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Allemagne


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https://www.politico.eu/article/friedrich-merz-germany-christian-democratic-union-social-democratic-party-coalition-talks/ (8 avril 2025)

Les dissensions dans les rangs ont éclaté au grand jour ces derniers jours, après que des membres de l'organisation de jeunesse du bloc conservateur de la ville de Cologne ont écrit une lettre à M. Merz pour lui faire part de leur désarroi.

"Monsieur Merz, nous avons cru en votre leadership politique. Nous vous avons fait confiance. Et nous nous sommes battus pour vous", peut-on lire dans la lettre. "Mais nous nous posons maintenant la question : pour quoi faire ? Pour une CDU qui se soumet au courant dominant de la gauche ?

Le dernier sondage de référence Deutschlandtrend montre que le soutien au bloc conservateur de M. Merz a chuté de trois points de pourcentage pour atteindre 26 % et que l'AfD a gagné la même marge pour atteindre 24 % de soutien, son meilleur résultat à ce jour. Ce qui est peut-être encore plus inquiétant pour M. Merz, c'est que seuls 25 % des Allemands approuvent sa performance, soit 10 points de moins qu'en février, lorsque les conservateurs ont remporté les élections nationales.

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Il y a 2 heures, pascal a dit :

@Wallaby

Quelles orientations ont été prises pour justifier ces critiques ?

Johannes Winkel, président de l'organisation [des jeunes de la CDU, la Junge Union], qui siège également au conseil d'administration de la CDU, a menacé de voter contre un accord de coalition avec le SPD qui ne respecterait pas les politiques conservatrices fondamentales. Il a exigé une répression de l'immigration et le rétablissement de la compétitivité économique en réduisant la réglementation et la bureaucratie.

L'organisation de jeunesse de Cologne a exigé que M. Merz tienne ses promesses pré-électorales de rejeter les demandeurs d'asile à la frontière, de rejeter les augmentations d'impôts et d'instituer « une réduction massive » de la bureaucratie, autant de politiques auxquelles le SPD s'est opposé à des degrés divers.

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Il y a 14 heures, Manuel77 a dit :

5. Albert Schweitzer

Le prix Nobel a été décerné au « docteur de la jungle » pour sa lutte contre les armes nucléaires.

Du coup j'ai lu l'article de Wikipédia.

J'y ai appris beaucoup de choses, comme le fait qu'il est le cousin de Jean-Paul Sartre.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Schweitzer#Réticences_françaises

En 1959, lors de la décolonisation, Schweitzer estimait : « De Gaulle se trompe. Pourquoi veut-il décoloniser si vite ? [... Il] ne se rend pas compte qu’ils ne sont pas mûrs pour la démocratie. Encore moins pour l’indépendance. Elle sera pour eux une tragédie[136]. ». De Gaulle répondait : « Vous croyez que je ne le sais pas, que la décolonisation est désastreuse pour l’Afrique ? [...] Mais que voulez-vous que j’y fasse ? Les Américains et les Russes se croient la vocation de libérer les peuples colonisés et se livrent à une surenchère[136]. »

En 2005, André Audoynaud publie un ouvrage polémique, Le docteur Schweitzer et son hôpital à Lambaréné : l'envers d'un mythe[139]. Ancien médecin-chef de l'hôpital public de Lambaréné, il rend hommage au théologien, mais décrie le philosophe et le musicien, et bien davantage encore le confrère, sa personnalité et ses pratiques médicales. Son réquisitoire lui vaut d'être interviewé dans le film documentaire de Georg Misch, Anatomie d'un saint (2010)[128].

https://shs.cairn.info/revue-afrique-contemporaine1-2007-2-page-273?lang=fr

Tardif, malhabile et curieusement répétitif d’un chapitre à l’autre, le réquisitoire du docteur Audoynaud est, à quelques bémols près, plutôt impitoyable et – avouons-le – convaincant pour l’essentiel. « Où finit la réalité et où commence la manipulation ? Une chose est certaine : on ne sait pas vraiment qui était le docteur Schweitzer et celui que je connus n’est pas celui que la légende nous demande d’imaginer » (p. 61). Notons tout de suite que l’auteur, médecin militaire issu de l’École de santé coloniale de Bordeaux, fut, de 1963 à 1966, pendant 3 ans, à la fois son rival et son plus proche voisin, puisque directeur de l’Hôpital public de Lambaréné sur l’autre rive du fleuve Ogooué. Fréquent visiteur et familier, parfois même confident du « bon docteur », il l’a presque vu mourir le 4 septembre 1965. On peut donc estimer a priori qu’il sait de quoi et de qui il parle. Un mythe à rectifier, à dénoncer, à démanteler... Il va s’y employer.

Une fois rappelées la jeunesse alsacienne d’Albert Schweitzer, ses études et ses motivations lorsqu’il décide de s’expatrier, le docteur Audoynaud évoque à son sujet deux énigmes irrésolues jusqu’à ce jour. Il est en effet très étrange que Schweitzer, né en Alsace en 1875, Allemand protestant et fier de l’être, ayant choisi de se consacrer à l’Afrique, se soit si obstinément battu, dès 1905, pour obtenir enfin, en 1913, l’autorisation de s’installer au Gabon français au lieu de proposer ses services à ses compatriotes des Missions protestantes installées au Kamerun voisin. Aurait-il été un pion dans la politique de Berlin susceptible même d’être nommé gouverneur de l’Afrique équatoriale en cas de victoire allemande [3] ? Par ailleurs, s’il a décidé, sans grande conviction, d’entreprendre des études de médecine dont il avait besoin pour servir en Afrique, il semble bien que celles-ci aient été plutôt bâclées, rapides, dépourvues de stages pratiques, peut-être même sanctionnées par un diplôme de complaisance et débouchant évidemment sur des connaissances assez limitées.

L’hôpital que le docteur lui-même préfère appeler « un village où l’on soigne » n’est qu’un bidonville infect, puant, des baraques rouillées sans le moindre confort, sans la moindre hygiène, parce que Schweitzer est absolument, obstinément, opposé à toute modernité : pas d’eau courante, pas d’électricité, pas de latrines, pas de literie décente, pas de moteurs pour les pirogues (et pas d’avion pour lui-même lorsqu’il se rend en Europe ou en Amérique) ! [C'est Greta Thunberg avant la lettre !]

Le maître des lieux n’est qu’un gourou sénile, tyrannique, qui interdit (et punit) la moindre atteinte à la vie, fût-elle celles des moustiques et de la vermine, plus sensible à celle de son pélican-fétiche qu’à celle des humains qui l’entourent. C’est aussi un odieux époux et père, dénoncé par sa fille unique Rhéna comme un chef austère, exploiteur et misogyne, curieusement servi et protégé par sa garde rapprochée de jeunes femmes toutes de blanc vêtues et dévouées aussi longtemps que l’ambiance étouffante des lieux leur paraissait supportable. Plusieurs ont livré ensuite leurs souvenirs. Vis-à-vis des Gabonais, c’est un patron méprisant, pire que paternaliste, à la limite raciste, qui n’a jamais offert à ses auxiliaires, même les plus dévoués, la moindre occasion de formation ni de perfectionnement et qui pratiquait à l’égard de tous des relations fréquemment marquées par les gifles et les coups de pied au cul [5].

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il y a 47 minutes, Manuel77 a dit :

« Qui peut devenir membre de la quarantaine d'associations sportives juives Maccabi ? Réponse : seulement les Allemands / seulement les Israéliens / seulement les religieux / tous").

tous ? Franchement je ne sais pas.

il y a 48 minutes, Manuel77 a dit :

je ressers du Côtes du Rhône

Je valide à 100 %

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Le 04/05/2024 à 14:32, Bechar06 a dit :

M'énerve cette Allemagne !  avec  Des incapables jaloux ! 

 "Le ministre allemand de l’Économie, Robert Habeck, a pris la plume pour critiquer le futur système de satellites jusqu’à demander la suspension de l’appel d’offres. Une manière de faire inédite en Europe."

"Entre Berlin d’un côté, Paris et Bruxelles de l’autre, le feu couve depuis des années pour définir l’architecture du futur système de satellites européen, baptisé Iris2. Les visions allemandes et communautaires sont entrées en collision après l’envoi récent d’une lettre de réclamation, par le ministre de l’Économie, Robert Habeck, au commissaire européen, Thierry Breton, en charge du projet spatial.

Dans cette missive peu diplomatique, datée du mois de mars, et dévoilée par le quotidien Handelsblatt, le vice-chancelier écologiste exige de l’exécutif communautaire la suspension de la procédure d’appels d’offres lancée en 2023, estimant que celle-ci était « mal conçue ». « L’enjeu est trop important pour prendre à la hâte des décisions à haut risque et aux conséquences négatives massives pour Iris2 et le programme spatial de l’UE », justifie Robert Habeck.

Alternative au système américain privé   Ce projet est censé offrir une alternative européenne au système américain privé Starlink…"

Suite de l'histoire :mellow:

Citation

L’Allemagne veut se doter de ses propres satellites, au détriment du projet européen Iris 2 

L’Union européenne développe depuis 2022 un projet dénommé Iris 2 pour doter les pays membres d’un réseau internet satellitaire souverain et indépendant des technologies américaines d’ici à 2030. Mais voilà, l’Allemagne serait sur le point de faire cavalier seul, révèle le média allemand Handelsblatt et envisage de déployer ses propres satellites de communications et militaires, avant la mise en œuvre effective de la constellation européenne.
https://www.rfi.fr/fr/podcasts/un-monde-de-tech/20250411-l-allemagne-veut-se-doter-de-ses-propres-satellites-au-détriment-du-projet-européen-iris-2 

Révélation

Selon l’article du Handelsblatt, Berlin tenterait ainsi de s'affranchir du projet européen d’une constellation souveraine de satellites de connectivité à l’Internet. Il faut dire que le programme dénommé Iris 2, pour « Infrastructure de résilience, d'interconnexion et de sécurité par satellite », a irrité dès son lancement le gouvernement allemand. Berlin a fustigé par exemple sa dimension jugée « trop française », dénonçant la forte présence des entreprises de l’Hexagone chargées de piloter le projet au sein d’un consortium. (…)

Le média allemand Handelsblatt précise que le ministère l’armée allemande envisage la mise en place de son propre réseau de satellites d’ici à 2029. La constellation prévue serait composée de centaines de satellites de petites dimensions, comme peuvent l’être les engins qui ont été déployés pour le réseau Starlink d’Elon Musk. Ils seraient acheminés, du moins en partie, en orbite basse terrestre, un an avant la date estimée pour l’activation opérationnelle du dispositif européen.

Un porte-parole du ministère de la Défense a confirmé les révélations du média allemand, mais précise que la décision du développement du projet ne serait pas encore complètement tranchée par les instances politiques. Pour des « raisons de sécurité nationale », le représentant du ministère n'a pas voulu fournir plus de détails sur les coûts ou la conception technique de ces satellites, ni par quel lanceur, ils seraient envoyés. 

La Commission européenne juge très sévèrement l’initiative de Berlin dont l’objectif est de favoriser son industrie locale au détriment de ses partenaires. L’Allemagne risque aussi de mettre en péril des années de négociations entre les pays membres concernant le projet commun d’une constellation 100 % européenne. Rappelons que l’ambition du système Iris 2 était que l’Union européenne s’affranchisse d’une domination américaine écrasante dans le domaine des communications satellitaires.(…)

Je vais être gentil et considérer que c'est encore une idée géniale de papa Scholtz, qui n'a pas vraiment brillé comme chancelier et qui ne laissera pas un souvenir impérissable pour la pertinence de sa gestion des crises ukrainiennes ou américaines.:rolleyes:

Sur une note cynique mais plus positive: si le gouvernement allemand veut lancer ce projet pour soutenir son industrie...ça prouve que cette foi, Berlin n'a pas pu imposer OHB comme ils ont fait pour Galileo!:laugh: Et si OHB gère ces nouveaux satellites de la même manière que ceux du système de positionnement européen, j'ai un doute raisonnable tant sur la date annoncée pour l'activation, que pour le caractère ITAR FREE du système. :dry:

Révélation

Je n'exclue pas que dans 5 ans… ils appellent Thalès au secours :bloblaugh:

Révélation

Par contre, s'ils ont le culot d'invoquer la solidarité européenne, ils feraient mieux de concéder la gestion du projet à l'entité en charge d'Iris²

 

 

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Il y a 16 heures, Manuel77 a dit :

Les Français, donc ceux comme mon mari, affirment sérieusement que le principe est l'égalité, que chacun doit recevoir la même quantité du cœur aromatique et de la croûte du fromage, que tout le reste est antidémocratique. Et moi, qui le coupe toujours de travers, parce que je ne vois aucune différence dans le goût du fromage coupé de telle ou telle manière, je suis barbare. Ha ! Barbare ? Antidémocratique ?

Emmanuel Todd dirait que cela confirme sa théorie : les systèmes familiaux allemands sont inégalitaires, où l'aîné hérite de 100% de l'héritage tandis que le cadet n'a rien, tandis qu'en France du bassin parisien et en Angleterre, l'aîné et le cadet héritent en proportion égales. Donc en fait la France et l'Angleterre étaient démocratiques bien avant leurs révolutions. Et pour l'Allemagne, la démocratie sera toujours vécue comme une abstraction, l'autoritarisme étant perçu comme naturel.

960px-Europe_famille_todd.jpg

source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Système_familial_selon_Emmanuel_Todd

Modifié par Wallaby
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il y a 14 minutes, Manuel77 a dit :

Extrait d'un grand journal national, situé du côté vert/gauche de l'échiquier politique :https://archive.is/Ja0v3

Le modèle économique de l'Allemagne est la dépendance

Gaz russe, groupes informatiques américains : l'Allemagne est accro aux solutions soi-disant simples. Il serait naïf de croire que ce pays apprend de ses erreurs.

Lorsque la Russie a envahi l'Ukraine au printemps 2022, cela a surpris une grande partie de l'establishment politique. Et à un moment plutôt inopportun. Un nouveau gazoduc venait d'être construit pour acheminer le gaz russe vers l'Europe. Plus de la moitié de cette importante matière première était importée par l'Allemagne de l'empire de Poutine. Aujourd'hui, le président américain Donald Trump et son équipe d'oligarques scient avec un certain dévouement la relation transatlantique et remettent en question des institutions comme l'OTAN, l'ONU de toute façon, mais aussi les accords de données avec l'Europe. Et une fois de plus, l'Allemagne est plutôt surprise. Le moment est également mal choisi, les services numériques sont importés à plus de 90 pour cent des Etats-Unis.
« L'histoire ne se répète pas, mais elle rime », aurait dit un jour Mark Twain, auteur américain extraordinairement intelligent et philanthrope. Un bon dicton, mais malheureusement faux. Mais Twain n'y est pour rien, il ne connaissait tout simplement pas encore la persévérance allemande dans les mauvaises décisions de politique économique.
Se rendre dépendant semble être un principe central du modèle économique allemand. Du gaz russe, des clouds américains, de la sécurité de l'OTAN, de l'industrie automobile et en particulier du véhicule à combustion en tant que vache à lait de l'économie allemande. Le pays s'en est bien sorti pendant longtemps. Bien sûr, celui qui mise tout sur un seul cheval peut gagner beaucoup. Mais il prend aussi le risque de perdre la totalité de sa mise. Ces derniers temps, l'Allemagne a régulièrement perdu.
Que dit-on d'un pays lorsqu'il commet la même erreur encore et encore, les yeux fermés ? Les Allemands sont-ils intellectuellement paresseux, désespérément optimistes ou tout simplement extrêmement enclins à prendre des risques ?

L'Allemagne est accro aux solutions prétendument simples
Il ne faut pas sous-estimer le coût de cette anomalie comportementale allemande. Pour être juste, il faut admettre que la question de savoir si la dépendance à l'énergie russe bon marché a été une bonne affaire pour les Allemands n'a pas encore reçu de réponse définitive. Elle ne peut pas l'être, car cette expérience est toujours en cours. La nette augmentation des coûts de l'énergie et la nécessité de développer les sources d'énergie présentes en Allemagne, principalement les énergies renouvelables, doivent être prises en compte. La question de savoir si les milliards de soutien à l'Ukraine ou même les centaines de milliers de victimes ukrainiennes et, oui, russes de la guerre doivent être inclus dans la facture est extrêmement compliquée. On pourrait en effet argumenter que la Russie a déclenché cette guerre parce que la dépendance de l'Europe vis-à-vis de ses propres livraisons d'énergie lui servait de gage contre une aide déterminée à l'Ukraine attaquée.
Les coûts d'opportunité politiques considérables avec lesquels les gouvernements fédéraux doivent composer depuis 2022 devraient en tout cas être pris en compte. Au lieu d'être en mesure de façonner activement sa politique, l'Allemagne est au contraire entraînée par des événements politiques mondiaux sur lesquels elle n'a guère d'influence et pour lesquels elle n'a pas pris de dispositions.
Que cette histoire se répète à nouveau dans le cas de la souveraineté numérique est quelque peu surprenant pour les personnes intéressées par la politique. En effet, le terme « souveraineté numérique » a certainement été utilisé sept cent mille fois dans le débat au cours des dix dernières années. Mais les discours et les déclarations d'intention ne suffisent pas à construire des usines ou des centres de données. Lorsqu'il s'agit de passer aux choses sérieuses, c'est-à-dire de construire ou de soutenir par des commandes un cloud européen, une production de puces ou une infrastructure de réseau, l'élan de souveraineté est vite retombé. Ericsson est plus cher que Huawei. Google et AWS sont moins chers qu'un cloud allemand - et cela aussi fait partie de la vérité aujourd'hui : mieux.
Pendant des années, les départements marketing des grands fournisseurs américains de cloud ont fait pression pour que les entreprises allemandes déversent elles aussi leurs données et leurs applications dans le cloud. Ceux qui, au début des années 2020, misaient encore sur les « installations sur site » (c'est-à-dire les installations locales de logiciels) étaient dénigrés, au choix, comme rétrogrades ou hostiles à la technologie. Le danger abstrait (et au moins depuis les révélations de Snowden, un peu plus concret) que les Etats-Unis puissent lire les secrets des entreprises, mais contrairement aux Chinois, sans hacker, mais tout à fait légalement, du moins aux Etats-Unis, a été rejeté comme un complot. De même, les avertissements selon lesquels il existe certes de superbes moyens d'entrer dans les nuages américains, mais très peu d'en sortir, ont été balayés d'un revers de main.

La force d'inertie de la classe moyenne allemande était néanmoins considérable, c'est pourquoi les fournisseurs américains ont rapidement eu recours à des méthodes plus douteuses pour faire monter les prix en Allemagne. Les autorités européennes de la concurrence ont regardé de près, entre autres chez Microsoft, si la combinaison de plus en plus problématique de la fixation des prix, du regroupement des produits et de la diminution du support pour les solutions sur site ne relevait pas du droit de la concurrence. Mais les rouages de la bureaucratie européenne tournent lentement et les clouds des fournisseurs américains n'ont cessé de croître.
Et maintenant, nous avons la salade. Une fois de plus.
Le fait de déverser toutes les applications et données des moyennes et grandes entreprises allemandes dans les centres de données des entreprises américaines devrait désormais s'avérer être une nouvelle dépendance allemande coûteuse.


La peur du doigt de Trump sur le « kill switch » des groupes de cloud
Car depuis que Donald Trump a pris pour la deuxième fois les rênes de la plus grande économie mondiale, les anciennes certitudes ne sont plus valables. Par exemple, la certitude que même si le président américain voulait utiliser Google, AWS et Microsoft comme monnaie d'échange contre les Européens rebelles, soit les dirigeants de ces entreprises, soit les tribunaux américains le remettraient à sa place. Après la révérence collective des patrons de la tech lors de l'investiture du président, on ne peut plus en être si sûr. Trump 2.0 a en outre prouvé que ni les cours de la bourse ni l'avis des tribunaux du pays ne lui importaient particulièrement.
C'est pourquoi, pour la première fois, le terme de « kill switch » circule dans le grand public, c'est-à-dire un interrupteur qu'un président américain erratique pourrait actionner et qui aurait pour conséquence, soit immédiatement, soit dans un délai d'une semaine, de rendre inutilisable l'informatique des entreprises allemandes. Par exemple, les fournisseurs de cloud américains ne fourniraient plus de mises à jour aux clients allemands.
Il faudrait donc trouver très rapidement des alternatives. Dommage que toutes les alternatives auxquelles on a pensé au cours des dix dernières années ne fournissent pas une véritable souveraineté, mais tout au plus une souveraineté légère. L'initiative européenne de cloud computing Gaia-X, créée en 2019, a été négligée pendant des années et a accueilli Amazon, Microsoft et Google en 2021. Depuis, on entend peu parler de cette initiative, même si elle est censée exister encore.
Le cloud Delos, que SAP voulait vendre à l'administration publique comme une solution souveraine, dépend finalement aussi des mises à jour du siège de Microsoft. Et l'offre Stackit de Schwarz Digits, filiale de Schwarz, qui est devenue un cloud public un peu par hasard, n'a annoncé qu'en novembre une grande collaboration avec Google. Les clients allemands doivent au moins garder le contrôle de leurs propres données. Contrairement aux clouds de Microsoft, qualifiés de « souverains » pour l'Europe, les données ne doivent pas non plus pouvoir être décryptées par les Américains. Seules les mises à jour proviennent également des États-Unis.
Schwarz lui-même veut utiliser cette combinaison des services Google et de son infrastructure Stackit. Et pourquoi ne pas construire quelque chose de complètement original ? Cela n'aurait « aucun sens d'un point de vue économique », entend-on à Heilbronn. Les applications Google sont trop bonnes et trop rapides pour cela.

Cette phrase, qui peut effectivement avoir du sens dans un contexte d'entreprise, est incroyablement importante si l'on veut comprendre l'addiction allemande aux dépendances. Pour l'Allemagne aussi, investir dans un approvisionnement énergétique indépendant n'avait tout simplement « aucun sens économique ». Il n'était pas non plus judicieux, d'un point de vue économique, d'investir dans le lien nord-sud, d'équiper correctement les chemins de fer et de ne pas laisser les ponts se détériorer. L'État allemand agit comme une entreprise mal gérée, dans laquelle la solution la moins chère est la meilleure, toujours jusqu'à ce qu'il se rende compte qu'il y avait peut-être des coûts cachés d'une décision.


La sécurité coûte de l'argent, le principe de l'espoir est naïf et irresponsable
Il y a pourtant toujours eu de bonnes approches, poussées par des personnes qui estimaient que le risque de grande dépendance était plus significatif. Gaia-X aurait pu en être une. Et la dépendance vis-à-vis de Microsoft pourrait également être nettement moins importante aujourd'hui si le Centre pour la souveraineté numérique (Zendis) avait été moins négligé auparavant. Celui-ci a été créé en 2022 et doit être une alternative au cloud pour l'administration publique, y compris les logiciels de bureautique, la visiophonie, l'IA et tout ce dont on a besoin, le tout en open source sans aucune entreprise américaine de cloud computing.
Et justement, on a eu l'impression que Zendis décollait, puisque des coopérations avec le BSI (Office fédéral de la sécurité des technologies de l'information) et le BWI, c'est-à-dire le prestataire de services informatiques de l'armée allemande, ont été annoncées en peu de temps. Un contrôle de souveraineté pour les produits que l'administration souhaite utiliser était également à l'ordre du jour. Le cloud Delos ou Stackit powered by Google n'auraient probablement pas passé le test.
C'est donc avec d'autant plus de surprise que l'on a appris la semaine dernière que la très dynamique directrice de Zendis, Jutta Horstmann, était révoquée avec effet immédiat. Le ministère fédéral de l'Intérieur compétent ne dit pas grand-chose à ce sujet, si ce n'est que l'on veut « regrouper les compétences » et tout faire plus rapidement. On ne sait absolument pas pourquoi il est nécessaire pour cela de scier la direction d'un poste important pour l'Allemagne selon l'accord de coalition, avant même que l'on sache à quoi pourrait ressembler un tel regroupement au sein du nouveau ministère du numérique.
Cet épisode semble faire partie du combat défensif de l'Allemagne dépendante, qui aimerait revenir aux anciennes solutions simples, aux anciennes dépendances. Le gaz russe pourra à nouveau couler quand la guerre sera terminée, a-t-on entendu récemment de manière frappante. Et ne serait-ce pas beaucoup plus agréable si l'on pouvait simplement compter sur le fait que Microsoft ne nous laisse pas tomber.
Ce serait bien sûr le cas. Mais il est aussi très naïf de l'espérer. Et si les trois dernières années ont montré une chose, c'est que l'Allemagne doit se débarrasser de sa naïveté. Cela peut parfois être coûteux et difficile, mais la sécurité des citoyens allemands et de l'économie allemande devrait valoir cet effort pour l'Etat.

Merci beaucoup pour l'article et sa traduction ! Ton lien ne semble pas marcher, c'est quel journal du coup ? 

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il y a 7 minutes, CortoMaltese a dit :

Merci beaucoup pour l'article et sa traduction ! Ton lien ne semble pas marcher, c'est quel journal du coup ? 

Le lien fonctionne pour moi, peut-être essaieras-tu à nouveau ?
Voici la source :https://www.sueddeutsche.de/wirtschaft/deutschland-abhaengigkeit-energie-diensten-li.3237321?reduced=true

Il s'agit du Süddeutsche Zeitung de Munich, que les conservateurs de la CSU, qui règnent depuis des lustres sur la Bavière, appellent en plaisantant la Pravda alpine.

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il y a 5 minutes, Manuel77 a dit :

Le lien fonctionne pour moi, peut-être essaieras-tu à nouveau ?
Voici la source :https://www.sueddeutsche.de/wirtschaft/deutschland-abhaengigkeit-energie-diensten-li.3237321?reduced=true

Il s'agit du Süddeutsche Zeitung de Munich, que les conservateurs de la CSU, qui règnent depuis des lustres sur la Bavière, appellent en plaisantant la Pravda alpine.

Merci, c'était visiblement mon VPN qui posait problème. Mais du coup, pour en revenir à l'article, j'ai l'impression que Merz est d'avantage taillé pour ce genre de défis que ne l'était Scholz, à condition qu'il parvienne à tenir sa coalition la bride courte. 

Modifié par CortoMaltese
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