plus militantes et à droite de l'histoire récente du pays. Entre autres parce que, pour respecter l'esprit des institutions, la Cour Suprême américaine a historiquement plutôt voté dans le sens de mesures favorisant l'équité des élections, ce qui impliquait entre autres choses d'agir pour limiter le pouvoir de l'argent et éviter la concentration de la puissance financière et médiatique dans le contexte électoral. Quand au fait "d'influences extérieures" sur quelques-uns des "Justices" (non, ce n'est pas un groupe de funk des années 70), je sais qu'il y a eu des faisceaux de faits un peu contestables autour de Scaglia et Alito, ainsi que, de façon plus floue, Clarence Thomas, mais on peut surtout pointer du doigt l'aspect extrêmement idéologique et partisan de certains (les deux premiers mentionnés surtout), ce qui est assez peu en phase avec la tradition juridique de la Cour Suprême. Modifié le 29 novembre 2015 par Tancrède Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 29 novembre 2015 Share Posté(e) le 29 novembre 2015 http://publicreligion.org/newsroom/2015/11/news-release-american-values-survey-finds-troubled-electorate-7-in-10-believe-u-s-in-recession-most-say-americas-best-days-are-in-the-past/ (17 novembre 2015)Sondage : les Américains sont partagés quant à savoir si les meilleurs jours de l'Amérique sont :- devant nous (49%)- derrière nous (49%)Cela traduit une montée du pessimisme car en 2012, 54% des sondés mettaient les meilleurs jours dans l'avenir. Les sympathisants du Tea Party forment un groupe très pessimiste avec seulement 33% qui placent les meilleurs jours dans l'avenir.Le souci des tensions raciales a grimpé de 17 points, passant de 17% en 2012 à 35% aujourd'hui. Le souci de la délinquance est passé dans le même temps de 33% à 48%.15% des sondés noirs et 65% des sondés blancs estiment que les cas de noirs tués par la police sont accidentels et non systémiques.Le souci de la non-égalité des chances est passé de 53% en 2010 à 65% aujourd'hui.76% des sondés sont d'accord avec la proposition de rehausser le salaire minimum de $7.25 à $10.10 de l'heure, un résultat indifférent à la préférence partisane. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
rogue0 Posté(e) le 29 novembre 2015 Share Posté(e) le 29 novembre 2015 Citizens United tient en fait en grande partie, sinon même essentiellement, au postulat que "money is speech": si l'argent est, en politique, de l'expression, alors il ne peut être restreint [...] Quand au fait "d'influences extérieures" sur quelques-uns des "Justices" (non, ce n'est pas un groupe de funk des années 70), je sais qu'il y a eu des faisceaux de faits un peu contestables autour de Scaglia et Alito, ainsi que, de façon plus floue, Clarence Thomas, mais on peut surtout pointer du doigt l'aspect extrêmement idéologique et partisan de certains (les deux premiers mentionnés surtout), ce qui est assez peu en phase avec la tradition juridique de la Cour Suprême. Merci pour le topo Il n'y a pas de procédure de destitution (ou d'annulation de leur décision) pour les supreme justice ?Personnellement, pour moi, ce type de comportement mérite bien plus la destitution qu'un président qui ment sur une tache maculant une robe bleue Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Tancrède Posté(e) le 29 novembre 2015 Share Posté(e) le 29 novembre 2015 Un juge de la Cour Suprême est nommé à vie, et ne la quitte donc que les pieds devant, à moins de se faire piquer dans une sale affaire (crime ou délit), ou de choisir de partir (ou, en coulisse, y être contraint.... Ce qui voudrait dire que quelqu'un a de quoi le faire juger); aucune autre façon. C'est l'une des seules garanties de l'indépendance du pouvoir judiciaire.... Et ça a aussi des défauts. Pareil pour leurs arrêts, ce qui est en train de poser un problème politique et constitutionnel aux USA depuis quelques temps, avec des arrêts plus idéologiques, qui ont lancé le débat très technique de savoir si, à partir d'un certain point, ils ne se mettaient pas de fait à légiférer plus qu'arbitrer.... Sachant quand même que ce débat est aussi assez hypocritement mis sur la table par un Congrès bloqué qui ne se résoud pas à lui-même légiférer s'il n'est pas d'accord avec un arrêt de la CS qui ne fait "que" interpréter la loi pour la faire appliquer. Que l'interprétation dépasse ou non le cadre de ce rôle (et soit de fait sinon de droit un changement de la loi) devient parfois une affaire épineuse et quasi impossible à trancher (parce qu'il n'y a pas d'instance de recours à ce niveau: on est au top du top), d'où le renvoi mutuel de patate chaude entre une CS à la majorité conservatrice aiguillonnée par ses éléments idéologiques, et un Congrès incapable de se mettre d'accord sur la couleur du ciel. . Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Rob1 Posté(e) le 29 novembre 2015 Share Posté(e) le 29 novembre 2015 (modifié) Un juge de la Cour Suprême est nommé à vie, et ne la quitte donc que les pieds devant, à moins de se faire piquer dans une sale affaire (crime ou délit), ou de choisir de partir (ou, en coulisse, y être contraint.... Ce qui voudrait dire que quelqu'un a de quoi le faire juger); aucune autre façon.Il peut aussi démissioner pour profiter un peu de ses dernières années... Sandra Day O'Connor avait fait cela en 2006 - ce qui lui a aussi permis d'être sûre que le président en fonction (Bush junior) la remplacerait par un juge aussi conservateur qu'elle - Bush qu'elle avait elle-même contribué à faire président lorsque l'affrontement sur les votes de Floride des élections de 2000 était remonté jusqu'à la cour suprême. Modifié le 30 novembre 2015 par Rob1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 30 novembre 2015 Share Posté(e) le 30 novembre 2015 Il y a aussi des gens qui parlent d'amender la constitution : http://www.theatlantic.com/politics/archive/2012/07/the-supreme-court-still-thinks-corporations-are-people/259995/ Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Tancrède Posté(e) le 2 décembre 2015 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 2 décembre 2015 (modifié) Petites nouvelles de la campagne, pas sans rapport avec ce qui précède: NBC a réussi à cumuler assez de données pour sortir des chiffres assez réalistes sur l'état des dépenses de publicité des candidats aux primaires présidentielles au jour d'aujourd'hui (ce sont vraiment des chiffres durs à établir, surtout à ce stade). Et le résultat est spectaculaire..... Pour une des personnes concernées. Ces chiffres, donc, ne concernent QUE les dépenses en achat d'espace publicitaire à la télé (pas clair si ça concerne aussi les médias vidéos en ligne, qu'ils soient ou non liés à un network):- Rubio: 10,6 millions (dont plus de 90% venant de son SuperPac)- Clinton: 9,7 millions (95% viennent de sa campagne)- Kasich: 8 millions (quasi totalité vient de son SuperPac)- Christie: 6,4 millions (totalité vient du SuperPac)- Sanders: 4,9 millions (totalité vient de sa campagne)- Carson: 2 millions (viennent essentiellement de sa campagne)- Paul: 0,87 millions (SuperPac)- Cruz: 0,67 millions (campagne)- Trump: 0,22 millions (campagne)En manquerait-il un? Oui, le BigMac lui-même.... Jeb Bush. Avec son "petit" score de....................... 28,9 millions de dollars dépensés en pub télé! Plus que les 3 autres plus dépensiers pris ensembles. Serait-ce aussi choquant si cela n'avait pas aussi peu produit? Aujourd'hui, Bush est encore sur la pente descendante, avec un score tournant autour des 5% d'intentions de vote les bons jours, et, comme je l'avais indiqué dans mon dernier post sur les campagnes et leurs financements, il a désormais du mal à lever des fonds, à trouver de nouveaux soutiens (surtout financiers) et à même continuer à taper dans le portefeuille de ceux qui l'ont soutenu et font partie du "réseau Bush". La stratégie de Jeb Bush avait initialement été de compter sur son nom de famille (et les réseaux qui vont avec, tout comme un "capital confiance", une crédibilité dans la planète conservatrice et l'opinion en général), son bilan comme gouverneur, et un assaut massif de cash pour donner une impression quasi subliminale d'inévitabilité (quelque part déjà jouer une campagne de second tour) au point de passer la primaire sans y penser. Oups! Pas marché. D'un côté, c'est assez rassurant parce que ça relativise un peu le poids de l'argent et des pubs télés (ce dernier point, on le savait) dans le fonctionnement des élections: l'association argent massif et pub n'a pas un rapport automatique et directement proportionnel à la victoire. De l'autre, faut pas non plus trop exagérer cette conclusion: l'argent pèse lourd, et la présence médiatique est tout aussi fondamentale, et avec elle le concept plus large d'image, de "public standing", voire de "marque établie". Trump le prouve, lui qui est arrivé avec un capital énorme en la matière et continue à le faire fructifier sans avoir à dépenser un liard pour la chose. Par ailleurs, il faut souligner un truc sur Jeb Bush: c'est un exécrable candidat, avec un charisme d'huïtre périmée, un tempérament impatient, un personnage public qui passe mal, une grande maladresse face aux médias et aux événements non scriptés, et, somme toute, des caractéristiques générales de candidat qui font que son nom de famille devient largement plus un handicap qu'un avantage. Par ailleurs, il y a l'état du GOP à prendre en compte: polarisé, divisé, extrême, en colère.... Tout ce qu'on veut. Avec, pour résumer, une base qui, au moins en partie, refuse l'establishment et tout ce qui en émane, au point de l'hostilité la plus complète (et aucun candidat n'est plus establishment que Bush).Schématiquement, cette base peut se résumer en trois blocs: la base "populo nationaliste", la base religieuse dure/évangéliste, et la "middle class" conservatrice. La première est disproportionnellement acquise à Trump, la deuxième roulait plus pour Carson et s'est maintenant réaiguillée vers Cruz (avec des restes pour Huckabee et quelques autres), et la 3ème (la plus encline à pencher vers une mesure de "vote utile") est complètement divisée (entre Bush, Kasich et Rubio surtout). De fait, ce qu'on voit est que ces 3 bases ne sont plus unifiées par la structure de parti traditionnelle, où la convention nationale pouvait au final rassembler son monde via une mainmise sur les cordons de la bourse et un impact plus grand sur la capacité de levée de fonds. Le rapport de force interne s'est inversé, tant via Citizens United et d'autres évolutions du même type, que via les changements politiques et sociétaux dans les Etats (surtout conservateurs). De fait, les SuperPacs (surtout certains d'entre eux) sont des quasi partis, reposant parfois sur des candidats particuliers, parfois plus sur des blocs électoraux. Voit-on revenir, sous une autre forme, le temps des "political machines" et des "bosses" (particulièrement développé pendant le "Guilded Age"), combattu jusqu'aux années 60? Quoiqu'il en soit, cette évolution profite pour l'instant aux extrêmes du parti républicain, menaçant gravement son succès au prochain cycle électoral, surtout pour la présidence et le Sénat (élections "nationales", pour les USA et pour chaque Etat), sinon pour la Chambre (élections locales, tenues par le système de scrutin et la définition des circonscriptions). Autre remarque: l'argent compte beaucoup, mais il ne change pas le plomb en or non plus. La candidature Bush permet de développer un adage américain: on peut mettre du sucre sur une merde, on peut même appeler le tout un bonbon, mais ça ne veut pas dire que quelqu'un va accepter de l'avaler. Modifié le 2 décembre 2015 par Tancrède 5 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Pseudonyme Posté(e) le 2 décembre 2015 Share Posté(e) le 2 décembre 2015 Apparement être une ceinture noire en trolling permet d'économiser quelques millions Je suis assez impressionné par ces chiffres en tout cas... 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
kalligator Posté(e) le 2 décembre 2015 Share Posté(e) le 2 décembre 2015 C'est assez dramatique ces primaires républicaines, ça me faire penser à un vieux film "la chute de l'empire romain" dieux seul sait ce qui en sortira Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
zx Posté(e) le 2 décembre 2015 Auteur Share Posté(e) le 2 décembre 2015 (modifié) ca canarde aux USA en Californie, 20 victimes http://www.bbc.com/news/world-us-canada-34987697 Modifié le 2 décembre 2015 par zx Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gerole Posté(e) le 2 décembre 2015 Share Posté(e) le 2 décembre 2015 (modifié) Cool, Trump est revenu a un niveau très haut à 2 mois des primaires.Je ne comprends pas pourquoi tu dis que les supporteurs de Carson sont partis vers cruz en majorité Tancrède. On voit une corrélation entre la forte baisse de Carson et la forte montée de Trump alors que Cruz ne monte qu'un peu depuis le 17/11 :http://www.realclearpolitics.com/epolls/2016/president/us/2016_republican_presidential_nomination-3823.htmlpour moi Trump a pu capter une bonne part de ceux-ci car :- candidat perçu hors système- Trump a toujours été plutôt complaisant avec Carson au point qu'on parlait d'un ticket (Trump est dit comme complaisant avec Cruz aussi d'ailleurs pour info) PS : Tancrède. Il y a beaucoup de candidats catholiques.. Trump représente en quelque sorte le candidat le plus "WASP", non ?Qu'elle est la perception de cruz dans ce cadre ? J'ai pas l’impression que c'est l'amour fou mais je peux me tromper. Huckabee est tellement faible... ça a vraiment de l'importance actuellement d'être un fervent protestant ? Trump laisse quasiment de côté le religieux et voilà ses scores... j'ai pas l'impression que c'est le sujet de cette élection. Modifié le 2 décembre 2015 par gerole Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Tancrède Posté(e) le 2 décembre 2015 Share Posté(e) le 2 décembre 2015 Cool, Trump est revenu a un niveau très haut à 2 mois des primaires.Je ne comprends pas pourquoi tu dis que les supporteurs de Carson sont partis vers cruz en majorité Tancrède. On voit une corrélation entre la forte baisse de Carson et la forte montée de Trump alors que Cruz ne monte qu'un peu depuis le 17/11 :http://www.realclearpolitics.com/epolls/2016/president/us/2016_republican_presidential_nomination-3823.htmlpour moi Trump a pu capter une bonne part de ceux-ci car :- candidat perçu hors système- Trump a toujours été plutôt complaisant avec Carson au point qu'on parlait d'un ticket (Trump est dit comme complaisant avec Cruz aussi d'ailleurs pour info) PS : Tancrède. Il y a beaucoup de candidats catholiques.. Trump représente en quelque sorte le candidat le plus "WASP", non ?Qu'elle est la perception de cruz dans ce cadre ? J'ai pas l’impression que c'est l'amour fou mais je peux me tromper. Huckabee est tellement faible... ça a vraiment de l'importance actuellement d'être un fervent protestant ? Trump laisse quasiment de côté le religieux et voilà ses scores... j'ai pas l'impression que c'est le sujet de cette élection. Depuis le 17, peut-être, mais depuis le mois d'octobre, la montée de Cruz est nettement plus importante, et c'est pas dans le vivier des middle class conservatives qu'il tape. L'électorat actuel de Cruz, c'est une part sans cesse grandissante des communautés évangélistes organisées, et c'est dans l'Iowa que l'inversion de tendance entre Cruz et Carson a été la plus vible. C'est pas encore la grande dégringolade pour Carson (il n'est pas retombé dans le groupe des candidats à un chiffre), mais depuis ses gaffes sur la politique étrangère (visibles même pour les électeurs les plus mal informés) et les attentats du 13/11, il a pris un coup dans l'aile dans son électorat de référence, qui préfère maintenant le plus énergétique Cruz qui fait mieux semblant d'y connaître quelque chose et a montré qu'il prenait des positions à Washington où, autre avantage, il est un élu, donc avec un modicum d'expérience dans leur esprit. Le caractère WASP n'a plus l'importance qu'il a eu par le passé, sauf peut-être pour une partie des vieilles générations de l'establishment, surtout sur la côte est. Un catholique blanc, voire même hispanique (s'il dit les bons trucs et a le bon profil de carrière et les bons soutiens) passe sans problème et reçoit les financements, comme Rubio, le nouveau chouchou de l'establishment, le montre. Bush est, pour la note, sociologiquement un faux catholique: il est avant tout, aux yeux de ceux pour qui ça pourrait encore compter, "un des nôtres", héritage familial oblige (les Bush sont une vieille famille d'insiders). Catholique, aujourd'hui, ça roule pour 95% des élites "old money". Comme je l'ai expliqué plus haut, le facteur religieux est fondamental dans la primaire républicaine (et encore important pour l'élection générale), parce qu'il faut examiner la façon dont se décompose l'électorat républicain, et voir qui soutient qui: Trump, comme je l'ai dit, a le support du bloc de ce qu'on pourrait appeler les "nationalistes populo", la droite lepéniste version ricaine, quoi. Classe "ouvrière" et "lower class", qui peuvent être religieux mais sans que ça domine leur vote, qui écoutent les talk show ultraconservateurs, qui haïssent viscéralement Washington, le gouvernement fédéral et tout ce qu'ils apparentent à "l'élite". Pour schématiser, c'est l'Amérique des truckers et des trailer parks, une partie des temps partiel et des chômeurs (l'autre partie étant démocrate jusqu'à l'os). On va faire simple et dire qu'il y a là un tiers des électeurs républicains.Un autre tiers, c'est précisément l'électorat religieux et organisé sur cette base religieuse, particulièrement dans le sud et le midwest: c'est là que Cruz et Carson s'abreuvent, où Huckabee et Santorum avaient fait leur trou en 2011-2012 (ils essaient encore, mais ça ne marche plus). C'est l'Amérique des congrégations rurales et des megachurches, celle qui participe plus à la vie sociale de la ville, du comté, voire de l'Etat, celle qui a beaucoup d'organisations religieuses, civiques et politiques (y compris pour de l'activisme organisé permanent, pour les "States Right", contre l'avortement....) et aux school boards, qui a beaucoup de retraités et de familles nombreuses.... Le dernier tiers, ce sont les "middle class conservatives", qui ont plus en commun avec les religieux (participation aux school boards, famille....) mais s'en distinguent quand même nettement: plus d'urbains/péri-urbains, niveau d'éducation élevé, CSP+ (ou s'y identifiant), plus individualistes (avec notamment une plus grande présence du courant libertaire dans la jeunesse de cet électorat), plus penchés sur certains thèmes de droite que sur les valeurs religieuses (même si elles ne sont pas forcément absentes), comme la fiscalité, la direction économique (c'est là qu'on trouvera les gars de Wall Street et la partie très à droite de la Silicon Valley et de l'Orange County).... C'est aussi là qu'on trouvera une plus forte proportion de "modérés" (quoique ça veuille dire dans le GOP d'aujourd'hui), en tout cas de gens qui pourraient envisager d'accepter que les parlementaires des deux bords puissent faire des deals pour pouvoir passer des lois (ce qui est aujourd'hui un sacrilège dans les deux autres blocs électoraux du GOP). Bref, c'est pas de ce tiers là que le Tea Party a émergé. Ca, c'est le bloc qui soutient l'establishment du parti républicain, les pro-Bush/Kasich/RubioEt le problème du moment, c'est que ces 3 électorats se sont graduellement éloignés (pour de nombreuses raisons) au point d'avoir du mal aujourd'hui à pouvoir espérer se mettre d'accord sur un candidat, faisant courir le risque d'avoir un candidat républicain très faible, parce qu'il sera élu par défaut, avec peut-être 30-35% des votes, qui représenteraient un bloc homogène et peu compatible avec les autres qui, du coup, ne se mobiliseraient pas forcément des masses lors de l'élection générale, et un candidat forcément assez radical (on voit que même Romney le flip-flopper a du clarifier ou radicaliser beaucoup de ses positions pour arriver à être le candidat républicain), ce qui est aujourd'hui en décalage important et croissant dans l'opinion générale américaine. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Gibbs le Cajun Posté(e) le 3 décembre 2015 Share Posté(e) le 3 décembre 2015 J'ai une question qui relie les attentats en France et les fusillades en général aux USA suite au discours du républicain milliardaire qui disait que si en France il y aurait eu un droit aux armes il y aurait eu moins de victimes . A t'on vu des citoyens ayant utilisé leurs armes à chaque fois fois qu'il y a eu des fusillades ? Moi je ne pense pas ,du moins dans cette dernière fusillade . De facto le fait d'avoir une culture des armes tout en voyant une forte proportion de citoyens armés n'apporte pas plus de possibilité d'assurer un "premier rideau" de défense face à des attentats ou fusillade puisque tout dépend de l' endroit qui sera ciblé. Dans toute les fusillades aux USA s'est surtout les policiers qui ont éliminé les tireurs . Perso la culture des armes aux USA ne me pose pas de problème puisque s'est comme sa là-bas mais prendre sa comme principe que sa protège les citoyens fassent à des tueurs de masses /terroristes est assez malhonnête intellectuellement au vu du fait que s'est toujours la police qui gère cela . Je pense que le citoyen qui aurait une arme hésiterait du fait qu'il pourrait-être pris comme une menace par des policiers arrivant sur zone . Je sais qu'il y a un officier de la Navy ou des marines qui a employé son arme perso lors de l'attaque d'un islamiste aux USA , mais la on est dans un cadre rare de situation ,attaque d'un centre de recrutement et d'une base militaire . Donc voila ce républicain a un discours qui m'a fait rire , il a juste fait de la promo pour sa campagne . 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Pseudonyme Posté(e) le 3 décembre 2015 Share Posté(e) le 3 décembre 2015 ca canarde aux USA en Californie, 20 victimes http://www.bbc.com/news/world-us-canada-34987697Il semble relativement confirmé qu'il s'agissait de deux musulmans pratiquants. Ils étaient habillés façon militaire.On vera si la piste terrorisme islamiste se confirme ou non et surtout si cela est revendiqué par l'EI. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Tancrède Posté(e) le 3 décembre 2015 Share Posté(e) le 3 décembre 2015 (modifié) Faits inhabituel:- il y avait plus d'un tireur: dans toute l'histoire de ce type de "mass shooting", il n'y en aurait eu que deux (hors d'événements de nature criminelle) - une femme était l'un des tireurs (ils étaient mariés; la femme est saoudienne et fraîchement arrivée aux USA)Par ailleurs, ce "mass shooting" serait le 355ème événement de ce type ("mass shooting" étant défini par le fait qu'au moins 4 personnes sont tuées/blessées) CETTE ANNEE seulement. Modifié le 3 décembre 2015 par Tancrède Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
MontGros Posté(e) le 3 décembre 2015 Share Posté(e) le 3 décembre 2015 Des terros à la mode daech auraient donc du mal à se faire remarquer dans ce pays. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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